Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Les bêtises d'Alfred : Berry Match

Alfred555
Mars 1458


Citation:


N°7326, mars 1458

TURENNE, OU LA SORTIE DE L’HÔTE PERPÉTUEL
DE L’ABBAYE DE NOIRLAC




SOMMAIRE

  • Editiorial
  • Turenne, toute la perfection réunie en un seul homme.
  • Turenne, le pourquoi de la retraite.
  • Turenne et Ysandre : L’absence et la patience.
  • Enquête à Noirlac : Toute la vérité sur les contacts secrets du couple pendant la retraite du marquis.
  • Turenne, ou comment payer deux fois et demie ses impôts en indemnités de retard.





ÉDITORIAL


L’abbaye de Noirlac


Souvenez-vous !

[…] C’était il y a très, très, très longtemps. En ce temps-là il y avait l’abbaye de Noirlac. D’un côté de l’abbaye de Noirlac il y avait les Gibis qui passaient tranquillement leur temps à peindre la campagne et à chanter. De l’autre côté de l’abbaye de Noirlac il y avait les Shadoks qui passaient leur temps à guerroyer contre les arbres et les petits cailloux. Et tout le monde, apparemment, était content.
Au début de notre histoire, nous vous l’avions promis, les Shadoks et les Gibis devaient arriver à l’abbaye de Noirlac. Et bien, les y voilà !
Et notre histoire pourrait s’arrêter là. Comme dans les belles histoires, on finirait en disant qu’ils furent heureux et qu’ils vécurent longtemps, que tout allait pour le mieux dans la meilleure des abbayes possibles, mais ça serait vraiment trop abuser de votre crédulité. Car, pour ne rien vous cacher, c’est juste au moment où notre histoire allait s’arrêter, que les vrais embêtements pour les uns comme pour les autres allaient commencer.
Figurez-vous qu’un jour, les vaillants Shadoks s’apprêtaient comme d’habitude à livrer bataille à un ennemi très supérieur en nombre et ils sonnaient du cor pour l’effrayer. Et puis, tout à coup… ce fut la bête ! La terrible bête qui, en ce temps-là, était retraitée à l’abbaye de Noirlac, et les Shadoks, ces marauds là, l’avaient réveillée.
Elle répondait, la bête, au joli nom de Turenne, ou à n’importe quel autre nom d’ailleurs mais, en général, il valait mieux ne pas l’appeler.
Quand on vous disait que les vrais embêtements allaient commencer, vous vous rendez bien compte que ce n’était pas uniquement une façon de parler. Alors, notre histoire finira plutôt comme ceci :
C’était il y a très, très, très longtemps. En ce temps-là il y avait l’abbaye de Noirlac. D’un côté de l’abbaye de Noirlac il y avait les Gibis. De l’autre côté de l’abbaye de Noirlac il y avait les Shadoks. Entre les deux il y avait Turenne, la bête qui les embêtait.
Les Shadoks et Gibis virent bien au bout d’un certain temps qu’ils ne pourraient pas vivre longtemps dans une abbaye avec un Turenne comme ça, alors ils décidèrent, les uns et les autres, d’aller ailleurs sur Terre, où il n’y avait pas de Turenne du tout. […]

Et c’est là que les Saint-Aignanais s’en atteignanirent : Turenne et Ysandre, ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.



TURENNE, TOUTE LA PERFECTION RÉUNIE EN UN SEUL HOMME.

Turenne de la Tour Saint Arnault, Marquis d’Aubigny, Baron d’Asp ; dit le Sybarite, dit le charmeur de ces belles ; dit le protecteur de la veuve et de l’orphelin ; ancien juge en Cour d’Appel du Royaume de France ; ancien conseiller ducal et ancien magistrat en Orléanais ; ancien conseiller ducal et ancien magistrat en Languedoc ; ancien conseiller ducal, ancien chancelier, ancien conseil au commerce, ancien connétable, ancien juge et ancien porte parole en Berry, ancien ambassadeur en Artois, ancien ambassadeur en Bourbonnais-Auvergne, ancien ambassadeur en Bourgogne, ancien ambassadeur en Champagne, ancien ambassadeur en Franche-Comté, ancien ambassadeur en Savoie auprès du Berry ; ancien conseiller municipal de Saint-Aignan, ancien tavernier municipal de Saint-Aignan ; gagnant du concours Mister Saint-Aignan ; Cofondateur , ancien Sénéchal, ancien Commandeur, ancien Chevalier de Justice, ancien membre du Haut Conseil, ancien ambassadeur auprès des Guildes et Ordres du Royaume de France, ancien Grand Maître de secours en temps de complots et cabales de l'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem ; Chevalier dans la lance royale durant la seconde bataille d’Azincourt ; se rêvant souvent haranguant les foules et sauvant le royaume ; […]et bien sûr, fiancé de la bien connue de nos lecteur Ysandre de Mistra, Duchesse de Chantôme, est né en des temps immémoriaux, à peu près au moment où Aristote décida de créer les hommes. Personne à part lui n’est d’ailleurs là pour s’en souvenir.

Turenne est un homme hors du commun :

Turenne ne se réveille pas quand le soleil se lève. C’est le soleil qui se lève lorsque Turenne a assez dormi.

Turenne ne peut être taché par la boue. C’est la boue qui s’écarte devant Turenne, de peur de le tâcher.

Le hasard fait bien les choses. Turenne fait bien le hasard.



Turenne, défenseur de la veuve et de l’orphelin. Mais surtout des orphelines…


Turenne n’est pas tombé amoureux, car Turenne ne tombe pas. C’est l’amour qui vient le chercher, et qui est venu en la personne d’Ysandre de Mistra, qui elle, lui est tombée dans les bras.

Turenne est Roy à la place du Roy. Simplement il ne le lui a pas dit pour ne pas lui faire de peine.

Il n’y a qu’une seule merveille au monde : Ysandre. Les autres étaient jugées indignes de ce qualificatif, aux yeux de Turenne.

Le Domaine Royal n’est pas neutre. Il attend juste de savoir de quel côté Turenne se situe.

Turenne a entrepris une réforme des lois :
Article 1 : Turenne a toujours raison.
Article 2 : Quand Turenne a tort, se reporter à l’article 1.

Quand Turenne urine face au vent, le vent change de direction.

Si Turenne dort avec une chandelle allumée, ce n'est pas parce qu'il a peur du noir mais parce que le noir a peur de lui.

Si Turenne est en retard, le temps a intérêt à ralentir.

Turenne est irrésistible. Ne demandez pas pourquoi, il l’est, c’est tout.

Si le nez d’Ysandre avait été différent, la face du Berry en eût été changée. Si le nez de Turenne avait été différent, la face du monde en eût été changée.



Turenne recevant l’illumination. On ne sait pas laquelle, mais il l’a reçue.


Turenne ne ment pas, c'est la vérité qui se trompe.

Un jour, Turenne a dit : « Va voir à Noirlac si j’y suis »… Et il y était.



