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[RP] La bataille de Lourdes

--Ditzzy


[Vendredi 7 aout de l'année 1457, très tôt, Avec Dance]

La Ditzzy n'avait finalement pas eu à se battre. Dans la mêlée de l'offensive après le mur de feu, il ne lui avait suffit qu'a courir pour éviter de se faire éventrer par un adversaire, puis le reste, les autres s'en étaient chargé.
Même si elle adorait dépouiller les cadavres, elle fît de cette fois-ci l'exception. La jeune adorait faire les poches des morts en ayant aucun états d'âmes. Pour elle, les cadavres n'en avaient plus besoin. Elle évitait juste, par respect, de prendre les alliances et les dents en or. Dans cette bataille, c'était des gens pareils qu'elle qui se défendaient. Aucun d'eux n'avait réellement commis de crime, à part s'être soulevé contre la comtesse. Ils n'avaient pas pillé, ni violé, ni tué...Enfin....En ce qui concerne les béarnais de Vae Victis. Les autres, elle ne savait pas.
Du coup, sur le champs de bataille, elle avait laissé les affaires aux morts, comme si elle les considéraient comme des frères et sœurs. Voir un cadavre ne l'avait jamais ébranlé, mais aujourd'hui, c'était différent.
Elle tournait le dos à une jeune femme, gisant sur le sol, une ouverture béante sur la poitrine. Son visage s'était figé en un rictus de terreur, comme si elle avait été terrifiée par la mort alors que sa vie la quittait. Ses yeux étaient encore ouvert, scrutant le ciel avec un regard vide de sens.
Presque choquée, elle fût attiré par ce cadavre, et la jeune y jeta des œillade intimidée. Dans son subconscient, elle était persuadé que la morte se relèverait, comme si de rien n'était, mais en vain...
Pendant un temps, elle se vit à sa place, et se demanda comment le responsable qui avait porté le coup, pouvait encore être sain d'esprit après ça. Elle remarqua alors que ses jambes tremblaient involontairement. Elle se rappelait souvent des récits de soldats qui parlaient de leurs victoires, et ça se terminait toujours de la même manière. Les vaincus se sentaient humiliés et ne parvenaient pas à finir leur deuil...Tandis que les vainqueurs restaient marqué à vie du sang qu'ils avaient sur les mains.
Alors que la vie du campement reprenait son cours normal, les blessés des deux camps ayant été récupéré et envoyé dans l'infirmerie de campagne ; Certains faisaient les comptes des blessés et morts de leurs offensives. Et même si la Ditzzy redevenait aussi joyeuse qu'à l'accoutumée, elle ne trouva pas Dance pendant un sacré bout de temps.
Elle l'a remarqua quelques heures plus tard, et son sourire s'effaça subitement lorsqu'elle comprit que ça n'allait vraiment pas. Masquée derrière ses cheveux, des larmes ayant creusé des sillons sur son visage salit par la poussière et le sang, elle donnait l'air d'avoir encaissé un sacré coup au moral.
Ditzzy s'approcha alors et murmura son nom en agrippant doucement son poignet.

- Dance ?

Mais apparemment, elle ne se rendait même pas compte de sa présence, comme si elle était dans un état second, et que ses sens s'étaient tous fermés. Son apparence et son état fît beaucoup de peine à la jeune voleuse qui aimait tellement celle qu'elle considérait comme « sa grande sœur ». Nim étant sa « sœur »...Et Edwar, sa meilleure amie. La jeune suivit donc lentement le soldat en se demandant où elle pouvait bien aller, puis, une fois à l'écart de tout, elle la vit se coucher une nouvelle fois dans sa tente.
Terriblement inquiète, la Ditzzy entra à son tour et s'allongea juste en face.

- Dance.....Répond-moi.....Lâcha-t'elle d'une petite voix en écartant ses mèches de cheveux.

Puisque faire de l'humour à cet instant précis était tout à fait inutile, elle ne pouvait pas faire grand chose de plus. Elle resta donc allongée devant elle, pour être présente tout au long de ses souffrances avec l'intime espoir qu'elle puisse s'en remettre. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il s'était passé, et elle redoutait le fait de devoir appeler un médecin qui risquait de la démobiliser...En plus, peut-être lui en voudrait-elle pour ça ?
Elle la serra alors dans ses bras, s'installant plus confortablement, et, malgré que cela puisse éveiller des soupçons et nourrir des sous-entendu, elle ne bougea pas.

- Tu iras mieux ma Dance...Avec Nim on s'occupera de toi....Tu récupéreras et tout ira bien....
Daravan
[vendredi 7 aout 1457 dans la nuit]

Dara avait pris sa décision, elle était prête à croiser le fer avec ses amis, avec ses frères. C'est le cœur lourd qu'elle suivit les soldats, cette guerre n'aurait pas du avoir lieu... Pourquoi la folie de quelques uns rejaillissaient sur tous ?

Elle ne voulait plus penser, elle avançait telle un fantôme dans la campagne environnante. Les cors se mirent à résonner dans le silence... un chant mortuaire... Elle se mit à courir l'épée à la main, le souffle court... Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'elle crut mourir sur l'instant. Elle chargeait le bras en avant dans la poussière. Ils y avaient des soldats tout autour d'elle, elle abattait son épée tant qu'elle pouvait... Surtout ne pas penser, ne pas croiser les yeux de ses adversaires... Sa chemise trempée de sueur lui collait la peau, elle n'avait aucun bouclier pour se protéger. Mais sa souplesse lui permettait de se défendre comme elle pouvait. Les gémissements et les hurlements autour d'elle la maintenait dans un état second, le temps s'était arrêté...
Tout à coup d'instinct elle envoya sa lame dans l'air mais elle ne fut pas assez rapide et son adversaire lui envoya le pommeau de son épée dans le bras, elle poussa un hurlement de douleur. Ses yeux s'embuèrent de larme mais la colère la fit répliquer sans attendre. Elle esquivât la seconde attaque.
Mais le soldat se tenant devant elle, ne voulait pas la laisser filer ainsi, il fendait l'air de sa lame. Elle ne voyait pas son visage, elle espérait juste que ce n'était pas un ami. Il frappa une dernière fois ...
Le coup asséné l'a mit à genoux, elle blêmit et pensa sa dernière heure venue... Sa vue se troubla, elle n'entendit plus qu'un bruit étouffé et puis vint le silence... Elle tomba sur le sol inerte.
Aristote lui ouvrait il les portes de son royaume ? Tant de regret se déversait en elle... Non elle ne voulait pas mourir, pas comme ça, pas maintenant...
Ptitmec13
[Campement Vae Victis, l'heure a sonné - premiere bataille]


Manier une épée, elle savait faire. Manier les mots aussi même si elle était plutôt discrète. Arrêter des brigands, tancer les esclavagistes, tout ça c’était son métier, sa vocation. Mais ce soir il n’était plus question de vocation mais d’idéal.

