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[RP] Echanges épistolaires : l'instruction dissolue

Watriquet
Wat releva la tête et pour la première fois regarda attentivement la secrétaire qui lui avait porté le message de sa maîtresse, malgré la façon dont elle avait été reçue la première fois.
Elle se tenait tremblante, son visage d’ange soumise, sa gorge mise en avant avec un savant mélange d’exposition et de pudeur, ce qui attirait immanquablement le regard, sa taille et ses hanches dessinées par un corset, elle était désirable et un instant quelques idées passèrent dans l’esprit de Wat qui sentit bien des fourmillement dans ses braies.
Mais le fruit si juteux soit-il était une tentation à laquelle il ne voulait succomber en ces circonstances.

Asseyez vous près du foyer
pendant que je réponds à ce courrier,
si vous avez faim il y a du pain dans la huche,
servez vous, il y a de l’eau dans la cruche.


Elle s'exécuta lentement sans lever le regard vers lui.

L’armure de Wat se fendilla,

Ce n’est pas contre vous que j’étais en colère,
C’est votre maîtresse qui m’a offert
Vous en cadeau par provocation,
Mon refus c’est son humiliation.

Elle n’a pas compris que sans conquérir
On y perd le charme et tout le plaisir,
Comme ces filles qui pour quelques écus,
Sur la paille offrent leur vertus.

Comme si à un prédateur
On enlève le rôle de chasseur,
Elle offre la chèvre attachée
Dont je ne peux me délecter.

Ce doux jeu de la séduction
Qui fait que l’on a l’émotion,
D'éffeuiller à petites doses
Un a un les pétales de la rose.

Ce discours doit rester entre nous,
Soyez discrète, je compte sur vous.
A votre maîtresse j’ai d’autres sermons
Qui sont moins empreints d’émotions.


La fille opina du chef un peu ragaillardi par cette confidence.





Ma chère amie,

Je veux bien suspendre la punition
Mais que cela vous serve de leçon.
Je n’aurais pas cette faiblesse,
A votre prochaine maladresse

Si vous voulez me satisfaire,
Il n’est point besoin d’intermédiaire.
Les prochains présents que vous me ferez,
Seront de vous, pas d’une subordonnée.

Je suis gourmet avec les friandises,
Que je consomme avec gourmandises,
Vous me les porterez en personne,
Si vous voulez que je vous pardonne.

En tout cas vous connaissez cette leçon,
“Point de désir sans petite provocation”
Mais ce n’est pas moi que vous flattez,
c’est votre égo démesuré.

Wat-mont.



Il mis son petit cachet de cire et tendit la missive à la messagère qui l'accepta avec un petit sourire de réconfort.


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Souleur, Buveur, Libertaire, Libertin mais surtout Libre esprit.
si tant qu'il en ai encore à l'heure ou vous le rencontrerez.

WAT-Else ?
Hildegardeii
[de la Chambre à l'alcôve...]



Alors ? Qui avait raison ?
... Ne vous avais je pas dit qu'il ne vous punirait pas et que cela vous toucherait encore plus ?

Au delà de tout ce que je pouvais imaginer, Octave...


Je fais les cents pas de la chambre à l'alcôve où les messages m'arrivent, soufflant le chaud et le froid dans un ballet contradictoire.

Je ne comprends pas qu'il n'ait pas voulu de la secrétaire...
Que lui manquait il ? Y suis je allée trop fort et il n'est pas aussi libre qu'il le prétend ?
Elle a pourtant tout pour plaire.


Le regard que je lance au majordome est teinté d'impuissance ce qui le fait sourire.

Répondez lui.

Je ne suis pas d'humeur à faire des vers.

Qu'importe. Est ce si important de le faire en rimes ?

Je ne sais pas. Disons que l'exercice me permet d'endosser un rôle confortable. On va à l'essentiel, ça exclut pas mal de spontanéité et ...

... Oui tout comme de prétendre être libertin et de ne pas "consommer" la secrétaire qu'on vous offre.
Le libertinage baisse à mesure que l'amour domine. Là où celui-ci s'éteint, celui-là se réveille. C'est surtout lorsque le coeur se blase, que les sens s'évasent.


Octave Uzanne est un sage et il me connait bien. Je sens déjà la question à deux deniers arriver.

Etes vous blasée Hilde ?

Evidemment non ! Quelle tristesse que d'être blasée de l'amour ! Ça reviendrait à consommer comme vous dites. J'ai une trop haute idée de ce que doit être ma vie pour limiter mes relations à une banale consommation ! Et puis c'est si facile, ça n'a aucun intérêt.
Et puis jamais je ne rejoindrai les rangs de celles qui répriment des baillements en étreignant leur compagnon ou feignent l'extase pour avoir la paix.


Et moi je dis qu'il n'est plus si libertin que ça. Lui connaissez vous des conquêtes ?

Non... et je ne pose pas de questions.

Que sait il de vous réellement ?

Plus grand chose. Le temps a passé. Nous avons tous deux avancé dans des directions différentes.

Ecrivez lui... Ou mieux, allez le voir.


Sur cette ultime phrase, Octave glisse son bras autour de la taille gracile de la secrétaire et l'emporte vers la douceur de l'alcôve me laissant seule face à mes doutes.
Un parchemin neuf est pris et





Wat,

Mon ego est à la démesure
Ce que l'avarice est à l'usure.
Foin de toute cette mascarade,
Retrouvons nous dans une bourgade
A mi chemin. Nous ferons escale
Et là, il n'y aura plus de vestale.

Hilde

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Watriquet
[De son antre]

Le pli venant de Genève fût délivré par un postillon de poste officiel, c’est-à-dire avec un délai qui n’était pas celui des coursiers privées ou de la secrétaire soumise.

Wat tourna et retourna le pli cacheté entre ses mains. Elle avait compris une autre chose, c’est qu’elle ne corromprait pas avec un badinage de substitution qui pourrait à sa place subir ses humeurs et ses punitions.
Quelle était donc cette manière qu’une élève fournisse à son professeur une copie de ses devoirs qui n’est pas d’elle.

S’était-elle à présent résolu à à suivre ses indications ? Plus de soumise secrétaire pour faire l’intermédiaire, mais Wat constatait avec un peu d’amertume que ce n’est pas elle qui était venue lui apporter ce pli ou simplement le voir pour prendre ses leçons en personne.

