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[RP] Vélins du Nord

Astana
✺ Mood : Du petit bois pour le feu ✺

Citation:

    Mon am
    Astana,

    Tu n'as aucun compte à me rendre, sur ce que tu dis, et à qui. Tu peux blâmer. Tu peux me pourrir. Je suppose que nous serons rentrés sur Limoges le dix-sept. Hazel s'en faisait une joie. Ne t'efforce à rien en seize, s'il te plaît.

    Je n'ai pas eu le cœur de lui dire non, quand elle a voulu te garder une place dans sa fête. Je ferai attention à l'avenir. Pardon, mais je navigue à vue. Nous irons chercher le collier dans l'après-midi. Elle voulait une part de toi avec elle. Merci.

    Prends soin de toi.
    Puisque je ne p

    J


Citation:

    Non. Je ne peux ni blâmer ni pourrir. Parce que j'ai fait les calculs, malgré moi la somme des jours. Et qu'aller au-delà, blâmer et pourrir, confirmer ce que je devine déjà, me fera griller. Tu comprends ? Non, c'est pas du chantage. J'peux pas griller, ni m'écrouler, j'dois aller à Bruges. Et promettre d'essayer ne te suffit pas. Je laisse des mots bêtes sous les portes, j'ai pas fait exprès, c'est comme les coins qui demeurent vides. Et merd

    Pardon.


      A.


Citation:

    Astana,

    Je n'ai clairement pas la tête de ton meilleur confident du moment. Je ne sais pas quel rôle je dois tenir auprès de toi, ni même s'il m'en reste un. Et je fais dans l'économie de mots, puisque je ne parviens pas plus que toi à les poser. Ni à les penser, sauf certains, contre lesquels je n'ai jamais pu me révolter. C'est comme ça qu'un jour j'ai fini par me retrouver avec un œuf sur le cul.

    Ta lettre est inquiétante. Je t'en prie, ne sombre pas. Et si tu t'écroule, redresse-toi. C'est important. Je t'aime.

    Pardon aussi. Encore.

    J



Citation:

    Tu sais pas, oui, et c'est un peu pour ça que j'ai pris le large. Aussi. Parce que moi je sais. Quelle place tu as. – Auprès de moi ? Vous êtes et demeurez.

    Pardon. Je ferai encore des ratures. T'économises tes mots, moi le papier. Parce que je suis partie presque à poil de Limoges et qu'à Blaye il n'y a rien. Si je veux pouvoir écrire encore, il faut que je rationne. D'autant que j'en utilise des bouts pour les dessous de porte.

    Je continue d'attendre tes mots. Ou vers.

    T'inquiètes pas. Je ne compte pas m'écrouler en plein Poitou. Encore que ce ne soit pas tant une question de volonté. Parfois les éboulements surviennent sans prévenir. A ce titre, la forteresse n'est plus. Mais tu dois savoir lire entre les lignes, je crois. Comprendre, peut-être, ce que j'entends par là.

    Je t'aime toujours autant qu'au soir du trente.


      A.


_________________
Astana
✺ Mood : Et puis, le vent ✺


Citation:

    Astana,

    Voici des mots, et non pas des vers. Je ne suis pas d'humeur à rimer. Votre fille m'a mis sous les yeux, après m'avoir rejoint en pleurs sur les bords de la Vienne, la lettre que vous lui avez fait parvenir tantôt. Pas celle d'avant. Je n'ai rien demandé à lire, j'estime que ce ne sont pas mes oignons.

    Et je vous aime, toujours. Aussi. Pour autant, je suis éberlué de ce pouvoir incroyable que vous avez de me péter les noix, même à distance.

    Vous êtes une bonne mère. Vous l'avez élevée seule. Et franchement : beau boulot. Je n'y serais sans doute pas arrivé moi-même. Et je vais très certainement me foirer sur les années qui viennent, mais c'est un autre sujet. Vous êtes une louve. Ou, comme l'a dit cette fine bourguignonne : une chatte, et du genre pas ronronnante. Je sais que votre instinct maternel, face chaleureuse de la médaille, n'est pas un de vos points forts. Que vous n'avez pas eu le choix de vous endurcir, parce que vous étiez à la fois mère et père. Que vous préférez dire le vrai plutôt que de briser de jolis espoirs. Pour autant, vous auriez pu ne pas mentir, en arrondissant les angles. Le discours sur la propriété des assiettes a fait fureur, vraiment.

    Considérant que cette enfant est déjà mal barrée question angoisses et abandon, je vous demanderai de faire attention dans vos futures bafouilles.

    Pour apaiser la vérité, sans cacher sa laideur. Exemple :

    Je ne viendrai pas à ton anniversaire.
    J'aimerais être là, mais je ne vais pas pouvoir.

    Ou encore, quand le temps viendra où elle posera plus de questions :
    Maman est partie faire un long voyage parce qu'elle a besoin d'être loin de papa.
    Et non pas : papa a eu une aventure avec une autre femme plus jeune et enceinte pendant que maman perdait l'enfant dans son ventre.

    Vous sentez, la nuance ?

    D'avance, merci.

    J



Répondu, bien plus tard. Un simple vélin. Vierge de toute écriture. Ne figure sur l'envers que le nom du destinataire. Et grignoté, le coin inférieur gauche. Arraché. Point.

Citation:




    Et puis, peu après, la débandade jusqu'au bruit blanc.

    Citation:
    Même papier, plié soigneusement en quatre, avec un mot au centre.

      Oui, ça fait mal quand on tourne les choses d'une certaine manière. Et la vérité, la nôtre, crue, est douloureuse. Alors fais attention. Pas pour moi. Pour elle. S'il te plaît.

      J



    Citation:
    Même papier, précédent mot raturé. Écriture serrée, sur le haut. A gauche.

      Vingt jours. Entre le dix et le trente. La somme des jours.


    Citation:
    Même papier toujours, sous le précédent mot.

      Pardon de te décevoir, encore, mais je comprends rien. Comme souvent.


    Citation:
    Même papier, encore. Ecriture sous l'écrit précédent.

      Vingt jours. Ou peut-être dix-neuf, dix-huit.
      Entre le dix septembre et le trente. A la louche.

      Tu m

      T'as filé les clefs de ta vie à quelqu'un. En vingt. Putain. De jours.


    Citation:
    Tout pareil.

