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[RP] Vélins du Nord

Astana
~ Pampa du Poitou, 12 mars ~
✺ Mood des contrats canards ✺



Citation:

    Calyce,


      Chose promise, chose dûe ! Contrat signé de ma main ce jour à l'encre rose.
      Vous verrez, les rectifications sont vraiment minimes.

      N'oubliez pas de tamponner correctement ma nouvelle carte avec les deux tampons comme convenu, avec ou sans paillettes !


        Astana



Astana a écrit:
Calyce a écrit:
--
-CONTRAT DE RETOURS SOUVENT EN ANJOU-


Entre les soussignés,

Astana d'Assay-Sørensen, ancienne angevine en voie de retour-on croise les doigts- limousine en attendant-la pauvre-, Blairote en Cheffe Reyne des blaireaux & lieutenant Blairose, Gertrude, médecin particulier de Della et Artiste-Escroqueuz'.
d'une part,

&

L'Anjou, ses canards, sa Nature, son vin... TOUT l'ANJOU (même ceux qui ne sont pas d'accord ou s'en moquent),
d'autre part.

Les deux parties se sont mises d'accord sur ce qui suit :

La première partie s'engage à revenir SOUVENT en Anjou. Elle devra signer son petit formulaire de présence (le 3B). Elle s'engage aussi à ramasser ses petites affaires (époux et enfants compris) laissées dans le Limousin, les charger dans une grosse charrette et revenir pour s'installer DEFINITIVEMENT en Anjou, à Saumur, dans le quartier Naturiste. De plus, la petite famille devra aussi élever deux canards (un mâle, une femelle) en plus de leurs éventuels blaireaux.

Contre quoi,

La seconde partie s'engage à accueillir la première en fanfare et ce à TOUTES ses visites jusqu'à son installation finale. Lors de cette installation, seront données de grosses festivités (Tournoi de douane, prise de mairie -Laval certainement-, barbecue et spectacle de pyrotechnie avec lancer de mainois enflammés). Elle se chargera aussi de faire en sorte à ce que Astana soit toujours pleine de vin d'ANJOU. Elle s'occupera aussi de trouver LA maison qui accueillera l'Ancienne-angevine-sur-le retour, voisine de celle de Sadella (angevine qui s'assume ENFIN).

Voilà, voilà.

Fait à Saumur, le onze mars 1469.
Signé le douze mars 1469 en pleine pampa poitevine, la seule signature valant accord officiel entre les deux parties susnommées.


    Astana d'Assay-Sørensen


Astana s'engage aussi à vivre dans le respect de la loi Naturiste, défroquée. A porter une chemise "♥ l'Anjou" tous les 8 mars. A offrir une caraque à la BONNE TAILLE à Finn & Calyce. A partager son gouter. A faire au moins une soirée pyjama-fille une fois par mois (quand elle est là). A ne pas manger de canard (sur les terres d'Anjou) ! A venir chez Jeannine avec Josianne et Calyce.
Calyce a écrit:
































~ & jointe au pli, une petite fiole remplie de poils de blaireau.
_________________
Perceval_aelis
~ Fribourg 25 mars ~
en Mood Bobo




Citation:
    Maître Monin, écrivain public sis dans le quartier d'Auge de Fribourg.
    En vertu de notre contrat, n'effectuera ni publicité, ni éloge de ma personne propre, en cas de rupture de ce dernier, suis pleinement conscient de me ramasser un (autre) bourre-pif.
    Elle paie, je ferme ma gueule et exécute le travail pour lequel je suis payé.


Lettre dictée par Perceval. Juste, Perceval. Perceval tout court, quoi. Pas Juste-Perceval.
Bref : Perceval !
*Là, la plume a ripé, sûrement une rupture de contrat*

Astana,

J'ai tardé à vous répondre, je n'étais pas en de bonnes dispositions et n'avais nullement l'envie de prendre plume. Maintenant que je le souhaite, je ne le puis, j'ai recassé mes doigts au tournoi et ne suis même pas en tête de celui-ci.
Un premier tour plutôt brillant, une victoire et personne ne nous a cherché des noises, 130 écus récoltés ainsi que quelques plantes. Le deuxième tour fut plus chaotique, certainement que le coup porté à mon nez m'a légèrement distraite, et que la rupture de quelques os à la main a achevé de m'éloigner d'une éclatante victoire.
Pourtant nous avions enchaîné deux victoires tour à tour, pour finalement se faire avoir comme des perdreaux et subir deux défaites et nos gains robés.

Vous êtes la première à me dire ces mots pour mes épousailles avec Siméon, d'habitude j'ai plutôt droit à une sorte d'étonnement mesquin quant à son âge et au mien, quant à ses habitudes et aux miennes. Meshui est notre anniversaire de mariage, noces de cuir, deux ans, donc.

De mon oncle mie nouvelles, rien. Pas un mot. Rien.
Je suis contrariée et point prête à pardonner ce fait.

Vladimir, parce que c'est ainsi que je l'ai connu, et ainsi que je le connaîtrais toujours. Vous lui transmettrez mon salut, je suis toujours en rancune de sa non-venue au tournoi. Je n'apprécie guère que l'on change ses plans au dernier moment, je trouve cela dérangeant. Cela me passera, mais j'y mettrai le temps. Je suis pointilleuse et point du tout oublieuse.

