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[RP] Jusque dans la peau ...

Aiden_owen
      Une nuit de mai 1469


      Une oeuvre d'art, ainsi l'Angloys considérait le corps nu allongé devant lui. Les courbes parfaitement dessinées par les mains de Déos et celles du Sans-nom sans aucun doute, s'exposent sans pudeur dans son lit. La peau frémissante sous la brise qui s'introduit par la fenêtre ouverte de l'appartement rend le chef-d'oeuvre encore plus magistral. L'admiration par le regard Angloys n'a aucune limite et appaise l'obsession qu'il en a, soulagée par sa présence naturelle à ses côtés. Le bout des doigts est glissé dans le dos dans une caresse, explorant le caneva comme un bas-relief. Les yeux fermé, Aiden sait exactement quel direction prennent les sillons sur sa peau.



      Son épouse en attention, l'époux se remémore la conversation qu'ils ont eu il y a de ça quelques heures. Kateline avait manifesté l'intérêt d'avoir un dessin gravé sur sa peau, de sa main, un tatouage. C'était une drôle de dualité, celle de se graver jusque dans sa peau et d'y laisser une partie de lui visible pour tous contre celle de ne pas vouloir éditer un tableau déjà parfait à son idée. L'envie féminine de porter l'une de ses conceptions l'a pourtant charmé et c'est avec plaisir qu'il s'imagine déjà en train de tracer son derme.
      Les idées fusent dans son esprit et il détaille chaque parcelle de peau imaginant le dessin qui saurait mettre en valeur la femme de sa vie. Il ne manque pas de concepts, certains déjà discuté avec l'Ébène. Celui que la lune, elle, et du soleil, lui, plait énormément à l'Angloys. Aiden adore les astres, ils inspirent en lui un profond sentiment d'admiration et à son sens rien n'est digne de leur grandeur sauf peut-être l'amour profond qu'il ressent pour cette femme connue il y a dix ans de cela.
      Il restait maintenant à savoir ou il allait marquer à vie la peau katelinienne. L'index angloys suit le creux du dos dénudé arrachant un frémissement sur le derme au fur et à mesure qu'il descend pour dessiner la naissance du fessier. Certaines parties du corps demeurent cependant hors-limite. Jamais il ne pourrait dessiner sur le divin séant de l'épousée, source de ses fantasmes les plus forts.

      Le doigt remonte parcourant les côtes jusque sur sa nuque. Ici peut-être?

      Il épouse maintenant la rondeur d'une épaule et redescend le long du bras. Pourquoi pas là?



      Peu importe l'emplacement choisi, le Brun y mettra une application infinie et c'est sans hésitation qu'il inscrira son amour dans le derme de Kateline tout autant qu'elle inscrira le sien dans sa peau à lui. Suite à l'aveu de Kateline lui réclamant un tatouage, Aiden avait manifesté le désir qu'elle fasse la même chose sur lui. L'expérience serait tout autre pour lui puisque sa peau est déjà marquée. Au fil des années, Aiden avait utilisé les dessins pour refouler une partie de lui qu'il tentait d'oublier. C'était pour cacher et recouvrir les échos de son passé, visibles sous forme de marques et de brûlure sur ses bras, son torse et son dos.
      Maintenant son attitude face à l'enfance traumatisante qu'il a eu est tout autre. Nulle envie n'est restée de vouloir à tout prix camoufler ses cicatrices. Les tatouages ont maintenant un tout autre sens pour lui et il se plaît à penser qu'ils racontent son histoire. Rien ne serait plus significatif dans ce cas que Kate marque sa peau à jamais preuve indéniable de la passion qui les anime...


      Matin de juin 1469


      Aiden se dirige d'un pas assuré vers Les Six Baies, taverne récemment achetée par Kateline. L'idée d'ouvrir un établissement était née il y a quelques semaines de cela et sa femme avait fait de leur projet une réalité, la journée d'avant. Elle doit certainement avoir un pouvoir quelconque qui lui permet de trouver un emplacement et de le meubler en moins de quelques heures, le pouvoir de l'argent sans doute. L'endroit était d'un luxe presque indécent. Tout à l'intérieur de la taverne est riche et habilement choisi par la propriétaire.
      Ce serait l'endroit l'idéal pour cette séance d'art corporel selon lui. L'Angloys s'affaire à réaménager la salle pour qu'elle soit parfaitement adaptée à l'activité imminente. Les tables sont toutes repoussées pour longer les mur à l'exception d'une seule qui est placée au centre de la pièce. Un grand drap et déposé sur celle-ci pour la protéger de l'encre qui pourrait l'abîmer.
      Une fois l'ammeublement déplacé, Aiden prépare son matériel. Il y a un moment qu'il n'a pas tatoué. À vrai dire il ne l'a fait que sur lui-même. Ce sera la première fois qu'il marque un peau qui n'est pas la sienne. Débordant de confiance, il n'est pas inquiet de ses capacités à dessiner ayant toujours été doué de ses mains cette fois ne fera pas exception. Ainsi commence son rituel de prétatouage. Trois aiguilles sont stérilisée sous une flamme et enfoncées à moitiée dans des petites tiges en bois en faisant trois crayons. Il les lie ensuite ensemble pour créer qu'un seul outil avec lequel il dessinera. Quelques tissus propres sont pliés soigneusement sur un bout de la table et dequoi faire un bandage propre également. Il ne manque plus que son canevas.

      La porte est vérouillée et l'arrivée de Kate surveillée. C'est un moment qu'il souhaite partager avec sa femme et qu'avec sa femme. C'est un peu comme faire l'amour, mais autrement.



*Tu es là, jolie comme un nouveau tatouage
Je ne fait que m'asseoir plus loin pour admirer
On dirait que cette fois il ne disparaitra pas

Toutes les peurs, tous les abandons
Tous les souvenirs douloureux
S'effacent lorsque je suis avec toi

Bébé, je t'ai dans la peau

_________________
Kateline
      La même nuit de mai 1469


      Ils viennent de s’aimer, passionnément, comme ils le font à un rythme indécent depuis qu’ils se sont retrouvés seuls sur les routes, et sans les enfants. Cet amour passionnel qui les consume et qu’ils consomment sans aucune modération ne semble pas tarir, la source est ancienne et profonde…

      Et dans le cœur de Kateline, à ce jour et surtout à cette nuit, alors que blottie contre le corps de l’épousé elle caresse négligemment les dessins gravés dans sa peau lui vient alors l’idée évidente d’avoir elle aussi un dessin incrusté mais par lui, par la main de l’adoré. Au-delà de l’envie, tout à coup c’est un besoin qui s’impose et qui doit aboutir au plus vite. Lorsque l’idée est soumise à sa moitié, il n’y a eu aucune hésitation. L’envie est partagée et déjà des motifs émergent de leur imagination.

      Le tatouage est à cette époque l’apanage des marginaux, il n’a pas bonne réputation et pour cause puisqu’ils sont principalement portés par les criminels, les marins, les prostituées et autres exentriques… Nous sommes donc bien loin des rites d’un art traditionnel et primitif de certaines contrées ou d’une pratique esthétique qui serait à la mode des siècles plus tard. Mais il n’y pas qu’eux, il existe d’autres porteurs émergents… dont Aiden faisait certainement partie.