Elle tenait son épée, plus si sure de son utilité. Tout le monde se démenait pour que ce conflit fratricide cesse et la jeune femme priait pour que la paix retrouve le chemin des cœurs.

Aime était assez près pour que son sourire la réconforte. Ils se comprenaient sans mots ces deux là, liés par une amitié sans faille. Elle savait ce qu’il avait dans le cœur, savait ses souffrances et ses désirs. Il savait ses questionnements, ses incertitudes. Ainsi allait l’amitié. Et cette amitié prenait sa place dans sa décision, celle de se battre pour donner aux béarnais ce qui leur était du, le respect. Ce respect que la comtesse avait oublié dès l’instant de son intronisation. Ce respect qui permet de vivre en harmonie entre frère. Ptit savait qu’elle avait agit sincèrement , honnetement, envers elle-même et envers les autre.

Devant eux, éphémère protection, une palissade s’élevait. Elle représentait à elle seule la division qui régnait au sein du comté. Ptit en était sure, quelqu’un allait arriver et leur dire que la folie avait cessé. Mais rien..personne, si ce n’est quelques oiseaux qui de leurs cris venaient emplir le silence de la nuit. Les oiseaux se turent..les hommes se chargèrent d’assourdir de leurs hurlements le noir protecteur. L’assaut était donné.

Des secondes ? pourtant on aurait cru des heures. Le fracas des lames, les cris..tout cela ne pouvait pas être vrai. Des amis, des frères de cœurs, des voisins..ils se battaient, s’entretuaient. Elle avançait, lame droite devant elle, cherchant dans chaque silhouette un signe, un souvenir. Frapper un ami, blesser un proche, tuer un béarnais, c’était inconcevable. Et Pourtant, c’était ce qu’elle avait sous les yeux. Du sang déjà jonchait le sol, des corps meurtris tombaient près d’elle, des cris a déchirer le cœur lui arrivaient aux oreilles. C’est la fin du Béarn, pensa t’elle, jamais on ne se remettra de cette barbarie.

Dance, Yolaine, tant d’autres, ses amies, étaient certainement là, l’épée à la main, les mêmes craintes dans le cœur. Aime, elle devait rester près de lui, le protéger comme lui la protégerait. Elle tourna la tête en tous sens pour le voir, l’apercevoir. Trop de gens, trop de bruit.. Il était là. Deux mètres les séparaient, rien que deux petits mètres. Elle fit un pas vers lui, cria son nom au milieu du vacarme. Un second pas, un troisième qui lui permet de voir qu’il n’est plus en danger. Un quatrième, un cinq..une douleur foudroyante, juste un instant.

Quand la lame entre dans son ventre, elle ne ressent plus rien. Son regard croise celui de son attaquant..elle ne comprend pas, ne veut pas comprendre. Yolaine était là, tenant l’autre bout de l’épée mais cela n’avait pas de sens.

Les yeux écarquillés elle restait debout sans même le savoir. Une main s’assura qu’elle ne revait pas. La lame était en elle, amante indésirable et violente.

Un son..
Yol.. elle ne sait plus..s’effondre.
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Lieutenant en Chef de la Prévôté mise à pied pour avoir cru à ses idéaux
Per lo Bearn
Aimelin_
[Campement Vae Victis, l'heure a sonné - premiere bataille Jeudi 6 aout de l'an 1457]

Le sang allait couler par la faute d'une comtesse aveuglée par l'ambition. Lui n'avait voulu qu'une chose en intégrant cette armée, que le peuple béarnais retrouve par la démission d'Ingénue, ce respect qu'elle ne leur donnait pas, respect qu'elle avait jeté au feu sitôt son séant posé sur le trône. Il était persuadé d'agir pour le bien du Béarn et il avait agit sincèrement, avec son coeur.

Plus le temps de penser, plus le temps de se poser toutes ces questions l'assaut avait été donné et il fallait défendre sa vie même au prix du sang de l'autre. Un regard vers Orantes et ses autres compagnons. Se battre et ne pas les quitter des yeux, être prêts à s'interposer s'ils sont en danger. Ptit n'est pas loin il doit veiller sur elle, il l'a promis. Ils se sont promis de s'en sortir.

Se battre contre des béarnais, contre des amis peut être. Comment arrêter cette folie. Il ne voulait pas n'avait jamais voulu tout ça. Utopie de penser que l'ont peut changer les choses parce qu' on le désire ardemment et qu'on les pense justes. Lui qui s'était battu pour son Roy en champagne, voila qu'il se battait contre son peuple pour défendre sa propre vie.

Le premier soldat qui lui fonça dessus évita sa lame qu'il avait abaissé et dont le bruit le rassura ... il préférait le bruit des fers qui se croisent que celui qui pénètre les chairs. Etait ce la fatigue de cette journée où son épée qui pesait le poids. Son bras était lourd comme s'il refusait de lever cette épée qui s'abattrait implacable sur celui ou celle qui en voudrait à sa vie. Un autre choc des cris à côté mais pas le temps de tourner la tête il faut éviter ce soldat qui lui fonce dessus. Le bouclier de Lily se place entre lui et la lame qui le frappe avec force. Il grimace et frappe de son autre bras. Bruits des épées, les cris de rage quand Aimelin projette son ennemi au sol sauvagement. Survivre il le leur a promis.

Où est elle. Ses yeux fixent devant lui le moindre assaillant. La blondeur le frappera il ne pourra pas la manquer, il ne pourra pas lever son épée s'il la voit.. Mais pas le temps de distinguer, il ne voit que des ombres, des silhouettes des armes qui volent. Un autre cri non loin de lui pendant qu'il se retrouve un peu à l'écart. Eviter cette lame qui lui frole le bras pour aller se planter dans la terre. Il grimace, recule, le fracas assourdissant des armes qui s'entrechoquent lui font tourner la tête.
Un cri comme si on criait son nom et il se retourne pour voir ses compagnons se battre, et il la voit, à quelques pas de lui, elle ne bouge pas, se tient debout face à Yolaine son amie. Son regard se pose sur ses mains et il hurle en se précipitant sur elle.

Elle tombe au sol et il tombe agenouillé à ses côtés, l'appelle, la prend dans ses bras en lui disant qu'elle ne va pas partir, qu'elle ne va pas les laisser, elle n'a pas le droit, ce n'est pas l'heure elle a encore tant de choses à faire. Il crie le nom de son ami Orantes en se relevant, la jeune lourdaise dans les bras.


Je l'emmène à l'abri et je vous retrouve ! il n'entend plus les voix, il n'entend que des murmures pendant qu'il fait au plus vite pour éloigner son amie de ce champ de bataille, ce champ d'horreur.