      Dix-sept jours. Je t'ai trompée au bout de dix-sept jours. La somme, par contre, de mon côté, ne compte pas que des jours. Je t'ai trompée et tu n'as rien fait de mal. Je t'ai trompée pendant que tu souffrais, et corps, et esprit. Mais pas que dix-sept jours, non, dans la somme. Pour que je file les clefs, comme tu dis, tu te doutes qu'il y avait plus que ça. Pour que je laisse arriver ça, pour que je le décide, c'est que les calculs remontent à bien avant l'été, et que ces derniers jours ont pesé lourd, très lourd.

      Et parce que j'étais faible.


    _________________
    Astana
    ~ Saintes, 5 octobre ~
    ✺ Mood : A l'aube, le sommeil ✺


    Citation:

      J’ai cassé une cruche. Ai bandé mes côtes. Pris la route.

      Je n’y vois plus clair.

      Je sais pas, si tu m’aimes, si tu m’aimes plus et que peut-être tu écris « je t’aime » par habitude ou pour les attaches qui demeurent. Si tu l’aimes, elle. Il me semble que tu avais dit que non, mais sans doute je l’ai rêvé. Cauchemardé. Je sais pas, pourquoi l’été, puisque les calculs se faisaient déjà. Pourquoi le brin, pourquoi l’œuf, si la brèche était déjà ouverte. Je sais pas pourquoi tu restes le cul vissé en Limousin. Pourquoi tu m’engueules parce que j’ai mal fait alors que j’me noie déjà. Je sais pas, non, pourquoi tu continues à m’écrire si – j’ai perdu mes mots. Je sais plus ce que je comptais coucher là.

      Je sais, en revanche, que si tu m’avais demandé de m’arrêter, j’aurais tout lâché sur le bas-côté. Même s’il avait fallu t’attendre quarante jours et quarante nuits au bord de la route. Ou à la ville d’avant, ou celle d’après. Que t’es triste, et moi aussi. Qu’au soir du trente, si t’avais pas été aussi honnête, on y serait partis ensemble, à Bruges. Que j’allais en faire la demande. Que je suis morte de trouille. Que la boite de cendres que je trimbale aurait pu attendre un peu, faire des tours et détours avec moi, du moment qu’elle finissait là-haut, un jour. Que je vais en Anjou dans l'espoir de faire des réserves de chaleur, parce que je sais que les jours qui suivront seront très froids. Que je glisse des papiers ridicules sous les portes, maintenant, et que les coins demeureront vides encore longtemps.

      Je vais dormir maintenant.

      Bonne nuit.


        Astana


    _________________
    Astana
    ✺ Mood : A la tombée de la nuit, l'éveil ✺


    Citation:

      Astana,

      Je t'aime toujours, pas par habitude. Tu ne m'as pas demandé si je l'aimais elle. Quelques moments, j'aurais pu en tomber amoureux, je crois, non, je sais, mais tous les gages d'amour que j'ai prononcés, même avec elle, ont été pour toi. Parce que c'est ainsi. Je t'aime et je n'y peux rien. C'est plus grande joie et fardeau de ma vie, comme parfois de la tienne. En tout cas je suppose.

      L'été, parce que j'en avais envie. Parce que je ne calculais pas. Je t'ai dit à chaque fois, quand quelque chose me rendait triste, ou me pesait. Depuis des mois, je te parle. Et tu t'éteins. Ta réponse la plus fréquente à mes questions a fini par être : comme vous voulez. Comme tu veux. Pour pas qu'on se cogne aux angles. Mais moi je préfère que ça cogne, à choisir, car au moins, on vit.

      Le brin, et l'œuf, car on vivait à cet instant. Parce que je n'avais pas pleine mesure de la brèche. Et, surtout, parce que je ne sais pas lire l'avenir.

      Mon cul, est resté en Limousin, parce que d'autres gens vivent encore, autour de nous. Nous ne sommes pas les seuls. Parce que la perse retournait sur ses pas pour m'y voir, pour qu'on parle, et qu'elle ne mérite pas moins de respect que les autres. Parce que je lui dois beaucoup, et que même sans ça, je voulais la voir encore, parce que je sentais que j'allais devoir lui reprendre les clefs. Elle les a rendues hier, d'elle-même, et Hazel et moi avons pris la route.

      Je t'engueule parce qu'au sujet d'Hazel, je me fous que toi, ou moi, allions mal. Elle n'a pas demandé à avoir des parents aussi cons.

      J



    Citation:

      Min kærlighed,


        Vos mots m'ont cueillie au sortir du lit - ou presque. Je les ai lus. Et les comprends ; pas tous, tout à fait, mais j'essaie. De me mettre à votre place. A défaut d'y être réellement. Pour l'heure, je ne rajouterai rien à cet endroit. Je crois que leur chemin n'est pas tout à fait terminé et qu'ils doivent mûrir encore un bout. Trouver leur place. Lorsque je saurai poser les miens, de mots, en réponse à ceux que vous m'avez confié, soyez assuré que vous les recevrez. Peut-être tous d'un coup, ou bien en kit. Je ne m'engage pas sur une date de livraison. Mais ils viendront un jour. J'espère.

        Du reste, vous avez raison. Je serai prudente à l'avenir.

        Prenez soin de vous.


          A.


    Citation:

      Astana,

      Faites-moi signe lorsque vous voudrez toutes les lignes du compte. De la somme. Car j'en ai. Et vous aussi, à n'en pas douter. Je n'ignore pas que je ne suis pas bon mari.

      Vous avez tout le temps du monde — n'oubliez pas que l'hiver de ma vie arrive à grands pas malgré tout.

      J

      — raturez, si vous voulez, mais n'essayez pas de me protéger. Vous m'écorcherez peut-être, mais ça n'est pas grave ; vous resterez dans tous les coins.



    Citation:

      Je présume que je vais en prendre pour mon grade, mais j'aimerais bien toutes les lignes, de compte ou autre, que vous possédez.

      Mais arrêtez de dire que l'hiver de votre vie approche. On appelle ça du chantage.


        A.



    &


    Citation:

      Merveilleuse Astana,

      Raaah que je n'aime pas ça... Vous prenez soin de vous, hein ? Vous faites attention sur la route ? Si on vous attaque vous leur dites qu'on viendra les dépecer dans leur sommeil ! (non, moi je ne le ferai pas, mais je paierai des gens pour le faire. Et eux feront ce qu'il faut. L'appât du gain, hein, ce que ça fait aux gens...)