TURENNE : LE POURQUOI DE LA RETRAITE

Turenne a brusquement choisi de partir en retraite, coupant toute vie avec le monde qu’il connaissait, et qui le connaissait. Sur le moment, personne n’a compris. Mais nous avons fait notre petite enquête :

Si Turenne est parti en retraite, c’est pour faire fortune, bien évidemment. Mais très certainement aussi pour trouver un havre de paix, et aspirer à la tranquillité, loin du brouhaha de la ville, de la politique et de ses domaines : rechercher le silence.
Plusieurs indices :

On n’achète pas Aristote, on peut seulement le louer. Par contre, Aristote rachète les péchés. Et des péchés, Turenne en aurait eu à revendre.

La parole est d’argent, mais le silence est d’or.

Le silence, c’est un peu comme une retraite, on vous condamne au silence, on vous réduit au silence, on vous met au silence, et bizarrement parfois on s’y enferme soi-même. Dans ces moments là, comme le silence est d’or, la retraite est dorée.


Aux abords des salles de prières, on plante des panneaux « salle de prière, silence » , sans doute parce que les grandes prières doivent rester muettes.

Le silence est un puit profond et quand la vérité en sort, elle fait grand bruit.

Certains ecclésiastiques feraient bien par moment d’observer un silence religieux.

Le bruit, c’est l’arrêt des anges. Au silence, les anges passent.

Si le bruit court, le silence a du mal, lui. Il pèse.

Nous rêvons tous d’un Roy diplômé de Silence-Po.

Heureusement au bord des océans de bruit, il y a encore quelques plages de silence.

La calomnie est un faux bruit, un bruit auquel on aurait mis un silencieux. À l’origine de la calomnie, une langue de vipère déguisée en langue de carpe.

Le silence, on s’y laisse aller, insouciant ça lance et ça lasse, il y a des silences licencieux et aussi salaces, des silences si lisses qu’on se laisse enlacer. Hélas on s’y enlise, ça saoule les sens, ça salit, ça esseule, c’est selon, c’est une sangsue ou un linceul.

En général, il faut toujours trouver une chute à un article. Ici, pour un article sur le silence, elle est toute trouvée : Chut.




TURENNE ET YSANDRE : L’ABSENCE ET LA PATIENCE

Nous vous le donnons en mille : Quelle est la question qu’a posé Ysandre à Turenne, lors de sa sortie de méditation profonde à l’abbaye de Noirlac ?
Réponse : Pourquoi t’es-tu tu, Tutu ?

Ysandre aurait dit, pendant la longue retraite de son promis : « Je n’ai rien contre le temps, mais par moments, j’ai de grandes envies de le tuer ».

Quant à Turenne, il n’a pas l’air pressé. Il est finalement sorti de retraite, mais ne le brusquons surtout pas. Il aurait déclaré :

« L’inconvénient avec le mot « union », c’est que quand vous le mettez au pluriel, cela fait désunion. »

« À 20 ans, on est plus amoureux qu’autre chose. À mon âge, on est plus autre chose qu’amoureux. »

« À mon âge, on n’est plus jeune, mais on peut encore être irrésistible. »

« Avant, je lui disais : Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire, j’ai vu tous les soleils venir s’y mirer, s’y jeter à mourir tous les désespérés, tes yeux sont si profonds, que j’en perds la mémoire. Maintenant, je lui crie : T’es où ?! »



Turenne en visite à Chantôme


Un mariage en prévision ? Un tel évènement risque de faire le tour des gazettes du Berry et même de France. Ysandre de Mistra semble n’attendre que cet heureux moment, alors que Turenne profite de sa vie de noble encore célibataire et fait traîner la bagatelle en longueur. Allons donc, messire Turenne, faites donc un effort. Aujourd’hui, vous dites à votre belle :
« Duchesse, vos beaux yeux me font mourir d’amour. »
Une fois mariés, vous aurez le privilège de lui susurrer à l’oreille :
« Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. »
Ce qui est, soit dit en passant, beaucoup plus classe. Vous pourrez même le dire de la façon qu’il vous plaira le plus :
« Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. »
« Vos beaux yeux, Marquise, me font mourir d’amour. »
« Mourir d’amour, Marquise, me font vos beaux yeux. »
« D’amour mourir, Marquise, vos yeux beaux me font. »
« Vos mourir beaux Marquise font, me amour d’yeux. »
À moins que vous ne grommeliez quelque chose d’incompréhensible…

Mais à par cela, madame la Marquise, tout va très bien…



ENQUÊTE À NOIRLAC

Notre correspondant sur place, incognito, tonsuré et en robe de bure parmi les moines cisterciens, a découvert un ingénieux stratagème qu’ont mis en place les deux tourtereaux afin de pouvoir discrètement communiquer entre eux, et occasionnellement se voir.
Il a été constaté, au cours de la retraite de Turenne, que celui-ci consultait assidûment le seul exemplaire existant du recueil de prières Les Très Riches Heures du Duc de Berry. D’un tel titre, on eut pu croire un tas de choses, mais après investigation minutieuse, il s’avère que la vérité est bien particulière.

Turenne souhaitait être coupé de tout ce qui le rattachait du monde : les personnes, le bruit, les livres… Mais il aurait déclaré :
« Je souhaite qu’on me délivre des livres. Sauf d’un ! »
Ce livre en question était le recueil de prières Les Très Riches Heures du Duc de Berry, exposé dans la bibliothèque de l’abbaye de Noirlac. Pourquoi un tel ouvrage, me demanderez-vous ? Est-ce pour que Turenne y trouve la meilleure façon d’y découvrir la solution à la fortune spirituelle ? Où celle de devenir Duc de Berry ? D’autant plus que Turenne aurait dit, pendant sa retraite à Noirlac : « Un livre, c’est un peu comme un homme politique : il n’est rien sans l’électeur. »
Et quel lecteur ! Il s’est avéré que, si Turenne était grand lecteur de cet ouvrage, une autre personnalité bien connue de nos inconditionnels assoiffés de potins empruntait régulièrement le livre. Cette personne n’était autre que Ysandre de Mistra, Duchesse de Chantôme, qui profitait de ses régulières visites à Noirlac sujettes à son jeûne et sa confesse pour s’accaparer le livre et en dévorer les pages. Cela a quelque peu intrigué notre faux moine qui s’est penché sur l’œuvre en question.
Il a dû s’y reprendre à plusieurs fois avant d’enfin tomber, ô l’indiscret, sur un document… compromettant, que nous ne publierons pas ici, bien que cela eut pu faire les choux gras de notre édition et de nos concurrents. Le livre Les Très Riches Heures du Duc de Berry leur servait de boîte à missives, d’amour ou autre. De petits mots subrepticement glissés entre des pages convenues à l’avance leur permettait de communiquer, à l’insu de tous. Cela était certainement une activité imaginée par notre ingénieux Turenne pour faire patienter Ysandre, tout en lui faisant la cour.




Avril : Scène de fiançailles ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~Mai : Fête de l’amour.


