--Bertrande
Le domaine de lAubépine, le 20 mai 1457
Bertrande était dans le salon, un ouvrage daiguille entre les mains. Elle nétait pas vraiment attentive à ce quelle faisait, son esprit vagabondait alors que Chipie jouait avec ses fils de soie.
La maison était bien grande pour elle toute seule, loin les jours heureux où sa fille éclairait la bâtisse de sa présence, loin le temps où les rires de la petite Rosa raisonnaient et se répercutaient de pièces en pièces, loin le temps des amours, des câlins et des soupirs de plaisirs. Tout cela avait pris fin un soir davril, il y avait un mois environ. Ils étaient tous en voyage vers la Bretagne pour célébrer un mariage. Mariage qui naurait jamais lieu, Aragorn sétait éteint et avec lui la joie de sa petite Elienore.
Elienore , sa fille, sétait alors enfermée den un chagrin profond comme un puits sans fond. Elle ne lavait pas reconnue dans les jours qui avaient suivi le drame. Qui était cette femme froide et déterminée qui avaient éloigné delle les personnes qui auraient été le plus capable de lapaiser, de la réconforter?
Dès le jour qui avait suivi, Elie avait prit les dispositions nécessaires pour que Rosa, quelle aimait pourtant comme son propre enfant, retourne vivre chez sa maman. Bertrande se souvenait des mots de sa fille comme si cétait hier.
« Cette enfant vient de perdre son père, elle na pas besoin en plus dune mère au cur sec qui serra incapable de lui donner lamour auquel elle a droit. Tu laccompagneras chez sa mère et ensuite tu retourneras à Polignac. Moi je vais rejoindre Anne à Mimizan et avec un peu de chance larmée de Guyenne me tombera dessus me permettant de le rejoindre dans le repos éternel. »
Bertrande avait frémit à ces mots, sachant ce que son Elienore cherchait à faire. Elle avait agit selon ses souhaits, ne pouvant faire autrement, les jours étaient passés et elle vivait la peur au ventre dans la hantise dapprendre la fin de sa petite.
Comme prévu, elle avait regagné le domaine de lAubépine en attendant des nouvelles.
Début mai, une lettre brève et dépourvue de tendresse lui avait appris son arrivée saine et sauve en Gascogne et les retrouvailles avec les amis de toujours. Bertrande sétait alors installée dans une vie calme, elle savait que les amis de sa fille feraient tout ce qui était en leur pouvoir pour lui rendre la joie de vivre qui lavait toujours caractérisée. Il ne restait plus qua attendre.
Des coups vigoureux frappés à la porte la tirèrent de sa rêverie.
Qui pouvait bien venir au domaine ?