      Vous êtes sûre de ne pas vouloir nous attendre ? Non parce que moi je voulais descendre à Angoulême... Non, bon, d'accord, venez, courrez, il faut qu'on boive ensemble. Et qu'on pleure ensemble, aussi, tant pis pour le mascara et les yeux bouffis. On se fera des masques au concombre pour effacer ça. Et après on ira boire comme des trous en mangeant des pistaches et des tartines de pâté. Pour compenser toute cette fraîcheur du concombre, voyez ?

      Prenez bien soin de vous. Je vous attends. Et les Gertrudes aussi. Nous aussi, on vous aime. Alors dépechez qu'on puisse prendre soin de vous.



      Josianne



    Citation:

      Ma merveilleuse Josianne,


        Je ne peux pas exactement me déplacer avec un panneau : « ATTENTION SOUS PROTECTION DES GERTRUDES ET DES GENS APPATÉS PAR LE FRIC » parce que les Poitevins me taperaient dessus pour mes amours angevins, et que les autres risqueraient de me dépouiller en pensant que j'en ai. Du fric. (J'en ai, plein, ne le dites à personne, c'est pour vous faire des cadeaux).

        Je prends soin de moi autant qu'il m'est possible de le faire, un pas après l'autre, et évite soigneusement les miroirs ; Athelstan lui m'enrobe de ses bras lorsqu'il sent que je défaillis de trop, que je déborde. J'aimerais vous dire que les jours graves sont passés, qu'ils sont derrière moi, mais je sais que ce n'est qu'une accalmie. Que je tomberai encore. Mais alors, vous serez probablement là pour me relever avec un verre de rouge, une tartine de pâté et peut-être du canard. Ne m'engueulez pas parce que j'ai écrit « probablement », je ne sais pas si votre cher et tendre est dans les parages mais je ne pourrai pas vous accaparer tout le temps que je me trouverai en Anjou. Il m'en voudrait.

        A ce titre, j'ai décidé de ne pas m'arrêter à La Rochelle. Cela ne me fera pas arriver plus vite, mais je ne souhaite pas remuer le couteau dans la plaie béante qu'est mon coeur à l'heure actuelle. Est-ce que vous connaissez un endroit où je pourrais éventuellement élire domicile temporairement ?

        Je me dépêche.

        Préparez les concombres, les pistaches et tout ce qui vous fera plaisir. Et surtout, portez vous bien.


          Astana



    &


    Citation:

      Astana,

      Ne soyez pas désolée, j'ai pu vous lire tout comme il faut. Je ne vous cacherai pas que j'ai eu l'impression qu'on me piquait le palpitant à coups de mille cures-dents, en vous imaginant pleurer. Mais allez-y, pleurez, évacuez tout ce moche, asséchez-vous : vous pouvez comptez sur nous pour vous arroser et chasser le reste de moche. Promis.

      Pour ce qui est de la chaleur, vous en trouverez un peu dans la petite laine- 100% angevine- dans le paquet joint à ce billet.

      On vous guette du haut des remparts saumurois.
      Vivement samedi.

      Gaffe à vous.



      Calyce

      Ps : Un mot de vous et on prend la route pour vous trouver quand même.



    Citation:

      Calyce,


        N'ayez pas le coeur piqué. Vous savez ce qui ne pique pas ? Votre laine. Que je porte depuis que je l'ai réceptionnée. Merci. L'aura et le pouvoir des Gertrudes traversent les frontières. Et pour ça, vous avez ma reconnaissance éternelle.

        Je compte sur vous pour m'aider à chasser le moche. Autant que faire se peut. D'ailleurs Non, j'étais à deux doigts de vous proposer une animation mais je voudrais pas être accusée de discrimination. On chassera pas les moches. Juste le moche. Je vous demande juste de ne pas me faire rire quand je bois, après ça ressort par les narines. Et ça fait mal.

        Prenez bien soin de vous.



          Astana



    &


    Citation:

      Astana,

      Je pense à toi.

      Je t'écris plus longuement demain.

      Fais attention et salue Athelstan.


      Della



    Citation:

      Sadella,


        J'attends tes mots.
        J'ai tout mon temps.

        Demain, on cueillera des simples sur le chemin. Et ne passerons pas par La Rochelle. Je n'ai pas le courage de m'y arrêter pour contempler des vestiges de ce qui n'est plus. Je change d'itinéraire. Jeudi, Poitiers. Vendredi, Thouars. Samedi, les retrouvailles. Je crois que je réchauffe un peu, plus je m'approche.

        Prends soin.
        Et embrasse ta famille.


          Astana


    _________________
    Sadella
    Sadella a écrit:

      Astana
      ,

      Je suis torchée.
      Pardon.

      J'ai pas envie de choisir. C'est nul ! Pardon. Je t'écris pas pour parler de moi.

      Tu vas bien ? Bien sûr que non, je suis bête. Qu'est-ce qui t'a fait sourire aujourd'hui ?
      J'ai hâte de te voir, toi, tes citrons et ta tignasse de vieille.
      T'es invitée à pioncer chez moi, chambre à part ou la mienne si tu veux partager tes nuits blanches.

      C'est la nouvelle lune. Tout est noir. Ne coupe pas tes cheveux.

      A vite,

      Gaffe à tes fesses,

      Della



    _________________
    Astana
    ~ Campagne berrichonne, 11 mai 1473 ~
    ✺ Mood : min dyrebare stilhed ✺


      Au pied d'un chêne,

      L'arbre ne parlait pas, mais il tenait bon.
      Accoudée au silence, les mots étaient venus.


    Citation:

      Mon précieux silence,



        Cette lettre partira sans certitude.
        On m'a dit que vous étiez quelque part. C'est peu, mais c'est assez pour que je tente.

        - Assise contre un vieux chêne.
        Il tient la lumière comme s'il la gardait pour plus tard.

        Alexandrie m'a tenue un temps.
        J'y ai trouvé ce que j'étais venue chercher. De la poussière de bitume.
        Je suis encore debout - c'est tout ce que je peux dire. J'imagine que c'est déjà assez.

        Je n'attends rien.
        Mais si cela ne vous coûte pas trop - j'aimerais savoir comment Hazel va.

        Si ces mots serrent quelque chose en vous, pardon.
        Il aurait été plus dur encore de croiser votre regard sans avoir rien dit. Nous savons tous deux que le Royaume sait parfois se faire étrangement petit.

        Prenez soin de vous.
        Et que votre sourire, quelque part, continue d'éclore.


          A.


