Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Une journée ordinaire, entre le cadavre et l'exquis

Nethel
Beaucoup de persos, beaucoup de joueurs et pourtant peu d'occasions de jouer des interactions, anodines ou non. Et si on s'y essayait ? L'opportunité d'une journée, spéciale pour certains, ordinaire pour d'autres.
Que vos persos tapent la discut' au coin d'un marché ; que l'un bouscule innocemment un quidam et déclenche un effet papillon ; que vous fassiez d'un post déjà écrit, l'arrière-plan du votre ; des pleurs à Limoges ; des folies en rase campagne ; le matin, le midi ou le soir ; princesses, taverniers, miliciens Sur le principe du cadavre-exquis, inspirons, entrecroisons, proposons, jouons.
Il s'est passé quoi le 14 juin 1469, dans la vie de vos persos ?


~ Limoges, le marché, matinée du 14 juin 1469 ~


    La bourgeoisie.
    Le marin s'y essayait sans grand succès. Certes, il lui était plaisant de pouvoir se la couler douce, le cul noyé dans son luxueux baquet la grande majorité de la journée ; certes, il lui était agréable de n'avoir à s'encrasser les mains que lorsque l'ennui le poussait à accepter un boulot pas trop fatigant ; certes, voir les écus se multiplier en commerçant n'était pas déplaisant... Mais bordel qu'est-ce que ça pouvait être chiant.

    Botté d'écarlate, il se changeait les idées en déambulant entre les étals, guettant prix honnêtes et bonnes affaires. Montauban trop morte, Limoges trop vivante, il n'arrivait pas à trouver un équilibre qui lui convenait mais, étrangement, il y avait un certain magnétisme qui le clouait ici depuis deux semaines.


      - .... et tu sais comment ils ont le culot d'appeler leur pain à la viande gratiné à Paris ?

      - Bah ils n'appellent pas ça un pain à la viande gratiné ?

      - Non, tu connais les parisiens, toujours à faire ça différemment...

      - Alors ils appellent ça comment ?

      - Un royal fromage...*


    Oreille distraite vers les deux donzelles en jolies robes qui papotaient dans l'allée entre les présentoirs, le marin après avoir balayé le coin du regard, fit jouer ses doigts agiles. Une pomme disparut soudainement de l'éventaire d'un maraicher pour atterrir dans sa besace. Nouveau coup d'œil et un autre fruit apparut entre les dents de l'Embrun qui se retrouva goule grande ouverte. Quelque part sur l'étal, une anti-pomme avait dû se matérialiser. Le frisson était petit, à la hauteur du larcin, mais il l'excita déjà plus qu'une journée à dessaler dans un baquet.

      - ... vous y croyez vous ? Mort ? Un roi de plus qui y passe ?

      - Mais oui j'vous l'dis ! J'ai entendu le crieur !


    Mort ? Une teigne pareille ? S'il avait fallu croire toutes les rumeurs, la royale personne en aurait huit paires. Énormes. Velues. Ou bien une seule. Toute petite. Rabougrie. Ça dépendait d'où venait l'info.
    Bouche toujours grande ouverte, envahie par le fruit, il haussa les épaules et reprit ses divagations parmi les marchandises. Le cortège royal était toujours ici, en vacances limougeaudes. Encore une question de taille apparemment. Montrer qui c'est qui qui était le mieux burné. Si le roi n'était plus, ils auraient vite confirmation... En attendant, ça lui en touchait sans faire bouger l'autre, que lui avait d'ailleurs de taille tout à fait normale.


      - Au voooooleuuuuuuur !!! Arrêteeeeeeeeeez-le !!!!


    Hé merde. D'habitude infaillible, il s'était fait gauler. Derrière, ça s'égosillait à pleins poumons. Tant et ellement qu'il hésita un instant à se retourner pour se foutre de la goule du maraîcher qui braillait pour deux malheureuses pommes, mais, se rappelant qu'il avait besoin de ce marché et qu'il s'en trouverait sûrement privé si on l'épinglait, le marin décanilla sans demander son reste.
    Genoux levés haut, pomme entre les dents, il détallait entre les passants, s'assurant de ne pas paumer son tricorne, une main sur le couvre-chef. Derrière, il entendait cliquetis, bousculades et cris indignés.
    D'un geste, croisant le passage d'un mioche, il le renversa, espérant que ses poursuivants lâcheraient du terrain de peur de piétiner de fer un pauvre enfant innocent. Malheureusement, pour le chérubin comme pour le poursuivi, les cris qu'il poussa révélèrent la cruauté de la maréchaussée zélée de Limoges.


