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[RP] Et toi, tu l'aimes comment ton p'tit Suisse? Chez lui!

Elric_
Les deux dernières nuit avaient été étranges. Passées l'appréhension et l'adrénaline des premiers combats, il s'était installé une ambiance lourde et c'est l'attente qui était devenue sa pire ennemie. D'abord un orage, si violent que personne n'avait osé sortir de sous les tentes ou les boucliers, les boulettes de glace faisant tinter les armes des heures durant... Le jeune Duc avait pu néanmoins se reposer quelques heures, un luxe après trois nuits acharnées de combat.

La dernière nuit avait été une avalanche de sentiments mêlés : stupeur, crainte et libération. En montant sur les remparts à la tombée de la nuit, il vit que le repli helvète avait commencé. Les rangs savoyards voulaient entrer en liesse mais chacun craignait un retour en force ou une charge fromagère. Qui ne vint jamais. Quand enfin, au petit jour, lorsque les premiers rayons passaient les montagnes pour réveiller les yeux endoloris, les cris de joie fusèrent. Ce fut la voix de son ami Valph qui perça en premier la canopée des remparts.


YEAAAAAAHHHHHHHHHHHH !!!!

Le jeune VK jeta un regard fatigué sur le Duc de Nice qui avait eu à coeur de le protéger paternellement, lui qui avait connu tant de combats. La pression retomba d'un coup et il ne put s'empêcher de sourire pour la première fois depuis des jours.

La première bataille de sa vie était gagnée. La guerre allait continuer.


Comme conditionné, Elric fila au Donjon pour faire un état des lieux de la situation et pour retrouver sa tenue civile qui lui avait tant manqué. Aussitôt il tenta de s'enquérir de la position de sa future femme et de sa Suzeraine, craignant qu'elles n'aient croisé l'armée helvète sur le chemin. Rassuré après l'arrivée des premiers rapports, il quitta l'enceinte du Château direction le Divin Nectar. S'en jeter une, maintenant c'est tout ce qu'il voulait. Et peut-être un petit déjeuner au fromage fondu...
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Mini.
Le 25 Novembre 1468, Chambre ducale aménagée sous les toits du Divin Nectar.

La Duchesse fut rapatriée, elle ne savait trop par qui mais ce dont elle se souvenait c'était d'avoir entendu un murmure à son oreille. Etrange prière s'il en est.

Vous êtes pire que du chiendent, Duchesse. La canaille s'en sort toujours, je mise donc sur votre survie.

Et le paquet fut déposé sur un brancard de fortune au Divin Nectar. Jean prit la suite et amena la brune aux bons soins de sa servante, Alia. Nul ne savait si elle passerait la nuit mais Nice n'avait pas tort, elle était pire que la mauvaise herbe. Et tant que la vie habiterait son coeur, elle continuerait à lutter. La vieille gouvernante était parvenue à lui faire ingurgiter le philtre que John avait donné pour les premiers soins de sa suzeraine.

Et dès le lendemain, même si la Duchesse n'était pas en état d'écrire, les questions se bousculaient à ses lèvres. Alia en fit les frais. Maia la bombarda, voulant connaître le moindre détail afin de pouvoir remettre chaque pièce du puzzle à la bonne place. A commencer par le début :

Qui m'a mise à l'abris ?
Jean a dit que l'homme portait les couleurs de Nice.
Nice ??


*Emeraudes qui sortent des orbites miniennes de stupéfaction.*

Tu es sûre que c'est Nice qui m'a mise à l'abris ?
Certaine. Jean est formel.


Réflexion minienne et pensée exprimée à voix haute :

Cela expliquerait ces étranges paroles dont je me souviens.

Il aurait pu l'achever mais il n'en avait rien fait. La brune se demanda ce que cela pouvait bien cacher. Il faudrait qu'elle lui écrive dès qu'elle le pourrait pour en avoir le coeur net. Alia cessa les soins à la blessure de sa maîtresse.

Ils m'ont bien arrangé, n'est ce pas ?
Ne regardez pas, votre Grâce.
Combien cela m'en fait-il ?
Quoi donc, Duchesse ?
Bah ... Des cicatrices, pardi !
Oh ... Depuis tout ce temps, cela en fait quelques unes.
Chambéry résiste ?
Evidemment.
Qui est encore debout ?
Tous.
Tous ? Et moi je suis allitée ???!!!!


*Maia met sa coquille façon Caliméro*

C'est trop injuste ! Rhoooooouuuuuuu !!!
Calmez-vous, votre blessure va se réouvrir.
Rien à foutre !
Votre Grâce, c'est un vocabulaire inadapté.
Tu sais ce qu'il te dit mon vocabulaire ?
J'en ai une idée, en effet.


Alia ne moufte plus et Maia, grommelle de frustration.

Ai-je du courrier ?
Plein.
Qui ?
Le Vicomte de Challand a écrit. Maître Ewald. Maître Rollin. Oh ! Et votre amie, Sili Jolie.
Tu as ouvert mon courrier ???
Vous étiez souffrante, il le fallait bien.
Et s'il s'était agi de déclarations d'amour ?
En temps de guerre, c'était peu probable.