    _________________
    Astana
    ~ Blois, 12 mai ~
    ✺ Mood : lemony-lemona ✺


    Citation:

      Ma tranche de citron pas pressée,


        Blois, ce matin. L'air encore mouillé de la veille. Eliza nous y attendait, debout au bord du jour, les bras trop pleins et les traits tenus. J'ai creusé, un peu. Elle part pour protéger - non pas elle-même, mais celui qui était sien, à cause de ce qui pourrait venir, maintenant que le clan cherche à se redresser. Elle a coupé net. Ceci n'efface rien, mais ça retarde le fracas. Je reconnais le geste, pour l'avoir fait tant de fois. Et je sais ce qu'on laisse derrière, même quand on regarde devant.

        Nous descendons sur Limoges. Trois jours, si les chemins se laissent faire. Jehan nous accompagne encore un peu. Il bifurquera avant le Limousin. Il l'avait dit, il s'y tient. Il ne promet rien à voix haute, mais peut-être qu'au creux de mon poignet, j'en garde une. Juste posée là, contre ma peau.

        Je garde la teinture noire que tu n'as pas encore vue, à ta demande. Elle me dessine des contours dans le flou. Parfois, c'est tout ce qu'il faut pour rester droite.

        Johannes a reçu un pli de ma part hier. Pour me signaler. Demander si elle allait bien - Hazel. Une ligne tendue, une question tenue entre les dents. Je ne sais pas si la lettre sera reçue, ni lue. Encore moins si une réponse viendra. Mais c'était désormais le moment de le faire. Et je laisse aller.

        Ton étoffe est dans le sac de devant. Soigneusement pliée entre deux choses utiles. Elle tient bon. Les bleus passent, mais elle reste. Ca me suffit.

        Comment vas-tu ? Encore à Lyon, ou déjà en mouvement ? Tu parlais d'Arras pour Méliane. Dites-moi vers où vous penchez. Pas pour courir. Pour savoir. Pour pouvoir tendre dans la bonne direction après Limoges.

        Je t'embrasse fort, comme on appuie une main sur une épaule, sans parler.
        Et dis à Nev que s'il devient trop Névilleux, j'ai de quoi lui flamber la moustache en trois nuances. On choisira évidemment la plus voyante.


          A.

    _________________
    Jhoannes
     
    Citation:


      Astana,

      Je ne vous refuserai jamais de nouvelles d'Hazel. Hier, mon épouse et moi, lui avons parlé de vous.

      Notre fille vous en veut. Elle a ses raisons, et je la comprends. Vous avez les vôtres, mais ce n'est pas à moi de les lui expliquer, je crois. Je vous assure que j'ai toujours cherché à apaiser son ressenti envers vous. Je lui ai dit, à l'époque, que j'étais l'unique responsable de notre divorce. Je lui ai dit tout ce que je pouvais dire à une enfant. Que vous l'aimez.

      Elle va bien. L'apprentissage à la forge lui a fait de bons petits bras, et son esprit s'affine. Elle comprend beaucoup de choses ; souvent, ça me laisse coi. Nous voyageons vers de nouvelles terres, après quelques années passées sur Bordeaux, qu'il est temps de quitter. Dans la prochaine maison, elle pourra choisir sa chambre avant son frère, et ses sœurs.

      Au sein de notre mesnie, j'ai toujours pris garde, et ma mie, bien plus encore, à ce que votre nom de maman ne soit jamais effacé. La suite de l'histoire avec Hazel dépend de vous, et des choix qu'elle fera. Je ne l'encouragerai pas à renouer, tant qu'elle ne se sentira pas prête. Je ne l'en découragerai certainement pas, si elle en émet le souhait.

      Prenez de soin vous itou.


    _________________
    Astana
    ~ Limoges, 16 mai ~
    ✺ Mood : huf ✺


    Sadella a écrit:

      Citronnée,

      Je te dois une réponse plus longue. J'ai tant de questions. Mais pour ce soir je n'en ai pas le temps.
      Ce pli sentira sans doute l'écurie, car je l'écris sur la croupe de Seiros avant notre départ à Nev et moi.
      Nous partons ce soir, te rejoindre à Limoges. Tu y seras sans doute avant nous.

      Je tiendrai Nev informé de tes menaces, promis.

      D'ici là prends soin et que le bleu ne s'attarde pas de trop. Tu es un citron après tout. Arrosée de soleil et d'eau.

      Je te retrouve vite.

      Della

    Citation:

      Citronnée aux sabots décidés,


        Ton mot m'a trouvée dans l'eau chaude, les bleus en train de délaver. Je l'ai lu lentement, en silence, comme on écoute un galop approcher sans encore se lever. Et puis j'ai souri.

        Je suis rentrée à Limoges. Les murs étaient restés là. Je les ai effleurés du bout des doigts, comme pour vérifier. J'ai défait mes affaires puis j'ai refait un sac, plus léger. Pas pour la Provence - puisque nous n'irons pas. Mais l'Anjou me travaille. Un besoin ancien. Un endroit à retrouver, et l'autre à quitter pour de bon. Je ne sais pas encore. Nous déciderons ensemble.

        Depuis, j'ai reçu une réponse. Johannes. Hazel est en colère. Les chances de la revoir sont minces, je crois. Je comprends. Et je respecte. Même si la réalisation fait mal. L'essentiel c'est qu'elle aille bien. Elle est aimée, entourée. C'est tout ce qui m'importe.

        Je pensais, un instant, que Déos traçait une ligne. Qu'il y avait des signes dans ces rencontres manquées, ces noms soufflés par d'autres. Mais c'était moi, sans doute, qui voulais encore y voir du sens. Il n'y a pas de fil. Juste des vies qui s'éloignent ou se frôlent. Et la mienne, qui reprend.

        Je vous attends.

        Dis-moi si Seiros galope droit. Dis-moi si t'as vu un ciel qui valait la peine.


          — Astana.




    &



    Jehan a écrit:

      Astana,

      J'ai croisé Hazel à Loches ce soir, avec son père. Elle va bien. Je crois que je lui ai appris à faire des majeurs pour saluer. Faut pas compter sur moi pour son éducation, je crois.


      Prends soin de toi, je t'embrasse.

      Vruminet



    Citation:

      Jehan,


        Merci d'avoir regardé pour moi. Merci d'avoir porté ce moment-là, aussi saugrenu soit-il ; merci d'avoir porté ces visages, cette image que je n'aurai pas.

        Depuis, une lettre est arrivée. Johannes. Hazel est en colère.