Connaissant son caractère et surtout son égo, il se doutait néanmoins qu’il l’avait vexée, elle serait sans doute fâchée.
Il serait même probable que dans ce pli sa colère s’exprime même sourdement.

Il prit une bouteille d’eau de vie, arrangée par ses soins avec des saveurs épicées, s’en rempli un godet et l’englouti d’un trait.
Le feu de la boisson remonta de son gosier jusqu’à ses narines, il fit claquer sa langue sur son palais en exhalant l'excès de vapeurs d’alcool.

S’asseyant confortablement il fit sauter le cachet du pli, ses yeux parcoururent le vélin en un instant. Le sourire de Wat s’étira sur son visage.
Six petites lignes c’était bref, mais le message était clair. Elle souhaitait une rencontre de vive voix en tête à tête.

Il saisi sa plume, réfléchi à l’endroit qui correspondrait le mieux: une taverne tranquille serait le bon choix.




Ma chère et tendre amie,

Je vous vois revenir à la raison,
Et voici une autre bonne leçon :
Maitrisez de votre égo la démesure,
Et cessez votre propre torture.

Bon ! vous ne venez pas jusqu’à moi,
Mais à mi-chemin, c’est un premier pas !
Je ferai le second pour vous rejoindre,
Mais je ne veux pas vous entendre geindre.

J’espère avoir enfin le plaisir
De recevoir votre repentir
Je jugerai si tous vos arguments
Seront assez convaincants.

Rendez vous dans trois jours,
Entre Nevers et Autun hors du bourg,
Une taverne près de la mine de fer,
Qui se nomme “l’écu de la crémière”.

Il serait inconvenant de votre part
De vous présenter en retard,
Même si l’attente attise le désir
Je saurais m’en souvenir.

Wat-Mon


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WAT-Else ?
Hildegardeii
[On the road]



A la veille du printemps, les jonquilles dardent leurs trompettes vers le ciel.
Et mon cheval les piétine.

Son galop est souple.
Le balancier de mes reins épouse le sien
et son souffle qui fume accompagne le mien.

Un relais de poste m'accueille pour le gite.
La tenancière est belle et fond dans mes violines.
Qu'on me donne son nom. - Je m'appelle Kallisto...

Ah.. Kallisto, divine, si fine et mutine,
Comme je vous auriez été parfaite en d'autres temps, coquine
Faut il que les trésors n'arrivent jamais à temps ?
Pas faute que j'aie cherché des années vos talents...

Kallisto est une perle. Elle m'offre sa plume pour que je termine la lettre que j'enverrai à Wat Mont. C'est ensuite un verre de jack qui vient m'être offert.
Non vraiment. on me choie à Castillon.






Mon ami,

J'ai laissé le majordome, la secrétaire et Octave Uzanne derrière moi et c'est d'une taverne perdue en rase campagne du coté de Castillon que je vous écris.
Oublions la versification et des mots choisis, l'inconfort du voyage ne me laisse pas l'esprit suffisamment tranquille pour arriver à me concentrer. Les évènements non plus.

J'imagine votre surprise, vous qui me pensiez encore à Genève mais une affaire de famille que je ne pouvais pas traiter à distance, m'a contrainte à faire ce voyage, entraînant mon frère, son épouse et toute la troupe de nos enfants.
Encore une histoire d'ego démesuré me direz vous et vous aurez raison. J'ai une très haute opinion de ce que je suis, n'en déplaise aux couillons qui ne se respectent pas eux mêmes et une plus haute encore de ma famille.

Or, figurez vous qu'une jeune personne (qui aurait très bien pu faire office de secrétaire d'ailleurs) et que j'avais prise sous ma coupe maternelle, n'a pas eu l'attitude que j'attendais d'elle.
Vous savez comme je suis exigeante. Ou plutôt, non, vous ne savez pas tous les détails. Alors je vous explique :
Des gens qui m'entourent, j'accepte tous les excès, à condition que ce soit fait de façon raffinée.
Qu'ils soient extrêmes dans leurs actes et dans leurs choix, ne me dérange pas. Ne suis je pas moi même toujours au bord du précipice ? Ça c'est pour mon coté romantique !

Cependant, il est des valeurs auxquelles je ne déroge pas : la loyauté, la parole donnée, le mensonge (son absence, ça va de soi), le respect.

Figurez vous que voilà que cette vilaine fille a manqué de respect à Poumette et à mon frère et ça, c'est inacceptable.
Je vous passe les détails malsains de l'affaire car je vous sais admirateur de ce Sade qui ne conçoit les délices de l'amour qu'accompagné de tourments féminins et ça vous ferait rire. Je vous expliquerai tout ça au calme, à l'alcôve.
(vous convaincrai-je un jour qu'il existe d'autres façons tout aussi savoureuses d'honorer l'amour ? J'ai hâte de vous faire connaître quelques ouvrages rares, moins connus du commun et uniquement destiné à un public averti).

Nous avons donc traversé le royaume et j'ai fait ce que je sais le mieux faire, toujours en usant de Bonté, Miséricorde et Mansuétude : je l'ai virée.

Donc ego démesuré, oui. Mais assumé complètement et tant pis si je morfle ensuite, j'ai cette faculté de me remettre vite des coups qu'on me porte.

Tout cela pour vous expliquer que c'est par le Sud que j'arriverai et qu'il est inutile que vous preniez la route.

Vous serez content, mon ami, vous allez me voir faire la totalité du chemin qui me mènera à vous. Peut être pas à plat ventre, peut être pas en rampant, mais certainement avec un plaisir que je ne dissimulerai pas. Ce sera déjà une petite victoire pour vous, je vous l'accorde, mais la guerre entre nous est loin d'être terminée.

J'arrive.

Mert'Hilde

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Watriquet
[De l’antre]

Wat terminait ses préparatifs pour le voyage.
Il y avait bien longtemps qu’il n’était plus éloigné de son antre et encore moins de Tours.
Il finissait de charger sa mule quand un postillon l’interpella pour lui remettre un pli.

Le pli venait de Castillon, sans doute encore une de ses ex-maitresses ou une qui voulait le devenir.
Amusé par ce petit jeu de devinette il réfléchit un instant parcourant intérieurement la galerie des portraits de ses conquêtes pour en déduire l'éxpéditrice.
Mais il dû abdiquer, il n’avait jamais mis les pieds à Castillon et ne se voyait pas qui habitait cette région, sans doute une qui avait déménagée et se rappelait son bon souvenir.

