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[RP] Miettes froides

Jhoannes
Citation:
Saintes, le 12 mars 1469.

            Croûton-sagesse,
            Plongé dans la soupe de la vie.

Peut-être sommes-nous sortis du même œuf — pardon d'avoir bouffé presque tout le jaune, sous un ciel gris et bien acide, et qu'on s'est enfui chacun de notre côté pour éviter les gouttes de pluie, vous trop au sud, moi trop au nord. Dans tous les cas, j'ai toujours trouvé que vous mettiez une énergie folle à construire des murailles qui claquent. Ce doit être usant. Je peux imaginer qu'on puisse finir par s'y enfermer soi-même. Je vous souhaite d'être entourée de celles et ceux avec lesquels vous vous autorisez à être vulnérable, c'est à dire vous-même : parfois on parvient à retracer les contours de soi en étant seul, d'autres, à travers le regard des bonnes personnes, des miroirs bienveillants. Oui, c'est coton comme affaire. N'attendez pas que l'heure de votre mort ne se pointe pour vous y mettre. Pour ma part, ma mort ne me tracasse pas, mais j'avoue croiser les doigts pour qu'elle soit brève et parfaitement inattendue — donc sans adieux. Un peu comme tombée d'un gros nuage de merde.

Je n'aurais pas fait le parallèle entre nos deux histoires, puisque c'est impossible. Uniquement sur le manque, de l'autre, et les mots que vous posez dessus résonnent juste. D'autant plus que mon caractère se lie rarement à d'autres, et souvent me sens isolé dans les pièces pleines. Il est amer de se sentir seul encore, quand on est peau contre celle que l'on aime. Ces moments sont relégués au placard du passé, comme Fils de Pute, qui n'est pas sorti, je vous le confirme — oh il a fait des siennes et du boucan, mais dans l'intimité de mon crâne, et ce fut bien assez. Je suis censé retrouver danoise ce dimanche, dont je n'ai pas eu de nouvelles depuis ma dernière lettre. Autant dire que je ne sais pas du tout à quoi m'attendre ; donc je ne vais m'attendre à rien, histoire de ne pas me ronger les sangs dans le vide. Je note par contre que vous vous faites une idée bien glorieuse de notre aventure. Bien trop. La vie n'a jamais fait pousser de montagnes entre nous, on s'en est chargé comme des grands.

J'aurais aimé avoir des nouvelles du Vent chaud à vous souffler.

À défaut, amitiés de fin d'hiver.

            J

Post-Scriptum : par farce j'entendais jouer un tour, à quelqu'un. Nous pouvons aussi faire une farce dans un confessionnal en faisant une farce, vous amènerez la viande, moi les épices et les oignons, mais à la vérité je vois difficilement l'intérêt. Quoique. Une farce dans une farce. À méditer.

_________________
Andrea_
Citation:
Fribourg, le 13 Mars 1469,

    Quignon-salé,
    Quignon un peu trop résolu à mon goût,
    Quignon farci ?


Le temps passe et me ramène à la réalité que vous avez évoqué : nous avons du sortir du même œuf. Rassurez-vous, je vous pardonne d’avoir bouffé tout le jaune, j’ai quand même trouvé de quoi casser ma coquille, et c’est bien là tout ce qu’on retiendra de cette histoire.
Je souligne que vous félicitez mes efforts à construire tout un tas de barrières, d’ailleurs je me félicite d’en avoir construit autant, il est plus facile de péter des portes que de les construire, aussi il ne me reste que la partie plaisante de la chose : m’ouvrir à ceux que je souhaite. Pour l’heure j’ai ouvert une brèche dans celle que j’avais érigée entre Vran et moi, et la lumière qui passe, même si elle m’aveugle parfois, m’apaise, parfois me tue. Il est de ceux qui cherchent à tout défoncer, mais qu’importe, je dois avoir des souches portugaises et mon mur est solide.

