_________ Premier Appartement - Après 7 Jours de Route ______________
Il peut vous dire que cela fait du bien. La vie en pleine nature est facilement concevable pour lui, disons sur un certain laps de temps. Ici, c'est d'assez bons souvenirs. C'est grand et vaste, épuré, y a de quoi, s'y plaire, cela a toujours été comme un refuge, pour lui. Lorsque la Politique commençait à lui faire lâcher prise et que les situations lui offraient qu'une opportunité, disparaitre de la vie public, se reposer, se régénérer pour réapparaître et tenter une nouvelle chance, vie et expériences. Son principal défaut serait de croire qu'au final, ses liens, oui juste des liens - comme de simples connexions - le temps d'un temps, resterait à vivre sur place et serait là lorsqu'il a besoin. Cela n'est jamais arrivé en fait. D'une certaine manière, c'est lui qui en avait instauré ses règles, pour contrôler, sa vie et ses relations. Un jour, au tout début de leurs premiers échanges, sa Suzeraine, avant qu'elle ne le soit, puisqu'ils avaient en commun la passion du travail et de la Diplomatie qui les avait fait se rendre compte qu'ils avaient beaucoup de points communs dans leur état d'esprit sur la vision de ce Monde, elle lui avait demandé ce qu'il voulait: l'amour, des amis, une vie professionnelle, des objectifs, des projets...Il n'avait su que répondre d'autant qu'il avait déjà un voeu d'exaucer, celui de l'Amour, qu'il n'avait pas encore, révélé ne se rappelant plus si les sentiments en ont été dévoilés, à l'instant, de cet échange, en tout cas, en secret, depuis des mois et des mois, la relation s'était tissée, loin des yeux de tout le monde. Il lui dira simplement, perdu dans toutes ses considérations de la vie auxquelles, il ne se heurte jamais de front parce que pour le coup, il ressemblerait bien à ses Guépards, aussi indépendants et libres de par leur nature et la force des choses qu'attachants et fidèles, de par leurs instincts de l'être là encore de par leur nature autre et sans doute moins démonstratives, mais le simple fait, qu'ils soient là, à ses côtés avec lui, dans ses déplacements pour le protéger en fut une grande marque affective. Il n'avait su rien répondre donc hormis: Juste deux femmes importantes dans ma vie et j'aimerai que vous soyez l'une de ses deux. Et cela fut. Même s'il savait que comme pour tout, cela ne lui serait pas facile et accepter que cela le soit, c'est toujours ainsi, faut toujours que ce qu'il souhaite, désire, soit détruit, comme si la moindre chose ne devrait pas lui réussir. Parce que l'improbable qu'une Marraine et son Filleul puissent s'aimer heurterait la sensibilité de beaucoup. Pourtant cela fut très beau. Même si cela ne l'est plus maintenant, cet Amour. Pas grave. Le temps permettra soit de les rapprocher, de retrouver leur complicité soit les faire s'éloigner et vivre chacun de leur côté. En tout cas, ils ont gardés chacun le point primordial de ce trio, triangle parfait, elle les relie les trois en bien des points de la vie courante, professionnelle et autre, du moins, est-ce lui qui y voit des signes. Il préfère s'en faire cette idée. Même si elle ne serait pas. C'est curieux, "j'ai le sentiment que les Femmes ont tendance à vouloir réaliser les voeux des Hommes. Bien plus, que les Hommes le ferait pour elles". Peut-être qu'il se trompe. D'ailleurs, lorsqu'il laisse sa monture dans l'écurie en arrière cour, dans la grange, prenant la selle pour la poser sur la barrière devant le box réservé, puis couverture et sac de voyage, sur l'autre, embrassant et caressant du front, entre ses deux oreilles jusqu'aux naseaux, l'animal, pour le rassurer, pour emprunter l'entrée d'un immeuble, monter les étages car il se situe, au tout dernier, que la porte cède sous la clé dans la serrure, un bruit de clic clic, et qu'elle s'ouvre enfin sur un lieu plongé dans le noir, avec des senteurs qui soudain lui reviennent. Il fera quelques pas en avant, pour se figera, sur l'ensemble de la première pièce, le grand salon, épuré, vide de vie. Il affluera des tas de souvenirs, comme s'ils le retenaient, pour ne pas avancer davantage, pour prendre toute la mesure et le poids de sa présence ici. Il a comme la sensation de refaire et revivre les mêmes choses des années passées. Sauf que tout a changé...Cette même sensation qu'il traverse de sa vie actuelle. Où rien n'est jamais acquis ni assumé, même si c'est plus pratique aux yeux du monde d'en