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[RP] Du soleil et de l'orage - Partie II

Jhoannes
Citation:
           Sørensen,

J'en ai parlé avec elle.
Elle va bien.
Je lui pose la question mille fois par jour depuis.

Nous voyageons aussi avec un jeune garçon, peut-être a-t-il le double d'âge de notre fille. Je l'ai rencontré alors qu'il venait de se faire faucher entre Blois et Tours. C'est une bonne âme, mais il est un peu gauche. Il doit se rendre en Bourgogne. Son escorte l'a abandonné pour aller sauter des putains, et je n'ai pas eu le cœur à le laisser poursuivre sa route tout seul.

Marrez-vous, ou pas. Si vous devez m'enfoncer — et ce serait légitime, je préfèrerais juste que ce soit en face-à-face.

           J

Post-Scriptum : Je sais. C'est trois fois rien, de ma part. J'y tiens, c'est tout.
Et : même pas peur.

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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Astana
Citation:

    Johannes,


    Hazel va bien en surface. Derrière ses chasses noires se passent d'autres choses.
    Je ne vous ai jamais raconté ça. Mais lorsque je l'emmenais avec moi en campagne pour Lexhor ou Siméon, elle me faisait me déshabiller chaque soir et exigeait de tout regarder ou presque, pour s'assurer qu'aucune nouvelle marque n'était venue se greffer sur mon corps. Je gage qu'elle fera désormais pareil vous concernant. Et soyez averti : elle a l'examen minutieux. La chose finira éventuellement par lui passer. Pas avant un temps, cependant.

    Vous êtes tombé sur Aymon ?
    Que comptez-vous faire de lui lorsque vous aurez atteint Limoges ?

    Je ne souhaite pas vous enfoncer. Mais admettez que l'inquiétude puisse demeurer.
    Si je vous avais annoncé ce que vous m'avez écrit, vous n'en mèneriez pas large.


      A.


    P.S : C'est cadeau.
    Si la broderie vous gêne, il sera facile de la faire retirer.



~& jointe au pli, une paire de mitaines de cuir marron, doublées de laine. Conservées depuis un départ de Limoges, avant une certaine escorte et un épisode de Guyenne. Sur chaque intérieur de poignet est brodé un petit "JA" en fil noir. En guise de double sens évident.

_________________
Jhoannes
  
Citation:
          Sørensen,

Elle sait que je ne suis pas vous — et admire le goût que vous avez pour le fer, qui me manque à moi. Je ne lui pas menti non plus sur la version des faits. Pas de brigands ici, ni d'encadrement de porte, mais un vieux copain qui m'a coincé. Je lui ai fait une saleté à l'époque de mes premiers poils au menton. Il a fini par l'apprendre. Il a déraillé. L'affaire est réglée.

Pas Aymon, mais Faust. Et il faudra bien l'escorter jusqu'en Bourgogne, à un moment donné. À négocier avec les autres, ou vous. Ou s'il le faut j'irai seul. C'est bien là ce qui me poussera à repartir un temps — non, pas pour fuir votre caractère de cochon, mais parce que j'ai engagé ma parole, en un sens, comme vous le faites parfois de votre côté.

J'ai pensé que vous seriez encore plus mal si je me pointais sans vous préparer a minima. J'ai peut-être eu tort.

            J

Post-Scriptum : JA aussi. Pardon d'être aussi con.

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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Astana
Citation:

    J,


      Daignerez-vous me raconter ?

      Faust... c'est fort joli. Est-il roux ? J'en ai connu un rouquin, un jour, il y a fort longtemps. Mais il n'était point gauche et n'avait pas la jeunesse de son côté. Enfin. Si vous l'amenez dans vos bagages, je présume qu'il aura éveillé quelque intérêt chez vous. Et comme je vous fais confiance, malgré tout ce que vous pouvez penser de moi, j'accompagnerai. Ou partirai en éclaireur pour la Bourgogne, si vous ne me souhaitez pas trop à vos côtés. Je sais que vous n'entravez pas grand chose à mes engagements, la plupart du temps. Je tâcherai de vous mettre mes derniers en date par écrit sous peu. Il y en a quelques uns. Peu nombreux, rassurez vous. Et rien qui ne soit sur du long terme. Soyez rassuré à nouveau.

      Je vous remercie d'avoir cherché à me prévenir, mais... je ne peux rien faire.
      Vous connaissez mes penchants à vouloir contrôler beaucoup. Et je m'inquiète de vous. Pour vous.
      Sauf que vous êtes loin. Et que je ne vais plus dormir jusqu'à ce que vous arriviez. Alors j'angoisse.


        A.



      P.S : J'ai une nouvelle robe. Rouge.


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Jhoannes
Citation:
            Sørensen,

Je vous raconterai ça sur Limoges, si vous n'avez pas oublié d'ici jeudi. Il faudra aussi qu'on refasse le point sur ce que vous croyez que je pense de vous, et ce que je pense réellement de vous — clef numéro une — ainsi qu'un bref rappel sur vous, l'éloignement et moi — clef numéro deux. Grosse journée en perspective. Je vous fournirai un trousseau complet s'il le faut.

Je ne crois pas avoir remarqué que Faust soit un rouquin. Vous risquez de lui faire peur au début, ne vous formalisez pas. Montrez-lui votre pipe ornée, ces objets semblent le fasciner. Cependant essayez de fumer loin de son museau, je crois qu'il supporte mal les effets du chanvre. Et tant que j'y pense : est-ce qu'on a du jus de pomme au Blaireau ?

Ce qui suit va être difficile à lire, alors accrochez-vous.

Vous ne pourriez rien faire, même si vous étiez là.
Vous ne pourrez rien faire, lorsque je serai là.


