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[RP] On vivra d'amour d'eau fraîche et de cailloux... !

Edenae
Et si t'aime pas l'eau fraîche il nous rest'ra les cailloux

[Dimanche 7 Février 1469, 14h]

Depuis qu'elle avait rencontré Astana, la frêle brunette avait insisté presque tous les jours pour rencontrer sa fille - qui avait le même âge. Parce que quand Eden avait une idée en tête elle ne l'avait pas ailleurs, plus encore quand il s'agissait de se tisser de nouvelles amitiés. Des liens en plus pour ne jamais - ô grand jamais - se retrouver seule et abandonnée un jour.
Tôt dans la matinée la môme était partie chercher des beaux cailloux. Elle avait cherché à s'en user les yeux, à désespérer de ne rien trouver, et finalement elle avait déniché un cailloux tout sale mais à la forme rigolote. Satisfaite de sa trouvaille, elle avait fini par rejoindre Eloane, pour l'aider à finir de préparer les bugnes, aller acheter de la brioche, et empaqueter tout ce joyeux bazar.

Main dans la main avec sa meilleure amie, elles finissent par frapper à la demeure de Johannes et d'Astana.


Toc toc toc

Et d'un grand sourire, qui s'éclaire quand la porte s'ouvre, la demoiselle fait une révérence - c'est sous le coup de la joie ! Bon elles avaient sans doute dix minutes d'avance mais c'est pareil pas vrai ? C'est l'impatience enfantine qui s'exprime... ! L'enthousiasme souriant et impulsif du jeune âge.

Coucou bonjour ! On apporte le goûter comme promis ! Et un caillou pour Hazel aussi. Regarde, il est mignon non ?

Et de tendre le dit caillou dans sa paume pour l'offrir à la vue de l'ouvreur de porte.



Jhoannes
Toc toc toc.

Une mine dépitée se reflète dans l'eau fumante où flottent des bouts de feuilles et de fleurs. Vraiment, il est déjà quatorze heures ? Et l'on a rien entendu sonner ? Est-ce que le mec payé pour secouer les cloches s'est trop pinté la veille, encore ? C'est bien la seule excuse plausible, sinon, qui, qui, mais qui oserait frapper à la porte en avance, un dimanche ?

Blondin fixe la battante un court instant, avec la tronche blasée des gens qui viennent de se lever depuis approximativement huit minutes — c'est le cas ici — puis se décide à ouvrir, tisane en main, l'air totalement ravi. Il se déride un peu à la vue des gamines. Vrai qu'elles sont marrantes. Un peu, mais pas trop quand même. Huit minutes, on a dit.

Et d'aviser le caill… non, c'est une pomme de terre.


- « C'est... »

Très clairement, c'est une patate, jeune enfant, s'apprête à rectifier le mal réveillé, avant de se rattraper au dernier instant. Est-ce que ça se fait, de briser les illusions des gens, dès le matin ? Non. Après dix-huit heures, le débat reste ouvert, mais il est encore trop tôt, rien que pour mener un fil de réflexion construit. Hochement de tête appuyé, on s'écarte un peu pour laisser passer les visiteuses.

- « … ouais, vachement mignon. HAZ... »

Raaa, traîtresse de glotte qui déraille.
Non, j'viens pas juste de sauter du lit.
N'importe quoi.
Hum hum.


- « HAZEL ! VISITE ! »
_________________
En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Valentinien
    [Unpôploutô.]

La mystérieuse escarboucle, que « nul homme ne peut atteindre et que nulles ténèbres ne peuvent éteindre » ! Elle rend, parait-il, invulnérables les chevaliers dont l’écu s’orne en son centre d'un morceau de tel solaire éclat ; elle chasse, dit-on, les mauvaises pensées et procure des songes agréables ; elle éveille l’esprit et fait se détourner les regards malveillants ; elle préserve de la peste, guérit de la jaunisse, de la goutte et du mal d’yeux. Cette pierre-là est autant plaisante à regarder que magique et Faust la connaît plutôt bien, pour l'avoir étudiée, comme une foultitude d'autres, durant ces heures tant nombreuses qu'il n'a pas passées à avec les minots de son âge s'amuser. Le joaillier a laissé son client observer la chose de près et sous tout angle possible. Et tandis que le premier contait à grands gestes et forts mots l'histoire très véridique de la cueillette de cette merveille – arrachée au front d'une vouivre encore vive, par les forets de « Mâcon en Franche-Comté » vous dis-je, oui Môssieur ! – le second feignait poliment de se passionner pour ce récit débordant par trop d'incohérences, lesquelles il s'abstiendrait toutefois de relever autrement qu'en pensée. Pas le temps.

