Astana
Blondeur fait souvent ce rêve étrange et pénétrant* d'un homme inconnu, et qu'elle aime, et qu'il aime. Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, et... Non. Blondeur fait souvent ce rêve étrange et pénétrant d'un vieux blond traînant ses savates à la jolie lune, lui ayant arraché sa robe rouge dans une chambre parisienne. C'est marrant, mais pas trop. Parce que c'est plus un souvenir qu'autre chose. Et chaque fois que le réveil vient, que les châsses grises s'entrouvrent et aperçoivent la silhouette endormie à ses côtés, Astana tire la gueule. Un temps. Ces bras ne sont pas ceux de Johannes.
Mais à quoi tu t'attendais, en te sauvant comme un clébard galeux sans laisser d'adresse ? Enceinte jusqu'aux yeux que t'étais, ma pauvre fille.
L'angoisse d'un potentiel évènement morbide pousse à faire des choses connes et irraisonnées, souvent. C'est tout. Pas d'autre explication à donner.
Abandonner mari, famille, amis et blaireaux en fait partie. Oui. Pour aller se faire charcuter sur les champs de bataille, ça, pas de problème. Les yeux fermés, à poil et sans les mains, même. Mais dès que ça touche de trop près à la grossesse, que ça égratigne le palpitant à cause d'un vieux blond qui fait saigner les genoux, là d'un coup y'a plus personne. Marrant, hein ? Ah non. On a dit que ça l'était pas justement.
C'est toujours pareil, avec les réveils de ce genre. D'abord la blonde est moribonde, vient ensuite le fameux tutesinfligéçatouteseule, qui découle tout naturellement vers une boule dans la gorge, avant de finir à la pêche aux réponses dans la tignasse noire voisine - parce qu'il fait toujours noir comme dans un cul de poule, dans cette piaule, et que ses cheveux pourraient très bien être châtains, blonds, ou roux qu'on y verrait pas la différence. Et aujourd'hui, comme tous les autres putains de jours, la chevelure dit :
- « Arrête les conneries et rentre à Toulouse, Astana. »
* 99% plagiat de Verlaine.
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Mais à quoi tu t'attendais, en te sauvant comme un clébard galeux sans laisser d'adresse ? Enceinte jusqu'aux yeux que t'étais, ma pauvre fille.
L'angoisse d'un potentiel évènement morbide pousse à faire des choses connes et irraisonnées, souvent. C'est tout. Pas d'autre explication à donner.
Abandonner mari, famille, amis et blaireaux en fait partie. Oui. Pour aller se faire charcuter sur les champs de bataille, ça, pas de problème. Les yeux fermés, à poil et sans les mains, même. Mais dès que ça touche de trop près à la grossesse, que ça égratigne le palpitant à cause d'un vieux blond qui fait saigner les genoux, là d'un coup y'a plus personne. Marrant, hein ? Ah non. On a dit que ça l'était pas justement.
- Gontran ! Une chambre pour la donà ! Prune. Dites-voir votre mari arrive-t-il pour vous aider à monter vos bagages ? Non ? Ah. Je vois. Vous n'êtes pas, hm, mariée... Et... sans vouloir être indiscrète, bien sûr, mais le bébé est prévu pour quand ? Comment ça, Il n'est pas prévu ? M'enfin v... oh, ELLE arrivera quand elle arrivera. Bien bien. - Pruuuune ! On s'est fait du mouron à n'plus vous voir, avec la tavernière ! On aurait bien envoyé le médicastre prendre de vos nouvelles chez vous mais la vache de Chipie est tombée malade et il a fallu que... erm. Alooors, où il est le bébé ? Je meuuuurs d'envie de voir sa bouille ! [...] M, morte ?!
C'est toujours pareil, avec les réveils de ce genre. D'abord la blonde est moribonde, vient ensuite le fameux tutesinfligéçatouteseule, qui découle tout naturellement vers une boule dans la gorge, avant de finir à la pêche aux réponses dans la tignasse noire voisine - parce qu'il fait toujours noir comme dans un cul de poule, dans cette piaule, et que ses cheveux pourraient très bien être châtains, blonds, ou roux qu'on y verrait pas la différence. Et aujourd'hui, comme tous les autres putains de jours, la chevelure dit :
- « Arrête les conneries et rentre à Toulouse, Astana. »
* 99% plagiat de Verlaine.
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