J'ai rencontré Andréa. Exactement, je ne sais pas qui c'est.
Elle est un peu étrange je trouve mais de ce qu'elle a dit, elle vous connait. Je tenais à le signifier simplement.

Mes projets post-tournoi ne sont pas encore arrêtés, nous allons juste à Soleure, quelques jours, j'ai une promesse à tenir, une envie à palier. Ensuite... tout dépendra.

J'espère quelques nouvelles de vous, et souhaite tout de même que Vladimir soit bien veillé par vous.

A vous lire, m'est avis que la rencontre ne se fera point de suite.
Dieu garde. Toujours.

Perceval

_________________
Astana
~ Limoges, 25 mars ~
✺ Mood d'après-rasage d'après Genève ✺


Citation:

    Perceval,


      Loin de moi l’idée de prendre ombrage parce que vous avez accusé quelque retard dans vos correspondances. Vous n’avez à vous justifier de rien et serais moi-même bien mal placée de vous rabrouer tant les piles de vélin se sont accumulées chez moi dernièrement. Parfois, l’envie, le courage ou l’énergie font simplement défaut. C’est ainsi.

      Je suis navrée d’apprendre votre défaite, mais encore plus de vous savoir esquintée. D’autant que les doigts sont une sale affaire qui nécessite forte mesure dans les gestes effectués. J’espère que votre médecin personnel aura pris grand soin de ces derniers. Où vous situez-vous dans le classement, alors ? J’ai appris via un petit phénomène nordique de Limoges qu’un limougeaud s’était en tout cas vu attitrer la dernière place. La, honte.

      De nos accointances communes, qu'elles soient proches ou lointaines, je vous annonce :
      - n’avoir reçu aucune nouvelle de votre oncle non plus ;
      - que je transmettrai votre salut à Vladimir sitôt que je le verrais, car il est en échappée avec une amie pour quelques temps et partira ensuite escorter mon fils protégé pour quelque affaire nébuleuse dont je ne veux rien savoir ;
      - n’avoir pas écrit à votre époux, par manque crasse d'inspiration, mais que je le ferai bientôt ;
      - qu’Andréa est effectivement très étrange mais qu’elle a un cœur énorme – ne lui dites jamais que j’ai écrit cela si vous la recroisez un jour, simplement souvenez-vous-en – et qu’elle fait partie de ces rares personnes que l’on gagne à avoir dans sa vie tant elle brise les éclats de bleus qui peuvent survenir.

      Depuis ma dernière lettre, comme je vous l'avais annoncé je suis allée prendre l'air quelques jours en Anjou pour un mariage et à cette occasion, j'ai donc croisé Mémé qui tricotait des dessous coquins en taverne. Derrière, notre joyeuse bande est redescendue s'aérer le museau à La Rochelle où j'ai accouché une amie. D'une fille. Et que je suis immensément rassurée que la mère et l'enfant aient survécu, sans heurt. Je crois que la chose m'aura quelque peu épuisée mentalement, cependant, tant je me faisais du mouron les semaines précédentes. Ainsi les plis se sont entassés aussi et j'ai traînassé à répondre à tous. Aujourd'hui, lors que je prends plume j'ai retrouvé Limoges où j'ai pris le poste de Prévôt et sors à peine la tête de cette période "d'après" un peu cotonneuse. J'y serai donc fixée jusqu'au début du mois de mai.

      Prenez soin. Écrivez lorsque vous le voudrez.
      Et qu'Il vous veille.


        Astana


_________________
Astana
~ Limoges, 26 mars ~
✺ Mood : Gertrudes originelles, le tir groupé ✺


Josianne, il y a affreusement longtemps, a écrit:

    Chère future épouse,


      J'ai reçu il y a à peine une heure l'annonce de la naissance d'Elsa. J'aurais pu râler que l'annonce ait mis 2 jours à nous parvenir mais je suis tellement heureuse que je n'ai rien dit et que cela ne me frappe que maintenant. Vous n'imaginez pas comme je suis soulagée. J'ai déjà assisté à un accouchement qui s'est mal fini, très mal fini, même... J'étais toute jeune fille, et croyez-moi, je me suis jurée d'éviter cela à nouveau, au maximum. D'y assister comme de le vivre. Surtout de le vivre.

      Mais vous, vous avez géré ! Vous l'avez mise au monde ! Vous imaginez que vous êtes le premier visage vu par ce nouvel être sur Terre, hein ? Vous réalisez un peu le cadeau que vous lui avez fait, du coup ? Et les parents ? Oh la la, ils vont vous déifier sur place si ce n'est pas déjà fait... Enfin, s'ils arrivent à décrocher leurs yeux de leur fille, quoi.

      En tous cas, ne vous en faites pas, pour moi, votre statue mentale a déjà pris une marche de plus sur son piédestal et surtout dans mon estime. Vous régnez désormais sans partage, conquérante, le regard fier et vous n'imaginez pas toute la fierté que j'ai à m'imaginer dire "c'est ma femme. Elle est belle, hein ?". Le monde ne s'en remettra pas. Et ce sera encore mieux comme ça.

      Je vais de ce pas chercher un cadeau à vous envoyer. Je vous dis pas la pression, tout ce que je trouve me paraît trop fade face à vous. Mais je trouverai, je vous jure que je trouverai. En attendant, je vous mets tout bêtement ces quelques pétales de cerisier que j'ai ramassés ce matin en pensant à vous. Ils étaient blancs nacrés, comme vos cheveux, et brillants, et virevoltants, et je me suis dit qu'on pouvait difficilement faire plus joli... Comme vous, quoi !

