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[RP] Distillation pirates !

Sadella
    [Limoges, quelques jours plus tôt]

    Au bord de la vienne, un cabanon.
    Dans ce cabanon, des voix cristallines.
    Ces voix sont en train de se chamailler au dessus d'une table sur laquelle sont alignés un paquet de fioles, des plantes, des ustensiles, devant un petit alambic portatif. Plus loin un feu est allumé dans un foyer modeste.
    La silhouette bien arrondie de Sadella est en train de retirer un flacon des mains d'une Astana perchée, tandis que cette dernière ne semble pas décidée à se laisser faire.

    P'tain Astrude, tu déconnes, j'suis sûre qu'on avait déjà mis la dose de millepertuis, t'es en train de tout déformer la recette ! C'est plus une potion de bonheur là, elle va se faire mal aux zygomatiques !

    Affirme-t-elle, alors qu'en réalité, Astana aurait tout aussi bien pu y foutre de la belladone que la spinoziste n'aurait rien capté, trop occupée à narguer l'âne resté à l'extérieur en lui montrant une carotte avant de la lui refuser. Pourquoi était-elle si cruelle, pouvait-on se demander ? Hé bien, tout était à cause du nom dont avait hérité la pauvre bestiole, qui, non contente d'être entêtée, possédait en plus le doux surnom de "Leregven", soit Nevgerel à l'envers. Aussi, dans sa guerre constante et intransigeante contre les affreux disciples de la Moustache, Dellatrude, en fière prêtresse du Triangle des Gertrudes, se devait d'emmerder le pauvre âne qui lui, n'avait rien demandé.

    Mais que foutaient donc ces deux donzelles-là dans ce cabanons à des lieues des remparts de Limoges, à jouer les sorcières ? Cette réunion extraordinaire partait d'une excellente intention : celle de compléter une partie du cadeau d'anniversaire prévu pour Edenaé. Danoise et Bourguignonne tentaient la collaboration et on pouvait dire qu'entre la dispersion de l'une et le deux de tension de l'autre, ça donnait une équipe de choc.

    Redis trois fois "Leregven" très vite et j'te crois sur parole ! Sinon, c'est que j'ai raison !

    Ajoute la brune face à la blanche. Si leurs distillations se basaient toutes sur des défis à la con dans ce genre, Edenaé serait légitimement en droit de se demander si la potion offerte est sûre quant à ses effets bénéfiques sur la santé.

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Astana
Oh, ce front qui se plisse au-dessus des châsses toutes grises de Sørensen. On la connaît bien cette expression scrupuleusement sérieuse. C’est celle qui dit : « Putain, on déconne pas avec les philtres ». Mais c’est aussi l’air de l’(en)fumeuse. Et Sa Blondeur a beau avoir l’allure moins alerte qu’à l’accoutumée, n’en demeure pas moins qu’elle semble sûre. Est-ce que je me suis enfumé le museau ? Oui madame, mais je suis encore capable de connaître mes dosages, moâ.

- « Dellatrude, fais-moi confiance j’ai tout bien dosé. »

Petit clin d’œil qui va bien, genre t’inquiètes. Ça roule.
Mais sans doute qu’en étant pas dans la tête d’Astana pour savoir que tout baigne, ça doit pas tellement rassurer. Elle tente néanmoins de récupérer la fiole, seulement la Gertrude enceinte refuse de lâcher prise. Pire que ça, maintenant faut se coller un jeu con ? Ouh. La danoise échappe un rire nerveux, coincé entre l’amusement et l’angoisse qui monte. Parce qu’on joue gros : la fiole. A cet instant, dans la petite forteresse mentale de la blonde, il y tout une troupe de musiciens qui sort pour jouer un air d’encouragement féroce. Vas-y Sørensen, tu peux l’faire !

- « Leregven -Leregven - Leregven ! »

Yaaaaaay ! *
La danoise détache le flacon de joie des mains de la brune en veillant à le reboucher, clairement enchantée de la situation. C’est ça bidonne-toi, ouais.

