Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] Très très très Trémouillais -Dis moi oui...Vra-ny-

Phinomene
Zut. Parfaitement, zut.

Phinomène s'était mise en retard, affairée à essayer de rentrer dans sa meilleure robe qui avait décidé subitement de rétrécir au niveau du ventre.
Vances s'était évaporé le Très-Haut sait où, les filles étaient déjà présentes, et, pire, Dea était déjà arrivée.

Il y a des règles à suivre, dans toutes les histoires. Des règles universelles.
Si l'on s'habille en super rouge ou écarlate, paf ! On peut être sûre de voir le loup avant la fin de la soirée pyjama.
On donne de la voix et on s'écaille les gambettes pour être au poil afin de plaire à monsieur ? Paf ! Il vous lâche pour la vicomtesse voisine, histoire d'avoir des titres ensuite.
Et ne parlons pas de ces sombres affaires de haricots magiques qui vous font obligatoirement obtenir une grande tige, peu importe le lieu ou l'époque.

En matière de mariage, il y a donc une règle : la mariée est quasiment la dernière à arriver pendant la cérémonie.
Parce que la seule autre personne qui vient ensuite, c'est...


Oh misère, il va falloir que je le fasse...

Hésitante et engoncée dans sa robe, la bigleuse prend son courage à deux mains. Si elle arrive en catimini et tente de se fondre dans la masse discrètement, ce sera peine perdue, elle le sait.
Alors, quitte à se faire remarquer, autant respecter la règle.
Avec une grande inspiration, elle ouvre la porte d'un mouvement brusque.


Je m'y oppose !!

_________________
Archibalde
Archibalde trouvait les mariages trop plats. Archibalde trouvait les mariages chiants. Archibalde trouvait que c'était toujours la même chose, que les cérémonies, dans le fond, se ressemblaient toutes même si certains faisaient dans l'originalité au niveau de la forme. Du moins essayaient-ils de se démarquer. Mais ils n'y arrivaient jamais vraiment. Vous savez ce qu'on dit. C'est en fuyant son destin qu'on croise sa route.

Alors quand il avait reçu le pli d'Andréa lui annonçant son mariage, juste après qu'il ait exposé son intention éventuelle de la prendre pour épouse, il se demanda si elle ne se foutait pas de sa gueule. Après tout Andréa aimait bien faire ça, se foutre de sa gueule. Il délaissa le pli, cogita, songea, se mit à réfléchir intensément. Fallait-il aller au mariage comme le préconisait l'invitation qu'il avait reçu ensuite ? Fallait-il rester ici dans son fauteuil, bien au chaud, comme il le faisait depuis des jours ? Il laissa finalement la nuit lui porter conseil. A chaque jour suffit sa connerie.

Et le jour vint alors. Le coche l'attendait dans la cour, aussi s'y glissa t-il en milieu de journée. Les courriers d'Andréa sur ses genoux, il regardait le paysage défiler. Au début, de tout ce qu'elle pouvait écrire, il ne croyait rien. Tout ceci lui paraissait trop beau. Des promesses venues d'ailleurs, un renouveau qu'elle avait fini par trouver en elle-même. Peu à peu il s'était laissé prendre, baissant sa garde, ou se laissant aller à la rêverie d'un avenir meilleur quand bien même il était illusoire. Andréa était une bonne conteuse. Mais la nouvelle de ce mariage impromptu le ramena à la réalité et à ses convictions profondément ancrées. Le renouveau venait de ce Vran -qu'il connaissait d'ailleurs peu. il n'était pas très loquace. Si l'impulsion était partie d'elle, la flamme s'était allumée à cette demande en mariage, une demande probablement stupide mais ô combien différente d'un quotidien trop morne. Et ce sont souvent les choses stupides qui nous sauvent, parce qu'elle nous sortent d'une routine mortifère. C'était un mariage qui n'avait pas de sens, mais étrangement, c'est peut-être cela qui avait remis Andréa sur le chemin.
Vran l'avait finalement devancé, quand bien même l'idée d'un mariage effleurait seulement le barbu.

Le coche s'arrêta, le laissant un peu plus loin que le lieu de la cérémonie. Une semelle se posa sur le marchepied puis sa canne frappa le sol tandis qu'il baissait la tête pour ne pas se cogner à l'encadrement de la porte. Alors il rejoignit ce qui était autrefois une chapelle, s'activant à grandes enjambées, aussi vigoureuses que possible. Une demoiselle venait alors de lui ôter les mots de la bouche, mais qu'à cela ne tienne.


Je m'y oppose également, bande de connards !

Ah, et il n'avait pas retiré ses godasses, non.
_________________
Vran
Alors non, Vran ne s'est pas assis par terre. Je dément immédiatement. Il s'est pété les rouleaux à enfiler des trucs propres et à peu près adaptés à un mariage, c'est pas pour se rouler dans la boue avant même que les invités se pointent. Non, il s'est accroupis. D'ailleurs, la pose commence à lui ruiner les chevilles, alors il se redresse. Tout juste pour voir sa future épouse débouler. Ce qui étire un sourire bien con sur sa trogne. C'est qu'elle est belle, sa promise. Avec sa jolie robe dont le beige dénote du blanc traditionnel sans pour autant s'en éloigner de trop. Et les fleurs discrètes mais visibles sur le chignon. Non vraiment, c'est beau. Il aurait presque envie de la pointer du doigt pour dire bien fort "Elle est belle ma bientôt femme!". Ce qu'il ne fera pas, parce que c'est pas le genre de la maison. Mais il faut dire que ça lui fait quelque chose. Passé le défi, quand le mariage fut décidé sérieusement, Vran avait accepté à la légère. Lui, le mariage, il s'en fout à la base. "Pas besoin qu'des gens valident, si j'aime quelqu'un.", c'est le genre de truc qu'il dit quand le sujet et mis sur le tapis. Pourtant, sans trop savoir pourquoi, plus le jour approchait, et en même temps plus il était reporté, plus ça lui plaisait. Heureux ce con, on a dit. Il est amoureux, et l'idée de concrétiser la chose -même si c'est rapide- lui semble désormais attrayante. Alors voilà, à la vue d'Andréa, il sort le même sourire que la plupart des mariés sortent à ce moment.
Une main glisse sur son épaule, et la sienne en réponse va se poser en une douce caresse sur la taille colombesque. "Pioupiette" est là, et elles ont sûrement du temps à rattraper. Il les observe donc être heureuses de se revoir -à priori- avec un fin sourire qui ne semble pas vouloir quitter son visage.