      Mais l’Ebène se fout de savoir qu’elle pourrait être mise au ban de la société pour ce genre de procédé, elle souhaite garder à la mémoire de sa peau l’unique connexion qui existe entre elle et son Angloys, garder au secret de sa peau l’histoire d’amour de toute une vie …







      Au même matin de juin 1469


      Kateline n’a pas perdu de temps et pour combler ce désir soudain d’être tatouée par Aiden, et inversement, elle s’est remise au dessin afin de trouver le projet idéal qu’ils pourraient partager. Ça c’est pour commencer. Le thème qu’ils avaient choisi ensemble était celui des astres, la Lune et le Soleil qui les représentaient si bien tous les deux. L’Angloys était solaire, toujours à irradier les autres de sa chaleur et de ses bienfaits. Kateline quant elle, la Lunaire, souvent froide pour la plupart mais lumineuse grâce à la présence de son soleil.

      Elle avait opté pour une représentation des astres sans fioritures et mixte, qu’Aiden lui tatouera dans un premier temps. Si l’épousé donnait son accord, ce sera alors à son tour de lui graver la peau. Elle n’avait jamais fait cela auparavant, et craignait de gâcher les œuvres d’art déjà présentes sur le corps de son homme.

      Ensuite elle s’était penchée sur un autre projet, plus personnel, qui serait certainement plus chronophage que le premier car le dessin était carrément plus conséquent en termes de taille. Alors que les astres s’étalaient sur à peine moins qu’un pouce (~2cm), l’esquisse sur le thème du Sagittaire prenait un pied en longueur (~30cm). L’Ebène n’avait pas encore décidé de l’emplacement et préférait en discuter encore un peu avec le spécialiste du tatouage et de la douleur que ce dernier pouvait provoquer.

      En ce jour, Aiden a eu pour mission de préparer leur nouvelle taverne montpelliéraine pour en faire un salon de tatouage privatisé. Kate n’a plus qu’à le rejoindre afin de débuter les festivités, et c’est donc munie des parchemins où figurent les futurs tatouages qu’elle vient rejoindre l’artiste aux Six Baies.


        Bonjour mon amour ! Voilà ce que j’ai fait, dis-moi ce que tu en penses…


      Elle tend alors ses créations pour qu’il en prenne connaissance, elle pose ensuite le regard émeraude sur l’Angloys, en attendant sa réaction... ou ses conseils peut-être.




*Je te porte comme un nouveau tatouage
Le dessin, le désir, je ne veux pas l'enlever.
Tu es le genre de chose que je pourrais aimer pour toujours
Je le porte comme un nouveau tatouage
Et je serai si heureuse d'être coincée avec toi.

_________________
Aiden_owen
      La planification

      Elle arrive, l'Ébène, et le Brun, appuyé paumes contre le rebord de la fenêtre, l'observe. La silhouette bien connue qui est petite au loin, révèle ses détails au fur et à mesure qu'elle se rapproche. L'oeil angloys est ravi et le calme de son tempérament laisse place à une douce fébrilité.
      Un sentiment qui est dominant depuis le départ de Limoges en févirer dernier. Le couple s'était laissé aller à une escapade sans les enfants ainsi qu'à de nombreuses aventures.
      Cette histoire de tatouage ne fait pas exception et elle ne fait qu'attiser le feu intense qui consume les amants. À l'avis de l'Angloys, rien ne pourrait éteindre la flamme qui brule ardemment en eux, sans cesse alimentée par leur brûlante obsession de l'un pour l'autre.

      Aiden avait laisser le soin à Kateline de dessiner leur tatouage astral pour qu'ainsi tous les deux portent exactement le même. Une représentation éternelle du lien profond de leurs sentiments.
      À la vue de l'aimée qui se rapproche l'excitation gagne en intensité et il meurt maintenant d'envie de voir ses croquis. Owen découvre toujours les oeuvres de l'épouse avec un intérêt certain comme absolument tout ce qui vient de l'Ébène. L'attirance éprouvée pour cette femme est loin d'être uniquement physique. Chacun des talents qu'elle possède le charme à sa façon pour qu'en somme elle doit son idéale.

      Voilà qu'elle entre finalement et la porte est soigneusement verrouillée derrière elle pour éviter tout dérangement lors de la séance. Deux chaises sont poussées vers la table au centre de la pièce pour que les artistes puissent s'asseoir et se pencher sur les dessins réalisés par Kateline. Une fois un baiser chaste échangé avec l'aimée, Aiden l'invite à s'installer avec lui.
      Le Brun a l'air curieux lui sourit, excité par l'activité à réaliser.
      L'Angloys découvre pour commencer le croquis représentant les astres tel que l'idée avait été lancée en mai dernier. Un sourire se dessine tranquillement sur ses lippes. Visiblement cela lui plaît et il relève le regard azur pour trouvé le regard vert de l'épouse.


        C'est parfait, darling*... Je l'adore! Sur le majeur qu'on avait dit, non?

      Aiden hausse un sourcil à son attention, le rictus toujours accroché aux lèvres. L'idée était venue de sa femme, ainsi chaque fois qu'ils enverraient paître quelqu'un, ils montreraient au monde qu'elle est à lui et qu'il est à elle. De nature taquine, Aiden ne se prive jamais d'embêter généreusement son épouse et souvent en guise de réponse, elle lui adresse un majeur gracieux. L'idée du tatouage sur le doigt du milieu lui plaît davantage sachant que au final chaque fois qu'elle lèvera le majeur, elle lui rappelera qu'elle est sienne.

      Owen vient admirer l'autre parchemin sur lequel Kateline a dessiné le tatouage plus personnel. Encore une fois, il est charmé par les talents de l'épousée et il le laisse savoir en souriant largement, lèvres closes. Il reconnaît instantanément le signe astrologique, sachant que c'est celui de son épouse et le sien.


        Sagittarius*... Celui-ci, puisqu'il est fait sur le long, well*, les possibilités sont multiples.

        Sur le bras...


      L'époux vient frôler son bras sur la longueur en partant de l'épaule. Et oui, toutes les occasions sont bonnes pour la toucher et Aiden ne s'en prive jamais.

        Dans le dos, à partir de la nuque ou alors sur les côtes ?

        However*, sur le bras c'est moins douloureux que le long de la colonne... Selon moi, les côtes c'est le pire. Tout ce qui est osseux est plus sensible.


      Les gestes suivent les paroles dans le dos et le long des côtes. Le bras est finalement glissé sur les épaules kateliniennes avec tendresse alors qu'ils sont tous deux penchés sur les croquis.


        What would you like*?



*
Chérie
Sagittaire
bien
Par contre
Qu'aimerais-tu?

_________________
Kateline
      Kateline sent que le projet du jour anime l'aimé d'une certaine excitation, impatiente de voir ses autres réactions, elle ne décroche pas son regard du visage d'Aiden. Le décevoir serait d'une tristesse, mais le convaincre ou mieux.. l'impressionner serait parfait!
      Et de toute évidence elle avait fait mouche avec son croquis astral . Elle opine fièrement lorsqu'il évoque le majeur comme toile de ce dernier, qu'il devrait certainement ajuster pour son petit majeur gracieux, et finalement ne peut s'empêcher d'en rire.


        Oui j'aime cette idée...


      Elle lui saisit alors la dextre où il reste cette place vierge sur la première phalange de son majeur. Et un sourire amusé se dessine aux lippes kateliniennes alors qu'elle repense aux nombreuses fois où elle a adressé à son époux un doigt lui intimant d'aller se faire voir chez les grecs... Cela arrondirait les angles si à chaque fois qu'elle s'énerve c'est finalement une déclaration d'amour qu'elle lui adresse.

        Et puis tu commences à être limité en place toi...