faire croire le contraire, où il n'a pas particulièrement envie de s'y retrouver confronté et de tout prendre, se prendre en pleine figure, comme s'il n'avait jamais réalisé ni prit conscience de tout ce qu'il a pu dire et faire. Par le passé et encore moins aujourd'hui, puisqu'il est en plein dedans, une fois encore. Il ne bougera pas, figé, dans un certain frais et froid de la pièce noire, sans vie, son regard tentera de chercher vers les autres pièces, un point de jour, de lumière, rien du tout. Il reconnait la pointe de senteur, la marque du passage de son Personnel qui sait très bien entretenir une pièce dans le moindre détail selon ses désirs et ses goûts. Ses envies de l'instant. Un seul mouvement, ayant prit soin d'avoir retiré la clé de la serrure, dans la paume de sa main de cuir, la porte se refermera dans un bruit de claquement derrière son dos. Il s'en retournera comme revenant à la réalité de ce qui doit être fait. Puis les prochains mouvements mécaniques seront: de poser , au sol, à l'entrée son sac de cuir de voyage, placée la clé dans la serrure, fermer à double tour avec une certaine forme d'habitude plus que d'envie de le faire puis de nouveau, faire face, à ce décors sans pour autant parvenir, à y avancer, vers ce grand salon, à deviner la cheminée, le canapé, la table basse, puis de porter son regard sur les lourds voilages d'hiver. Tout est bien rangé, nettoyé, l'odeur presque de neuf pourrait faire en être étonné mais régulièrement du Personnel peut y vivre et faire le nécessaire pour l'entretenir. Il avait demandé à n'avoir pas besoin, pour son arrivée, d'être seul mais que tout soit prêt pour un séjour rapide, un simple passage. D'une journée. Ils ont dû venir la veille pour tout préparer et c'est un plaisir que cela le soit. Il ne saurait même pas dire si un sourire est présent, par chance, il l'a de façon naturelle et spontanée, malgré lui. Curieux, d'habitude, il avait tendance à être plus expressif et enthousiaste. A être dans le mouvement, à tord et à travers, là, non. Cela reviendra surement. Petit à petit. Ou pas. Avec les années, ce serait - il plus démarqué et affirmé. De forte chance. Une journée et une soirée. Un simple passage, nul besoin de s'installer et s'étaler. Il laissera d'ailleurs tout dans la pénombre, pour simplement, se dévêtir, se préparer et prendre un bain parfumé, dans une baignoire, avec bougies, un parfum, un bouquet, une fragrance sentale dans la pièce d'eau, qui lui permettra de se détendre entièrement de son début de voyage sur les routes. Et ce n'est pas de refus. Rien de mieux que l'eau tiède ou chaude pour alanguir, avoir une peau purifiée, un esprit sain et un corps langoureux. Tout détendu sans la moindre tension. Et c'est ce qu'il fait, tête en arrière, les yeux fermés, les avant bras et mains le long du rebord, et le silence....Juste la lumière tamisée, d'un volet à peine ouvert, laissant les rayons du soleil passait au travers pour offrir une ambiance de thermes, hammam. Les pieds et les chevilles en dehors malheureusement, vers l'avant, de par sa grande taille mais il parvient à les câler, en pivotant un peu son bassin et ses reins, pour les avoir bien allongés, et pouvoir se caresser d'un pied ou de l'autre, les jambes et cuisses, remontant lentement. Un effet apaisant. Les pliés, repliés légèrement. Il profite de cette position pour attraper un verre de thé nature, pas à la menthe, il a besoin d'un autre goût, une autre saveur, sans doute, que celle ci, est bien trop ou a trop été sur les années passées. Une gorgée, fraîche, c'est l'été. Puis il préparation d'une cigarette d'herbe, à côté d'une bougie allumée, il ne la prend pas et la garde de côté au cas où. Cela fait plus d'un an, depuis qu'il en Provence, qu'il s'en passe bien. Et le besoin n'est plus aussi utile et nécessaire qu'avant, cela l'avait apaisé pour les blessures du corps comme le vin rouge, devenu une habitude, quasi de son rang social, hier de temps à autre, selon les anoblissements et destitutions puis aujourd'hui, la Noblesse, plus que Vigneron lorsqu'il avait ses parcelles de vignes et son Domaine Viticole en France. Une immersion sous l'eau pour remonter peu après, et s'essuyer le visage, puis prendre d'une poignée souple de sa main, la serviette blanche bien pliée. Elle se déroule, l'amas d'eau suit son corps nu qui se lève entièrement, patientant que la plus grande partie de la peau, reste immaculée de gouttes