[Campement Vae Victis, Jeudi 6 aout de l'an 1457 apres la bataille]

La nuit était déja avancée lorsqu'il s'écroula sur sa paillasse, les yeux fixés sur la toile de la tente au dessus de lui. Des larmes avaient coulé, les retenir devant les autres, par fierté, par pudeur, pour ne pas montrer ses faiblesses. Mais comment ne pas les montrer quand son amie gisait entre la vie et la mort. Lutter contre la mort apres avoir lutté pour sauver sa vie. Dotch lui avait promis de veiller sur elle et avait obligé le jeune béarnais à prendre du repos.

Il serrait l'anneau au creux de sa main, si fort, que la marque se dessinait sur sa paume. Comme il aurait aimé les avoir à ses côtés toutes les deux. Crois en toi, crois en celui qui veille sur nous, et tu auras la force de continuer ton combat. Dieu qu'il était fatigué. Son corps entier le faisait souffrir tant il le malmenait depuis des jours.
Il devait dormir, il devait prendre quelques forces pour être devant ses hommes. Par chance aujourd'hui aucun n'avait été blessés. En serait il de même le lendemain.

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mis à pied pour avoir cru en ses idéaux
Yolaine
[vendredi 7 aout 1457 dans la nuit]

"Vae Victis" était toujours là. Le sang répandu la veille ne leur avait visiblement pas suffit. Cet acharnement aveugle était stupéfiant. Il allait falloir remettre ça. Yolaine était écoeurée. Combien de drames faudrait-il encore avant que les meneurs de cette rébellion insensée retrouvent la raison ? En sont-ils seulement capables ?

Elle repensa à la dernière nuit, à Ptit qui avait certainement succombé à la blessure qu'elle lui avait bien involontairement infligée. Aimelin avait surgi. Envahie par une atroce culpabilité, elle avait reculé alors qu'elle aurait voulu rester là auprès de son amie, tout comme lui... La journée avait été pesante. Les problèmes miniers survenus lui semblaient maintenant dérisoires. Tous, du chef d'armée au plus simple nouveau venu, avaient compris sa douleur et cherché à la réconforter, mais seul le temps atténuerait sa peine.

La nuit vint. Il lui fallait à nouveau faire son devoir, ne surtout pas paniquer, se laisser submerger par le doute ou le remord. Lorsque la bataille reprit, elle fonça dans la mêlée l'épée au poing entourée de ses amis lourdais. Elle aperçut alors cette orthézienne qui avait la veille manqué de peu d'occire son ami Paddy, une dénommée Pamoune lui avait-il dit.


Hé ! Pamoune ! Blesser Paddy ne t'a pas suffit ? Je ne te laisserai pas porter atteinte à un autre de mes amis...

Et elle engagea le combat en songeant à Paddy pour qui elle avait tremblé la veille, craignant bien qu'il ne passe l'arme à gauche. Elle se remémora les leçons d'escrime que lui donna jadis Nairolf et celles-ci firent mouche. Pamoune s'écroula au sol mortellement touchée. Une autre orthézienne vint s'interposer mais un peu tard, une beauté brune à la grâce féline. Les armes s'entrechoquèrent. Cette fois, elle ne pipa mot et poursuivit son action. Une fois encore, la chance fut de son coté : elle parvint à percer la garde de son adversaire et à la transpercer. La brune alla rejoindre son amie au sol. Elle chassa le remord qui l'envahissait : elles avaient largement eu les opportunités de quitter cette armée félone et n'en avaient rien fait, elles avaient quelque part cherché ce qui leur arrivait après tout...
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Pyrrus
[Campement Lous Aguiles d'Abidos]

Le lendemain de la bataille, on compta les morts et les blessés. Au Camps, Pyrrus apprit que l'armée félonne avait battu en retraite. Bonne ou mauvaise chose, qu'importe. Que cela cesse rapidement !
En apercevant les corps des soldats de l'armée adverse, il ne put retenir cette remarque pleine de cynisme et d'ironie :


- "Vae victis, pour ses malheureux membres, cette armée portait bien son nom."

*Vae victis, expression latine signifiant malheur aux vaincus.
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Custodes regum antiquiores (Antiques Gardes des Rois)
Degolas
[Sur les remparts - la deuxième nuit de bataille]

Bouclier noir, flèches noires

Un chef lui ordonne : ARCHERRS !!!!!!!!

Il sort une tueuse, la met dans son arc. Il vise, il voit flou, tuer ou être tué, mourir et faire mourir. Tant de pouvoir pour un homme ; un petit bout de bois peut-il être aussi mortel ?

La main tremblante, l'hésitation montant en lui, il devait tuer des amis, des personnes qu'il connaissait et qu'il côtoyait.
L'irlandais au visage plein de suies maronne :
Mais je les connais toujours...
Il baisse son arc mais au même moment une flèche lui frôle le visage et là il se rend compte, il faut tirer. Ces yeux se ferment, il tend la flèche et la laisse partir au loin vers l'ennemi...
Advienne que pourra

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Seul le présent dit la vérité
Feignant
[ Environ de Lourdes, Devant le campement Vae Victis, premier assaut du jeudi 6 aout de l'année 1457. ]



La palissade de feu empêchait toute entrée dans leur camp. Les chevaux commençaient à paniquer.
Hombre, son destrier, était habitué aux batailles, il avait accompagné Feignant de nombreuses fois. Malgré qu'il tenait en place pour le pas blesser son cavalier, Feignant sentait qu'il avait tout de même peur.
Voyant Faster à terre, désarçonné par son cheval, il s'approcha de lui.


On va pas rester ici à attendre de se faire tirer comme des lapins. Leurs flèches et leurs rocs ne sont pas précis mais on ne peut franchir leur palissade de feu.
Les contourner va prendre trop de temps. Je vais ordonner aux troupes de se mettre à distance, on lancera des salves de flèches pour riposter.


Sur ces mots, il lança sa monture.

Cavaliers !! En arrière ! Maintenez vous sur les flancs à distance, soyez prêt à charger avec moi sur mon ordre.

Soldats !! Reculez en maintenant vos bouclier bien haut pour protéger nos archers. Protégez les civils. Mettez vous à distance de leur projectile.
Gardez courage, le feu ne brule pas éternellement !


Le Sénéchal lançait ses ordres aux chefs de section en galopant à travers les formations.


[ Environ de Lourdes, Devant le campement Vae Victis, deuxième assaut du vendredi 7 aout de l'année 1457. ]

Les flèches et les rocs avaient cessé, sans doute que Vae Victis n'avait plus de projectile.

Le feu avait consumé tout son combustible, ce qui la veille était un mur infranchissable était aujourd'hui une brèche bien ouverte. Leur camp nous était ouvert.