Son attention est détournée par les arrivants. Calyce est là. C'est l'officiante, alors ça fait plaisir. Le reste, c'est secondaire. Certes, certaines personnes ne sont pas là et ça fait chier, mais ce qui compte c'est que le mariage se fasse. Jurgen, l'un de ses deux témoins, s'était mis en chasse d'une chimère qui l'avait pourtant abandonné, dans une méthode que le truand trouvait abominable. Il ne le savait pas encore, bien qu'il commençait à le deviner, mais Tigist n'en serait non plus. Il se demandait même si Enolia -son dernier témoin- serait là. Il l'espérait, d'autant qu'il voyait bien certaines personne tenter de donner ce rôle à Eddwyn. Détails que tout cela. Il se mariait, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire?
Andréa amorça le mouvement vers les ruines -putain c'est beau!- de l'église. Vran se délesta de ses chausses de qualité moindre qu'il avait choisie parce qu'il avait peur de se les faire voler, et suivit le mouvement. Il restait décontracté, bien que son cœur prit un rythme un peu plus rapide. Colombe demande le silence à sa manière bien à elle et en profite pour devancer le brun qui lui adresse un sourire en coin.
Sauf que voilà, si tout se passe dans le calme, c'est pas marrant. Et voilà Phinomène -Christine? Ces angevins et leurs blazes de merde.- qui déboule, dégage un reste de porte calcinée pour lâcher le fameux "Je m'y oppôôôse!". Le sourire s'évapore et les sourcils se froncent dans un regard peu avenant. Elle est sérieuse, elle? Elle pouvait pas le dire avant qu'elle était pas d'accord? On l'aurait pas invitée. Ou même on aurait pris le temps de la faire disparaître. Mais non, ça joue son coup de pute en surprise.
Vran s'apprête à gentiment -non- lui demander d'aller se faire mettre plus loin, mais quelqu'un d'autre déboule pour balancer la même connerie. Assortie d'une insulte. Ça se passe comment? Les gens veulent se faire fumer aujourd'hui, c'est ça? C'est qui lui en plus? Attendez, ah si, il le connait. Archibalde. Par contre, aucune idée de pourquoi il vient piétiner les baloches des honnêtes gens.

En plus ces cons ont dit ça bien trop tôt. Il faudra d'ailleurs qu'il en parle à Calyce, pour lui dire de sauter la partie "si des connards sont pas contents qu'ils fassent iech" du protocole. Histoire d'avoir la paix. En attendant, il se rapproche et pose une main délicate sur les lombaires -numéro deeuuux!- d'Andréa.


J'vais chercher l'arbalète...?

Non parce qu'à un moment, y a des limites à la rigolade.
_________________
Andrea_
Mea culpa, Vran ne s’était pas assis par terre. Je le sais maintenant parce que j’avais lorgné son cul lorsqu’il s’était levé, et j’avais vérifié en passant une main sur ses fesses. Il était parfait, et j’parle pas uniquement de son cul. Vran était de loin, le plus surprenant de tous les hommes que j’avais connu jusqu’ici. Le plus complexe, aussi.
Un être capable d’être un enfoiré de première en public, et d’une tendresse inégalée en privé. Un homme qui a réponse à tout sans en faire trop, j’pousserai même le bouchon plus loin en disant qu’il n’avait pas besoin d’en faire trop, parce que sa prestance et son petit sourire en coin suffisait à le monter au dessus des autres.
Et tout ça, je l’ai senti bien avant aujourd’hui, bien avant d’en être amoureuse. Cette demande en mariage, je l’avoue, a été prise au second degré dans un premier temps. Clairement, j’avais dit oui pour le mettre devant le fait accompli, en espérant qu’il finirait par avouer sa défaite. J’étais persuadée d’être dans une sorte de « cap/pas cap », et comme perdre n’était pas une éventualité pour moi… Je le soupçonnais d’être dans le même état d’esprit, à dire vrai. C’était sans compter sur les moments que nous partagerions jusque là. Quand les retrouvailles se font plus naturelles, que mes bras retrouvent les siens. Quand nous ne faisions plus qu’un face au reste du monde –sans sous entendus sinon c’est dégueulasse-. Sans me vanter, je pense que les autres peuvent trembler, autant de vicieux, de défaut et d’égocentrisme dans deux personnes c’est déjà exceptionnel, mais si en plus, ces deux personnes partagent leur intimité… Pour sûr, nous allions faire de grandes choses.

Et mon sourire n’allait plus quitter mes lèvres alors que nous marchions vers ce qu’il restait de l’autel. Moi, avec mon bouquet d’orties et de chardons dans une main –personne me le piquerait ce bouquet, foi d’Colombe. Je notais quand même, quand Vran retirait ses godasses, qu’elles étaient horribles, mais qu’importe, j’avais encore quelques années pour lui faire changer ses habitudes de vieux garçons revêches, après tout, il avait une chemise propre tout n’était pas perdu. Ce sourire ne quittait pas mes lèvres non, Jiveli était là, MA Magnifique aussi. Et j’allais épouser Vran, non parce que c’était un défi –que j’aurais gagné- mais parce que j’allais simplement devenir sa femme, sans autre arrière pensée que celle de partager un bout de sa vie à son bras.
Je souriais ouai, de ces sourires un peu espiègle, un peu timide mais foutrement honnête. Jusqu’à ce que l’honnêteté se casse la gueule en même temps que le sourire quand Phinomène poussa les portes –ouai, tout a cramé mais il reste les portes, c’est beau non ?-.Phino aussi avait une protubérance au niveau du bide, j’espérais que ça ne m’arriverait pas – le « jamais deux sans trois » qui fait flipper-.
Et elle s’y oppose.
J’ai pas pu m’empêcher de ricaner, tu sais, le petit rire qu’on sort quand t’as envie de tuer la personne en face, les dents un peu serrées, et … le rire.


AHAHAHAHAhahahahahah, QUEL HUMOOOOOOOOOUR

Mais ouai, c’était super drôle non ? Allez, rions, rions tous et moi j’lui fais signe de s’asseoir, peut être qu’en faisant comme si tout était prévu on pourra continuer, non ?

Je m'y oppose également, bande de connards !

Ah bin non. Décidemment, deux oppositions avant même que la cérémonie ne commence, c’était un nouveau record, et pourtant j’suis experte : pourrir les mariages des gens, c’est ma spécialité. Moi aussi j’ai été celle qui s’opposait, mais soit j’connaissais pas les mariés, ou alors j’connaissais les mariés mais j’étais pas invitée. Là, jusqu’à preuve du contraire, j’avais invité PhinoChristine, et Archibalde. D’accord Archi m’avait plus ou moins proposé un mariage voilà quelques missives, de longues missives où j’avais expliqué comment j’avais repris goût à la vie seule, MAIS ça n’méritait pas une opposition si ?!
J’avais déjà fait la technique du rire et de la blagounette, ça ne marcherait pas deux fois. Fallait cependant réfléchir vite parce que Vrany proposait déjà d’aller chercher son arbalète. Ce qui est assez dingue d’ailleurs c’est qu’il ne l’ai pas pris avec Lui, Vran couche avec son arbalète hein, alors bon.


Un coup d’bol que ça n’ait pas commencé et qu’on n’demande l’avis de personne HEIN !
Archi’, ravie de te voir, tu peux même garder tes chaussures.