A Fribourg les jours passent lentement, nous sommes tous dans l’attente de ce grand tournoi. Chacun gère l’attente à sa manière : Jehan fait le paon, et m’a donc supplié de lui lancer un gant, ce que j’ai fait tellement fort qu’il s’est ramassé, il devrait être remis pour le tournoi. Il n’y a qu’à vous que je peux avouer à quel point me battre me fait du bien. Avant, je le faisais pour blesser, maintenant je veux juste a voir mal, avoir mal Johannes, c’est se prouver que l’on est vivant, et je sens ce regain de vie avec une telle force !
J’ai de nouveau des projets plein la tête, je fourmille d’idées, je cherche, je fouille, je ricane toute seule, et bientôt il me faudra trouver de la chair à canon pour me suivre sur les champs de bataille. Alors oui, bien sûr, pour ça il me faudra garder mes barrières, mais après les dégâts de l’ouverture de la brèche je pense que c’est mieux ainsi. Il faut se distiller, à petit feu, pour arriver à se connaître. Je ne veux plus me dévoiler pour être trahie, je ne veux plus qu’on se serve de mes faiblesses pour me détruire, car un jour, un jour je n’aurais plus la force de me relever.

J’ai eu quelques nouvelles du Vent chaud, il se tue à la tâche mais il va bien. Il semble attendre mon retour avec la même patience que j’attends de le retrouver. Aucune barrière avec Lui, et Dieu que c’est bon !
Vous devriez retrouver votre épouse demain, aussi embrassez là pour moi. Ne vous attendez à rien d’autres qu’à voir un mur Blond qui ne saura pas vous dire que vous lui avez manqué. Car c’est le cas, n’en doutez pas.

Au plaisir de vous lire,
Encore et encore,
    D.


P.S. : Je n’avais fait aucune allusion à une farce telle que vous en parlez. D’ailleurs je crois que vous m’avez prise pour ce que je ne suis pas : une cuisinière. C’est juste que les seules farces que j’ai vécu dans un confessionnal ne sont pas de celles que j’aimerais partager avec Vous. D’ailleurs je n’ai aucune idée de ce qu’on peut faire comme farce dans un confessionnal –et encore une fois je ne parle pas de figues, de champignons ou de pain de mie-. Aussi dites moi tout. Et n’omettez aucun détail.

_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Poitiers, le 19 mars 1469.

            Mon cher Croûton,

J'ai une grande nouvelle à vous annoncer. De quoi apaiser la Question qui tourmente nos esprits depuis plusieurs semaines. L'énigme est résolue, le voile se lève sur le mystère qui animait nos jours et empêchait nos nuits jusqu'ici, car oui, Croûton, à présent, je sais qui est Nikilt. Et je vais vous le dire.

Nikilt est une femme. Nikilt est la femme d'un homme. Un homme pour qui Nikilt est, je cite, sa fée, sa douce, son aimée, sa licorne, rare et farouche. Nikilt semble être donc beaucoup de choses à la fois. Pourtant de visu — car je l'ai vue de mes propres yeux, je n'invente rien — elle ressemble surtout à une femme, pas tant à une fée, ni à une licorne. J'ai risqué gros, pour soutirer toutes ces informations, j'ai exposé au danger ma fabuleuse petite gueule, car son cher et tendre s'était mis en tête que je voulais me taper Nikilt, ou que je m'étais tout bonnement tapé Nikilt, et avait les poings qui frétillaient. Mes explications sincères sur les raisons de ma saine curiosité à l'endroit de sa compagne n'ont pas semblé le convaincre, mais je suis ressorti de cette investigation indemne, rassurez-vous. Parfois, il faut jouer gros pour obtenir des réponses. Autre élément intéressant : Nikilt m'a par ailleurs assuré qu'elle possédait plein de belles robes.

Nous atteindrons Limoges ce dimanche. J'ai retrouvée danoise sur la plage, à la Rochelle, je l'ai battue de peau. De peu. Curieux lapsus. Je parle de la course, bien évidemment. L'orage est passé je crois. J'espère. Je le voudrais, en tout cas, et elle aussi. Et c'est sans doute ce qui importe le plus.

