Apolonie
[Dans une chambre du château...]
Il a fallu l'attendre. Chlo n'est vraiment pas le plus empressé des écuyers. D'une pensée elle remercie encore Neils qui avait si bien su la servir. Un page qui lui désigne la pièce où elle s'engouffre, invitant le blondinet d'un ton sec à la suivre. L'évènement est important. A plusieurs titres. Et elle se veut à la hauteur de l'instant. Gandrelina ou quiconque qui a préparé cette chambre a pensé à tout, et un large paravent trône dans un coin de la pièce, une bassine de la taille d'un petit baquet laisse s'élever quelques volutes qui suggèrent que l'eau a été chauffée... Les épaules se délassent déjà, soupir d'aise. La voix se fait moins dure quand elle s'adresse à son écuyer.
Chlo, tu m'aides à avancer le paravent au centre de la pièce ?
Une fois la chambre séparée en deux, elle se place du côté du bac, Chlodwig hors de vue. Au moins cette fois-ci il ne bavera pas. Du moins faut-il l'espérer. Et comme elle ôte sa cape, sa chemise, ses braies, comme elle rince la poussière des chemins grâce à l'eau tiède, comme elle nettoie la fatigue du voyage, elle s'imprègne de la solennité du moment.
Tu m'sors la robe bleue s'il te plait Chlo ?
Celle en velours...
Cette robe reçue en cadeau pendant les joutes du Lavardin est une des plus belles qu'elle possède. Apolonie en dame, c'est toujours un évènement. La jeune femme est tellement plus à l'aise en braies et armée qu'en robe à faire des révérences... L'habitude des chemins et des voyages... Pendant si longtemps, elle a vécu dans des campements grouillant de monde, où le confort primait sur l'élégance, le rire et le partage sur la bienséance. Libertad... Elle les sait ailleurs... Elle ne les suivra pas. La jeune femme qui n'a jamais brigandé de sa vie, les a aidés à piller un duché. Pour plusieurs raisons personnelles ou pas, et un vrai idéal... Elle est redevenue elle-même, l'Apo en sommeil prolongé depuis sa ballade à la Cour des Miracles...
La cérémonie qui se tiendra bientôt revêt un sens particulier quand on en sait les motivations. Quand on connait l'amitié qui les lie, Sa Grace et elle, bien sûr, mais tout le reste aussi. La volonté de Marty d'ancrer Apolonie dans une voie plus sage, l'attachement de la demoiselle à l'Auvergne, qui fut pendant longtemps le dernier rempart l'empêchant de sombrer dans la violence et l'anarchie. Le travail acharné de l'ambassadrice, puis consul. L'amour pour ce duché qu'elle a toujours défendu, promu à l'extérieur des frontières... Pour lequel elle s'est investie depuis son plus jeune âge...
Des terres elle en possède déjà... Un petit domaine, près de Lignières en Berry. Presque habituée à sa condition de noble, elle mesure la responsabilité que représente un titre. Elle mesure également toute la portée de l'engagement vassalique. Un serment avec une réelle signification, des implications auxquelles peu réfléchissent avant d'accepter de recevoir des terres. Elle sait, pour l'avoir prononcé devant Johanara, que désormais ses actes rejailliront sur ses suzerains. C'est une terrible preuve de confiance et d'amitié que lui font la jolie baronne et le jeune duc.
Un frisson court le long de son échine, réveillant les petits cheveux en haut de sa nuque. Oui, une journée vraiment particulière. Un bras encore humide se tend sur le côté du paravent, récupérant sa robe tendue par Chlo. Une jambe fine, puis l'autre qui se faufilent dans le lin. D'une main qui se fait à la tâche, elle remonte le long des cuisses la robe et sa doublure, cueillant au passage les dernières gouttes d'eau qui vagabondent sur le corps de la demoiselle. Elle a retiré les bandes qui oppresse sa poitrine en temps normal, et enfile les manches larges, aux poignets brodés de fils d'or. Le velours recouvre le lin, ne le laissant visible que sur le décolleté, creusé en V sur sa gorge.