        Je le savais. Je m'y étais préparée. Longtemps. J'avais tout imaginé : les silences, les refus, le rejet poli ou violent. Mais pas ce que ça me ferait vraiment, une fois dit.

        Et ça fait mal. Pas un choc. Une usure. Un fil qui grince quelque part dans la poitrine. Une brûlure ancienne qu'on croyait éteinte et qui se remet à luire.

        Et pourtant, il y a un allégement. Quelque chose en moi se détend. Comme un noeud en moins sur une corde. À présent qu'une certitude est posée et que mon cœur demeure ouvert à l'horizon d'un "peut-être". Je ne sais pas ce que je ressens. Peut-être qu'il n'y a pas de mot pour être à la fois soulagée et fendue.

        Il faut que je réponde à Johannes. Une lettre viendra aussi pour Hazel. Mais pas maintenant. Demain très sûrement. Je veux écrire depuis l'amour, pas depuis la peur.


        Je t'embrasse.
        Et ce soir, en t'écrivant, je pense à ton bras autour de mes épaules.
        Comme la dernière fois que je t'ai parlé d'elle.
        Ce geste-là m'a tenue droite.
        Je m'en souviens comme d'un refuge.


        Min trydhed.
        (Ma sûreté.)


          — Astana.


    _________________
    Astana
    ~ Limoges, 18 mai ~
    ✺ Mood : do-ré-mi-fendue-soulagée ✺



    Citation:

      Johannes,


        Merci.
        Pour les mots, pour la mesure, pour place laissée.

        Je suis soulagée d'apprendre qu'elle va bien, qu'elle s'épanouit.
        Ce que vous en dites me touche profondément.

        Vous avez eu raison de ne pas lui expliquer mes élans d'époque. Ce n'est pas à vous d'en porter le poids. Ce n'est peut-être à personne. Et pourtant, vous avez laissé mon nom à sa portée, sans l'effacer, et pour cela aussi, merci. Je me doutais qu'elle serait en colère. Elle en a le droit. Et je le comprends.

        Je vous joins une lettre à son intention. Elle n'est pas secrète - vous pouvez la lire, ou la lui lire, ou la garder dans un tiroir si l'heure n'est pas venue. Ce n'est pas un impératif. Seulement un fil tendu, qu'elle pourra saisir un jour si l'envie s'en mêle.

        Prenez soin de vous, tous les deux.
        Que les jours vous soient doux, autant qu'ils peuvent l'être.


          Astana.


        (Et à la toute fin, d'une main plus lente que le reste, et laissé volontairement non-traduit:)


        Hold deres hjerter varme, selv når mørket går tæt.
        Og lad dem aldrig tvivle på, at de har været elsket.*


    *Gardez leur coeur au chaud, même lorsque l'obscurité se fait proche. Et qu'ils ne doutent jamais d'avoir été aimés.

    Citation:

      Hazel,


        Je ne sais pas si tu liras cette lettre. Ce n'est pas une demande. Juste un mot posé, pour que tu saches.

        Tu es la première pensée du matin. Et la dernière, chaque soir, avant que le sommeil ne vienne - ou qu'il refuse de venir. Tu n'as jamais quitté ma mémoire. Pas un jour.

        Je n'ai pas d'excuses. Mais j'ai des raisons. Si un jour tu veux les entendre, je te les dirai. Tu as raison d'être en colère. Et je ne t'en tiendrai jamais rigueur de me tenir loin.

        Je pense à tes mains, que je ne reconnaîtrais plus - mais je me souviens de la chaleur des toutes petites. Je pense à ta voix, que j'imagine plus grave, plus claire, mais qui a dû garder cette façon de glisser vers le rire sans prévenir. A tes cheveux, qui devaient s'emmêler au moindre vent. A ton odeur - pas celle d'un souvenir, non. Celle que je ressens encore quand je touche certaines étoffes, ou quand l'air, un instant, ressemble à chez nous.

        Ton père m'a dit que la forge te plaît. Ça me fait sourire. Tu viens d'un feu. C'est juste que y retournes.

        Je ne veux pas forcer. Ni revenir. Je voulais simplement que tu saches que tu es encore là, en moi. Et que rien, rien, ne t'y a jamais effacée.

        Si un jour tu veux me dire quelque chose, je t'écouterai.
        Si ce jour ne vient jamais, je resterai silencieuse. Mais présente.

        Athelstan t'embrasse.
        Il grogne quand on parle de toi, mais il a gardé la dent que t'avais perdue sur sa chemise.

        Sois libre.
        Sois vivante.
        Sois heureuse.

        Du er altid med mig.
        (Tu es toujours avec moi.)


          Astana.


    _________________
    Astana
    ~ Même endroit, 19 mai ~
    ✺ Mood : enliçons-nous & advienne que pourra ✺


    Josephine.. a écrit:

      Astana,

      Demain, 13h.
      Combat à mains nues !
      On m'a vanté votre expertise et j'ai hâte de vous affronter ! Il paraît que vous excellez à cet art et vos adversaires semblaient terrorrisé à l'idée de vous affronter ! J'aime les défis ! Ne retenez pas vos coups, j ene suis pas en sucre !

      Josie




    Citation:

      Joséphine,


        Je n'aime guère les combats désavantagés.

        J'ai accepté cette lice sans savoir qui vous étiez.
        A présent que je le sais, j'admets être un peu surprise de l'élan initial. Et comprends un peu mieux vos oeillades de la veille, aussi.

        Lice tient toujours, je tenais simplement à ce que les choses soient claires et posées avant cela. N'y voyez aucune tentative de vous désarçonner - quoique, j'aurais pu vous le crier juste avant pour créer une diversion, l'on m'a dit que vous étiez redoutable aussi sous vos airs enjoués.

        Et si vous désirez discuter de ce que vous savez, ma porte demeure ouverte.


          Astana



    Josephine.. a écrit:

      Astana,


      Votre pli m’est parvenu après notre lice et je suis navré si je vous ai laissé croire qu’il s’agissait d’un combat désavantagé.


      Cette lice réclamée était pour le seul plaisir de vous affronter car on vous dit redoutable sur le sable. Je le confirme, je suis bien loin d’avoir votre niveau !


