Jhoannes
Et il s'en alla par-par-là, ingrat comme tous les hommes et absolument inconscient de l'être. Adieu, instant d'émotion.
J'ai une Quête à mener, et maintenant qu'elle est apparue dans mon crâne, c'est vers elle que se concentreront tous mes efforts. Je ne pourrais pas la décrire réellement, cette Quête, si ce n'est par : coincer Paulin, cette grosse rognure d'ongle, en allant par-par-là, car c'est par-par-là que se trouvera la résolution de tous mes maux. Cette Quête a une lueur étrange et douce, et je fais confiance au hasard de mes pas pour me rapprocher d'elle, et que la lumière de l'apaisement baigne mon front d'or, d'ailleurs j'aperçois déjà un pan de mur qui scintille discrètement là-bas. Serais-je le seul à m'en rendre compte ? Suis-je entouré d'aveugles qui appréhendent le monde uniquement par les narines ? Ne sont-ils pas capables de percer la beauté du monde à travers les effluves nauséabonds qui flottent dans ce glorieux petit village ?
Là c'est le moment où Blondin reste debout tout contre un mur comme s'il voulait se l'enfiler.
Allons contemplez, pauvres fous ! Arrêtez votre course délirante devant la façade de cette cordonnerie ! Pourrez-vous ignorer encore comme elle brille, de l'intérieur ? Arrêtez-vous et regardez. Regardez bon sang. C'est comme si chaque brique ét Oh, et cette petite fleur, là ? Cette petite fleur épargnée par le froid d'hiver, qui résiste entre deux rectangles d'adobe ? Bonjour, petite fleur. Bonj Elle respire. Regardez comme elle respire. Elle aussi, brille en son cur de petite fleur. Elle est animée par un souffle, je la vois qui inspire et qui expire, et nos respirations s'harmonisent peu à peu, inspire, expire, inspire, expire, car nous marchons ensemble dans un même souffle, le souffle du monde, car petite fleur et moi sommes liés, intensément liés Inspire, expire
Douze minutes plus tard, il détache enfin son regard de Petite Fleur. Merci c'est pas trop tôt.
tout est relié. Nous nous laissons tous porter ensemble par la vague du monde Tout resp mais TOUT respire en fait. Les mais Les maisons respirent Les toits des maisons respirent Le Le ciel respire, et toutes ses étoiles, oh que c'est Beau, regarde mais regarde toi, femme accroupie sèche tes larmes Mais ? C'est toi Bérénice ? Bérénice Bérénice, toi qui disais non à l'amour ce matin-même Redresse-toi Bérénice, et vois. Toi aussi, tu brilles, je le sens. Tu brilles de l'amour dont on brille tous mais qu'on se refuse à laisser paraître. Toi, aussi, tu respires. Même tes rides se gonflent d'air. Ne pleure pas Pourquoi tu pleures alors que nous ne sommes qu'Un ? Toi, Moi, Petite Fleur et les chats de berger Les chats de berger, quelle belle idée, que
DIX
Andréa. C'est la couleur de la voix d'Andréa.
NEUF
La Quête !
HUIT
Là c'est le moment où Blondin se laisse guider par le compte-à-rebours.
SIX
Non SEPT
CINQ
Là celui où il aperçoit la foule (huit pécores en train d'insulter Paulin, retranché devant sa boulange, si on doit basculer dans la rude réalité des faits).
QUATRE
Là le barbu observe la scène d'un air horrifié.
TR TROIIIS
Là il comprend que ce Paulin-là, c'est pas le Paulin de Paris. Que ce Paulin-ci, c'est une victime. Comme lui. Il comprend le cercle infernal dans lequel on s'engage en allant par-par-là. Et Paulin aussi, brille et respire. Comme nous tous.
DEUUUUUUUUUUUX
- « ANDRÉÉÉÉÉA ! »
Les prunelles noires sont levées vers la guerrière perchée sur son cheval immobile. Entends ma voix d'humble mortel.