Oui, faisons ça, garde tes chaussures et tais toi. Tu te poses là, et on continue hein.
Hein ?
La main libre de la Colombe se pose sur celle de son futur-presqu’époux pour calmer l’animal avant de lui chuchoter un truc. Est-ce qu’elle lui dit que c’est pas la peine ? Est-ce qu’elle lui dit qu’elle est déçue qu’il ne l’ai pas ? Est-ce qu’elle lui demande s’il a les alliances ? Ou complètement autre chose ? Allez savoir, mais elle chuchote.

_________________

Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Archibalde
Et Archibalde continuait d'avancer, parce que c'est pas parce qu'un post se termine que l'action s'arrête. Voilà qu'il était à présent dans ce qui était autrefois la nef de l'édifice, les bottes et les jambes solidement ancrées dans le sol, le torse large et le front fier, une main posée sur sa canne. Il regardait l'un puis l'autre, et plus vaguement ensuite les invités.

C'était vraiment la faute de la malchance qu'Alzo n'ait pas pensé lui-même à l'arbalète. Parce que ça aurait était franchement pratique. Vous imaginez ? Un coup de carreau dans le coeur du marié, et pouf, on n'en parlait plus ! Idée de génie. Mais pourquoi diable n'y avait-il pas pensé. Quoi qu'il en soi, on aurait pu dire qu'il était pratiquement désarmé si ce n'eut pas été pour l'épée qui pendait à la ceinture et sa canne qu'il maniait maintenant comme le plus vigoureux des nerfs de bœuf.


Déa, fais pas la conne.

Andréa, c'était un peu sa clef lorsque lui était devenu une serrure. Froid et d'acier, la Colombe portait en elle la solution de tous les maux. Mais à quoi bon si elle offrait son trousseau à quelqu'un d'autre !


Tu ne peux pas l'épouser, enfin, réfléchis !

Parce qu'il était convaincu que cette union ne serait pas pérenne, et que de la stupide précipitation ne naissait que la désolation, une étrange et urgente moutarde lui monta au nez. L'instant suivant l'allée fut remontée, et le col de la vieille prune fut empoigné. Il avait envie de la secouer -comme un prunier, c'est le cas de le dire- pour lui faire retrouver la raison, ou bien pour lui faire changer d'avis.
Parce que du temps, il n'avait pas pu le savourer, et que cette demoiselle était comme ce dernier : elle filait entre les doigts sans qu'on en ait jamais eu assez.

Alors il la fit basculer un peu en arrière, comme dans ces mélodrames coulant où des amants se retrouvent, et lui roula une pelle d'anthologie.
Maintenant, ce n'était pas vulgaire, non. Maelstrom de sentiments et de contradictions traduisant un "je-t'aime-moi-non-plus" tout à fait entendu à présent, il sentait entre ses doigts le corps plein de vie palpiter. Un souffle de vie qui faisait revenir les disparus d'entre les morts, ce souffle même qui lui fit oublier tous les invités présents et même le futur époux. C'était Elle, et juste Elle, parce qu'elle se résumait en un seul mot : Andréa.

Dehors, il faisait plutôt frais car l'automne était proche. L'automne d'une vie peut-être, où les arbres s'effeuillent avec mélancolie, où leurs ramures sont dispersées avec langueur par le vent. Les fleurs d'une fin d'été sortent de terre, ornent le front des nouvelles mariées et embaument l'air d'un temps qui touche à sa fin.

_________________
Vran
Bordel.
Quand les gens décident de casser les boules, ils ne le font que rarement à moitié, hein. Du simple dépit, Vran passe à un agacement certain. Alors qu'Archibalde réduit la distance entre eux, le brun croise nonchalamment les mains dans le dos. L'index vient glisser derrière la ceinture pour en faire sortir une dague qui finit planquée contre la paume de la main. Une lame pas forcément très impressionnante. Mais suffisante pour trancher ce qu'il faut trancher pour tuer, comme on dit c'est pas la taille qui compte. Quoi, vous croyiez que Vran allait se balader sans aucune arme sur lui? Allons, on le connaît maintenant, le bougre. Il a choisi la discrétion car c'est son mariage, mais peu importe la situation, jamais il ne sortira sans un moyen quelconque de se défendre. Et cette lame, elle était comme lui: pas très épaisse, pas bien impressionnante, mais robuste, vive et affutée.
Cependant, il ne fait rien pour le moment. Oh, il aurait bien envie de lui dire que Déa faisait la conne si elle le souhaitait, et qu'elle pouvait bien épouser qui elle souhaitait, et que visiblement ce "qui" n'était pas cet homme à canne. Mais il était à peu près certains que Colombe lui expliquerait tout cela comme il le fallait.

Quand Alzo saisit sa future épouse par le col, les doigts de Vran se crispent sur le manche de son petit couteau. Décidément, certains n'aiment pas la vie. Bon, là normalement c'est le moment où Andréa lui aplatit les noix à grands coups de genoux. Non? Ah non.
Elle n'en a pas le temps. Visiblement, Tripatte pense que la vie est un roman. Il doit croire qu'un baiser va faire réaliser à tous ce qui doit être. Ben oui. Andréa se dira immédiatement "Ah oui, en fait c'est lui que je dois épouser", Vran ne pourra que constater qu'effectivement il doit laisser sa place, et les invités, qu'il doit s'imaginer comme un public, célébreront le mariage qui que soit le marié. Bon, la dernière partie est sûrement vraie en fait. C'est ça, le mec se croit dans un roman. Si bien qu'il est complètement absorbé par son baiser volé. Il ne vit cet instant qu'à travers ce geste. Il oublie tout et tout le monde autour.
En voilà, une erreur stupide.

On n'oublie pas la présence de Vran alors même qu'on est en train de le mettre violemment de travers.

Discrètement, la dague est rangée. Dans ses souvenirs, Archibalde et Andréa sont amis, et il n'a clairement pas envie d'égorger un ami de sa future femme le jour du mariage. En plus c'est un coup à saloper leurs fringues, et ça, c'est mort. Alors lame rangée, une main saisit fermement l'épaule d'Archichauve -c'est pas moi qui le dit- alors que le talon s'abat violemment sur son genoux. Vran est une créature qui tend à flairer les faiblesses d'autrui, et déjà à Limoges il avait cru remarquer une fragilité au niveau de la jambe de l'Alzo. La canne avait achevé de le convaincre.
Le genou visé céda dans un craquement à faire frissonner l'échine, et l'aigrefin envoie l'homme au sol, prêt à bondir pour terminer le travail. Mais il se souvient que s'il a visé le genou, c'est justement pour éviter de tuer. Alors il recule simplement de deux pas, fixant un instant son œuvre. Il se dit que quand même, péter la jambe de quelqu'un ça reste un peu bourrin. Alors il tourne le regard vers Andréa.

Il espère que celle-ci ne lui en voudra pas trop pour ce geste.

