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[RP] Angélique ! Joffrey ! Angélique ! Joffrey !

Johannes
« J'ai jamais défendu les tabourets. »

Ho.


Bien évidemment, c'est passé comme une lettre à la Poste des Halles : elle le regardait. Tu n'as pas pu faire exprès, innocente femme. Aucun mal ne peut habiter dans l'âme d'une danoise qui protège les chaises, mais pas les tabourets. Mais faut pas dire des choses comme ça... ça ressemble à des horreurs.


« Bah les tabourets ça a que... que trois pattes et heu... »

Blondin retire sa main du comptoir pour se gratter la tempe, ce qui lui permet, tout en faisant, mais de manière tout à fait fortuite, oui madame, de lui frôler la paluche à l'aller et de reposer sa patte contre la sienne au retour. C'est marrant tu as vu sa Blondeur, j'ai reposé ma main juste contre la tienne. Des fois c'est bien fait la vie.

« … les chaises... »

Voix de gorge sèche. Il va reprendre une gorgée tiens. Oui ma chope tremblote un peu, mais c'est parce que je la tiens de la main droite, et comme je suis gaucher mais que je n'ai franchement pas envie de bouger la main gauche en ce moment – pourquoi ? Je sais pas, comme ça. Il y a des nuits où je n'ai pas envie de bouger la main gauche.

« … quatre pattes. »

Blondin n'est pas disponible pour le moment, veuillez tenter de reprendre contact ultérieurement. Merci.
Astana
Long, très long soupir. Voix enrouée.

- « Oui... »

Raclement de gorge.

Bah alors ? Ça va pas ? Si. Nan. Oui et non. Je suis émue, laisse-moi tranquille. Être toute émotionnée pour un frôlement de pattes. On dirait que j'ai dix balais et que je tente un rapprochement maladroit avec le môme d'à côté. Celui qui me martyrise tout le temps, là. Et forcément, s'il m'emmerde c'est qu'il m'aime bien. Mais toi Blondin, tu m'emmerdes pas. Quoique si en fait. Tu m'emmerdes à me transformer en tendron. J'te jure, je fais pas exprès pourtant. Et ça c'est vrai.

Elle lâche un petit rire nerveux. Qu'elle fait passer pour de l'amusement.


- « Tout à l'heure j'en ai sauvé une. De chaise. »


Mais il le sait déjà. Il a tout vu. Et comme il repose sa chope - et surtout parce qu'elle cherchait à foutre son regard autre part que sur le comptoir où flirtent les mains - la grisaille tombe sur cette vieille trace qu'il a à la paume. Sans réfléchir, elle longe la cicatrice de l'index en inclinant la tête.

Coucou c'est moi. Cette fois-ci, j'ai vraiment pas fait gaffe.


- « Je me suis jamais excusée pour vous avoir abimé. »
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Johannes
Abîmé. Abîmé quoi ? Qui ? Hein. J'étais plus là. Ah, ça ? Il a baissé les yeux sur l'index. Autant dire que l'afflux sanguin s'est relâché dans le cerveau – mais où a donc pu passer tout ce sang Blondin ? Ferme-la. Salis pas mes petits moments comme ça, j'en ai pas eu tellement. Cette femme joue avec des forces qui la dépassent.

Astana s'adresse à un Blondin fragmenté, en deux parties. Tout sa gueule est attentive, voire recueillie. Deux fois, il a baissé les yeux sur sa propre main. Il faisait nuit sa Blondeur, ce truc ça a été fait connement, avec mon couteau, et c'était même pas ta main dessus.


« … c'était pas de votre main. »

Ni de ta faute non plus. C'était juste une mauvaise manière de te donner une leçon. Il se met à parler pour exorciser, à voix basse, comme s'il y avait des pochtrons sur le côté à pas réveiller, ou des chaises, ou toute une ville qui pionce.

« C'est déplacé, ton excuse. Tu avais pourtant entravé à l'époque que c'était pas moi, que j'voulais trancher. C'était toi. »

Noter que Blondin fragmenté a un regard contenu, qui pourrait se résumer en ces mots : fais ce que tu veux sa Blondeur. Viole-moi. J'me débattrai pas. J'suis un agneau devant un jeune page.