Le tournoi a commencé maintenant.
Racontez-moi les exploits de Croûton en lice.

Bientôt le printemps Andréa.

          J

Post-Scriptum : Je vais travailler la conception de la farce. Pas celle dont on fourre les dindes, ni celle à laquelle vous faites allusion. Je gage qu'ils sont légion mais non, vraiment, respirez un bon coup, je ne fais pas partie de ceux qui veulent vous farcir.

_________________
Andrea_
Citation:
Morat, le 23 Mars 1469,
Dans la taverne « Morat tous », vraiment douée pour les jeux de mots cette propriétaire !

    Mon cher Quignon
    Quignon croûteux,
    Quignon Baveux
    Quignon amoureux


Et ainsi le grand mystère de la vie fût résolu : vous savez qui est Nikilt.
J’en ai eu la larme à l’œil, moi, qui ne dormais plus depuis cette énigme voilà plusieurs semaines. Chaque seconde que Dieu a fait, je l’ai passé à penser à cette personne, ou plus précisément à ses parents qui avaient l’air très joueurs pour la nommer ainsi. Pourquoi les gens se jouent de leurs enfants en les affublant de noms ridicules Johannes ? Faut-il les détester pour agir ainsi ?
Et dire que vous avez risqué votre vie pour découvrir l’impensable, j’imagine que vous avez frétillé aussi, en voyant ses poings s’agiter, peut être même vous êtes vous demandé s’il ne s’appelait pas Paulin ? Ainsi donc Nikilt porte des robes. J’aimerais tout de même lui offrir un kilt, pour l’humour, pensez-vous qu’elle comprendrait l’allusion ? Ou est-ce encore une de ces rencontres tordues dont vous avez le secret lorsque vous êtes en voyage ?

Et en plus vous avez gagné cette course contre Astana sur la plage, vous avez conscience qu’elle vous a laissé gagner hein ? Rassurez-moi. Je suis heureuse de lire que les choses sont apaisées entre vous, j’aimerais vous dire que désormais les orages sont derrière mais nous savons tous les deux que c’est la vie, aussi, de les affronter les uns après les autres, il suffit alors de profiter du soleil.

Ici le tournoi est terminé, nous attendons les résultats avec impatience, je peux déjà vous annoncer que ma coéquipière et moi avons gagné deux combats, et repoussé toutes les attaques, nous sommes en bonne voie pour gagner. Le meilleur dans tout cela reste quand même que j’ai rencontré chacune des personnes qui m’ont ri au nez quand j’avais annoncé fièrement et en avant première –avant le début du tournoi- ma victoire. Comme on dit chez les autres « sheh ! » ou plus communément « dans ta mouille ! », ou à Crouzeix « ço pô moi topez moi pô ».
Il faut dire que j’avais mis toutes les chances de mon côté, et passé les quelques jours avant la marave à taper dans des tronches en lice. J’ai gagné un repas et détruit trois fiertés, Dieu que c’était bon !
Nous reprenons tous la route vers Fribourg ce soir, demain je partirai seule. Je regrette de ne pas pouvoir rentrer directement à Limoges, mais j’ai quelques affaires à régler aux alentours de Narbonne. Je serai plus riche de quelques milliers d’écus et je n’ai aucune escorte pour revenir ensuite sur Limoges : cinq jours à serrer les fesses, ça va être coton. Le bon côté, c’est que j’aurais des fesses en rocher pour retrouver le Vent Chaud.

Le printemps est là, enfin.
Soyez à Limoges le treize avril.

    D.


P.S. : Je n’ai jamais eu envie de vous faire l’amour Johannes, inutile de se le répéter tout e temps, c’est soit louche soit vexant. Je suis allée à la messe deux fois ces derniers jours, pour regarder plus précisément un confessionnal, j’ai eu pas mal d’idées que j’ai hâte de mettre en pratique, après le succès de Crouzeix, il faut continuer.