Au moment de faire sauter le cachet il resta figé un instant, c’était celui d’Hilde !

Alors qu’il lui donnait rendez vous à l’Est la voici qui lui écrivait du Sud Ouest ! Incorrigible, Hilde toujours là où on ne l’attend pas !
Et leur rendez-vous ? Annulé ou simplement reporté ? Et si oui quand ? Au calende grecque ? Décidément elle n’en faisait qu’a sa tête.

Il ouvrit le pli, lu son contenu et fût rassuré à la première lecture, mais en la relisant une seconde fois, il saisie que ce qu’elle appelait victoire n’était sans doute qu’un repli stratégique de sa part et qu’elle parlait de guerre ouverte.
Il était certain qu'aucun des deux parti n’allait se rendre facilement, l’enjeu était évidemment une conquête, mais qui en premier allait rendre les armes ?

Elle était toujours aussi déconcertante, un coup 'venez', un coup 'je viens', un coup à l’Est un coup au Sud … que de va et vient et tant de variations, il saurait s’en souvenir au moment venu.
A présent c’est lui qui devait l'attendre ! Sans savoir combien de temps ! Il n’était pas son pantin et se permettrait de lui rappeler en temps et en heure.

Pour le moment de mauvaise grâce il défit le bât de sa mule ‘sang d’roy Espé’, acronyme pour ''Espèce de sang royal''.
Il avait donné ce nom à sa mule en considérant que les nobliaux qu’il méprisait n'avait pas un sang plus noble que celui d'un âne.
Il ramena les paquets et se mit à les défaire à l’intérieur alors qu'il les avait bouclé moins d'une heure plus tôt.
Il se dit qu’il devrait mettre un peu d’ordre et préparer son logis avant de la recevoir Hilde.

Hilde avait des gens, majordome et secrétaire pour la servir ce qui n’était pas son cas. Il eu un moment l’idée de faire appel lui aussi à du personnel, pour une semaine sa bourse lui permettrait.
Mais ce serait se prendre ou passer pour ce qu’il n’était pas et ce serait ridicule dans l’exigüité de son antre qui rappelle suffisamment sa modeste condition.

Il jeta un coup d’oeil circulaire dans sa pièce unique : une petite table deux chaises, un coffre dans lequel il devrait rassembler le désordre et un lit, un seul !
La cheminée qui projetait des éclats de lumières rouges et orangés qui faisaient danser des ombres qui s’entrelassaient sensuellement sur le mur, il laissa un moment son esprit s’abandonner à imaginer ce que pourrait révéler d'autres ces ombres chinoises.

Revenant à la réalité il se dit qu’il devrait passer au marché pour agrémenter l’ordinaire. Il imagina aussi qu’après ses journées de voyage elle voudrait sans doute se laver et se détendre dans de l’eau chaude. En conséquence il sortit le baquet de sa remise et l’installa derrière un paravent dans un coin en créant le seul coin d’intimité de cette pièce.

On était bien loin des appartements bourgeois et confortables dont elle devait avoir l’habitude.

Comme elle était en déplacement, sans adresse fixe il était lui impossible de lui écrire. Il n’avait plus qu’à l’attendre et ce n’était pas son habitude d'être passif et de ne pas maîtriser la situation.


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WAT-Else ?
Hildegardeii
Ce n'est seulement qu'en franchissant la Loire que je renoue avec Touraine.

Je reconnais tout. Des forêts de Val de Loire qui s'étirent, interminables dans leur exhubérance. Des cerfs qui brâment au crépuscule et qui se figent, surpris par le passage de ma monture.
Le pont de pierres calcaires, éclatant de lumière dans le soleil débouche sur les deux tours rondes du pont levis.
Le galop lent adopté depuis le départ du périple est resté égal de bout en bout, épargnant à la cavalière que je suis, la fatigue des changements de rythme. Et c'est avec une joie clairement affichée que je franchis le seuil de la ville.

Curieusement, la herse est levée, laissant libre l'accès à la large cour carrée du château.
Le cheval ralentit l'allure aux abords de la foule puis passe au pas, renâclant sa lassitude et l'appel de l'écurie.

Tout me parle ici et je prend le temps, jusqu'au soir, de parcourir chaque rue de la ville qui m'a vue naître pour me remémorer ce que fut mon passé.
Ma jeunesse à la fois insouciante et malmenée par la guerre du Ponant, je me revois, Pucelle de Touraine, dévouée à Tayabrina Reudi, mascotte des jeux de soule à la tête de la troupe des pompoms girls acidulées qui faisaient dresser l'orgueil des joueurs turons.
Ma soif d'indépendance aussi, le jour où j'ai quitté tout ce que je possédais pour l'homme de ma vie. Elle ne m'a pas quittée, chevillée à mon corps, contrairement à lui.
Ma détermination, enfin, cet idéal de droiture parfois idiot, souvent ridiculisé par ceux qui n'idéalisent rien et se croient supérieurs en tout.

La lourde porte de chêne apparaît. J'y suis.
Je démonte. Mes jambes légèrement flageolantes reprennent contact avec le sol. La bride de mon cheval est confiée pour une poignée de pièces à un commis qui en prendra soin.

Dois-je frapper à l'huis ? Dois-je pousser la porte ? Est il seulement là comme nous l'avions convenu ?

Au diable les convenances, Le mondain, s'il est fidèle à mes souvenirs, doit être prêt à m'attendre. Alors je pousse la porte et découvre le confort modeste mais chaleureux de l'antre de Wat-Mont, plongée dans la semi pénombre d'un univers cotonneux.

What Wat ? Vous vivez dans la ouate ?
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Watriquet
Les jours passaient tantôt laborieux dans son champs ou sa boucherie ou comme récemment chez un bourgeois qui payait bien pour aménager son hôtel particulier et tantôt oisif quand il le désirait.

C’était le cas ce jour, Wat à l’aise, avait les jambes croisées, pieds nus posés sur la table le dos calé en arrière dans sa chaise qui branle un peu et délectait de la lecture d’une oeuvre libertine, une chopine à portée de main.