Il est par ailleurs amusant de vous faire part des pages de l’ouvrage entre lesquels étaient déposés les mots doux. Les Très Riches Heures du Duc de Berry se décompose en douze chapitre, un par mois de l’année. Ainsi, le mois de janvier s’ouvre par une gravure représentant les étrennes, où le Duc de Berry reçoit les présents des gens le remerciant de sa protection. Le mois de novembre est représenté par une scène de glandée (le chapitre préféré de Turenne, soit dit en passant), où un paysan fait tomber les glands des chênes pour que ses cochons s’en repaissent. Mais les chapitre qui nous intéressent ici sont ceux d’avril et de mai. Le moi d’avril est représenté par une scène de fiançailles, et celui de mai est le mois de l’Amour. C’est précisément entre les pages de ces deux chapitres qu’étaient glissés les petits mots de nos deux amoureux énamourés. Nous vous laissons le loisir d’apprécier…





Turenne et Ysandre en pleine dévotion, à l’abbaye de Noirlac.




TURENNE, OU COMMENT PAYER DEUX FOIS ET DEMI SES IMPÔT EN INDEMNITÉS DE RETARD

Par une indiscrétion, notre enquêteur sur place a pu avoir accès au reçu de paiement des impôts de Turenne. Celui-ci, retraité et ne payant pas ses impôts, même sur le pouce, a été mis comme il se doit, à l’index par le maire de sa ville lors de sa sortie de l’abbaye de Noirlac.



Un bien mauvais calcul. Voulant trouver fortune à Noirlac, par le rachat de ses péchés, il a omis de vendre ses champs et échoppe, soumis à l’impôts foncier.

Lorsque nous avons questionné le maire de Saint-Aignan à ce sujet, celui-ci nous a simplement répondu :
« Je ne sais pas pourquoi, mais un percepteur est toujours mal perçu. »

Quant à Turenne, il aurait déclaré ceci :
« Avant, l’argent coulait à flots. Maintenant, j’éponge mes dettes. »

« Je trouve le maire de Saint-Aignan bien mal rémunéré. Très certainement parce qu’il est impayable. »

Remarquons qu’il aurait dû payer d’autres indemnités. L’harpagon aurait en effet pu verser, entre autres, des compensations de dommages moraux pour abandon de fiancée.
Navré Duchesse, le maire de Saint-Aignan a ponctionné votre dot. À croire que l’impertinent maire cherche à vous priver de votre mariage. Peut-être va-t-il encore falloir attendre…

Turenne, surpris quelque temps plus tard monologuant, après s’être fait vertement tancer par la Duchesse de Chantôme au sujet de la dot disparue dans le paiement des impôts :
« Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé ma dot. Qui peut-ce être ? Qu'est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N'est-il point là ? N'est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin. (Il se prend lui-même le bras.) Ah ! c'est moi. Mon esprit est troublé, et j'ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! ma pauvre dot, ma pauvre dot, ma chère amie ! on m'a privé de toi ; et puisque tu m'es enlevée, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n'ai plus que faire au monde : sans toi, il m'est impossible de vivre. C'en est fait, je n'en puis plus ; je me meurs, je suis mort, je suis enterré. N'y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant ma chère dot, ou en m'apprenant qui l'a pris ? Euh ? que dites-vous ? Le maire de Saint-Aignan ?! Maraud ! Voleur ! Vendu ! […] »

[i]La suite a été censurée à la demande de la mairie de Saint-Aignan.|/i]


Petites annonces

Vroqu recherche parrain pour baptême. Ducs à poulpes s’abstenir.

Turenne recherche la sortie de l’abbaye de Noirlac. Merci de la lui indiquer.

Mairie de Saint-Aignan recherche maire compétent.

Turenne recherche dot perdue. Merci au maire de Saint-Aignan de la lui rendre.

Duché du Berry recherche liquidités. Somme le maire de Saint-Aignan de lui verser la dot, morte ou vive.

(Pour faire passer une annonce, veuillez envoyer un pigeon à Berry Match, avec 3 écus. Le texte ne doit pas faire plus de 100 caractères).


©1457 BERRY MATCH Tous droits réservés.


Librement inspiré, et assaisonné à la sauce RR de, entre autres :

  • Les Shadoks, épisode 52,
  • Chroniques de Vincent ROCA,
  • Le Bourgeois Gentilhomme, Molière,
  • L’Avare, Molière,
  • Candide, Voltaire,
  • Caricatures Alaindelonesques,
  • Les Très Riches Heures du Duc de Berry,
  • Gene Kelly, photos tirées du film Les trois mousquetaires.

_________________

Bouffon ducal de Touraine
Alfred555
Citation:

Le seul Berrichon avec la vue sur l'extérieur



VITTORINA GLORIA ALZO & ASTORIA D'ARPAON

DÉBUT OU FIN D'UNE INIMITIÉ ?






    Sommaire

      Astoria d'Arpaon & Vittorina Gloria Alzo : Meilleures ennemies ou pires amies ?
      Enquête spéciale exclusive : Les dessous de la COLM
      L'actu de la Pie Paule
      C'est tendance !


    Astoria d'Arpaon & Vittorina Gloria Alzo : Meilleures ennemies ou pire amies ?

      Nul à Limoges n'ignore les animosités, plus ou moins fortes selon les moments, entre Astoria d'Arpaon et Vittorina Gloria Alzo. Après enquête, ce conflit aurait pris ses sources dès leur première rencontre en Orléans, il y a de nombreux mois, où Vittorina aurait profité des soldes sur les services proposés par une cartomancienne, pour se faire lire les cartes. La voyante se trouvait justement être Astoria. La légende voudrait que cette dernière, au rebours des habitudes des diseuses de bonne aventure qui prédisent, comme leur nom l'indique, surtout ce que leur client veut entendre, aurait pris un malin plaisir à annoncer à Vittorina toutes les pires vilenies du monde. « Je me souviens encore de son sourire sadique et de ses yeux malveillants. » témoigne l'Alzo, les bras pris par la chair de pintade. La maintenant dame de Saint-Auvent – la bien nommée au vu de certaines de ses pratiques – lui aurait déclaré qu'elle avait tant à se faire pardonner que le Très-Haut était déjà bien bon de lui avoir donné un semblant de gorge aussi plate, et qu'elle aurait été encore moins fournie si ça n'avait tenu qu'à elle. La cartomancienne aurait alors ajouté qu'une telle poitrine l'empêcherait de toutes façons d'allaiter convenablement si des espérances lui arrivaient à terme, et qu'il valait mieux pour elle qu'elle n'espère jamais. « On ne m'avait jamais rien dit d'aussi méchant, mis à part que depuis, un jour, Zolen m'a dit que j'étais blonde, ce qui est bien pire. » commente l'Italienne, les lèvres pincées.

      Vittorina n'a pas été en reste pour se venger, n'hésitant pas à envoyer des piques à Astoria dès qu'elle le pouvait. Elle ne se priverait pas de rappeler à l'Arpaon l'existence des amantes de son époux, qu'elles soient réelles ou non. Elle prendrait malin plaisir à s'installer dans les tavernes d'Astoria pour s'y saouler plus que de mesure en salissant tant les établissements de toutes les façons possibles que ceux-ci seraient systématiquement contraints de fermer définitivement, les bâtiments ébranlés jusqu'à leurs fondations.




