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[RP Ouvert] Cailles & mari nés - projet X Y

Elvy_lee
Ina entraine Elvy vers la grande table. Emportée par un mouvement général, l'Hydreuses est attirée, happée vers le point de convergence de la foule. Certes elle aime le monde mais pas la promiscuité.
Agnésina est une femme étrange. Tout et son contraire. Rigide et aventureuse, bien élevée et vulgaire, froide et brûlante, pudique et délurée, retenue et paillarde.
Ambitieuse et rusée, elle sait faire preuve de tact et de diplomatie. Elle est polie et quand Elvy a failli lancer « salut les plots ! », elle dit bonjour.

Un ordre claque, qui met tout un chacun en émoi.


Place à la viande !
 
Apparaissent dans un même élan volailles, poulailles et voletailles rôties, farcies, cuites à la broche, roulées dans une pâte dorée et un paon immense, joliment apprêté. Autant de plats beaux et bons. Le jus de cuisson est servi à part en saucière.
La main de la Coleone s'avance et la Cavalière fait de même. Elle a toujours faim. C'est d'avoir tant manqué, réminiscence d'un temps où elle parcourait seule la campagne pour subir les épreuves qu'on lui destinait :
« Pour toi Elvy, ce sera plus dur que pour les autres... bien plus dur... »
Elle a le goût de la vie Elvy, elle a le goût du bonheur et même si elle a perdu les siens, elle avance courageusement en bon petit soldat. A ses oreilles, le gargouillis du vin qui dégorge dans les gobelets précieux et, si elle avait une idée du paradis, elle y croirait.

La bouche pleine, Ina lui fait part de ses réflexions.

La prochaine fois qu'on est en procès...

Et l'esprit de la brune vagabonde vers l'Artois, vers ce procès qui n'en finit pas. Ça serait vraiment pas d'chance si les gardes venaient l'interpeller au beau milieu de ce banquet alors qu'elle n'a pas encore commencé. Vraiment couillon pense-t-elle, tandis qu'un grand fracas se fait entendre dans les couloirs. C'est est fini : adieu poules, poulets, poulardes. Un cheval et son cavalier font irruption dans la pièce.

Ina, c'est la maréchaussée !!!

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Meleann
Les gens passent, le gratin et les péquenauds défilent sans même la regarder. Pas un ne se dirait « Oh, la pauvre petite. Tout va bien ? ». Que nenni ! La pensent-ils tous ivre au point de ne plus se tenir ? Tout de même, la blonde est d’une élégance supérieur. Elle a même l’intention de le prouver en allant saluer l’hôte de marque. C’est une mauvaise idée, elle le sait et le sent, mais tant qu’on y est … Elle y va même tout de suite. Relevant délicatement le bas de sa robe, elle redresse le menton. Le but est d’avoir l’air digne après avoir rendu toute une journée de nourriture.

Le but n’est décidément pas atteint. Cependant, on gagne déjà en prestance, en passant d’environ moins cent à moins dix. Belle avancée jusqu’à la table du Maistre, très lente et encore plus hésitante. Elle vient de gâcher un magnifique tapis persan de par sa seule présence et … Elle vient dire bonsoir. Elle a honte. Mais il est hors de question de le laisser paraitre. Tout est parfaitement normal. Elle s’approche encore du groupe et hésite. Une révérence ? Non, elle les a suffisamment honorés en bénissant leur tapis. Et puis se pencher ne serait-ce qu’un peu plus en avant pourrait bien remettre la machine en route … Elle a toujours la nausée. Maudite route. C’est la faute au Courceriers, ça. Quelle idée, aussi, d’organiser des ripailles dans un trou paumé, avec pour seul passage un chemin tortueux et plein de bosses et de cailloux ? Comme les roues de sa diligence, le royal estomac ne l’a pas supporté, et on peut très bien comprendre pourquoi ! Il n’est pas étonnant qu’on vomisse sur les tapis, après ça. Méléann attend des excuses. Elle a fait un très long voyage pour quoi, au final, vomir sur les tapis ? C’est décidé. C’est la faute de Courceriers.
Derrière les invités – ceux ayant vraiment l’air d’avoir été invités, puisque formant un cercle parfait autour du seul homme assis (que l'on suppose Maitre des lieux, donc) – elle joue des coudes pour tenter de se faire une place jusqu’à la tablée. Puisque tout le monde semble y aller …

Bonjour.