Son antre était dans la pénombre ouatée qu'il affectionnait. Les volets clos pour ne pas être dérangés par le monde extérieur, même par le soleil ou la pluie et pour seul éclairage la lumière du feu crépitant et une chandelle sur la table qui éclaire son livre.
Il tournait les pages immergé dans sa lecture leste, prenant parfois note sur un vélin des réflexions qu’il comptait bien reprendre pour l’apprentissage d’Hild'Ange et notamment quelques exercices qu’il comptait bien lui faire appliquer.
Enfin si cette dernière daignait bien pointer le bout de son museau dans son logis.


Malgré la porte et les volets clos, une animation particulière attira son attention.
Un bruit de sabots ferrés sur le pavé de la rue qui piétinait et s’arrêta devant chez lui.

Vigilent et curieux il se mit debout, le moelleux du tapis lui apporta douceur et chaleur, il se plaça près du volet pour espincher à travers une latte disjointe.
Il aperçu la silhouette d’un cavalier qui mettait pied à terre et confiait son cheval à un commis de passage.

Le cavalier se dirigea à sa porte et l’ouvrit sans aucune convenance et pour seule présentation :

What Wat ? Vous vivez dans la ouate ?

Cette voix ! Il la reconnu immédiatement bien plus qu’Hilde elle même qui était encapuchonnée dans sa cape de voyage.

Et bien chère amie ou devrais-je dire diablesse ?
Je crois qu’il vous faut des leçons de politesse.
Lorsque qu’on se présente devant un logis,
Ce n’est pas comme en taverne, on frappe à l’huis.
On attend que l’on vous ouvre pour se présenter,
A la personne que vous voulez venir visiter.
Imaginez que je dorme ou que je fus à table,
Ou bien pire dans une tenue peu présentable ?
Ou encore avec une délicieuse à forniquer,
Bien que je sache que ça ne peut vous choquer.

Mais vous êtes très chère Hilde fidèle à vous-même
Ce que craignent ses ennemis et telle que ses amis l’aiment.
Ceci dit vous êtes chez moi la bienvenue
Et je suis heureux que vous soyez venue.


Il ferma la porte et la prit dans ses bras chaleureusement, la tête près de son cou dans une tendre accolade.

A l’évidence elle avait chevauchée depuis plusieurs jours sans vraiment prendre soin d’elle.
Ses cheveux étaient un peu filasse, elle sentait plus la campagne et les chemins de traverses que la rose. Ca changeait de ces femmes qu’il rencontrait déjà toutes pomponnées, parfumées et apprêtées pour lui plaire.

Mais c’était Hilde sa tendre amie, sauvage et libre comme il aimait qu’elle soit, qui avait traversé la moitié du royaume pour venir le voir et l’avoir à présent dans ses bras le rendait heureux.

Il se détacha d’elle, Puis-je vous débarrasser ? dit-il en prenant son manteau crotté par la chevauché qu’il accrocha à une patère.

Approchez vous du feu je peux vous offrir boissons et nourriture, un repas de ma composition mijote sur l’âtre et le tonnelet de Jack est plein.
Vous devez être éreintée, mettez vous à l’aise, nous sommes entre nous.
Si vous voulez vous décrasser et vous détendre dans un bain des affres de ce voyage, je peux mettre de l’eau à chauffer dans le chaudron suspendu à la crémaillère et j’ai disposé un baquet dans le coin.
Dit-il en désigna le paravent.

Vous pourrez me conter vos péripéties et puis nous mettrons à nos leçons.


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WAT-Else ?
Hildegardeii
La chaleureuse atmosphère son logis et ses bras qui se referment sur moi sont comme une bouffée de tendresse qui m'enrobe.
La fatigue accumulée depuis des semaines s'abat d'un coup sur mes épaules et je garde Wat contre moi pour savourer ce moment de retrouvailles.
Les yeux fermés, le front posé contre son épaule, je n'aurais pas imaginé que le revoir m'aurait autant bouleversée.

J'ai voulu, comme je le fais souvent, jouer les bravaches et faire irruption dans son intimité en le provoquant, le surprendre dans une situation délicate et peut être même interrompre un moment ardent. J'avais tout préparé durant mon voyage mais toute ma volonté a volé en éclats quand j'ai entendu sa voix.
Wat, toujours parfait quelque soit la situation, lumineux parmi les plus grands, magnifique au milieu des modestes, le mot toujours juste.
Même en simple chemise et pieds nus comme ce soir, Wat est un prince.

Cependant, je me reprends tandis qu'il me débarrasse de mon manteau de voyage. Je racle ma gorge pour effacer l'émotion et lui sourit franchement.

Alors si vous me prenez par les sentiments, je dépose les armes ! Un jack...un repas préparé par vos soins... C'est juste ce qu'il me faut, là. Vous me connaissez tellement bien que des fois, ça me fait peur Wat-Mont.


Wat et moi, c'est une si vieille histoire que je ne me souviens plus de quand elle a commencé. Il fait partie des fidèles, des indéboulonnables de ma vie...
Je fais quelques pas, découvrant peu à peu l'antre de mon hôte et je défais les boutons de mon gilet. La chaleur que diffuse la cheminée invite à la détente et je n'aspire à rien d'autre après ces semaines de tension.

La chandelle de la table éclaire un livre ouvert et mon regard s'illumine en découvrant les premières lignes.

Justine.... ou anti-Justine ? Vous vous penchez sur le livre de l'alcôve ?

Mes doigts suivent quelques lignes de plus et je souris malicieusement. J'aime partager avec lui ces livres interdits. Mon regard va du livre à mon hôte et je sais qu'il attend le prochain avec impatience.
J'abandonne ma lecture pour continuer la découverte de l'antre de Wat. La cheminée est vaste et le feu renvoie des couleurs chaudes dans toute la pièce. Je m'approche du chaudron suspendu et d'un geste de la main, j'attire à mes narines la bonne odeur du plat qu'il préparé.

hummmm... Wat... Je vous dirais bien que vous me faites baver mais je crois que ce qui mijote là... me fait saliver encore plus.
J'ai faim ! De tout ! Le bain est une excellent idée. J'aime les liminaires avant les préliminaires. Ou le contraire, je ne sais plus.


Le gilet est retiré et posé sur l'extrémité du paravent et c'est au tour des poignets de la chemise d'homme que je revêts pour les voyages, d'être détachés et remontés jusqu'aux coudes.