- « Bon, qu’est-ce qu’on pourrait lui faire comme second philtre après la joie en bouteille ? »

Demandant cela, Astana se réaligne face au comptoir des maléfices pour attraper un couteau et un citron, en vue d’amorcer la préparation de la troisième potion du jour. Quand bien même la seconde n'ait pas encore été annoncée. Parce que celle-ci ne tiendra pas dans une fiole, plutôt dans un gros pot. Pans tant une potion qu'un remède de grand mère. Et shlapf ! Le citron se fait la malle. Dans la forteresse mentale de la blonde, la troupe de musiciens joue un air hautement dramatique. Et probablement que la scène se déroule sous ses yeux avec un petit ralentit qui va bien, la faute à ses réflexes atteints par les herbes. Roule roule le citron, jusque sous les vils sabots de Leregven qui l'envoie bouler sur le côté du cabanon. Là haut, ça se décoince une poignée de secondes trop tard. Lorsque la danoise atteint l'extérieur, ce n'est que pour assister à la tragique chute de l'agrume dans la Vienne. Ainsi donc, elle se repointe à l'intérieur, la mine partiellement déconfite. Juste un instant.

- « Han il a tué mon citron... »

Et de partir dans un rire tout con, de ceux qui vous ricochent bien entre les côtes.


* Résultat de l’action jouée au dé, résultat positif
Astana a gagné un super skill.
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Sadella

    Le citron avait chu et si dans la tête d'Astana des musicos s'entraînaient aux airs dramatiques, dans la caboche de Sadella, l'orchestre venait de virer au funèbre. Pauvre citron qu'elle avait observé dériver, bringuebalé par les courants pour sans doute finir écrabouillé quelque part contre un rocher plus loin. Della en était là de son empathie, les hormones la faisant constamment passer du tout au rien en un quart de secondes, jusqu'à éprouver un chouia de pitié pour ce fruit qui avait bien évidemment été névilisé.

    Lourde perte chez les Gertrudes.

    Avait-elle commenté d'un air grave. Puis, réalisant qu'elle déconnait sérieusement, elle se rapprocha de la danoise en lui agitant une botte de persil sous le pif.

    On lui fait l'elixir de persil contre le stress, puis l'macérat d'ortie pour lui maintenir la mémoire, parce qu'à trainer trop avec Nev', elle va finir par tout oublier comme lui. J'hésite à lui fabriquer des comprimés de fenouil pour les flatulences, juste pour la faire râler. Vu qu'elle n'arrête pas de crier partout que je pète tout le temps - alors qu'on sait bien qui embaume les piaules à chaque fois hein - ce serait une juste vengeance !

    Elle regardait toujours de travers le philtre de bonheur, mais Astana avait réussi le défi, il fallait lâcher prise et il ne pouvait de toute manière pas y avoir "trop" de bonheur pour sa gamine. Elle souffla en regardant le bordel qu'elle avait mis en quelques minutes sur leur plan de travail improvisé - car soyons honnêtes, si quelqu'un foutait le bronx ici, c'était bien Sadella - et poussa quelques fioles et plantes de plat de la main. C'était pas rangé, mais y'avait déjà plus de place. C'était ça, le rangement chez la brune et être bientôt mère d'un deuxième marmot n'avait finalement pas trop changé ses habitudes.

    Tu fais l'elixir, j'fais les deux autres, celle qui termine en premier gagne un vin d'arum fabriqué par l'autre avec amour et application ! Tu marches ?

    Les défis, toujours les défis, c'était bien là la façon la plus drôle de travailler ! Della ne marchait efficacement qu'au challenge et c'était là un bon moyen pour les rendre productives avec une bonne carotte pour les y encourager. Ce vin du bonheur, après tout, elles y avaient le droit autant l'une que l'autre.


