Andrea_
Tas déjà eu la sensation quil était temps dagir ? Que tavais assez larvé, que ça fait des mois que tu repousses un truc ingrat et que tu décides, un beau matin, que cest assez et que cest lheure de te sortir les doigts du cul? Bin jen suis là.
Pour commencer, je vais replacer tout ça dans le contexte, parce que sinon on va se perdre.
Avant que ma vie soit liée à celle de Vran, mon quotidien sappelait Aertan. Ce nétait pas un chevalier servant, mais cest assez marrant, parce quen enlevant N haine- à servant, on obtient son nom de famille.
Aertan, je lai rencontré un soir dété et ça avait été un coup de foudre. Ses grands yeux et son crâne rasé avait ravagé lhistoire que je partageais avec le père de mon fils. Javais balayé une histoire ancrée dans le temps, où je navais plus rien à prouver, où javais la sécurité et la douceur, lamour et la tendresse. Mais Aertan était arrivé et avait bouffé mes certitudes. Ensemble on a eu du bonheur en barre, des fous rires mémorables, quelque chose qui sapprochait de lAmour même si aucun de nous ne lavait avoué à lautre. Cétait beau, cétait bien, mais ça navait duré quune saison. Ensuite son passé avait refait surface, et il avait fallu faire face à un groupuscule qui voulait sa mort, parce que mon chevalier Servat avait jadis libéré la catin préférée du chef de la bande adverse.
Après plusieurs semaines de lutte, nous avions réglé le problème au gang des « homards » -rapport à un tatouage quils avaient en commun-. Chèrement payée, de par les morts, de par les mots. Des incompréhensions et des angoisses qui valaient à peine le soulagement den avoir terminé. Il y a des blessures quon ne voit pas et jai compris plus tard que si Aertan était vivant, une part de lui navait pas survécu.
Cette histoire avait réveillé les démons dun Aertan qui se renfermait sur lui-même. Je ne saurais jamais si cet éloignement était voulu ou non, mais quelques semaines plus tard il tombait dans une embuscade qui le laissait pour mort. Peut-être savait-il que nous nétions pas venus à bout des Crevettes XXL et quil voulait men protéger, peut être. Je ne le saurais jamais.
Jai toujours dit que je le vengerais. Parce quon mavait retiré une part de moi le jour où nos chemins sétaient séparés. Javais attendu des nouvelles et son retour, jai été forte, comme il me lavait demandé. Je nai pas baissé les bras et, puisquil me lavait fait promettre, jai continué de lui écrire chaque semaine. Pour quil puisse me retrouver facilement, pour quil ne soit pas mis de côté, pour quil ne soit pas oublié.
Puis il y avait eu le Berry. LAnjou. Fribourg. Le Béarn. Le Limousin. LAngoumois. Le Poitou. Le Limousin encore. Il y avait eu un automne, un hiver, un printemps et un été avant lautomne, à nouveau. Un an. Il mavait fallu un an, presque jour pour jour, pour partager mes matins avec un autre homme.
Un an, pour aimer à nouveau. Sans se leurrer, sans oublier ce que javais vécu. Un an, pour pardonner à la vie de mavoir retiré un brin de bonheur en moffrant un brun, un brun de bonheur.
Un an plus tard, je ne lui écris plus. A dire vrai jma dernière missive avait été envoyée la veille dépouser Vran. Peu importe ce quil était écrit sinon que je nous pardonnais, cétait bien là lessentiel. De lettre donc il ny a plus depuis un mois bientôt, depuis un mois demain.
Alors pourquoi vouloir se venger maintenant ? Si vous mdemandez, jvous répondrais « parce que », parce que ça vous regarde pas, parce que jvous emmerde, parce que jai pas à me justifier, parce que jen ai envie, parce que, parce que, parce que.
La vérité cest que tant que ce ne sera pas fait, jy penserai. Chaque personne un peu insistante, chaque tatouage dégueulasse, chaque pas dans une rue déserte, je me demanderais si ce ne sont pas eux, qui viennent finir le travail. Et puis.. Et puis il faut clore ce chapitre là, pour vivre sereinement ma nouvelle vie.
