Astana
- « Mes amis, mes amours, mes emmerdes »
[Bruges, aux alentours du 22 septembre]
Citation:
Ma créature aux plumes soyeuses,
Tana
- J'ai fait un cauchemar tout bonnement monstrueux. Un de ces rêves de mauvais augure qui ne cesse de venir me hanter, nuit après nuit.
Imagine... imagine seulement...
Je vivais une idylle avec un blond, une de ces histoires sans réel nom pour lesquelles on se donne corps et âme (et d'ailleurs, j'aurai pu la vendre à n'importe qui, et surtout à lui) ; quand tout est parti à vau l'eau. Dans mon rêve, tout a commencé à Paris... mais après tout, ça aurait pu être ailleurs. C'est pas le lieu qui compte. D'ailleurs, j'sais même pas ce que j'y foutais, à Paris, dans mon rêve. Bref. Tout a dérapé ; très brusquement. A croire que je n'étais plus tout à fait moi-même, et qu'on m'avait remplacée par une espèce d'ingénue aimant les papillons roses et bleus. D'abord, je l'ai suivi dans le Nord, ce blond. DANS LE NORD ! Alors que j'en viens, du Nord... et que j'ai pas franchement envie d'y retourner. En plus ça caille sévère. (Moi ? Suivre un homme ?! quand je te dis que ce rêve est étrange !). Mais ça, c'est pas le pire, non.
Le pire, c'est que d'un coup : PAF ! Enceinte, la Danoise. Puis bien comme y faut. Avec les nausées, l'envie de bouffer un troupeau tout entier... Sauf que ce gosse, là, il a jamais vu le jour ! (Fallait un peu que ça me ressemble... comme si j'étais apte, moi, à élever un marmot !) Non, parce que le père s'est transformé en faiseur d'ange. Ce qui était en moi, on l'a fait claquer grace à des tisanes infectes, et à quelques manipulations internes affreusement douloureuses. Libérés du poi(d)s qui pesait sur notre conscience... on a continué à vivre. Un peu comme si de rien n'était, mais pas tout à fait. Parce qu'au final, on le regrettait, ce machin. Si, si ! Je te jure ! Même que j'en chialais, dans mon rêve. Souvent. Heureusement que c'était pas réel, sinon j'aurai vite été desséchée...
Et là, un beau matin, quelques semaines après ce malheureux "accident" : plus de blond. Envolé. Très certainement qu'il était parti nous chercher de quoi manger, l'homme de mes rêves. Mais pendant une semaine ?! Alors j'ai pensé qu'il était parti faire un tour... et puis... j'ai attendu. Attendu, et attendu. J'ai hésité aussi, pas trop longtemps ceci dit. J'ai préféré attendre ; encore. FIN.
C'est pour te dire à quel point je suis dérangée, ces temps-ci. Imagine seulement que ça me soit arrivé pour de vrai ! Quelle horreur ! Le simple fait d'y penser me remue l'estomac. J'serais bonne pour l'asile. Qu'en penses-tu ? Mais trêve de « moi, moi, moi ». Comment vas-tu ? J'ai été absente du paysage pendant bien longtemps, je l'admets. Mais sache qu'il n'y a pas un jour où je n'ai pas mentionné ton prénom. Que fais-tu, où es-tu ? La dernière fois que je t'ai quittée (comme une lâche en pleine nuit, je sais !), tu étais avec les Piques. A l'heure qu'il est tu dois être bien loin d'eux, et en bien meilleure compagnie. J'ose espérer qu'il ne manque pas un seul cheveux de ta sublime chevelure.
C'est avide de tes nouvelles que je te quitte, ma Colombe.
Prend bien soin de toi surtout.
Amoureusement,
Tana
- P.S : Embrasse le Mielleux de ma part, s'il est toujours dans le coin.
_________________