      Vittorina aperçue complètement saoule (elle sourit, c'est facile à deviner) dans une des tavernes d'Astoria


      Une vengeance en appelant une autre, Astoria mettrait un point d'honneur à rappeler à tous ceux qu'elle croise le nombre des amants de Vittorina, ajoutant que celle-ci cacherait bien son jeu. « Vittorina est profondément vilaine et méprisante, nulle n'est plus perfide qu'elle. » nous déclare Astoria, avant de donner à raccommoder une de ses jupes que l'Italienne aurait déchirée « par inadvertance » en vidant une des malles de vêtements d'Astoria dans un caniveau, tout juste avant le passage d'un convoi militaire. Vittorina se défend : « Elle a dit que j'avais de gros mollets ! »

      Une ancienne comtesse du Limousin, dicte « La Bohémienne » et voulant rester anonyme pour éviter d'éventuelles représailles nous apporte des éclaircissements sur cet épisode. « À Noël dernier, Vittorina m'avait demandé un cadeau spécial. Elle voulait que je lui offre une paire de bas de contention, supposés diminuer de moitié la circonférence de ses mollets. En outre, connaissant mes talents pour la fabrication des onguents, elle voulait également que je lui vende un baume pour réduire l'aspect peau d'orange de ses mollets. Les bas plus le baume devaient avoir une action amincissante, je lui ai fourni les deux pour être agréable. D'ailleurs j'ai donné son nom à ce fameux baume qui a fait ses preuves, et que je vends 15 écus »

      Vittorina, de son côté, ajoute : « Vous savez, en Limousin nous avons coutume de donner des surnoms aux comtes et comtesses sortants. Astoria a hérité du sobriquet de « Bohémienne », mais il s'en est fallu de peu qu'elle ne devienne « la Poissonnière ». Certains disaient que c'est en raison de son langage peu châtié, mais c'est surtout parce qu'elle est juste une morue ! ». Des langues médisantes auraient pu ajouter, pour rester dans le thème, qu'il ne lui manquait plus qu'un œil au beurre noir pour agrémenter sa gueule de raie. Heureusement, aucune ne s'est fait connaître, aussi ne l'écrirons-nous pas.




      Vittorina en pleurs après que Astoria lui a dit qu'elle avait de gros mollets


      Astoria, pour ne pas être en reste, conclut : « Vittorina est une ancienne grosse ! Ce sont des années de privations puis de ruine qui l'ont forcée à faire malgré elle un petit régime. La moindre gâterie sucrée peut lui faire facilement reprendre dix kilos. Oui ! Vittorina est une ancienne grosse dont il ne subsiste désormais que les énormes mollets, que je soigne avec mon baume tout préparé spécialement pour elle et sur demande expresse ! »

      Messire Alfred, qui passait par là témoigne. « Ces deux-là sont tant infernales l'une que l'autre, cependant Vittorina est une jeune femme si irrésistible que je lui pardonne toujours tout. Elles semblent se détester, mais savent surtout très bien s'allier dès lors que cela peut les servir. Pour preuve, Astoria a réussi à persuader Vittorina que, si je l'avais hébergée en mon hôtel particulier lors de sa visite tourangelle du printemps dernier, c'était en échange de ses faveurs. Vittorina m'a alors regardé, les yeux au bord des larmes avant de me demander en se mettant subitement à rouler des « r » et d'une voix particulièrement aiguë : « Avez-vous vrrraiment fait de moi votrrre catin à l'insu de mon plein grrré ? » Que voulez-vous répondre à cela ? Il n'aurait plus manqué qu'elle me demande des frais de dommages et intérêts. On m'y reprendra à rendre service. J'avais simplement eu de la peine en voyant mon ancienne fiancée – oui, nous avons été fiancés trois jours à l'automne dernier – loger dans une auberge indigne de son rang. C'était donc naturellement que je lui avais offert le gîte, et le couvert. D'ailleurs, elle coûte cher en brioches. »

      Aux dernières nouvelles, les deux jeunes femmes se seraient réconciliées pour la vie, ou au moins pour deux jours, jusqu'à ce que Vittorina s'enfuie à Limoges en abandonnant Astoria à Tulle, ville relativement désertée d'habitants. Seul l'avenir nous dira comment évolueront leurs relations, il semblerait cependant que la partie de bilboquet émotionnelle soit loin d'être terminée.


    Enquête spéciale exclusive : Les dessous de la COLM et surtout ceux de la Capitaine

      Traumatismes à la COLM. La Capitaine de l'ost du Limousin et de la Marche, Julianne Longshanks dirige ses troupes d'une main de fer dans un gant de fer. Une Italienne ayant dernièrement déserté de son poste de vigie à Tulle témoigne, les mains et les lèvres tremblantes : « Je ne veux pas risquer de me mettre la Capitaine à dos, mais elle me donne la frousse ! Cette femme ferait geler la glace ! » L'imagination de la Capitaine de l'armée Sang pour Sang serait sans limite pour contraindre ses soldats à ne jamais sortir du rang. Elle ferait régner sans partage une discipline féroce et les corvées seraient toutes plus inventives les unes que les autres. Une soldate raconte : « Elle nous a donné trois minutes pour nettoyer le couloir des latrines en nous donnant juste un seau d'eau. Une fois terminé, elle nous a dit « Enlevez les rubans de vos cheveux ». C'était horrible, ça nous a toutes décoiffées. Mais le pompon, c'est qu'elle nous a immédiatement après donné deux minutes pour éponger avec nos rubans l'eau qui restait par terre ! Elle n'a vraiment aucune tenue, elle n'y connaît rien en mode ! J'en pleurerais presque » ajoute-t-elle, juste avant de fondre en larmes.

      Le capitaine en second, dont nous tairons le nom pour préserver l'anonymat et accessoirement la vie, et lui éviter une nouvelle corvée dégradante témoigne : « *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* *hips* ». Nous venions de lui demander s'il tenait la pression, suite aux rumeurs comme quoi il servirait de souffre-douleur particulier à la Capitaine Juliane, et que certains s'inquiétaient de le voir boire plus que d'accoutumée. Quatre jours plus tard, après avoir à peu près décuvé – de façon compliquée, car la descente n'était pas linéaire – il répond : « La boisson n'est pas directement rattachée à notre Capitaine. Mais disons qu'elle n'aide pas à arrêter. N'allez pas déformer mes propos comme tout bon journaliste le ferait, mais la Capitaine est ce qui s'fait de mieux en terme d'efficacité militaire et de fermeté. Elle a de très bon moyens de persuasions. Surtout en cuir. » Le second nous montre alors les cicatrices des coups de fouet, de cravache et les traces des chaînes à ses poignets et ses chevilles, preuves des « persuasions » qu'il a subies de sa supérieure. Il ajoute alors : « Et elle a une imagination débordante pour tout ce qui est tâche chiante. Du style, compter grains par grains le maïs pour vérifier que la répartition des repas est la plus égalitaire possible. Mais sinon, la Cap' est quelqu'un de très sage, juste faut pas être dans son viseur. Et je crois que vous êtes dedans autant que moi. » L'interview a malencontreusement coupé court à partir de cet instant, notre envoyé spécial ayant subitement eu une urgence ailleurs.

