Hecthor.
[Quelques jours plus tôt ]
[Trois jours plus tard]
- J'avais déposé un avis de vente au marché concernant la livraison de mon bois. Mon activité principale, quand je n'ai pas le coude cassé évidemment, consistait à abattre, cuber et fendre du bois. Simple, pour une fois que quelque chose l'est, il faut le souligner. J'abattais le matin, je mettais le tronc à nu puis débardai avec Ondo jusque sur le chemin. De là je sciais sur un mètre puis chargeais la charrette. Le trajet jusqu'à chez moi était court, ma maison se trouvant non loin de la lisière de la forêt, ainsi Ondo se fatiguait moins. Je déchargeais dans mon jardin et l'après midi venue, je fendais et empilais soigneusement sur un tas contre la façade nord de ma maison.
Quelques coups frappaient sur le vantail de ma porte d'entrée. Je me levais en râlant car j'avais la sainte horreur qu'on interrompe mon repas. Une tranche de lard mastiquée et je fis face au petit homme qui me refila une adresse pour livrer...TOUT le bois que j'avais proposé au marché. C'était une bonne affaire pour sûr, le marché en manquait en ce moment et les prix s'étaient élevés. J'allais cependant devoir passer une bonne partie de l'après midi à faire des allers retours, je terminai mon repas sur le pouce et laissai la vaisselle pour plus tard.
Après plusieurs minutes, la première charrette fut chargée. Par chance, j'avais fait renforcer les essieux par un forgeron qualifié, ce qui me permettait de la remplir plus que d'ordinaire. Je marchais à côté d'Ondo afin de le soulager d'un poids supplémentaire, longe à la main, billet de livraison avec l'adresse dans l'autre. Je fini par trouver aisément, les rues de Limoges étaient devenues bien familières depuis le temps. Un type m'aida à tout décharger et l'après midi touchait à sa fin après moultes voyages. Nous étions tous les deux rincés, les muscles endoloris et le dos en vrac. Nous nous accordâmes une cervoise bien méritée, perchés tous deux sur la charrette, les pieds dans le vide. Je fis plus ample connaissance avec ce brave homme et je découvris au fil de la discussion que ce n'était pas son atelier mais celui d'une connaissance en commun. Un sourire indélébile se figea sur mon visage lorsque une idée débile justement me vint à l'esprit.
Je laissais l'ouvrier faire le tour de l'atelier pour couvrir le tas de bois, prétextant que j'allais chercher à boire pour Ondo mais à vrai dire, j'en profitais pour me faufiler à l'intérieur et faire main basse sur un rabot, une doloire, une bisaigüe une plane et une équerre. Je me pressais à fourguer tout ça dans la charrette. Quelques secondes plus tard, je faisais le tour de la bâtisse, saluais l'ouvrier et lui remis un ruban vert, un blanc, un bleu et un rose en lui assurant que la concernée comprendra. Je tournai les talons et montai sur le dos d'Ondo.
Je n'avais pas l'intention d'affaiblir la concurrence, non, je voulais lancer un petit jeu avec la propriétaire des lieux.
Arrivé chez moi, le matériel volé fut planqué dans mon coffre que je scellai à double tour. En main, le rabot. Je le tournai sous toutes les coutures et fini par souffler dessus pour chasser les derniers copeaux de bois. L'instant d'après, mes bottes foulèrent le sol sablonneux et me guidèrent ensuite entre les épis de blé. Plus loin, le champs de céréales laissa place à une terre meuble où des bovins broutaient paisiblement. L'enclos fut franchit et le parc traversé, jusqu'à l'étable semi ouverte. Après vérification je me hissai sur la poutre transversale et y plaçai le rabot.
[Trois jours plus tard]
Sur ma table à manger, avec un bras valide en moins par rapport à la dernière fois, la plume fut trempée dans l'encrier et les mots alignés sur le papier.
Citation:
Andréa,
Je tiens à ce que tes jambes gardent leur galbe délicieux et pour ce faire, je me porte garant.
Tu vas un petit peu marcher et faire travailler tes méninges.
Je sais, cette dernière tâche est inhabituelle mais justement, bousculons la routine !
N'est ce pas ?
Ton rabot se trouve en hauteur, mais le panorama est quelque peu entaché par la descente de toit. Si tu ne te presses pas à le retrouver je crains qu'une odeur très forte l'accompagnera jusqu'à ton atelier.
Tu sais à quel point ton regard bovin m'émoustille ?
PS : à la fin du jeu, si tu retrouves tout tes outils, une récompense digne de ce nom t'attendra.
Andréa,
Je tiens à ce que tes jambes gardent leur galbe délicieux et pour ce faire, je me porte garant.
Tu vas un petit peu marcher et faire travailler tes méninges.
Je sais, cette dernière tâche est inhabituelle mais justement, bousculons la routine !
N'est ce pas ?
Ton rabot se trouve en hauteur, mais le panorama est quelque peu entaché par la descente de toit. Si tu ne te presses pas à le retrouver je crains qu'une odeur très forte l'accompagnera jusqu'à ton atelier.
Tu sais à quel point ton regard bovin m'émoustille ?
PS : à la fin du jeu, si tu retrouves tout tes outils, une récompense digne de ce nom t'attendra.
- Je n'avais pas encore idée de la récompense mais j'étais à peu près certain que son esprit fertile trouvera lui même la motivation pour accomplir cette quête et obtenir un mystérieux graal.
Je ne signai pas, nul besoin, les rubans étaient ma signature, un simple retour à l'envoyeur. Je la remerciais à ma façon d'avoir pris soin de moi et je riais déjà de la voir pester, râler et m'attendais même à avoir une visite surprise à ce sujet.
Tu sais très bien que tu n'obtiendras aucun indice de ma part, alors, jouons Déa !