- « Je lui pardonne. »
_________________
En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
J'ai une Quête à mener, et maintenant qu'elle est apparue dans mon crâne, c'est vers elle que se concentreront tous mes efforts. Je ne pourrais pas la décrire réellement, cette Quête, si ce n'est par : coincer Paulin, cette grosse rognure d'ongle, en allant par-par-là, car c'est par-par-là que se trouvera la résolution de tous mes maux. Cette Quête a une lueur étrange et douce, et je fais confiance au hasard de mes pas pour me rapprocher d'elle, et que la lumière de l'apaisement baigne mon front d'or, d'ailleurs j'aperçois déjà un pan de mur qui scintille discrètement là-bas. Serais-je le seul à m'en rendre compte ? Suis-je entouré d'aveugles qui appréhendent le monde uniquement par les narines ? Ne sont-ils pas capables de percer la beauté du monde à travers les effluves nauséabonds qui flottent dans ce glorieux petit village ?
Là c'est le moment où Blondin reste debout tout contre un mur comme s'il voulait se l'enfiler.
Allons contemplez, pauvres fous ! Arrêtez votre course délirante devant la façade de cette cordonnerie ! Pourrez-vous ignorer encore comme elle brille, de l'intérieur ? Arrêtez-vous et regardez. Regardez bon sang. C'est comme si chaque brique ét Oh, et cette petite fleur, là ? Cette petite fleur épargnée par le froid d'hiver, qui résiste entre deux rectangles d'adobe ? Bonjour, petite fleur. Bonj Elle respire. Regardez comme elle respire. Elle aussi, brille en son cur de petite fleur. Elle est animée par un souffle, je la vois qui inspire et qui expire, et nos respirations s'harmonisent peu à peu, inspire, expire, inspire, expire, car nous marchons ensemble dans un même souffle, le souffle du monde, car petite fleur et moi sommes liés, intensément liés Inspire, expire
Douze minutes plus tard, il détache enfin son regard de Petite Fleur. Merci c'est pas trop tôt.
tout est relié. Nous nous laissons tous porter ensemble par la vague du monde Tout resp mais TOUT respire en fait. Les mais Les maisons respirent Les toits des maisons respirent Le Le ciel respire, et toutes ses étoiles, oh que c'est Beau, regarde mais regarde toi, femme accroupie sèche tes larmes Mais ? C'est toi Bérénice ? Bérénice Bérénice, toi qui disais non à l'amour ce matin-même Redresse-toi Bérénice, et vois. Toi aussi, tu brilles, je le sens. Tu brilles de l'amour dont on brille tous mais qu'on se refuse à laisser paraître. Toi, aussi, tu respires. Même tes rides se gonflent d'air. Ne pleure pas Pourquoi tu pleures alors que nous ne sommes qu'Un ? Toi, Moi, Petite Fleur et les chats de berger Les chats de berger, quelle belle idée, que
DIX
Andréa. C'est la couleur de la voix d'Andréa.
NEUF
La Quête !
HUIT
Là c'est le moment où Blondin se laisse guider par le compte-à-rebours.
SIX
Non SEPT
CINQ
Là celui où il aperçoit la foule (huit pécores en train d'insulter Paulin, retranché devant sa boulange, si on doit basculer dans la rude réalité des faits).
QUATRE
Là le barbu observe la scène d'un air horrifié.
TR TROIIIS
Là il comprend que ce Paulin-là, c'est pas le Paulin de Paris. Que ce Paulin-ci, c'est une victime. Comme lui. Il comprend le cercle infernal dans lequel on s'engage en allant par-par-là. Et Paulin aussi, brille et respire. Comme nous tous.
DEUUUUUUUUUUUX
- « ANDRÉÉÉÉÉA ! »
Les prunelles noires sont levées vers la guerrière perchée sur son cheval immobile. Entends ma voix d'humble mortel.
- « Je lui pardonne. »
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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.