      L'époux se penche ensuite sur le second dessin, et l'attention de l'Ebène est encore plus accrue. Et elle n'est pas déçue, le sourire qui s'affiche sur le visage angloys ne ment pas.
      Elle s'attarde un instant sur lui, car même si elle connaît les moindres de traits qu'elle détaille, elle n'a de cesse de les admirer et de les aimer.
      Kate revient tout de même à la réalité et écoute les propositions que Aiden lui fait sur les différents endroits de son corps qui pourraient accueillir son Sagittaire.
      Un léger frisson est provoqué à chaque fois qu'il vient à frôler sa peau, l'ambiance peut à tout moment basculer entres ces deux là.. Mais elle y tient et ne veut pas repousser le moment de concrétiser la séance, alors elle se raisonne pour ne pas répondre à ses instincts primaires et garde le cap.
      Sa réflexion n'est pas longue puisqu'elle avait déjà son idée en tête...


        Je veux qu'il parte de la nuque et longe ma colonne, bon d'après ce que tu me dis je risque de douiller si j'ai bien compris, mais tant pis. La douleur ne m'effraie pas!


      L'Ebène peut se targuer de tenir la douleur après s'être recousue elle-même à l'orée d'un champ de bataille bien des années plus tôt, les cicatrices sur son ventre en témoignent encore à ce jour.
      Les émeraudes sont tournées vers l'Angloys empreintes d'interrogation.


        Tu seras doux hein? Au moins au début, le temps que je m'habitue...

_________________
Aiden_owen
      Il n'a aucun doute sur la capacité de sa femme à endurer la douleur. Pour lui Kateline est l'une de ces rares femmes qui dégage une confiance et une force naturelle. Depuis le premier jour, elle lui inspire une endurance ainsi qu'une détermination à toute épreuve. Aiden connaît bien les combats menés par sa guerrière autant ceux physiques que ceux du cœur. L'Ébène va toujours jusqu'au bout de ses idées et surtout de ses engagements. C'est la passion qui l'anime et cette caractéristique particulièrement appréciée chez l'Angloys. Le tatouage ne fera pas exception, elle sera forte.

      Le cœur masculin fait un bond en entendant sa demande. Comment pourrait-il faire autrement qu'avec douceur sur sa peau? C'est une évidence, une certitude même. Lentement, la main masculine repousse les cheveux ébènes pour dévoiler sa nuque sur laquelle les lèvres posent un baiser furtif. Les lèvres chaudes s'y attardent finalement sur la peau infiniment douce de Kateline. Aiden n'est jamais raisonnable en sa présence et l'envie d'entâmer la séance par une autre sorte d'activité est forte. La tension monte en un rien de temps entre eux mais d'un effort certain il réfrène ses envies charnelles et laisse sagement retomber la tignasse sur la nuque créant un obstacle à ses lippes.


        Je serais doux, my love*, on ira à ton rythme...


      C'est donc l'étape la plus difficile qui s'amorce. Celle de se déshabiller sans se consumer tout de suite. Ils auront bien le temps pour cela plus tard... La main est tendue vers l'aimée, paume vers le haut alors qu'il se lève debout. Une fois que les fins doigts kateliniens se glissent dans sa main il la guide pour qu'elle se lève et qu'elle lui fasse face. Les doigts masculin déboutonne habilement son chemisier jusqu'en bas, laissant entrevoir sa peau sur laquelle il offre une caresse. Aiden se penche et frôle désormais sa joue des lèvres en allant se positionner derrière elle lui ôtant avec aise son chemisier. Les doigts toujours refermés sur ceux de sa femme, l'Angloys lui sert de support pour qu'elle puisse grimper sur la chaise, puis sur la table.

        Allonge-toi sur le ventre, mon amour...


      L'Angloys a toujours eu un talent naturel pour les arts. Autant il sait user de sa force brute et de sa fougue, autant il sait faire preuve de la plus grande douceur et d'une patience à toute épreuve. Cette dernière qualité, lui a amené tout ce qu'il y a de bon dans sa vie : La musique, le tatouage, l'amour de sa vie. C'est dans cette idée qu'il gravera la peau de Kateline aujourd'hui. Ce ne sera que douceur, que patience, pour réaliser l'oeuvre parfaitement sur une toile toute aussi parfaite.

      Une fois le caneva allongé, il vient tenir le parchemin avec deux chopes, empêchant ainsi le papier de se replier, il est disposé à sa vue et immobile pour qu'Aiden puisse recopier les moindre détails du croquis katelinien. Le corps de l'épouse est ajusté, au bord de la table pour lui permettre un plein contrôle de son talent.


        Un peu plus au bord, yeah like this*...


      L'artiste s'empare de son outil de la dextre tant dis que la senestre repousse les cheveux ébènes sur le côté pour voir sa nuque. La main glisse ensuite le long du dos féminin et Aiden s'incline à l'oreille de l'épousée pour y murmurer:

        Ready?*


      L'Époux attend son approbation, manches remontées, nez penché sur le dos de l'Épouse. Elle peut sentir son souffle glisser sur son derme puis la senestre vient étirer sa peau afin d'éviter que les aiguilles ne rebondissent sur celle-ci. L'Angloys est minutieux, quelques minutes d'observations et d'ajustements sont nécessaires, il faut que ce soit parfaitement centré. Une inspiration est prise et il dépose l'aiguille sur la nuque de son aimée pour tracer la première ligne très lentement et très doucement. Il reste à l'affût des respirations féminines, s'assurant qu'elle va bien. Une fois la droite gravée il s'arrête et questionne sa femme.

        Tout va bien?





*
Mon amour
Oui comme ça
Prête?

_________________
Kateline
      La peau de l’Ebène frémit encore lorsque l’époux dépose un baiser à sa nuque. Ce n’était pas le meilleur moyen pour l’aider à garder ce cap qu’elle s’était fixé un instant plus tôt mais elle ne s’en plaint pas. Après tout elle adore ça mais la raison est la plus forte, pour l’Angloys comme pour elle, et se résignent tous deux sans même avoir à le dire, que certaines choses attendront encore.

      La promesse d’Aiden finit de rassurer Kate, à son invitation elle se lève et n’a plus qu’à s’offrir au déshabillage. S’aidant de la main solide de son mari, elle grimpe sur la table et s’y allonge sur le ventre, comme demandé. Elle n’est pas confortable et déjà elle se dandine pour se caler un peu plus douillettement.

      Par-dessus son épaule elle pose sur son homme un regard curieux, celui-ci s’affaire afin pour tout mettre en place pour cet exercice, elle et le reste y compris. Elle gagne ainsi le bord de la table à sa demande. Cependant lorsqu’il termine sa phrase dans sa langue maternelle, elle chavire un peu. Après toutes ces années ces petits détails qui la faisaient craquer au premier jour faisaient toujours leur effet. Son interrogation soufflée à son oreille provoqua une palpitation.


        Je suis prête mon amour…


      Aiden commença son œuvre et Kateline de tenter de déchiffrer ce qu’il faisait à même sa peau, afin de prévenir la douleur lorsqu’elle apparaitrait. A l’attaque de la première ligne la surprise est contrôlée et bienheureusement la douleur est maîtrisée. La douceur du maître d’œuvre y aidant certainement beaucoup.
      Elle garde une respiration égale et reste concentrée pour ne pas bouger et le déranger dans ses gestes.
      Au moment où l’outil cesse de martyriser son derme, l’Ebène expire légèrement plus fort. On peut y entendre le signe du soulagement. Sans doute qu’Aiden a senti cette légère tension et s’en inquiète. Elle élude par sa réponse…


        Oui poursuis s’il te plaît, c’est largement supportable.


      Elle n’avait qu’une hâte : voir le résultat ! La piqûre est minime et l’époux méticuleux agit tout en douceur. Déjà à son esprit germe l’idée de nouveaux tatouages, après ces deux là d’autres suivront sûrement. Puis lui vient une question à son tour.

        Tu ne voulais pas un tatouage de moi, toi ? C’est un dessin que tu veux, c’est ça ?