Il a sonné onze heures –preuve que le mec des cloches ne s'est pas fait porter pâle et que ce doit être la mast...iquation qui rend sourd, plutôt – et bientôt, s'il continue à écouter l'autre causer sans broncher, il risquera de se mettre en retard. C'est qu'il a rendez-vous avec Eloane, voyez-vous, pour acheter une...Oui, non : pas le temps, on a dit !

Allez ! Ferme-la deux secondes et refais-toi de la salive, Jacky !


Combien ?
Que ?...Ah ! 110.
110 deniers ?
Écus ! Écus, évidemment. Vous devez savoir, jeune homme, que la qualité de nos jours se paie.
Certes. Je sais surtout, brave homme, qu'elle les vaudrait sans doute. Si c'en était une vraie.
...
Voulez-vous bien me montrer ce que j'ai demandé, à présent ? Vous seriez fort aimable.
Hum. Oui. Aha ! Oui, je...

La mystérieuse escarboucle, donc. Pierre de lumière et de légendes, elle plaira sûrement – il l'espère ! – à Hazel qui, s'il a bien saisi, aime les cailloux. Mais ce caillou-ci plaira-t-il autant à la fille de que l’inestimable patate de la Damoiselle ? Dieu seul le sait, pour l'heure.

L'heure ? Bigre ! L'heure a passé, tant vite qu'il s'est dû magner comme jamais il n'a eu à le faire. Et il a eu trois fois raison, franchement : la demi-chiante, sinon, n'aurait eu qu'un tort supplémentaire de lui en mettre – ENCORE – plein les dents.

_________________
.hazel
    [Côté antre blonde]

Tap. Tap. Tap.

Pluie de petits pieds qui pénètre dans la chambre maternelle lors que le père vient de s'en extraire. Et le jeu, ensuite, de s'infiltrer sous les draps par le bas du lit, progressant vers la tête comme le petit monstre blond cendré qu'elle est pour rejoindre Astana. Il y a des rires clairs et une étreinte. Forte. Et même un baiser appuyé contre ses tifs hérités de la danoise-mère. Celle-qui-est.


- « M'man ? »
- « Hum ? »
- « Dis… est-ce qu’elles sont gentilles ? »
- « Gentils. »
- « Non mais Faust, je le connais déjà ! Et il est troooooooop mignon. »

Sa Blondeur accuse un petit rire tout en acquiesçant et plaque un nouveau bécot dans les cheveux de sa fille.

- « Oui, elles sont gentilles. Et un peu fo- »

Vers l’entrée, ça frappe. Et le cœur d'Hazel loupe un battement avant de s’accélérer tout à fait. Ça cogne sévère dans sa poitrine de moineau. Est-ce que... Elle relève deux grands yeux noirs paniqués vers la ferrailleuse.


- « Vas-y. »

Panique n'est plus. Son père l'appelle. Elle s’éclaire d’un sourire-moins-deux-dents-de-lait, mais d’abord... D’abord. La gamine saute du lit pour aller entrouvrir la porte, juste assez pour apercevoir des minois multiples vers l'entrée. Elle oblique un petit retour de museau vers la danoise qui s'est relevée sur un coude pour la regarder faire. T'inquiètes je gère. Elle attrape la coiffe de tête d'ours, la pare sur le haut de son crâne, atrocement fière – fière comme sa mère – et ouvre la porte à la volée pour foncer à toute vitesse vers les arrivants. Les bras vient au-dessus de la tête, griffes dehors, pour bien faire ourse. Avec toujours en tête cette phrase mystérieuse et pleine de sagesse prononcée par sa mère : « Toujours aller à zig quand on t'attend à zag ».

- « GRAAAAAAAAAWRRRRR ! »

Le couvre-chef n'ayant rien d'une taille enfant, il lui tombe sur le nez durant la course. Hazel n'y voit plus. Pas le temps de le replacer, c'est trop tard. Alerte collision dans 3, 2, 1. SHPLONG. Elle vient s'emplâtrer en plein dans les jambes de son daron.


- « Hi ! Aïeuh ! »

Coucou c'est moi.
Eloane

      [Même jour, dans la matinée. Chronologie en vadrouille.]


    Le soleil se levait, et brunette en même temps. Chaque jour, ses yeux s'ouvraient avec l'aube apparente. Elle considérait qu'il fallait profiter de chaque moment de la journée, et que trop dormir, c'était perdre son temps.
    Elle aimait à vaquer à ses occupations, profitant de la cuisine vide pour préparer sa pâte à bugne, des rues désertes pour s'en aller se balader... Curieuse gaminette, elle s'amusait à regarder par les fenêtres, pour voir à l'intérieur des foyers. Ci et là, diverses traditions, diverses cultures, mais toujours des familles. Certaines plus heureuses que d'autres. Cela lui rappelait ses parents qui lui manquaient, bien trop loin actuellement à son goût. Elle avait envie de les retrouver, de se sentir choyée comme ja-ja.