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Astana
Si je marche ? Est-ce que moi, Astana, je réponds aux défis pourraves lancés ? Genre… tout le temps, à corps perdu ? Oh, la longue danoise sourcille sévère en tentant d’éteindre une reprise de feu rire intérieur. Un jour, elle prendra le temps de conter à Dellatrude ses plus belles foirades et ses meilleurs gages. Pour la distraire durant l’accouchement, par exemple : « Une fois j’ai été obligée de me trimbaler avec un putain de turban sur l... AH ! TETE ! Je vois la… Hein ? Non j’disais sur la tête. »

- « Vendu ! Mais je fais une potion supplémentaire. Comme ça on est à deux-deux ! »

Oui, l’équité des chances c’est important. Quand bien même ça ne soit pas forcément la meilleure des idées quand on est défoncée, qu’on a deux de tension et la capacité de phaser sur des choses bêtes. Sørensen relève ses manches, inspirant pour se recentrer tout à fait. Le décompte est lancé et Sa Blondeur fait sa liste de courses, la grisaille rivée sur son coffre d’herbes planté sur la table. Citron-deuxième-du-nom, persil, thym, gingembre, vin, vinaigre, mie… oui, miel et… il manque un truc. Mais quoi ? Les châsses se portent sur sa comparse toute affairée qu’elle est à ses propres préparations, comme si la réponse pouvait littéralement jaillir de son ventre arrondi. Hein le pois, t’en dis quoi ? C’est quoi, en trois lettres ? Mais j’ai déjà vi… ah ! EAU ! De l’eau. Bien sûr.

Blondeur se gondole un brin et joint donc le geste à la pensée décousue. On se croirait dans une finale de Médiéval Chef. Elle coupe, tranche, cisèle, écrase et effeuille. Bientôt, la table est recouverte d'aromates préparés tandis que du vin cuit au-dessus du foyer rougeoyant. Les tranches d’agrume et de gingembre rejoignent le fond d’un petit bocal. Oui parce que je sais cuisiner, contrairement à ce que mon vil, très vil époux peut penser. Un jour tu goûteras aux douceurs du Danemark, astre cuissant de mes jours, parce que je suis une baleine à crocs et que la baleine c'est vachement bo- Non, hrm, Sa Blondeur tu t’égares encore.

- « J’augmente la prime d’un batoa ! En cas de coup dur ou de piège. Parce qu’on va en Anjou. T'en es ? »

Paye ta surenchère.

Et que t’es un peu persuadée que cette contrée de tapés du ciboulot est porteuse de poisse.
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Sadella
    Si Della avait proposé de faire deux trucs contre un pour Astana, c'était par souci d'honnêteté. Oui oui, parce qu'elle avait beau être une foutue Gertrude escroc et voleuse, elle avait quand même une fichue manie d'aimer les trucs équitables. Or, elle avait bien vu que l'élixir demandait vachement plus de manipulations que son macérât et son pauvre broyage de fenouil. Cela dit, maintenant qu'Astana avait contré, elle n'avait pas trop envie d'insister, d'autant qu'elle avait surenchéri et que la spinoziste avait tout de même un foutu esprit de compétition qui lui ordonnait de gagner tout défi balancé.

    Elle estima que la danoise était assez grande pour savoir ce qu'elle mettait en mise et brune se mit donc au travail dans un bordel innommable. Il y en avait de partout, c'était à se demander comment elle s'y retrouvait, mais étrangement, elle savait exactement où était chaque truc, du moment que la blanche n'y touchait pas. Et forcément, les deux partageant le même espace de travail, il arriva le moment où le couteau qu'elle voulait utiliser avait disparu. Il était pourtant pas loin quelques minutes auparavant, posé juste là à moitié sous la sacoche, recouvert en parti des feuilles de fenouil, Mais elle avait soulevé la sacoche, puis les feuilles et... rien du tout. Alors elle avait relevé les yeux sur Astana qui utilisait l'instrument indispensable. Et le pire ? C'est qu'elle ne pouvait même pas râler, c'était le couteau de la blanche, pas le sien. Le sien, il était logé dans sa besace accroché au dos de Leregven, alors elle avait râlé et marmonné un :

    T'fais chier.

    Très aimable. Puis elle s'était dirigée vers la bourrique qui à présent la regardait mal - dû moins s'en était-elle persuadée - puisqu'elle l'avait privé de carotte un peu plus tôt.