      Sachez que mon silence n’était pas pour vous offenser, mais plus par loyauté pour les miens. Vous ne saviez rien de moi, mais cela aurait-il changé les choses à cette lice ? Je ne crois pas, car nulle animosité ne m’animait. Je ne me suis pas présentée hier parce que j’ignore ce que ma famille aurait voulu que je fasse. Je n’étais pas préparée à l’idée de vous croiser et ils sont suffisamment fâchés après moi pour que j’en rajoute. J’ai cette propension à trop parler, à agir et réagir sans réfléchir. Je ne voulais pas qu’Hazie puisse se sentir trahie par ce que ce que j’aurais pu vous livrer bien malgré moi. Je voulais tenir ma promesse faite à Jhoannie, celle de protéger Hazie.


      Vous lui ressemblez beaucoup. Je devrais même dire qu’elle vous ressemble beaucoup. Mais dans mon monde, elle existait avant vous et j’ai vu dans vos traits les siens, à votre peau son teint, à votre crâne ses cheveux. C’est comme si je rencontrais ma nièce adulte, comme si le temps s’était accéléré et avait peint à son expression la sagesse d’un âge avancé. J’ai été troublée et curieuse. Vous n’étiez qu’un nom, qu’une histoire, et je vous ai vu matérialisée sous mes yeux. C’était une curiosité saine et sincère, sans a priori, ni grief. Vous êtes comme un personnage qui sortirait d’un Arles Quint, pour prendre vie dans notre réalité.

      J’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ce silence hier

      Joséphine




    Citation:

      Joséphine,


        Je n'ai pas mal pris votre silence. Ma vigilance est cependant toujours renforcée face à ceux qui semblent disposer de clés pour me lire tandis l'inverse n'est pas vrai.
        Nous avons tous nos fidélités, ainsi que nos prudences. Je sais ce que coûte parfois un mot trop vite confié. Vous avez parlé lorsque vous avez pu, et moi je n'ai cherché qu'à diluer un peu l'épaisseur de votre mystère.

        Nous ne nous connaissons pas. Pas vraiment. Mais vous m'avez regardée comme si vous m'aviez déjà vue. Comme si j'étais sortie d'un souvenir ou d'un livre trop feuilleté. Je ne sais pas encore quoi en faire, mais je note que vous avez voulu faire juste. Et que votre curiosité n'avait rien de mal tournée.

        Vous êtes devenue la tante d'Hazel par alliance - c'est peu et énorme à la fois. Et vous avez désormais mis un visage sur un nom - ou un nom sur la réplique vieillie d'un visage que vous connaissez déjà. Vous savez à présent que je respire et que j'existe au-delà des histoires.

        Il y a peu, j'ai écrit à Johannes. Pour Hazel. Je voulais simplement savoir. Si elle allait bien. Si elle était en sécurité. Depuis, j'ai l'impression que Déos s'acharne à tout ramener là. A croire qu'une seule question a suffi a tirer tout un fil. Mais je me connais : j'ai tendance à voir des tissages là où d'autres ne voient que des coïncidences.

        Elle va bien. Elle est aimée. Et en colère. Je le comprends.
        Il y a beaucoup de bienveillance dans vos mots, et il est apaisant de la savoir entourée d'âmes comme la vôtre. Pour cela : merci.

        Je ne cherche pas à m’immiscer dans ce qui se tisse entre vous. Je me doute que des récits m'ont précédée, et c'est bien ainsi. Sachez simplement que si des questions traversent votre esprit et qu'il m'est possible d'y apporter un peu de lumière, je le ferai.


          Astana


    _________________
    Astana
    ~ Pareil, 21 mai ~
    ✺ Mood : patte tendue ✺

    Citation:

      Stella,


        Il me semble que vous avez dit hier que vous saviez lire. Si ce n'est pas le cas, le porteur de cette lettre a mes instructions. Il vous la lira - sans s'en mêler - puis repartira.

        Je pars cette nuit. L'Anjou m'appelle et je ne sais quand je reviendrai, ni même si vous serez toujours là lorsque mes pas fouleront à nouveau le Limousin.

        Vous m'avez fait l'effet d'un chat des toits. Fine, farouche, un peu cabossée mais encore debout. Et cette manière de rester droite, même avec le ventre creux. Ça m'a parlé.

        Alors j'ai laissé une boite pour vous. Dedans, du pain, quelques sucreries, un peu de fromage dur, et deux ou trois choses faciles à planquer dans les manches pour les petits creux. De quoi tenir sans avoir à tendre la main, ni à chiper derrière les comptoirs. Ce n'est pas la charité : c'est un relais. Prenez ce qu'il vous faut. Laissez le reste, si le coeur vous en dit.

        Faites pas trop confiance. Et surtout : tenez-vous chaude. Le monde est plein de mains sales et de regards qui jugent.

        Si le vent nous recroise, tant mieux.
        Sinon, que Déos la route vous garde.


          — Astana.


    _________________
    Astana
    ~ Pampa de Touraine, 23 mai ~
    ✺ Mood : nouvelles les pieds dans l'eau ✺



    Dan.hindley a écrit:

      Astana,

      Faites gaffe sur les routes et martyrisez un peu Nev sur le chemin. Vous allez nous manquer !

      Prenez soin de vous,


      D.H.



    Citation:

      Daaaaan,


        Hello, Hej, Bonjour,

        Comptez sur moi pour conserver cette lettre dans laquelle vous avouez que je vais manquer, si un jour je devais en avoir besoin (pour vous soutirer des teintures gratis, par exemple - d'ailleurs où en êtes-vous ?).

        Toutes les précautions sont prises pour arriver sains et saufs en Anjou. La preuve : nous n'avons pas pillé le Poitou et nous tenons très sages. La Trémouille est demeurée fidèle a ce qu'elle a toujours été : fade. Aujourd'hui, la campagne nous tend les bras. Comptez sur Sadella et moi pour ensevelir le moustachu sous une avalanche de triangles.

        Si je peux aider sur le trajet retour, comptez sur moi. Faites-moi parvenir une liste de ce qui manque.

        Prenez soin aussi,


          — Astana



    &

    Estrella__ a écrit:

      Neige,

      Je sais lire, et tu sais pourquoi ? Quand j'étais au couvent, on m'disait que les filles jolies, soit elles lisent assise, soit elle vivent à genoux. J'ai choisi mon camps. En fait, je choisi souvent mes camps et je crois que j'aurais bien aimé choisir le tiens. T'es partie vite, et tu sais pas quand tu reviendras. Mais moi, si j'ai envie d'te revoir ? Si j'aime bien ta voix ? Tu sais, les chats des toits sont sélectifs en matière de bras.