Avant de demander à Chlo de l'aider à lacer le dos, pour affiner la taille, relever la poitrine et souligner ses hanches, elle enlève le tissu qu'elle avait posé sur la psyché, la soustrayant au regard beaucoup trop inquisiteur de son écuyer, et s'y mire le temps de relever ses cheveux, ne laissant que quelques mèches onduler sur sa nuque. Quelques peignes sertis de pierres d'un bleu profond, pour rappeler la teinte de sa robe, un trait de khôl pour souligner l'azur du regard. Puis elle écarte le paravent, cherchant dans les yeux du jeune baron un assentiment. Le môme à la langue si bien pendue ne manquerait pas de signaler un quelconque défaut, elle le sait. C'est aussi pour cela qu'ils s'apprécient, même si bien entendu, il est hors de question de l'avouer.
Une relation amusée entre les deux jeunes gens, que beaucoup prennent pour de l'antipathie ou de l'agacement, eux savent bien qu'ils jouent. Et cette franchise en point commun, dans des instants comme ceux-ci, se révèle très pratique. Un léger rose qui colore ses pommettes.
Alors ? Ça va comme ça ? J'suis dans l'ton ?
Tu m'aides à lacer l'dos s'il te plait ?
Et de se tourner, se demandant s'il sait faire au moins... Les deux bandes fines de tissu pendent sur les reins, et les doigts plus habitués à tenir une épée, doivent maintenant jouer pour égaliser les lacets et les serrer sans étouffer la jeune femme sous le velours.
'Tain mais fais gaffe, faut que j'puisse respirer quand même...
Après quelques nouveaux essais hasardeux, il finit par s'en sortir. Habillée... Il ne reste qu'à se chausser. Le jeune homme ne semble absolument pas s'intéresser à la chose, et c'est à elle de fouiller ses affaires pour trouver les souliers finement ouvragés, sur lesquels Chlo avait honteusement marché à leur dernière visite au château. Une fois chaussée, elle vérifie, toujours, que le lien de cuir sur sa cuisse droite maintient bien la dague aux armoiries d'Orval. Ce cadeau de Johanara au moment de son premier anoblissement ne la quitte pas, comme le saphir de belle taille qui pare sa gorge d'un éclat doux. D'une pensée taquine elle se demande ce que Marty lui réserve... Un petit sachet de miettes peut-être... Un pot de miel grand cru... Un sourire étire ses lèvres à cette pensée, puis elle se tourne vers son élégant écuyer.
J'crois qu'il est l'heure nope ?
Va falloir que j'me fasse ... 'fin...
Un léger mouvement de tête, une inspiration, un sourire calme. Faire revenir sur le devant de la scène la demoiselle. Elle glisse son bras sous celui de Chlo, lissant de sa main libre le devant de sa robe. Un dernier coup d'oeil dans la psyché qui lui renvoie l'image d'une jeune femme beaucoup plus douce que celle qu'elle avait il y a encore peu. Les cernes ont presque disparu, le teint est rose, l'azur brillant... Les courbes pleines harmonisaient le velours de sa robe, le cou mis en valeur par son collier, les épaules droites... Une jeune dame, elle ne peut le nier aujourd'hui.
D'un pas moins vif que celui emprunté pour grimper jusqu'ici, elle entraine le baron hors de la pièce, descendant avec précaution les escaliers. Ce n'est pas le moment de tomber... Ce que l'on pardonnait à la jeune fille maladroite qu'elle était il y a un an serait d'un ridicule achevé ce jour. Arrivé au bas des marches, elle remercie d'un sourire Chlodwig.
Merci, je sais que ce ne doit pas être évident pour toi...
J'espère que la dame que je suis ne fait pas trop honte à son écuyer.
[La salle de réception...]