La Duchesse devait bien admettre que oui, en effet. Mais bon, rêver, cela ne coûtait rien. La brune s'agitait et la soigner devenait de plus en plus complexe pour Alia, qui pourtant, y mettait tout son savoir.

Tenez vous tranquille, Madame.
Tu me donnes des ordres à présent ?
Et cessez de faire votre capricieuse, vous avez passé l'âge !


Estomaquée, la Duchesse s'enfonça dans ses coussins et se tut quelques instants. Elle réfléchissait déjà à ce qu'elle pourrait mettre en oeuvre pour repartir au combat, le soir venu. La gouvernante la laissa enfin en paix la journée durant et la brune se vêtit en catimini. La nuit tombée, elle tenta de monter sur les remparts en boitillant. Les gardes en faction, la regardèrent claudiquer.

Où allez vous ainsi, Dame ?
Je vais me battre, espèces d'ahuris !
Non mais le Duc a dit qu'il voulait des défenseurs pour tenir les remparts.
Et donc ?
Vous êtes handicapée.
Je l'admets mais ... Je peux leur jeter des noix à défaut de les pourfendre.
Retournez vous mettre à l'abris et cessez de nous faire perdre notre temps. Ce n'est pas de la rigolade.
Je vais en référer à ... au ... Euh ... Vous allez prendre cher !!!


Et la Duchesse de rentrer se mettre au chaud, à défaut de combattre. Ce soir, la défense chambérienne devrait se passer d'elle ... Encore.

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#freegnaniou
Phaco
[28 novembre - Col du Galibier - frontière delphino-savoyarde]

Diantre... la douanière semblait coriace, et pas décidée pour un sou à lui laisser entrance dans le duché. Il avait jusque là traversé tant de cités semi-désertes dans lesquelles on pénétrait comme doigt en beurre qu'il fut un moment tenté de simplement rebrousser chemin et tenter sa chance par la grande route de Bourgogne. Après tout, ce n'est pas son bras vieillissant qui ferait la différence dans la guerre en cours et c'était surtout pour soutenir ses amis et concitoyens qu'il était rentré ventre à terre de son tour de France dès que la nouvelle de la descente genevoise lui était parvenue.

Mais il ne voulait pas qu'il fut dit par monts et par vaux que le vieux cochon abandonnait facilement ses devoirs au premier obstacle venu. Aussi, après avoir longtemps tiraillé sa barbe fleurie en cherche d'inspiration, tenta-t'il une nouvelle approche:


- Écoutez... comme vous voudrez mignonne, c'est vous qui leur expliquerez pourquoi renforts leurs estoient ainsi refusés. Mais j'attire respectueusement votre attention sur le fait que je suis par ailleurs parfaitement en règle, et que je suivois scrupuleusement les usages anciens prônant en temps de guerre libre accès pour les secours aux cités assiégées. Nous sommes bien en guerre, non ?

Le délit de refus d'assistance vers lequel vous vous dirigez se définit sic subito nunc absurdo comme étant le blocage illégal d'un accès réglementé sans être dûment breveté et prébendé par une autorité compétente en ayant de plein droit reçu délégation de souveraineté, en l'occurrence, le susdit Édit Ducal de 1321 concernant l'accès aux cités assiégées. Or, lex et jus, l'usage a consacré un certain nombre de cas dits " de tolérance ", et c'est corrélativement à l'un d'eux que, nunc est bibendum, j'invoque pour moi le privilège dit " droit de rentrer chez soi".

Et je vous invite à vous rapporter à la jurisprudence du 15 julius 1435, dans l'affaire " le duché de Savoie contre Anatole 'le boucher' Montmayeur", ainsi que divers arrêts similaires dont je tiens la liste in extenso à votre disposition.

" Sapaudia delenda non est ", disait Caton le Jeune...


Et la douanière récalcitrante avait fini par céder sous ses grands coups d'urbi, orbi et patenti. Elle n'avait rien trouvé à rétorquer à l'éloquente démonstration (bien qu'un peu trop délendaire à son goût tout de même) sinon lui demander de se taire et de continuer son chemin vers Chambéry.

Il y serait demain matin, sauf mauvaise rencontre en chemin.

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Rollin
Chambéry, au rempart de la baille orientale, sous la bannière d'Arvillard - 27e jour de novembre de l'An de Pasques 1468


Partis... ils étaient donc partis.

Rollin, avait détourné le regard des environs du Bourg Montmélian où nul Genevois ne se trouvait plus désormais, et posa ses yeux aux iris sombres sur ses compagnons.

Quel étrange équipage, vraiment, mais il lui plaisait. Il avait mené et mis un défense un corps d'armes hétéroclite, raillé par un des meneurs adverses - et lui de penser qu'il ne connaissait pas gens de plus grand mérite, tant il était fier de leur ouvrage.