Hautaine dans sa démarche et glaciale dans la voix, la presque gamine reprend ses habitudes. Droite comme un I, elle observe le monde comme si elle était la seule personne digne d’intérêt dans cette pièce. Dieu qu’elle mériterait des baffes, la bourgeoise. Ca a du charme pourtant … Quelques fois. Quand elle n’a pas gerbé sur votre tapis persan, par exemple. Ou encore sans la petite tache jaunâtre sur la manche de sa robe qu’elle n’a pas remarqué. Minuscule petite tache … Toute petite.
Saisissant son premier verre de la soirée, à l’inverse de ce que certains peuvent penser, elle commence tout juste à s’enivrer. Elle vole sa première gorgée de vin - et certainement pas la dernière - en observant le groupe agglutiné autour du Maitre, sans un mot, essayant de se rapprocher pour apercevoir le fameux Von Frayner qui à l‘instant a ordonné qu’on serve les plats de viandes. Voilà qui devient intéressant. Enroulant et déroulant ses doigts autour de sa coupe toujours à moitié pleine, Méléann observe. Quels seront les premiers à se jeter sur le buffet ? Elle-même n’attends que la fin de son malaise stomacal pour s’emparer d’un morceau de chair – parce qu’après tout, on est là pour grailler. Et puis qu’ils sont beaux, ces faisans … Et appétissants, surtout. Tout ce qui a des plumes et probablement même ce qui n’en a pas et qui se mange est servi sur des plateaux d’argent. La blonde ne saurait sans doute pas reconnaitre tous ces chefs-d’œuvre culinaires si jamais elle avait l’occasion de les gouter tous. Ce qui ne sera pas le cas : après le premier incident il vaut mieux ménager le tube digestif encore un peu à l'envers.
Tant pis, si on ne peut plus manger, au moins pourra-t-on boire ! Et vomir de toute façon …

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Cali
    [ Volailles mortes et déplumées.
    Canard, cheval, chat, humains, pas encore morts et emplumés.
    Salle de réception, coquille de bois en passe de battre pavillon “ Royaume de Noé"]



Souhait exaucé quand le vin d'un beau grenat coula dans les hanaps, remplissant celui de Cali au passage qui se trouva ravie de ne pas hériter d'une coupe à couvercle. Pas très pratique de boire quand on a le bec coincé sous son rabat. Les invités ne cessant d'affluer, la jeune femme recula de quelques pas, stratégie dite du repli l'air de rien. Elle surprit néanmoins un regard posé sur elle, doublé d'un sourire discret et poli, auquel elle répondit en reconnaissant finalement, en se creusant les méninges, un faune vêtu cette fois ci d'une tenue plus élégante, couvrante et surtout moins poilue.
Le monde était petit...
Plus la Thouarsaise s'éloignait, moins elle distinguait les personnes entourant Judas. Pourtant, au milieu de ce kaléidoscope hachuré de silhouettes colorés se découpa celle, presque incongrue, d'un canard affublé d'une perruque rose dont le prolongement de la laisse mena à la découverte de quelqu’un de familier dont la présence la laissa décontenancée dans l'instant, puis amusée. Décidément cet homme était surprenant. Et toujours dans la plume! Phoénix à ses heures et maintenant dresseur de canard. Peut-être qu'à la troisième rencontre il arborera un emblématique Roitelet sur son épaule.
Cali sourit en douce et se fondit dans la masse, slalomant entre les groupes formés jusqu'à une tablée à l'opposée. A peine assise, un serviteur se pencha à son oreille. La jeune femme inclina la tête de côté pour entendre son chuchotement puis jeta un regard au seigneur Von frayner qui souhaitait la voir, ou l'avoir non loin. Elle haussa les épaules, nullement dérangée, et revint prendre place à la table de Judas. Pas tout près mais bien assez pour sursauter au:
- Place à la viande! lancé avec force. Ensuite le ballet incessant des plats, dont elle suivait des yeux l'arrivée, faillit lui donner si ce n'est le roulis tout du moins le torticolis.

Diantre! Il y a de quoi nourrir un régiment, même deux. Et tenir un siège! Judas avait-il l'intention de les gaver comme des oies?

De mémoire elle fit le tour de ses pots de plantes dans la roulotte pour en trouver un d'avance qui le cas échéant lui permettrait d’éviter les aigreurs d’estomac. Heureusement que les voix autour turent les gargouillis de son ventre à la vision de ce gargantuesque étalage de plats aux fumets alléchants. Un énorme bruit la tira de ses réflexions. Un Don Quichotte de la Mancha venait de débarquer en plein milieu de la salle sur sa monture, rien que ça ! Fier destrier qui n'avait rien à envier à son percheron qui se reposait aux écuries, lui!
Au même moment quelque chose frappa les chevilles de Cali.


Han! Qui ose me faire du pied?! Bueurk.... tout velu en plus.

Sans bouger la tête, assise bien droite, la jeune femme tourna son regard vers la gauche, puis lentement vers la droite. Aucun homme de proche, ou alors les dames autours avaient un sérieux problème de pilosité. Discrète inclinaison du menton vers le sol pour broyer éventuellement le malencontreux pied par son talon, quand un sourire illumina son visage en ramenant à elle l'auteur de l'incident.

- Ho, un chaton. Mais d'où tu sors toi avec ton petit flot rose? Tu trembles!
Mmmm... c'est le vilain là bas qui t'a fait peur?
Tiens, un petit pois.