On mange un morceau d'abord ? Je me lave les mains et je vous promets de faire honneur à votre table, avant le reste...

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Watriquet
Wat qui connaissait les petites faiblesses d’Hilde avait sourit quand elle lui avait avoué qu’elle en avait peur, il avait fait mouche mais pour le Jack c’était facile.

Il mit une grande quantité d’eau dans le chaudron pendu à la crémaillère, il y jeta des herbes odorantes de la lavande et des saponaires pour faire de la mousse en prévision d’un bain.

Tout en l'écoutant il débarrassa la table et déposa le livre sur le coffre.

Il mit dans deux écuelles des morceaux du ragout de mouton qui mijotait depuis de heures dans la petite marmite dont le fumet avait tant plus à Hilde.
Ce faisant il répondit à son interrogation :

C’est l’anti-justine que je lisait,
La justine du marquis je la connait.
Mais tant pour l’une que pour l’autre,
Je ne suis d’aucune réellement l’apôtre.

Ma propre vision du libertinage,
C’est la liberté, l'amour et le partage,
Être séduit et séduire à mon tour,
Susciter, exciter en faisant sa cour.

Il faut bien tous ces liminaires,
Pour s'attirer, se désirer et se plaire,
Afin que deux adultes consentants
Se donnent l’un à l’autre totalement.

Là où les autres verront du vice,
Les amants n’auront que des délices,
Profiter chaque jour de chaque nuit,
Car l’amour ne dure pas toute la vie.


La table mise, il y déposa les écuelles fumantes avec deux grosses cuillères.
Du tonnelet il tira du Jack dont il rempli deux gobelets.
Il l’invita à s’asseoir à table en face de lui en lui tendant son gobelet.

Allons venez vous asseoir ma chère,
Nous allons boire, rire et faire bonne chère.
Vous me conterez vos histoires récentes,
Qu’elles soient sages ou peut être indécentes

Nous pourrions aussi parler du passé,
L’histoire à Tours du nom du foncet !
Des pom’pom de la soule quand j’étais capitaine,
Et quand vous étiez pucelle de Touraine.

Puis nous nous occuperons du présent,
Et des leçons que je vous doit maintenant.
J’ai mis de l’eau à chauffer dans le chaudron
Dans le bain je commencerais votre instruction.



Il leva sa chopine et la fit tinter contre celle d’Hilde en lui souriant.

A nos amours …


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WAT-Else ?
Hildegardeii
Une fois mes mains lavées, je l'accompagne jusqu'à la table, m'installe confortablement dans le fond de la chaise, les jambes croisées au niveau de la cheville. Le jack se réchauffe lentement dans le godet que je tiens au creux de ma paume et je hûme son âpre parfum.

Quel malt somptueux vous m'offrez là... Je suis gâtée...Et moi qui n'ai rien apporté sauf mon éternel cas fée, vous savez, celui que Kuanti m'avait donné...

A nos amours, cher ami...


Je suis bien là, dans la petite maison de Wat. L'atmosphère propice à l'échange et la chaleur de l'accueil de mon hôte sont tout ce à quoi j'aspire : des relations vraies, loin de tout calcul intéressé.

Et tandis que les copieuses rations de ragoût parfument l'air de leurs épices, le godet tinte contre le sien et je fais claquer ma langue contre mon palais en savourant une première gorgée de liquide ambré.
L'alcool me monte rapidement à la tête et sans être ivre, je ressens une espèce d'indolence bienheureuse.
Attentive, je n'ai rien perdu de sa tirade sur sa conception du libertinage.
Est ce là, la première leçon ? Une espèce d'introduction au thème ? Je l'ignore et le laisse terminer sans l'interrompre. Nous aurons tout le temps d'en reparler plus tard...

Il n'a pas besoin d'en faire des caisses pour être agréable et amener à la confidence. Nul besoin de jouer un rôle. Ici, les masques peuvent tomber sans que ça ne porte à conséquence.

Mmh... Pour mes histoires récentes, j'ai l'impression de vivre une sorte de renaissance après ces quatre années, voyez... J'ai bouffé une énergie folle à faire en sorte que mon époux me quitte. Je pense y être arrivée, grâce à quelques alliances et pas uniquement masculines, hé hé... Pour le moment, ça marche.

Vous vous souvenez, Wat, du jour de mon mariage ... Quand vous vous étiez opposé à cette union ? Et bien vous aviez raison. L'amour ne dure pas toujours... Et c'est tant mieux !


L'appétit aiguisé et un petit sourire futé aux lèvres, je pique dans mon écuelle, un bout de carotte juste fondant entre mes doigts et le croque avec gourmandise.

Mmhmm..... Un délice Wat... Vous savez parler aux femmes vous...
Et, à propos de femmes... Qu'avez vous réellement fait avec ces pom'poms girls ?

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Watriquet
Wat partageait avec bonheur ce repas frugal et en toute simplicité avec son amie.
Hilde semblait également apprécier de ce moment de partage, l’alcool et la chaleureuse intimité de son humble logis semblait inciter Hilde aux confidences, sans chichi.

Il l’écoutait son verre à la main, regardant les reflets flammes de l’âtre danser dans ses yeux, admirant ses délicates lèvres pulpeuses qui s’animaient au rythme de sa conversation. Il contemplait chacun de ses mouvements qui devenaient gracieux à ces yeux, le simple fait de manger une carotte devenait sensuel.

Il revint dans la conversation :

Concernant les Pompom de la soule,
A la fin des matchs lorsque l’alcool coule
J’avoue que le capitaine triomphant
Eu parfois une quatrième mi-temps.

En ce qui concerne votre mariage,
J’en garde en mémoire quelques images,
Je suis heureux que vous reconnaissiez
Que déjà à l’époque je disait vrai.

J’y avais rencontré Andrea et Cali,
Cette dernière est restée mon amie,
Mais s’il était besoin de préciser,
C’est vous qui êtes ma préférée.

Mais revenons à l’amour,
C’est là qu’est le vrai discours.
Qu’est-ce qu’aimer ? Est-ce être aimer ?
Ou est-ce simplement aimer aimer ?

Il ya l’amour courtois, qui ne vit que dans le désir,
L’amour passion qui se rassasie de plaisirs,
Dans le premier on ne veut que plaire,
Dans le second, mutuellement se satisfaire.