      -... fon fa fe fafer fé fons !


    Ou, sans fruit en goule : "vont pas me lâcher ses cons". Respiration entravée, le marin réduisait dangereusement l'allure et un point naissant au creux de ses côtes, il commençait à se sentir prêt à devoir payer sa peine à la société. Plus qu'à espérer que le juge ne serait pas trop méchant...

      - ... POUSSE-TOI DU COOOOOOOOON !!!!!


    Épaule heurtée par l'arrière, un type le dépassa, une bourse en main, la garde au cul. Apparemment ce n'était après lui qu'on courrait. Finalement le maraîcher n'était pas si con. Contrairement à lui, qui venait de perdre dignité, souffle et pomme.
    Son larcin mâchonné et bavouillé s'était envolé sous l'impact, atterrissant dans le corsage d'une bourgeoise à quelques pas de lui. Son souffle l'avait abandonné en pleine course. Sa dignité s'était noyée dans le crottin encore chaud dans lequel il se tenait debout.


      - WOPUTAIN JE VAIS TE BOUFFER TES GRANDS MORTS !!!!!


    Poing levé vers le voleur-pousseur, il rageait. Y a pas à dire, la journée commençait salement.


    * T'as la réf, c'est pas de moi, hein ?!

_________________
Astana
~ Limoges, le Blaireau près du marché, matinée du 14 juin 1469 ~


Morne matinée au Blaireau. Dans la petite salle attenante au lieu principal des réjouissances, Sørensen gratte un gros registre servant d'inventaire à ses dernières trouvailles et récentes affaires. C'est que la franchise du Blaireau n'est pas qu'un rade, il y a et il y a toujours eu un biz' à côté, à l'arrière. Pourvoyeuse de caprices, allégeuse d'escarcelles trop encombrées qui préfèrent la monnaie sonnante ou des papelards qui donnent droit à quelque paiement en des contrées hors Limousin. Si elle a entendu causer les tenanciers du coin du royal claquage ? Si fait.. Et si la danoise est plutôt située du côté de ceux qui s'en tamponnent sévère les orbites en ce morne matin du mois de juin, dans le sens où elle n'avait jamais voué aucune haine crade à celui qui s'était éteint, reconnaissant pourtant qu'il avait tout du salopard de première, elle avait servi un sourire réchauffé à ses comparses détenteurs de planches et admis que ouais : ce serait, quelque part et d'une façon un peu retors, bon pour les affaires du Royaume tout entier. Nul doute que certains s'étaient réveillés plus riches en ouvrant les mirettes ce matin. A l'image de Vittorina à qui Danoise devait désormais une « grosse » pièce. Ah ça, elle avait eu un glorieux pif. A se demander si elle n'avait pas chopé une balle quelque part.

Une main lasse passe sur le visage fatigué d'Astana, qui n'a pas eu à cœur de pioncer vraiment depuis la nuit précédente. Car viles sont les affres du palpitant. Et comme elle y pense, il y a des bribes de phrases qui lui reviennent en pleine poire. Ha-ha, bien ouèj. Rageusement, elle referme son registre et pose ses paumes à plat sur le bureau en même temps qu'elle penche la tête en arrière. Tu le sens, le déni du #sijypensetrèsfortçadisparaîtra ?

- « Rhaaaaaaaaaa. »

C'est une foule de petites et de grosses voix qui l'assaille soudain.

- « Non, mais taisez-v... »

Attends, attends. Non, ça vient pas de ta tête, Sa Blondeur. C'est dehors.
La grisaille se porte sur la battante principale qui la sépare du soudain boucan de la rue. Ah, Limoges... éveillée à toute heure du jour et de la nuit. Allez, Prévôté-perche, va donc répandre ta mauvaise humeur et ta tristesse dans les venelles. Soupir. L'envie n'y est pas mais ça lui évitera de baigner dans son jus trop plein de sel. Alors, la longue blonde se dirige à grandes enjambées vers la porte qu'elle ouvre à la volée, sort, et percute de plein fouet un gus à pleine bourre. Coucou, bonjour. Lui chute lourdement au sol tandis qu'elle se rétame le râble sur un coin de volet. Ouh, que ça fait mal.