      Vittorina Gloria Alzo, ayant écopé d'une corvée assez originale consistant à inculquer des leçons de savoir vivre au capitaine en second, messire Teulbald – qui tout en regardant Vittorina d'un œil vitreux, alcoolisé et libidineux commente en précisant que « la tutrice est pas mal » – ajoute que la Capitaine inspire la crainte, parce qu'elle ne sourit jamais ou presque. Un autre soldat nous raconte alors une anecdote concernant les dernières manœuvres de l'armée à Tulle. La Capitaine Juliane aurait été aperçue dans un magasin de dentelle de tulle, vraisemblablement pour s'y faire faire de nouveaux dessous, tant les siens étaient usés par les marches militaires. Elle y aurait gagné le sobriquet de « Capi-tulle », surnom qui resterait cependant relativement secret pour éviter à l'ost entier de se retrouver au gnouf.

      La discipline est tellement dure que certains soldats subissent une baisse de moral. En cause, une décision de la Capitaine interdisant une pratique ancestrale existant depuis l'apparition même des conflits armés, qu'elle considère contraire à l'esprit de discipline de sa compagnie d'ordonnance. Il est en effet bien connu qu'en temps de guerre, un soldat ayant pris une ou plusieurs vies subit une irrépressible envie d'en créer une nouvelle, souvent par l'intermédiaire des paysannes locales plus ou moins volontaires – n'ayant de toutes façons rien d'autre à faire puisque leurs champs sont ravagés – et permette de rétablir l'équilibre naturel des populations dont les mâles ont été décimés par les combats. Personne n'a cependant osé protester contre cette décision de vive voix, nul ne voulant s'ajouter au score de la Capitaine qui rappelle à qui veut l'entendre qu'elle a occis 115* ennemis sur les champs de bat [suite à une interruption momentanée causée par un assassin non identifié de genre féminin, blonde, de grande taille, envoyé par une entité comtale encore inconnue, nous ne sommes pas en mesure de terminer cet article. Nous vous prions de nous excuser pour cet incident indépendant de notre volonté.]


      *Erratum : c'est maintenant 116.


    L'actu de la Pie Paule

    • Scandale à la Maison Royale
      Nessia de Varenne, lors de la lecture du testament de feue sa génitrice, la Reyne Leyah de Varenne Pompée, est tombée des nues. Vittorina Gloria Alzo, alors Grand Maître de la Maison Royale de la Reyne Leyah, a reçu en héritage de la Reyne un nombre incalculable de chausses en tous genre, toutes étonnamment parfaitement à sa pointure. La princesse ne comprend pas comment Vittorina a pu obtenir autant de la part de la Reyne, alors qu'elle-même n'a pas reçu la moindre paire de sabots. Une enquête diligentée par les services de la Prévôté auraient mis en lumière des commandes demandées par la Reyne à son Grand Maître de la Maison Royale, lui demandant de visiter toutes les échoppes de cordonneries de Paris pour essayer (plusieurs fois) et acheter le maximum de chausses possibles, en précisant bien qu'elles faisaient toute deux la même pointure (ce qui était faux). Une note confidentielle à l'intention de la Surintendance des finances royales indiquant « Crachez-lui le pognon, au moins j'aurai la paix ! » a permis de mieux comprendre. L'Alzo devait tellement insupporter feue la Reyne Leyah que celle-ci n'a pas trouvé plus subtil stratagème pour ne plus l'avoir... dans les pieds.

    • Vera von Bretzel : toute la vérité sur son jeûne spirituel
      Après avoir déclaré urbi et orbi* – ou tout du moins aux clients de sa taverne – qu'elle entamait un jeûne sans limite pour que le Très-Haut l'absolve des péchés engendrés par la bêtise humaine, elle nous a annoncé après quelques minutes, les yeux en larmes et se signant : « J'ai craqué quand Dan, mon prétendant, a sorti son saucisson juste devant moi. » La marieuse de Limoges, qui a une phobie totale des insectes, aurait entraîné Vittoria Gloria Alzo dans sa lutte spirituelle, même s'il n'est pas certain que l'Italienne suive le jeûne pour les mêmes raisons. « Vera est une hérétique. Fourbe en sus » nous déclare une habitante, fille de Reyne à pied nu dont nous préserverons l'anonymat pour lui éviter un divin coup de crosse vengeresse. Celle-ci poursuit : « Devrais-je rajouter menteuse aussi ? Une personne à la dévotion parfaitement et purement aristotélicienne, comme elle se prétend être ne ment pas, ne lance pas de rumeurs, ne court pas les mâles comme elle le fait et... a un minimum de connaissance de son vocabulaire. » Vera se serait en effet trompée dans l'utilisation des termes « bagarre de taverne » et « révolution ». Toujours est-il que la von Bretzel n'est pas prête de cesser d'infliger des coups de crosses aux personnes à ses yeux récalcitrants ou remettant en cause le bien fondé de ses pratiques spirituelles. Sauf si vous avez du saucisson à lui proposer.
      *À la ville et au monde

    • Astoria d'Arpaon bientôt de nouveau maman
      n'a pas pu répondre à nos questions, trop occupée à chercher où son époux s'était encore fourré, même si des soupçons – encore infondés – porteraient sur une certaine Eulalie. Cela lui aurait pourtant permis d'évoquer avec douleur la gestation de ce cinquième enfant qui pourra enfin remplacer feu sa première fille, Astrolabe (ou Sextant, enfin un nom de ce genre), morte de la grippe alexandrine dans des circonstances mystérieuses liées aux luttes sans merci pour la possession des parts de marché de la cartomancie à Limoges. Elle aurait aussi pu nous expliquer en détail les causes de sa dépression sur fond de crise de couple – son époux ne la satisferait pas en raison d'une baisse de rigidité de ses parties essentielles à toute activité de reproduction – et de son sentiment d'abandon à Tulle suite au départ de sa meilleure amie d'enfance de toujours (sauf les jours pairs et les années non bissextiles), Vittorina Gloria Alzo qui aurait lâchement fui à Limoges après avoir constaté qu'elle n'avait plus une seule jupe propre à se mettre. Néanmoins, bien que le sujet soit assez croustillant, cela ne nous regarde pas, aussi ne développerons-nous pas plus.

    • La blessure du Comte du Limousin
      cicatrise bien et Arry Zolen se remet peu à peu de l'affrontement l'ayant profondément atteint dans son fondement. Son moral est bon, et entre l'engloutissement de deux morceaux de nougat il aurait même déclaré, avec son habituel ton pince-sans-rire : « Avec deux trous au cul, et quand bien même je considère – en bon Parisien – que tous les goûts sont dans la nature, il est bien dommage que je ne sois point sodomite. »

    • Archibalde d'Alzo aurait déclaré
      en parlant d'abricot : « Il était parfaitement mûr et juteux. » Nous ne sommes pas parvenus à savoir s'il évoquait la garniture de la tarte pâtissée pour lui par Elizabetha Cortez-Corleone ou autre chose venant d'elle.

