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[RP] À coup de raccrocs.

Astana
    ❮ Ce sont les petites choses qui font tout. Elles décortiquent l'être humain. ❯


Elles font aussi les grosses engueulades.

Et plus tard, quand ils y repenseront, ils se gondoleront comme des cons.
Ou peut-être pas. Peut-être qu'ils seront devenus cadavres, ou juste séniles.

Mais ça restera bien quelque part. Hein.
Rangé dans un tiroir bordélique dans le carafon.



I - Et mon immanence, elle te transcende ?!
II - Hé franchement, on est passés à DEUX doigts...
III - Mais ça passera jamais !
Astana
    [11 décembre 1461]


Gros débat en prévision.

- « Immanence ou transcendance ? »

Déjà, Blondeur croise les bras. C'est une question à la mode ou bien ?

- « On est pas spinozistes... Transcendance. »


Au blond d'écarquiller les yeux, posant un regard nouveau sur elle, avant de sortir un petit rire tout foireux.

- « N'êtes pas sérieuse... »

Plissement d'yeux.

- « Mais si. »
- « Astana... Enfin, non... »

Elle pointe un doigt sur lui. Quoi, t'as vu un fantôme ?

- « SPINOZÎÎÎSTE ! »
- « Vous n'êtes pas SÉRIEUSE ? »
- « Mais SI, voyons. »
- « Mais comment pouvez-vous... ! Trans... »

Le pauvre ne parvient même pas à dire le mot, et de son côté, la danoise soupire.

- « Non mais vous n'êtes pas nette, hein. »
- « Mais si... je suis très nette. »
- « Ah non... »
- « Dieu est transcendant. C'est écrit partout. »
- « Partout ? Hahaha. Mais NAN ! C'est du grand n'importe quoi. »
- « Mais ça suffit, oui !? Retournez avec les DRUIDES ! »
- « Est-ce que vous RÉALISEZ l'ampleur de l'ânerie ? »
- « Vous voulez qu'on parle des vôtres ? »
- « Comment ça, les miennes ? »

Ça continue encore comme ça. Chacun remettant en cause la santé mentale de l'autre. Et puis...

- « Retournez bouffer de l'herbe, adorateur de la nature de mes deux. »
- « Ah peut-être... mais au moins mes brins d'herbe portent en eux-même leur essence ! Ils ne TOMBENT PAS DU CIEL ! »


[...]
Astana
    [18 décembre 1461,
    passages choisis]


Johannes a la trogne noire, un oeuf sur le front et le sourcil pété.
La danoise questionne en lui fichant une patte sur la trogne pour l'examiner.


- « Vous avez fait soigner ça ? Vous avez nettoyé ? C'est moche. »
- « J'ai pris un bain ? »


Elle fronce les sourcils.

- « ... et... j'ai mis la tête sous l'eau... »

Ça scrute le visage pour suivre l'humeur qu'elle affiche, et composer avec.

- « ... deux fois... »
- « Donc vous avez foutu la tête sous une eau poisseuse... pour désinfecter ? »
- « Pour quoi ? »
- « Enlever ce qui pourrait causer une infection. Z'imaginez si votre trogne se noircit pour de bon, après ?! »

Il lâche un léger rire. C'est à sens unique.

- « Ma trogne ne va pas noircir, Astana »
- « On voit que nous n'avez pas vu votre gueule. »



[...]


- « Il vous a seulement tapé la trogne, ou je suis censée vous foutre à poil pour vérifier que vous allez bien ailleurs ? »
- « Seulement la gueule. »


Sauf qu'il a eu le regard hésitant un poil trop longtemps. Et que ça s'est vu.


- « Vos yeux mentent. »


[...]


- « Bref, le lendemain y'a eu un accident. »

Kézako ? un accident ? C'est trop lui demander de comprendre, maintenant. La danoise fiche la main par réflexe sur sa patte gantée et presse, toute crispée. Il la retire vivement. Non, c'est pas le genre de truc qui fait du bien quand tu viens de paumer des bouts. Et la blonde bute là-dessus, sur le geste plus que sur le récit, qu'elle n'écoute que d'une oreille. Depuis quand tu portes des gants, Blondin ? Depuis quand... j'ai plus le droit de te toucher ? Mais si, t'as le droit. C'est juste que... Alors il raconte l’échafaud qui tombe et la grosse pointe qui transperce la chair. Que sa main est malade et qu'il n'ira plus travailler au port. De son côté, le nez est toujours baissé sur la main refusée, et les sourcils se froncent.