_________________
Diazolie
Bordel que le monde va vite. T'as à peine le temps de poser ton cul à terre que déjà tu te fais remarquer par Vranité. Il est là accroupi avec la tête du petit con que tu as laissé y a quelques temps et tu souris. C'est que ça fait toujours plaisir de revoir les copains de délire. Tu te revois sans mal à Limoges courir de taverne en taverne à la recherche d'un maréchal, picolant et jurant à souhait avec le futur marié du jour. Si tu ne sais foutrement pas comment il est passé de Ness à Déa, tu n'as rien à redire sur l'union. Ce que l'âme de son âme veut, âme de son âme aura. Même si à tes yeux ça n'a aucun sens et que tu piges rien.

Il en faut plus pour me voir six pieds sous terre tu sais. N'est pas fille du Diable qui veut.

Un ricanement se fait entendre, t'es peut être énorme mais tu tentes de garder ta superbe et le peu de dignité que tu as. Que tu te déteste comme ça et qu'il te tarde d'expulser la chose pour la refourguer à Jagan et ne plus jamais en entendre parler. Trois long foutu mois.. Dieu que ça allait être long ! Fort heureusement le ciel s'éclaircit. Les oiseaux se mettent à chanter. Une bonne odeur de pain se propage dans les airs en même temps que les paillettes dans ta vie. Tout ça juste parce que tu la vois. Elle. Le coeur de ton coeur. Quoi j'en fais trop ? Mais non...

Elle même, en chair et en chair...

Puis c'est là que le temps s'accélère, ce doit être parce que vous êtes ensemble mais BIM BAM BOUM tout le monde est déchaussée dans ce qu'il reste de l'église. Le silence est religieux (AHEM) et tout le monde attend que le début de la cérémonie débute, ton mouchoir est déjà dans ta main, tu es prête à renifler à donf et en faire des caisses mais c'est sans compter les troubles fêtes. Un premier "Je m'y oppose" se fait entendre te poussant toi la Magnifique à lever ton cul de ton siège de fortune et appuyer tes reins douloureux. Ton regard se fait assassin et tu prends un projectile à même le sol. Facile quand tout n'est que ruine... et tu menaces la nana de lui balancer dans la tronche.

Comment ça elle s'y oppose la Greluche ?!

Oui bon t'as prévu une tirade mais on te coupe la chique. Punaise si y a bien un truc que tu n'aimes pas c'est qu'on te coupe la parole et qu'on prenne le devant de TA scène. Un second "Je m'y oppose" ce fait entendre et tu ne peux que jurer bien fort dans ce qu'il reste de l'église. Non mais sérieux la cérémonie n'a même pas commencé ! Tu l'ouvres puis tu la refermes, tu regardes le claudi claupant qui avance en mode "Je suis l'élu".

Dans un premier temps tu laisses les mariés gérer l'affaire mais quand il fourre sa langue dans la bouche délicate (AHEM bis) de la Colombe le projectile part. C'est plus fort que toi mais dans un plan foireux, y a jamais rien qui se passe comme on le voudrait. Vran intervient, il pète une rotule et le caillou lui ben... Il vient cogner le brun de marié. Oupsi. Ta main se lève et tu lâches connement.


C'est pas moi !

Vu qu'un des emmerdeurs est maitrisé, ou presque, toi tu te tournes vers la Greluche. Tu poses tes mains sur tes hanches et tu plisses le regard.

Va t'assoir on t'a assez entendu toi... Zou zou zou !

Oui bon t'es pas témoin mais t'es quand même LA meilleure amie de la mariée. Personne n'a le droit de gâcher son jour pas même un amoureux transit alors l'amoureuse transit elle va rester sagement dans son coin et ira pleurer toutes les larmes de son corps après mais surtout elle fait pas IECH les gens heureux.
Archibalde
Bordel ce que les jeunes sont vifs, et fourbes.
Voilà qu'à nouveau il manquait de temps puisqu'il avait terminé son affaire. Déjà il redressait la future mariée, et l'instant suivant il n'eut que l'occasion d'entendre le craquement de ses os.

Curieux, pensa t-il.

La douleur ne vint que plus tard, un dixième de seconde, certes, mais plus tard. Probablement que les endorphines du baiser coulaient encore dans ses veines. Mais il hurla, oh oui il hurla, tandis qu'il tombait à genoux. Comme c'était petit de s'en prendre à sa guibole malade qui peut-être, après cet énième coup, ne se remettrait pas. Il se mit soudain à haïr les faiblesses de son propre corps, détestant comme parfois il pouvait être mou, ou fragile. Et c'était le cas aujourd'hui.
Le hurlement se tu, et il n'y eu plus rien.

A peine eut-il le temps de voir quelque chose -une brique, un gravât, une planche ?- survoler sa tête et atterrir quelque part -ou sur quelqu'un-. Mais il s'en fichait bien. Vous savez ce que c'est qu'une fracture du genou ? Bin ça fait franchement mal. On a l'impression que la partie basse et la partie haute de la jambe ne sont plus unies, et que si on bouge, le tibia et la chaussure resteront sur place.

Archichouette n'eut même pas besoin de regarder la blessure, au risque de perdre définitivement toutes ses couleurs. Alors il s'appuya sur le sol, et, se trainant bon gré mal gré vers un petit pan de mur encore debout, il s'y appuya. Là, il ne fit plus un bruit, plus un geste, s'immobilisa alors que la tête semblait lui tourner de douleur.

Poursuivez donc la cérémonie, je vous en prie.

