Adelinda
Autun
La journée n'est pas encore terminée, mais le temps neigeux apporte l'obscurité d'une fin de soirée. De légers flocons commencent à tomber sur Autun, pour petit à petit grossir et venir former un tapis blanc sur les routes pavées du village Bourguignon.
Nuit, la jument à la robe noire, avance difficilement, suivant les ordres de sa cavalière qui ne sait pas vraiment où la mener. Trouver l'auberge du premier coup est impossible pour la voleuse, qui enrage de ne pas tomber sur des villages qui possèdent au moins trois auberges! Pourquoi faut-il à chaque fois que le bâtiment soit quasiment introuvable, caché bien au fond du village, là où les gens sont pratiquement sûrs que les voyageurs n'iraient pas le trouver! Le bel accueil!
Adye jette un petit coup d'il à sa compagne de voyage, et repose le regard sur la route qui leur fait face. Bon, plus le choix, va falloir demander le chemin...
La jeune fille arrête sa monture et pousse un soupir faisant naître un petit volute blanc qui s'échappe d'entre ses lèvres, et cherche du regard quelqu'un susceptible de les aider. Mais ya pas grand monde de sorti. Doivent sûrement être dans une taverne ou déjà rentré chez eux.
Ah non! Voilà un mioche qui sort d'une maison pour se mettre à courir. Adye le suit du regard, et remet sa jument au pas, s'approchant du jeune garçon qui s'est arrêté devant une échoppe de boulangerie. La douce odeur qui s'échappe du bâtiment réveille la faim de la voleuse, qui se rend compte que le dernier repas pris remonte à bien des heures. Avoir quelque chose à se coincer sous la dent ne serait pas de refus.
La jeune fille descend de sa monture après avoir demandé à Abbigaelle de l'attendre, et se dirige vers le gamin, qui lui fait à présent face.
Dis moi gamin, fait-elle une fois arrivée à sa hauteur, v'zavez une auberge dans c'bled?
Le mioche la regarde un air soupçonneux sur le visage, et après avoir reniflé bruyamment et s'être essuyé le nez avec sa manche lui rétorque:
Possib', mais un écu saurait sûrement m'délier la langue.
Adye esquisse un sourire. Ce p'tit gars ne perd pas le nord. Elle fouille dans sa besace et sort sa bourse pour en retirer un écu qu'elle montre au gamin, pour lever l'avant bras au moment où il veut s'en emparer.
T'l'auras quand t'auras parlé. Alors? J't'écoute?
Le gosse regarde avec envie le bel écu qui miroite sous le soleil couchant d'Autun, et se décide enfin à donner une direction à la jeune voleuse. Aller tout au sud, traverser la grande place du village et continuer tout droit jusqu'à voir la fameuse auberge. Pouvaient pas la mettre près de l'entrée du village nan?! La jeune fille tient parole et donne l'écu au gamin, qui s'enfuit en courant après avoir récupéré son bien. Puis elle entre dans l'échoppe pour en ressortir quelques minutes après, une grosse miche de pain brioché dans les mains.
Une fois retournée auprès de sa compagne de voyage, elle monte sur sa jument et coupe un morceau du pain qu'elle donne à Abbi. Un petit regard est jeté au chien qui l'observe en haletant, et elle détache un autre bout qu'elle porte à sa bouche, pour ensuite mettre le restant de pain dans sa besace. Après tout si le clebs veut avoir sa part, sa maîtresse en a suffisamment pour deux.
Elle donne un coup de talon sur le flanc de sa jument et la voilà qui reprend la route, suivant les indications du mioche.
Un peu plus loin, un peu plus tard
Le mioche n'a pas menti! Les voilà enfin devant un bâtiment portant une enseigne indiquant "auberge"! Pas trop tôt! Adye met pied à terre, et attache la bride de sa jument à un arbre avant de pénétrer dans la bâtisse. Abbi la suit de près, et se retourne pour parler à son chien l'empêchant d'entrer. La voleuse lève les yeux en l'air en la voyant faire, et ne peut s'empêcher d'émettre un petit commentaire.
C'est un chien, comment veux-tu qu'il t'comprenne...
Adye sait qu'elle devrait arrêter de raisonner à propos de cette femme étrange qui considère son chien comme un être humain. Elle hausse alors les épaules et entre dans l'auberge, sans faire attention à savoir si Abbi la suit ou non.