      Prenez soin de tout le monde, de ce nouvel être et de vous, surtout.

      Votre future,

                ❤
        Josianne




Citation:

    Ma fabuleuse Josianne,


      Comme vous me l’aviez suggéré, j’ai pris soin de moi et suis quelque peu tombée dans un rêve éveillé, qui était un brin trop cotonneux. Navrée de n’avoir pas écrit, c’était au-delà de mes forces du moment. Non pas qu’il faille des forces pour vous écrire, me lisez pas de traviole. Parce que maintenant que j’ai pris plume, l’encre coule toute seule. Juste, je crois que l’accouchement m’a épuisée mentalement, plus que je ne l’aurais voulu, parce que j’ai vu et vécu aussi de vilaines choses auparavant. Il m’a fallu un peu de temps pour retrouver la forme.

      Mais trêve de bleu !
      Voilà, il est remis au placard.

      Vous verrez comme Elsa est belle – et je ne dis pas ça parce que c’est moi qui l’ai accouchée. Autant certains bébés sont franchement rebutants à la naissance, du genre à se demander si les parents sont bien humains au départ, autant je l’ai trouvée belle directement. Bon, j’exagère… je l’ai trouvée jolie uniquement après l’avoir nettoyée un brin, parce qu’avant elle était trop poisseuse. Il faut admettre que Sior et Sadella sont plutôt canons, alors ça aide pour le capital de départ. Sadella a bien précisé qu’il fallait me vénérer et ils m’ont manifestement préparé un cadeau… que je ne n’obtiendrais qu’à leur retour à Limoges. C’est vil ! … ou alors, c’est parce qu’ils l’ont pas encore et qu’ils cherchent à gratter du temps. Bon dans tous les cas, je suis ravie.

      En parlant de cadeau, j’avais conservé vos pétales de cerisier dans un petit écrin avec vos lettres. J’aime conserver les jolies choses – et quand je dis « jolies » c’est un autre mot pour « qui importent ». Et en l’ouvrant ce matin, ça sentait aussi bon que vous, quand bien même les pétales étaient fanés. Vous vous doutez. Et j’ai rien d’une parfumeuse donc j’ai pas pu capturer la senteur exacte – sauf dans ma tête – mais ! J’ai cogité. J’étais sobre, donc c’est venu vite. J’en suis venue à me dire que vous n’aviez peut-être pas d’endroit où conserver vos choses précieuses et « jolies », vous. Alors voilà, un petit écrin de bois qui ferme à clef. Vous le trouverez sans doute sobre, puisqu’il n’est ni gravé ni serti de pierres précieuses mais il y a de la beauté dans les choses simples. A l’intérieur, vous trouverez également une fiole. C’est un petit tonique pour les nerfs. J’avais dit à Saumur que j’allais concocter ça, c’est désormais chose faite ! Toute les Gertrudes s’en sont vu attribuer une en exclusivité. Lisez bien l’étiquette.

      Quand est-ce que vous arrivez sur Limoges, dites ? J’ai des choses à préparer pour votre arrivée ! Et comment allez-vous, au vrai ?

      Prenez soin.
      Votre future,


        Astana


      P.S : j’ai informé Johannes de nos fiançailles très angevines. Bon. Au départ je vous avoue qu’il n'était pas ravi, mais je crois qu’il commence peut-être, éventuellement, à se faire à l’idée. Il n’a pas dit que j’étais folle, mais il m’a confié qu’il comptait vous écrire l’autre jour. Je ne sais pas s’il le fera vraiment, mais au cas où : faites gaffe !



~ & joint au pli un écrin de bois, clé de fer forgée incluse retenue d'un ruban blanc. A l'intérieur de la boite, une fiole où il est inscrit : « Josianne, buvez avec parcimonie. Deux doses par jour, pas plus. Ne pas confondre avec une fiole de prune. Ceci ne transforme pas les baignoires classiques en baignoires en or. »



&


Citation:

    Calyce ô Calyce,
    Salut !


      Bordel, j’ai gaffé l’autre soir je crois. Enfin, non. Parce que j’ai pas cherché à me rattraper derrière. Alors c’était pas réellement une gaffe. Mais j’étais en fabuleuse discussion avec votre ami Rolin et comme je pensais que vous aviez prévenu le monde, les gens, mais surtout les gens, de votre union avec Finn, j’ai lâché la raison de ma présence en Anjou. Je vous avoue qu’il a quand même un peu tiré la gueule et râlé de ne pas avoir reçu d’invitation. Je lui ai tout de suite payé à boire pour effacer l’affront. D’ici votre venue sur Limoges, je ne sais pas s’il aura oublié l’histoire ou non donc au cas où, prévoyez peut-être un bisou, un cadeau ou tout autre élan qui pourrait l’apaiser. Si jamais.

      D’ailleurs, quand prévoyez-vous d’arriver ? Avec qui ? Quel est votre programme ? Amenez-vous des canards ? Accepteriez-vous d'éventuellement sacrifier un sacré coincoin pour savoir si la cohabitation sur propriété est faisable avec un sacré blaireau ? Faut-il prévoir de passer un interdit sur la consommation de volaille tant que vous serez là ? Prévoyez-vous toujours d'assommer mon époux pour l'amadouer ? Voyez, j'ai beaucoup de questions et très peu de réponses. En tout cas, on a passé un décret Anti-Drama !
      Faites-moi miroiter des jours heureux et angevins à venir, là !