Et franchement, quand jvois le nombre de gens que Vran se met à dos, je pense quon aura bien assez à se méfier pour ne pas en plus se trainer des casseroles vieilles comme le monde. Javais vaguement parlé de mes projets à mon Vranounet à lécrit ça passe crème-, et il ne ma pas vraiment donné le choix : il serait là.
Alors dans lombre, javais cherché à en savoir plus. Ils nétaient plus que cinq à priori- et continuaient de se retrouver dans lauberge près de la plage. Une masure abandonnée dont ils reprennent possession quelques heures à chaque pleine lune. Et puis Et puis bientôt la pleine lune.
Javais longuement hésité avant de partir, ce matin là. Vran déjà avait quitté la piaule et je navais aucun fichue idée de lendroit où il pouvait se trouver au réveil on pourrait penser quil est chez le boulanger, mais on parle de Vran là-. Si je partais maintenant, je pouvais espérer en saigner un dans la forêt. Une heure de cheval, à peine, et ils ne seraient plus que quatre.
Jai peut être pas pris la solution la plus raisonnée, mais quelques minutes plus tard, je sellais mon cheval pour prendre la route.
Ce nest quun homme seul.
Je serai partie deux heures, trois, grand maximum.
Javais ma dague.
Jen ai buté des plus coriaces.
Jvous ai déjà dit que jétais bordélique ?
Parce quil ny aura pas beaucoup de recherches à faire pour trouver, échoués sur le plumard, une carte représentant une auberge surmontée dun crapaud et cinq croix, dont lune se trouve pas trop loin de notre piaule. Une sorte de planche en bois où il est inscrit « Trois lunes avant le solstice, quand le crapaud de rose se pare, Crusta* sera célébré »**. Lécrin dune lame, et le ruban qui avait tenu mes cheveux la veille, avant que mon époux ne se décide à les libérer pour jouer aux cartes-, autour dun vélin.
Est-ce que javais prévu que le type ait un peu de retard ? Naonnnn. Dailleurs le fait que ses cuisses soient plus grosses que celles de mon cheval non plus, je lavais pas prévu
Hey Coucou
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Pour commencer, je vais replacer tout ça dans le contexte, parce que sinon on va se perdre.
Avant que ma vie soit liée à celle de Vran, mon quotidien sappelait Aertan. Ce nétait pas un chevalier servant, mais cest assez marrant, parce quen enlevant N haine- à servant, on obtient son nom de famille.
Aertan, je lai rencontré un soir dété et ça avait été un coup de foudre. Ses grands yeux et son crâne rasé avait ravagé lhistoire que je partageais avec le père de mon fils. Javais balayé une histoire ancrée dans le temps, où je navais plus rien à prouver, où javais la sécurité et la douceur, lamour et la tendresse. Mais Aertan était arrivé et avait bouffé mes certitudes. Ensemble on a eu du bonheur en barre, des fous rires mémorables, quelque chose qui sapprochait de lAmour même si aucun de nous ne lavait avoué à lautre. Cétait beau, cétait bien, mais ça navait duré quune saison. Ensuite son passé avait refait surface, et il avait fallu faire face à un groupuscule qui voulait sa mort, parce que mon chevalier Servat avait jadis libéré la catin préférée du chef de la bande adverse.
Après plusieurs semaines de lutte, nous avions réglé le problème au gang des « homards » -rapport à un tatouage quils avaient en commun-. Chèrement payée, de par les morts, de par les mots. Des incompréhensions et des angoisses qui valaient à peine le soulagement den avoir terminé. Il y a des blessures quon ne voit pas et jai compris plus tard que si Aertan était vivant, une part de lui navait pas survécu.
Cette histoire avait réveillé les démons dun Aertan qui se renfermait sur lui-même. Je ne saurais jamais si cet éloignement était voulu ou non, mais quelques semaines plus tard il tombait dans une embuscade qui le laissait pour mort. Peut-être savait-il que nous nétions pas venus à bout des Crevettes XXL et quil voulait men protéger, peut être. Je ne le saurais jamais.