« J'avais du mal à avaler certains trucs. J'pensais peut-être que le seul moyen de t'atteindre quand on était un homme, c'était au final de te trouer un bout de peau. Ça a l'air con comme ça, mais j'en étais rendu à ça. Le plus con dans l'histoire, ou la bonne nouvelle, à toi de voir, c'est que j'ai pas pu l'faire. »
Astana
C'est facile de déstabiliser une danoise. Tu connais ton sujet, ça se voit. Suffit de lui causer mariage, ou de la tutoyer quand c'est pas le moment. Simple. Difficile de planquer les yeux ronds qui sont apparus. Parce que non, ça se fait pas ce que tu fais Johannes. Le "tu" c'est juste pour les horreurs ou les grosses engueulades... Remarque c'est un peu horrible ce que tu balances. Ouais. J'avoue. Il n'empêche qu'elle met plus de temps à répondre que la normale, parce qu'elle a pris le temps d'imprimer chaque mot. Pour pas se foirer.

- « C'est ce que je dis. Ma faute. J'étais visée et c'est - ta, votre ? - LA main qui a pris. »

Ah, carrément, plus de pronoms personnels ? Ma doue...

- « Et puis, c'est débile... »

Vrai. Tellement que maintenant t'es coincée entre tu et le vous. Alors tu fais pression sur la cicatrice avec ton misérable index.
Comme si elle allait te souffler lequel utiliser. Vous êtes aussi cons l'un que l'autre. À part ça rien de grave. Vous, c'est vous !


- « ... votre réflexion, là. Je ne marche pas comme ça. »

Pas vexée. Mais presque. Et curieusement un petit rictus perce.

- « En plus vous avez la mémoire courte, ou sélective. Parce que m'aviez déjà trouée... »

Euh, c'est un peu tôt pour des sous-entendus sexuels, non ? Enfin j'dis ça...

- « Le genou. »
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Johannes
Je crois que tu te trompes sa Blondeur, je ne connais pas mon sujet. Déstabiliser une danoise, ou une dans ton genre, c'est des choses qu'on les apprend pas ; on a de la veine ou on est paumé. Le truc, c'est de pas y chercher, même pas y penser. Et puis tu ou vous, c’est la même chose dans le fond, tout ça c’est de l’enrobage pour les petites âmes. Considère que le « vous » est un « tu » renforcé, et que le « tu » se pointe que ça me prend d'attirer ton attention sur mes propos. Autant dire que je ne te tutoie pas souvent car il est vrai que ce je dis est, très généralement, plutôt emmerdant. Comme en ce moment, par exemple. Mais je vais te répondre,

« Le genou ? Ça n'était pas la même fin. » Pas la faim sa Blondeur, la fin, celle qui justifie les moyens. Et tous les moyens étaient bons pour que tu claudiques pas. Encore que moi, là encore, j'aurais pu m'en cogner. Mais toi boiteuse, t'aurais pas été vivable, rien qu'avec toi-même. Même si t'aurais boité que pour quelques semaines. Il en allait de notre survie mutuelle. Ne fais pas l’erreur te croire que je te recouds en égoïste - je fais beaucoup de choses comme ça, mais non. De toute façon, tu ne m’entends pas. Je sais pas pourquoi je continue à te parler dans mon crâne.

Est-ce que ça t’amuses de me palper le reste d’entaille comme ça ? Alors va, amuse-toi. C’est nerveux sinon ? Moi ça me prendrait presque nerveux. Blondin referme la main sur l'index, un peu comme on referme une boîte sur des sujets d'engueulade.


« Bref. Je ne vous croyais pas. J’ai toujours pensé qu’il vous fallait un grand meringué, le genre qu’a des épaules larges, et puis qui cause par énigmes, ou j’en sais rien. Je ne sais pas pourquoi vous m’êtiez accrochée en retour. J’vais pas vous refaire notre parcours… reste qu’à un moment, j’y ai plus cru. J’ai jamais été un homme de foi. »
Astana
Astana a ricané. C'est sorti tout seul. Comme ça, paf. Je sais, t'aimes pas quand je ricane, Blondin. Tu l'as dis y'a des longes, dans une vieille lettre froide que j'ai gardée. Mais j'ai pas pu le retenir, celui-la. Toutes mes confuses. Tiens, je te laisse mon doigt pour la peine. Avouons quand même que c'est poilant, le coup du grand meringué aux épaules larges.