      Prenez soin.


        Astana


      P.S : la fiole que vous avez trouvée jointe au pli est un petit tonique pour les nerfs, puisqu’on en avait causé à Saumur. Toutes les Gertrudes en ont reçu une. Surtout, lisez bien l’étiquette !



~ & jointe au pli une fiole où il est inscrit : « Calyce, si un jour votre époux vous fiche trop les nerfs ou que vous mangez par erreur du magret : buvez ceci. C'est magique. Deux doses par jour, max. Ne pas utiliser dans le bain. »


&


Citation:

    Dellatrude,


      On s’est loupées ces jours derniers. Réellement, j’entends. J’aurais aimé pouvoir te causer hier avant le départ, tant que sais que tu as eu des jours bleus dernièrement et qu’ils faisaient drôlement écho aux miens. J’aurais voulu savoir comment tu allais, pour de vrai et sans faire semblant. Enfin. La séance confidences sera donc reportée d’un peu. Rien de grave.

      J’espère que vous pourrez tous souffler un peu en allant en Savoie. L’air y est plus sain, puisque plus frais. J’espère aussi que les choses repartiront sur du mieux avec Sior et que vous saurez virer les murailles qui parfois s’érigent toutes seules.

      En vrac, une petite liste de conseils et de mots jetés sans réfléchir : prends le temps. Ralentis. Repose-toi. C’est pas une course. Garde-toi du bleu, du trop noir ou du rouge vif*. Vous êtes deux. De l’alcool oui, mais pas plus de deux verres. La cuite du siècle viendra bien assez tôt. Respire. N’esquive pas de trop. Pense à plus tard. A des trucs roses et joyeux. Montagne + triangle = sommet de Gertrude. Ramène des herbes qui font planer.

      Prends soin.
      Et vive les citrons,


        Astana


      P.S * : tonique pour les nerfs joint. Ça devrait aider à oublier les couleurs citées en cas de besoin. Je te fais confiance pour te conformer à l’étiquette, parce que j’ai galéré à écrire tout petit.



~ & jointe au pli une fiole où il est inscrit : « Sadella, ceci enlève les couleurs trop subies. Deux doses par jour en cas de besoin. T'as jusqu'au retour à Limoges pour retrouver la recette, sinon t'as un gage. »
_________________
Astana
~ Limoges, 31 mars ~
✺ Mood : Léon ! Léon ! ✺


Citation:

    A l’attention de Wayllander de Leffe-Miras,
    Salutations plus si matinales,


      Pardonnez le retard avec lequel je prends plume. Les affres de la Prévôté sont plus profondes qu’il n’y paraît, certains jours. Les murmures, sous cape ou non, qui sont parvenus jusqu’à vos oreilles lors de votre séjour à Limoges sont avérés. A mes heures tranquilles, je me plais à rassembler divers bibelots d’intérêt. J’officie généralement moins dans les choses vivantes – à moins qu’une prime ne soit mise dessus. Mais c’est un sujet encore différent de celui qui vous a poussé à m’écrire en premier lieu.

      C’est un bel élan que vous avez là. De souhaiter rassembler des moitiés. Je ne doute pas que vous traiterez avec le plus grand respect ces paonneaux que j’ai réussi à vous dégoter. Ils sont au nombre de cinq. Néanmoins, permettez-moi de vous demander : savez-vous que ces animaux, les mâles qui plus est, sont parmi les créatures les plus bruyantes qui existent ? Ne craignez-vous pas d’user les nerfs du cortège royal avec lequel vous voyagez, ou tout simplement les vôtres ? J’ose espérer que personne ne s’appelle Léon par chez vous. Etant également médecin à mes heures moins tranquilles, n’hésitez pas si vous avez besoin d’une fiole de calmant pour votre propre bien-être au cas où. Personne ne s’en est jamais plaint – et tous ceux à qui j’en ai offert sont encore en vie pour témoigner des bienfaits des plantes sur les nerfs. Je n’ai hélas pas de solution miracle pour les esgourdes cassées.

      Où faut-il vous livrer ces créatures vertes et bleues en devenir ?
      Pour quand ?

      Soyez Gardé.


        Astana d’Assay-Sørensen,
        Couteau suisse danois


_________________
Astana
~ Rochechouart, 9 avril ~
✺ Mood : lettre en kit ✺





Sadella du Triangle des Gertrudes a écrit:

    Astrude,


      D'abord : j'ai regardé une asperge avec beaucoup d'affection tout à l'heure. Du coup, je l'ai enlevée, je l'ai sapée comme une grande perche danoise, je lui ai ajouté le chanvre pour la tignasse et sculpté un sourire de Gertrude sur le coin de la trogne de la face de son bout ? Bref. je l'ai posée sur une rondelle de citron et à ce moment là j'ai peut-être réalisé que tu me manquais un poil sur ce voyage un peu... pénible.

      Merci pour ce tonique dont j'ai déjà vidé la moitié depuis sa réception. C'est dire que j'en ai eu besoin. Mais je tâche d'appliquer tous tes conseils et surtout, j'ai hâte d'arriver sur place pour enfin me plonger entièrement dans le défi que tu m'as lancée afin d'oublier tout le reste (je vais y arriver !). J'espère aussi que tu t'appliques ces conseils à toi aussi, que ça va mieux avec Johannes, que ton travail de prévôt ne t'emmerde pas et que t'es heureuse de retrouver bientôt Calyce, puis Josie.

