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[RP] Il lupo e l'uccellino*.

Kachina
C'est une autre nuit qui la voit veiller tard. Les heures s'égrennent au clocher alors que la ville dort. Et seul, un petit crissement de plume vient troubler le silence dans la chambrée où dort profondément un Pirate. La soirée conte l'a inspirée et elle s'affaire à construire une ébauche destinée à la jolie fauvette qui semble inspirer le frère.

Et au matin, sur le comptoir d' "Il lupo e l'uccellino", elle laisse un parchemin, sourire mutin aux lippes. Il est enrubanné, et le curieux qui s'y pencherait verrait qu'il est destiné à Fanette.






CONTES A NE PAS DORMIR LA NUIT. Série limitée.

Librement inspiré des confidences et non confidences de Fanette

Il était une fois dans un lointain royaume une petite fille.
Espiègle et vive
Jolie et blonde, ce qui ne gâchait rien. Tout le monde sait assurément que toutes les héroines de contes sont blondes. A part Blanche Neige, cette gourde qui croqua la pomme sans avoir écouté Eve qui lui disait :

- C'est le piège absolu ! Une fourberie du Très Haut comme c'est pas permis.
Pas la pomme, pas la pomme..... Blanche Neige !!!


Blanche Neige était - vous l'avez compris - quelque peu godiche et loin d'être une référence quand on sait qu'elle se tapait un Grincheux, un Prof, un Timide, un Enrhumé, un Simplet et j'en passe avant de chanter en faisant le ménage le lendemain.

- Un jour mon prince viendraaaaaaaaaaaaa

Bref, revenons à nos moutons.
Du moins à notre Petiote.
Menue et délicate. Voix douce et bouche mutine. Allure dansante....
Minois fripon aux traits fins.

Une enfant charmante, douce et tendre, à se faire croquer par le loup si elle avait enfilé une cape rouge mais c'est une autre histoire.

Elle grandissait à l'ombre des cyprès, s'enivrant du parfum des roses.. Sans épines les roses, nous sommes dans un conte voyons....... Jusqu'à ce qu'un beau matin...... tout parte en couilles........Du moins c'est ce qu'elle cru au départ


- Mortecouille.............. Oooooh !!! Haaaaaaaaaaaaaan !!!
Mais que.......... mais........
Mamaaaaaaaaaaaaaaan....


Vous l'avez deviné, la petite fille était devenue femme.
Et je peux vous assurer pour l'avoir vécu dans ma chair....
Que c'est pas de la tarte au début.


Je ne sais pas encore à ce stade de mes connaissances si l'oiselle a connu sa mère mais j'ose espèrer que si et que celle-ci lui aura répondu :

- Tu as tes premières menstrues ma fille !
- Ah !!!
- Il va te falloir te garder des hommes !
- Han.........oui, mais non............Non ! Non !!!!

Mais au final, on s'y fait vite . A t-on d'ailleurs un autre choix ?
Elle aimait ça, devenir une femme..........
Elle se mirait devant sa psyché, ravie de sa taille qui restait fine alors que ses formes s'arrondissait en courbes douces.
Elle n'était pas Blanche Neige, ni Brune comme cette chipie de Kachina, c'est pourquoi, elle, elle écouta Eve lui murmurer à l'oreille

- T'as vu leurs regards sur toi ma toute belle ?
Regarde ils se retournent quand tu passes. Ils n'en peuvent plus déjà.
Apprends à sourire, à danser, à rougir et tu les auras tous un jour à tes pieds....
Sauf Lisreux, tè. Faut pas déconner ! Une vilaine Sirène lui a jeté un sort. Il est perdu pour la gente féminine à moins de tuer la succube en question.


Mais la vie n'est pas rose........
Même pour les blondes. Surtout quand elles sont jolies.
Et même pour les laides, ça craint aussi.

L'histoire raconte qu'elle se vit très vite - par un méchant sortilège - mariée à un vilain grigou à la panse rebondie et aux joues tombantes, sans parler du reste......
Ce vieux bonhomme......... au soir de leurs noces, la........... (pensée vers toi Vera )......la besogna du mieux qu'il put.
Et alors qu'elle simulait pour ne pas peiner le vieux, des voix se disputaient dans sa tête sous ses boucles blondes malmenées par la fougue ou non fougue de l'époux


- Mmmmm (bon, c'est quand que ça se termine; On va pas y passer la nuit corne de bouc)
- Haaaaaaaaaaaaan.....Hannnnnnnn (un jour toi, tu porteras des cornes et tu l'auras pas volé)
- Oh !!! Oooooh !! (mais il me mord l'oreille ce con, il est dingue, je vais économiser et il aura vite un contrat sur le dos tu vas voir)


Elle fantasmait, s'évadait dans sa tête, s'imaginait maitresse de Lucifer, d'Apollon, voire catin du Roy, mais jouisseuse et jouissante.

Ce que devint le premier époux, franchement, est ce que ça nous intérresse pour la suite ? Collons le au placard et voilà !

Le fait est qu'elle en connu d'autres.
Et à chaque fois, elle y a cru. De tout son coeur aimant, de tous ses rêves d'enfant.

Les filles sont comme ça, amoureuses de l'amour.
Et cette fille-là, elle était femme jusqu'au bout des seins........Oh oui !!!