- « AH SA M- » Maman.
- « HINNNNNN... », se plaint le zig qui se tient le pif qui pisse son sang, maintenant à genoux à terre, halluciné.
- « Vous l'avez arrêté Prévôt ! Merci bien ! »
- « Hin-hin, encore une victoire écrasante des forces de l'ordre ! »


Et comme les poursuivants la guettent tous deux tandis qu'elle se masse le dos qu'elle a douloureux, elle pige. Quelque chose est attendu de toi, Sørensen. Décoince. Mais dans sa gorge, une boule pleine d'injures s'est formée. Quelques secondes sont nécessaires pour détricoter le tout et trier le dicible de l’indicible. Et lorsqu'elle ouvre la bouche, c'est finalement le plus bleu des deux maréchaux qui balance, un doigt nerveux pointé au-dessus de l'épaule d'Astana :

- « Ho Mayeul y s'tire ! »

Les pousses décampent derrière leur proie, laissant la danoise sur le carreau avec sa boule dans la gorge et son œuf au bas du dos. Elle les observe foncer droit dans la rue en braillant fort, presque à réveiller le pépé le plus sourdingue du coin et se décide à faire quelques pas pour faire passer la douleur qui lui descend petit à petit dans les jambes. Un deux trois, inspire. Quatre cinq six, expire. Sept huit neuf, Nethel c'est toi là-bas ? Dix onze douze, ne pose surtout pas ton pied l...


- « AAAH ! »

En moins de deux, les fesses disent bonjour aux pavés. La botte a ripé sur une pomme et c'est sur elle que se porte le vilain regard à présent.


- « C'est quoi, tous les éléments se sont passé le mot pour m'aligner ce matin ?! »

Merci la blague cosmique. La pomme est saisie, la danoise enfonce ses ongles dedans avant de remarquer qu'elle a déjà été au quart consommée.

- « Et finissez vos pommes, MERDE ! »

& de l'envoyer balader plus loin avec force dans le bras. N'ayant ni visé un endroit ni quelqu'un de particulier. A l'arrivée, elle éclaboussera sûrement...
_________________

                                                  Merci JD Sadella ♥
Vittorina
    - Limoges, Capitale toujours debout -




Abandonnée depuis plusieurs jours, Vittorina était aujourd'hui maîtresse malheureuse de nombreuses heures à tuer. Avide de tromper l'ennui jusqu'à s'improviser professeur de tricot au sein de l'armée, il lui fallait sans cesse se renouveler pour ne pas céder au chant des sirènes ivres et déprimées, ou à celui du Lama entrain de crever.
Et puisque le glas du matin sonnait surtout sa victoire sur un pari lancé, l'idée lui était venue de dépenser sa grosse pièce méritée, les 8 écus et 50 deniers laissés par son cher épousé, et d'autres fonds de caisse dont la provenance était sujette à secrets, en décoration d'intérieur.

Sans l'ombre d'une pensée sombre, elle arpenta les différents étals du marché accompagnée de son intendante et médisante de service, qui supporta ses errances, balayant le large camaïeu de rouges pour changer du bleu omniprésent à Veronetta.
Des larges tentures pour habiller les fenêtres à celles qui orneraient les murs et les sièges des banquettes, tout y passait ou presque. Les commandes ainsi s'accumulaient, la note gonflait, et l'humeur s'apaisait.

