Jhoannes Trois secondes ça lui a pris pour comprendre dans quel état elle s'était mise, sa reine des glaces. Trois sec
- « Je, suis, défoncée. », qu'elle précise en sus.
Les sourcils se relèvent de quelques millimètres pour feindre la surprise. Ah bon j'avais pas remarqué. La blonde approche son visage du sien, histoire de refiler un indice final au cas où il aurait pas pigé qu'elle est foncedave, et lui il croit pendant une fraction de seconde qu'elle va tourner de la mirette là, avant même d'avoir posé un orteil dans le château. Son corps se raidit en prévention d'une chute et il avance un bras en garde-fou sur le côté, pour rattraper toute possible bascule avant qu'elle ne s'étale sur le gravier. Sauf que non, danoise tient le cap. Il claque un petit sourire attendri.
- « Premier bal en neuf piges, vous êtes prêt ? »
Le bec cloué, pour contenir le rire qui monte, il recale une mèche blanche derrière une oreille et opine gravement du bonnet. Non, personne n'est prêt, quand tu es défoncée, mais l'important c'est de faire comme si. Là, pour ce soir, je serai ton rocher de secours, ma petite moule aux perles dilatées, à la dérive, ballottée par les vagues folles de ta propr
- « L'salut, salut, salut ! »
Tiens, salut petit d'homme.
Blondin attrape sa carte pour s'informer de son sort, un autre sourire naissant au coin du bec, où se livre un combat entre malice et bienveillance. Un merci mental adressé à Zolen pour lui avoir évité le rôle de la soubrette ; c'est pas qu'il aurait redouté de se travestir, par contre il aurait senti venir la problématique des mecs bourrés de fin de soirée, ceux aux mains baladeuses, qui commencent à plus y voir suffisamment clair pour différencier un vieux barbu avec la petite Lola qui dépoussière les statues les dimanches matins.
Museau penché pour s'enquérir des consignes refilées à Astana, sans commentaire, sinon un autre rire en dedans. À la découverte du contenu de son panier, son horizon social s'étend subitement. Frottant le dos de la danseuse désignée en réconfort, il repère les visages anonymes et les déjà-connus, qu'il salue du regard, parce que va quand même falloir commencer à dire bonjour aux autres. Et, surtout, parce qu'il est déjà en train d'associer des couleurs aux proies invité(e)s.
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En noir c'est Jhoannes.
En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil.
Fiacrelin Fiacrelin ne s'éternisa pas bien longtemps dans ce goulot à populace qu'était l'entrée du castel, vestibule de la sauterie à venir ou en cours qui l'emballait déjà moyennement. Pourquoi s'y était-il radiné déjà? Son bulbe lâcha un pet avec la bouche, enfin s'il en avait une, mais vous voyez l'idée. Une brève inclination de la caboche suivie d'un "salut" tout aussi bref à l'attention du distributeur de carton pour ne pas passer pour un gros fruit, et voilà que le jeune brun débarrassait déjà le plancher où peu importe ce qui se trouvait sous ses chausses, afin d'aller quérir cette fameuse tenue d'autre. Cet autre qui se foutait joyeusement de sa bobine soit dit en passant. Alors qu'il se demandait par quel bout fallait l'enfiler, une voix et un parfum tout aussi familier vint se glisser dans le conduit de ses esgourdes et les trous de nez.
Pas de tartine au banquet?! Comment ça y a pas de tartine?! Comme si le Grumeleau, les bras autour d'un heaume pesant la moitié de son poids au moins et le restant du merdier qu'il devait se foutre sur le dos à ses pieds, avait besoin d'une quelconque raison supplémentaire pour lui donner des envies de se carapater bien loin d'ici. Lui qui venait tout juste de mener et de remporter une longue bataille intestine avec lui même, comprendre qu'une partie du Grumeau avait le transit rudement facilité par le fait d'être ici , l'empêchant par conséquent de rebrousser chemins et poils. You-pi-you. Voila qu'on l'informait par le biais d'une note secrète qu'il serait, le temps d'une longue soirée, un soldat en armure complète. Ouch.. coup duraille pour la montagne de muscle que Fiacrelin n'était pas.
Autant se faufiler à l'intérieur de l'armure ne devrait pas trop poser de souci pour le roi des crevettes, pas trop, mais pour ce qui était de déambuler avec grâce et velouté et de taper dans les gueulardises misent à disposition par l'organisation, ça risquait d'être quelque chose d'un pète plus compliqué. "Mais qui a invité une armure qui râle? Elle fait plus de raffut que toute une saloperie de batterie de cuisine balancée du haut des escaliers de la plus haute tour du castel. C'est excessivement agaçant. Mais.. et ces grondements caverneux. C'est qu'elle gargouille aussi! Dégueulasse." Grume n'y avait pas encore pensé jusqu'à présent, mais niveau caisse de résonnance là dedans, ça devait pas être triste.