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*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Limoges, le 3 avril 1469.

            Croûton de joie,
            Croûton de Savoie,
            Crouton de bon aloi,

Autant commencer par une bonne nouvelle : je suis toujours en vie. Et presque constamment de bonne humeur. C'est dire. Avril réchauffe les cœurs, paraît-il. Soleil doux en mon amour éclaire. Mes cauchemars ont repris, que le matin chasse. Je suppose qu'il faut bien payer le prix des jours heureux — ne m'en plaindrai pas.

Le Vent Chaud a mentionné le montant de l'affaire que vous alliez, ou allez, ou avez, bouclée. Il y a de quoi serrer les fesses. J'ignore si vous avez trouvé escorte depuis votre dernier pli, et le cas étant, si elle est suffisamment conséquente pour vous permettre de relâcher un peu le fion entre deux villages. Mon bras n'est pas des plus fiables, vous gagez, mais c'est toujours un bras armé de plus que je vous propose. Je serai sur Limoges en treize, ou bien je n'y serai pas, si me mandez de ramener ma face. Dites juste où et quand.

J'attends de vos nouvelles,
Et elles ont intérêt à être bonnes, Andréa.

Hazel vous envoie un « un bisou de fort fort loin à la dame aux coquillages ».

            J

Post-scriptum : Personne va niquer personne, pourtant vous semblez craindre, fréquemment, que je veuille changer la donne, alors je vous rassure. Je vous rassurerai jusqu'à ce que vous n'ayez plus de doute en tête. Tant pis si c'est lourd, ou gênant, ou louche. Sinon vous pouvez juste me conseiller de ne pas réagir à vos piques d'humour vaseux. Ne pas réagir, je sais faire. Je me demande aussi pourquoi vous pensez que les types que vous croisez ont forcément envie de

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Andrea_
Citation:
A bord du Wirbranlenuns, le 3 Avril 1469,

    Quignon Limougeaud
    Quignon tout penaud,
    Quignon qui n’a même pas un radeau


Avril semble réchauffer votre cœur, sachez pourtant que l’adage dit qu’il ne faut pas se découvrir d’un fil. J’aurais dû mettre une cagoule de mon côté, à bord du bateau, qui n’est plus mien depuis quatre heures et quarante huit minutes, j’ai pris un méchant coup de soleil sur le tarbouif. En même temps je n’ai rien à y faire à part compter le temps qui s’égraine bien trop lentement à mon goût.
Il est vrai que je pourrais pêcher mais je l’ai déjà fait tant et tant de fois et.. y a pas de confessionnal à bord.

Je n’ai pas trouvé d’escortes, les villes sont vides et les seuls pecnos que j’ai croisé crachaient sur les montants que j’annonçais. A 1000 écus par tête je ne comprends pas, est-ce que tout le monde ici crache des écus ? Berdol !
Je suis à Béziers donc, nous sommes trois.
Je ne refuse donc pas votre aide, on notera que c’est vous qui l’avez proposé hein, et pas moi qui vous ai appelé à l’aide ou au secours, si, c’est important. Ne riez pas.
Arrêtez de penser que je suis de mauvaise foi.
Et oui, je lis dans vos pensées.
Si, c’est possible !
Arrêtez de regarder autour de vous.

Bon, j’arrête, je m’ennuie vraiment sur ce bateau, faut me comprendre.
J’ai hâte de rentrer à la maison.
Dites à Hazel que je lui ai trouvé des coquillages, avec des bêtes dedans, il parait que ça se mange. JE vais les garder bien au chaud, pas de panique.

    D.


P.S. : relisez votre dernière lettre, c’est vous qui craignez que je ne change la donne entre nous, et croyez bien que même si j’ai des idées plein la tête et des envies plein les cuisses, je n’ai aucunement envie de Vous dans ce sens.
Mais faut vraiment qu’on s’occupe d’un confessionnal.

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*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Limoges, le 3 avril 1469.