Feignant, toujours monté sur son cheval, se tourna vers l'infanterie, qui avait le regard vissé sur lui. Tous attendant l'ordre, craint ou désiré suivant les personnes.
Un lourd silence s'installa... le calme avant la tempête comme on dit.

Le Sénéchal s'adressa à eux, les Béarnais qui se sont mobilisés pour défendre leur Comté.


Attaquez les. Mais ne portez pas l'arme sur celui qui se rend ou tente de fuir. N'ayez pas de pitié pour celui qui lève son arme contre vous.

Il regarda les chefs de section.

Qu'on donne la charge.

L'infanterie se mit en marche rapide, en direction du campement maintenant sans défense.

Feignant était un fantassin comme un cavalier. Formé par Mélissande chez les Loups de Champagne, il avait obtenu une bonne formation.
Mais il préférait combattre à pied, dans la rage de la bataille, brisant ses ennemis à coup de hache.

Pour cette fois, il prit le commandement de la troupe de cavalier. Son cheval lui permettant d'avoir une bonne mobilité pour donner ses ordres.
Pendant que l'infanterie s'avançait vers le camp et vers la bataille, il restait en retrait avec la cavalerie.
Il aurait voulu être à la bataille, mais il devait savoir sacrifier ses envies pour remplir son rôle.

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Si vis pacem, para bellum.

by Kirika
Aimelin_
[Campement Vae Victis, Vendredi 7 aout de l'an 1457 ]


L'anneau tourne doucement entre ses doigts. Des pigeons qui arrivent sans cesse, certains empreints de reproches, où l'incompréhension mélangeait les mots et les sentiments, d'autres d'encouragement, de soutien, d'autres de prières de laisser la mort pour revenir vers la vie. Mais comment pourrait il partir de l'armée félonne et abandonner Madg à qui il a promis soutien et fidélité sans ressentir cette lâcheté qu'il détestait. Il n'est pas de ces girouettes sur lesquelles souffle le vent et qui les font tourner et virevolter sans arrêt changeant la direction de leur regard et de leur souffle. Il est homme de parole et jamais il n'abandonne, jamais il n'a laissé quelqu'un par manque de courage. Seules ses convictions le guident.

Dans tout ce qu'il lit une missive le secoue... le mal qu'il lui avait fait quand elle avait lu son nom. Il a essayé d'expliquer mais les mots ont du mal. La fatigue, la colère de la journée, l'angoisse qui vous prend le ventre et vous fait tordre en deux, embrouille sa plume. Il sait ce qu'il se passe dans sa tête, il sait la comparaison qu'elle fait, ne doit pas comprendre que lui, droit et juste, se bat dans le camp ennemi. Pourtant s'il souhaite qu'une femme comprenne son geste c'est elle. Que pensent aussi ses autres amies, perdues peu à peu de vue au long de sa souffrance, mais qui ne quittent pas pour autant ses pensées. Sans doute guère du bien. Ne jamais renier son passé ni ceux ou celles qui en ont fait partie. La distance s'installe, les souvenirs restent. Il ne pourra pas leur dire.

Ses pensées repartent encore en Champagne, Duché de tant de rencontres, de tant de joies et souffrances. Les paroles de Caro quand elle avait appris son engagement dans une armée parce qu'il n'avait plus rien à perdre et qu'il pensait leur cause juste. Défendre le peuple et les opprimés. Les mises en garde de Malt auxquelles il avait souri. Il était revenu peu après, les buts de cette armée ayant changés, et n'étant pas d'accord. Il l'avait dit avant d'en sortir. Il n'était pas là pour tuer... et ni aujourd'hui.

S'il devait mourir sur le champ de bataille il aurait la fierté d'être allé au bout de ses convictions, au bout de ses rêves de liberté et de justice. Mieux vaut mourir d'avoir voulu croire en ses idéaux, que de s'être laissé mener en laisse.


ils ont lancé la charge !! ils arrivent sur nous !!

La réalité reprend sa place. Il replace l'anneau dans son ceinturon, lève les yeux vers l'armée qui fond sur eux. Il lève son bouclier, son épée bien en main, commande à sa section derrière lui.

bouclier en avant et ne frappez que pour vous défendre ! Qu'aristote vous protège !

Si l'on pouvait lire dans le gris de ces yeux on y lirait l'incompréhension. Encore devoir les affronter, encore devoir prendre le risque de tuer l'un de ses amis. Un regard vers Madg avant de n'avoir d'yeux que pour le danger qui s'approche à grands pas
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mis à pied pour avoir cru en ses idéaux
Dancetaria
[Vendredi 7 aout de l'année 1457, un peu avant ... et la charge]
Citation:

- Dance.....Répond-moi........ Tu iras mieux ma Dance...Avec Nim on s'occupera de toi....Tu récupéreras et tout ira bien....


Elle se réveille, doucement. Elle est là, toujours quand elle en avait besoin. Ditzzy. A côté d'elle, sa présence l'apaisait, même si elle n'était alors encore capable de sortir le moindre mot. Juste un regard envers elle, et un petit sourire. Elle lève sa main, prend la main de sa sœur, comme pour retrouver un peu de force. Elle sombre à nouveau dans le sommeil, comme dans le plus profond des comas. Sommeil réparateur, et plus que nécessaire.


Le réveil

Elle se réveille, elle allait mieux. Dit était encore à ses côtés, endormie, elle aussi. Doucement elle la réveille, enfin, doucement, selon les avis.

Soldat ! Garde à vous !

Devant la mine dépitée de Dit, qui ne semble pas comprendre grand chose dans un premier temps, elle se met à rire. Elle savait qu'elle ne lui en voudrait pas, elle serait au contraire réconfortée de la voir aller mieux.

La charge

Elle avait repris confiance en elle. Elle s'était fait tant de reproches et ses amis s'étaient inquiétés, aussi, que ce soit Aknail, Dit, Faster ou même Pyrrus, son Lieutenant Hm. Trop d'état d'âmes, cela ne fait pas un bon soldat. Oublier qui on affronte, prier, prier très fort pour ne pas le croiser, lui, avec son épée, et frapper, frapper les autres sans remords. C'est eux, ou elle. Ce ne sera pas elle. Ils avaient choisi leur camp, elle avait choisi le sien. Alea jacta est.
Visage fermé, regard froid. Plus de peur dans ses yeux, comme au dernier combat. Ce soir, le combat reprenait, elle était là.

Les combats semblaient plus violent alors que l'armée Vae Victis attaquait. Son épée bien serrée entre les deux mains, elle ne connaissait pas ses adversaires. De temps à autre, elle jetait un coup d'œil, le cherchant, mais bien vite elle se reconcentrait. Son épée semblait bien plus agile, le claquement des lames, son bouclier pour éviter qu'elle ne soit trop abîmée. D'un coup d'épée, et de rage, sa lame plongea droit dans l'abdomen de celui qui était alors son ennemi. Son corps gisait à même le sol, mais Dancetaria avait déjà repris sa posture de combat, prête à attaquer quiconque viendrait la défier.