Rassurant le petit être tout tremblant par de douces caresses sur sa soyeuse fourrure, Cali avait mis dans son assiette trois petits pois piqué au plat., le premier étant donné au chat.
- Attends, on va se venger!
Le deuxième petit pois posé dans une cuillère, elle le catapulta aussi sec sur la tête du blond qui commençait à se redresser après s'être pris un gadin. Le petit projectile vert rebondit sur le front du maladroit, au grand plaisir de Cali qui pouffa et se détourna pour ne pas montrer la provenance de l'attaque. Le troisième petit pois, unique témoin, disparu vite fait dans la petite bouche avide du chaton.

- Je te garde. Avec moi il ne t'arrivera rien.

Il faut bien dire que l'arrivée impromptue du félin tombait bien et la fit sourire à nouveau. Après l'agneau, le chaton. Décidément elle avait toujours un petit compagnon.
Une moue déforma sa bouche en fixant le ruban rose. C'était une femelle. " Tant pis" se dit-elle, " Personne n'est parfait".

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L_aconit
Une fois Cali revenue dans son giron, Judas put entamer les réjouissances avec appétit, guettant d'un oeil de velours le sexe faible largement représenté et piquant d'une main vague tout ce qui pouvait l'être, du moins dans les écuelles. Tant pis pour les mains au mauvais endroit au mauvais moment. Tout aurait pu continuer ainsi, si Cerdanne n'avait pas fait une apparition éclair parmi les silhouettes, l'obligeant à lever enfin son fessier pour vérifier qu'il l'avait bien vue, qu'elle était bien là, et qu'il pouvait l'apercevoir une seconde fois pour en être certain. Finalement, c'est l'entrée fracassante d'un... Cheval. Dans la pièce. Sisi. L'entrée fracassante d'un cheval donc, salopant son parquet et faisant crier les filles qui finit de lui faire quitter le périmètre restreint de son siège, rassurant tout le monde sur le fait qu'il n'y était pas collé ni qu'il n'avait pas encore fusionné avec.

Toujours plus loin, toujours plus fort. Il pensa à la tronche d'Isaure lorsqu'elle rentrerait chez elle, comme une mère de 16 ans découvrant que son fils avait fait une fiesta destructrice en son absence... L'idée était séduisante, quoi que celle de voir des échevelés se balancer au bout de ses lustres et jouer à ses lancés de couteaux près de ses tapisseries le fit revenir sur terre.


Pas de maraichaussée à ma table! Ce n'est qu'une livraison de viande un peu tardive.

Il parlait bien évidemment du Breton, ne s'étonnant plus de rien, ni des arrivées ni de la façon dont elles étaient orchestrées. Il se leva et partit au devant du jeune homme dans une position délicate, évitant un catapultage de petits pois, volant un baise main à la duchesse de Brissac au passage et saisissant finalement d'une main ferme l'animal à l'arnachement. Rendu nerveux par les bruits, la foule et la vivacité du geste du seigneur, l'animal recula vivement, encouragé par un Judas bien décidé à stopper le massacre sur son parquet. Deux valets vinrent à l'assaut de la manoeuvre, tandis qu'un troisième commençait déjà à frotter le sol dans un état visible de grande angoisse. Une fois la monture remise au frais, le seigneur tourna un visage grave vers l'inconnu, ajustant ses gants machinalement.
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
June
"SARZAY, canaille, quelle surprise l'ami !"

June sourit quand il entendit le nom de son fief. Ça faisait toujours plaisir d'entendre la reconnaissance de sa propre noblesse, si peu reconnue soit-elle pourtant puisque berrichonne. Il mit dans un coin oublié de sa tête le fait que la seigneurie en question reviendrait sous peu dans le giron du Berry. Bref. Une tape amicale dans le dos de la part de l'hôte, appréciée comme un geste amical entre deux bons amis. Après avoir lancé une jolie pique au fils Sidjéno que June ne releva pas, il présenta un certain Sabaude, que l'ancien Chancelier salua de même. Et alors qu'il s'apprêtait à glisser un ou deux mots de politesse à son nouvel interlocuteur, il remarqua encore une nouvelle personne qu'il ne s'attendait pas à voir là, encore plus surprenante qu'Elvy_lee : Cerdanne d'Anjou. Elle ne l'avait apparemment pas remarqué, aussi ne lui donna-t-il pas cette occasion pour l'instant.

S'assurant que Judas avait trouvé une autre occupation que la conversation junéenne, le grand blond s'éclipsa en direction d'Elvy_lee. Un "place à la viance !" la fait changer de chemin pour aller à la table, et June la suit. Ne s'occupant pas du reste de la scène, quoiqu'il s'y passe d'original, il tape sur l'épaule de la donzelle qui était apparemment très occupée par une cuisse bien grasse d'un volatile quelconque. De la dinde, sans aucun doute, ça correspondait bien au personnage.


