Veuillez tous me pardonner pour la longueur de cet article, j'éspére que vous y trouverez grand interêt à le parcourir.
Ce n'est qu'en étant armé d'un simple manche que le soldat Aknaïl s'élança à l'assaut avec ses frères d'armes. Comme pour tout le monde auparavant, il était répugné à l'idée de frapper des hommes et femmes issu du même comté. Mais aujourd'hui, l'heure n'était plus au doute. D'ailleurs, il n'y avait pas à douter. Aknaïl ne pouvait se résigner à l'idée de ne pas combattre puisqu'il ne laisserait jamais tomber les siens, qui, de leurs cotés également, risquaient leur vies pour celui qui se battait à ses cotés. L'élan de fraternité de l'OST était d'une puissance inégalée, chacun se considérant comme le membre d'une famille soudée. Et même si beaucoup détestait de devoir se battre contre des amis qui avaient choisi leur camp surement pour les mêmes raisons, aucun ne pouvait rester en arrière.
Les cris se mêlaient à la charge assassine des deux clans, faisant monter la tension nerveuse des combattant à son paroxysme. Les hurlements volaient, suivit d'injures et d'encouragement de combat alors que les mètres s'égrenaient, la distance entre chaque camp se raccourcissant à une vitesse incroyable. Très vite, les plus rapide passèrent en tête, levant épées, masses, haches et bâtons de combat. Le soldat les voyaient, tous, transporté par le danger, le risque, et l'excitation suprême ; Les masses se donnant chacune l'air d'être momentanément invincible, inébranlable.
Dix mètres !
Là devant, des colonnes de fumées noires s'élevaient où les restes de la palissade de protection brulaient encore faiblement. Les pas innombrables frappant le sol faisait trembler la terre en un grondement terrifiant, la charge adverse devenant aussi impressionnante que la leur.
cinq mètres
Tous lèvent épées et boucliers, se préparant au choc ultime, la collision des deux clans. Les premiers se rencontrent, mais poursuivent leurs chemin en profondeur, alors que la masse commence à peine à se mélanger.
Et là ! Là.....Le temps ralenti....Comme si la seconde avant le terrible fracas devenait une éternité....Gain de temps où, dans tous les esprits, passe des pensées diverses, traversant les têtes en un dixième de secondes.
Certains prient pour leurs âmes, d'autres se disent « advienne que pourra », d'autres encore, prennent une profonde inspiration juste avant l'éclat de brutalité.
Et soudainement, un coup de tonnerre résonne d'une puissance inouïe. Le sol tremble comme jamais, les cris deviennent plus fort, les entrechoquements d'épées, du contact d'armures à armures, boucliers contre boucliers, s'élèvent alors dans le ciel sans nuage.
Là-bas, dans les villes alentours, des hommes et des femmes ferment les yeux, comprenant que la guerre à réellement débuté entre deux armées qui se maudissent, mais se respectent en même temps. Des prières s'élèvent silencieusement des églises, prit de compassion pour les morts à venir, les blessés qui ne s'en remettront jamais, et les vainqueurs qui seront marqués à vie de cette époque où le Béarn vint à se déchirer en quasi guerre civile. Des gens, dans le calme de leurs demeure, approchent des fenêtres, cessent leurs activités, pour entendre, ému et triste, le faible boucan lointain.
Et eux, vaillant soldats et civil, Los aiguilles de Abidos, et Vae Victis ne deviennent plus qu'un, dans un tourbillon de rage et de mort. La vallée devient un sanctuaire de bataille, d'où s'élève bien vite les premiers cris d'agonie. Des corps chutent, parsemé de larges entailles qui laissent couler à flot le sang. L'herbe devient rouge, piétinée par les chausses et écrasées par les boucliers détruits, et les morceaux d'épées fracturées.
Aknaïl est entré. Il ne reconnaît plus personne, ne sait même pas où est l'adversaire. Certains se battent en groupe, en mélange inégaux, et d'autres en duo morbide. Un premier ennemi apparaît soudainement, et seul, son cri l'alerte. Le soldat abat sur lui son bâton, puis s'enfonce plus profondément dans la terrible mêlée. Les combats font rage, et il faut bientôt enjambé les corps. Aknaïl finit par croiser une femme qui se bat avec ardeur et courage. Une combattante aux cheveux aussi noire que la suie, qui se défend contre plusieurs agresseurs. Une adversaire.