_________________
Aiden_owen
      L'Angloys est rassuré de l'entendre dire que tout va bien, même si cela ne fait que commencer. Plus il prendra son temps et repassera sur ses lignes, plus l'activité sera douloureuse pour son Ébène. Il doit trouver le parfait équilibre entre la rapidité d'exécution et le soin de cette même exécution.



      Kateline a raison, ils avaient discuté, il y a quelques semaines, du fait qu' Aiden voulait un tatouage créé et tatoué de la main de son épouse. Il le veut entièrement de son cru et l'Angloys lui accorde une pleine confiance. Les tatouages sur le derme d'Aiden sont très nombreux et chacun d'eux est une partie de son histoire, de ses aventures. Il va de soi qu'un tatouage réalisé par la femme de sa vie s'y ajoute et qu'il soit même prédominant sur les autres. L'amour qu'il porte à Kate est certainement pour lui l'évènement le plus marquant de sa vie. Malgré des épreuves qui lui semblaient insurmontables, il y a plusieurs années, tout cela s'est estompé lorsqu'il a rencontré cette femme. Elle a su chasser ses démons en lui pour qu'il ne reste maintenant que sa meilleur version de lui-même. Ce sera sans aucun doute la pièce la plus significative sur la peau du brun.


        Oui, Darling*, j'aimerais que tu le créer et que tu l'inscrive sur ma peau ou tu voudras. As-tu des idées?


      Un sourire étire ses lippes à l'idée, bien curieux et excité de savoir quelles idées ont fusées dans l'esprit de Kate.

      Quelques minutes sont nécessaires pour qu'il trouve finalement le parfait rythme pour tatouer. Autant il lui glissait un mot ici et là, autant que maintenant il ne dit plus un mot, silencieux. Un silence de concentration prédomine dans la taverne et seulement la respiration des époux se fait entendre, celle d'Aiden, calme et régulière.
      Il poursuit son oeuvre indélébile avec soin, trempant ses aiguilles dans l'encre de temps à autre. Il pique parfois et gratte d'autre fois alternant entre les deux techniques d'insertion pour donner un maximum de profondeur au dessin. Quand l'encre déborde sur sa peau et l'empêche de voir ce qu'il fait, il laisse couler un peau d'eau fraîche sur les marques tracées et essuie le derme d'un linge propre.
      Il continue : grave, humecte, essuie et ainsi de suite trouvant une routine idéale. Lorsque la ligne est épaisse, la main habile trace les contours plus longuement et comble ensuite l'intérieur des droites avec des gestes plus courts et plus rapides. Les motifs prennent forme l'un après l'autre jusqu'à ce que ces même formes prennes l'allure d'un dessin permanent. Les plaies sont une nouvelle fois apaisées par de l'eau fraiche.
      Le temps passe et Owen s'affaire toujours apposant de douces meurtrissures sur la peau de l'épousée

      Aiden devine que plus le temps avance et plus la patience de sa femme est mise à l'épreuve. Ses gestes sont souvent répétés, repassant encore et encore sur le derme déjà torturé pour que le pigment s'y installe correctement. L'oreille angloyse reste particulièrement attentive aux respirations de Kateline.

      La notion du temps est complètement perdue depuis le moment ou l'Ébène est entrée Aux Six Baies et l'instant ou il grave la dernière ligne. Totalement dans son élément et presque exagérément minutieux, Aiden ne sait plus dans quel moment de la journée ils sont. C'est l'avantage pour celui qui réalise l'oeuvre contrairement à celui qui la subit.
      Une dernière coulée d'eau est finalement envoyée sur le tatouage terminé. Aiden l'essuie une nouvelle fois avant de se pencher et d'embrasser l'oreille féminine pour y murmurer:


        It's over, do you wanna see?





*Chérie
C'est terminé, est-ce que tu veux voir?



Les démons dans ma tête sont bruyants
Je ne sais pas comment tu le fais mais tu les fait taire

Je divague et je me demande ce que je serais
Si je ne t'avais jamais trouvé et que tu ne m'avais jamais trouvé
Et bien, je ne veux pas savoir

_________________
Kateline


      Aiden commence son œuvre et les aiguilles viennent transpercer la peau vierge de son dos. Kateline serre les dents sur les premières secondes, le passage sur sa colonne vertébrale déclenche des décharges électriques auxquelles elle finit par s’habituer petit à petit. Sa capacité à maîtriser la douleur est un cadeau du ciel, aujourd’hui encore elle s’en félicite car elle ne voudrait pas inquiéter son époux qui travaille sa peau.
      La réponse d’Aiden à sa question fait naître en elle l’inquiétude, des idées de dessins, oui ça elle en a.. et plein ! Mais le graver à son tour, ah ça non ! C’était là une pratique dont elle ignorait tout, elle n’avait même jamais pu observer la technique auparavant et encore moins maintenant qu’il s’applique à l’exercer dans son dos.


      Je .. le dessin, oui je veux bien, évidemment, mais je serais incapable Aiden, je n’ai jamais tatoué qui que ce soit, je ne sais même pas comment tu t’y prends…

      Un coup d’aiguille vient la tirer de l’état de panique dans lequel elle se trouve, enfin momentanément. Ses doigts se sont crispés et sa respiration retenue pour un instant. L’éclair de douleur passé, elle laisse son imagination vagabonder, mais pas si loin que cela finalement. L’inspiration trouve son chemin alors que l’Angloys marque sa peau du signe de sa naissance.. Le même que son époux soit dit en passant.
      Elle garde le silence, laissant à son mari toute la concentration nécessaire pour faire, et bien faire, de cela elle n'a aucun doute.
      L’exercice n’est pas aisé, elle n’ira jamais se vanter n’avoir rien senti, ceci dit à mesure que le temps s’égraine, elle apprend à ne plus s’agripper à la table à chaque flash et à user de sa respiration pour se calmer. Et déjà le travail du tatoueur se termine, aux mots soufflés à son oreille elle acquiesce.


      Oui bien sûr que je veux voir !

      Et sans attendre, elle se redresse et la tête lui tourne un peu. L’Ebène prend un instant pour que ses yeux se remettent à leur place et que la salle arrête de virevolter.

      J’aurais dû y aller plus doucement..

      Un rire puis un sourire passent sur les lèvres kateliniennes avant qu’elle ne quitte la table pour s’approcher d’un miroir accroché sur un des murs de la salle en guise de décoration, elle se tourne afin d’observer dans ce dernier l’œuvre de son époux.
      Une main sur sa longue chevelure de jais afin de dégager encore un peu sa nuque et le haut de son dos, elle reste subjuguée devant la finesse des traits. Elle pose alors un regard impressionné sur lui accompagné d’un large sourire de satisfaction aux coins des lippes.


      C’est parfait mon amour ! Tu as des doigts de fée, c’est fascinant !
      Et si tu penses sincèrement que je serais capable d’en faire autant ? Tu es fou…


      Le minois de l’ex berrichonne est secoué de gauche à droite, persuadée de gâcher le corps de son homme avec une technique trop approximative de débutante.
      Elle revient à lui et décide tout de même de partager avec lui le fruit de sa réflexion.


      Peut-être pourrais-je te dessiner le Sagittaire mais dans un autre style, puisque tu es de ce signe toi aussi. J’ai même déjà le dessin en tête, ce serait superbe sur ton dos..

      Car voilà certainement un des rares endroits qui permettrait d’ajouter un tatouage au grand nombre qui recouvrent déjà la peau de l’Angloys.

      Enfin c’est à toi de voir évidemment, ce n’est qu’une idée. Et puis avant cela, tu as encore le plus petit à réaliser, j’ai besoin de voir et de comprendre comment tu t’y prends Chéri.