            Croûton,

On part dans la nuit du 5, Siegfried et ma pomme. Peut-être Rouge aussi. Et peut-être que Juliane rejoindra nos rangs. C'est une capitaine.

Je fais bref parce que j'tiens le Blaireau en même temps.

À bientôt.

            J

Post-scriptum : Je ne peux pas relire ma dernière lettre — c'est vous qui l'avez. On reste d'accord sur l'essentiel, j'abandonne le sujet pour les détails. On trouvera un confessionnal sur la route.

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Jhoannes
Citation:
Limoges, le 5 avril 1469.

            Andréa,

Je peux pas venir, j'ai appris qu'ils allaient me visser le cul sur la chaise du rectorat dans la semaine. Pendant que vous m'insultez copieusement, j'ai deux solutions :

L'une, vous poireautez là-bas en attendant de trouver une escorte digne de ce nom — je vous cherche des gars qui ont l'air fiables depuis hier.
La seconde, vous serrez les fesses jusqu'à Montpellier, par exemple, vous dégottez une cache aux petits oignons, je sais pas, dans un appartement, du genre que personne irait voir ce qui s'y passe, et on reviendra plus tard, ensemble.

J'vais continuer à me creuser le citron de mon côté. Donnez de vos nouvelles.

            J

_________________
Andrea_
Citation:
Béziers, le 6 Avril 1467,


    Quignon recteur,
    Quignon pas à l'heure,
    Quignon,



Le temps s'égraine si lentement à bord du Craque Haine que j'ai l'impression qu'il recule.
Je n'ai plus aucune ride, ma peau est tellement brûlée que mon visage ressemble à ces gâteaux soufflés qu'on sort du four. J'espère ne pas m'affaisser.
L'avantage, c'est que je serai au top pour cet été, je peux vous dire que sur les plages on ne verra que moi, j'ai la ligne tellement fine à force de dégueuler mes boyaux ! Vous saviez qu'on pouvait avoir le mal de port? C'est comme le mal de mer, mais sans quitter le port, c'est merveilleux.
Non vraiment, j'apprends plein de choses, comme le fait qu'on peut continuer de vomir même quand on ne mange rien, et comble du comble : on ne peut pas garder des coquillages vivants bien au chaud: ça sent mauvais.
Les manger pour ne pas gâcher est aussi une mauvaise idée : merci de prévenir Hazel, je lui ramènerais des fleurs, c'est bien les fleurs.

Pas de problème pour l'escorte, tout est sous contrôle, pire, je ne vous en tiendrais presque pas rigueur : l'image de vous cloué sur une chaise atténuera ma colère. A moins que je ne pense qu'à vous retrouver pour brûler tout ça.
Je plaisante ça va!

Par contre, pouvez-vous me garder un exemplaire du livre des vertus? Vous le mettez sous votre cape, et vous me le gardez, sans en parler.

Comment va ma blondeur?
Et vous?
Et le Vent? Ce couillon ne donne pas de nouvelles, aussi j'espère qu'il en profite pleinement, dans quelques jours il n'aura plus de couilles, je compte lui faire manger, bouillis avec des petits oignons, je ne suis pas une sauvage!

A bientôt,
    D.

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*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Limoges, le 13 avril 1469.

            Croûton qui tangue,
            Dans sa coque,
            Pas perdue en mer,

            Ohé-Ohé,
            Andréa abandonnée,

Vous serez ravie d'apprendre que je suis effectivement cloué, sur un fauteuil, jusqu'à début juin. Mais je ne regarde pas la vérité en face, j'en grignote un petit morceau, au jour le jour, et fatalement le temps viendra où il restera à peine quelques jours avant que le lien ne se brise. Je peux vous prêter un exemplaire du Livre des Vertus. Par un grand hasard, j'en ai emprunté un la veille, que j'ai oublié dans un coin de mon bureau. J'aurais un service à vous demander lorsque vous reviendrez.