_________________
Andrea_
Je t’ai déjà dit que j’en avais soupé des mariages, maintenant, je vais t’en dire un peu plus. Y a eu celui où j’me suis pointé à poils, y a eu celui où j’me suis pointée en robe de mariée. Y a eu ceux où j’me suis « opposée », moi aussi, parce que j’ai toujours trouvé que ça donnait un petit côté drama une cérémonie qui à la base est longue et chiante. Y a eu celui où j’avais ramené des amis pour piller l’église, pendant la cérémonie oui, y a eu celui où j’ai fait un scandale au marié en lui disant qu’il pouvait PAS m’abandonner après m’avoir mise enceinte –je l’étais pas hein, j’avais juste abusé des haricots blancs, c’est épatant-. Y en a même eu un où je me suis faite passer pour la mariée JUSQU’à ce qu’elle se pointe, c’est ça d’arriver en retard à son propre mariage. Et je crois que mon préférée ça a été de parler tout fort des innombrables amants de la mariée qui se disait pure, Primha et Maïwen, j’ai jamais fait mieux depuis.
Un jour j’vous parlerais des cadeaux que je fais quand on m’y invite, ou des sorties d’église que j’organise quand je suis demoiselle d’honneur –ou qu’une autre est nommée à ma place-.
M’enfin bref, tout ça pour dire que niveau « pourrissage de cérémonie » je me posais là. Bien sûr en le faisant, les mariés m’avaient déjà prévenu qu’ils me rendraient la pareille, m’enfin quand on est en colère on dit toujours des trucs qu’on pense pas, ou alors qu’on pense mais qu’on oublie ensuite. J’ai jamais eu vraiment peur que ça m’arrive, pas que je sois au dessus de ça hein, mais juste que… j’suis carrément au dessus de ça.
Autant vous dire que l’Archibalde je l’ai pas vu venir avec ses grosses bottes. Nous avions bien échangés des missives dernièrement, oui, où je ne l’avais pas trouvé en forme, oui, et où j’avais pris soin de répondre que « si, bien sûr la vie valait d’être vécue ». Je lui avais expliqué, longuement, comment j’avais réappris à vivre à mon retour du Béarn, et en ça je n’avais pas menti, je n’avais eu besoin de personne pour cela. Vran, c’était la cerise sur le gâteau, la rondelle de cornichon sur la tartine de pâté, Vran, c’était le petit médaillon qui sublime un corset. J’avais peut être manqué de tact lorsqu’Archibalde m’avait écrit qu’il était prêt à envisager une union durable à mes côtés, j’y avais répondu par mon faire part de mariage. D’accord, le timing n’y était pas MAIS j’ai fait ce que je pouvais avec ce que j’avais c'est-à-dire : peu de temps.
L’inviter semblait couler de source, il était devenu depuis plusieurs mois le confident, l’ami à qui je pouvais écrire tout ce qui me passait pas la tête sans que jamais il n’essaye de me faire renoncer à mes idéaux. Il demandait des conseils, et semblait toujours surpris de voir que derrière ce que je semblais être, sommeillait une autre Andréa, plus calme, plus réfléchie. Je crois que c’est ce que je préférais oui, le surprendre.
Et là tout de suite, alors que sa langue me titillait les amygdales, il se peut que je regrette de l’avoir convié à mon mariage. J’avais pris sa dernière proposition comme une blague, quelque chose à quoi l’on se raccroche quand tout autour se casse la gueule.
Visiblement, il se raccrochait à ma glotte et il allait bientôt se faire casser la gueule. C’est dingue comme des détails peuvent changer l’histoire hein ?

On était où ?
Sllllllluuuuuuuuurp, ah oui c’est vrai !
Grosse pelle d’anthologie à laquelle BIEN Sûr je n’ai PAS répondu. Mon truc à moi –commun à TOUS mes mariages- c’est d’coucher ou d’embrasser mon témoin la veille, et cette fois ci, je l’avais pas fait, c’était PAS pour rouler des paloches à un invité ! C’était surprenant, même si ce n’était pas la première fois –le teaser de malade !-.
J’avais à peine eu le temps de comprendre ce qu’il m’arrivait que déjà mes deux mains repoussaient son torse avant que… Vran s’en occupe. ENFIN un époux qui tient la route !- J’en connais un qui serait parti en courant, un autre qui en aurait profité pour coucher avec Archibalde et un autre qui aurait chialé sa mère en disant partout combien j’ai vraiment la cuisse facile –je sais que j’y suis pour rien, mais plus c’est gros plus ça passe-.


- Et c’est un one shot pour le futur marié, qui tacle son concurrent sans ménagement !
- Tout à fait Thierry, on peut dire qu’il a visé juste
- Et oui Jean Pierre, on peut dire que la mariée est dans d’beaux draps

Justement, si tout s’était passé comme prévu, la mariée, elle y serait déjà dans les draps et l’seul truc qu’aurait craqué c’est la robe de la mariée –j’ai fait soft-.
M’enfin on est où là ? Est c’qu’on a besoin de savoir lequel a la plus grosse hein ? –Déa elle sait, Elle-.

Un sourire à la Magnifique qui calme à sa manière les opposants et surtout Phino’Christine, puisque Vran gère le second. Décidément, elle est parfaite, ma meilleure amie.
Un léger hochement de tête vers Vran, parce que punaise ça a du lui coûter de s’arrêter à la jambe.
Et un sourire un peu tristounet à Archi’ alors qu’elle l’aide à se relever, un mélange de « bien fait pour ta gueule » et « désolé que tu te sois fait maravé par Vran ».
Le tout maintenant, c’est de faire comme si rien ne venait de se passer


CALYCE ! Diazolie sera un témoin de plus !

Plus vite la vraie cérémonie commencerait, plus vite elle serait terminée, et en donnant un rôle à Pioupette, ça éviterait peut être qu'elle caillasse ceux qui n'ont encore rien dit.
_________________

Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
Vran
Oui, ça lui a coûté de s'arrêter à la jambe. Vran n'en est pas au niveau de la rage incontrôlable, non, il est très mécontent, mais se maîtrise parfaitement. C'est un peu comme quand on commence à manger des bonbons et qu'on doit se forcer à s'arrêter afin d'en laisser pour plus tard. Sauf que là, à priori, il ne finira même pas plus tard. En fait c'est plutôt comme quand on doit laisser la dernière part de pizza à quelqu'un. Ouais c'est ça. En tous cas ça le fait chier, il aurait bien rajouté deux ou trois patates de forain histoire de faire ça bien. Mais bon. Le hochement de tête lui confirme que sa promise ne lui en veut pas, alors autant rester là-dessus, hein. Ça sera peut-être même chouette à raconter, plus tard. "Tu te souviens de notre mariage? Haha oui quelqu'un est venu te rouler une giga pelle et je lui ai pété la guibolle!", ça change du "Tonton Goustan avait trop bu et avait fini par vomir sur les pompes du témoin".

D'ailleurs, parlant de témoin, il y en a encore aucun qui s'est pointé. Enfin on compte pas Zozo, elle est devenue témoin après être arrivée. Pas de Tafar en vue. Pas de Jurgen non plus, on l'a dit, ce pignouf est à la chasse à la Nessia qu'est-peut-être-canée-ou-peut-être-pas-en-vrai-on-sait-pas. Aucun signe d'Enolia non plus, le brun se demande ce qu'elle peut bien branler -pas Edd on espère- pour ne pas être encore là. D'autant qu'il s'est cassé le cul à faire la chasse à la robe et aux rubans pour elle. Ses interrogations s'arrêtent là, puisqu'un caillou lui percute la tête. Celle-ci se tourne de manière presque instantanée vers les gens présents, cherchant le coupable du regard, le salaud qui aura profité de ce bordel pour caillasser la gueule au truand. Il soupçonne Christinomène, cette fourbe, puisque c'est elle qui a parlé d'opposition la première. Mais rapidement, un "c'est pas moi" bien suspect et une main levée attire son attention sur Diazolie. Merde. Meilleure amie de la mariée, témoin depuis peu de ladite mariée, et enceinte jusqu'aux yeux. Le triumvirat de "si tu la touches t'es tellement dans la merde frère". Effectivement ça va être compliqué de lui balancer un truc à la mouille en retour. En plus elle se fait discrète ces derniers temps, et il est content de la voir. Du coup à la place Vran lève légèrement les mains l'air de dire "Ben fais gaffe quand même!".