      Kate a besoin d’être rassurée, d’être guidée surtout, et puis il n’y a que lui pour la convaincre de faire cela de toute façon….

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Aiden_owen
      L'Angloys vient à peine de terminer sa phrase que déjà Kateline se redresse impatiente de découvrir le tatouage achevé. L'enthousiasme de l'aimée est presque palpable et c'est avec le soucis de son bien-être qu'il passe un bras dans son dos pour lui offrir du support et la ralentir dans ses élans sachant bien qu'après une séance comme celle-ci les étourdissements sont chose commune.
      Le visage d'Aiden s'agrémente d'un sourire qui dessine ses fossettes habituelles en entendant le rire katelinien. S'il y a quelque chose qui le fait craquer à tous les coups chez Kate c'est assurément le son de sa rigolade. Le rire contagieux le touche directement au cœur et il se met à rire aussi, pris d'un élan amoureux. C'est un effet qu'elle suscite sans cesse chez lui, celui qui rend l'âme légère et le cœur fou.


        ''Careful my love..*''


      Il attend le verdict, un peu anxieux tout de même. Bien qu'il ait confiance en ses talents d'artiste et de tatoueur, il se pourrait que Kate regrette d'avoir éternellement fait marquer sa peau. Peut-être qu'au final, elle n'aimerait pas l'effet de l'encre sur son derme.La possibilité de lire la déception sur le visage de sa femme l'angoisse et il attend nerveusement qu'elle voit l'oeuvre par le miroir.
      Ça y est, l'inquiétude se dissipe instantanément lorsqu'il observe la réaction satisfaite sur les traits de son épouse. Le azurs constatent un sourire au coin des lèvres féminines et Aiden imite l'épousée particulièrement heureux d'avoir réussi à l'impressionner.


      L'Angloys tourne vivement la tête vers elle à l'évocation de ''ses doigts de fées''. Le origines du Brun font en sorte qu'il prend la plupart des expressions françaises au pied de la lettre. C'est dans une mimique d'incompréhension qu'il fronce les sourcils et adresse un sourire à Kateline.

        ''Des doigts de .. fée? Ce n'est pas très virile, une fée...''


      L'époux sent bien que Kate est inquiète, qu'elle a besoin qu'il la rassure et la réconforte et il s'applique à le faire le mieux possible. Contrairement à elle, il n'est pas inquiet le moins du monde quant aux talents de sa femme. Certes, ce serait la première fois qu'elle graverait une peau ainsi, mais il a confiance.

        ''I love it*! Un sagittaire comme toi, mais autrement. C'est parfait. Mais avant, je vais t'apprendre comment faire...''


      L'Angloys saisit la dextre katelinienne pour entraîner l'épousée vers la table. Il l'invite à s'installer sur une chaise et à déposer sa main sur la surface près de lui. Il s'empare de son outil de travail et lui montre.

        ''On va commencer par quelque chose de facile.
        Tu trempes les aiguilles dans l'encre, mets en assez, pas trop .. Like that*.''


      Aiden accompagne ses explications des gestes très calmes, et posés. Ainsi, il fait pénétrer le bout des aiguilles dans l'entre et approche l'outil du majeur gracieux de sa femme. Il observe le fin doigt qu'il s'apprête à tatouer et change finalement sa prise, cherchant le meilleur angle pour travailler.

        ''Ensuite, tu presses assez fort pour graver, l'encre doit s'inscrire sous la peau... N'aies-pas peur d'appuyer, il faut abîmer.''


      Le regard rivé sur ce qu'il fait, Aiden poursuit le tatouage au majeur minutieux. Ce n'est pas un exercice aisé vu la délicatesse de la main katelinienne. C'est une autre caractéristique qui plait tant à l'Angloys. Ces mains fines qui savent glisser sur lui à la perfection. Les pensées masculines dérivent vers le souvenir lds caresses de sa femme et un sourire se dessine au coin de ses lèvres.
      Rapidement, la peau est saturée d'encre et empêche l'artiste de poursuivre ses gravures. Il s'interrompt et saisit un tissus propre méticuleusement plié sur la table près d'eux. Le regard océan est relevé pour retrouvé celui émeraude. Le temps semble se suspendre quelques minutes au moment ou les prunelles se rencontrent. Aiden se laisse troubler par l'instant, par sa femme qui écoute attentivement ses paroles, par le vert clair de ses yeux. L'époux parvient à revenir à la réalité et à ajouter :


        ''Quand c'est inondé comme ça, tu essuies.''


      Un clin d'oeil tendre est adressé à son élève et il reprend l'oeuvre qu'il termine en moins de quelques minutes. Le tatoueur rince doucement avec un peu d'eau claire et passe une dernière fois le tissus sur le majeur pour ôter toute encre superflue.

        ''Done*. Tu vois, tu y arriveras. Commençons par le plus petit sur mon doigt. J'ai confiance en toi, mon amour.''




*
Attention mon amour
Comme ça
J'adore ça
Terminé

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Kateline
      La réaction de l’époux ne manque pas de faire rire Kateline, il est habituel qu’en sa qualité d’angloys ce dernier ne comprenne pas toujours les expressions en langues française. Surtout si cela peut éventuellement remettre en cause sa masculinité.. qui pourtant ne fait aucun doute lorsqu’on pose le regard sur l’armoire à glace qui vous fait face.

      Doigts de fée.. c’est une expression… Ça n’a rien à voir avec la virilité.. ça signifie juste que tu es doué d’une certaine dextérité, une minutie.. enfin que tu es habile de tes mains !
      Mais ça tu le sais déjà je crois…


      Et un sourire entendu vient éclairer la lippe de l’Ebène.
      L’idée du Sagittaire est donc validée, mais ce serait pour plus tard, il lui fallait s’imprégner de la technique de tatouage d’Aiden afin de la reproduire parfaitement. Il n’y a pas de demi-mesure avec Kate lorsqu’il s’agit de faire les choses, son niveau d’exigence envers elle-même -mais aussi envers les autres- est très élevé. C’est une élève appliquée qui pose un regard attentif sur le professeur du jour. Sa main posée sur la table, le regard passe de l’outil, au doigt puis au regard d’azur qu’elle vient sonder de toutes ses incertitudes.

      Elle détaille l’approche, la position de son corps et sa manière d’insérer les aiguilles sous son derme. Les informations s’accumulent et s’enregistrent à une vitesse folle, le tatouage est petit et l’application se réalise rapidement.
      Elle hoche la tête à chaque conseil pour qu’il sache que c’est compris. L’Angloys s’applique avec une infinie délicatesse, impressionnant en soi lorsqu’on voit les grandes paluches s’affairer sur la petite main de Kateline.

      Le regard croisé au moment d’essuyer le surplus d’encre provoque le même émoi du côté de l’Ebène, comment un simple regard pouvait-il systématiquement inspirer un tel désir aux époux? Comment se pouvait-il qu’ils ne s’épuisent pas ? Cela restera un mystère tant que durera leur histoire. Un sourire charmeur est adressé à Aiden en réponse à son clin d’œil alors qu’elle s’exhorte intérieurement de ne pas lui sauter dessus, encore.

      Une fois le travail sur son propre doigt terminé, Kate ressent un regain de confiance grâce à l’exemple et les conseils donnés.


      Très bien, alors si tu penses que je peux le faire, je te fais confiance. Mais comme tu viens de me tatouer la main dont je vais me servir pour m’occuper de toi… je préférerais attendre un peu que ça cicatrise.. Et puis je me dis que je ferais bien de m’entraîner un peu.

      Cherchant un moyen de pratiquer sans ruiner le corps parfait de l’époux lui viennent alors plusieurs idées.