Des gens continuent à arriver, se rassemblant au fur et à mesure dans la salle de réception. L'émotion à fleur de peau, le sourire reconnaissant adressé à ceux qui ont fait le déplacement et emplissent de leurs discussions joyeuses la haute pièce du château. L'azur se promène sur les invités, un clin d'oeil à la jeune Elegie qui essaie de s'intégrer au mur dans un coin, elle irait la saluer plus tard, une inclinaison de la tête amicale pour Clothilde. Pour la plupart elle les a déjà salués sur le perron, mais rosit sous leurs regards entre curiosité et amusement de la voir ainsi apprêtée.
Semblant glisser sur le sol, empreinte d'une grâce toute diplomate qui lui a été utile au combat pour l'esquive et qui aujourd'hui permet de tenir son rang, elle s'approche de Regort, lui ébouriffant discrètement les cheveux, en signe complice de remerciement. Pour l'escorte, son amitié et sa présence en ces lieux, dont elle devine qu'elle n'est pas évidente. Puis elle va embrasser son ancien sergent-chef, auteur de la superbe cicatrice qui se devine à peine dans l'échancrure de sa robe.
Bonjour Yal ! Merci d'être venu... Chacun son tour il semblerait.
Si tout pouvait se passer aussi bien que pour toi... Je continue à faire le tour, n'hésite pas à demander à Marty si tu as besoin de quoi que ce soit.
S'amusant de s'improviser maitresse de lieux qui ne sont pas les siens, elle s'achemine, une lueur taquine dans le regard, vers d'autres convives. Elle remarque sa jeune filleule, au bras d'un voyageur avec lequel elle a devisé quelques fois en taverne.
Bonjour 'Théa ! Pas trop intimidée ?
Un peu plus de monde que pour ton baptême, mais bon, tu me connais, j'ai toujours envie de voir plein de gens...
Bonjour Colhomban, ravie de vous revoir, surtout en cette occasion.
Clin d'oeil espiègle à son amie, qui sait qu'Apo, justement, le monde, elle n'y est pas si attachée, appréciant tout autant les moments de calme et de solitude que la joie active des réunions. Du coin de l'oeil elle a repéré Galswinthe qui se fait plutôt discrète elle aussi. Un petit salut de la main, pas le temps d'aller l'accueillir mieux, devant elle déjà son futur suzerain.
Contrevenant à leurs habitudes, elle ne lui saute pas au cou, évite de le bisouiller, et ne se pose pas sur ses genoux en se moquant gentiment de tout et n'importe quoi pour l'embêter. Un large sourire pour s'annoncer, la malice la pousse à esquisser une gracieuse révérence devant le duc de Billy, qui fait naitre un début de rire complice.
Bonjour Ma Grace... Toujours sûr ? Elle espère qu'il apprécie les efforts qu'elle a fait, et l'assemblée réunie en ses terres. Un moment qui peut-être ne se reproduira pas de sitôt et dont elle déguste chaque seconde.
Merci en tout cas, le cadre est magnifique et le buffet parfaitement dressé.
Tout ce monde réuni pour me voir à genoux, je suis flattée.
Je vais, si tu le permets, saluer encore quelques arrivées, et tu me diras quand on commence ?
Une bise déposée légèrement sur la joue du moulinois. Une rafale de souvenirs qu'elle repousse d'une pensée, sachant qu'il sera bien temps de les laisser affluer lorsqu'ils seront face à face, elle un genou au sol, tissant avec leurs mots un lien des plus forts. Pour l'instant elle cherche Alayn des yeux, le rejoignant alors qu'il se plie au rituel plaisant des salutations à son tour. Arrivée devant lui, elle sent la douce chaleur qu'il attire immanquablement rejoindre ses joues, ébauche un tendre sourire, et liant leurs mains effleure de l'azur la petite foule qui commence à prendre place. Althiof près du buffet, Beths avec Clothilde, Kory près de son époux, Legowen, Yal, Regort, Elegie, Gals, Thea, Col... Nalu se faisant Auvergne petit à petit, et d'un battement de coeur oublié elle les remercie d'être là. D'un regard vers la porte, elle espère que les derniers ne tarderont pas à se présenter, priant pour que Modsognir, et bien sûr sa tornade blonde aient pu se libérer.
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Co-fondatrice avec Amberle du fan club de Constant Corteis.