- « Retirez ce gant. »
- « J'aimerais autant pas. »


Rien à cirer. Astana lui attrape le bras pour tirer le gant, juste assez pour constater que le poignet est toujours là. Hé ! c'est même pas une fausse main dis donc. De sa main droite, il bloque le mouvement de la fouine blonde, qui se voit coupée dans son élan. Elle n'ira pas plus loin, mais elle pige. Oui. Ça y est. Même que ça fait drôlement mal, de savoir, et qu'il doit bien le comprendre vu le regard lancé.

- « ... combien ? »
- « Deux. Les cancres du fond. »


[...]


Passés les sanglots ravalés, la bile déversée dans l'arrière cour et les projets de se bander la main pour voir ce que ça fait, d'avoir deux doigts en moins : sujet plus léger. Ce que Sa Blondeur a dans le ventre. T'en vois combien ? Bah deux, comme tes doigts, c'est un signe. Non, le vieux barbu n'envoie pas de signes. Si, je ne suis pas folle. Bien sûr que si. Haussement d'épaules.


- « Un échafaud qui tombe, n'est pas, un signe. L'accroc qui vous plombe le côté du crâne, n'est pas, un signe. »
- « Une mère folle et un père amputé. Ils vont être beaux. »
- « Je ne suis pas amp... »


Il ravale sa bile.

- « Bah si, un peu. »
- « Non. »
- « Il vous manque deux doigts. »
- « Ne me traitez pas d'amputé. »


Oups.



[...]


- « Parce que si je vous remettais dans le nez chacune de vos marques, on pourrait y passer du temps. Mais je le fais pas. »

Touché.
Astana
    [17 mars 1462]


Trois mois et un ventre arrondi plus tard.
Une paire d'yeux qui louche sur ledit ventre.


- « Remarquez, si ça se trouve... il y en a deux. Ils passeront jamais tous les d... »
- « Comment ça, deux ? »


Une paire de plus dessus. La blonde s'agite.

- « IMAGINEZ QU'IL Y EN A DEUX ?!! »

Il sursaute.

- « OU TROIS ?!! »

Ça y est. Panique à bord. Faites place, elle va nous faire un malaise.


- « Heu... non, non. Non non non. »

Prévenant, Johannes lui pose une patte sur la nuque pendant qu'elle inspire profondément pour limiter le pétage de plombs.


- « Pensez un. Un, Astana, un. »

Léger souffle.

- « Un. »
- « Voilà. »
- « Mais même un. Ça passera jamais. »


Ouais bah t'avais qu'à avoir les hanches plus larges, qu'est-ce que tu veux que j'te dise...

- « Si si, je vous assure. C'est fait pour. »
- « Vous avez vu mes hanches ? ... je suis étonnée qu'elle ait de la place, déjà. »
- « Oh oui j'ai vu tes h... Mais si, ça passera. »
- « Faudra m'ouvrir. Je crois. »
- « Si ça se trouve, c'est une petite Poite. »
- « Vous voulez dire une NAINE ?! »


Ça va pas le faire. Rattrapes-toi Johannes.

- « Non, je veux dire... une frêle Poite. »

Heu ?

- « Comme sa mère. »

Pardon ?!

- « Mais heu... grande. Comme une perche, en fait. »
- « Ho. »


Le nez s'abaisse à nouveau vers le ventre. D'un coup, ça remet les choses en perspective. On retrouve un peu de confiance en soi, tout ça.


- « Oui, vu comme ça... Là ça me va. »
- « Ah ? »


L'homme peine à y croire. Il a réussi a la rassurer, genre pour de vrai ? Eh beh. Et l'autre, de se gondoler à moitié, tout en sourire.

- « Forcément. Si elle me ressemble tout ira bien. »
- « Hé bé o.. oui. »
- « Parce que je suis parf... »


Non attends. Y'a un truc qui cloche.

- « ... aite. »

Non, non, non.

Astana vient de réaliser un truc pas bon.


- « J'ai tué ma mère en venant au monde. »

C'est maintenant qu'il faut être courageux Blondin. Encore quatre mois comme ça à tenir.
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