      Je pourrais peut-être utiliser de la peau de cochon, je me suis entraînée à faire de belles sutures par ce biais au début de ma pratique de la médecine. Ou alors je peux aussi trouver un clochard qui acceptera de subir pour quelques pièces…

      Un regard sur son mari qui finit de la convaincre de repousser l’échéance, convaincue qu’un peu d’entraînement ne serait pas du luxe.

      Ça me permettra de préparer le dessin pour ton dos également, nous avons encore quelques jours avant de repartir de Montpellier. Je me remets, je dessine et je m’exerce. Nous referons une séance qui te sera dédiée après tout ça.
      Tu es d’accord ?

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Aiden_owen
      Le sourire qu'elle lui offre en réponse à son clin d'oeil ne fait qu'attiser la tension éternellement palpable entre les époux. La source de leur désir est inépuisable et ô combien tentatrice. C'est un combat quotidien pour les amants de réfréner leurs idées les plus lubriques et d'accepter qu'ils ne peuvent pas toujours se toucher. Aiden se laisse inévitablement enjôler par le joli rictus séducteur, c'est fou de voir à quel point ils se comprennent.
      Il met ensuite quelques instants à revenir où ils en étaient : Le tatouage, oui.


      La recrudescence de l'enthousiame katelinien plaît manifestement à Aiden. Le visage de celui-ci s'étire d'un sourire comblé. Son attention passe des lèvres aux yeux lorsque Kate s'emballe et lui énumère toutes les façons de s'exercer possibles. Indubitablement, l'Ébène souhaite maîtriser l'art du tatouage avant de l'utiliser sur la peau de son mari. Ce n'est qu'un trait de la personnalité féminine supplémentaire qui séduit l'Angloys, son perfectionnisme.
      Aiden comprend tout à fait que l'épousée ne soit pas dans son élément et qu'elle éprouve quelques craintes face à la tâche colossale qu'il lui demande, mais Kateline est une femme de défi et il sait qu'elle ne recule devant rien, résolue.


        Je n'ai aucun doute que tu peux le faire, darling*.
        Je veux bien que tu prennes le temps de t'exercer et de dessiner... J'ai envie que tu sois prête et que tu sois excitée à l'idée de me tatouer.


      Un clin d'oeil suggestif est adressé à Kateline puis sagement il la rassure.

        My love*, prends tout le temps qu'il te faudra.


      Ces dernières paroles sont agrémentées d'un sourire à la Aiden. Celui qui dessine profondément une fossette sur chacune de ses joues. C'est une risette sincère à l'attention de sa femme, une démonstration de l'allégresse et de l'impatience qui l'habitent.

      L'époux dépose ses grandes mains à la taille nue de son caneva en l'invitant lentement à se retourner pour lui. D'une infinie délicatesse il soulève la tignasse ébène près de la nuque pour rejeter les mèches ébènes vers l'avant afin de dévoiler complètement son échine. Il admire une nouvelle fois son oeuvre en cherchant un quelconque défaut. Une fois rassuré et satisfait de sa création il s'empare sur la table d'un petit pot d'onguent. L'index en extrait une noisette et très lentement l'Angloys l'étend sur le dessin fraîchement gravé en s'applicant, dévoué au bien-être de l'aimée. Sa respiration heurte une nouvelle fois le dos féminin jusqu'à ce qu'Aiden s'adonne à recouvrir sa réalisation d'une bandage propre.
      Les manœuvres sont répétées plus rapidement sur le majeur gracieux tatoué en dernier.


        Here you go*...


      Aiden saisit le chemisier de son épouse pour l'aider à se rhabiller. Lorsque les bras sont passés aux manches, il craque et la ramène à lui par les pans du vêtement pour happer les lèvres adorées...




*Chérie,
Mon amour
Et voilà

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Kateline
Post écrit à 4 mains.

      Quelques jour plus tard…


      … C’est le temps qu’il aura fallut à Kateline pour mettre en application les idées qu’elle avait eues au moment de prendre à son tour les aiguilles en main...

      Elle s’était d’abord penché sur le dessin qu’elle allait transférer sur le dos de son époux. Son inspiration l’avait portée vers un dessin du Sagittaire légèrement cabré, l’arc tendu et prêt à tirer une flèche vers une cible lointaine. L’œuvre avait été facile à réaliser sur papier, cependant convaincue de la difficulté à reproduire le dessin dans la peau d’Aiden, son inquiétude était grandissante.
      Dans un premier temps elle avait été faire valider le Sagittaire par son époux, elle le trouva assis sur leur lit dans la chambre de leur appartement montpelliérain, elle s’approcha en lui tendant le parchemin…

      C’était d'un œil mi-excité mi-curieux qu'Aiden s'empara du parchemin tendu par l'épousée. D'un geste empressé la dextre mâle déplia le croquis pour révéler l'esquisse dessinée par la main de Kateline. Visiblement, l'Angloys était enchanté par ce qu'il voyait. Celui-ci chercha quelque chose à redire sur les traits qui constituaient son futur tatouage, mais il ne trouva rien. C'était tout simplement parfait à son observation. Le regard océan fut relevé vers l'artiste puis la dextre masculine se glissa sur l'un de ses avant-bras pour l'attirer vers le bas et Aiden l'embrassa en guise de réponse témoignant son exultation.
      La situation venait de prendre un tournant beaucoup plus réel à la découverte de ce magnifique dessin. Elle allait vraiment graver sa peau, cette femme dont il était indubitablement fou amoureux. L'idée pleinement entrée dans son esprit à cet instant lui dessina un sourire aux lippes et c'est contre celles de l'aimée qu'il murmura :


      It's perfect.. I love it.¹


      Ensuite fut venu le temps de l’entraînement ~1ère partie…~



      Sur l’exemple des outils en possession de l’Angloys, Kate avait fait fabriquer à l’identique plusieurs autres jeux d’aiguilles. Elle n’irait certainement pas piquer la peau de son mari avec les mêmes aiguilles que celles qu’elle allait planter dans la peau de cochon ou encore de la peau de pèquenaud prêt à prendre quelques pièces pour lui servir de cobaye. Kate avait mis à profit le temps prévu à l’élaboration du dessin pour ce faire.

      Pour la peau de cochon, elle s’était arrangée avec un boucher montpelliérain qui lui avait mis le nécessaire de côté pour une somme tout à fait modique. Ce dernier s’était même proposé pour servir de toile à l’artiste, le tout accompagné d’œillades et autres sous-entendus graveleux qu’elle avait réussi à éviter à la perfection. S’entraîner sur un support inerte lui permettait de s’assurer de ses gestes, mais elle n’hésitait pas à solliciter l’aide d’Aiden lorsque sa façon de faire ne lui convenait pas, ou que le résultat laissait un peu à désirer. Son « Big Bichon » avait une partie prenante dans son apprentissage.

      Le mari, quant à lui, ne fut clairement pas surpris de savoir que le boucher libidineux s'était permis de sous-entendre beaucoup de choses à Kate. C'est une femme toute en charme après tout. L'Angloys, à cet occasion, avait marmonné quelque chose dans sa langue maternelle, simplement pour exprimer son mécontentement à la pensée qu'un vicieux de boucher faisait des avances à sa femme.
      La déplaisante image fut rapidement chassée chaque fois que sa Kateminette le sondait, l'interrogeait et le questionnait.
      Aiden était fasciné par la soif d'apprendre de la future tatoueuse. Perfectionniste, l'élève semblait avoir beaucoup de mal à se satisfaire de ce qu'elle faisait pour la toute première fois. Patient, l'époux la rassura et la conseilla au mieux de sa connaissance sur le sujet. Parfois il n'usa que de quelques mots et d'autres fois sa main se glissa calmement contre la féminine et guida ses gestes dans un calme absolu.