M'eeeen-fin, fallait voir le bon côté des choses, il pourrait toujours se foutre dans un coin et servir de décoration quand le goût du brin de causette et autre taillage de bout de gras lui feront défaut. A vue de pif, d'ici.. très peu de temps si tout se passait bien.
La trombine soupirante et pivotante, le jeune que dalle accrocha les globules oculaires à ceux de Lucie avant d'étirer un fin sourire. Bah oui quand même.
Ah Lulu.. non, je l'ignorais. Tout se perd. TOUT se perd décidément. Comme mon envie d'être ici d'ailleurs.
En plus y a pas de tartines. Dis.. toi aussi t'es gâtée avec ton "autre"?
Piacidie Complètement indifférente à lagitation qui règne autour delle, la Mascotte continue de faire son marché. Pour une bonne cause, on précise. Les gens peuvent hurler, annoncer nimporte qui nimporte comment, se taper dessus, se peinturlurer et plus si affinité, elle ne sarrêtera pas de tourner autour du buffet. Elle a une mission, elle restera à son poste quoi quil lui en coûte. Enfin
Bloquée sur des bouchées, elle se demande si cest intéressant den prendre un peu. Difficile de savoir exactement ce quelles contiennent. Les petites boules de pâte renferment une petite surprise, un truc difficile à mastiquer. Après trois dégustations, elle penche pour des escargots. Y a-t-il des amateurs descargots dans les rangs ? Est-ce que cest vrai que cest tabou pour la chevalerie ? Est-ce quils le prendront mal ? Oh et puis zut, au pire elle les mangera. Elle jette une dizaine de petites bouchées dans son baluchon déjà bien rempli. Le dernier escargot prisonnier du tombeau de pâte est à peine calé quune voix caverneuse titille son oreille. Lulu ! ? Ce bon vieux Lulu.
Son regard court toujours sur le buffet mais se relève par intermittence vers lui.
- Lulu ! Waahou ! Mazette dchez mazette, tes tout beau ! Faut dire aussi qutas une belle poulette à ton bras. Un regard vers la Robe sanguinolente et le torchon entortillé au bout du bras, retour sur Lulu et sa barbe avant de se poser à nouveau sur le buffet.
- Tas fait quchose ? Jpréférais avant mais bon ten fous
Focus barbe, petite pensée pour le fromage quelle avait songé lui apporter de leur virée à la mer. Ce fameux fromage qui grouille de vers. Tellement quau moment de la dégustation, les petits vers tombent dans la barbe de ces messieurs. Allez, pas de sexisme, des femmes à barbe aussi. De plusieurs points de vue, la barbe de Lulu serait parfaite pour vérifier cette anecdote de vers grouillant et frémissant. Malheureusement, elle navait pas eu le temps de chercher ce super fromage et encore moins de le trouver. Une déception pour elle et une chance pour lui.
Ses doigts se mettent à jouer avec des miettes de
Un peu outrée dêtre encore accusée à tort, elle répond :
-Et puis jpique pas ! Avais dit à ma Chef qusi javais une perm, je rviendrais pas les mains vides au camp
Japporterais des ptits trucs aux autres pour leur changer dla cantine, tvois ? Livraison à domicile pour ceux qui sont dservice. Toutfaçon, pas vu dpanneau qui dit quon peut pas ! Jpeux pas ?
Et puis, à toi jpeux ldire
Attention ! Séquence émotion, sortez vos mouchoirs.
- Me suis dit quça ferait ptêtre apparaitre Ma Protectrice. Quelle débarquerait en criant
Elle imite du mieux quelle peut la voix outrée dAlcimane -
Piaciiiiiie ! En me pointant du doigt
Jcrois quça me manque.
Pour se remettre de lémotion provoquée par cette douloureuse confession, elle chope un bout danguille sur le buffet et le trempe dans une saucière. Et hop, elle le mâchouille nerveusement.
Nempêche
ça cogite
Un radis
Il est sérieux ? Elle ne lui rit pas au nez parce quil est son Lulu mais quand même
Perdre un radis
Mais dans quel monde il vit, Lulu ? Cest sacrément sacré un radis. Aussi bien le radis à bouffer, celui qui pique comme un coup de torchon, que le radis sonnant et trébuchant, celui qui par sa douce mélopée fait palpiter le cur des plus vénaux. Gaspiller un radis, cest vraiment mais vraiment pas son genre à la Mascotte.
- Oh et franchement
Pas un coup dtorchon qui va meffrayer. ça va p't être te mettre en joie, j't'en fais don ! Dtoute façon, ai bientôt fini. Mon baluchon est presque rempli.
Elle le soupèse dun air satisfait mais sarrête nette dans son geste ... Telle la Chrysomèle bleue adoratrice de la plante aromatique, la Mascotte flaire illico lodeur de menthe. Ni une, ni deux, linstinct plus fort que tout, elle tend la mimine alors quil hurle dans la direction opposée :
- Cest quoi ? Dla menthe ? St plait Lulu
Regard de chien battu, lespoir fait vivre !