Pendant ce temps là, Archibalde a ENFIN arrêté de gueuler comme un porc qu'on enc... égorge, et s'est traîné dans un coin, seul ou avec l'aide de Déa, je sais pas trop. D'ailleurs, alors qu'il lui jette un regard qui frôle l'indifférence, le brun en vient à se demander s'il y en a d'autres, comme ça, des prétendants qui risquent de prendre mal l'union surprise de la Colombe et de -faut vraiment que je lui trouve un surnom crédible- Vran. C'est pas que devoir casser des rotules à tours de bras -ou à tours de jambes du coup, haha!- le dérange plus que ça, mais quand même, la vie c'est plus simple quand on doit pas s'inquiéter d'une quinzaine de jaloux répartis dans le royaume. Plus tard, la question sera posée, et il aura sa réponse. Et pour résumer sans trop en dire, globalement pas tant que ça, mais il y a quand même potentiellement des coups de surins qui se perdent. Peut-être. Aussi, il espère que l'Alzo n'aura pas la mauvaise idée de se venger. C'est que le truand aime se débarrasser de ses problèmes de manière définitive.

Finalement, le regard bleu sombre se pose sur Calyce. Elle a tellement pas réagis! Bon, certes, elle pouvait pas faire grand chose mais quand même, elle est censée officier! Si ça se trouve en fait elle a zéro compétence en mariage. Enfin, il est un peu tard pour se poser la question. Pour le moment, il se demande juste si elle va enfin passer au début de la cérémonie. Peu importe si une partie des témoins n'est pas présente. Ça serait mieux s'ils étaient là, mais clairement l'important là c'est que le couple soit enfin marié.
Ainsi, Vran sera officiellement Prince, et il pourra revendiquer la fortune de Déa! HAHAHAHAHA! Non je déconne. Là, le brun, il s'est détourné de Calyce pour observer sa promise. Quand celle-ci finit par le regarder à son tour -et on espère que ça va arriver sinon il aura bien l'air d'un con-, il lui adresse un sourire empreint de douceur.
Là vraiment, s'il arrive encore quelque chose, c'est que vraiment ils ont pas de chance. Ou bien le karma c'est pas de la connerie. Maintenant, ils ne vont pas tarder à être unis. Dans peu de temps. Ça fait quoi, une semaine qu'il l'a demandée en mariage? Pourtant, il avait l'impression que ça faisait une éternité que la chose était repoussée. Parce que quand on aime, on compte les jours. Et ça en fait dix*. Quelque part ça n'était pas plus mal. Le fait de ne pas s'être marié deux jours après la demande comme c'était prévu a peut-être laissé le temps à Vran d'être convaincu du choix qu'il faisait. Le temps de constater qu'il était heureux d'être aux côtés d'Andréa. De remarquer qu'il aimait des choses chez elle qu'il avait trouvé énervantes, à une époque qui lui semblait désormais étrangement lointaine.

L'instant à sourire à la Colombe, bien que court, semble plus long pour Vran. Il finit par revenir à Calyce, l'officiante qui a intérêt à officier.


Bon on s'y met ou bien?

Parce que merde, au bout d'un moment!



*En vrai je suis tellement pas sûr, j'espère que personne n'a l'information.
_________________
Enolia
    « Vran va se marier ». C’était cocasse, surprenant, un peu affolant mais finalement pas si grave. « Vran va se marier avec môman », là, ça devenait foutrement embêtant.

    Les mariages, c’était son truc à la blondine. Elle était une grande habituée de ses cérémonies calomnieuses où rester fermement accrochée au buffet semblait encore être la meilleure solution, quitte à finir engoncée dans sa robe. Cela permettait d’éviter toutes retrouvailles étouffantes avec de la famille lointaine et vieillissante, d’assister à des discours vertigineux sur l’évident amour qui se dégage des yeux de la mariée. Cette fois-ci, elle était convaincue que ça serait différent.

    Depuis quelques semaines, la jeune Fiole passait par toutes les couleurs. Il faut dire qu’on n’a pas idée de prendre autant les choses à cœur. Elle s’en remettait régulièrement au Très Haut – une de ses nouvelles lubies – pour s’apitoyer sur son insupportable sort. Entre les nombreuses annonces de décès, de disparations, de naissances, de ruptures, et de mariages, elle avait pris le pli de toujours réagir sur la même intensité : en beuglant. La gamine vrille mais ce n’est pas nouveau.

    C’est au milieu de toutes ces épouvantes que quelques boucles blondes se sont glissées dans sa vie. Celles d’un berrichon. Mieux encore, chantilly sur chocolat, d’un Sidjéno. Pour elle, c’était l’évidence-même, un ange posé sur sa route, un cadeau de son tendre futur-feu-époux. Alors qu’ils avaient à peine échangés trois mots, l’esprit d’Enolia s’emballait vers des songes interdits sans la moindre culpabilité. C’est ainsi, elle est émerveillée d’un rien et rend tout sublime. Vint alors le moment où, entre deux sourires mielleux, quelques confettis, l’envolée des hirondelles, il la demanda en mariage. Quoi ? Les rêveries enoliesques vous écœurent ? Bon, si ce n’était pas encore une déclaration d’amour au grand jour, il n’en reste pas moins que pour la première fois de son existence miss-gnangnan avait un partenaire pour la cérémonie, et cela, ça valait bien toutes les demandes en mariage du monde.
    Une légère embûche s’était cependant imposée dans la nouvelle idylle de la blondine : sa Reyne-Mère-Déa qui avait promis de pendre par les bourses le demi-berrichon s’il venait à frôler sa fille. Pour préserver au mieux leur futur descendance – Prunella et Albertin (les prénoms ont été choisis d’un commun désaccord) – ils garderaient leur distance, c’était juré.

    C’est le souffle court qu’Enolia se présentera à l’église. Pour deux raisons évidentes. La première est qu’elle a fait le choix de s’saucissonner dans un corset dans l’espoir de faire ressortir sa jusqu’alors inexistante poitrine. L’esthétisme ou la vie, la question elle est vite répondue*. Sa robe d’un bleu qu’elle a jugé magistral aurait dû lui donner de grands airs d’impertinence si elle ne souffrait pas autant pour soutenir ses nombreux volants. La deuxième raison c’est qu’elle est témoin et absolument en retard. Elle peine déjà assez à survivre en cet instant pour que Vran ne l’achève pas dès son arrivée.

    Vran. Soyons encore un peu plus en retard pour parler de lui. S’il a déjà menacé la jeune colombette de toutes les morts possibles et inimaginables – il a de l’inspiration, ce vil – il n’en est pas moins celui pour qui elle se lèverait en pleine nuit pour sécher ses larmes. Bien que la situation ne se soit jamais présentée, elle n’en reste pas moins plausible, si. Tandis que personne ne sera jamais assez grandiose aux yeux de la Fiole pour déambuler aux côtés de sa mère, elle a fini par accepter l’idée que Vran rampe derrière. Et ça, c’est du progrès.