Sur le feu l’eau bouillonna dans le chaudron, déversant du trop plein sur les bûches enflammées qui crissèrent en émettant des volutes de vapeurs.

Wat se leva pour préserver le feu dans l’âtre.

L’eau du bain est prête, je crois
Si vous avez fini votre repas,
Et que vous voulez vous délasser.
Je verse l’eau dans le baquet.


lorsqu’il y versa l’eau dans le baquet un nuage de vapeur s’échappa, envahissant la pièce et en dispensant des fragrances douce qui embaumèrent l’atmosphère.

Avec une jarre d’eau fraiche il tempéra l’eau du bain.

Il déposa une grande serviette de cotonnade sur le paravent et un savon sur le bord du baquet.

Il revint de l’autre coté du paravent, en disant d'un ton volontairement obséquieux Le bain de madame est prêt.


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Souleur, Buveur, Libertaire, Libertin mais surtout Libre esprit.
si tant qu'il en ai encore à l'heure ou vous le rencontrerez.

WAT-Else ?
Hildegardeii
Mmhm... Vous voyez bien que mes recrues arrivent à vous plaire. Je m'amusais beaucoup à trouver des filles à la hauteur de l'équipe de soule. Ça avait son petit effet à l'époque !

Et de partir dans un éclat de rire au souvenir de ces parties de soules où notre équipe n'avait pas démérité.

Un bout de navet est piqué de la pointe d'un couteau et vient régaler mon palais, ses saveurs se mêlent à celles des herbes parfumées. Je ne boude pas mon plaisir et l'assiette est vite terminée.
Je suis repue. Le ventre plein, adossée à ma chaise, je l'observe, calme et l'écoute revenir sur mon mariage. J'ignore quelles images il peut bien avoir conservées en mémoire et je lui sais gré de ne pas insister. Tellement de monde m'a fait la morale sur ce qu'a été ma vie, sur notre façon de vivre que j'ai décidé de ne plus jamais en parler avec quiconque. Je sais, il sait, Poum sait. Ça me suffit. Je ne regrette rien. Que ça plaise ou pas, je ne renie rien et j'assume tout du premier jour jusqu'au dernier.

Il poursuit sur Andrea et Cali. Si je connaissais l'amitié qui le liait à ma Calliope, j'ignorais qu'il avait eu l'occasion de croiser Andrea et ne peux retenir un sourire à l'idée d'une rencontre entre ces deux là... Puis il revient sur le thème de l'amour... Vaste sujet. Je ne sais quoi répondre à ses questions si soudaines et m'accorde un temps de réflexion.

Pute borgne... S'il ya deux personnes que je n'imagine pas un jour se croiser c'est bien la Cartland et vous... J'aurais aimé être là.

Vous ne le savez peut être pas mais Andrea s'est mariée, il y a peu, à Bordeaux. Un mariage complètement loufoque, à son image. C'était son troisième... quatrième peut être ? Je ne sais plus. En tout cas, je suis certaine qu'elle y croit dur comme fer, parce qu'elle est de ces femmes qui ne savent pas faire les choses à moitié et...


Mon index pointé vers lui en signe d'avertissement alors qu'il me tourne le dos et va remplir le baquet, j'ajoute

Et je vous interdis de rire. Même si je ne vous vois pas, je sais que vous vous gaussez.

Mon fond de jack est sifflé d'une traite tandis que je l'entends verser des seaux d'eau dans le cuvier.
La chaise est repoussée et je me lève à mon tour pour le rejoindre mais il me devance et m'invite à me baigner ; il me lance d'un air faussement affable

Le bain de madame est prêt.

Et je m'en voudrais de laisser l'eau refroidir. Aidez moi, je vous prie.


Prenant appui sur son épaule je saisis le talon de ma botte pour la faire glisser et la retirer. La seconde suit et elles sont reléguées vers le paravent.
Le baquet fume d'une vapeur odorante. Je m'en approche et y plonge ma main pour évaluer la température. Brûlante. Presque insupportable. Comme j'aime.

A Genève, j'ai installé à peu près le même baquet dans un coin de ma taverne. C'était après le grand tournoi.


Je secoue ma main pour en faire tomber les gouttes d'eau puis m'attaque à la boucle de ma ceinture que je fais sauter. Les boutons de mes lourdes braies de monte sont défaits et l'épaisse toile glisse sur mes jambes.

C'est idéal pour les soirées entre amis. Bien sûr, il est un peu plus grand pour que les clients aient plus d'aisance.

La chemise recouvre mon corps jusqu'à mi-cuisse et ne laisse apparaître que peu de chair, la plus grande partie étant cachée par mes bas de laine qui remontent jusqu'au dessus du genou.
Wat est occupé à arranger la serviette, de l'autre coté du paravent et la question de la pudeur ne m'effleure pas. Dans quelques instants, je serai dans l'eau jusqu'aux épaules et nous pourrons poursuivre notre conversation.
Je saisis le bas de la chemise à pleines mains et la fais passer par dessus ma tête, dévoilant mon corps endurci par les semaines passées à parcourir le royaume à cheval. Ainsi vêtue uniquement de ma culotte, des grands bas et de la large bande de contention qui retient ma poitrine, j'aperçois mon reflet dans le miroir au fond de la pièce.
Il me renvoie une image sans complaisance, un peu amaigrie par l'absence de tooffies à Noël dernier.

J'ai envie d'un jack... Un coup de mou. La fatigue sans doute. Et la digestion aussi...
Mais je me reprends vite. Je retire mes bas, les envoie sur le paravent et tire sur le lacet qui retient la bande de tissu de mes seins, la déroule et tout en la gardant à la main, retire ma culotte.

Merde... où vais les mettre...? Je ne peux tout de même pas envoyer tout ça sur le paravent... Avec le bol que j'ai, je serais capable de balancer la culotte trop loin et qu'il la prenne sur la tête...
Merde... merde !
Par chance, dans le coin réservé à la toilette, se trouve une commode. J'ouvre un des profonds tiroirs en me raclant la gorge pour couvrir le bruit du bois qui force un peu et fourre mes sous vêtements entre des serviettes de bain soigneusement rangées.
Je me glisse ensuite dans le bain en retenant ma descente pour ne pas éclabousser partout et surtout m'acclimater doucement à la température de l'eau brûlante.

Wat ! Vous aimez les écrevisses ? Je crois que je vais être à point !