À ce sujet, nous avons en tête un projet, avec ma collègue : celui d'apprendre aux étudiantes et aux étudiants des choses essentielles de la vie qui ne sont jamais abordées dans les programmes : comment draguer par écrit ? Comment reconnaîre le bon tisserand du mauvais ? Comment faire baisser les prix du marché avec un sourire ? Comment envoyer bouler les gens avec une autre sorte de sourire ? La liste est longue, et j'en passe. Aussi, nous aurions besoin d'intervenants extérieurs pour donner ces leçons, et je crois que vous seriez parfaite dans ce rôle. Nous en reparlerons lors de notre revoyure. Vous pourriez donner un cours sur les conséquences de bouffer du mollusque gardé au chaud, par exemple.

Votre blondeur va bien. Le printemps semble offrir un certain repose à ses poumons. Elle se trimballe souvent avec une pile de rapports.

J'ai peu de nouvelles du Vent Chaud à vous donner, je le croise rarement en taverne depuis quelques jours. Il a été très occupé à sa forge, me semble. Et d'une humeur enthousiaste, m'a-t-il semblé.

J'espère que vous avez pu quitter le port depuis votre dernière lettre.
Des bises.

            J

_________________
Andrea_
Citation:
Perdue dans la pampa, le 14 Avril 1469,


    Un p’tit Quignon qui se balançait,
    Sur une chaise chaise chaise,
    Chaise d’université


Cher Recteur,

Je me demande, si vous aviez un siamois –un jumeau siamois, pas un chat siamois-, est-ce qu’on dirait que vous êtes un di-recteur ?
Est-ce que s’il y avait dix recteurs, on dirait que… Rha merde, c’était trop drôle mais j’ai oublié. Riez quand même.

Je vous remercie pour cet exemplaire du Livre des Vertus que vous avez par pur hasard égaré sur un coin de votre bureau. J’imagine votre bureau très ordonné, un truc qui contrasterait vraiment avec ce qu’il se passe dans votre tête, je ne sais pas pourquoi. Êtes-vous de ceux qui rangent leurs plumes par taille et qui vérifiez toutes les trente secondes que rien n’a bougé ? Ô comme j’ai hâte de vous rendre visite dans votre bureau de travail !
Et puis vous passerez en dessous, puisque vous avez un service à me demander, en plus mes bottes sont sales, ça fera deux en un.
Inutile d’insister sur le « prêt » du fameux livre –oui, j’ai noté, vous l’avez écrit en italique comme si ça vous emmerdait vous-même d’insister sur ce point mais qu’en tant que recteur vous n’avez pas le choix- : personne ne s’en rendra compte. A la rigueur une grenouille de bénitier, et elle me pardonnera, vous savez pourquoi ? Parce que les croyants pardonnent, c’est comme ça, ils n’ont pas le choix.

Et moi je suis athée.

Je suis totalement d’accord avec le projet mis en forme avec votre collègue –elle s’appelle comment ?-, et aussi sur le fait que je vous serais d’une grande aide, je dirais même une aide indispensable : je suis comme ça, indispensable. Je suis heureuse que vous vous en rendiez compte.
Vous auriez du me prévenir avant pour le cours sur « les conséquences de bouffer du mollusque gardé au chaud », je vous aurais ramené un spécimen des conséquences, c’est vraiment très particulier, on aurait pu débattre sur certains points : couleur, odeur, consistance. Entres autres, je suis sûr que vous regrettez et que vous voyez par la même l’ampleur de mon implication dans la mission que vous me confierez.

J’ai en effet quitté le port depuis ma dernière lettre, et en bateau s’il vous plait, Capitaine Vran nous a offert une petite virée en mer, avant de nous poser dans un port naturel en abimant la coquille, merveilleux. Nous avons pu profiter des embruns et même d’une baignade nocturne. Je ramène dans mes bagages un Languedocien : Ulis, il me semble pas mal.
J’ai eu quelques nouvelles du Vent Chaud, je dois d’ailleurs lui répondre, il est vrai que j’ai été fort occupée, j’imagine qu’il ne s’en est pas rendu compte, il a l’air lancé dans la fabrication de ses armes d’apparat et ses armures de joute. Je pense sérieusement me transformer en kilos de fer Brut pour qu’il me touche et me retouche sans jamais se lasser, vous avez un bouquin là-dessus aussi ?