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Orantes
[Campement de Vae Victis – jeudi 6 août 1457- Premier assaut ]

L’heure n’était plus à faire la simple sentinelle devant le campement pour Orantes. Le son d’un cor résonna dans la nuit, cette écho terrible sonnait l’heure d’un combat qui serait fratricide, l’épine dorsale du jeune homme fut traverser par un frisson glacial. Paralysé, le tout nouvel homme d’arme ne parvint à revenir à lui que lorsque son chef Aimelin ordonna le regroupement de leur section afin de marcher au combat.

Le sifflement de la première volée de flèches des archers de Vae Victis n’avait pas fini que déjà de longues langues de feu entouraient le campement de leur armée, stratagème élaboré par Madg afin de rendre impossible toute attaque à cheval. Le paysage tout entier s’embrasa soudainement d’une couleur safranée tandis que le visage de ses compagnons d’armes était de plus en plus blême. La peur certainement avait envahi leurs esprits, la crainte de voir surgir soudain un visage connu dans les rangs d’en face, un ami, un frère peut-être.

Soudain ce fut la charge ennemie, le déchaînement des cris de toute nature, le bruit étourdissant des lames qui s’entrechoquent et cette mêlée des corps des soldats qui n’en finit plus de déverser son lot de sang et de cadavre. Orantes est comme absorbé dans celle-ci, Orantes ne pense plus, il est pris dans ce tourbillon atroce comme une marionnette de saltimbanque. Ces gestes sont comme commandés par une unique visée : sa survie.


Je l'emmène à l'abri et je vous retrouve !
Ces mots résonnent mais ne lui parviennent que comme un chuchotement. Qui les a dits ? Orantes ne sait plus, il est perdu dans cet océan de désolation…

[Campement de Vae Victis – vendredi 7 août 1457- Deuxième assaut ]

Orantes n’a pu fermer l’œil la nuit dernière, beaucoup de ces compagnons sont tombés sous le bras vengeur de l’ost comtal. Des images viennent hantées en permanence ses pensées. Lorsque, une nouvelle fois, le son atroce des cors retentit, il a le pressentiment d’une fin proche et certaine. Lui habituellement si batailleur ne se sent plus de taille à affronter ce cauchemar.

Bouclier en avant et ne frappez que pour vous défendre ! Qu'Aristote vous protège !
Il perçoit dans l’ordre de son chef de section une sorte d’incrédulité face à la situation qu’ils occupent. Il fallait attendre qu’on vienne jusqu’à eux comme le boucher vient jusqu’à la bête qu’on égorge. Il jette un regard à Louliane qu’il connaît depuis peu, lui met là main sur l’épaule et lance un hurlement afin se donner du courage pour entrer à nouveau dans ce chaos.
Puis tout va très vite, un briscard ennemi charge contre Aimelin qui tombe à terre. Orantes, animal enragé, fonce vers l’homme dont il aperçoit les yeux au travers de son casque : le regard d’une bête, le regard d’un bourreau, de son bourreau. Un voile rouge vient alors couvrir la dernière vision qu’Orantes aura de ce monde, celle de l’épée qui s’abat sur son flanc.

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--Ditzzy


[Vendredi 7 aout de l'année 1457, un peu avant ... et la charge, avec dance]

A la longue, la jeune Ditzzy s'était également assoupie avec Dancetaria. Elle avait beau vouloir veiller sur elle tout le temps, le sommeil et l'épuisement eut très vite raison d'elle.

Ditzzy voyait les épées qui s'entrechoquaient, les boucliers qui se fracassaient, les hommes et femmes qui se battaient sans la moindre distinctions, tout camp confondu dans une mêlée meurtrière. Elle entend un cri qui appelle Dance, le sien à en juger le timbre de sa voix similaire, puis elle l'a voit se retourner, attirée par la voix.
C'est alors qu'un cavalier émerge de la foule, l'épée en avant, galopant dans son dos avant d'abattre sa lame d'un coup sec. La tête de Dancetaria se détache de son corps, puis roule sur le sol, le sang inondant la terre tachant bientôt sa belle chevelure blonde.
La voleuse hurle à la mort en courant vers le cadavre. Une fois arrivée, elle s'effondre devant le corps et la tête en sanglotant. D'un geste lent, dépourvu de toute humanité, tel un mouvement mécanique, elle secoue légèrement la morte en se voilant la face. Elle se relèvera et dira qu'elle n'avait rien. Mais ce n'était pas le cas.
A coté, le combat fait toujours rage, et personne ne se préoccupe d'elle. Plus loin, elle voit le meurtrier se faire désarçonner par une demi-douzaine de soldats. Il meure bientôt, mais il est déjà trop tard. Dance est partie....Dance ne reviendra pas...
Le visage inondé de larmes, elle lève la tête vers le ciel et comprend qu'en l'appelant, elle avait détourné son attention, et l'avait tué de cette manière. Elle se met alors à pousser de longs cris de rage, entrecoupé de hoquets mêlant colère et chagrin. Pourquoi avait-elle commit une telle erreur ? Pourquoi venait-elle de tuer sa grande sœur de cette manière ?
Désemparée, Ditzzy cherche Nimornor du regard, elle espère la trouver parmi tout ce mélange de combattant ensanglanté et entaillé, mais elle n'y parvient pas. Elle hurle encore, choquée et complètement démolie, mais rien n'y fait, le sang sort du cou décapitée de son amie par jet saccadé. Cette image de folie s'imprime dans son esprit, et son regard se porte alors sur ses mains, souillée du sang de sa propre amie qu'elle a tué.
Elle continue de sangloter, ne cesse de verser des larmes à flots, au point qu'elle ne sent pas venir le danger. Une douleur lancinante, un bref hoquet de stupeur vint la couper dans ses pleurs, et, machinalement, ses mains se portent vers la pointe qui ressort de sa poitrine. Derrière elle, l'homme n'en a que faire qu'elle soit désarmée, il dégage son arme en l'éjectant d'un coup de pied, et elle atterrit sur le sol, la tête tombant juste à coté de celle de Dance.
Un terrible étau se referme sur ses poumons brulant, et elle ne parvient plus à respirer. Sa vue se brouille, se ferme uniquement sur le regard vide de son amie, et dans un dernier effort, Ditzzy serre sa main dans celle du cadavre.

- Je suis désolé....Parvient-elle à articuler avec faiblesse et agonie.

