Rouge_gorge
Après la conversation avec la rouquine, Rouge ne savait tout bonnement pas sur quel pied danser. Cette dernière qu'elle considérait réellement comme une amie ne semblait pas voir leur relation de cet oeil. Et comme à chaque fois, l'Oiseau, à l'abri des regards indiscrets, perdait de sa confiance pour se remettre en question. Qu'avait-elle fait de trop ou au contraire, pas assez, pour que la Flammèche mette en doute sa sincérité?
De leur échange, le plus dur n'avait pas été la méfiance ou la pointe de jalousie décelée, c'était sa vision. Sa propre vision d'elle-même. La Cendrée n'était pas surprise que la Belle n'est pas son aplomb, rare sont ceux qui ont autant d'égo que l'Oisal au Chapal. Mais le doute était si présent chez l'Amie qu'il semblait lui dicter ses faits et gestes.
Ce jour-là, la Chapeautée sut qu'elle avait foiré parce qu'elle n'avait pas trouvé les mots. Quels mots? Ceux qui comprendraient, ceux qui réconforteraient mais surtout ceux qui convaincraient. Elle s'était mis en tête de lui faire ouvrir les yeux, de lui tendre son prisme pour que la Rouquine se voit alors comme Rouge la percevait, l'estimait.
C'était un défi de taille, peut-être un échec inévitable mais l'Oiseau aurait fait de son mieux et plus égoïstement, pallié à sa culpabilité.
Il était une fois, un oiseau de feu. Son plumage n'était pas de teinte mais réellement de flammes. Il prenait son apparence comme une malédiction parce que là où il se posait, branches et feuillages se consumaient. A s'approcher trop près d'autrui, il marquait de brûlures. Le volatile se sentait condamné à errer, solitaire. Il disait s'accommoder de son sort mais peut-être la vérité était autre?
De quelques battements d'ailes, un rouge-gorge, comparse plumé, rejoignit l'oiseau de feu dans les airs et lui siffla:
"Hé l'ami, ne t'envoles pas si vite! Ni si loin!"
Mais l'oiseau en flammes ne l'écouta pas et poursuivit sa volée. Poussant sur ses ailes, le volatile a la gorge rouge le suivit dans son sillage.Ils montèrent haut dans le ciel, si haut qu'ils pouvaient toucher les étoiles de leur bec. L'oiseau de feu ne comprenait pas comment le si petit passereau pouvait le suivre dans sa course. Si bien de leurs congénères y auraient perdu leurs plumes ou seraient transi de froid, le rouge-gorge, en suivant les traces de son ami, puisa la force de continuer dans la chaleur dégagée par les flammes.
De nouveau, l'oiseau chanteur siffla:
"Tu peux faire le tour du ciel et te percher sur les astres, ton plumage restera incandescent!".
A la maladresse du passereau qui ne fit que souligner le défaut du grand oiseau, ce dernier piqua du bec et partit vriller encore plus haut et plus loin. Mais le volatile au col coloré suivait inlassablement en quête de la douce chaleur du plumage en feu. Petit à petit, au fil de ses acrobaties aériennes, d'autres congénères entrèrent dans la danse majestueuse de l'oiseau de feu. Il ne s'en doutait pas mais dans son errance, il guidait d'autres petits moineaux. Dans la nuit, il éclairait leurs envols et dans les froidures de leurs ascensions, les réchauffaient.
La liberté du grand oiseau brisait les cages des petits. Et si le rouge-gorge ne sut chanter assez juste pour consoler l'oiseau de feu, il continua de danser dans les airs, à ses côtés comme bien d'autres.
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Avatar par l'illustrateur Skälv. Oeuvre personnalisée et protégée. Merci de ne pas la réutiliser ou la copier.
De leur échange, le plus dur n'avait pas été la méfiance ou la pointe de jalousie décelée, c'était sa vision. Sa propre vision d'elle-même. La Cendrée n'était pas surprise que la Belle n'est pas son aplomb, rare sont ceux qui ont autant d'égo que l'Oisal au Chapal. Mais le doute était si présent chez l'Amie qu'il semblait lui dicter ses faits et gestes.
Ce jour-là, la Chapeautée sut qu'elle avait foiré parce qu'elle n'avait pas trouvé les mots. Quels mots? Ceux qui comprendraient, ceux qui réconforteraient mais surtout ceux qui convaincraient. Elle s'était mis en tête de lui faire ouvrir les yeux, de lui tendre son prisme pour que la Rouquine se voit alors comme Rouge la percevait, l'estimait.
C'était un défi de taille, peut-être un échec inévitable mais l'Oiseau aurait fait de son mieux et plus égoïstement, pallié à sa culpabilité.
Alci, l'Amie,
Tu trouveras ci-joint un brin de lecture, de quoi accompagner ton cheminement.
Rouge
Tu trouveras ci-joint un brin de lecture, de quoi accompagner ton cheminement.
Rouge
Il était une fois, un oiseau de feu. Son plumage n'était pas de teinte mais réellement de flammes. Il prenait son apparence comme une malédiction parce que là où il se posait, branches et feuillages se consumaient. A s'approcher trop près d'autrui, il marquait de brûlures. Le volatile se sentait condamné à errer, solitaire. Il disait s'accommoder de son sort mais peut-être la vérité était autre?
De quelques battements d'ailes, un rouge-gorge, comparse plumé, rejoignit l'oiseau de feu dans les airs et lui siffla:
"Hé l'ami, ne t'envoles pas si vite! Ni si loin!"
Mais l'oiseau en flammes ne l'écouta pas et poursuivit sa volée. Poussant sur ses ailes, le volatile a la gorge rouge le suivit dans son sillage.Ils montèrent haut dans le ciel, si haut qu'ils pouvaient toucher les étoiles de leur bec. L'oiseau de feu ne comprenait pas comment le si petit passereau pouvait le suivre dans sa course. Si bien de leurs congénères y auraient perdu leurs plumes ou seraient transi de froid, le rouge-gorge, en suivant les traces de son ami, puisa la force de continuer dans la chaleur dégagée par les flammes.
De nouveau, l'oiseau chanteur siffla:
"Tu peux faire le tour du ciel et te percher sur les astres, ton plumage restera incandescent!".
A la maladresse du passereau qui ne fit que souligner le défaut du grand oiseau, ce dernier piqua du bec et partit vriller encore plus haut et plus loin. Mais le volatile au col coloré suivait inlassablement en quête de la douce chaleur du plumage en feu. Petit à petit, au fil de ses acrobaties aériennes, d'autres congénères entrèrent dans la danse majestueuse de l'oiseau de feu. Il ne s'en doutait pas mais dans son errance, il guidait d'autres petits moineaux. Dans la nuit, il éclairait leurs envols et dans les froidures de leurs ascensions, les réchauffaient.
La liberté du grand oiseau brisait les cages des petits. Et si le rouge-gorge ne sut chanter assez juste pour consoler l'oiseau de feu, il continua de danser dans les airs, à ses côtés comme bien d'autres.
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