Rien à recoudre. Rien à brûler. Rien à remettre en place. Rien à enduire. Rien à bander. Juste à laisser faire le temps.

Je suis de plus en plus près.
Et je vous serrerai dans mes bras, au risque de me faire envoyer en balade.

            J

Post-Scriptum : J'ai besoin de détails sur le système de fermeture. C'est pour un projet.

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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Astana
Citation:

    J,


      Pas d'oubli. Faites deux trousseaux. Un pour ma forteresse, l'autre pour ma poche.
      Ainsi l'un sera toujours avec moi. Car vos clefs ouvrent des serrures trop difficiles à crocheter.

      Pipe ornée et jus de pomme - que nous n'avons pas mais que je me procurerai d'ici jeudi. Soit. Autre chose ?
      Est-ce une petite chose chétive que vous ramenez dans vos bagages ? N'a-t-il jamais croisé de danoise avant moi, pour que vous prédisiez que je lui fasse peur ?

      Et vous vous trompez. Je pourrais faire.
      Par exemple, vous embrasser.

      Ici. Et puis là. Oh, à cet endroit.
      Et pour finir : encore là.



        A.


      P.S : deux pans ingénieux se croisent au devant et joints par une attache de rien du tout, se coincent sous une ceinture.


_________________
Jhoannes
Citation:
Bientôt sur Limoges, le 3 février 1469.

            Sørensen,

Alors que je prends ma plume, je retourne ma chemise. Je vais vous raconter l'histoire avant Limoges, pour éviter que des hypothèses ne se montent elles-mêmes en neige dans votre esprit et que vous vous attendiez à un récit spectaculaire. Ce qui s'est passé est banal, et vraiment pas glorieux.

Quelques temps avant que le dernier de mes parents veuille bien quitter ce monde — pour aller sur la Montagne, la Lune, le Tout Noir, cochez l'option qui vous convient le mieux — et que je ne me décide à traîner mes savates hors de la capitale, j'avais deux occupations majeures : boire et jouer. Vous savez que les cercles de ramponneau se croisent, se défont et se recoupent régulièrement, on finit par reconnaître les têtes. Cette nuit-là, autour de la table, il y avait un forgeron venu du nord, Bernard (le Renard'eau), Paulin (la Nouille, parce que son cul en était bordé) et moi-même (Sourire d'avril). Et puis, évidemment, il y avait les curieuses et les curieux autour, des plus jeunes, des plus vieux et des filles, et même la petite fiancée de Paulin, Victoire, qui était venue l'encourager. Dame Providence avait couronné Paulin pour l'occasion. Il a enchaîné les bonnes mains, ma cave s'est effondrée, j'ai recavé — erreur de débutant — j'ai reperdu, on a joué jusque tard, il nous a patiemment plumés, personne dépassait plus la rivière quand il misait mais j'ai quand même tenté mon dernier coup, sur une paire de valets, sauf que cet enfoiré a abattu une quinte, et c'était fini. J'étais saoul, fauché et je l'avais mauvaise, de le voir faire le coq triomphant. Une chose en amenant une autre, j'ai fini par me coucher une dernière fois et pour de bon, mais avec Victoire, dans le dos à Paulin. Parce que ça en faisait au moins une pour moi, de victoire — oui, c'est moche, vous étiez prévenue. Elle m'avait lancé pas mal de sourires dans la soirée, et si certaines serrures semblent impossibles à crocheter, elle c'était une fille assez libre, du genre qu'on ouvre avec un passe-partout — en tout cas à l'époque.

J'avais enterré l'aventure dans le cimetière de mes souvenirs jusqu'à ce que Paulin me retombe sur le coin du museau il y a quelques jours. J'ignore comment ça s'est su, cette affaire, mais visiblement la rumeur a fait son chemin jusqu'à lui. Il était pas content et il ne m'a pas laissé le choix d'en découdre. Voilà, Sørensen.

Bien entendu j'ai épargné les détails à Hazel.

Faust n'a pas encore croisé grand monde dans sa vie, si mon impression est juste. La première fois qu'il m'a aperçu il s'est mis en tête que j'étais un brigand prêt à le tuer pour une dizaine d'écus. Oui, moi. C'est dire. Comme il ne boit pas d'alcool, voilà plusieurs jours que je lui sers de la flotte, et c'est un peu triste. Je pense que vous vous prendrez d'affection pour lui assez vite.

Si vous voulez me frapper, même en pensée, évitez le visage, merci.
Beaucoup de choses au conditionnel,

            J

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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Astana
Citation:

    J,


      Hum.


      A demain et prenez soin.


        A.


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Jhoannes
Citation:
                                                                                                     







Au milieu d'un carré de papier, une petite fleur blanche cueillie sur un arbuste hivernal, du genre qu'on en croise au détour des chemins. En somme, une fleur des champs, une fleur sauvage.
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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Jhoannes
Onze jours de voyage et une nuit de retrouvailles plus tard.

Citation:
Limoges, le 6 février 1469.

            Sørensen,
            Mon amour,


Laissez-moi reprendre quelques forces et je viendrai vous rejoindre dans l'après-midi, quand le soleil frappe, poser mon front à votre épaule, ou votre hanche, votre ventre, votre nuque, et m'endormir contre vous, ou jouir de l'éveil auprès de vous, ou sur, ou sous ; j'ai encore faim de votre peau et de me perdre en vous, et d'y retrouver la part de moi que vous seule savez faire naître, et de me sentir lié à vous toute entière — vous, somptueuse, et vos gémissements qui sont du miel, vos lèvres du velours, vos seins, parfaits, que je voudrais manger, et de sentir vos cuisses contre mes joues, et d'y goûter *texte raturé*

À tout à l'heure,

            J

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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
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