- « Un peu le genre à porter une hache, quoi. »

T'as capté la voix qui déraille, ou pas ? Un peu de sérieux, que diable ! Nan... nan... je peux pas. C'est juste... La blonde est obligée de pincer les lèvres pour ne pas se marrer encore. Ah, faudrait que je te présente mes anciens amants, Johannes. Les rares qui ont duré. Tu comprendrais. Aucun n'a jamais eu de grandes épaules, d'ailleurs ils n'étaient pas baraqués non plus. J'ai jamais apprécié les grands machins. Toujours, j'ai eu l'impression qu'ils pourraient me péter en deux. Et moi la ferrailleuse n'ai jamais eu l'intention de finir ma vie comme ça. Morte au pieu.

Oui. J'aspire à un décès moins con que ça. J'ai le droit.


- « Vous êtes drôle. »

Ben voyons. Si. Un peu quand même. Fallait pas dire ça ?

Mais je vais me taire. Rien que pour te plaire. Et récupérer mon doigt aussi, qui est tout moite d'avoir été enfermé dans ta main.
C'est qu'il y faisait bon, dans ta pogne. Mon index a froid maintenant. Le pauvre. Faut que je foute une bûche dans l’âtre. J'crois.

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Johannes
Soudain il a eu une tronche de dépité. Comment, tu ricanes sa Blondeur ? Tu me ricanes au nez lors de notre troisième premier rendez-vous ? Blondin est redevenu un, un bien entier, un être pantois. Non mais je t'en prie fais-toi plaisir, lâche tout hein, fous-toi de ma gueule tant que tu y es... C'est bien, ça m'aide à me sentir à l'aise. Déjà que j'ai l'impression de me pointer comme une fleur dans ta vie. Et puis pourquoi tu te marres comme ça ?

« Non mais meringué, épaules larges... »
Comment ça c'est cliché ?

« … voyez où je veux en venir.»
Hein, ça m'arrangerait que tu voyes.


Oui c'est ça, reprends ton doigt, gratte-toi l'oreille avec. Quand même, c'est pas drôle. Je ne suis pas drôle. Je ne veux pas être le mec drôle. Blondin surjoue l'affectation, parce qu'il veut lui faire sentir qu'il a l'ego égratigné, mais qu'il s'en remettra. Même il sourit un peu, dans les yeux.

« Ouais c'est ça, j'suis un drôle. Marrez-vous sa Blondeur... »
Tu le paieras cher.

« Non mais vous voyez c'que j'veux dire, non ? »
Comment ça il est lourd ? Té.

« Genre un... un guerrier quoi. Qui fait la guerre. Qui sait tenir une épée, tout ça... »
Va Blondin, patauge dans ta pataugeoire.

« Mais pas forcément baraque non plus, c'est pour l'image... »
Tu espères vraiment qu'elle arrête de se poiler en disant ça ?

« Un type du genre de vos fréquentations quoi. »
Tapotement de doigts sur le comptoir. Voilà voilà. Laisse-moi m'enfoncer tout seul, ça doit être chouette à regarder.
Astana
Tout seul ? Ah, mais non. Je vais pas te regarder couler, Blondin. Je vais t'y aider plutôt. Attends. Je suis une fille solidaire, moi. Parce que même si j'ai bien pigé où tu voulais en venir, faut avouer que ton petit air, là, il me fait cr... sourire. En dedans.

La blonde se constitue une mine crispée. Genre, tu vois que ça me fait pas plaisir ce que tu dis ? Elle rajoute une couche en claquant la langue.


- « Vous êtes en train d'insinuer que je couche avec toutes mes fréquentations, Johannes ? »

Non. Pardon. C'était trop facile. Je pouvais pas m'en empêcher. T'as qu'à mettre ça sur le compte d'une année d'attente. Ou d'un truc comme ça.
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Johannes
Petite moue d'étonnement. Qui, moi ? Moi, j'insinue quelque chose ? Reste concentrée sur ma trogne angélique s'il te plaît – oui être blond, ça aide à avoir l'air angélique, forcément, donc je vois pas pourquoi je m'en priverais. Et tout ce miel dans ma voix.

« Je n'insinue rien du tout enfin... »

Une lampée de plus. Les yeux de Blondin se marrent franchement. Oui bon, je ne suis peut-être pas un ange, j'aurais eu les yeux bleus. Là tout de suite, j'ai le regard qui fait tache. En même temps je sais pas trop à quoi le Très-Haut pensait en m'assemblant la gueule.