      D'ailleurs, Josie n'a pas trop la forme, elle m'a raturé la moitié de son courrier sur les parties censées parler d'elle, autant dire qu'il ne faut pas être devin pour comprendre qu'elle a besoin de causer, mais qu'elle s'en empêche un peu. Faudra peut-être gratouiller un peu chez ta promise et j'espère vous retrouver toutes pour une réunion de Gertrudes.

      Je passe plus de temps avec 'Naé, on a même prévu un concours de ramassage d'herbes une fois arrivées. J'ai au moins ça de positif et les quelques jolis sourires d'Elsa pour compenser le manque de sommeil et les autres tracas.

      Tu trouveras avec ce pli une bouteille de Génépi, qui ma foi, est un assez bon tonique pour les nerfs à sa manière aussi, en plus de donner bonne haleine (non pas que t'en aies besoin !).

      Raconte-moi comment ça va pour toi. Ca me changera les idées !

      Je te triangule fort,


        Della


      P.S. : si Johannes te demandait s'il n'avait toujours pas le droit aux putains, tu ferais quoi ? Considérerais-tu être une mégère à mal prendre cette demande alors que tu viens de donner la vie et que tu lui causais de trucs... personnels ? On parle d'un cas fictif bien entendu, juste pour savoir !




Citation:

    Dellatrude,


      Je t’écris depuis le Rocher du Loup. Où j’ai l’impression de te retrouver un peu. Autour du feu de camp qui trône tout en haut, j’ai tracé un immense triang…

      … enfin non, j’ai commencé la lettre au Rocher. Mais j’ai vu du monde se radiner alors j’me suis tirée avant d’être vue. Maintenant, le vélin est couché sur ma table devant l’âtre. Voilà plusieurs jours déjà que tu me manques, mais aujourd’hui plus particulièrement. J’ai lu et relu ta lettre de nombreuses fois pour invoquer tous les bouts de Sadella contenus dedans. Jusqu’à reconstituer un mirage à peu près cohérent avec celle qui est réellement, et qui demeure loin. Quoique plus près.

      [tache] S’il y a des salissures, pardonne-moi. C’est le Génépi que j’ai ouvert. J’ai pas dormi depuis [tache] jours, je suis moins adroite. Un peu nerveuse, aussi. Mais au moins j’ai bonne halei[tache].

      Est-ce que mes conseils ont porté [tache] fruits ? Est-ce que Sior et toi avez retrouvé la complicité qui s’était perdue entre deux montagnes à franchir ? Déos qu’elles sont chiantes, les montagnes. Parfois, on y voit qu’une simple colline et on [tache] dit que l’ascension se fera sans heurt, mais c’est qu’une fois arrivé au milieu qu’on réalise qu’en fait il y a un énorme col à franchir. Et qu’il ne disparaîtra pas tout seul. Alors j’espère, vraiment, que vous avez su vous [tache] tous les deux. Que l’air vous est doux et le ciel sans nuages. Raconte-moi la Savoie ! J’avais forgé une petite serpe pour ta fille que Johannes lui a fait parvenir. Entre deux cueillettes, est-ce que t’as pu trouver la recette ? Je crois savoir que vous êtes aux alentours de L[tache].

      __

      Trois jours plus tard, je reprends cette lettre incomplète. Coup de grisou passager. Pardon. Et puis sobre, c'est mieux.

      Que te dire de Limoges ? La Prévôté me bouffe du temps mais pas plus que le Conseil, Johannes vient d’être nommé recteur de l’université, on a recruté ton cousin dans la Compagnie – son petit nom c’est Force Bleue – et… c’est à peu près tout. Je vois peu Nev mais j’ai vu les Gertrudes ! Calyce m’a offert un petit canard noir. Je n’ai pas pu tenter de remonter le moral à Josianne, faute de temps et d'intimité, mais j’ai été heureuse de la voir. La joyeuse troupe ne s’est pas attardée dans le coin. Ils devaient retourner en Anjou pour une curieuse histoire de lits à baldaquin. Il me semble qu’ils reviendront bientôt – mais je ne sais quand.

      Quand puis-je espérer te revoir ?
      Tu manques toujours autant qu'il y a trois jours.

      Triangles & citrons,


        Astrude


      P.S : si ce cas purement fictif m’arrivait, je serais hors de moi. Quel manque crasse de respect. Et je lui en voudrais. Fort, très fort. Parce que même avec toutes les meilleures raisons du monde derrière, ce ne sont simplement pas des choses que l’on dit à sa compagne qui vient d’accoucher et qui se livre. En tout cas, c’est ma vision des choses.

_________________
Astana
~ Limoges, 16 avril ~
✺ Mood : j'suis en r'tard, en r'tard



Citation:

    Eloane,
    Min kønne,


      Pardon.

      J'ai été prise. Oui. Par les choses de la vie plus que par la Prévôté. Et puis je me suis trouvée bleue, parfois, et ne voulais pas que cela déborde de trop. Toute presque adulte que tu es, il me semble que les soucis des grands ne devraient pas t'atteindre de trop et qu'il est nécessaire de te préserver. Ainsi je n'ai pas écrit, car je ne souhaitais pas mentir. Mais aujourd'hui j'ai retrouvé des couleurs plus chaudes. Alors je vais. Bien. Je profite des rayons qui réchauffent Limoges et mes poumons. Au moment où j'écris ces lignes, je me prépare à partir à la cueillette d'un rapineur qui sévit en Limousin.