Puis le trou noir et béant l'emporta dans un vide sans fond. Un hurlement surhumain déchire alors le silence, et elle se rend vite compte que c'est elle qui le lance. Elle est assise sur le lit de camp, juste à coté de Dance, sa tête toujours en place et nul sang ne couvre ses propres mains.
En sueur, la jeune s'éponge le front d'un revers de la main, puis s'approche plus prés encore de l'endormie pour sentir son souffle régulier. Trop profondément ancrée dans son sommeil, le cri ne l'avait pas réveillée, et la Ditzzy cacha son visage entre ses mains pour empêcher les sanglots de partir.

Un mauvais rêve....Juste un cauchemar....

Le temps s'écoule lentement, la voleuse lutte pour ne pas sombrer à nouveau, mais là aussi elle perd la bataille. Ses paupières deviennent lourde et elle tombe une fois de plus dans le sommeil, mais sans cauchemarder cette fois-ci.
Un peu plus tard, une voix dure la réveilla, la faisant littéralement sursauter.

Citation:
Soldat ! Garde à vous !


Son regard fouille les moindres recoins de la tente avec appréhension. Et si un officier un tantinet pervers les avait prit pour des amantes et venait leur faire la morale ? Et si c'était tout simplement un nouvelle mobilisation ?
Ditzzy ne repère aucun officier ni messager. Elle se demande alors si elle n'a pas rêver, puis elle se rappelle enfin l'origine de cette voix mélodieuse, malgré tout faussement rude. Son regard tombe sur Dancetaria, les yeux ouverts, le sourire aux lèvres, redevenue en bien meilleure santé.
Le rictus d'incompréhension qui avait déformé le visage de la voleuse se mue en un sourire radieux. Surexcitée, elle se leva en criant :

- Dance !!!! Ma Dance !!! Tu vas bien ???? Oui tu vas bien hein !!! Tu vas parfaitement bien !!!

Heureuse comme tout, elle tendit les mains devant elle, comme pour lui intimer l'ordre de ne pas bouger, puis elle s'écria de nouveau :

- Bouge pas ! Bouge surtout pas ma Dance !!!

Puis elle sortit de la tente comme un fusée en gueulant gaiement.

- Dance elle va mieux ! Dance elle va mieux !!!

Puis, bifurquant sur cet idiot d'Aknaïl...Enfin....Oui...cet idiot....Elle lui arracha sa gourde de sa ceinture, esquiva sa tentative de la récupérer en disant « Dance elle va bien », puis elle sprinta en direction de la tente.

- Content de l'entendre ! Avait grommeler Aknaïl dans son dos alors qu'elle s'éloignait à grand pas.

La Ditzzy apparût alors puis se jeta sur son amie.

- Tient ! De l'eau ! Tu dois avoir sacrément soif !! Boit !!!

elle se jeta alors subitement à son cou, et rigola nerveusement.

- Tu m'as fait peur toi !!! Me fait plus jamais ça hein ???

Ce que Dancetaria ne savait pas à cet instant précis, c'est que la jeune parlait également de son cauchemars. Quand le rassemblement fût sonné, Ditzzy ne la quitta pas d'une semelle et batailla avec elle, gardant un silence déconcertant, et faisant le plus attention à ce qui l'entourait.

Pas question de refaire la même erreur....
Loulianne
[ Du côté de Vae Victis, vendredi 7 août ]

La veille avait donné lieu au premier assaut et c’est avec de légères courbatures que tu étais rentré au campement, éreintée par cette bataille où quelques malheureuses âmes y avaient été blessées, pire encore, y étaient restées.
Et alors que l’on retournait morts et blessés gisant au sol, dans l’espoir de retrouver un compagnon, un frère d’arme, pour le ramener au camp, c’était toujours un spectacle désolant que de voir combien les hommes pouvaient se vouer une inconsciente haine au point que certains avaient transpercé de leur lame tranchante, l’âme de leurs meilleurs amis.
Toujours ce sentiment de force en vous au moment où l’adversaire croule sous la blessure que vous lui affligez.
Toujours ce sentiment de culpabilité en vous, une fois que l’adversaire tombe au sol, gisant déjà dans son sang chaud … surtout lorsque la raison vous revient, surtout lorsque son visage vous est familier.
Et puis parfois rien, juste le besoin d’en finir, ce genre de choses qu’on ne peut comprendre. Où comme possédé, vous ne vous rendez compte de plus rien, vous tapez de tout côté, votre lame s’enfonce quelque part, et en ressort rougie.
C’est toujours ceux qui racontent détester le sang qui finalement en répandent le plus.
C’est toujours ceux qui restent cachés dans l’ombre, qui viendront trancher votre être en deux.

Tu n’as touché personne, et personne ne t’a touché. Tu as brandis ton épée, tu as crié, tu as frappé, tu t’es battu. Mais uniquement pour te défendre. Ainsi tu es rentré au campement, fatiguée, dégoûtée par ceux d’en face, ceux qui ne voulaient absolument pas faire couler le sang, ceux qui n’attaqueraient aucunement l’armée Vae Victis.
Ceux là qui ont commencé pourtant. Elles sont bien belles leurs paroles … Ils disent qu’ils ne feront pas le premier pas et …

Tu t’es couché en silence, le regard fixé sur tes mains tremblantes rien qu’en pensant au lendemain. Comme un pressentiment. Comme quelque chose qui te disait de ne pas prendre tes armes, et de ne pas y aller…


...

- Que l’on m’arme à nouveau !

Ton écuyer et celui d’un autre soldat tombé la veille, s’affairaient à t’armer le plus rapidement possible alors que des cris d'hommes se faisaient entendre au loin. Une fois prête, tu t’empressas de grimper sur Avalone, et partit au galop rejoindre tes compagnons d’armes.
Une fois sur le lieu de la bataille, tu ralentis devant ces hommes qui avaient déjà repris le combat.
Une main posée sur ton épaule pour te donner du courage.
Ton vague sourire.
Et puis une foule d’hommes et de femmes, des cris, des hurlements, on se bousculait comme à la foire de Noël. Du fer qui se croise, des bruits sourds de corps tombant au sol, et toi brandissant ton épée au dessus de la tête, hurlant à t’en briser la voix, fonçant droit dans ce nuage humain.
Tu as frappé certainement.

Soudain, ton regard se pose sur un corps gisant au sol.
« Une main posée sur ton épaule pour te donner du courage.
Ton vague sourire. »
Orantes.
Il venait de tomber, blessé au flanc.


Orantes, relève-toi maintenant !

Du haut de ta jument, ne faisant plus attention à ce qu’il se passait autour de toi, énervée de le voir blessé, tu t’entêtais à vouloir le voir debout en lui hurlant dessus.

Debout !!! Maintenant !!!