Il a fallu l'attendre. Chlo n'est vraiment pas le plus empressé des écuyers. D'une pensée elle remercie encore Neils qui avait si bien su la servir. Un page qui lui désigne la pièce où elle s'engouffre, invitant le blondinet d'un ton sec à la suivre. L'évènement est important. A plusieurs titres. Et elle se veut à la hauteur de l'instant. Gandrelina ou quiconque qui a préparé cette chambre a pensé à tout, et un large paravent trône dans un coin de la pièce, une bassine de la taille d'un petit baquet laisse s'élever quelques volutes qui suggèrent que l'eau a été chauffée... Les épaules se délassent déjà, soupir d'aise. La voix se fait moins dure quand elle s'adresse à son écuyer.
Chlo, tu m'aides à avancer le paravent au centre de la pièce ?
Une fois la chambre séparée en deux, elle se place du côté du bac, Chlodwig hors de vue. Au moins cette fois-ci il ne bavera pas. Du moins faut-il l'espérer. Et comme elle ôte sa cape, sa chemise, ses braies, comme elle rince la poussière des chemins grâce à l'eau tiède, comme elle nettoie la fatigue du voyage, elle s'imprègne de la solennité du moment.
Tu m'sors la robe bleue s'il te plait Chlo ?
Celle en velours...
Cette robe reçue en cadeau pendant les joutes du Lavardin est une des plus belles qu'elle possède. Apolonie en dame, c'est toujours un évènement. La jeune femme est tellement plus à l'aise en braies et armée qu'en robe à faire des révérences... L'habitude des chemins et des voyages... Pendant si longtemps, elle a vécu dans des campements grouillant de monde, où le confort primait sur l'élégance, le rire et le partage sur la bienséance. Libertad... Elle les sait ailleurs... Elle ne les suivra pas. La jeune femme qui n'a jamais brigandé de sa vie, les a aidés à piller un duché. Pour plusieurs raisons personnelles ou pas, et un vrai idéal... Elle est redevenue elle-même, l'Apo en sommeil prolongé depuis sa ballade à la Cour des Miracles...
La cérémonie qui se tiendra bientôt revêt un sens particulier quand on en sait les motivations. Quand on connait l'amitié qui les lie, Sa Grace et elle, bien sûr, mais tout le reste aussi. La volonté de Marty d'ancrer Apolonie dans une voie plus sage, l'attachement de la demoiselle à l'Auvergne, qui fut pendant longtemps le dernier rempart l'empêchant de sombrer dans la violence et l'anarchie. Le travail acharné de l'ambassadrice, puis consul. L'amour pour ce duché qu'elle a toujours défendu, promu à l'extérieur des frontières... Pour lequel elle s'est investie depuis son plus jeune âge...
Des terres elle en possède déjà... Un petit domaine, près de Lignières en Berry. Presque habituée à sa condition de noble, elle mesure la responsabilité que représente un titre. Elle mesure également toute la portée de l'engagement vassalique. Un serment avec une réelle signification, des implications auxquelles peu réfléchissent avant d'accepter de recevoir des terres. Elle sait, pour l'avoir prononcé devant Johanara, que désormais ses actes rejailliront sur ses suzerains. C'est une terrible preuve de confiance et d'amitié que lui font la jolie baronne et le jeune duc.
Un frisson court le long de son échine, réveillant les petits cheveux en haut de sa nuque. Oui, une journée vraiment particulière. Un bras encore humide se tend sur le côté du paravent, récupérant sa robe tendue par Chlo. Une jambe fine, puis l'autre qui se faufilent dans le lin. D'une main qui se fait à la tâche, elle remonte le long des cuisses la robe et sa doublure, cueillant au passage les dernières gouttes d'eau qui vagabondent sur le corps de la demoiselle. Elle a retiré les bandes qui oppresse sa poitrine en temps normal, et enfile les manches larges, aux poignets brodés de fils d'or. Le velours recouvre le lin, ne le laissant visible que sur le décolleté, creusé en V sur sa gorge.