"Elvy_lee... Toujours aussi pressée de mettre les choses des autres dans tes poches et la moindre nourriture offerte dans ton estomac. Tu ne changes pas. J'espère que tu n'as pas encore touché à l'argenterie, il y a certains plats que j'aimerais manger avec des couverts."
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Takanomi
Le cavalier - après son entrée quelque peu cavalière, venait à peine de se relever lorsqu'il sentit un objet le heurter en plein milieu du front. Il leva instinctivement la tête vers les lustres pensant que le projectile tombait de là. Ce dernier acheva sa course sur le tapis et il le ramassa récupérant sa fiole au passage.

Ayant complètement oublié l'équidé, il prit connaissance du lieu où il avait atterri avec une certaine difficulté. Son esprit était en effet encore embué et pour cause, les nombreuses lampées avalées tout au long de son périple jusque là eurent raison d'une partie de sa lucidité. De son côté, sa monture bien qu'habituellement fort teigneuse et indomptable s'était laissée conduire vers la sortie sans aucun vacarme ni grabuge.

Rapides coups d'oeil, bien que ramollis, vers les différentes physionomies parmi lesquelles il reconnut un vieil homme pansu aux cheveux blancs et cours qui susurrait à l'oreille d'un homme aux cheveux noirs. Une femme qui caressait son chat, une sorte de troubadour tout en couleur, deux ou trois têtes qui lui rappelaient des gens vus récemment, une autre femme au regard qui lui paraissait vif ainsi que d'autres gens qu'il n'eut pas le temps de voir car un homme semblait l'observer.

Il tourna vers lui un visage sobre, paradoxalement et le regarda avec une franchise apparente non-intentionnelle résidu de longues années d'observation attentive d'autrui. Sauf que cette fois, l'attention n'était point au rendez-vous...


- Salutations, jeune homme. Je suis en quête d'un certain Jubas, lequel organise un banquet dans la région, de ce que j'ai entendu. Le connais-tu ?

Puis se rendant compte de la stature de son vis à vis, il poursuivit après s'être épongé les lippes.

- Hm. D'ailleurs, je suis à la recherche d'un escuyer et tu sembles avoir bonne carrure. Si cela t'intéresse, je peux t'engager. Je m'appelle Camille. Camille de Kermorial.

Il remit ensuite avec peine sa fiole dans sa poche et envoya au loin, d'une pichenette, le petit pois qui encombrait sa dextre.
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L_aconit
Hahaha... Jeune homme... Judas afficha un rictus. De tous les non-conviés, il fallait qu'à sa table viennent un Kermorial... Se frottant la nuque d'un air de " comment te dire...", le seigneur préféra prendre des précautions, ou ne pas s'emmerder, au choix. Avec un peu de chance, à trop parlementer avec, il apprendrait qu'il était un énième mari de la Marie ou un frère caché de l'Alix-Ann... Ou encore qu'il avait troussé sa tante. Non vraiment, autant éviter de se contrarier. La voix rauque traina un peu, lasse.

Judas, on dit Judas Von Frayner. Le seigneur que tu cherches est parti par là.

Il indiqua la foule, ne désignant ni vraiment une direction ni vraiment une personne. Au moins cela l'occuperai un moment. Puis plus bas:


Il traine un canard à perruque, un chat galeux, a vomi sur le tapis, et puis il a un jupon plein de couleurs. On le dit cruel et sodomite, à ta place je ne tenterai pas de l'approcher de trop, juste de me remplir la panse.

Voilà ce qu'il y avait d'intéressant dans les ripailles, surtout celles de Judas qui avaient toutes été jusque là quelques peu... Catastrophiques. Les trois quarts des présents ne savaient à quoi ressemblait la personne qui les accueillait. Comme Ce fut le cas avec Isaure, sa jeune épouse, le jour où elle avait débarqué chez lui pour la première fois. Dieu aurait pu faire en sorte que cela dure, d'ailleurs. Les ménestrels attaquèrent un morceau au psaltérion ce qui emplit la grande pièce d'une note gaie, invitant à la danse. Il était temps de s'éclipser. Courceriers fila une tape virile à l'épaule du jeune Kermorial, puis rebroussa chemin en se mêlant aux convives, manquant de s'évanouir en voyant un petit pois collé à sa tapisserie de Cologne.
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Elvy_lee
Le cavalier vient de sauter de sa monture avec une grâce toute relative.
Non, ce n'est pas la maréchaussée. Juste une livraison de viande. Faut-il qu'elle soit sotte aussi ! Tout le monde sait qu'on livre la viande, juché dessus, en se cassant la tronche.

Rassérénée, elle cède la place à la fille qui vient de vomir dans l'entrée et qui s'avance, jupon retroussé, menton relevé, en grande dame.
C'est ça finalement les grands de ce monde, ceux qui sont capables de dégobiller sur des tapis précieux puis de déambuler, l'air de rien, altiers et hautains. Les mêmes que les gueux quoi. Parce qu'elle en connait, de ceusses qui sont capables de montrer leur cul avec élégance, de pisser dans des tonneaux avec détachement, de se branler avec majesté, de bouffer du rat crevé le petit doigt en l'air...