Il avait les idées plus claires quand il t'a faite toi.
Oh Blondin, c'est trop mignon...
Mais fous-moi la paix j'te dis.
Bref. Faut bien que j'en rajoute une petite couche.


« Vous n'écartez pas les jambes que pour vos fréquentations. »

Tu l'as senti mon « que » ?
Comment ça c'est vulgaire ?
Retourne dans ton berceau alors.
Astana
« Pan ! T'es mort. »

C'est ce que les yeux disent.


- « Non mais on croit rêver, là. J'ai pas dû bien entendre. Vous avez vraiment dit ça ? »


...

Vaudrait mieux que tu t'asseyes, Blondin.


- « OUI, je demande. Non parce que... Ça serait marrant, que vous l'ayez vraiment dit. Quand on connaît vos états de service. Vous vous tapez peut-être de la catin à tour de bras, mais ça n'implique pas que tout le monde fasse pareil. Voyez ? Dieu seul sait ce que vous avez dû choper comme saloperie. Moi... MOI, je sais me contenir ! Et NON, me ressortez pas l'histoire du bâton ! ... Je vérifie la provenance de ce que je touche, au moins. Je consomme RESPONSABLE ! »

Sérieusement ? Tu causes d'hommes ou de bouffe, là ?
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Johannes
« Mais vous prenez tout mal Astana... »

« … c'est pas comme si j'vous avais traitée de travailleuse. »

Un temps. Un air apitoyé à l'anglaise. Ça toucherait à la condescendance Blondin, vraiment, tu veux mourir ce soir ?

« Vous n'êtes pas une fille à bordel enfin. »

« D'ailleurs votre réaction est un poil dégradante à l'égard des travailleuses de bordel. Ce sont de braves filles vous savez. »

Un temps.

« Et puis je ne viens pas à vous comme si êtiez une fille de joie... Je ne suis qu'un miséreux. Et puis non, non, il y a un respect... »

C'est bien Blondin. Traite-la de catin tant que tu t'y es. Ça fait propre pour un troisième premier rendez-vous. Franchement t'es classe, y a pas à chier.

Blondin rassemble les pièces qui traînent sur le comptoir. On avait dit que cet écu était l'écu du mal. Il le considère avec les petits sous autour. Il relève le nez vers la danoise. Regarde les sous. La danoise. Les sous encore. La danoise. Accouche d'une conclusion presque désolée.


« Non, ça fait juste. Oh ! »

Il vient de faire une tête de ses idées lumineusement foireuses. Blondin disparaît en-dessous du comptoir. Parce que j'suis pas qu'un poète ma blonde, tu vas voir aussi, j'suis magicien. Il remonte son nez, tout fiérot. Oui, il a ramassé les sous qu'étaient par terre. Oui, il vient de les ajouter au petit tas sur le comptoir.

« J'retire ce que je viens de dire. Là, on a peut-être moyen de faire affaire... »

T'es fier de toi Blondin ?
Petit con va.
Astana
- « Crève, charogne. »

Ça, c'est cadeau. Tu le sens, que tu vas en prendre plein la gueule ?
Est-ce que tu vois qu'elle lutte pour pas te sauter à la gorge ?


- « La fille de joie vous invite gentiment à regagner la sortie. »

Elle baisse la trogne sur les écus. Plisse les yeux. En revient au blond.

- « Au plus vite... »

BIM. L'écu du mal dans sa tronche. MWAHAHA !

- « Avant que je ne vous fasse bouffer votre fortune... »

Et vlan, un autre. Ça fait mal ?

- « Et que je vous étouffe avec ! »

T'inquiètes. M'en reste six. Moins un.


- « Sur... »


Direction le bide.

- « ... une... »

Et le front.

- « CHAISE ! »

Faut économiser les munitions. Pas de pièce jetée.


- « Et là, faudra supplier, Blondin... pour pas que je vous laisse en pâture... »


...

Oui ?


- « À MES FRÉ - pièce - QUEN - pièce- TA - pièce- TIONS ! »
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Johannes
Aïe, mon œil. Si tu pouvais te contenter de viser avec les mots sa Bl*aïe*deur, ça m'arrangerait, j'ai*aïe*rais bien ressortir d'ici viv*mais bordel !*. En fait j'ai menti, mes yeux y sont noirs, la nouvelle vient d'être confirmée. Surprise. Et tu viens d'user ma patience sou par sou – bah dis donc, l'en aura pas fallu beauc – mais LA FERME ! Cette voix n'est pas d'ordinaire caverneuse, mais elle vient du fond de la caverne où je devrais te laisser ramper jusqu'au printemps, sa Blondeur.