      Puis fut venu le temps de l’entraînement ~2nde partie…~



      Kateline avait demandé à gamin de lui trouver quelques volontaires pour se faire tatouer des motifs à la convenance de ces derniers avec prime de participation à la clé. Etonnement, plusieurs fous avaient accepté contre monnaie sonnante et trébuchante de jouer les cobayes pour l’Ebène. Pendant plusieurs jours, Kateline s’était gardée une table au fond des Six Baies, jamais trop loin d’Aiden qui s’occupait de servir la clientèle au comptoir..
      Elle avait placé un paravent pour obstruer la vue des clients un peu trop curieux qui l’auraient dérangée dans son travail, mais à portée de voix pour qu’elle puisse appeler son mari à la rescousse en cas de problème.
      Ce fut certainement la phase la plus décisive, car en plus de mettre sa dextérité à l’épreuve, il fallait aussi s’accorder avec la peur et la douleur de ceux qui passaient sous ses aiguilles. Et là ce qui l’aidait grandement, c’était son expérience accumulée en tant que médecin au cours de cette dernière décennie ; des patients peureux et douillets elle en avait croisé… et pas qu’un peu !
      Le charme rassurant, tant dans ses gestes, que dans sa voix ou dans le regard de Kateline, faisait qu’elle parvenait à calmer les plus réticents.

      C'est qu'effectivement, il y avait file devant les ''Six Baies''. L'époux, obéissant aux directives de l'épousée avait tout installé pour qu'elle soit à l’aise de s'exercer sur la gueusaille qui était prête à n'importe quoi pour quelques pièces et une chope de bière. Dans la journée, les affaires furent un peu plus tranquilles et Aiden se permit de venir écouter près du paravent la voix douce et rassurante de sa femme.
      Ce fut encore une flèche en plein cœur de l'entendre, sa plus que douée épouse, qui savait en quelques mots apaiser les canevas les plus instables. Captivé par son savoir-faire il n'en fut que plus amoureux.

      Quand elle l'interpella, l'amant la rejoignit et encore une fois, dans une tendre bienveillance, il répondit à ses questions. Il n'y avait pas de doute, Aiden ne lui dit rien pour lui faire plaisir. L'Angloys exigeait beaucoup de lui-même et il savait que c'était un point qu'il avait en commun avec la femme de sa vie. Il ne lui montra que les meilleures techniques et ses réactions furent sincères. Il était hors de question de se contenter d'un tatouage moyen. Sachant de quoi son épouse était capable, il n'hésita pas à la reprendre gentiment quand ce fut nécessaire.



      Enfin arriva le temps de l’exécution finale…



      Cette fois, Kate a privatisé les Six Baies, elle aussi. Il lui fallait du temps et du calme pour appliquer son art sur le dos de son époux.
      La plus grande table de l’établissement a été préparée par ses soins pour y accueillir Aiden, nettoyée en profondeur et recouverte d’un drap immaculé ; et sur une desserve à côté de celle-ci, tous les outils et l’encre nécessaires à l’accomplissement du tatouage sont prêts à être exploités.

      Ses très nombreuses heures d’entraînement aux côtés de l’Angloys lui ont donné bien plus confiance en elle qu’elle n’avait eue le jour où il lui avait passé le relais. Forte de cette nouvelle expérience elle est fin prête pour se mettre à l’œuvre, ne manque que l’époux. Kate n’a qu’une hâte, c’est de le voir descendre l’escalier et de s’y mettre.

      Aiden apparaît finalement dans l'escalier et son regard balaie la salle pour trouver l'épousée près de la table entièrement astiquée pour lui. Il ne s'installe par sur la table cela dit mais sur une chaise pour déposer sa main seulement contre la surface. Les époux s'étaient entendus pour que le premier tatouage soit celui du doigt. C'est la meilleure façon de briser la glace et de permettre à son épouse bourrée de talents d'être totalement confiante. Le regard expansif, celui-ci traduit l'excitation que l'Angloys ressent en cet instant. Le mari partage un sourire aux fossettes à sa femme avant de l'interroger.


      Are you ready my love?²

      Je suis on ne peut plus prête ! Allons – y !

      La desserte est rapprochée afin d’avoir son matériel au plus proche d’elle, et après avoir trempé ses aiguilles dans l’encre commence à attaquer la peau du majeur à sa base, tout comme il l’avait fait pour elle. Elle s’applique l’Ebène, concentrée à l’extrême sur ce que sera dans quelques instant son premier tatouage sur Aiden. Peut-on encore à cet instant la considérer comme novice ? Certainement pas, comme une apprentie studieuse, ça oui. Ses connaissances empiriques en matière de dessin et d’ombrages lui étaient évidemment d’un grand secours en matière de tatouage et avaient probablement accéléré sa formation.
      Les conseils d’Aiden sont mis en pratique et le petit tatouage à tôt fait d’être terminé, et heureusement, parfaitement réalisé. Après avoir rincé le surplus d’encre et passé un linge propre sur le doigt de l’épousé, elle juge de l’effet final puis pose un regard satisfait sur le visage de l’amant, bien qu’un poil inquiète intérieurement.


      Alors, qu’en dis-tu ?

      L'exécution est parfaite et c'est débordant de fierté qu'Aiden retrouve le regard de l'épousée après avoir soigneusement détaillé le tatouage sur son majeur. C'était évident, elle n'a plus rien d'une novice et encore moins d'une apprentie. Exécuter avec excellence un tatouage qui demande autant de minutie n'est pas l'œuvre d'un débutant. L'épousée réussi encore une fois à déclencher la surprise chez l'époux. Ce n'est pas qu'il doutait d'elle, sauf que la qualité de l'œuvre le laisse bouche-bée. Les lignes sont d'une finesse stupéfiante. Ainsi il reste quelques secondes sans parler, les lèvres entrouvertes en admirant son majeur comme on admire une merveille.

      Kate.. c'est absolutely³.. c'est excellent.

      L'Angloys se lève sur ces mots et déboutonne sa chemise sans hésiter. Il est paré pour la pièce maîtresse, sans appréhensions, ce sera magnifique. Aiden se dénude tranquillement, faisant glisser le tissu sur ses épaules rondes et musclées puis le long des bras. De la senestre il dépose le vêtement sur la chaise derrière lui et s'allonge ensuite sur la table disposée à le recevoir. Les bras sont posés de chaque côté de lui et la joue est à même le drap, visage tourné pour observer Kateline.

      Je suis prêt pour la suite.

      Complètement rassurée par le compliment ainsi que le visage ébahit de son mari, Kate profite de cet instant de fierté qui la submerge. Elle jouit également de la vue que lui offre Aiden alors qu’il ôte sa chemise, ce qu’il déclenche systématiquement chez elle en agissant ainsi est totalement différent là.. tout de suite. Garder son calme semble accessible car le désir impérieux que son époux provoque toujours se mue en une envie et une motivation pour ce tatouage qui n’admettent ni résistance ni réplique non plus. Après tant d’années à partager le quotidien de l’autre, ils peuvent donner l’un à l’autre l’envie de se dépasser, de découvrir de nouveaux horizons inexplorés, et ça, ça valait tout l’or du monde. Pas de limites, jamais d’ennui !
      Même si, reconnaissons-le, avoir un Aiden à moitié nu devant elle risquait toujours de la rappeler à ses plus primaires instincts… Enfin bref !


      D’accord, si c’est bon pour toi, je vais commencer.