Alzo en avait fini de ses emplettes, mais ne daigna tourner la tête quand on hurla au crime et au délit. En vivant à Limoges, on apprenait forcément à s'y faire. Par acquis de conscience tout de même, alors que les acteurs d'une course poursuite venaient de passer tout près, une caresse du bout des doigts lui assura que sa bourse était toujours là.
    - Toute cette mascarade pour si peu ! Lâcha-t-elle, blasée, en entamant quelques pas.
    - Oh quand même, il a raison de brailler le pauvre commerçant, défendit Josefa.
    - Lui ? Ah, oui, sans doute. Bien sûr, même ! Je parlais surtout de l'enfant qui hurle à la mort. Est-ce vraiment utile de se donner en spectacle ainsi, pour un tout petit bobo ? Eloignons-nous, il me casse les oreilles, tenez, allons faire bonne lecture.
L'instinct maternel, ça s'achetait un peu comme une bonne conscience non ? Peu importe, la question ne se posait pas pour l'heure.
Contre quelques pièces, Vittorina acheta plus sûrement les deux derniers numéros de Chaumières & Chouineries, mais préféra se les garder en dessert. Il y avait d'abord l'annonce officielle à lire, les louanges, le panégyrique habituel, tandis que la bretonne faisait de même par dessus son épaule, jusqu'à la première réaction.
    - Je crois que j'aurais écris tout pareil.
    - Sur le roi ? Vraiment ?
    - Absolument. Cela vaut bien une principauté ou un marquisat, alors oui, vraiment.
Josefa partit alors dans un rire moqueur que Vittorina ne partageait pas. L'italienne était même sur le point de lui demander de cesser, n'assumant qu'à moitié son côté vénal, mais par chance, un projectile arrivé de nulle part atterrit sur un coin de tête de la moqueuse, modifiant l'humeur de ses éclats. La moquerie et le rire venaient alors de changer de camp.
    - Bien fait, Josefa, c'est le bon Dieu qui vous punit. Si vous voulez rire, riez au moins des bonnes choses, et passons à plus saine lecture.
Sur ces mots, la coquette tira plaisir, tout en marchant, à découvrir le dernier numéro qui faisait sa une de l'événement du jour. Avec application, elle commentait et contextualisait chaque article pour son intendante qui ne prêtait hélas attention qu'à la musique des mots. C'est vrai qu'ils avaient quelque chose de particulièrement entrainant. Elles n'avaient pas tout à fait quitter le marché quand Vittorina lui abandonna l'édition spéciale pour la parution précédente.

Brusquement à l'arrêt, la ritale voyait ses doigts se tordre sur le papier, et sentait la colère impossible à dominer, jusqu'au hurlement aigu échappé.
    - MAIS QUELLE P ********* !
L'injure, même couverte par le bruit de la vie limougeaude, avait tout de même eu raison d'un attroupement de pigeons qui, effrayés, avaient pris la poudre d'escampette en dopant leurs ailes. Dans leur fuite, possible que l'un de ces cons de pigeons ait flippé au point de se soulager sur le prochain à poster. Bref, une journée normale à Limoges.
_________________

Dans un monde où le paraître est roi, être peut tuer
Kachina
Une nouvelle robe... Il lui fallait une nouvelle robe.
A qui aurait osé lui faire remarquer :


- Kachi tes malles regorgent de robes de toutes les teintes

Elle aurait répliqué d'un ton sans appel :

- Oui ! Je suis tisserande hein ! Et alors ? C'est vital. Il me faut une nouvelle robe. C'est comme ça !

Les filles comprendront... Cette addiction qui fait que vous arpentez les allées d'un marché avec cette excitation si délicieuse, ce petit frisson au creux des reins, alors que vos mirettes fouillent partout , s'égarant parmi les étals pour dénicher la perle rare.
Celle juste faite pour vous, qui n'attend plus que vous...... Celle qui glissera sur vos hanches, soulignera votre décolleté. Ce morceau d'étoffe magique ourlé de dentelles qui allumera dans les yeux de Lisreux moultes paillettes quelque peu égrillardes..... Ou bien qui amènera un grognement à sa bouche quand vous croiserez un groupe de miliciens se retournant sur vous quand vous porterez cette nouvelle merveille.

Une robe........... Et puis si la chance était avec elle, un flacon d'une senteur nouvelle .... Ah ! Quelques fleurs aussi pour savourer l'été.....et embellir leur appartement....
Des fraises...... De la crème fraiche et une pièce de viande à faire rôtir pour le repas de midi................Des oeufs frais ?

Elle se récitait dans sa tête la liste des emplettes à faire, main plaquée sur sa besace calée à son épaule. Pas question qu'un petit voleur à la tire se fasse la main sur elle. Pas née de la dernière pluie la donzelle.


Elle se laissait bercer par le brouhaha ambiant, se laissait entrainer par le flux des passants. Elle aimait cette ville de Limoges si particulière où on pouvait croiser, dans un foutu mélange, malandrins à la recherche d'un mauvais coup et précieuses vêtues de délicats satins autant que riche bourgeois menant attelage garni de velours et une quelconque gourgandine aguicheuse.

Elle avait cru apercevoir au delà de larges épaules d'un rémouleur battant pavé pour attirer la clientèle... la blonde Astana. Des souvenirs de villes mises à sac dans un lointain Armagnac avaient amené à ses lippes un petit sourire...
Ah, et puis là bas, n'était ce pas Vittorina ? La belle était elle mariée à présent ? Quelle robe avait elle porté à ses épousailles, si oui ?