Jai toujours dit que je le vengerais. Parce quon mavait retiré une part de moi le jour où nos chemins sétaient séparés. Javais attendu des nouvelles et son retour, jai été forte, comme il me lavait demandé. Je nai pas baissé les bras et, puisquil me lavait fait promettre, jai continué de lui écrire chaque semaine. Pour quil puisse me retrouver facilement, pour quil ne soit pas mis de côté, pour quil ne soit pas oublié.
Puis il y avait eu le Berry. LAnjou. Fribourg. Le Béarn. Le Limousin. LAngoumois. Le Poitou. Le Limousin encore. Il y avait eu un automne, un hiver, un printemps et un été avant lautomne, à nouveau. Un an. Il mavait fallu un an, presque jour pour jour, pour partager mes matins avec un autre homme.
Un an, pour aimer à nouveau. Sans se leurrer, sans oublier ce que javais vécu. Un an, pour pardonner à la vie de mavoir retiré un brin de bonheur en moffrant un brun, un brun de bonheur.
Un an plus tard, je ne lui écris plus. A dire vrai jma dernière missive avait été envoyée la veille dépouser Vran. Peu importe ce quil était écrit sinon que je nous pardonnais, cétait bien là lessentiel. De lettre donc il ny a plus depuis un mois bientôt, depuis un mois demain.
Alors pourquoi vouloir se venger maintenant ? Si vous mdemandez, jvous répondrais « parce que », parce que ça vous regarde pas, parce que jvous emmerde, parce que jai pas à me justifier, parce que jen ai envie, parce que, parce que, parce que.
La vérité cest que tant que ce ne sera pas fait, jy penserai. Chaque personne un peu insistante, chaque tatouage dégueulasse, chaque pas dans une rue déserte, je me demanderais si ce ne sont pas eux, qui viennent finir le travail. Et puis.. Et puis il faut clore ce chapitre là, pour vivre sereinement ma nouvelle vie.
Et franchement, quand jvois le nombre de gens que Vran se met à dos, je pense quon aura bien assez à se méfier pour ne pas en plus se trainer des casseroles vieilles comme le monde. Javais vaguement parlé de mes projets à mon Vranounet à lécrit ça passe crème-, et il ne ma pas vraiment donné le choix : il serait là.
Alors dans lombre, javais cherché à en savoir plus. Ils nétaient plus que cinq à priori- et continuaient de se retrouver dans lauberge près de la plage. Une masure abandonnée dont ils reprennent possession quelques heures à chaque pleine lune. Et puis Et puis bientôt la pleine lune.
Javais longuement hésité avant de partir, ce matin là. Vran déjà avait quitté la piaule et je navais aucun fichue idée de lendroit où il pouvait se trouver au réveil on pourrait penser quil est chez le boulanger, mais on parle de Vran là-. Si je partais maintenant, je pouvais espérer en saigner un dans la forêt. Une heure de cheval, à peine, et ils ne seraient plus que quatre.
Jai peut être pas pris la solution la plus raisonnée, mais quelques minutes plus tard, je sellais mon cheval pour prendre la route.
Ce nest quun homme seul.
Je serai partie deux heures, trois, grand maximum.
Javais ma dague.
Jen ai buté des plus coriaces.
Jvous ai déjà dit que jétais bordélique ?
Parce quil ny aura pas beaucoup de recherches à faire pour trouver, échoués sur le plumard, une carte représentant une auberge surmontée dun crapaud et cinq croix, dont lune se trouve pas trop loin de notre piaule. Une sorte de planche en bois où il est inscrit « Trois lunes avant le solstice, quand le crapaud de rose se pare, Crusta* sera célébré »**. Lécrin dune lame, et le ruban qui avait tenu mes cheveux la veille, avant que mon époux ne se décide à les libérer pour jouer aux cartes-, autour dun vélin.
Citation:
Je ne serai pas longue.
D.
D.
Est-ce que javais prévu que le type ait un peu de retard ? Naonnnn. Dailleurs le fait que ses cuisses soient plus grosses que celles de mon cheval non plus, je lavais pas prévu
Hey Coucou
* Du latin : crustacé.
** Directement issue du rp premier « La traque », Août/Septembre 2019.
** Directement issue du rp premier « La traque », Août/Septembre 2019.
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Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.