    • Les rumeurs sur le nouvel amant de Vittorina Gloria Alzo
      vont bon train. Après avoir rompu ses fiançailles avec son fiancé Samuel Axe, elle hébergerait actuellement un tourangeau, messire Alfred, qui lui prodiguerait une cour plus ou moins assidue, et surtout fort maladroite. La décence nous oblige à nous demander quelle raison Vittorina aurait à se fourvoyer avec un tel roturier, bourgeois et bouffon de Touraine qui plus est (sans parler de son ridicule bonnet à grelots), quand bien même il serait propriétaire d'un hôtel particulier à Tours et de plusieurs appartements. Heureusement, l'Italienne aurait aussi été aperçue en bien plus correcte et galante compagnie, à savoir le Comte Louis-Thomas d'Asceline von Ostenmark-Sparte. Le matérialisme, l'apparence et la hauteur du titre l'emportant toujours, il est aisé de savoir à qui la dame de Masseret accordera sa main ainsi que ses charmes. L'Alzo aurait cependant récemment déclaré « qu'elle tuerait pour un marquisat », le Comte va donc devoir viser plus haut pour pouvoir entreprendre Vittorina sans craindre un revirement d'humeur de dernier instant.

    • Tube de l'été 1468
      Quel fêtard de Limoges n'a pas dans sa tête ce refrain entraînant bien ancré : « Je, je, suis Limousine, je suis une catin ! » Mylène Fermière, l'interprète de la maintenant célèbre chanson « Limousine » nous explique la genèse de son simple qui aura animé les soirées du Comté tout l'été. « Cette chanson résulte non seulement des mœurs légères des bas – et hauts – fonds de Limoges, mais surtout des expériences innovantes s'étant récemment pratiquées sur les berges de la Vienne ». Un témoin nous raconte qu'il existe bel et bien en bord de la rivière un endroit discret, très prisé des gens aimant baguenauder tout nu et s'adonner à des pratiques déviant du dogme aristotélicien. Si la curiosité – ou autre – vous en dit, n'hésitez pas à aller y faire un tour, même si ce sera à vos risques et périls. À savoir absolument : prononcer le mot « vache » vous vaudra d'être tué sans sommation (ou disséqué vif par un médecin avant-gardiste y sévissant). Que cela ne vous empêche pas de profiter de l'ambiance luxurieuse entretenue par ce tube de l'été !


    C'est tendance ! À retrouver en détails dans notre hors série rentrée 1468

    • Beauté
      Quelle couleur de cheveux adopter quand on est brune ?
      Problèmes de gorge : Comment prendre soin de son décolleté avec une poitrine plate ?
      Gras, sec, normal ou cassant : comment bien définir son type d'amant, et comment en prendre soin ?

    • Mode
      Pour être stylée d'un mollet à l'autre : quelle paire de bas de contention est faite pour vous ?
      Huit façons de sortir pieds nus, la tendance de la fin de l'été 1468.
      Cet été, changez d'amant comme de corset : on vous explique.
      Reyne Consort Mady : on connaît sa vaisselle préférée pour affronter ses crises de couples (et c'est de Limoges).

    • Paraître
      Vous voulez être le centre du monde ? Soyez tendance : devenez une connasse !
      Le mari de votre meilleure amie d'enfance de toujours vous plaît ? Dix façons de le lui piquer, la septième va vous surprendre.
      Vous êtes grosse et orange ? Une cartomancienne mariée à un homme pouvant avoir l'âge de mon grand-père redécouvre cette recette miracle oubliée de tous qui va vous étonner.



©1468 BERRY MATCH tous droits réservés. Des événements relatés ici seraient faux ? M'enfin... depuis quand les journaux de ce genre vérifient-ils leurs sources ?

Librement inspiré, pompé et assaisonné à la sauce RR de, entre autres, et dans l’ordre d’apparition :
  • Paris Match,
  • Breakfast at Tiffany's, 1961, de Blake Edwards, avec Audrey Hepburn,
  • Gargote, halles et autres forums des institutions Limousines,
  • Les gens bien élevés interprété par France Gall,
  • Les Inconnus, l'athlétisme,
  • Libertine interprêtée par Mylène Farmer,
  • Voici,
  • L'Homme de Rio de Philippe de Broca, avec Jean-Paul Belmondo et Françoise Dorléac.

    Aucun journaliste n'a été blessé durant la rédaction de ce journal.
    Merci à tous les joueurs (et surtout les joueuses ) d'avoir ouvert leurs vilains dossiers RP pour moi.

_________________

Bouffon ducal de Touraine
Alfred555
Citation:

Le seul Berrichon avec la vue sur l'extérieur



ÉDITION SPÉCIALE

MARIVAUDAGE AU MARIAGE DÉVOT







    Sommaire

      Éditorial
      Cul siècle !
      Rappel à l’ordre
      Dura lex, sed lex


    Éditorial

      Coup de théâtre dans les Royaumes. Alors que tous pensaient l’affaire définitivement close, encore plus cloîtrée que ne peuvent l’être les religieux de l’abbaye de Noirlac dans leurs cellules monastiques, voilà que reviennent sur le devant de la scène deux des plus importantes personnalités mondaines de notre publication. Plus d'une dizaine d'années de prières auront été nécessaires à deux anciens juges pour enfin se décider à sortir du recueillement spirituel dans lequel ils s'étaient tous deux assidûment plongés tout ce temps. Certes, l'attente fut longue et cruelle pour toutes nos lectrices – et lecteurs – avides de la suite des événements dévoilés dans notre numéro de mars 1458, et c'est seulement aujourd'hui que nous pouvons terminer notre récit. Nous ne vous ferons pas languir plus longtemps. Turenne, marquis d’Aubigny, a enfin demandé la main d’Ysandre, duchesse de Chantôme ! Les deux magistrats révolus ont à la parfin rendu leur dernier verdict, lors d'une cérémonie en la cathédrale de Tours, le 25 novembre dernier. Fiancés, levez-vous !



    Cul siècle !

      En exclusivité, malgré le huis clos des festivités, nous avons pu obtenir le discours prononcé par messire Alfred, témoin de Turenne :

      « Cher amis ! Lorsque l’on reçoit Turenne et Ysandre, c’est comme si l’on entrait dans le palais du Louvre, le Mont Saint-Michel ou la cathédrale Notre Dame ; c’est comme si apparaissaient devant nous les plaines de Champagne, la vallée de la Maurienne ou l’estuaire de la Somme ; c’est comme si l’on avait à notre table le Mont Gerbier de Jonc en personne, la planèze de Saint-Flour et le Puy de Dôme ; c’est comme si surgissaient l’avènement des Carolingiens, la Guerre de cent ans et le phookaïsme ; Turenne, c’est Philippe Auguste assiégeant Saint-Jean d’Acre, Ysandre, c’est Jeanne d’Arc entrant victorieuse dans Orléans ; Turenne et Ysandre, c’est l’histoire d’une nation ; Turenne et Ysandre, c’est la mythologie de tout un peuple ; Turenne et Ysandre, c’est le Royaume de France !