L'intérieur est bien plus agréable que l'extérieur. Au moins on s'y gèle pas les miches. Sur le côté un feu de cheminée crépite joyeusement, apportant à la grand-salle une chaleur réconfortante. La salle est propre, des tables sont entreposées de façon à ce que les clients n'entendent pas les conversations des voisins, et tout au fond un grand escalier en bois mène à l'étage du dessus. Sur la gauche, le comptoir derrière lequel l'aubergiste est occupé à essuyer ses verres prend quasiment toute la longueur du mur. Adye s'en approche, faisant ainsi lever la tête de l'homme qui l'accueille avec un sourire poli.
B'jour, fait la jeune fille en se retournant après avoir entendu la porte s'ouvrir, et aperçoit la silhouette d'Abbigaelle. Nous aimerions deux chambre s'il vous plaît.
L'aubergiste acquiesce de la tête et prend leur nom avant de leurs attribuer à chacune une chambre, dans laquelle elles se retrouvent quelques minutes plus tard.
La jeune fille dépose sa besace et ressort, pour se retrouver de nouveau dans la salle principale, où Abbi est installée à une table, semblant attendre la voleuse.
Bon, l'auberge est trouvée, elles sont installées, plus qu'à faire le tour des tavernes du bled pour essayer de retrouver Armand.
Elles se dirigent donc vers la porte quand elles s'arrêtent brusquement, le clebs venant d'arriver pour finalement se cacher dans les jupes de sa maîtresse, suivi d'un homme qui semble furieux.
L'est à vous le chien? Il m'a volé!
Adye hausse les sourcils, surprise, et pose son regard bleu sur le cabot qui garde toujours la miche de pain entre ses crocs. Un petit sourire voit le jour sur ses lèvres, et la jeune fille hausse les épaules pour ensuite avancer vers la sortie.
J'le connais pas moi, c'pas mon chien.
Elle gagne la porte et sort au-dehors. Bon, maintenant trouver une taverne. Elle commence à marcher dans la neige, ayant tout de même une petite pensée pour la pauvre jeune femme qu'elle a laissé face à l'homme...
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La journée n'est pas encore terminée, mais le temps neigeux apporte l'obscurité d'une fin de soirée. De légers flocons commencent à tomber sur Autun, pour petit à petit grossir et venir former un tapis blanc sur les routes pavées du village Bourguignon.
Nuit, la jument à la robe noire, avance difficilement, suivant les ordres de sa cavalière qui ne sait pas vraiment où la mener. Trouver l'auberge du premier coup est impossible pour la voleuse, qui enrage de ne pas tomber sur des villages qui possèdent au moins trois auberges! Pourquoi faut-il à chaque fois que le bâtiment soit quasiment introuvable, caché bien au fond du village, là où les gens sont pratiquement sûrs que les voyageurs n'iraient pas le trouver! Le bel accueil!
Adye jette un petit coup d'il à sa compagne de voyage, et repose le regard sur la route qui leur fait face. Bon, plus le choix, va falloir demander le chemin...
La jeune fille arrête sa monture et pousse un soupir faisant naître un petit volute blanc qui s'échappe d'entre ses lèvres, et cherche du regard quelqu'un susceptible de les aider. Mais ya pas grand monde de sorti. Doivent sûrement être dans une taverne ou déjà rentré chez eux.
Ah non! Voilà un mioche qui sort d'une maison pour se mettre à courir. Adye le suit du regard, et remet sa jument au pas, s'approchant du jeune garçon qui s'est arrêté devant une échoppe de boulangerie. La douce odeur qui s'échappe du bâtiment réveille la faim de la voleuse, qui se rend compte que le dernier repas pris remonte à bien des heures. Avoir quelque chose à se coincer sous la dent ne serait pas de refus.
La jeune fille descend de sa monture après avoir demandé à Abbigaelle de l'attendre, et se dirige vers le gamin, qui lui fait à présent face.
Dis moi gamin, fait-elle une fois arrivée à sa hauteur, v'zavez une auberge dans c'bled?
Le mioche la regarde un air soupçonneux sur le visage, et après avoir reniflé bruyamment et s'être essuyé le nez avec sa manche lui rétorque:
Possib', mais un écu saurait sûrement m'délier la langue.