Mais il ne répondait pas …
Et c’est dans cette inattention que quelqu' un tira violemment sur ta huque et te jeta à terre te faisant tomber du haut de ton cheval. Ta tête vint heurter une pierre au sol, ce qui te fit brouiller la vue immédiatement. Tentant de te relever, tu restas cependant immobilisée sous le poids de ton armure et la personne se jeta sur toi. Sans percevoir s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme, tu te débattais comme une lionne, en parvenant à prononcer quelques mots, mâchoire serrée :

- J’ai baillé ma foi à un autre que vous !

Mais le pommeau de son épée vint se heurter avec violence sur ton front.Un coup que tu n'aurais pu parer et une source chaude coulait déjà sur ton visage, ton sang se répandait à une folle vitesse que rien n’aurait pu arrêter. Tentant de te relever à nouveau, c’est un coup fatal, par derrière, comme un rocher tombé sur la tête, un coup de massue sur la nuque, un semblant de mort, qui a eu raison de toi. Ton visage se fige, ta bouche reste entrouverte laissant échapper un dernier râle, ton regard se fixe dans le vide.
Le voile noir.
Un frisson parcourant tout ton corps.
Cette chaleur rouge qui s’échappe rapidement de toi.
Ton visage en sang, te laissant méconnaissable.
Pour toi, tout est certainement terminé.
Comme un pressentiment. Comme quelque chose qui te disait de ne pas prendre tes armes, et qu’il ne fallait pas y aller …

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Aknail
Veuillez tous me pardonner pour la longueur de cet article, j'éspére que vous y trouverez grand interêt à le parcourir.


Ce n'est qu'en étant armé d'un simple manche que le soldat Aknaïl s'élança à l'assaut avec ses frères d'armes. Comme pour tout le monde auparavant, il était répugné à l'idée de frapper des hommes et femmes issu du même comté. Mais aujourd'hui, l'heure n'était plus au doute. D'ailleurs, il n'y avait pas à douter. Aknaïl ne pouvait se résigner à l'idée de ne pas combattre puisqu'il ne laisserait jamais tomber les siens, qui, de leurs cotés également, risquaient leur vies pour celui qui se battait à ses cotés. L'élan de fraternité de l'OST était d'une puissance inégalée, chacun se considérant comme le membre d'une famille soudée. Et même si beaucoup détestait de devoir se battre contre des amis qui avaient choisi leur camp surement pour les mêmes raisons, aucun ne pouvait rester en arrière.
Les cris se mêlaient à la charge assassine des deux clans, faisant monter la tension nerveuse des combattant à son paroxysme. Les hurlements volaient, suivit d'injures et d'encouragement de combat alors que les mètres s'égrenaient, la distance entre chaque camp se raccourcissant à une vitesse incroyable. Très vite, les plus rapide passèrent en tête, levant épées, masses, haches et bâtons de combat. Le soldat les voyaient, tous, transporté par le danger, le risque, et l'excitation suprême ; Les masses se donnant chacune l'air d'être momentanément invincible, inébranlable.

Dix mètres !

Là devant, des colonnes de fumées noires s'élevaient où les restes de la palissade de protection brulaient encore faiblement. Les pas innombrables frappant le sol faisait trembler la terre en un grondement terrifiant, la charge adverse devenant aussi impressionnante que la leur.

cinq mètres

Tous lèvent épées et boucliers, se préparant au choc ultime, la collision des deux clans. Les premiers se rencontrent, mais poursuivent leurs chemin en profondeur, alors que la masse commence à peine à se mélanger.
Et là ! Là.....Le temps ralenti....Comme si la seconde avant le terrible fracas devenait une éternité....Gain de temps où, dans tous les esprits, passe des pensées diverses, traversant les têtes en un dixième de secondes.
Certains prient pour leurs âmes, d'autres se disent « advienne que pourra », d'autres encore, prennent une profonde inspiration juste avant l'éclat de brutalité.
Et soudainement, un coup de tonnerre résonne d'une puissance inouïe. Le sol tremble comme jamais, les cris deviennent plus fort, les entrechoquements d'épées, du contact d'armures à armures, boucliers contre boucliers, s'élèvent alors dans le ciel sans nuage.
Là-bas, dans les villes alentours, des hommes et des femmes ferment les yeux, comprenant que la guerre à réellement débuté entre deux armées qui se maudissent, mais se respectent en même temps. Des prières s'élèvent silencieusement des églises, prit de compassion pour les morts à venir, les blessés qui ne s'en remettront jamais, et les vainqueurs qui seront marqués à vie de cette époque où le Béarn vint à se déchirer en quasi guerre civile. Des gens, dans le calme de leurs demeure, approchent des fenêtres, cessent leurs activités, pour entendre, ému et triste, le faible boucan lointain.
Et eux, vaillant soldats et civil, Los aiguilles de Abidos, et Vae Victis ne deviennent plus qu'un, dans un tourbillon de rage et de mort. La vallée devient un sanctuaire de bataille, d'où s'élève bien vite les premiers cris d'agonie. Des corps chutent, parsemé de larges entailles qui laissent couler à flot le sang. L'herbe devient rouge, piétinée par les chausses et écrasées par les boucliers détruits, et les morceaux d'épées fracturées.

Aknaïl est entré. Il ne reconnaît plus personne, ne sait même pas où est l'adversaire. Certains se battent en groupe, en mélange inégaux, et d'autres en duo morbide. Un premier ennemi apparaît soudainement, et seul, son cri l'alerte. Le soldat abat sur lui son bâton, puis s'enfonce plus profondément dans la terrible mêlée. Les combats font rage, et il faut bientôt enjambé les corps. Aknaïl finit par croiser une femme qui se bat avec ardeur et courage. Une combattante aux cheveux aussi noire que la suie, qui se défend contre plusieurs agresseurs. Une adversaire.
Le soldat est prit dans la tourmente de la haine et de la violence. Plongé jusqu'au cou il perd tout ses moyens et envoie le plus fort possible son bâton qui s'écrase contre son flanc, et cède sous le choc.
Sa blessure ne semble que superficielle, puisqu'elle poursuit le combat avec une hargne étonnante. Et alors que la bataille continuait en tout lieux, le temps se figea pour Aknaïl, alors qu'un sentiment d'humilité le traversait.
Une femme....Que j'ai frappé.....Par derrière....