    Lorsque la blonde franchira deux par deux les marches de l’église, en ayant l’air de chavirer à chaque pas, elle y trouvera Eddwyn et oubliera pendant quelques instants le fait qu’il l’ait lui-même oublié en ne venant pas la chercher à l’auberge. Elle le sommera plus tard de cette incorrigible conduite, en usant de son talent en dramaturgie qu’on lui connaît bien, cet air faussement outré qu’elle vient parfaitement pasticher à l’attitude des coquettes. Dans la précipitation, elle osera même attraper son bras, de sa main on ne peut plus baguée – cadeau de Jurgy – avant de pousser les lourdes portes qui jusqu’alors cachaient l’indomptable spectacle d’un mariage selon les Piques.

    Si elle n’avait pas été aussi défaillante dans sa gestuelle, si ses nombreux rubans ne coulaient pas doucement vers le bas pour prévenir d’un chignon bientôt à la renverse, et si son teint magnolia ne virait pas vers une gamme de couleurs moins soutenue et plus vive, elle aurait eu l’impression que c’était elle qui avançait vers l’autel au bras de Sidjéno.

    Cependant c’est assez rapidement qu’embarrassée, elle libère le jeune berrichon de son emprise, non sans afficher sur ses lèvres en cœur un sourire discret mais un brin mutin à son égard, en guise de toutes paroles.

    Elle presse le pas, menton levé, n’offrant plus à personne son regard, craignant certainement de se faire accabler de remontrances, ou pire encore, qu’on la hue. C’est ainsi qu’elle ne remarque ni les airs agacés, ni les hommes déjà à terre, s’appliquant à serpenter jusqu’à sa merveilleuse mère pour venir l’embrasser et lui souffler au creux de l’oreille ô combien on ne voit qu’elle.

    « Me voilà ! Il y avait des… ânes qui barraient le chemin. Nous pouvons commencer ! »

    En fait, elle était parfaitement égale à elle-même. D’une fraicheur massacrante.


* : pardon...
Calyce
Calyce elle est là, près de l'autel, prête à marier ceux qui devaient être mariés. Perplexe qu'elle est l'angevine dont les sourcils se haussent tour à tour. C'est quoi ce bordel ?! Elle avait prévenu Vran pourtant : le premier qui cherche à s'opposer, il finit brûlé pour faire raccord avec l'église et le thème "méchoui pieds nus" du mariage. Sauf que voilà, on ne brûle pas les bonnes copines engrossées. Mirettes plissés sur la dite copine, si Calyce ne réagit pas que c'est que ça fume dans sa caboche :

-Mais...pourquoi Phinomène s'oppose ?
-Vran serait-il le VRAI père de l'enfant ?
-La COQUINE CETTE CHRISTINE !
-Comment lui en vouloir, hein ?
-Il a tellement de beaux cheveux aussi....
-Anhhlalalala oui...
-M'enfin, elle aurait pu nous en parler avant !
-Ça sent la grillade n'empêche...c'est quand qu'on mange ?
-Héééééé il veut quoi le chauve boiteux ?
-Ah bah il s'oppose aussi...
-Oui mais Déa gère. Elle gère même très bien.
-Qui c'est la GRUE qu'ose insulter Phinomène ?
-J'sais pas mais Christine mérite. Ça y apprendra à n'pas nous avoir dit avant pour Vran.
-Non mais je crois qu'elle s'opposait juste pour s'opposer, le temps que Vances arrive.
-C'EST QUAND QU'ON MANGE ?!
-Hiiiiiiiiiiiiiii ! Le chauve il galoche Déa !
-Elle va finir avec lui ?! Il va la porter virilement sur son épaule et...
-NAN. Impossible il est CHAUVE.
-Et Vran a de beaux cheveux soyeux, brillants...
-Il a pas l'air content-content aussi
-Il a enclenché son fa-meux mode Berserk !
-Hiiiiiiiiiiii
-Bave pas ! Il y a juste pété une rotule.
-J'ai faim quand même...
-L'chauve peut remercier Déa
-Elle est trop bo...

CALYCE ! Diazolie sera un témoin de plus !Op ! C'est la mariée qui la ramène à la réalité. Suivi du marié qui y va de son petit coup de pression. Si si, c'en est un. Ayé, ça a de beaux cheveux, ça se croit tout permis ! Ou alors c'est parce qu'il est pressé de devenir Monsieur Andrea et là, on ne peut pas lui en vouloir. Vite ! Hochement de tête Calycéen en réponse au deux.

Coup d'oeil à l'assemblée.
Éclaircissement de voix.
Et c'est parti...


-'Chers vous tous. Soyez les bienvenus dans la très chaleureuse -si si, regardez là, ça fume encore un peu dans le confessionnal-maison du Très-Haut où vont s'unir Andrea et Vran . ET SI ÇA PLAIT PAS À CERTAINS C'EST PAREIL ! Compris, le chauve ?! On ferme bien sa mouille ! On a pris assez de retard comme ça. Y en a qu'ont une nuit de noces qui les attend, d'autres le buffet et d'autres encore des bains d'huiles capillaires...donc on disait qu'on ne s'oppose plus... s'il vous plait.

Sourire aux mariés.

Avant de vous déclarer mari et femme, de vous faire jurer fidélité et tout le tintouin, vous voulez bien nous raconter le pourquoi du comment vous voulez vous épousailler ? Vran, pourquoi Déa ? Déa Pourquoi Vran et pas le chauve ?
_________________
Flagada_jones
Flagada Flagada voilà Tagadaaaaaaa, voilà Tagadaaaaaaaaaaaaa.

Pour rien au monde le moine chevalier autodidacte n'aurait raté l'évènement. Comment avait-il appris la nouvelle? Au détour d'une ruelle? Dans les tripes d'un sanglier disséqué? Il a suivi le vol des mouches? Ceci est une autre histoire. En tout cas, il était heureux! Oui, heureux, E R E, d'apprendre que la vieille Dea n'allait pas finir vieille fille. Il a de l'affection pour celle qui devait en faire un homme, l'emmener au bordel, bref que des choses cracra. Paré de sa nouvelle tenue de moine chevalier et d'une épée rutilante brigandée quelque part entre Saint-Claude et Bourg, le jeune vertueux pénètre l'édifice au sein duquel les (d)ébats du jour se tiennent.
Dans l'autre main, il tient un aspergeoir rempli de lait fraise béni, une cuvée rare qu'il a rendu sacré par ses prières et sa dévotion. Des gouttes volent et s'écrasent sur la pierre froide et les chaises inoccupées, ça et là.


BONJOUUUUUUUUUUUUUUR!