      Elle déroule le dessin qu’elle a fait quelques jours plus tôt pour le mettre en évidence, bien qu’il soit toujours clairement esquissé dans son esprit. Il s’agissait là d’un simple pense-bête pour éviter la panique, et lui permettra de se concentrer sur le dos de son époux.
      Kate s’empare à nouveau des aiguilles et le ballet recommence, entre l’encre et la peau, son regard assuré passant du modèle à l’application. Elle se donne entièrement à son époux, sa concentration est encore une fois à son paroxysme.
      L’Ebène s’applique un moment tout en prenant soin d’entendre la respiration de l’épousé, la moindre réaction, crispation et bien qu’il semble supporter honorablement les circonstances, elle contrôle oralement si son époux supporte ce qu’elle exécute à même sa peau…


      Chéri tout va bien ?

      Ce n'est pas la première expérience d'art corporel qu'Aiden vit mais c'est assurément la plus agréable. Les yeux clos, l'Angloys endure aisément les blessures infligées à sa peau. Elles sont nécessaires pour qu'il puisse arborer avec fierté cette œuvre peinte sur son tégument par les mains habiles de sa femme.
      Il aime beaucoup sentir sur son dos la chorégraphie des gestes féminins et même si les aiguilles lui arrachent quelques frissons et tressaillements involontaires, l'époux ne bronche pas et sa respiration demeure régulière et posée. Aiden s'amuse à imaginer quelle partie du dessin, Kateline fait en ce moment. Un léger sourire s'affiche sur ses lèvres lorsqu'il sent les fines mains étirer son derme exactement comme il lui a enseigné.
      L'époux ouvre lentement les yeux au moment où elle le questionne pour poser son regard amoureux sur elle.


      I'm fine⁴, merci mon amour.

      Une fois l'interrogation passée, il retourne dans cet espace sécuritaire dans ses pensées, celui ou il s'est réfugié tellement de fois au fil des souffrances de sa vie et qui lui permet d'avoir un contrôle hallucinant de ses réactions. C'est tout un projet, cet immense tatouage au milieu de son dos et il sait que Kate devra user de plusieurs heures pour parfaire l'œuvre. Perfectionniste comme elle l'est on peut compter certainement quelques minutes supplémentaires pour chaque chose.
      Le temps s'écoule, beaucoup plus lentement pour lui cette fois. Aiden ne parle pas, soucieux de laisser à sa femme toute la concentration qui émane déjà d'elle. Il ne bouge pas non plus sauf une fois de temps en temps pour tourner la tête de l'autre côté quand l'épouse prend quelques secondes tremper son outil dans l'encre. Patient, l'Angloys attend que l'ouvrage soit complété en entier.

      Rassurée l’Ebène poursuit donc son travail de longue haleine, la pièce est effectivement conséquente et il lui est nécessaire de rester concentrée. Kate poursuit son œuvre pendant plusieurs heures encore, alternant phases de dessins avec celles de rinçage de la peau lorsque trop d’encre vient engorger le derme masculin et ainsi embuer sa vision.
      L’exécution lui prend effectivement un peu plus de temps que si ça avait été Aiden aux commandes, cependant à mesure que le Sagittaire prend forme et qu’elle parvient à lutter contre les cicatrices qui parsèment le dos de son époux, le résultat se révèle à la hauteur de tout le mal qu’elle s’est donné au cours de son apprentissage intensément accéléré.

      Après avoir rincé une dernière fois le surplus d’encre et essuyé avec douceur la peau martyrisée de son époux, elle vient murmurer à l’oreille masculine quelques mots…


      C’est terminé mon amour, tu peux te redresser, j’ai apporté un miroir en plus de celui qui orne le mur, comme ça tu pourras juger du résultat.

      Sur ce, elle s’empare dudit miroir en attendant que l’Angloys prenne le temps de se redresser et de venir se placer devant celui suspendu au mur de la taverne.

      Aiden ouvre les yeux calmement en entendant la voix chaude de l'épousée à son oreille qui lui annonce que l'œuvre est achevée. Il est resté plusieurs minutes dans cette position et la joue masculine est marquée temporairement par le pli du drap sur laquelle elle reposait. Le Brun se redresse et s'assoit au bord de la table pour reprendre progressivement conscience de ce qui l'entoure et ainsi éviter les étourdissements.
      Son regard bleu clair vient détailler celle qui a marqué sa peau pour la vie et son cœur pour l'éternité. Elle semble fatiguée l'épousée, ses traits témoignent de l'effort qu'elle a du faire pour réaliser un tel dessin. Un sourire masculin creuse ses profondes fossettes au moment où il remarque les fines mains kateliniennes noircies et également l'une de ses joues tout près de la mâchoire. L'Angloys se lève enfin et s'empare d'un tissus propre inutilisé sur la table pour venir essuyer l'encre au visage de l'aimée avec une tendresse infinie. Tendresse qu'il démontre encore en l'embrassant chastement avant de s'avancer finalement face au miroir accroché.

      L'excitation se lit certainement dans les prunelles masculines. Cette expérience l'anime intensément et il espère qu'ils continueront de se découvrir et redécouvrir ainsi pour le restant de leurs jours. Aiden lève le regard dans le miroir pour trouver la réflexion du regard vert clair. Un autre sourire se dessine aux lèvres de l'époux et il lui affirme avec fébrilité :


      Show me...⁵

      Et lorsque Kateline lui montre enfin le fruit de son dur labeur c'est une émotion indescriptible qui s'empare de lui. Aiden s'était bien imaginé ce que cela donnerait sur sa peau. Ce n'est pas son premier tatouage mais celui-ci est bien différent. C'est une partie de Kate qui, différemment de ce à quoi il a l'habitude, n'est pas charnelle ou qui ne sont pas des mots. C'est un morceau de l'aimée dans une toute autre dimension et la contemplation de ce chef d'œuvre sur son derme ne fait qu'embraser son désir de découvrir toutes les autres perspectives dans lesquelles ils vont s'aimer ces prochaines années.
      L'émoi tempéré, Aiden prend le temps d'admirer la qualité du travail. Il est vrai que son épouse avait bénéficié de ses conseils et de plusieurs entraînements pratiques mais il faut un talent inné pour réussir à la perfection une action de cette envergure. Le mari est sincèrement impressionné et après quelques longues secondes il finit par trouver quelques mots qu'il adresse à l'aimée.


      Kateline, it's ... amazing. You never fail to astonish me...⁶

      C'est ainsi lorsque l'Angloys est pris d'une émotion aussi forte, il en oublie le françoys.

      Et il n’y pas de plus belle consécration pour Kateline que l’émotion qu’elle peut lire sur le visage d’Aiden ou encore entendre dans ses paroles. Une fierté immense se distingue aisément dans ses prunelles qui passent du visage de l’adoré reflété dans le miroir à son dos où elle reconnaît que son œuvre est honnêtement réussie.
      Un large sourire étire ses lippes alors qu’elle repose le miroir de côté, elle attrape la main de son époux afin de lui faire baisser le buste… gymnastique nécessaire pour qu’elle atteigne la bouche de ce dernier et de lui donner un baiser.


      Je suis heureuse que le résultat te plaise, enfin soulagée serait plus juste !

      Elle sourit et de sa main toujours dans la sienne elle l’attire jusqu’à la table pour qu’il y reprenne place. Elle attrape alors le baume préparé de sa main qu’elle applique avec délicatesse sur la peau nouvellement marquée mais surtout martyrisée. Elle termine son soin par un bandage propre afin de protéger sa peau durant les premiers moments de la cicatrisation.
      Maintenant que ce projet commun vient d’être réalisé, il leur faudra passer au suivant… Et qui sait vers quelles autres aventures ils se dirigeront prochainement…



¹ C'est parfait... Je l'adore.
² Es-tu prête mon amour?
³ Absolument
⁴ Je vais bien
⁵ Montre moi
⁶ C'est incroyable. Tu ne manques jamais de m'étonner...

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