Elle était là, donc, silhouette mince se fondant dans la masse des gens du coin. Tignasse sombre ramassée en un chignon bas, pesant sur sa nuque. Vêtue de cotonnades légères qui effleuraient les dalles de pierre à chacun de ses pas. Epaules offertes au soleil, chausses légères aux pieds. Donzelle parmi tant d'autres à cette heure-là.

Elle se démarquait très vite pourtant dès qu'elle ouvrait la bouche par son accent aux allures de Provence.

- Cette coiffe, elle est un peu chère non ? Et vous ne l'auriez pas en violine ?
- Oh vous ma p'tite Dame, vous n'êtes pas d'la contrée, ça s'entend
- Non ! Je suis de Marseille.....

Si le vendeur affichait une mine aimable à cet instant, son visage s'éclairait d'un sourire radieux, alors qu'elle renchérissait sur les oliviers la mer ou le chant des cigales, voire la dernière façon de porter le foulard là bas...
Si par contre l'oeil du commerçant restait indifférent , elle tournait les talons avec sur sa frimousse un air de dédain pas possible, marmonnant que chez elle, c'était quand même bien plus beau qu'ici. Et que ces coiffes au final étaient merdiques. Du pipi de chat peuchère.......


Et en parlant de chat, c'est en fait là que tout capote......

Ce chat miteux, qu'elle a recueilli abandonné , couvert de puces dans une venelle.... Et qui depuis ne la quitte pas d'une semelle, pire que le plus fidèle des chiens . Au point qu'elle n'a pas eu le coeur de l'abandonner en quittant la Phocéenne. Félin sombre attaché à chacun de ses pas.
Elle se sent tout de même un peu ridicule alors qu'il se cale à ses chevilles pire qu'un chaperon payé par l'époux pour veiller sur sa vertu. Il est là, à cet instant encore, à cette heure de marché. Elle baisse les yeux sur lui, lui jetant un regard agacé


- Chat Kal..... Tu ne peux vraiment pas me lâcher un peu ? C'est pas la saison des amours chez les chats là ? J'ai l'air de quoi moi avec toi à mes basques...... Il faut vraiment que tu .......

Le regard clair s'écarquille soudain........ Parce que comme s'il avait compris le message, l'animal qui a repéré son festin du midi sous la forme de quelques pigeons occupés à grignoter au sol ce qui a dû être une pomme mais qui ressemble plus à présent à de la marmelade...
Elle entend comme dans un mauvais rêve une femme couiner d'effroi quand il lui passe entre les jambes et assiste impuissante à la scène qui se déroule à présent à quelques pas de là.

La pauvresse apeurée qui crie au loup et s'étale au beau milieu de l'étal du tanneur, jupons éparpillés autour de ses hanches larges...
Le chat plantant ses crocs dans le cou d'un des pigeon alors que les autres s'envolent dans des piaillements affolés.
Elle le voit grimper sur un muret, sa proie dans la gueule...... Fier comme un puceau sortant du lupanar du coin après sa toute première fois.


Bouche ouverte telle la carpe sortie de l'eau , elle lâche enfin un soupir quand le souffle lui revient. Soupir qui s'accompagne bientôt de quelques noms d'oiseaux à l'intention du chat.

- Fichtre ! Saleté de chat.....

Et là, elle a deux choix..... Ramasser ses jupes, prendre ses jambes à son cou et feindre n'avoir jamais connu ce chat.
Ou.......


Profiter de l'occasion........ Tendre le bras, laisser ses doigts se refermer sur ce magnifique pomander aux senteurs de rose de Damas qui chatouille ses narines depuis un moment. Le soleil fait briller l'argent et il la nargue, là, sur l'étalage voisin... Pire, il la réclame, la supplie de le prendre.... C'est tout bonnement impossible de lui résister. Pardonne moi Satine......... Mais je le veux !

Et puis filer........Oui....

On ne se refait pas..... Chat ou parfum ? Pourquoi choisir quand on peut avoir les deux....

Elle s'éloigne d'une démarche tranquille, d'un air indifférent laissant dans son sillage un délicieux parfum de rose qui vient s'égarer dans son décolleté........
Derrière elle, de bonnes âmes s'affairent à secourir la pauvre femme.....
A ses côtés, fier comme un paon, Chat Kal lui emboite le pas, affichant l'air vexé de celui qui a vu s'envoler son pigeon du midi.
Les Roys meurent.......... Les pigeons restent en vie. C'est comme ça !

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)