      Car un jour, sur la pointe de ses pieds de marquis, Turenne est entré dans le cœur d’Ysandre et ne l’a plus jamais quitté. Depuis le début des années cinquante… Je sais que c’étaient les années cinquante, ne me demandez pas quel siècle… à une époque où il n’y avait encore ni chevillette à tirer ni bobinette à faire choir, Turenne était déjà au firmament. Il fait partie de nos vies depuis des années, des années, des années… Et là, j’arrêterai l’allusion à l’âge de Turenne. Non ! Je ne me moquerai pas de son âge ! Même s’il est avancé, même s’il est considérable, même s’il est impossible de trouver encore un vétuste fonctionnaire retraité de l’état civil capable de mettre la main sur le bulletin de naissance de Turenne, déchiré par les différents incendies, guerres, invasions, pillages qui ont jonché l’Histoire, effacé par les différentes catastrophes naturelles et mis à mal par les différentes phases de sédimentation, les poussées orogéniques et les phénomènes d’érosion précédant les grands ensembles structuraux mis en place au cours de l’ère primaire, le bulletin de naissance de Turenne n’est pas regardable alors que Turenne l’est encore un peu. Non, je ne me moquerai pas de l’âge de Turenne !

      Car s’aventurer sous cet angle est dangereux. Feu Trufaldini l’avait bien dit : Il nous enterrera tous ! Oui ! Turenne nous enterre tous ! Le premier levé, le dernier couché, le plus taquin, le plus entreprenant… Turenne, c'est la noblesse increvable, celle qui légifère avec autorité, celle qui ne perd pas courage, mais aussi celle qui prend la défense des veuves et des orphelines
      et parfois les culbute... il fait partie de notre panthéon : Eeentre iciii, Tureeenne ! Aveeec ton cortèèège de gloiiires, de fiertés, et de lois à la con. Car ne dites pas le contraire, Turenne, vous en avez écrit quelques unes, dans votre folle jeunesse, des lois à la con. Le droit à l'hérésie en Languedoc s'en souvient. Vous avez fait les beaux jours de l'après Caedes, dans le Royaume devenu insouciant, celui aspirant à de nouvelles philosophies de vie. Vous n'êtes pas surnommé « le sybarite » pour rien !

      La décennie dernière, peu après ce baptême où Turenne devint mon parrain, ce n’est pas pour me vanter, dans une assemblée bien fréquentée, je le retrouvais. Voici un homme, certes à l’âge indéfini mais qui m’apparut dans sa plénitude. L’œil était vif, la mèche frétillante, la parole malicieuse. Tandis qu’il évoquait une comtesse aux formes idéales mais à la conversation indigente, il ne put s’empêcher de soupirer : « Belle femme, mais quand elle ouvre la bouche, adieu érection ». « Adieu érection » était prononcé avec autant de grivoiserie que de mélancolie. « Adieu érection » était dit par un homme qui en aucune raison, quand bien même elle pouvait le précéder quelque peu, ne semblait prêt à abandonner sa réputation dans la précipitation. Soit donc rassurée, car bien qu'on l'ait cru mort, ton Turenne est vivant, Ysandre, il bande encore !

      Turenne, ancien juge, pourra maintenant déclarer à Ysandre sans crainte d’être souffleté, dans un exquis décasyllabe digne du personnage :
      « Marquise, si ma robe était d’airain,
      vous entendriez sonner le tocsin ! »

      Que le Très-Haut que vous avez si assidûment prié vous fasse rattraper le temps perdu. À la parfin pourrez-vous vous déclarer, au petit matin : « Sous la couette, nous nous plûmes. »

      À Ysandre et Turenne ! »


    Rappel à l’ordre

      Éculubrations sur cette justice fort prisée de nos deux magistrats.

      La justice et l’ordre vont de paire. L’ordre est rétabli par la justice, et le désordre l’occupe. Mais qu’est-ce que l’ordre ? Ce droit chemin, régi par des lois, remis à sa place par les jugements et les forces… de l’ordre.

      L’ordre règne, il est de droit divin, il roule en carrosse, c’est le bon ordre. Le désordre, on le sème, il pousse sur les bas-côtés, il prolifère, c’est une mauvaise herbe. Ordre contre désordre : Fleur de lys contre chiendent.

      Les ordres viennent d’en haut. Le désordre d’en bas, bien sûr.

      Les forces de l’ordre : La milice, la maréchaussée, la Prévôté, l’Ost.
      Les faiblesses du désordre : Tout le reste.

      Il existe un instrument de musique très prisé des brigands de tous poils : L’ordre de barbarie.

      Si on change l’ordre des lettres du mot « ordre », on obtient « rôder ». Ça fait désordre.

      Un des dix commandements de l’Ost : Tu ne tueras point. Tu exécuteras… les ordres.

      Quoi qu’il en soit, quoi qu’il arrive, l’ordre du jour est immuable : Aube, lever, coucher, crépuscule. C’était l’ordre du jour.

      Les mots qui désignent l’ordre sont tristes : Hiérarchie, organisation, rangement, structuration, tri, consigne.
      Ceux désignant le désordre font rêver : Tohu-bohu, capharnaüm, souk, bric-à-brac, imbroglio, pêle-mêle, chienlit, binz, pandémonium, embrouillamini, pagaille, sans oublier la pétaudière du bon roy Pétaud.

      L’ordre rapporte plus que le désordre : La quinte royale au ramponneau.

      Ce n’est pas parce qu’on obéit à un ordre qu’on doit vivre reclus, sans droit à la parole. L’obéi ne fait pas le moine.

      L’ordre fait des hommes des audacieux, et le désordre des lâches.

      Le bouffon ducal de Touraine, messire Alfred, après avoir renversé l’ancien archevêque In Gratibus de la ville avec sa charrette :
      « Monseigneur, excusez-moi, il n’était pas dans mes intentions d’entrer dans les ordres. »
      À quoi l’homme d’église répondit :
      « Mon fils, il n’est pas nécessaire d’entrer dans les ordres pour avoir une bonne conduite. »

      Malgré tout, n’oublions pas : L’ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l’imagination.


    Dura lex, sed lex*
    *la loi est dure, mais c’est la loi


      Tout comme Saint-Louis – ou à peu près – le juge Turenne a impartialement rendu la justice sous une armoire en chêne. Procès tenu en des temps immémoriaux, alors que Turenne était juge du Berry. Un jugement totalement intègre, bien entendu, pimenté d’une légère réforme de l’institution.