Avant de demander à Chlo de l'aider à lacer le dos, pour affiner la taille, relever la poitrine et souligner ses hanches, elle enlève le tissu qu'elle avait posé sur la psyché, la soustrayant au regard beaucoup trop inquisiteur de son écuyer, et s'y mire le temps de relever ses cheveux, ne laissant que quelques mèches onduler sur sa nuque. Quelques peignes sertis de pierres d'un bleu profond, pour rappeler la teinte de sa robe, un trait de khôl pour souligner l'azur du regard. Puis elle écarte le paravent, cherchant dans les yeux du jeune baron un assentiment. Le môme à la langue si bien pendue ne manquerait pas de signaler un quelconque défaut, elle le sait. C'est aussi pour cela qu'ils s'apprécient, même si bien entendu, il est hors de question de l'avouer.
Une relation amusée entre les deux jeunes gens, que beaucoup prennent pour de l'antipathie ou de l'agacement, eux savent bien qu'ils jouent. Et cette franchise en point commun, dans des instants comme ceux-ci, se révèle très pratique. Un léger rose qui colore ses pommettes.
Alors ? Ça va comme ça ? J'suis dans l'ton ?
Tu m'aides à lacer l'dos s'il te plait ?
Et de se tourner, se demandant s'il sait faire au moins... Les deux bandes fines de tissu pendent sur les reins, et les doigts plus habitués à tenir une épée, doivent maintenant jouer pour égaliser les lacets et les serrer sans étouffer la jeune femme sous le velours.
'Tain mais fais gaffe, faut que j'puisse respirer quand même...
Après quelques nouveaux essais hasardeux, il finit par s'en sortir. Habillée... Il ne reste qu'à se chausser. Le jeune homme ne semble absolument pas s'intéresser à la chose, et c'est à elle de fouiller ses affaires pour trouver les souliers finement ouvragés, sur lesquels Chlo avait honteusement marché à leur dernière visite au château. Une fois chaussée, elle vérifie, toujours, que le lien de cuir sur sa cuisse droite maintient bien la dague aux armoiries d'Orval. Ce cadeau de Johanara au moment de son premier anoblissement ne la quitte pas, comme le saphir de belle taille qui pare sa gorge d'un éclat doux. D'une pensée taquine elle se demande ce que Marty lui réserve... Un petit sachet de miettes peut-être... Un pot de miel grand cru... Un sourire étire ses lèvres à cette pensée, puis elle se tourne vers son élégant écuyer.
J'crois qu'il est l'heure nope ?
Va falloir que j'me fasse ... 'fin...
Un léger mouvement de tête, une inspiration, un sourire calme. Faire revenir sur le devant de la scène la demoiselle. Elle glisse son bras sous celui de Chlo, lissant de sa main libre le devant de sa robe. Un dernier coup d'oeil dans la psyché qui lui renvoie l'image d'une jeune femme beaucoup plus douce que celle qu'elle avait il y a encore peu. Les cernes ont presque disparu, le teint est rose, l'azur brillant... Les courbes pleines harmonisaient le velours de sa robe, le cou mis en valeur par son collier, les épaules droites... Une jeune dame, elle ne peut le nier aujourd'hui.
D'un pas moins vif que celui emprunté pour grimper jusqu'ici, elle entraine le baron hors de la pièce, descendant avec précaution les escaliers. Ce n'est pas le moment de tomber... Ce que l'on pardonnait à la jeune fille maladroite qu'elle était il y a un an serait d'un ridicule achevé ce jour. Arrivé au bas des marches, elle remercie d'un sourire Chlodwig.
Merci, je sais que ce ne doit pas être évident pour toi...
J'espère que la dame que je suis ne fait pas trop honte à son écuyer.
[La salle de réception...]