      Tu me dis que ça peut aller. Qu'est-ce qui pourrait aller mieux ?
      Raconte-moi les entrainements à l'épée en rase campagne, raconte-moi ta mère, raconte-moi tes journées. Ta famille, aussi.

      Tours n'est pas si loin. J'ai hâte que vous soyez de retour à Limoges.

      Baiser au sommet du crâne,


        Astana


      P.S : tu me manques aussi.

_________________
Astana
✺ Mood : des raptés ratés, acte I ✺



Une lettre reçue. Une seule. Qui met en lumière les comportements curieux. Et soudain, toutes les pièces s'assemblent. En retour, ce sont trois vélins à l'écriture nerveuse qui partent.



Citation:

    Perceval,


      Déos. Je ne souhaite nullement vous accabler, mais si vous m'aviez écrit plus tôt j'aurais pu l'empêcher de partir, faire quelque chose. N'importe quoi. Minah était là. Je l'ai vue, je lui ai parlé. Elle a passé les frontières du Limousin en compagnie de phénomènes locaux qui étaient sur le retour de Genève la semaine dernière. Elle ne s'est guère attardée à Limoges. En sa compagnie propre, je n'ai aperçu nul enfançon. Et si j'ai bien noté qu'elle était évasive à votre sujet, j'ai simplement pris cela pour une brouille entre sœurs. Rien ne laissait supposer qu'elle s'était rendue coupable du rapt de quelqu'un et encore moins de celui de votre fils. Kriev était là, lui aussi, et je les ai laissés un certain temps pour leurs retrouvailles. Un pli à son intention partira directement après le vôtre. Mais il me l'aurait dit, s'il avait soupçonné quelque chose. De cela je suis sûre. Que vous dire, lors ? Elle m'a dit revenir sous peu à Limoges. Il me semble qu'elle se rendait aux alentours de Béziers sans que j'en connaisse exactement les raisons. Ou tout du moins, pensais-je les connaître sur le moment... mais votre pli remet les choses en question. Andréa, celle que vous avez croisée au Tournoi, se trouvait en grand besoin d'escorte pour remonter une grosse somme d'argent en Limousin — plusieurs têtes se rendaient donc dans les parages pour lui donner un coup de main. Sur l'instant, j'ai cru qu'elle y descendait également pour prêter main forte. Vous me direz, la chose est peut-être vraie. Je ne sais. Un autre pli est à prévoir, donc, et je vous demande de bien vouloir me faire confiance là-dessus et de ne guère prendre plume pour Andréa. Prudence est de rigueur. Nouvelles vous seront baillées sitôt que j'en aurai.

      Soyez gardée,


        Astana





Citation:

    Kriev,


      Urgence : à Limoges, as-tu vu Minah avec un enfant ? A-t-elle dit quelque chose ? N'importe quoi ? Fouille dans tes souvenirs.

      Surtout pas un mot de tout ceci à qui que ce soit. J'insiste.
      Raisons te seront expliquées dès que possible.


        A.




Citation:

    Andréa,


      Pardonne le manque de formes. J'ai peu de temps. L'affaire est très sérieuse, aussi je te demande de n'en parler à personne. Encore moins à la potentielle intéressée si la chose s'avère vraie. Je te sais sous escorte pour un retour en Limousin sous peu. As-tu Minah dans ton cortège d'accompagnateurs ? La chose est grave. Très, grave. Et tu sais comme moi que je n'utilise pas ce mot à la légère.


        A.

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Vladimir_kriev
Réponse, rapide, brève, depuis les confins du Poitou et de la Bretagne.



Astana,

Je connais les raisons de ta question, et te répondrai ce que j'ai répondu à Perceval : nee, je ne l'ai pas vu avec un enfant et ne savais pas qu'elle en trimbalait avec elle. L'aurait-elle eu, j'aurai flairé le mauvais coup - filer un môme à Minah est déjà une forme de maltraitance.

Elle ne m'a rien dit de son trajet ni de ceux qui l'accompagneront.

Tiens-moi au courant. Quant à moi j'ouvre l’œil, et la distance ne changera rien à ma présence s'il faut remettre la main sur le mouflet.

Kriev.

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Andrea_
        [Perdue dans la pampa, en route pour la maison.]



Citation:
A,

Qui tu sais est avec nous, il semblerait qu'elle ne soit pas seule. Je sais ce qui t'inquiète, il va bien. Nous serons à Limoges sous peu, en attendant j'essaye de prendre possession du paquet.
Pardonne mon manque de vocabulaire, mais je sais que tu comprends.
Rassure la fille de la Rouge.

A.

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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Astana
~ Limoges, 23 avril ~
✺ Mood : le mal de pierres ✺


Citation:

    Sadella,


      Cabane triangulaire est construite à l’abri des regards, non loin du Rocher. L’on y tient en petit comité. Dedans, un large coffre où pioncent coussins et bouteilles. De quoi tenir quelques temps. Car des confessions, il y a à faire. Et si je m’écoutais…

      Si je m’écoutais, je te laisserais m’enlever. Loin. Plus loin que la cabane, plus que quelques heures. Mais j’ai fait un vœu en décembre. Et l’univers a beau constamment tirer sur les fils du tissage pour tout défaire, je m’acharne à tout maintenir en place. Comme je le peux. Parce que je le veux. Mais putain, j’en crève. Qu’est-ce que j’en crève parfois d’aimer quelqu’un à ce point. J’en crève et m’élève en même temps. Fidèle à mon vœu je demeure.

