Artmeis
[ Environ de Lourdes, Devant le campement Vae Victis, premier assaut . ]
Faire retraite, rapidement, boucliers levés, protéger les civils, se mettre hors de porté des projectiles... A peine l'assaut commencé, les soldats faisaient déjà marche arrière. Dernier sursis à ce qui allait être un combat fratricide ensanglanté. La mâchoire serrée, Artmeis regarda rapidement ses voisins . Il vit dans leurs regards un certain soulagement. Soulagement de repousser encore une fois ce moment inévitable, ce moment où il faudrait choisir entre l'amitié et la loyauté, entre la vie et la mort... Il ne faisait aucun doute que toutes les femmes et les hommes qui composaient cette armée n'hésiteraient pas. Beaucoup regretteront, beaucoup en sortiront anéantis mais aucun n'abandonnera sa place, mettant ainsi en danger ses compagnons d'armes.
Les flèches et les rocs tombaient à quelques mètres des premières lignes. De temps en temps, un archer plus doué que les autres arrivait à envoyer un projectile jusqu'au centre du groupe de fantassins mais il se plantait à chaque fois dans un des boucliers qui étaient aussi tôt levé. Combien de temps attendirent-ils avant que cette pluie mortelle cesse ? Le jeune soldat ne pouvait le dire. Il avait laissé ses pensées vagabonder, le souvenir de soirée en taverne paloise lui arrachant un sourire malgré ce moment funeste. Étrangement, ce ne sont ni des cris ni des ordres qui le ramenèrent à la réalité, mais bien ce silence. Pesant silence, comme si tous les soldats avaient retenu leur respiration dans l'espoir d'une éventuelle bonne nouvelle qui n'arrivera jamais...
[second assaut.]
Ce qui devait arrivé arriva : le sénéchal ordonna d'attaquer le camp adverse dont le rempart de feu s'était lui aussi soudainement évaporé. Le jeune soldat ajusta ses prises sur son bouclier et son épée avant d'emboîter le pas de son chef de section. Ceci allait être son baptême du combat, sa première bataille, avec les premières visions d'horreurs , de blessés et de morts. Ses poumons se remplirent d'air. Il apprécia cette sensation de vie, d'existence. Qui sait s'il ressortirait de cet affrontement en bon état? Et surtout, s'il en ressortirait tout bonnement... Sa tête alla vigoureusement de droite à gauche. Il ne fallait pas penser à cela, il ne fallait plus penser. Pour une fois, il fallait agir avant de penser. Le camp adverse devenait de plus en plus grand à mesure qu'ils s'en approchaient. On pouvait voir des hommes et des femmes armés, prêts à les recevoir. Malgré tous ses efforts pour ne pas réfléchir, un constat lui vint très clairement : bien qu'il n'avait pas de pitié pour leurs adversaires, allait-il avoir assez de force d'esprit pour les mettre hors d'état de nuire ?
La première ligne engagea le corps à corps à cet instant. Le jeune homme voyait maintenant clairement le visage des adversaires. Levant son épée en l'air, il décida que sa première mission, au détriment de blesser les membres de l'armée félonne, serait de survivre à cette bataille...
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Faire retraite, rapidement, boucliers levés, protéger les civils, se mettre hors de porté des projectiles... A peine l'assaut commencé, les soldats faisaient déjà marche arrière. Dernier sursis à ce qui allait être un combat fratricide ensanglanté. La mâchoire serrée, Artmeis regarda rapidement ses voisins . Il vit dans leurs regards un certain soulagement. Soulagement de repousser encore une fois ce moment inévitable, ce moment où il faudrait choisir entre l'amitié et la loyauté, entre la vie et la mort... Il ne faisait aucun doute que toutes les femmes et les hommes qui composaient cette armée n'hésiteraient pas. Beaucoup regretteront, beaucoup en sortiront anéantis mais aucun n'abandonnera sa place, mettant ainsi en danger ses compagnons d'armes.
Les flèches et les rocs tombaient à quelques mètres des premières lignes. De temps en temps, un archer plus doué que les autres arrivait à envoyer un projectile jusqu'au centre du groupe de fantassins mais il se plantait à chaque fois dans un des boucliers qui étaient aussi tôt levé. Combien de temps attendirent-ils avant que cette pluie mortelle cesse ? Le jeune soldat ne pouvait le dire. Il avait laissé ses pensées vagabonder, le souvenir de soirée en taverne paloise lui arrachant un sourire malgré ce moment funeste. Étrangement, ce ne sont ni des cris ni des ordres qui le ramenèrent à la réalité, mais bien ce silence. Pesant silence, comme si tous les soldats avaient retenu leur respiration dans l'espoir d'une éventuelle bonne nouvelle qui n'arrivera jamais...
[second assaut.]
Ce qui devait arrivé arriva : le sénéchal ordonna d'attaquer le camp adverse dont le rempart de feu s'était lui aussi soudainement évaporé. Le jeune soldat ajusta ses prises sur son bouclier et son épée avant d'emboîter le pas de son chef de section. Ceci allait être son baptême du combat, sa première bataille, avec les premières visions d'horreurs , de blessés et de morts. Ses poumons se remplirent d'air. Il apprécia cette sensation de vie, d'existence. Qui sait s'il ressortirait de cet affrontement en bon état? Et surtout, s'il en ressortirait tout bonnement... Sa tête alla vigoureusement de droite à gauche. Il ne fallait pas penser à cela, il ne fallait plus penser. Pour une fois, il fallait agir avant de penser. Le camp adverse devenait de plus en plus grand à mesure qu'ils s'en approchaient. On pouvait voir des hommes et des femmes armés, prêts à les recevoir. Malgré tous ses efforts pour ne pas réfléchir, un constat lui vint très clairement : bien qu'il n'avait pas de pitié pour leurs adversaires, allait-il avoir assez de force d'esprit pour les mettre hors d'état de nuire ?
La première ligne engagea le corps à corps à cet instant. Le jeune homme voyait maintenant clairement le visage des adversaires. Levant son épée en l'air, il décida que sa première mission, au détriment de blesser les membres de l'armée félonne, serait de survivre à cette bataille...
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