Cessez de broyer du noir et préparez votre plus beau sourire, je serai à Limoges dans quelques jours. Sauf si nous perdons encore quelqu’un en route, c’est rare mais ça arrive.

    D.


P.S. : Ce qui m’a le plus manqué ce sont ces fameux choux que l’on trouve parfois à la boulangerie du coin de la rue, à trois écus la demie douzaine, ce n’est pas du tout pour cela que je vous ai joint six écus, pas du tout.

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*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Limoges, le 18 avril 1469.

              My dear Croûton,

J'ai ri. Par contre vous allez être déçue, mon bureau est en bordel monstre. D'ailleurs je vous interdis d'y entrer avec vos bottes crottées. Il y a un tapis. J'ignore qui a mis ce tapis là, ni d'où il vient, mais j'ai la sensation que ce serait sacrilège de le saloper. Je ne me l'explique pas. Ces dernières nuits, lorsque je travaille tard — quand je fais semblant d'être en train de réformer la charte tout en regardant les étoiles par le carreau, pour être parfaitement honnête, les formalités administratives sont la plaie de ce monde, et la danoise de me demander chaque fois qu'elle me croise où j'en suis car elle sait, elle sait à quel point ma concentration s'effondre face aux documents sérieux, ah mais quelle chienlit — ces dernières nuits donc, je me surprends à fixer les motifs dudit tapis, c'est comme si ses frises racontaient leur propre histoire et les arabesques formaient les mots d'une langue perdue. Lorsque j'en arrive au point où j'établis un système de décryptage par-dessus les paragraphes de la charte, je quitte mon bureau, car je comprends qu'il est temps d'aller prendre l'air. Tout ça pour dire : lavez vos basques Andréa.

Merci pour les six écus, j'ai acheté des beignets aux pommes ce matin que j'ai baffré dans mon jardin en remerciant votre élan de générosité financier.

La rumeur dit que vous serez dans le coin demain. Je suis passé faire un tour dans la bibliothèque pour chercher un bouquin qui expliquerait comment transformer les femmes en fer brut, mais je n'ai pas trouvé un seul papier là-dessus. Même en latin, c'est dire. Vous devriez peut-être consulter les archives des procès, il y a sans doute un con dans ce royaume qui a déjà tenté l'expérience. Cependant, si la métamorphose semble impossible — ou très douloureuse, le plomb fondu, ça brûle — il est envisageable de donner l'illusion en vous barbouillant toute de peinture. Par contre vous devrez demeurer immobile ET silencieuse pour donner le change : c'est là que le bât blesse. Je crois qu'il serait préférable de vous tourner vers une autre tactique.

Comme de rester vous-même.

              J

_________________
Andrea_
Citation:
Dans la pampa Limousine, le 4 Mai 2021,

    Quignon sans cravate,
    Quignon qui en a gros sur la patate,
    Quignon qui au court bouillon se met la rate.


J’ai toujours aimé voyager, j’ai souvent rêvé d’arrêter, et j’ai même parfois tenté. Ce fût toujours un fiasco. Chaque fois pourtant, j’étais plus sûre que la fois précédente, je trouvais des occupations, des personnes à choyer, d’autres à emmerder. Chaque fois j’étais intimement convaincue qu’il était temps de tourner la page, et qu’à mon âge j’avais bien le droit de n’rien faire d’autres que regarder les oiseaux voler.
Oh ça durait, d’ailleurs ça dure de plus en plus longtemps Johannes, mais… Mais il y a toujours un drôle d’oiseau qui vole plus haut que les autres et qui soudain décide de me raconter comment c’est bien là haut. Alors moi j’lui réponds que bien sûr, bien sûr que c’est bien mais que c’est fini, j’ai plus l’âge, plus l’envie, et que j’ai vraiment envie de me poser maintenant.
C’est la première faille Johannes. L’écouter. Après tout tourne en boucle, jusqu’à devenir une obsession : il faut que je reparte, il faut, c’est vital, c’est…

Ce n’est pas pareil cette fois. J’en ai envie, bien sûr, ça fait plus d’un an qu’on est dessus mais… Mais j’ai hâte de revenir. Et j’avais déjà hâte, avant même d’être partie.