Les gens se toisent, l'air de pas y toucher et elle se demande si la fête consiste à se goinfrer et à picoler sans se mêler à qui que ce soit hors du cercle des connaissances.
Le Judas chope des mains au hasard, en baise d'autres puis se précipite pour se pendre au cou de l'équidé qui souffle, hennit, piaffe comme pour trouver la sortie.
Quel homme !
Certes, on l'a aidé un peu mais quel homme tout de même ! Prêt à toutes les folies pour ne pas laisser filer un quartier de viande quand il y en a déjà tant et tant sur les tables .
Elvy est proprement impressionnée par les quantités gargantuesques déployées sous ses yeux.


A propos, glisse-t-elle à sa voisine la plus proche, la lanceuse de petits pois. Ca va durer combien de temps ?

Et paf, sur la maréchaussée !
Chapeau l'artiste ! Sourire.

Elle tient une cuisse dégoulinante de graisse qu'elle porte à sa bouche, légèrement penchée en avant pour ne pas se salir quand une main se pose sur son épaule. En se retournant, elle heurte l'ex maire de Bourges, le blond, le grand, June.


Toujours aussi pressée de mettre les choses des autres dans tes poches et la moindre nourriture offerte dans ton estomac. Tu ne changes pas. J'espère que tu n'as pas encore touché à l'argenterie...

Il la prend pour une brigande, il l'a toujours prise pour une brigande. Elle se redresse, piquée au vif, et lui lance.

J'suis invitée moi m'sieur. J'vole rien, on m'offre, c'est pas pareil !

Elle sait bien qu'elle n'est là que parce qu'elle est l'amie de l'amie d'une amie. Que personne ici n'a idée de qui elle est. Mais il en sait rien le June, d'abord. Et tandis que le Seigneur de Courceriers se fraie un chemin au travers de la foule et se retrouve quasiment en face d'elle, elle l'apostrophe, l'air bravache.

Hein oui ???????
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Takanomi
Camille observait ce que lui montrait son interlocuteur d'un air pensif en se frottant le menton et en acquiesçant par intermittences. Il était tenté de lui dire que ce ne se faisait pas de montrer autrui du doigt mais il préféra ne rien dire, les personnes ainsi vaguement désignées s'étant certainement déjà rendues compte qu'elles étaient montrées digitalement. Il en était presque gêné.

Ben oui, c'est bien Jubas. J'ai dit comment ?

Il l'était d'autant plus que la description était peu flatteuse. Mais une chose était déjà sûre et certaine : il était arrivé à bon port. Lorsque l'homme le quitta, il resta là un moment tel un benêt et ne sachant pas trop où se mettre afin de pouvoir se goinfrer copieusement et à l'abri des regards indiscrets. Malheureusement, il n'y avait point de lieu ainsi abrité. Il se mit alors à se demander si les bonnes manières étaient optionnelles. Choses qui l'étaient en Artois, si toutefois elles n'avaient pas disparu avec le temps.

Pendant qu'il flânait entre les chaises, il aperçut une cuisse bien dodue et dorée qui l'appelait d'une voix aussi aguichante qu'odorante. Il la saisit et la croqua goulûment puis s'éloigna. Sauf qu'il ne prit pas garde quant à savoir si elle se trouvait dans l'écuelle de l'un des convives. Il lui suffit de deux bouchées et l'os résiduel fut projeté en arrière et se retrouva on-ne-sait-où.

Lors de son passage, il envoya par mégarde valdinguer quelqu'un et, s'en rendant compte au regard du léger choc suscité contre son épaule, il eut le temps de se retourner et...

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Cerdanne
La foule c’est con et la brune en principe, elle évite.
Mais quelquefois, elle y trouve avantage.
Se faufiler, apparaitre, disparaitre…observer, surveiller l’air de rien.

Pourtant aucun calcul quand elle est entrée dans la grande salle.
Juste une furieuse envie de voir, revoir celui qui transperçait de part en part son chemin et qui assistait immanquablement aux ricochets de sa vie.
Et par-dessus tout elle accrochait à son sourire l’espoir de partager ce moment avec sa frangine de cœur.

Vu le monde, elle se doutait bien que la frimousse de son filleul ne se tendrait pas au-dessus des nappes ni même sous les jupons des filles…
Mais elle était déçue de ne pas croiser le regard de son ainée.
Elle en était là de ses réflexions quand le cavalier avait bouleversé l’ordre des choses.

Mue par une longue habitude, la silhouette de la Provençale se déroba aux regards, qui eux se tournaient tous vers le fêlé qui osait broyait le plancher de la salle.
Les quelques indifférents à la scène n’avaient d’yeux que pour la bouffe.
C’est vrai qu’il y a avait mis le paquet le VF.