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Watriquet
Wat débarrassa la table.

Hilde derrière le paravent lui parlait de Genève et du baquet de bain collectif. Il sourit à l’image que cela lui évoqua.
En l’écoutant, il lava les écuelles et lorsqu’elle se tut il entendit les délicieux froufrous, du froissement de ses vêtements dont elle se dépouillait.
Il vit dépasser ses bras au dessus du paravent puis apparu sa chemise dont elle se défaisait tel un grand papillon qui flotta un instant en l’air.
Sur le mur en face la lueur du foyer projetait l’ombre chinoise des étapes de son effeuillage.
Les flammes faisaient onduler sur le mur dans une danse lascive la projection corps bien proportionné d’Hilde qui se dénudait sans fausse pudeur.

Puis il vit disparaitre l’ombre et entendit le doux clapotis de l’eau du baquet dans lequel elle s’introduisit.

Wat ! Vous aimez les écrevisses ? Je crois que je vais être à point !


Je n’ai pas envie de vous voir cuire,
Dans ce bouillon ça va vous ramollir.
Il y a une cruche, pouvez vous ajouter,
Un peu d’eau froide pour le tempérer.

J’ai une anecdote savoureuse à vous conter :
J’ai eu par l’aveu d’un prêtre défroqué,
De ce que les femmes lui disent en confession,
Il en a fait cette étrange constatation.

Dans leur bain sept femmes sur dix
Se font reluire le berlingot ou la pelisse,
Et les trois autres chantent à pleine voix...

Il laissa passer un instant pour amener sa conclusion :
Mais vous en là, vous ne chantez pas ?

Il sourit amusé de sa plaisanterie grivoise, il aurait aimé voir sa réaction.

Wat repris la parole en servant deux autres verres de Jack,

Hilde, ma douce et tendre amie,
Puisque vous êtes venue jusqu’ici,
Depuis Genève dans ma caverne,
Ne nous racontons pas de balivernes.


Tout en parlant il s’approcha du paravent ses verres à main. Puis pénétra dans cette alcôve.
Hilde était étendue nue dans le baquet les saponaires qui faisait légèrement mousser l’eau offraient un voile pudique qui dissimulait son corps en laissant deviner ses formes voluptueuses.

Je peux vous héberger pour quelques nuits
Et comme vous le voyez je n’ai qu’un grand lit.
Vous savez que je ne resterais pas de bois,
En vous sachant couchée à coté de moi.

Manifestement comme moi, vous en avez envie,
Car depuis le temps que je vous écrits,
Ma vision de l’amour et vous l’explique
De la théorie nous passerons à la pratique.


Il posa les verres de Jack sur la commode près du baquet et d’un geste naturel ôta sa chemise qu’il jeta pour qu'elle se pende au paravent.
Il vit son air un peu interloqué, alors pour expliquer sa démarche il lui dit :

Il ne serait pas convenable de ma part,
Alors que vous sentez bon, de puer le renard.
J’ai besoin moi aussi de me laver,
Faites moi une place dans le baquet.


Puis il défi la ceinture et ses braies tombèrent à ses chevilles. Nu comme Adam il la regarda, il ne savait si c’était la température du bain ou sa tenue impudique qui lui faisait monter le rouge aux joues alors il ajouta :

Ne me dites pas que vous n’avez jamais vu
Avant moi de vos yeux un homme nu.
Vous avez eu des amants à ce que je sais
Je ne serais pas le premier, ni le dernier.


Il glissa un pied dans l’eau chaude, lentement pour s’accoutumer à la température. Le chaud lui picota la jambe mais après un instant la sensation était agréable.
Il entra ensuite le second dans le baquet en faisant attention de ne pas gêner Hilde.
Et finalement s'immergea en s’asseyant en face d’elle. Il reprit les deux verres qu’il avait préparés et en lui tendit un.

Profitons de ce moment de détente,
Et trinquons à notre bonne entente.
Ensuite nous auront tout le loisir,
De partager d’autres plaisirs.



Dans la promiscuité du baquet, sous l’eau sa jambe effleurait celle d’Hilde, ce contact épidermique et la sensualité de ce moment laissait présager une nuit passionnée et torride.
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Souleur, Buveur, Libertaire, Libertin mais surtout Libre esprit.
si tant qu'il en ai encore à l'heure ou vous le rencontrerez.

WAT-Else ?
Hildegardeii
Les yeux à demi clos, je suis au court bouillon. Le bien être m'envahit et je me contrefous, là, de tout ce qui pourra bien arriver.
Je ne bougerai pas, quoiqu'il arrive et quitte à me ramollir jusqu'à la moëlle, je n'ajouterai pas d'eau froide pour tempérer le bain.
Je ne le laisserai pas me troubler par sa voix
Et je ne........

........Je ne me polis pas le berlingot ! Dites donc !

Pas plus que me fais ramoner l'abricot.
Ou remplir le vestibule.
Ou farcir la mottelette, ni planter le mont velu !!! (*)


Et je grommèle ... Du moins... pas dans ma baignoire avant de me reprendre

Et puis d'où sortez vous ces statistiques ?!

Tout le monde sait que ça ne veut rien dire. Les statistiques ont toutes des exceptions et j'ai la prétention de dire que je SUIS une exception aux statistiques pour... plein de raisons !


Je m'accroche aux rebords du baquet et je me redresse ; le rouge me vient aux joues alors que je le cherche du regard.

Fort heureusement il apporte deux verres de jack. Ça fait peut être dix minutes que j'ai fini le précédent et l'alcool me monte légèrement à la tête... A peine... Juste ce qu'il faut pour se sentir légère mais pas lourde et avoir envie de rire.
Je ne suis pas dans l'ivresse qui abrutit et fait tout oublier comme quand Kleze avait décrété qu'il me ferait jeter ma burka et m'a intronisée Grande Kommandeuse de l'Ordre Alcoolique.
Non. Juste assez ivre pour être bien et avoir envie que ça se prolonge avec un second verre.

Alors j'attends qu'il me le tende ce verre mais le bougre ne me le donne pas et le pose sur la commode avant de commencer à se déshabiller.
Soit.
La nature est bien faite : elle m'a donné des yeux. Deux. Et je les ouvre tout en grand, croyez moi.
Je ne vais pas jouer les bégueules ni les mijorées. Toutes les femmes qui ont un peu de gout dans ce royaume savent que Watriquet n'est pas qu'un séducteur lettré, c'est aussi un physique affolant et un amant expert.