      Turenne (tapant, tout plein de sa fougue juvénile – oui, il a été jeune un jour – avec son maillet de juge sur le bureau ostensiblement ornementé) : « Silence ! Messires, en voilà assez ! Depuis quelque temps, des discussions, peu graves à l’origine, mais qui ont une fâcheuse propension à croître en importance, s’élèvent ici, à intervalles par trop rapprochés. Cela ne peut continuer ainsi ! Je veux que l’ordre règne ici ! C’est pour notre prospérité la condition si ce n’est la nonne.

      Le procureur (rectifiant) : – « Sine qua non », messire le juge.

      Turenne : – Oui… Enfin si ça vous amuse de traduire, ça vous regarde… Une discipline, allègrement consentie, doit être la règle de trois de la conduite de tous. Or, il est indispensable qu’une autorité, paternelle certes, mais ferme surveille de sa fenêtre ce qui se passe au rez-de-chaussée de la société dont il a la charge. Je viens donc de décider la création d’une nouvelle Cour de Justice. Renouvelant le geste auguste de Saint-Louis, c’est moi qui, dorénavant, rendrai les arrêts sans appel lorsqu’une discussion surviendra entre les membres. Mon cher procureur, nous allons fonctionner immédiatement pour régler le cas qui nous occupe séance tenante. (Murmures dans la salle.) Qu’y a-t-il, messires ? Cela ne vous plaît point ? Seulement, dites-moi, mon cher procureur, à l’instar de Saint-Louis, il me faut un chêne…

      Le procureur : – Ça vous savez, un chêne, c’est tout de même aussi difficile à trouver qu’un poulpe berrichon.

      Turenne : – Écoutez mon cher procureur, est-ce que, décemment, je puis rendre la justice autrement que sous un chêne ?

      Le procureur : – À dire vrai, non, messire le juge, la dignité de notre société implique que la justice soit nécessairement rendue sous un chêne. Mais, enfin, il faut tout de même tenir compte que le chêne, maintenant, n’est plus ce qu’il était du temps de Saint-Louis…

      Turenne : – Vous avez raison, mais on ne peut pas rendre la justice sous n’importe quel arbre. Certains arbres sont sérieux – comme le bouleau, hu hu – d’autres ne le sont point. Comme qui dirait, hêtre ou ne pas hêtre, là est la question.

      Le procureur, déclamant, pris par l'ambiance: – Oh, saule et miooooo ! (Se reprend, constatant que tout le monde le regarde.) Hum... Eh bien, écoutez messire le juge, heu… il y a bien une armoire en chêne massif à l’étage au-dessus, pourrait-ce faire votre affaire ?

      Turenne : – Ma foi, oui… mais une armoire, ce n’est tout de même pas un chêne, non ?

      Le procureur : – C’est du chêne, ça revient au même messire le juge.

      Turenne : – Oui, bien sûr, mais Saint-Louis rendait la justice à l’ombre d’un chêne. Croyez-vous qu’une armoire fasse aussi de l’ombre ?

      Le procureur : – Oh ! Messire le juge, vous n’avez jamais vu l’ombre qu’il y a à l’intérieur d’une armoire rustique en chêne, surtout quand les portes sont face au mur.

      Turenne : – Oui, oui, je ne dis point, mais Saint-Louis, lui, ne rendait point la justice dans un chêne, mais sous un chêne.

      Le procureur : – Mais qu’est-ce qui vous empêche de rendre la justice sous une armoire en chêne ?

      Turenne : – Ah ! Évidemment, comme ça… Eh bien… c’est entendu.

      Laps d’un temps certain, au terme duquel l’armoire en chêne massif est apportée dans la pièce.

      Le procureur : – Voilà votre armoire, messire le juge.

      Turenne : – Bon ! Eh bien, installons la Cour de Justice. Je vais de ce pas me glisser sous l’armoire en chêne. Vous allez ouvrir les deux portes, symboliquement, pour faire de l’ombre, et les plaignants vont comparaître devant moi. Vous, mon cher procureur, cumulerez les délicates fonctions d’avocat général et d’avocat du Dragon commis d’office. Et ne prenez pas la peine de lire l'acte d'accusation, je l'ai parcouru dans mon cabinet d'un derrière distrait. Greffier, vous ferez le greffier.

      Le greffier : – À vos ordres.

      Turenne : – Je me glisse sous l’armoire. Ah… ça y est ! Dites-moi… Est-ce que je ressemble à Saint-Louis ?

      Le procureur : – Comme une goutte de lait ressemble à un litre de rouge de Sancerre, messire le juge.

      Turenne : – Ah ! C’est frappant alors. (Il se cogne au crâne.) Ah ! Je ne croyais pas si bien dire.

      Le procureur : – Oh ! Messire le juge, c’est une des portes qui vient de vous tomber sur la tête. Vous avez de la chance, cette armoire est tellement vermoulue que ça ne m’étonnerait point qu’elle eût été fabriquée avec le chêne de Saint-Louis.

      Turenne : – Ah ! Je sens la justice m’envahir. Greffier, faites entrer les feignants !

      Le greffier : – Les plaignants, messire le juge.

      Le greffier fait entrer les deux plaignants.

      Turenne, s’adressant au premier plaignant : – Messire, veuillez exposer vos desiderata à mon cœur qui, en ce moment même, bat sous la robe austère de la justice sous laquelle je ne vous raconte pas, excepté que les plis profonds abritent au regard la sourde vengeance de la société, dont la balance aux fléaux dressés de part et d’autre d’une belle paire de plateaux Roberval desquels le glaive brandi par-dessus les parties… politiques qui… (Stoppant, voyant qu’il s’égare.) Je vous écoute.

      Premier plaignant : – Je n’ai qu’une chose à dire, monsieur le juge, il m’a battu…

      Turenne, s’adressant au second : – Messire, pourquoi l’avez-vous battu ?

      Second plaignant : – Parce qu’il m’a frappé…

      Turenne : – En sorte, vous vous êtes frappés simultanément.

      Les plaignants : – Oui, oui.

      Turenne : – Et pourquoi vous êtes-vous frappés ?

      Premier plaignant: – Je ne me rappelle plus…

      Turenne : – Et vous ?

      Second plaignant: – Moi non plus…

      Turenne : – En somme, vous vous êtes frappés sans le savoir ? Ça va, la cause est entendue, vous êtes tous les deux condamnés à mort.

      Le procureur : – Messire le juge, en ma qualité d’avocat général, je ne puis qu’applaudir à cette sentence digne de l’évêque Zippo ; toutefois je ne m’oppose pas à l’application des circonstances atténuantes et, en ma qualité d’avocat de la défense, je requiers votre indulgence pour mes deux clients.

      Turenne : – Ça va, vous êtes relaxés… Allez. (Vifs applaudissements au centre, à droite et à gauche.) L’audience est levée ! »


©1468 BERRY MATCH tous droits réservés.

Librement inspiré, pompé (beaucoup, et sans scrupule aucun) et assaisonné à la sauce RR de, entre autres, et dans l’ordre d’apparition :
- Cul siècle ! :
- Rappel à l'ordre :
- Dura lex, sed lex :

_________________

Bouffon ducal de Touraine
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)