Isolée dans un angle du buffet, elle en profita pour picorer un lambeau de peau bien dorée sur un paon qui osait faire le fier.
Bien placée, elle regardait Judas.
Les mains toujours soigneusement gantées n’avaient eu aucun mal à maitriser la monture et le blond qui lui faisait face ne lui était pas inconnu.
Sourcils froncées, elle fouillait sa mémoire …L’Artois. L’Anjou...
Elle ne savait plus très bien.
La plupart des gens qu’elle observait avait tous un air familier et tout en croquant dans la peau dorée, sa mémoire se mit en marche.

Peu à peu elle lui faisait la peau au paon orgueilleux et ce n’était pas pour lui déplaire. Rien de meilleur que l’enveloppe craquante et doré …
Entre deux bouchées, elle suivit avec gourmandise la haute silhouette d’un berrichon tout blond, pencha la tête pour le regarder s’incliner vers une brune et murmura
June, Toi ici…June, June June…
Un sourire fugace éclaira son regard et la main repartie piocher le flanc du Paon.

Là une brune qui canarde a coup de pois vert…
Cali ?...

Et là... La danoise …Les prunelles de la brune s’écarquillèrent davantage…
« Merde , elle est grosse… » Le regard, instinctivement chercha quelques Toulousains qui auraient pu suivre la tignasse blonde…en vain…

Et ça bouge et et ça braille et ..Çà fait des grands « slurps »…


« Plus faim.. . »

Les doigts soigneusement léchés et essuyés négligemment sur un bord de nappe, elle se déplaça.
Tout en douceur, évitant les agités, les démonstratifs en effusions, en cris et autres exclamations, elle rétrécissait le cercle pour se rapprocher du Maitre de cérémonie…

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L_aconit
- Oui? Quoi donc, oui?

Il aurait pu heurter son épaule, s'y casser le fin museau. Il la regarda d'un air d'incompréhension, comme si la langue lui parlait sans pour autant être compréhensible. Des sourcils arqués accentuèrent incisivement son impatience, tandis que quelqu'un le bousculait sans en avoir l'intention.

- Détendez-vous. Vous semblez fuir diable sait quoi, ou diable sait qui.


La maraichaussée peut-être... D'un rauque léger, il haussa une épaule. Parce qu'elle était jeune. Parce qu'elle était brune, et parce que le tout la servait plutôt bien.


- ...Profitez de la première nuit.

Qui sait où elle mènerait le tout un chacun. Le regard dévia sur une homonyme, réapparition du passé. D'un passé peu lointain, si ce n'est par orgueil. Judas par un tour de passe passe louvoya entre les corps, les étoffes lourdes et les parfums aux mélanges écoeurants. Une bouffée d'air bleue acier s'était infiltrée, et son oreille se fit l'écrin d'un murmure à la volée, avant que Judas ne regagne ses pénates. Siège de bois mirador au point de vue unique.


- Qui que tu sois venue chercher, tu ne trouveras pas cette âme.

    Cerdanne.


Car le chardon avait toujours hanté les sinueux travers Judéen avec cette recherche de contrepartie à peine dissimulée. Judas ne vendait plus le rêve de la Provençale depuis longtemps... Mais il avait un jour acquis un précieux qui n'avait rien d'éphémère. Son fils.

Il fit un signe nerveux avant de reprendre place.

- Donnez-moi à boire.


Roide était absente. La versatilité du seigneur semblait reprendre le dessus, lentement mais sûrement .

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Gade
[Ne sachant pas trop ce qu’il vient foutre ici.]


En fait, si, il savait. C’était à cause de la Rousse au gros bide. Oui, Rosalinde en fait. Ils avaient picolé un soir, en taverne, trop picolé. Et puis elle avait parlé de Judas et de ripailles. Et si Gade avait déjà entendu un pauvre fou dire « Si un jour vous tombez sur Judas et Gade réunis, barrez-vous. », il n’avait jamais eu à faire au phénomène en question, ce qui n’aidait pas à la compréhension de la phrase ni l'amalgame fait. Mais soit.
La veuve rousse l’avait donc convié pour qu’elle puisse lui présenter l’homme. Il avait accepté parce qu’il n’aurait su refuser le dessein de manger et boire gratis, c’est d’ailleurs le second argument qu’avait utilisé Rosa.

-

Le brun avait donc décidé de se pointer comme une fleur, l’air de rien se disant que cela passerait. Il avait râlé tout le long du trajet, s’interrompant uniquement lorsqu’il fit irruption dans la salle de banquet où l’on vomissait au moins autant qu’on mangeait. Une sorte d’équilibre, ou l’application « gastronomique » d’un prêté pour un rendu ? Allez savoir.
Les tapis couverts de gerbes, le parquet défoncé, les brailleurs intempestifs, quelques visages connus … Il fallait au moins admettre qu’il ne risquait pas de s’ennuyer.