    Mais en cet instant, elle se dépêche de déguerpir. L'homme bedonnant du foyer qu'elle venait d'espionner sortit avec un balai dans le but de lui foutre une rouste !


    - FOUS L'CAMP D'LÀ AVANT QUE J'T'ATTRAPE !
    - Hiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!


    Courir, vite, loin, se faufiler dans une ruelle, puis dans une autre ! Si ça se trouve, il l'a suivie, alors il faut aller encore plus loin ! Et elle relève le museau à entendre les sons de cloches, les comptant tout en reprenant son souffle derrière une bâtisse.
    Douze.
    Saperlipopette ! Elle était à la bourre !
    Il fallait courir à nouveau pour rejoindre Faust. A tous les coups, vu l'énergumène qu'il est, il serait même en avance au rendez vous !

    Avant de le rejoindre, elle freine des quatre fers et prend le temps de recoiffer ses boucles. Pourquoi ? Réflexe féminin dirons nous ! Elle bifurque ensuite pour le rejoindre, grand sourire de chipie collé à sa trogne.


      - Fauuuust ! T'es là ! J'ai failli t'attendre hein ! On y va ? C'est par où ? T'as choisi un artisan ? Qui c'est qui fait les harpes ? Un luthier ? On commence là bas ?


    A-t-on déjà mentionné qu'elle était une sacrée chipie? Certains diront même que c'est une peste qui pose bien trop de questions !

    L'heure passe, la harpe est rapidement choisie et ramenée chez Rouge. Ca fera la surprise à Naé pour plus tard ! Parlant d'elle, elle arrive tout juste pour aider Eloane à terminer de préparer les bugnes. La découpe et la cuisson, c'est ce qu'il y a de plus long !

    A peine arrivées à la porte de la petite famille qu'elles venaient visiter, l'aînée se place derrière sa cadette, tout sourire. Elle la laisse parler pour elles deux, non sans saluer le portier en coucoutant de la main libre, puisque l'autre tient le saladier de bugnes tièdes. Sa pâtisserie du moment.

    Mais si on qualifiait Eloane de tornade, il semblerait qu'il y en ait une pire qu'elle. La Tornadours. Hazel pour les intimes ! Son arrivée en fanfare tire un rire à la brunette, penchant la tête sur le côté pour mieux la voir.


      Coucou ! Moi c'est Eloane, et elle c'est Naé, ma ptite soeur !


    Meilleure copine ? C'était presque désuet pour elle. Petite soeur, c'était bien mieux !

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Edenae
- « … ouais, vachement mignon. HAZ... »

C'est donc sous un compliment profondément sincère que la môme fait son entrée dans LA demeure familiale des Blaireaux Cendrés. On ne vit pas ça tous les jours tout de même... Rendez-vous compte ! Alors évidemment les yeux curieux furètent, observent attentivement tout ce qui l'entoure. Et silencieusement pour une fois. C'est qu'elle a promis au barbu mal réveillé de ne pas crier tant qu'Astana - qui et ça a été dit et répété, confirmé et bien insisté - ne serait pas réveillée, même qu'elle se réveille plus tard que le barbu qui se réveille habituellement à 16h... C'était d'ailleurs à se demander ce que pouvait bien faire la jeune Hazel jusqu'à 16h ?! Elle dormait pas toute la journée quand même si ?

Bref, c'est tout à ses pensées à et à son observation, que la môme en train de remettre sa patate-caillou dans sa poche pour faire une surprise digne de ce nom à sa future copine - du moins l'espère-t-elle, entend finalement débouler un ourson grognon. Et qu'on se le dise, si Eloane est le courage et la fougue, Edenaé, sa cadette, est tout le contraire : la douceur et la couardise. Brunette sursaute donc au grognement et à l'étrange vision qui s'offre à sa vue, dans un :


- Aaah !

Qui sera passé inaperçu - couvert par la chute oursonesque et les présentations de sa soeur. Mais si, hein, dites ? Un peu de compassion ! Encore...

Fort heureusement, le "Aieuh" ramena la petite chanteuse à la réalité, et son côté compatissant et apprentie médecin prenant le dessus, gamine se précipite vers la mini oursonne pour demander de sa petit voix douce et légèrement tremblotante :


- ça va ? Tu t'es pas fait trop mal ?

Et dans un petit sourire qu'elle ne verra qu'en relevant son drôle de chapeau, de lui tendre la main pour l'aider à se relever, avant d'ajouter :

-Dis donc c'est impressionnant comme déguisement ! Pas vrai Elo ? J'suis sûre que ça te plairait à toi aussi nan ?!

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