      J'ai reçu ton paquet. J'voudrais dire que j'en ai pas besoin et que j'suis pas reconnaissante mais puisque je t'écris la bouche remplie de paté de viande, je vais me contenter de te dire merci.

      J'ai l'droit de t'écrire parfois ?
      Stella.

      PS : Mon vrai prénom, c'est Estrella. Il parait que ça veut dire étoile.



    Citation:

      Stjerne,
      Qui veut dire étoile par chez moi,


        (Cela se prononce stièr-neu si tu souhaites faire rouler le mot sur ta langue).

        Je pense à une bonne vingtaine de nuances entre savoir lire assise et vivre à genoux, l'un n'étant d'ailleurs pas incompatible avec l'autre ; mais je pense également que le fait d'être jolie ou laide n'a pas grand chose à avoir là-dedans. Enfin. Les nonnes sont du genre obtus. Et je ne prétends pas à refaire ton éducation.

        Tu peux écrire. Tu peux venir. Tu as toute liberté de faire l'un, l'autre, les deux ou même aucun. Ainsi font les chats des toits qui dorment sous le plafond des veilleuses du ciel : ce qu'ils veulent.

        D'autres colis peuvent venir. J'espère que Limoges te traite correctement. Mon frère choisi, Kriev, devrait pouvoir t'aider au besoin.

        Prends soin.


          — Astana



    &

    Eliza a écrit:

      Astana,

      Nous sommes bien arrivées à Foix ce matin.
      Le voyage m'a semblé durer une éternité, peut-être parce que mon père était de la partie. Il a pris la liberté de critiquer mon choix, le fait de prendre la route pour rejoindre Roméo et Roman.
      Je ne l'ai jamais connu aussi protecteur. C'est l'âge, tu penses ?

      Nous devons attendre à Foix, ils ont pris du retard et devraient bientôt arriver.
      Je trépigne de connaître la réaction de Roman vis-à-vis de sa « surprise ».

      Et toi ? L'appel de l'Anjou se fait entendre ?
      Sadella et Nev sont bien arrivés à Limoges ?

      J'espère que tu feras bonne route et qu'on se reverra bientôt.
      Sois prudente,
      Liza.



    Citation:

      Eliza,


        Je pense qu'avec l'âge on voit plus facilement les failles potentielles de certains plans : les angles et choses qui pourraient trahir ou merder. Après tout, nous sommes toujours là tandis que nombre de plus jeunes dorment à présent sous les coquelicots. La perte de ton frère y sera sans doute pour quelque chose. Tu voyages avec une Prudence, et c'est sûrement le mot qu'il te faudra garder en tête pour le reste du séjour.

        Enfin.

        Il cherche peut-être simplement à te recruter pour son groupe de vieux - dont tu serais alors la plus jeune recrue. Salue-le de ma part.

        L'autre soir, j'ai croisé un certain Enzo aux airs du sud à la Belladone, qui te cherchait. Il m'a dit que t'avais dû connaitre ses parents, cherchait un logement. J'imagine qu'il y a une histoire là-dessous, mais elle n'est pas mienne à raconter.

        Je suis heureuse d'avoir de tes nouvelles. De mon côté, j'atteindrai Saumur demain, accompagnée de Sadella, Nev et Zeinar. Pour ce dernier, sa compagnie m'a toujours été agréable et j'ai jugé bon de lui proposer le séjour de peur qu'il ne retourne trop vite dans sa grotte.

        C'est, après tout, le printemps.

        Qu'Il te veille.


          — Astana


        P.S : le moment venu et si j'étais toi, j'éviterais celui qui tient pour nom une plante épineuse. L'on m'a dit que ses pointes s'accrochaient vite. Tu me dois un rapport, je ne l'oublie pas.


    _________________
    Astana
    ~ Angers, 26 mai ~
    ✺ Mood : ré-angevinée ✺


    Citation:

      Zeinar,


        Bon Dieu
        M'enfin, mais où êtes-vous ?

        Hier soir la soirée fut animée et vous n'avez même pas daigné montrer le bout de votre nez alors que ça hurlait dans toute la ville. Aujourd'hui : non plus. J'espère que vous n'avez pas été kidnappé par un angevin ? ... Si vous l'êtes, j'imagine que vous ne serez pas en mesure de répondre à ce pli ; ni même si vous le recevrez. Si vous ne l'êtes pas et que vous avez entamé une grève de mots, je vous préviens : c'est non. Voilà.

        Demain soir, Sadella et Nev prendront la direction de Thouars pour récupérer un colis. De mon côté, je pars en douane volante cette nuit et serai de retour en fin de semaine, ici ou à Saumur. Si l'Anjou vous pèse : prenez la route avec eux pour redescendre à Limoges. Si l'Anjou ne vous pèse pas et que vous souhaitez rester : faites (je vous prête même les clefs de mon appartement pour y crécher en mon absence - mais il ne faudra pas foutre le bordel dans mes simples). Si l'Anjou ne vous pèse qu'à moitié, allez à Thouars avec eux et revenez.

        J'espère avoir de vos nouvelles.
        Et pitié dites-moi que vous n'êtes pas déjà retourné à votre grotte !


          Astana


    _________________
    Astana
    ~ Campagne andégave, 30 mai ~
    ✺ Mood : échos jumeaux ✺



    Leonie_metayer a écrit:




    De Léonie Kauffmann Métayer, Capitaine de la Garde Royale,
    A Astana d'Assay-Sorensen, Frangine de Vladimir Kriev,
    Le trentième jour de mai mille quatre cent soixante-treize,



      Salutations,

      Presque une dizaine de jours nous éloigne de notre dernier échange en capitale limousine, et alors que je suis en chemin pour retrouver celle-ci, mes pensées se tournent vers vous qui devez déjà être bien avancée sur votre trajet. J'ose espérer cette fois que les pigeons ne feront pas demi-tour, mais l'Anjou paraît plus civilisé que le Berry alors peut-être les chances seront de mon côté - sauf si vous m'annoncez en retour qu'une chèvre a grignoté le vélin avant que vous ne puissiez le lire, et là, je nous supposerais maudites.

      Je tenais à vous remercier encore pour les médications que vous m'avez remises, elles nous seront d'un grand soutien si la menace qui gronde bêtement au loin se concrétise sur terre. Ce Borg, vous accompagne-t-il finalement, ou l'avez-vous laissé sur place ? Je confesse avoir rarement échangé avec un homme aussi agaçant, la distance qui sépare Limoges d'Angers est assez importante, aussi mon respect pour votre patience n'en sera que plus grand si vous m'indiquez l'avoir à vos côtés.

