--Ditzzy
[Lourdes , Campement improvisé de l'armée "Lous Aguiles de Abidos" , Lundi 3 aout 1457. ]
La jeune se retourna un énième fois sur sa couche, la maigre couverture lui paraissant un terrible fardeau empêchant son sommeil. Tantôt elle avait froid, puis ensuite chaud.
Dans le campement, peu de soldats dormaient vraiment, mais aucun ne semblait donner de signes d'éveil à part les gardes effectuant leurs rondes.
La Ditzzy se demanda combien de temps passerait encore avant que ses paupières ne se ferment complètement. Qui sait, peut-être restera-t'elle éveillée toute la nuit...
Curieuse, la jeune femme avait suivie la propagande des deux camps en les voyant chacun s'accabler de tous les maux. Les uns se prenaient pour des libérateurs, et les autres pour des résistants. Mais dans tout ça, qui avait tort, et qui avait raison ?
Ditzzy poussa un profond soupir, envoyant valser la mèche qui lui collait au visage. Pour elle, les deux camps étaient en tort. Il n'était pas possible qu'il n'y ait qu'un camp coupable dans l'affaire.
Ces deux-là...Dont ce Eriadan qu'elle avait brièvement connu dans sa cantine, étaient prêt à faire couler beaucoup de sang pour virer la comtesse.
D'un autre coté, elle devait pas être blanche comme une colombe non plus. La meilleur solution aurait surement été de trouver un terrain d'entente, une tentative pacifique de résoudre le conflit. Au lieu de cela, il n'y avait qu'une sorte de motivation...Comme les cris que poussent les soldats avant de se lancer au contact de l'armée adverse.
Les mots montaient en haine et en violence, ironie, modestie feinte, stratagème pour manipuler qui ? La population du Béarn.
La jeune eût du mal à l'avouer en pensant à cela, mais pour une fois, ce cinglé d'Aknaïl avait raison. La violence et le meurtre ne résoudra jamais rien....Il ne fera que diviser le Béarn en deux camps, et comme d'habitude, certains en profiteront.
Ditzzy secoua négativement la tête. Si on lui avait dit qu'elle aurait ce genre de pensée après être entrer à l'armée, l'ex-voleuse qu'elle est aurait bien rit.
Après avoir soupiré une nouvelle fois, elle se leva et fît un petit tour en silence. Toujours aussi joueuse, elle se déplaça discrètement en prenant garde à ce qu'on ne la voit pas, puis, au bout de quelques instants, elle reconnut l'un des gardes. Sa façon de se tenir, sa taille et la forme de sa tenue trahissait son identité.
Rigolant intérieurement, la jeune s'approcha silencieusement, assurant ses pas pour ne pas faire de bruits. Puis, lorsqu'elle fût à portée, elle sauta sur Dancetaria en plaquant ses mains sur ses yeux.
- D'après toi, c'est qui ? Demanda-t'elle d'une voix guillerette.
La jeune détestait peut-être les événements en cours, mais elle ne s'en rendait pas malade. Elle avait sa famille dans l'armée. Deux surs, une amie, une brute, un ennemi, et un amour ignorant tout de ses sentiments à son égard. Il ne lui en fallait pas plus pour être heureuse.
- Allez Dance ! C'est qui ? C'est qui ? C'est qui ? C'est qui ? C'est qui ?!?