    Putain qu’est-ce que j’fous là … ça s’trouve j’vais m’faire trucider pour peu qu’y’en ait un qui m’aime pas …

Eh ouais, à vouloir faire le mariole sur un trône comtal, on ne se fait pas que des potes. En parlant de potes, il cherchait celle qui avait réussi à le convaincre de venir pour s'en rapprocher, avant que l’on ne le flanque à la porte.

    Rosalinde ?! Je te conseille d’être déjà là, si c’n’est pas l’cas je te jure que je te ferai … un truc, mais pas un chiard, ça n’s’rait pas original.

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Cali
Finalement......

Cali plongea la tête du chat dans le vin fin et le noya...
S'en suivit une folle échappée qui sans être lyrique n'en fut pas moins épique.
Une cuisse de dinde fut arrachée, lacérée par ses dents pointues et enfoncée bien profond dans le premier décolleté plongeant et pigeonnant qu'elle croisa.
Un bel homme qui se penchait, sans doute pour ramasser l'élégant mouchoir qu'une galante avait laissé tomber au sol comme par mégarde, en prit pour son grade. Les mains agiles de la médecin agrippèrent la culbotte qui dépassait des braies et la tira de toutes ses forces pour lui coller sur la tête, relevant et tirant en arrière de ce fait le nez du pauvre infortuné
Mais la tornade ne s'arrêta pas là. Sabaude se retrouva affublé de la perruque rose de son canard quand le canard lui même fut projeté dans les airs, atterrissant dans les bras du vieux sage barbu qui s'époumonait tantôt avec ses chansons paillardes.
Agrippant au passage un grand blond, en lui enfonçant l'index et le majeur dans les narines, elle revisita un tango argentin dans la moins pure des traditions, sans lâcher pour autant le nez du malheureux en dansant.
Entre temps, Cali la furie arracha quelques jupons dont les propriétaires se retrouvèrent culs nus, et dans la plus grandes des confusions occasionnées, elle grimpa ensuite sur la tablée en pointant son doigt sur Judas et chanta en virant tous les plats à renfort de grands coups de pieds bien envoyés. Un immense lustre de cristal trouva assez faveur à ses yeux pour qu'elle s'y suspende et s'y balance, avant d'atterrir de ses deux pieds sur le parquet, de frotter ses mains l'une contre l'autre, satisfaite, et de mettre les voiles.



Cependant....
Il eut fallu pour cela que le grain de folie qui animait parfois Cali soit un haricot magique capable de pousser à vitesse grand V dans son imagination fertile. Hors, elle était pour l'instant, sage comme une image, et loin de se douter de ce que pouvait engendrer parfois son esprit espiègle tapi dans un coin.

Donc.....

La jeune femme caressait doucement la tête du chat, demandant au serviteur qu'une coupelle d'eau lui soit apporté pour l'abreuver, ainsi qu'une petite assiette dans laquelle elle coupa minutieusement de tout petits morceaux de viande blanche pour nourrir le chaton posé sur la table, tandis qu'elle même savourait avec délice la chair tendre du Paon qui fondait dans sa bouche à chaque petite bouchée. Judas lui avait dit de faire comme chez elle. Cali goûta donc à la générosité des plats qui flattaient son palais, tout en observant, complètement à l'aise, les allées et venues des invités dont certains commençaient à prendre place autours des tablées. En souriant Il lui sembla reconnaître d'ailleurs la jolie silhouette de Cerdanne se faufilant entre les gens.

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Sabaude
L'index suit le tracé pileux qui s'étire à sa base au sourire goguenard qu'il affiche. Les pics de Courceriers sont caresses d'abeilles et perspective de ce plaisir mielleux que sont leurs petits jeux.

Si vous saviez tout ce qui peut être périlleux dans le noir, von Frayner. J'en connais qui grattent des trappes au moindre couinement de souris.

Sur un baiser moqueur envoyé du bout des doigts à leur hôte, le palmipède est pris sous le bras. Ainsi donc Poitou et Anjou... Cette sonorité en « ou » est pour lui plaire. Mais avant de penser au voyage des sens, saluer celui placé en vis-à-vis par les bons soins de Judas. June.... Il en avait connu un en...

Alençon ! L'Ost, il y a des années de cela. Vous n'étiez pas resté longtemps. Non ?

Ou pas. Ce n'est pas comme si sa mémoire lui jouait des tours de cochon un jour sur deux.
Les prunelles dérivent, fouillent entre les pans de tissus pour dévoiler des visages aux expressions mitigées, étudient les postures des uns et des autres pour comprendre les motivations, s'arriment à une bergère et à un faune travestis en invités du grand monde, heurtent une poitrine angevine. C'est la voie d'eau, remontée immédiate avec le canard présenté entre ses paumes en guise de bouée à ne pas se faire voler par celle qui flanque sa muse de plume.