      Tu m’inquiètes. Sior est-il parti ? Pourquoi ? Comment ? Nos destins sont-ils si semblables ? Il reviendra. Il le faut. Il réalisera, tout seul dans le noir. T’es pas quelqu’un qu’on abandonne derrière soi sans regrets. Sans avoir le palpitant éclaté. Explosé aux quatre coins de la terre. De l’air, alors. Peut-être a-t-il simplement besoin de prendre une grosse goulée de frais. S’emplir les poumons pour respirer. Respire, toi aussi. Compte un, deux, trois. Expire.

      Reviens. Quand seras-tu là ?

      Triangles & citrons,


        A.


      P.S : hier soir, il a jeté son alliance dans l'eau après mon union avec Josianne.

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Astana
~ Limoges, 09 mai ~
✺ Mood : de l'acidité des agrumes ✺



Citation:

    Sadella,


      Je ne sais plus qui je suis, je crois.

      J’ai des doutes plein la tête, qui débordent de mon palpitant et me foutent la nausée. Je ne pense plus droit. Assaillie de tous les côtés, j’encaisse les coups sans rien rendre. Ou si peu. J’ai l’impression de disparaître sous mes propres yeux. Je crois que le Destin se fout encore de ma gueule. Trop de choses m’échappent sur lesquelles je n’ai aucune espèce d’emprise. C’est comme un barrage qui commencerait à fissurer petit à petit, sans moyen de le rafistoler ; les failles s’agrandissent et font jaillir plus d’eau chaque jour. Je crains le moment où plus rien ne tiendra et où le torrent dévastera la plaine en-dessous.

      Pardonne-moi. J’avais besoin de ventiler.

      Qu’en est-il de Sior et toi ? As-tu retrouvé sa trace, va-t-il bien ? J’ai cru comprendre que oui, des échos que j’ai eu des filles avant qu’elles ne partent. Mais je sais aussi que tu n’as pas tout dit de sa condition, ni de la mission de sauvetage que tu prévoyais. Est-ce que vous avez pu tisser ou retisser les fils qui s’étaient emmêlés ?

      Je me doute que tu ne repasseras pas par Limoges avant long, puisque toute ta famille – ou presque – s’est embarquée où tu sais. Sache que mes meilleures pensées t’accompagnent. Et que notre cabane est mon nouveau refuge.

      Triangles & citrons,


        Astana

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Astana
~ Limoges, 9 juin ~
✺ Mood : de l'Essence du monde ✺



Citation:

    Madame,

      Je vous contacte car j'ai le besoin d'une commande urgente d'essences curatives permettant de soigner définitivement la maladie Tarraconensis.
      Pourriez-vous, si vous avez la possibilité de les fabriquer, me communiquer votre devis pour cinq doses ?

      Dans l'attente de votre réponse je vous souhaite excellente fin de soirée.

      Qu'Il vous garde,

        Griselidis de Rosemont-Mortcerf.



Citation:

    Griselidis,


      Votre nom ne m'a pas échappé. Il me semble que c'est vous, que j'avais croisée lors du précédent passage de la Suite Royale à Limoges, en ce début d'année, accompagnée de Cornelius de Leffe et tant d'autres. Les heures étaient plus froides, les rives de Vienne moins peuplées et de fait, moins propices à la propagation de quelque épidémie. En tant que médecin, j'oeuvre normalement sans me soucier tant des goûts & des couleurs, qu'il s'agisse de soulager un inconfort ou de rafistoler pour sauver. Je fais mon possible pour foutre l'émotif de côté. Néanmoins. Ces heures que nous vivons aujourd'hui me poussent à vous manifester le mien, de refus.

      N'y voyez-là aucune rancoeur personnelle. Moi, Astana d'Assay-Sørensen n'ai rien contre vous, Griselidis de Rosemont-Mortcerf. Néanmoins, de part votre fonction vous êtes amenée à incarner un rôle, tout comme moi, et à animer un bras qui peut-être le moment venu frappera mortellement une personne qui m'est chère, ou pas tant, mais que je connais et côtoie. Comprenez alors que je ne puisse vous livrer ce que vous demandez.

      Soyez gardée malgré tout.


        A.A.S.


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Astana
~ Limoges, désespérément, 15 juin ~
✺ Mood : nouvelles du pseudo front d'une meuf à côté d'la plaque ✺


Citation:

    Sadella,


      Cabane un jour, Rocher toujours. Un peu plus et je pourrais gratter un petit précis d'immobilisme.

      J'ai manqué de donner des nouvelles, simplement parce que je ne trouvais pas les mots qui allaient, et de façon plus complexe parce que j'ai accusé un sentiment de solitude intense lors que je suis pourtant entourée comme pas deux. Oh, parce que Limoges grouille, oui, de ces gens qui sont là pour les raisons que l'on connait, peu importe leur côté préféré de la barrière. Mes nuits sont passées au campement de l'armée où l'on tient à tout prix à me garder sous la patte en lance de tête, si bien que je n'ai pas pioncé vraiment dans mon propre pieu depuis le début de la mobilisation. Et je suis fatiguée, je crois, d'attendre après un assaut qui ne viendra sans doute pas. L'usure relative de mes nerfs a sans doute à voir un peu là-dedans, sans qu'elle ne soit totalement imputable à ça non plus.