Aussi, je savoure le moment, les mains jointes sur le rebord du baquet et le menton posé dessus. Il peut bien me balancer tous les berlingots qu'il veut là, tant qu'il ne s'arrête pas à la chemise et que je peux me rincer l'oeil.

Ma cervelle est dans le flou complet, Amigos. Je n'ai rien compris à ce qu'il a dit avant au sujet des balivernes, du grand lit de bois et de la théorie pratique. Et pendant qu'il continue son effeuillage et que je sens le chaud monter, j'ai soudain une chanson qui me vient à l'esprit dans laquelle le troubadour interdit chante "I can't take my eyes off of you".
Je crois que je suis ivre finalement...
C'est le jack. Le repas, le bain et le jack.

Lorsqu'il entre dans le baquet et que de mon coté je replie mes jambes pour lui faire une place, je ne peux que me rendre à l'évidence : Wat est parfait.
Et il me renvoie à mes imperfections en les démultipliant.
J'ai soudain conscience de mon ingratitude et du mal que je fais autour de moi comme me l'a dit mon frère.

Wat... Si je reste ici avec vous, vous me trouverez vite insupportable.
Je suis impatiente, irrascible, d'une humeur de chien tant que je n'ai pas mangé ma tartine beurrée et bu une douzaine de cas fées.
J'ai des marottes. J'aime passer des heures à savourer un fond de jack, à lire des écrivains maudits, que je dissèque en écoutant un million de fois le même troubadour chanter la même chanson.
Je suis intransigeante. Je ne cèderai pour rien au monde mon coté droit du lit, même si je m'étale en étoile de mer pour prendre toute la place.
J'ai des gouts bizarres. J'aime retrouver le gout du cas fée et du tabac dans la bouche de l'homme que j'aime.
J'aime qu'on soit mon poison et être le venin. Comme dans le poème que vous avez écrit "Ce serpent sournois qui sussurre à mes sens", pousser l'autre à l'extrême, voir jusqu'où la douleur peu nous amener. Se rattraper par les cheveux au moment où l'on bascule dans le précipice.
Je ne conçois l'amour que comme une lutte. Un combat fait de batailles où l'on remet tout en cause à chaque fois. Où les trèves ne sont là que pour permettre de reprendre son souffle pour mieux recommencer, quitte à tout perdre.
Je suis injuste, cruelle et désormais sans état d'âme. Je supprime tout ce qui peut m'atteindre ou me blesser. J'ai jeté tout ce qui me reliait à mon époux y compris sa dernière lettre qui est partie au feu à peine arrivée au pigeonnier.

Vous me demandiez tout à l'heure ce qu'était l'amour. Et bien vous savez à présent comment je le conçois.
Nous finirons peut être dans votre lit ce soir, la logique voudrait que ce soit ce qui arrive.
Disons que la boucle serait bouclée.

Dois je allonger ma jambe pour que mon pied vous effleure ou préférez vous que je vous décrive, pendant que nous sirotons ce putain de jack, ce que la main que j'ai plongé sous l'eau, s'amuse à faire reluire ?


(*Colette Renard... et clin d'oeil à Germaine)

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Watriquet
Hilde lui avait fait part de tous ses défaut, notamment son caractères exécrable, sa volontés d’indépendance, mais avec une force de conviction qui semblait dire à Wat Non ! Non ! Ne m’aimez pas !

Wat en sourit et lui répondit :

Ma bonne amie, je connais votre caractère,
Cela ne change rien à notre affaire.
Il n’est pas question de vivre ensemble,
Même si il y a des points qui nous rassemblent.

Nous voulons tous deux notre liberté,
Mais aussi tous les plaisirs à partager.
Finalement plus qu’un simple libertin
Je suis plus généralement épicurien.

Un bon repas, un verre entre amis
Un bain en bonne compagnie,
Et la perspective de la nuit de plaisirs,
Penser au présent et pas à l’avenir.


Dois-je allonger ma jambe pour que mon pied vous effleure ou préférez vous que je vous décrive, pendant que nous sirotons ce putain de jack, ce que la main que j'ai plongé sous l'eau, s'amuse à faire reluire ?

Wat senti son pied se faufiler entre ses jambes et atteindre son entrecuisse. Il lui prodigua un contact doux, tendre et caressant à ses bijoux de famille.

Je ne vois aucun inconvénient
À ce qu'une femme prenne les devant.
Du moment que je puisse a ma manière
A posteriori et à mon tour prendre le derrière.


Il se laissa faire un moment, sentant monter de ce baquet de douces ondes sensuelles qui semblaient se propager entre leur bas ventre respectif qui pourtant n’étaient pas en contact.

Puis il se redressa s’approchant d’Hilde ce qui l’obligea à remonter son buste en arrière ce qui fit émerger sa poitrine.
Deux seins fermes et tendus firent leurs apparitions hors de l’eau tel deux monts blancs exposant le galbes de leurs rondeurs et leurs sommets ensoleillés.

Wat arrêta son mouvement pour admirer cette vision du buste d’Hilde exposé sans pudeur mais sans obscénité comme celle des statues antiques.
Puis il l’enlaça tendrement, leurs poitrines entrèrent en contacts ce qui amplifia la forces des ondes sensuelles et l’excitation qu’elles créaient.

Il n'était plus besoin de parler et comme le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout (*), Wat l’embrassa passionnément.
Sa main vint tendrement caresser ses épaules, puis descendant dans son dos poursuivit ses caresses sur sa peau douce et mouillée plongeant lentement sous l'eau pour finalement passer sous ses fesses.

Ce qui se passait sous le niveau de l’eau devint indicible ce n’était que sensations, leurs coeur battaient à l'unissons d'une voluptueuse osmose sensuelle qui parcourraient leurs corps.

Dans l’âtre le feu se consumait en laissant place à des braises d’un orangé timide, dans la pièce le crépitement des flammes était à présent remplacé par des clapotis, des soupirs et des plaintes de plaisirs qui s’échappaient de l’autre coté du paravent d’où la flamme de la passion ardente des deux amants s’embrasaient dans une fusion incandescente.


(*) Guy de Maupassant.
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WAT-Else ?
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