Tous avaient montré un attachement indéfectible à la Cité, tous avaient répondu présent à l'appel ou rallié volontairement sa bannière en cours de route: Augis, le Grand Mestre de la Corporation des cueilleurs et boulanger de son état, Ewald, le Mestre Tisserand, si paisible et curieux de tout, Eryalus, le jeune Citain, sans doute le moins taillé pour la guerre et pourtant défenseur de la première heure, et Cesar Alexandre, le Damoiseau di Leostilla, à peine ordonné, et pas encore tout à fait sorti de l'adolescence... un groupe peu conventionnel, c'était certain, mais pour Rollin, un des meilleurs qu'il avait eu à mener à la bataille, à son sens. Deux artisans, un brassier à la journée et un curé - ce n'étaient pas des soldats, non, ni une lance d'hommes de guerre ou de beaux chevaliers de fer vêtus, ils étaient tout simplement le peuple de Chambéry qui montrait sa détermination, et qui luttait pour la souveraineté de son sol.

Sous la bannière d'or à l'Aigle d'azur éployée, qui n'avait plus connu la bataille depuis bien longtemps, Rollin remercia ses compagnons, et les envoya se reposer... la lutte n'était sans doute pas finie.


[EDIT: coquille.]
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Co-Mestre de la Corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry, Intendant de la Mesnie des Sainctes-Eaux, Baron d'Arvillard
Maethor
[29 Novembre, possession nouvellement Helvète]

Maethor assit près du feu réfléchissait aux derniers jours vécus. Si la première nuit contre les remparts de Chambéry avaient été sanglants, les deux suivants furent de moins en moins percutants. L'audace et les efforts consentis n'étaient pas toujours récompensés à la hauteur. C'est sans hésiter qu'ils décidèrent de lever le camp. Le choix n'était pas difficile, rester et laisser pourrir la situation ou marcher vers de nouveaux horizons. L'armée qui avançait vers eux ne pouvait le faire seulement et seulement si, les armées helvètes lui laissaient le terrain. Affronter Ne Craint que Dieu et la défaire n'avait que peu d'intérêts. A Como quand La Souris Roseeuuu avait tenu contre les assauts de l'armée allemande et italienne plusieurs jours, les blessés s'étaient accumulés. Les choses étaient différentes puisque le chemin jusqu'à Genève n'était pas bloqué.

Sans surprise, l'armée venue de Franche Comté se trouvait juste à coté d'eux au petit jour. Une belle troupe de femmes et d'hommes en armes prêts à en découdre. Officiellement, le franc comte évoqua le risque du pillage du diocèse de Chambéry. Il n'envoya pas l'armée régulière comtoise de crainte de froisser les voisins genevois. Après tout, accomplir son devoir de solidarité envers une province impériale n'impliquait pas obligatoirement de rentrer en conflit ouvert avec le canton de Genève. Si combats devaient avoir lieu, ce serait au sein du duché de Savoie. La diplomatie et les déclarations révélaient parfois des vérités bien cruelles. Comment ménager la chèvre et le chou sans se faire mordre par la marmotte enragée !

La veille, la carrière de pierres entre Annecy et Chambéry fut confisquée. La mine d'or qui était fermée à l'Est d'Annecy fut elle aussi réquisitionnée. La prise des mines aurait dû se faire dès l'entrée sur le territoire savoisien pour enfoncer l'économie ducale. Profiter de la stratégie défensive de son adversaire pour imposer un tempo tout en capitalisant sur la conquête de territoires.

Mais alors, que ferait Ne Craint que Dieu devant Chambéry ?
- Parader devant la population qui s'était débrouillée toute seule.
- Partir à la cueillette des champignons et planter un petit drapeau sur les nouvelles mines Chuiches.
- Chasser les vilains voisins et ramener des trophées à la population locale.

Seul Déos et l'état major savoisien pouvait le savoir. Genève était prête à accueillir les hommes en armes et leur proposer tous les produits que les terres connues pouvaient produire. Car chaque jour où un ennemi le passait en Confédération Helvétique, c'était un jour qu'il ne produirait pas pour sa contrée et des écus glissant dans les escarcelles suisses.


Ils ont bien réuni une cinquantaine de troufions pour en faire quelque chose !
Phaco
[29 novembre, Chambéry: oh oui !]

Phaco entra finalement dans Chambéry comme on entre en taverne, les helvêtes s'étant retirés avec la marée.
Partant du principe que rabaisser son ennemi ne menait au final qu'à amoindrir la gloire de le vaincre ou amplifier la honte de perdre face à lui, il chantonnait une vieille comptine d'outre-Rhône* en l'honneur des visiteurs perpétuels d'en face.


Emprô, giro.
Matheor, Leo, Izaac, Cromwell, Camelia, Stanislas, Emillane, Aragornbleu.
Tant est folle molle, tant est clu!


Dont la traduction était :

En premier lieu, plaçons-nous en cercle.
Matheor, Leo, Izaac, Cromwell, Camelia, Stanislas, Emillane, Aragornbleu.
Tant est la feuille mouillée, qu'enfin elle tombe !


* L'emprô est une véritable comptine genevoise... je n'ai que changé les prénoms.

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