Des gens continuent à arriver, se rassemblant au fur et à mesure dans la salle de réception. L'émotion à fleur de peau, le sourire reconnaissant adressé à ceux qui ont fait le déplacement et emplissent de leurs discussions joyeuses la haute pièce du château. L'azur se promène sur les invités, un clin d'oeil à la jeune Elegie qui essaie de s'intégrer au mur dans un coin, elle irait la saluer plus tard, une inclinaison de la tête amicale pour Clothilde. Pour la plupart elle les a déjà salués sur le perron, mais rosit sous leurs regards entre curiosité et amusement de la voir ainsi apprêtée.
Semblant glisser sur le sol, empreinte d'une grâce toute diplomate qui lui a été utile au combat pour l'esquive et qui aujourd'hui permet de tenir son rang, elle s'approche de Regort, lui ébouriffant discrètement les cheveux, en signe complice de remerciement. Pour l'escorte, son amitié et sa présence en ces lieux, dont elle devine qu'elle n'est pas évidente. Puis elle va embrasser son ancien sergent-chef, auteur de la superbe cicatrice qui se devine à peine dans l'échancrure de sa robe.
Bonjour Yal ! Merci d'être venu... Chacun son tour il semblerait.
Si tout pouvait se passer aussi bien que pour toi... Je continue à faire le tour, n'hésite pas à demander à Marty si tu as besoin de quoi que ce soit.
S'amusant de s'improviser maitresse de lieux qui ne sont pas les siens, elle s'achemine, une lueur taquine dans le regard, vers d'autres convives. Elle remarque sa jeune filleule, au bras d'un voyageur avec lequel elle a devisé quelques fois en taverne.
Bonjour 'Théa ! Pas trop intimidée ?
Un peu plus de monde que pour ton baptême, mais bon, tu me connais, j'ai toujours envie de voir plein de gens...
Bonjour Colhomban, ravie de vous revoir, surtout en cette occasion.
Clin d'oeil espiègle à son amie, qui sait qu'Apo, justement, le monde, elle n'y est pas si attachée, appréciant tout autant les moments de calme et de solitude que la joie active des réunions. Du coin de l'oeil elle a repéré Galswinthe qui se fait plutôt discrète elle aussi. Un petit salut de la main, pas le temps d'aller l'accueillir mieux, devant elle déjà son futur suzerain.
Contrevenant à leurs habitudes, elle ne lui saute pas au cou, évite de le bisouiller, et ne se pose pas sur ses genoux en se moquant gentiment de tout et n'importe quoi pour l'embêter. Un large sourire pour s'annoncer, la malice la pousse à esquisser une gracieuse révérence devant le duc de Billy, qui fait naitre un début de rire complice.
Bonjour Ma Grace... Toujours sûr ? Elle espère qu'il apprécie les efforts qu'elle a fait, et l'assemblée réunie en ses terres. Un moment qui peut-être ne se reproduira pas de sitôt et dont elle déguste chaque seconde.
Merci en tout cas, le cadre est magnifique et le buffet parfaitement dressé.
Tout ce monde réuni pour me voir à genoux, je suis flattée.
Je vais, si tu le permets, saluer encore quelques arrivées, et tu me diras quand on commence ?
Une bise déposée légèrement sur la joue du moulinois. Une rafale de souvenirs qu'elle repousse d'une pensée, sachant qu'il sera bien temps de les laisser affluer lorsqu'ils seront face à face, elle un genou au sol, tissant avec leurs mots un lien des plus forts. Pour l'instant elle cherche Alayn des yeux, le rejoignant alors qu'il se plie au rituel plaisant des salutations à son tour. Arrivée devant lui, elle sent la douce chaleur qu'il attire immanquablement rejoindre ses joues, ébauche un tendre sourire, et liant leurs mains effleure de l'azur la petite foule qui commence à prendre place. Althiof près du buffet, Beths avec Clothilde, Kory près de son époux, Legowen, Yal, Regort, Elegie, Gals, Thea, Col... Nalu se faisant Auvergne petit à petit, et d'un battement de coeur oublié elle les remercie d'être là. D'un regard vers la porte, elle espère que les derniers ne tarderont pas à se présenter, priant pour que Modsognir, et bien sûr sa tornade blonde aient pu se libérer.
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Co-fondatrice avec Amberle du fan club de Constant Corteis.