    Tout doux l'affreux ! Je viens en paix !

    En paix oui, mais sans carottes. Autant dire que l'animal, buté, n'avait pas bien envie de faciliter les choses à la donzelle. Aussi Leregven se mit-il à bouger pour l'empêcher d'accéder aux sacoches. La future daronne s'impatienta forcément et le menaça, sans parvenir à obtenir mieux qu'un claquement de sabot agacé contre la terre ou encore un remuage de queue qui la chassait comme les équidés aiment à chasser les mouches. C'était un juste retour des choses, mais n'empêche que Della perdait du temps et que pendant qu'elle négociait entre têtes de mules, Astana, elle, continuait tranquillement - très tranquillement vu sa consommation - d'avancer dans ses préparations.

    Bon. J'vois. T'es bien comme ton homologue à moustache. Je sais ce que je dois faire, j'accepte de me faire néviliser cette fois, mais t'façon tu pourras pas le répéter.

    Avait-elle admis à contrecœur en lui tendant une carotte. Puis, elle le contourna pour enfin atteindre les sacoches, fouilla pour récupérer son couteau et s'indigna quand l'âne choisit ce moment pour faire ses crottes, grimpant encore un niveau sur l'échelle du manque de respect.

    Foutu bourricot ! Le respect est vraiment mort. J'vais te teindre une moustache blonde.

    Et sans risquer de choper un nouveau geste irrespectueux de la monture bornée, Della s'était ramenée dans la cabane pour se remettre au travail. Bien sûr elle tenta de planquer les ingrédients d'Astana, bien sûr elle fit tomber une ou deux fois "accidentellement" les fioles dans lesquelles elle s'apprêtait à verser ses préparations. Puis, voyant que c'était peine perdue, elle fit la seule chose qu'une Sadella perdante était capable de faire :

    C'est de la triche ! Y'a pas moyen ! J'ai pas perdu ! C'est d'la faute à l'autre bestiole dehors, du coup, on dit qu'on est ex æquo ?

    Alors Astana, tu la vois la sale trogne de mauvaise perdante là ? Tu vois comment elle a croisé ses bras, comment elle a froncé ses sourcils ? Et encore, elle n'a pas jeté tout ce qu'il y avait sur la table, ce qui est signe qu'elle se contient plutôt bien la Mule. Parce que les défis, oui. Mais seulement quand la brune gagne, sinon c'est mort.

    Résultat du défi joué aux dés contre JD Astana

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Astana
- « M… »
Non.

Les lèvres de la danoise se referment à peine se sont-elles ouvertes pour protester, parce qu’un panneau rouge avec écrit « DANGER » vient de s’allumer dans la forteresse mentale de la déphasée de service. Danger de contrarier trop intensément une femme enceinte qui peut vous exploser à tout moment à la tronche avec force cris et vexations. Et s’insurger, et tout balancer par terre, et ruiner les fioles d’elixir, et vous bazarder des tranches acides de citron en pleine poire, et… Et. D’accord. Sørensen dodeline légèrement de la tête. T’as gagné la bataille Dellatrude, mais pas la guerre. Je vais te piquer mais juste un peu, là. Pour la forme. Elle aspire l’air entre ses lèvres et avance la sénestre pour venir tapoter légèrement le ventre arrondi de la brune.

- « Ouh. Je voudrais pas que tu t’étouffes avec ta mauvaise foi. Je veux dire, tu viens déjà d’être humiliée par un âne… »
Sourire en coin qui va bien. J’ai pas encore déclaré le statut ex-aequo.

Astana se recale face à la table, bien décidée à faire poireauter Sadella encore quelques secondes. Des menues secondes qui vont paraître longues, mais longues… Les deux mains se vissent au-dessus du pot qui contient le sirop bien-être pour Edenaé. Pour qu'elle garde sa voix en cas de faiblesse passagère, pour les jours d'hiver trop froids et les après-midi pluvieux. La blonde prend son temps pour le sceller comme il faut, y mettant beaucoup trop de soin pour que la gestuelle soit tout à fait naturelle. Oh, comme elle savoure ce petit moment de flottement qui doit bien chatouiller ses nerfs. Ça va, tu marines bien ? T'as envie de me taper ou pas encore ? C'est quoi, c'est une veine que je vois palpiter sur ta tempe, là ? Allez.