Il arrive à hauteur des futurs mariés, et fait voltiger quelques gouttes du liquide sacré et sacrément rose, avant de se poster à coté d'Enolia.

M'dame Nono, ca me fait plaisir de vous revoir! Rassurez-moi, votre papa n'est pas dans le coin? Si?


Spoiler:
Helvalia
    La Renarde n'était pas en retard, non. Comment aurait-elle pu l'être, lorsqu'il s'agissait du jour le plus important de l'année, voire de la décennie (après la naissance de son fils, c'est évident) ? Pire, comment aurait-elle pu être en retard, quand Andréa lui avait fait l'honneur de lui demander d'être témoin de cette rocambolesque union ? Vous voyez bien que la chose est impensable. Si elle avait su, en plus, qu'Andréa avait pour coutume de rouler des pelles à ses témoins la veille de l'union, sans doute serait-elle restée auprès d'elle plus longtemps.
    Non, la Renarde se fait seulement discrète... En plus d'être distraite par quelques récentes nouvelles qui ont eu le don de bouleverser son univers déjà franchement bancal.

    C'est qu'elle n'a jamais été adoratrices des églises en feu, encore que les flammes exercent sur elle, comme sur beaucoup, une fascination sans doute assez malsaine. Et lorsqu'elle a su que la prise de l'église serait la condition sine qua non à cette cérémonie, elle a préféré se faire aussi discrète que possible. Elle a, bien-sûr, reçu comme bien d'autres l'invitation à venir foutre le bordel. Mais ne pouvant plus compter sur Jehan pour surveiller ses arrières, et s'assurer entre autres qu'elle ne se crame pas les cheveux en essayant d'utiliser son briquet à amadou... C'était devenu trop risqué. Elle a donc observé, de loin, le ballet des flammes léchant le ciel, et attendu, encore, que les choses semblent s'apaiser, pour faire son apparition, juste à temps.

    C'est donc sur la pointe des bottes -on ne se ramène pas pieds nus pour marcher sur des cendres enfin- qu'elle tente de se placer non loin de la merveilleusissime Colombe, histoire de pouvoir bien entendre les déclarations d'amour échangées.


_________________


Merci à JD Calyce pour la ban
Andrea_
Je ne crois pas en Dieu. Ça me semble important de le dire, d’une part parce qu’on est dans une église –enfin ce qu’il en reste-, et parce qu’on commence à cumuler les imprévus. Vous vous doutez bien que si j’étais du genre grenouille de bénitier je verrais tout ça comme un signe et que je serais déjà en train de courir, pieds nus oui, dans toute la ville pour échapper à mon mariage.
On est donc tous rassurés sur ce point, je suis là, j’y reste. En plus c’est pas désagréable les cendres tièdes entre les orteils –faudra juste penser à se laver les panards avant d’aller au pieu-.

Calyce prend les choses en main. Ouf, j’essaye de mon côté d’oublier ce qu’il vient de se passer, doigts venant délicatement retirer l’empreinte laissée par Archibalde sur mes lèvres. Bientôt, Lui et moi aurons une discussion sur ce qu’il vient de se passer.

J’étais en train de prendre ma respiration pour répondre aux questions de Calyce : le pourquoi du comment on voulait s’épousailler, et pourquoi Vran –j’comptais pas répondre à « pourquoi Vran et pas le Chauve », ça aurait mis le bordel et j’ai pas payé pour ça.
Mais soudain, ce fût le coup de grâce.
Tu crois qu’une personne qui s’oppose c’est rare ? et ça arrive.
Tu penses qu’une SECONDE personne qui s’oppose c’est impossible ? Et bin si.
Tu penses qu’un gars qui vient galocher la mariée sur l’autel ça n’arrive que dans les films ? Et pourtant.
Et Voyez, j’commence presqu’à croire que le bon dieu existe car là, c’est le coup de massue. Ou plutôt le coup de boulet.

Flagada, c’est le PIRE boulet de toute l’histoire des boulets. Je crois qu’il le sait et qu’il force ce trait de caractère mais passons. Flag’, c’est le genre de gars qui est au courant de TOUT, alors même que t’essayes de lui cacher. S’il y avait bien UNE personne dans tout l’royaume qu’on attendait pas, c’était Lui. On avait réussi à le paumer au retour du tournoi de FRibougr par je ne sais quel miracle, et ce..cet… Tagada Jones était là. Pire qu’une boomerang, pire qu’une sangsue. Parce que le boomerang il se tait, et que la sangsue elle soigne, alors que Flag’, il servait à rien sinon à péter les rouleaux des gens.
Et ça aurait pu bien se passer. Il s’est assis, tout, il ferme presque sa gueule…
Mais il a tâché ma robe avec des gouttes roses.
Et puis surtout il existe. Et puis on le connait, nous, on sait qu’il s’arrêtera pas là.

Il n’aura pas fallu insister trop du regard pour que le couple –peut être un jour marié !- fasse équipe et se rue sur le pauvre ère. Foutue pour foutue la robe est raccourcie, tissus venant bâillonner sans ménagement le Tagada Jones. Pendant que Vran s’occupe d’un tout autre aspect : lui rappeler des souvenirs –aka la marave de Fribourg-.
Bientôt attaché dans un coin de l’église où les cendres sont encore ardentes, on ne devrait plus trop l’entendre. Le seau de son breuvage lui est renversé sur la tête, et reste là, à cacher sa tête de casse bonbons.

C’est fière du travail accompli que les places sont reprises, non sans un sourire à Helvalia qui nous faisait l’honneur de sa présence et à Pioupiette pour qu’elle prenne place à ses côtés.
Un geste de la main pour remettre en ordre sa tignasse, bouquet d’orties et de charbons posés entre les deux témoins, Colombe prend les mains de son futur –ça approche- époux.


J’commence, parce que j’suis l’honneur aux dames.
Je n’avais pas envie de me marier, et je suis sûre que lui non plus, lorsqu’il me l’a demandé. Mais les jours passent et je suis persuadée que nous faisons le bon choix.
Vran est chiant, pédant, énervant, têtu, obstiné, méfiant, peu bavard, impulsif, et vraiment pas aimable, personne ne peut le nier. Mais moi, j’ai découvert qu’il avait aussi des qualités, alors bien sûr ça peut vous paraitre dingue mais…
Il est drôle, de cet humour qui me fait fondre à chaque instant, il est attentionné, pas de la manière dont on le rêve mais de celle qui surprend, et dont on se demande comment on a pu vivre sans. Il est aventurier, toujours partant, curieux, déterminé. Et entre nous, c’est un put’ain d’amant !
Big clin d’œil à toute la populasse
Pourquoi Lui ? J’en sais foutre rien, mais j’crois qu’j’ai des années pour le découvrir, au pire on se fera chier le reste de nos vies, ça nous occupera.


Ça semblait être le meilleur des programmes.
_________________

Merci Jd Sadella pour la ban et l'avatar, et merci Jd Nev' pour le fessier de ma Chiasse.
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)