Adye esquisse un sourire. Ce p'tit gars ne perd pas le nord. Elle fouille dans sa besace et sort sa bourse pour en retirer un écu qu'elle montre au gamin, pour lever l'avant bras au moment où il veut s'en emparer.
T'l'auras quand t'auras parlé. Alors? J't'écoute?
Le gosse regarde avec envie le bel écu qui miroite sous le soleil couchant d'Autun, et se décide enfin à donner une direction à la jeune voleuse. Aller tout au sud, traverser la grande place du village et continuer tout droit jusqu'à voir la fameuse auberge. Pouvaient pas la mettre près de l'entrée du village nan?! La jeune fille tient parole et donne l'écu au gamin, qui s'enfuit en courant après avoir récupéré son bien. Puis elle entre dans l'échoppe pour en ressortir quelques minutes après, une grosse miche de pain brioché dans les mains.
Une fois retournée auprès de sa compagne de voyage, elle monte sur sa jument et coupe un morceau du pain qu'elle donne à Abbi. Un petit regard est jeté au chien qui l'observe en haletant, et elle détache un autre bout qu'elle porte à sa bouche, pour ensuite mettre le restant de pain dans sa besace. Après tout si le clebs veut avoir sa part, sa maîtresse en a suffisamment pour deux.
Elle donne un coup de talon sur le flanc de sa jument et la voilà qui reprend la route, suivant les indications du mioche.
Un peu plus loin, un peu plus tard
Le mioche n'a pas menti! Les voilà enfin devant un bâtiment portant une enseigne indiquant "auberge"! Pas trop tôt! Adye met pied à terre, et attache la bride de sa jument à un arbre avant de pénétrer dans la bâtisse. Abbi la suit de près, et se retourne pour parler à son chien l'empêchant d'entrer. La voleuse lève les yeux en l'air en la voyant faire, et ne peut s'empêcher d'émettre un petit commentaire.
C'est un chien, comment veux-tu qu'il t'comprenne...
Adye sait qu'elle devrait arrêter de raisonner à propos de cette femme étrange qui considère son chien comme un être humain. Elle hausse alors les épaules et entre dans l'auberge, sans faire attention à savoir si Abbi la suit ou non.
L'intérieur est bien plus agréable que l'extérieur. Au moins on s'y gèle pas les miches. Sur le côté un feu de cheminée crépite joyeusement, apportant à la grand-salle une chaleur réconfortante. La salle est propre, des tables sont entreposées de façon à ce que les clients n'entendent pas les conversations des voisins, et tout au fond un grand escalier en bois mène à l'étage du dessus. Sur la gauche, le comptoir derrière lequel l'aubergiste est occupé à essuyer ses verres prend quasiment toute la longueur du mur. Adye s'en approche, faisant ainsi lever la tête de l'homme qui l'accueille avec un sourire poli.
B'jour, fait la jeune fille en se retournant après avoir entendu la porte s'ouvrir, et aperçoit la silhouette d'Abbigaelle. Nous aimerions deux chambre s'il vous plaît.
L'aubergiste acquiesce de la tête et prend leur nom avant de leurs attribuer à chacune une chambre, dans laquelle elles se retrouvent quelques minutes plus tard.
La jeune fille dépose sa besace et ressort, pour se retrouver de nouveau dans la salle principale, où Abbi est installée à une table, semblant attendre la voleuse.
Bon, l'auberge est trouvée, elles sont installées, plus qu'à faire le tour des tavernes du bled pour essayer de retrouver Armand.
Elles se dirigent donc vers la porte quand elles s'arrêtent brusquement, le clebs venant d'arriver pour finalement se cacher dans les jupes de sa maîtresse, suivi d'un homme qui semble furieux.
L'est à vous le chien? Il m'a volé!
Adye hausse les sourcils, surprise, et pose son regard bleu sur le cabot qui garde toujours la miche de pain entre ses crocs. Un petit sourire voit le jour sur ses lèvres, et la jeune fille hausse les épaules pour ensuite avancer vers la sortie.
J'le connais pas moi, c'pas mon chien.
Elle gagne la porte et sort au-dehors. Bon, maintenant trouver une taverne. Elle commence à marcher dans la neige, ayant tout de même une petite pensée pour la pauvre jeune femme qu'elle a laissé face à l'homme...
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