Hildegardeii
Dispensaire de Narbonne - Gruissan
le 16 juillet de l'an 1464
Quartiers libres pour l'helvête qui a l'autorisation de sortir ce soir.
Elle en profite pour partager quelques verres avec des gens qui, s'ils ne sont pas forcément des modèles à suivre, n'en sont pas moins autenthiques.
Ils lui font du bien à la tête.
Cher Wat,
J'ai passé des moments de délire je crois. A ce que l'infirmier m'a dit, je vous ai même appelé dans mon sommeil, à plusieurs reprises.
Il faut dire que les nouvelles qui me parvenaient de Touraine à votre endroit étaient terriblement inquiétantes et cette toux persistante me laissait à bout de forces.
J'ai cependant gardé votre message en tête durant tout le temps que les soins ont duré.
La table était donc mise et alors que je coulais.
Cette invitation à diner et l'idée que vous en composiez le menu m'ont permis de lutter contre l'envie de me laisser aller.
Pour vous, j'ai été docile.
Pour vous j'ai été obéissante et ai suivi à la lettre les directives de l'infirmier qui m'abrutissait de laudanum pour que je dorme.
Pour vous je me suis forcée à sortir, à rencontrer du monde, à faire comme si tout allait bien.
Seigneur ! Je brûlais de vous voir, de faire l'inventaire de vos blessures, de soigner vos plaies pour qu'il ne reste aucune trace sur votre peau de ces cicatrices qui font la fierté des soldats de pacotille et que je trouve si ridiculement puériles.
votre dernière lettre m'a bouleversée. Vous êtes fou et inconscient à vous jeter ainsi bille en tête dans un conflit qui vous est autant étranger que je puis l'être en... tactique maritime avancée !
Nous avons eu peur je crois. Mais de quoi ? De la mort ou de nous même et de nos sentiments ?
J'ai besoin de revenir aux fondamentaux.
Tout d'abord, les codes de bonne conduite :
Je n'osais pas vous le dire,
Vous inspirez et moi j'expire,
Mangerais-je un pissenlit par
La racine, qu'on vous dirait .... "c'était sa part !"
Bouche goulue, ventre tordu
Et bonne patiente, assidue.
La soif m'assèche le palais
Langue collée de trop parler
Et de ne point trop respirer.
Les infirmiers sont incapables !
Dents de lapins, cornes du diable.
Si les amulettes fonctionnent
Je serai à vos cotés avant l'automne.
Pouvais je prévoir ce qui m'arrive ?
Hilde qui part à la dérive.
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le 16 juillet de l'an 1464
Quartiers libres pour l'helvête qui a l'autorisation de sortir ce soir.
Elle en profite pour partager quelques verres avec des gens qui, s'ils ne sont pas forcément des modèles à suivre, n'en sont pas moins autenthiques.
Ils lui font du bien à la tête.
Cher Wat,
J'ai passé des moments de délire je crois. A ce que l'infirmier m'a dit, je vous ai même appelé dans mon sommeil, à plusieurs reprises.
Il faut dire que les nouvelles qui me parvenaient de Touraine à votre endroit étaient terriblement inquiétantes et cette toux persistante me laissait à bout de forces.
J'ai cependant gardé votre message en tête durant tout le temps que les soins ont duré.
La table était donc mise et alors que je coulais.
Cette invitation à diner et l'idée que vous en composiez le menu m'ont permis de lutter contre l'envie de me laisser aller.
Pour vous, j'ai été docile.
Pour vous j'ai été obéissante et ai suivi à la lettre les directives de l'infirmier qui m'abrutissait de laudanum pour que je dorme.
Pour vous je me suis forcée à sortir, à rencontrer du monde, à faire comme si tout allait bien.
Seigneur ! Je brûlais de vous voir, de faire l'inventaire de vos blessures, de soigner vos plaies pour qu'il ne reste aucune trace sur votre peau de ces cicatrices qui font la fierté des soldats de pacotille et que je trouve si ridiculement puériles.
votre dernière lettre m'a bouleversée. Vous êtes fou et inconscient à vous jeter ainsi bille en tête dans un conflit qui vous est autant étranger que je puis l'être en... tactique maritime avancée !
Nous avons eu peur je crois. Mais de quoi ? De la mort ou de nous même et de nos sentiments ?
J'ai besoin de revenir aux fondamentaux.
Tout d'abord, les codes de bonne conduite :
Je n'osais pas vous le dire,
Vous inspirez et moi j'expire,
Mangerais-je un pissenlit par
La racine, qu'on vous dirait .... "c'était sa part !"
Bouche goulue, ventre tordu
Et bonne patiente, assidue.
La soif m'assèche le palais
Langue collée de trop parler
Et de ne point trop respirer.
Les infirmiers sont incapables !
Dents de lapins, cornes du diable.
Si les amulettes fonctionnent
Je serai à vos cotés avant l'automne.
Pouvais je prévoir ce qui m'arrive ?
Hilde qui part à la dérive.
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