« Ah mais oui, elles ont bon dos, les « fréquentations ». C'est pratique, d'avoir, des, fréquentations. »

Citation:
Lettre de Johannes à Astana, novembre 1461.
[…] Saviez-vous que je ne crie jamais ? Ni même jamais ne suis agacé par les autres. […]


« Vrai que c'est pratique, surtout pour une comme VOUS, Blondeur. Une qui cause beaucoup en lançant des petits sous. Vous avez qu'ça ? Elles sont où d'ailleurs ce soir, vos FREQUENTATIONS, c'est bizarre, d'habitude il y a toujours un ou deux molosses dans les alentours pour vous protéger. »

« Mais peut-être qu'elles sont planquées en haut pour venir pour me faire la peau ? Tiens d'ailleurs, pourquoi voudriez me foutre en patûre ? Voulez pas le faire vous-même ? Bah qu'est-ce qu'y a ? On veut pas se salir les mains sur un blond ? Ou alors on a la trouille ? Tu pisses dans ton froc de page, danoise ? »
Astana
La danoise s'est calmée. Un chouïa. Place à la fureur lente, maintenant. Vachement plus dangereux pour ton minois, d'ailleurs. Pourrait y avoir crime cette nuit. Tu veux qu'on s'incrimine ? Hin-hin. Ouais, c'était nul. Mais je m'en fous, personne d'autre que moi n'entend mes blagues pourries.

- « Vous voulez que je vous corrige, en fait ? »

Coude posé sur la planche toute vide de pièces. Nonchalant.


- « C'est votre nouveau truc ? Ça vous excite ? »

Sourire goguenard.

- « Ah, mais Blondin. Fallait le dire tout de... ho. »


La grisaille vient de tomber sur ce qui est planqué en-dessous du comptoir. L'arbalète du cousin.

- « J'ai une idée. Ce qu'on va faire, c'est que vous allez prendre ça... »

Elle remonte l'arme à la surface. Avec un carreau à côté. Quand même.


- « ... et moi je reste à mains nues. Ça s'ra un combat égal, comme ça. En plus, je sais pas bien m'en servir, alors... bon. »

C'est moche de mentir, Sa Blondeur.

- « On appelle ça l'arme des lâches. »

T'entends ? C'est mignon, hein ?

Entre-temps, la danoise s'est rapprochée. Y'a plus rien entre eux. Rien. Pas même une pièce.


- « Je trouve que ça vous va à ravir. »
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Johannes
Votre proposition demande un instant de réflexion, madame. Blondin passe l'index sur une pointe de carreau. C'est que ça pique cette merdre. Bah tu t'attendais à quoi ? Une pointe en mousse ? Ouais non, aucun intérêt. C'est bon, je vois l'enjeu. T'es sûr ? Tu peut-être devrais lâcher, laisser un peu de leste... Tout à fait, me rabaisser comme un troufion, puis tant qu'on y est, je lui tourne le dos et je baisse mon falzar pour qu'elle me plante le carreau dans le c, hein, bon. Non.

Et puis il acquiesce avec des petits hochements de tête. Comment ça nos nez se frôlent ? Tu as vu, je fais mine de ne pas le remarquer ? Je le fais bien hein ? Sa Blondeur, tu viens d'avoir une grande idée. T'en es consciente de ça au moins ?


« Hum hum, mais tout à fait, vous avez raison. On va faire ça. Vous préférez qu'on le fasse maintenant, ou voulez un truc un peu plus chevaleresque, genre demain à l'aube et sans faute ? Ah non mais pardon, maintenant bien sûr, puisque je suis un LÂCHE, et qu'à l'aube je me serai barré comme un couard, hein ? J'vise où ? J'sais pas où ça se vise, un page, désolé, étant miséreux ET lâche, d'ailleurs hein, on se demande bien ce que JE FOUS  ! »

Tu as vu, maintenant, nos nez s'écrasent l'un contre l'autre. Je suis sûr que je te bats dans un combat d'arêtes de nez. Je suis sûr que je te bats tout le temps en fait, et si tu arrêtais de penser le contraire, les choses iraient beaucoup mieux, mais non hein, tu peux pas t'en empêcher... Abandonne femme.
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