Vous connaissez l’histoire de la tarte aux poireaux ?

    D.


P.S. : elle attend sur votre rebord de fenêtre. Livrée à vingt heures.

_________________

*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
Jhoannes
Citation:
Limoges, le 6 mai 1469.

            Croûton pieux,
            Qui suce la pomme,
            De l'archevêque,
            Entre deux avés,

Je connais votre drôle d'oiseau. Il a guidé mes pas pendant des décennies. Oh, il chante encore à mon oreille et parfois je l'écoute, mais l'appel du nid familial est plus costaud au fur et à mesure que le temps passe. Je voyagerai encore.

J'aurais aimé archiver vos aventures.

L'avant-veille, j'ai dormi en prison. Astana a un humour étrange, parfois. Elle va mal, je pense. Elle me répète que non, mais je ne parviens pas à la croire. Pas de corps — je prie — mais en elle-même. Je suis souvent désemparé, mais je vais continuer à essayer de lui fourguer de moins tristes couleurs que le bleu. Je ne peux rien faire d'autre. L'aime tant.

Je vous souhaite une bonne traversée vers l'est. Envoyez des bisous aux filles — Edenaé et Eloane, n'envoyez pas des bisous à toutes les filles. Et donnez de vos nouvelles régulièrement si le pouvez. Vous reviendrez sauve.

            J

Post-scriptum : Merci, j'ai tout baffré en sortant de taule.

_________________
Andrea_
Citation:
Montluçon, le 7 Mai 1469,

    Johannes en avait plein les fesses
    J’le dis tout en finesse,
    C’était l’archiDiaconesse,
    Qui l’avait entubé –esse-


Je vais commencer à vous conter mes aventures pour que vous puissiez les archiver. J’espère que vous avez le temps.
Nous avons campé deux jours. Deux merveilleuses nuits à s’endormir au son des cabrioles de notre ami Jehan. Vraiment il bat des reins en mesures et son armure en fait profiter tous les patelins alentours.
Alors la troisième nuit, Ulis et moi avions mis au point un stratagème : faire des traînés de glands autour de sa tente afin d’attirer les sangliers, ainsi, le temps qu’ils couinent –Jehan et sa blonde-, nous pourrions dormir –ou rire-.
Ah ça a cliqué, sec et fort. Trop pour Jehan. Trop pour les sangliers.
C’était une armée. Qui s’est garé juste sur notre campement, je pensais qu’ils nous avaient pas vu mais en fait si, justement, ils nous avaient bien vus, donc ils nous ont piétinés.
Vous devez d’ailleurs avoir un certain Mickael, blond de son état, en gardiennage, le temps qu’il se soigne. S’il vous plait, bichonnez le, Vous et Astana.

Rassurez-vous, les filles vont bien, et je les embrasserais dès e je les retrouverais, elles étaient dans le camp de Vran. Ainsi donc elles ont pu dormir.

Soyez patient Johannes, en ce qui concerne Astana. Il faut du temps, de l’amour et beaucoup de patience pour donner des couleurs à une Blondeur devenue Blanche.
Je veux vous en envoyer, j’en ai plein, moi, des couleurs. –Surtout des bleus, des verts, quelques jaunes et des violets-.

    D.


P.S. ; vous êtes mon héros.

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*Phrase de "Larme fatale" J. Doré, E. De Pretto, Merci pour la bannière, vraiment.
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