      Je dépose donc là ma curiosité, persuadée que vous ne vous résumez pas à être la sœur de notre ami commun, et espère par-delà les lieues et près d'une plage - sans armure aucune - que vous vous portez bien.


    Respectueusement vôtre,





    Citation:

    En bord de Loire côté angevin, ce même trentième jour de mai

      Léonie,
      Salutations,



        Votre mot me trouve à nouveau en pleine campagne - ceci deviendrait-il une habitude ? Contrairement aux précédents, il m'est parvenu intact et sans encombres, aucune trace de bec ni de sabot n'étant à déplorer. Dix jours passent vite ou lentement, selon la compagnie qui est nôtre. Aujourd'hui, je peux vous affirmer que de mon côté le temps file vite et sur un horizon clair. Que j'en profite. Je ne sais que trop bien à quel point les nuages peuvent arriver sans que l'on s'y attende. Qu'en est-il de votre côté ? La plage vous aurait-elle fait défaut pour retourner à Limoges aussi vite ? Je vous imagine tenue à un certain flou lié à votre fonction, je ne vous en voudrais pas de ne pas pouvoir noircir des lignes entières à ce sujet.

        Borg ne nous a pas suivi, il aura fini par comprendre qu'il valait mieux décrocher. J'ai noté votre agacement certain en sa présence : il y a des blagues qui sont trop grasses pour être avalées, même avec tout le sel du royaume. Et si vous ajoutez à cela ma propre irritation à son endroit liée à des propos sur Kriev tenus plus tôt... Il valait vraiment mieux qu'il ne fasse pas partie du séjour - l'âge venant, on préfère voyager léger. J'imagine donc que vous le retrouverez sous peu à Limoges. Navrée.

        Mes loyautés sont choisies comme je respire : parfois vite, parfois à contre-sens. Je m'obéis et crois me tromper rarement. Mes allégeances de tête ou de cœur dépassent souvent l'entendement immédiat. À ce titre, je suppose que vous en bénéficiez par ricochet. Vous comptez pour Vladimir, qui compte pour moi - une loyauté que mon ex-mari n'a jamais tout a fait comprise non plus. Ne me pensez pas trop tapée de vous écrire cela. Vous et moi sommes tombées dans la ferraille - certes, la vôtre est bien plus ordonnée que la mienne -, et il arrive que les âmes semblables en certains points se reconnaissent.

        Quant aux soins, je vous remercie pour vos mots. Ce que je vous ai remis n'était rien qu'un peu de savoir empaqueté. J'espère surtout que vous n'aurez pas à en faire usage. Mais si les choses tournent mal, alors oui : qu'ils vous servent. Je n'officie pas en médecine royale ; non par défaut de compétence car j'ai recousu et pansé des chairs plus dignes que certains manteaux de cour, mais parce que les hautes sphères m'ont toujours coupé l'air. Il me faut de la tangente, du vent. Cela dit : si un jour vous en éprouvez le besoin, vous pouvez me sonner. Je réponds aux appels qui me sonnent juste.

        Il me semble que votre curiosité me vise autant que la mienne vous cherche.
        J'attends donc de vos nouvelles.

        Prenez soin,


          Astana


        P.S : si vous deviez être un fleur, ou plante, laquelle seriez-vous ?



      Le reste s'écrirait ici.

    &


    Vladimir_kriev a écrit:

      Frangine,

      Racontes-moi. Ou es-tu ? Que fais-tu ? M'entends-tu ?

      Sadella est-elle toujours avec toi ? Et Lucie ?

      Comment va ton palpitant ? Est-ce que je dois aller tabasser de l'angevin qui aurait eu l'affront de l'esquinter ou est-ce que je dois me réjouir de la distance pour échapper à ton sourire con de femme amoureuse ?

      Racontes. Tout.


      Kriev

      P.S : Achille a (presque) dit son premier "papa". C'est donc ça, l'envie de chialer de joie.



    Citation:

      Brormand,
      « Frangin », en bon français,


        L'Anjou est l'Anjou. Premières aubes et déjà des marques me colorent l'épiderme. N'y vois rien d'immédiatement salace, j'ai notamment pris le pied de Jehan en plein dans la face à cause d'une baston de taverne qui nous voulait pourtant du même côté.

        Sadella et Nev devraient me retrouver demain à Angers ; je crois que Zeinar de son côté regagnera Limoges sous peu - l'air d'ici n'a pas semblé lui convenir. Tu me parles de Lucie mais je la croyais à Genève. Vient-elle ? Ce serait une belle perspective.

        Mon palpitant se porte à merveille. Tu peux donc te réjouir de la distance qui nous sépare - quoique j'espère qu'elle ne nous gardera pas éloignés trop longtemps. Mon sourire, je crois, n'est pas le même que tu m'as connu jadis. Il est autre chose. Ceci n'est ni mieux, ni moins bien : il forge sa propre existence. J'avance sans peur et sereine pour la première fois depuis... long. Mon coeur me sonne juste. Les nuages me paraissent loin. Bien sûr, je sais qu'ils viendront un jour, provoqués par quelqu'un ou quelque chose, mais en attendant je vis pour les horizons clairs qui m'entourent. Je marche et construis dans la lumière.

        Tu dis « tout », mais qu'as-tu précisément en tête ? Veux-tu que je te conte les journées comme les nuits ? Les promesses dites à voix haute comme soufflées au creux du cou ? Celles qui sont dites avec les yeux ? Les fois où je le sais présent même les paupières fermées ? Le décompte des soupirs ? Les encrages ? Le pourquoi, du comment ? Les bêtises horribles et niaises, sûrement ? Les allégeances qui se dessinent ?

        Il me semble que tu me dois des nouvelles grattées également. La première fois qu'Hazel m'a appelée « maman » m'a fendue et reconstruite à la fois. Prépare-toi. Que fais-tu, où es-tu ? Daphné va-t-elle bien ? Je lui avais promis un mot qui viendra bientôt - j'ai ramassé des herbes ce matin et mes pensées sont allées vers elle. N'y vois rien d'étrange. Femmes se savent souvent.

        Raconte. Tout.


          Søster
          (besoin d'une traduction ?)


        P.S : ta lettre m'a cueillie alors que j'écrivais à Léonie. Je lui ai demandé quelle plante ou fleur elle était.

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