Le soldat est prit dans la tourmente de la haine et de la violence. Plongé jusqu'au cou il perd tout ses moyens et envoie le plus fort possible son bâton qui s'écrase contre son flanc, et cède sous le choc.
Sa blessure ne semble que superficielle, puisqu'elle poursuit le combat avec une hargne étonnante. Et alors que la bataille continuait en tout lieux, le temps se figea pour Aknaïl, alors qu'un sentiment d'humilité le traversait.
Une femme....Que j'ai frappé.....Par derrière....
Son regard se tourne ailleurs, et se dépose sur les combattants des deux camps. Les épées se mêlent, le bruit résonne violemment dans son crâne, et subitement, une lame plonge dans un corps, sur le flanc. Un cri s'élève, un parmi tant d'autre, et un nouvel adversaire le remplace. Non loin, l'un des volontaire à laissé tombé son arme. Il sanglote en portant les mains à sa bouche, reconnaissant un ami qui faisait partit de Vae Victis, et qui, à présent, n'était plus.
De maigres survivants en agonie rampe, le visage tendu vers le ciel, couvert de sang, à la recherche d'air à respirer. Une autre est assise, les genoux au sol, et hurle à la mort, alors que les combats s'enchainent dans les tripes et le sang sans que personne ne la remarque.
La respiration d'Aknaïl devient encore plus forte. Il se sent trembler, avoir chaud, puis froid. Partout ou se pose son regard, il ne voit que souffrance, haine et désolation.
Quelqu'un l'emporte soudainement au sol, un homme qui a le même âge que lui, et qui semble aussi fort. Tout les deux sans armes, ils luttent, se roule par terre, passant par dessus des cadavres et des blessés encore en vie. Les coups de poings fusent, mais aucun ne se laisse démonter.
Le temps devient alors tout à fait dérisoire, devenant impossible à saisir, et à comprendre. Était-ce des minutes ou des heures ?
L'un des camps finit alors par ordonné la retraite, et les derniers survivants fuient en tentant d'emporter les blessés léger. Aknaïl fait toujours face à son adversaire, et tout les deux sont épuisés, à égalité. Couché sur le flanc, chacun en face de l'autre, ils se regardent essoufflés, mais ne veulent plus se lancer. Les yeux se sont ancrés d'un coté et de l'autre, silence et essoufflements. Aknaïl secoue la tête, et son adversaire baisse les yeux, sur un corps non loin. Son regard remonte alors vers lui, et une infinie tristesse se peint sur son visage.
Pourquoi tout ça....Qu'est-ce qui changera ?....Rien de définitif....A part leurs vies...
L'ennemi se relève, puis prend alors la fuite, suivant le reste des troupes bien minime qui parvient à s'échapper du champ de bataille, jonché de corps. Certains sont en vie, d'autres non, et les vainqueurs se mettent à la recherche de ceux qu'ils peuvent encore sauver, ami ou ennemi. Là encore, des civils volontaires et des soldats ploient sous le rude coups de découverte tragique, de frères ou de membres de famille avec qui ils ne partageront plus rien. Certains autres se rassemblent, se soutiennent mutuellement, et tente de ne pas céder à la chute brutale de la pression.
Le soldat Tarbais se relève alors, et se met à courir. Il scande le nom de ses amis, et finit par tous les retrouver, en vie. C'est alors, que quand il se crut en sécurité, des flashs lui revinrent, de ce qu'il avait fait, et de ce qu'il avait reçu.
Aknaïl venait de vivre sa première mêlée, son premier baptême du feu, et il ne l'apprécia pas. Il se stoppa, puis s'immobilisa, le regard rivé sur une femme couverte de sang. Il avait partagé avec elle des mots, des choppes et de beaux fous rires en taverne il y a un mois. Maintenant, il scrutait de ses yeux étonnés ce visage tant défiguré, sans réellement savoir si elle était encore en vie ou non.
_________________