      Il faut dire que c'est une sorte de siège permanent au sein des murs qui rencontre une farouche opposition, et en même temps... rien ne se passe. Tous se croisent en ville, minaudent, se lâchent des sourires et semblent boire leurs paroles respectives en même temps que leurs godets. Le petit bal des bourgeois hypocrites. Moi, je joue la partition que l'on me confie - avec plus ou moins de talent en fonction de la position du soleil dans le ciel & de mes accords ou désaccords avec Johannes - mais fais réellement partie du camp des prudents. N'accorde aucun crédit à ce que j'entends avant d'en avoir vu la couleur. Récemment, je me suis trouvé dans l'obligation de refuser des soins à une certaine Intendante. Non point par méchanceté ni même par haine. Au simple motif qu'aller requinquer quelqu'un qui frapperait peut-être l'un des miens - au sens infiniment large du terme - m'apparaissait impensable. Pour autant, toute vie a une valeur. Alors quoi ? J'ai simplement fait le choix éclairé et assumé de protéger, en amont, ceux que je connais. Qui ont des racines là comme moi. Je n'en tire aucune fierté, pas de honte non plus. Les choses sont grises.

      La couronne changera bientôt de mains et nombreux sont ceux qui disent qu'on retrouvera le souffle sous peu. Pourtant, je garde la sensation étrange et viscérale que quelque chose d'horrible arrivera bientôt. Est-ce le pressentiment de la mère, de la ferrailleuse ou toute autre chose ? Mes talents de devin s'arrêtent là.

      Hors ces considérations fumeuses, le temps est presque doux ici. J'ai hâte de retrouver ma mobilité. Te retrouver toi aussi, et ta famille dont j'espère que les nouvelles seront bonnes. Où êtes-vous ? Que faites-vous ? La réunion des Gertrudes tant attendue a-t-elle seulement eu lieu ? Allez, tes instants doivent être plus trépidants que les miens. Je l'espère pour toi. J'espère que tu te trouves, sinon tout à fait entière, au moins reconstituée en majorité. Que la lumière t'es douce et l'air vivifiant. Dans mes songes, tu bats la campagne juchée sur un fier cheval, avec une robe rose et une couronne de fleurs sur la tête.

      Bises acidulées,


        Astrude.



~ & joint au pli, un petit triangle de bois sculpté au milieu duquel : un citron.


&.


Citation:

    Moustajestée fabuleuse,


      « Il était une fois, par une terrible nuit d'orage laiteux, une niche sur un bateau perdu dans la tempête... »

      J'en étais là de mes travaux de rédaction du Mythe lorsque j'appris votre honteuse défection loin, très loin d'ici. Depuis, je n'ai plus guère gribouillé quoi que ce soit. Déçue que j'étais de vous savoir enfui sans avoir pris la peine de dire au revoir. Sacré saligaud moustachu.

      J'ai ri beaucoup et souri au moins tout autant à vous lire, avant de retomber dans mon relatif immobilisme de ces jours-ci. Pardon. C'est que les aventures de Limoges sont pâles, si pâles à raconter dans leur ensemble ou séparément. Je suis restée parce que je pensais mon foyer en danger plus ou moins immédiat et nombreux sont ceux qui me diront - ou m'ont déjà dit : « Mais Danoise, un foyer c'est avant tout dans la tête & le cœur ! ». Oui. Mais pas seulement. Mes murs d'ici ont été témoins de bien de choses, ils gardent en eux des secrets qui sont à la fois miens seuls et partagés, et je n'avais pas envie de savoir le tout éparpillé aux quatre vents parce qu'un roitelet de pacotille s'était senti pousser des ailes. Alors, je suis restée. Est-ce que je le regrette ? Non. Pas même un instant. Je n'ai jamais eu peur de risquer de me faire trouer la couenne pour une cause ou quelqu'un en qui/quoi je crois. Je demeure stable sur mes appuis en faisant de tels choix. Néanmoins... un immobilisme de surface semble s'être emparé du coin. Si vous aviez été dans les parages, je parie qu'une série d'affichettes se serait trouvé placardée dans les rues, qu'on aurait vu naître des moustaches gravées sur les façades et qu'on aurait défini des journées à thème. Elles sont moins poilantes - sans savant jeux de mots - sans vous. Oui, prenez ça comme un aveu conscient que vous me manquez.

      En bref : je vais bien d'échine & de cœur mais dépérit peut-être un peu d'esprit. Rien qui ne soit permanent.

      J'ai été heureuse de vous lire à l'endroit de Sadella ; de vous lire tout court au vrai. Je sais à quel point vous étiez tracassé la concernant. Vous-même vous savez. Vous avez retrouvé votre meilleure partenaire de crime. Et je parie que la naissance soudaine du tarot n'y est pas étrangère. D'ailleurs, je vous remercie de m'avoir tant gâtée au balcon. C'est à des fins publicitaires ? Contez-moi vos journées. Racontez-moi une blague. Que s'est-il passé depuis le provocateur méchoui de canards ? Je parie que vous avez retrouvé des couleurs et que vous avez la moustache qui frétille.

      Prenez bien soin de vous.


        Astana.


      P.S : voici l'état de mon cœur depuis vous & elle êtes partis (admirez la main tremblante de l'émotion).



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