Son regard se tourne ailleurs, et se dépose sur les combattants des deux camps. Les épées se mêlent, le bruit résonne violemment dans son crâne, et subitement, une lame plonge dans un corps, sur le flanc. Un cri s'élève, un parmi tant d'autre, et un nouvel adversaire le remplace. Non loin, l'un des volontaire à laissé tombé son arme. Il sanglote en portant les mains à sa bouche, reconnaissant un ami qui faisait partit de Vae Victis, et qui, à présent, n'était plus.
De maigres survivants en agonie rampe, le visage tendu vers le ciel, couvert de sang, à la recherche d'air à respirer. Une autre est assise, les genoux au sol, et hurle à la mort, alors que les combats s'enchainent dans les tripes et le sang sans que personne ne la remarque.
La respiration d'Aknaïl devient encore plus forte. Il se sent trembler, avoir chaud, puis froid. Partout ou se pose son regard, il ne voit que souffrance, haine et désolation.
Quelqu'un l'emporte soudainement au sol, un homme qui a le même âge que lui, et qui semble aussi fort. Tout les deux sans armes, ils luttent, se roule par terre, passant par dessus des cadavres et des blessés encore en vie. Les coups de poings fusent, mais aucun ne se laisse démonter.
Le temps devient alors tout à fait dérisoire, devenant impossible à saisir, et à comprendre. Était-ce des minutes ou des heures ?
L'un des camps finit alors par ordonné la retraite, et les derniers survivants fuient en tentant d'emporter les blessés léger. Aknaïl fait toujours face à son adversaire, et tout les deux sont épuisés, à égalité. Couché sur le flanc, chacun en face de l'autre, ils se regardent essoufflés, mais ne veulent plus se lancer. Les yeux se sont ancrés d'un coté et de l'autre, silence et essoufflements. Aknaïl secoue la tête, et son adversaire baisse les yeux, sur un corps non loin. Son regard remonte alors vers lui, et une infinie tristesse se peint sur son visage.

Pourquoi tout ça....Qu'est-ce qui changera ?....Rien de définitif....A part leurs vies...

L'ennemi se relève, puis prend alors la fuite, suivant le reste des troupes bien minime qui parvient à s'échapper du champ de bataille, jonché de corps. Certains sont en vie, d'autres non, et les vainqueurs se mettent à la recherche de ceux qu'ils peuvent encore sauver, ami ou ennemi. Là encore, des civils volontaires et des soldats ploient sous le rude coups de découverte tragique, de frères ou de membres de famille avec qui ils ne partageront plus rien. Certains autres se rassemblent, se soutiennent mutuellement, et tente de ne pas céder à la chute brutale de la pression.
Le soldat Tarbais se relève alors, et se met à courir. Il scande le nom de ses amis, et finit par tous les retrouver, en vie. C'est alors, que quand il se crut en sécurité, des flashs lui revinrent, de ce qu'il avait fait, et de ce qu'il avait reçu.
Aknaïl venait de vivre sa première mêlée, son premier baptême du feu, et il ne l'apprécia pas. Il se stoppa, puis s'immobilisa, le regard rivé sur une femme couverte de sang. Il avait partagé avec elle des mots, des choppes et de beaux fous rires en taverne il y a un mois. Maintenant, il scrutait de ses yeux étonnés ce visage tant défiguré, sans réellement savoir si elle était encore en vie ou non.



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Aimelin_
[Campement de Vae Victis – vendredi 7 août 1457- Deuxième assaut ]

Lever son bouclier, parer les coups d'épées qui fusent, les lames qui passent si pres de son visage. Celle la qui effleure sa cuisse mais continue sa course quand Aime repousse son agresseur d'un coup de bouclier. Une douleur à l'épaule quand une lame vient le mordre pour laisser juste un petit sillon histoire de lui rappeler cette bataille.
Se retourner brutalement, parer une attaque qui arrive de derrière, faire croiser le fer, donner tout ce qu'il a pour rester en vie. Les dents serrés, le regard fixé sur chaque visage qu'il a en face de lui, essayant de deviner les regards sous les casques de certains. Pas elle Aristote, je vous en conjure pas elle. Comme il déteste se battre contre les siens.

Il lutte, fait parler son épée à chaque coup porté pour le parer. Fidèle amie qui l'a tiré de bien des mauvais pas et a transpercé ceux qui s'en prenaient à sa vie et à celles de ses proches. Ce soldat est costaud et il doit mettre toute sa force, tout son désespoir pour le repousser violemment, parant ses coups, ripostant, tenant son épée si fermement qu'il a l'impression qu'elle s'est incrustée en lui. Personne ne la lui enlèvera comme personne ne lui enlèvera sa vie.
Se retourner encore aux cris qui fusent de derrière lui, faire face à ce soldat qui lui fonce dessus, l'épée levée... il lève la sienne prêt à recevoir et à parer encore une fois le coup qui veut le mettre à terre.

Un coup dans le dos le projette au sol où il tombe face contre terre, son front qui cogne brutalement le sol... puis le noir.....

..........

La chaleur, et un sentiment d'étouffer lui font ouvrir les yeux. Face contre terre, la sueur et la terre lui ont marqué le visage. Que s'est il passé. Il se sent immobilisé par un poids sur lui, un corps?. A t il été touché. Il essaie de bouger pour faire glisser ce poids sur le côté. Il regarde l'homme allongé sur le dos, reste pétrifié devant le visage couvert de terre et de sang.
.. Orantes... un compagnon de section... son ami. Il approche son visage du sien, pose ses doigts à son cou, là ou l'on sent la vie battre ou se taire. Elle bat doucement il vit. L'éloigner, l'emporter comme il l'a fait pour Ptit.

Il se relève et s'agenouille. Tout autour d'eux des hommes et des femmes cherchent les blessés, les morts, cherchent les visages connus.

Sa section, où est elle ? Et Madg ? Il regarde sa main qu'il a posé sur Orantes et voit tout ce sang à nouveau. Son regard se pose sur le corps à côté... Louliane ! elle aussi git sur le sol, couverte de sang. Même réflexe, il va s'agenouiller pres d'elle, essaie de sentir ce petit signe de vie. Il n'y arrive pas, ne l'entend pas. Son regard cherche. Ou sont Sateen et Dobromir ?

Soupir de soulagement quand il les voit bouger à quelques pas de lui. Blessés mais vivants. Il leur faut amener leurs deux compagnons à l'infirmerie au plus vite.
Péniblement il se relève hébété. A t il voulu le protéger, est ce lui qui l'a forcé à s'écarter pour prendre le coup. Son regard va de l'un à l'autre avant de réagir. Il regarde ses deux compagnons légèrement blessés.


Il vous faut des soins... je vais m'occuper d'Orantes, portez doucement Louliane et suivez moi il nous faut les sortir de là.

Son bouclier dans le dos il attrape l'homme qu'il arrive à hisser sur son épaule. Il fait son poids et Aime grimace sous la charge. Le temps de s'assurer que ses deux compagnons le suivent et il prend la direction de l'infirmerie. Même spectacle désolant apres chaque combat. Celui-ci a été d'une violence inouïe. Les soldats adverses ont mis toute leur hargne à les décimer.

Il marche ne pouvant s'empêcher de regarder chaque visage qu'il croise. La peur au ventre à chaque fois qu'il passe devant un corps couché sur le sol. Dire que la guerre est une folie n'est pas assez fort.

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mis à pied pour avoir cru en ses idéaux
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