de part et d'autre. En un tour d'une dextérité, elle s'entoure autour de sa taille, coin de celle ci rangée à l'intérieur du rempart blanc, pour la faire tenir alors que les mouvements de son corps sont en action, comme de passer une jambe puis l'autre par dessus le rebord de la baignoire. Une main dans les cheveux noirs pour replacer les mèches humides sur un côté. Puis se rapprochant de la vasque d'eau avec un miroir au dessus, orné de décorations diverses, il sourit. Le face à face est souvent rude lorsqu'ils se retrouvent les deux à s'observer. Rude est le temps qui passe. Rude est le constat de ce qu'il devient et est. Le même avec des années qui le façonnent, à une image renvoyée, dont il a de moins en moins conscience. En a-t-il conscience. Il se tourne soudain, de dos au miroir, pour réentendre, cette bribe d'une autre époque. Ses temps ci. Tout n'est que bribes, paroles, scènes d'antan. " Vous rendez vous compte, Shame, de ce que vous êtes et de ce que vous provoquez "....Puis se retourne, recule un peu, pour s'observer longuement. Non, enfin si, il pouvait imaginer ce que la beauté peut provoquer et s'il dit ne pas savoir, il mentirait. Autant la Beauté peut attirer de bonnes choses autant la plupart du temps, c'est le contraire. Elle est convoitée, possédée à tout prix au point des plus terribles drames de la Passion et au nom de l'Amour. Ou des pires atrocités de ce que peut assouvir certains et certaines pour qu'elle ne leur réchappe pas, ou, qu'elle ne soit partager avec personne d'autre. Si vous croyez que cela n'arrive qu'aux femmes. Détrompez vous. C'est difficile à définir, c'est comme si la nature vous offre un cadeau, ce cadeau d'être beau est un rayon de soleil et que cela en ennuierait que cela soit le cas. Ils et elles doivent penser que c'est grâce à ce privilège que tout leur est offert et acquit, rien d'autre. Haussement d'épaules, le sourire est présent, mains plongées dans la vasque d'eau pour s'asperger, et d'une main ferme de prendre une autre serviette plus petite pour venir y enfouir son visage dedans. Cela fait un bien fou. Il y restera volontiers un moment pour fermer les yeux, en apprécier le contact doux. Le dos courbé en avant, tout muscle saillant et tendus sous l'effort de cette position. Peu après, il emmène le petit plateau avec son Thé et la cigarette. Il longera quelques portes à cet étage, l'unique de l'appartement, pour entrer à pas feutré, nus, dans sa chambre. Tout est mi clos, fenêtres entrouvertes, volets de bois tenus par un crochet, il y vient pour y jeter un oeil alors qu'il dépose, le plateau en question sur une table proche. Il en prendra son verre de thé pour le termine, laissant, une main caresser instinctivement, son pectoral gauche jusqu'à remonter à son épaule, puis sa nuque. Léger massage par le passage des doigts à ses lieux précis. Les paupières battent la mesure, les minutes font faire se vider par gorgées le dit verre, ce qui le poussera, à le déposer puis à s'allonger sur le lit en baldaquin, tirant sur les ficelles pour que le voilage blanc tombe de tous les côtés. Un mouvement de bras tendu vers une des tables de nuit, ouvrir le tiroir, puis se pencher vers lui, pour jeter un oeil dedans, sur un écrin. Il porte sa médaille de son baptême, déjà. Un sourire ravi. Bien appuyé dans les coussins, bien droit, contre la tête de lit, il ouvre très lentement cette autre médaille d'Aristote. Il l'enfilera sans entendre, autour de son cou, puis refermera l'écrin, pour le replacer dans le tiroir. Un coup de bras léger et rapide, pour se lancer dessus draps et couvertures, il s'allonge sur le côté, tête sur son bras replié, les yeux rivés sur la lumière filtrée. Vent léger, de la hauteur du lieu inaccessible. Son corps frémit, s'alanguit et s'enfuit dans le monde du sommeil. Il peut entendre, le vent, parfois plus présent, un brin frais et d'autre fois, plus souple et chaud. Instinctivement, il trouvera le juste milieu avec le drap et la couverture, endormi sur le ventre, tête complètement enfouie dans les coussins, le corps allongé de tout son long en travers comme souvent pour permettre à sa grande taille, de pouvoir y reposer, le corps entier. En diagonale. Les multiples positions pour parvenir à la plus favorable pour ce jour ont fait tomber sur le côté à moitié la couverture, et froisser le drap, enroulé autour des contours du corps.
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