Calyce ! Acceptez ce modeste mais non moins...quintessencié cadeau. Toute l'essence de votre personne concentrée dans ce... cette.... créature du Divin. Voyez la perruque rose, cheveux plats ! Je n'ai pas oublié. Admirez ce bec lustré, ce plumage fourni, et quand il marche, que dis-je quand il comble notre vue de son déhanchement, c'est une danse céleste après éventrement de barriques d'hydromel! Bref désormais il est à vous.

Le chaton, fait, le truc palmé, fait. Le voilà débarrassé mais non moins embarrassé, fiente, il déteste quand il ne connaît pas tout le monde. Toutefois après l'offrande conserver le sourire, le sublimer d'un regard malicieux, et passer aux choses sérieuses.

Me présenteriez-vous à votre compagne ? Les yeux de vôtre Aveugle pour veiller sur vous peut-être ?

Subtile question pour savoir si le détrousseur amoché des grands chemins est dans les parages.
A l'annonce des viandes il passera à table, abordera ses voisins de tablée et interrogera Judas entre deux cuissots. L'estomac gronde!

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Alphonse_tabouret
(En compagnie d'Astana)


- « Oseriez-vous réellement m'accuser de tricherie, alors que vous êtes le premier à avoir parié sur un poulain déjà bien entamé ? »

Le sourire félin dévoila les crocs en jouant de son verre à portée des lèvres, convive qui hésite entre la réponse et le parfum du vin, quand il n’a l’intention ni de répondre ni de boire, acteur de ce festin comme de tant d’autres scènes, remisant aux ailleurs les frontières usuelles. Le rôle était de taille, performance de trois journées entières où il n’aurait qu’à cœur de retrouver le parfum entêtant des années précédant la chute du monde sous ses pieds, et sentit dans le regard têtu de sa voisine sur lui, qu’il serait peut-être plus facile que prévu de plonger dans les festivités souhaitées. Ripailles, bacchanales, orgies… toutes avaient en commun le gout de l’alcool en bouche et l’excitation ouatée des limbes vous menant aux mains des souvenirs les plus embrumés.

Entamé mais entrainé… lâcha-t-il en détaillant Judas à quelques mètres d’eux, souverain à son fauteuil, honorant les plats présentés et autour duquel les visiteurs se succédaient, tyran presque méritant sur le chaos ambiant. Si la réputation d’Alphonse dans certains cercles parisiens n’était plus à faire, celle de Judas avait laissé une empreinte vive sur une décennie antérieure dont le chat s'était nourri ces dernières semaines, conscient qu'on ne prend part à la chasse qu'en étant soi-même armé. Il aurait été sot de mésestimer les acquis de leur hôte.
La main posée à son épaule ne détourna pas son attention attirée par la silhouette audacieuse de Melean, amenant la tête brune à s’incliner doucement jusqu’à trouver le souffle blond à son oreille, murmure tranché d’un accent qui ressortait étonnamment plus dans les faux semblants de la confidence :


« Je tiens votre défi. Mais avant de m'y mettre... Vous n'allez tout de même pas refuser l'opportunité de vous faire de l'argent facile, si ? Je n'ai jamais vu Rose vomir, saoule ou pas. Les chances sont donc de votre côté, en théorie. À moins que vous ne soyez du genre petit joueur, à toujours assurer vos arrières... Ce qui serait fort décevant. Même de la part d'un parfait inconnu. »

Alphonse, se présenta-t-il d'un mouvement discret de la tête avant de reprendre plus bas, offrant le fil de sa mâchoire en jumellage: Suivez pourtant le compte, lui proposa-t-il. Vous me proposez vingt écus pour suivre trois jours durant une femme enceinte ivre et vérifier si elle vomit ou pas ? Il fit claquer plusieurs fois sa langue d’un air entendu, délaissant la proximité de la joue pale pour lui adresser un sourire en coin. J’ai l’âme plus cupide que cela. Mensonge égrené dans le dessin de la plaisanterie sans qu’on puisse y démêler le vrai du faux, car s’il possédait de nombreux vices, l’avarice n‘en faisait pas partie, soumis à des schémas si profondément incrustés à sa chair qu’ils en étaient devenus reliques. L’argent n’était pas le pouvoir, tout au plus était-il un moyen. Ma chère, j’ai de plus hautes aspirations… Considérons Von Frayner et Rosalinde comme les bonus de fin de partie. Nous les comptabiliserons au moment de nous quitter, mais pour l’heure… trouvez-moi un gage à hauteur de mes capacités…
Un os vola sous leurs nez au son enjoué d’une musique soudainement plus dansante, créant un mouvement de foule parmi certains convives dont les regards troubles de plaisir témoignaient d’un bon usage du vin comme de la viande, profusion magistrale invitant à tous les excès quand d’autres rejoignaient les tablées se succédant.
Les prunelles noires du chat louvoyèrent dans celles de la danoise, griffées d’une provocation soignée.

Alors ?

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