Jhoannes
Citation:
Saintes, le 12 mars 1469.
Croûton-sagesse,
Plongé dans la soupe de la vie.
Peut-être sommes-nous sortis du même uf pardon d'avoir bouffé presque tout le jaune, sous un ciel gris et bien acide, et qu'on s'est enfui chacun de notre côté pour éviter les gouttes de pluie, vous trop au sud, moi trop au nord. Dans tous les cas, j'ai toujours trouvé que vous mettiez une énergie folle à construire des murailles qui claquent. Ce doit être usant. Je peux imaginer qu'on puisse finir par s'y enfermer soi-même. Je vous souhaite d'être entourée de celles et ceux avec lesquels vous vous autorisez à être vulnérable, c'est à dire vous-même : parfois on parvient à retracer les contours de soi en étant seul, d'autres, à travers le regard des bonnes personnes, des miroirs bienveillants. Oui, c'est coton comme affaire. N'attendez pas que l'heure de votre mort ne se pointe pour vous y mettre. Pour ma part, ma mort ne me tracasse pas, mais j'avoue croiser les doigts pour qu'elle soit brève et parfaitement inattendue donc sans adieux. Un peu comme tombée d'un gros nuage de merde.
Je n'aurais pas fait le parallèle entre nos deux histoires, puisque c'est impossible. Uniquement sur le manque, de l'autre, et les mots que vous posez dessus résonnent juste. D'autant plus que mon caractère se lie rarement à d'autres, et souvent me sens isolé dans les pièces pleines. Il est amer de se sentir seul encore, quand on est peau contre celle que l'on aime. Ces moments sont relégués au placard du passé, comme Fils de Pute, qui n'est pas sorti, je vous le confirme oh il a fait des siennes et du boucan, mais dans l'intimité de mon crâne, et ce fut bien assez. Je suis censé retrouver danoise ce dimanche, dont je n'ai pas eu de nouvelles depuis ma dernière lettre. Autant dire que je ne sais pas du tout à quoi m'attendre ; donc je ne vais m'attendre à rien, histoire de ne pas me ronger les sangs dans le vide. Je note par contre que vous vous faites une idée bien glorieuse de notre aventure. Bien trop. La vie n'a jamais fait pousser de montagnes entre nous, on s'en est chargé comme des grands.
J'aurais aimé avoir des nouvelles du Vent chaud à vous souffler.
À défaut, amitiés de fin d'hiver.
J
Post-Scriptum : par farce j'entendais jouer un tour, à quelqu'un. Nous pouvons aussi faire une farce dans un confessionnal en faisant une farce, vous amènerez la viande, moi les épices et les oignons, mais à la vérité je vois difficilement l'intérêt. Quoique. Une farce dans une farce. À méditer.
Croûton-sagesse,
Plongé dans la soupe de la vie.
Peut-être sommes-nous sortis du même uf pardon d'avoir bouffé presque tout le jaune, sous un ciel gris et bien acide, et qu'on s'est enfui chacun de notre côté pour éviter les gouttes de pluie, vous trop au sud, moi trop au nord. Dans tous les cas, j'ai toujours trouvé que vous mettiez une énergie folle à construire des murailles qui claquent. Ce doit être usant. Je peux imaginer qu'on puisse finir par s'y enfermer soi-même. Je vous souhaite d'être entourée de celles et ceux avec lesquels vous vous autorisez à être vulnérable, c'est à dire vous-même : parfois on parvient à retracer les contours de soi en étant seul, d'autres, à travers le regard des bonnes personnes, des miroirs bienveillants. Oui, c'est coton comme affaire. N'attendez pas que l'heure de votre mort ne se pointe pour vous y mettre. Pour ma part, ma mort ne me tracasse pas, mais j'avoue croiser les doigts pour qu'elle soit brève et parfaitement inattendue donc sans adieux. Un peu comme tombée d'un gros nuage de merde.
Je n'aurais pas fait le parallèle entre nos deux histoires, puisque c'est impossible. Uniquement sur le manque, de l'autre, et les mots que vous posez dessus résonnent juste. D'autant plus que mon caractère se lie rarement à d'autres, et souvent me sens isolé dans les pièces pleines. Il est amer de se sentir seul encore, quand on est peau contre celle que l'on aime. Ces moments sont relégués au placard du passé, comme Fils de Pute, qui n'est pas sorti, je vous le confirme oh il a fait des siennes et du boucan, mais dans l'intimité de mon crâne, et ce fut bien assez. Je suis censé retrouver danoise ce dimanche, dont je n'ai pas eu de nouvelles depuis ma dernière lettre. Autant dire que je ne sais pas du tout à quoi m'attendre ; donc je ne vais m'attendre à rien, histoire de ne pas me ronger les sangs dans le vide. Je note par contre que vous vous faites une idée bien glorieuse de notre aventure. Bien trop. La vie n'a jamais fait pousser de montagnes entre nous, on s'en est chargé comme des grands.
J'aurais aimé avoir des nouvelles du Vent chaud à vous souffler.
À défaut, amitiés de fin d'hiver.
J
Post-Scriptum : par farce j'entendais jouer un tour, à quelqu'un. Nous pouvons aussi faire une farce dans un confessionnal en faisant une farce, vous amènerez la viande, moi les épices et les oignons, mais à la vérité je vois difficilement l'intérêt. Quoique. Une farce dans une farce. À méditer.
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