Sørensen échappe un rire tout clair. Clair comme de l’eau de roche Vienne.

- « Gagnantes ex-aequo. Deux vins d’arum et deux philtres. La prem… »
Non Sa Blondeur, tu te tais !

- « … ière à avoir réalisé les deux donne un gage à l'autre ! »
Putain.
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Sadella

    Oh la sal...opette. Y'avait pas à dire, Della avait trouvé une adversaire de taille pour lui mettre du défi dans la trogne. Ce qu'elle n'avait pas prévu, en revanche, c'était que cette adversaire profiterait à fond de son pouvoir en réalisant combien, elle, supportait mal - voire pas du tout - la défaite. Y'avait rien à faire, la spinoziste voulait gagner et même si elle avait beaucoup moins d'expérience que la danoise dans le domaine, même si elle était toute novice, elle avait un ego si surdimensionné, qu'elle ne supportait pas ne pas réussir du premier coup. Frustration, frustration. Tête de grumpy cat enclenchée, Voleuse se mettra bientôt à feuler.

    Enfin, ça c'était avant que le statut ex-aequo soit validé. Brune avait repris une inspiration. Mieux ! C'était déjà mieux. Y'avait une petite Della dans sa caboche qui était en train de se taper une danse de la joie en hurlant des "On lui fait peur à cette grande asperge, lààà ! C'est qui qui impressionne hein ? Elle veut quoi la danoise ?! On la plie en mille si on veut !". Bon, Sadella était de nature à s'emballer rapidement. Une passionnée dira-t-on. Il fallait espérer que lorsqu'elle aurait pondu son marmot, elle pourrait finalement réaliser toutes les menaces émises à l'encontre d'Astana, lui assurant qu'elle lui botterait le cul en lice. Parce que si en plus de perdre aux distillations, elle se mettait à perdre sur son terrain de prédilection...Bon courage à celui qui serait témoin de cette humiliation.

    Mais là, elles étaient à égalité. C'était une chouette journée, tout se passait bien, le soleil brillait, Leregven ne hennissait pas, elles avaient fini tout ce qu'elles devaient faire pour Edenaé, tout roulait quoi. Jusqu'à ce qu'Astana achève sa phrase. Ah. Ben non. Ca ne roulait pas du tout en fait. Nouveau challenge, nouvel enjeu : un gage. Et merde ! Della n'osa pas bouger le temps de quelques secondes qui lui parurent interminables. Puis vint le moment où elles se ruèrent sur les ustensiles. Et vas-y que je te mets un coup de bidon et vas-y que je te vole le récipient sous ton nez. Encore une fois - dans toute sa mauvaise foi - Sadella était tout à fait désavantagée, trop lourde, trop petite, trop peu expérimentée, à côté de la parfaite Blanche à côté, elle faisait plus office de pou teigneux qui s'agitait sans être productif. Autant dire que Della, c'était un mélange des quatre frères Dalton face à LuckyAstana qui finira bien évidemment son vin d'arum plus vite que son ombre. Deuxième échec cuisant pour la spinoziste qui, fort heureusement, n'était pas assez italienne pour se jeter au sol pour pleurer à la faute.

    MERDE !

    Lâcha-t-elle tout de même, résignée. Astrude était forte. Très forte. Et elle l'aurait un jour, elle l'aurait. Soufflant plus fort que son âne, elle finit par claquer sa langue, tout en relevant fièrement le menton.

    T'as gagné UNE bataille. Mais pas la guerre.

    Une seule. Parce qu'elles étaient ex-aequo la fois d'avant, Blanche l'avait admis. Y avait-il des limites à la mauvaise foi ? Fallait-il déjà que Sadella ait des limites tout court et qui la connaissait, savait qu'elle n'en avait pas tant.

    Allez finissons-en, annonce ton gage, tant que ma fierté est partie se planquer.

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