Mais c'était pire que les 7 nains en fait. L'un était trop çi, l'autre pas assez..........
Les filles veulent un homme parfait. Et non pas Simplet.....
Il n'y a que Kachi pour s'accommoder et être dingue d'un Grincheux.(qui n'est pas nain)


Un homme donc............
Un vrai, un tatoué... Qui leur ouvrira à nouveau la porte du paradis perdu en les poussant à croquer le fruit défendu.

Mais elle allait de déceptions en déceptions, ce qui lui laissa quelques égratignures au coeur. De ces blessures à l'âme, indélébiles, qui font des femmes, ce qu'elles sont, de celles qui les rendent belles. Et dangereuses aussi.


- Assez ! J'en ai assez ! un jour je les aurai tous à mes pieds....
C'est ça ou crever.......


Les filles apprennent vite.
Sourire, danser, virevolter, déhanché à tomber, rire cristallin, regard azuré , seins pointant sous un corsage mouillé par une averse ou par une chute dans la Vienne ..... Jupe relevée pour laisser entrevoir une cheville des plus fines....
Elle était fine, intelligente, foutrement douée......

Et c'est ainsi qu'elle eut très vite moultes prétendants..... et dans leurs yeux elle se vit encore plus belle. Les filles sont ainsi à avoir besoin du regard des hommes pour se sentir belles.

Mais pas folle la guêpe... Elle se fit fauvette.


Pour voler plus haut, juste les frôler de ses ailes, et de ses jupons.........
Ne plus se laisser toucher, bruler à eux.
Juste toucher le beau de ce qu'ils seraient capables d'offrir.
Regarder tout ça vu d'en haut.

Insaisissable parfois....

Petit oiseau fragile, chantant voletant haut, se moquant des nuages, surmontant les orages, résistant aux tempêtes......Mais toujours, toujours, à chercher le 7ème ciel.


Et c'est là..........
là.Dames et Sires que j'envoie dans l'histoire......... pour que ça ne soit pas un vulgaire vaudeville au son des violons...... Que Kalan me pardonne !

Comment le décrire sans tomber dans un pot de miel...

- 6 mariages,un enterrement (celui de Black évidemment) et autant de divorces.
- 1 tentative de viol sur une pucelle presque consentante
- Fauché comme les blés
- Joueur de guiterne à faire grincer des dents les plus aguerris quand il offre un riff aux sardines
- Doué d'un sens de l'orientation .......... proche de zéro
- 37.5 en endurance, ce qui mes jolies fait peu ........ premier palier du ciel et plouf vous retombez

Mais...... il avait pour lui d'autres atouts dans sa manche - mis à part le fait qu'il avait une soeur sublime et un beauf au cul d'enfer -

Il avait pour lui....

- Le parfum du sable chaud. Merci Provence.
- Une démarche chaloupée de matou en chasse, de celui qui chantonne :
ce soir tu vas prendre
- Un regard langoureux à faire péter les lacets du corsage de la plus coincée des rombières. Qui disait : Oh Katarinetta bella tchi tchi...
- 37.5 peut-être oui et encore, à vérifier........ Mais il pouvait vous réciter par coeur, les mille et une façons de rendre dingue une greluche sur une paillasse
- Si on ajoute à ça qu'on le surnommait dans les venelles, le roi de la brioche alors qu'il affichait un ventre des plus plats ..... Ce qui n'est pas rien. Vera peut vous dire que le voir tripoter la pâte, ça vous marque à vie une fille.

Pas le prince charmant donc, du moins pas celui des contes....... Oh non !
Foutrement mieux.........

Et la Fauvette, elle qui n'était pas née de la dernière pluie sut voir le Prince au delà de la bestiole et elle se dit...


- Haaaaaaaaaaaan ! Mazette !!!!!
Celui là je m'en ferais bien une triplette
Je vais de ce pas jouer les minettes


Et elle courut chercher fil, aiguilles pour se coudre une tenue parfaite en chantant

- Ce soir nous irons danser, sans chemise, sans pantalon..........
Tu me fais tourner la têteeeeeeeee, mon manège à moi c'est toiiiiiiiiiii


Et...............
Et.............

Et ce conte n'est pas achevé.
Il faut que j'y réfléchisse.

Elle a déjà eu des enfants.
Il n'aime pas les fins heureuses.....

Et puis, il manque quelques trolls à l'histoire, des korrigans, des sorcières et un ogre voire qui sait un Ulysse revenant de voyage.......... Non ?



_________________
Fanette_
    24 juin 1469

Un peu plus tôt, le Breton tenta de s'inviter dans le lit de sa sœur et de son beau-frère, mais se fit gentiment éconduire. Aussi râlait-il avec force de conviction.

Fanette : – Il reste la six, avec leurs draps et il y a du monde dans les chambres en face.
Morsubite : – Je voulais de la chaleur humaine moi ! Et en bas ?
Giulia Gabrielle– Tu as des chambres en bas ?
Fanette– Une oui, celle que je partage avec Milo.
Morsubite– Quand y en a pour deux, y en a pour trois ! Ça me va ! Merci Fanette !
Giulia Gabrielle– Il s'invite dans ton lit !
Morsubite Je me suis invité dans son baquet mais elle a réussi à se barrer.
Fanette– Oh ! J'avais pas dit que je prendrais le bain avec vous d'abord non ? Juste que je te le préparerai. Puis j'avais encore des couronnes à tresser.
Morsubite : – Elle va me trouver toutes les excuses du monde en prime. Bref ! Mon orgueil en a pris un coup. Sur ce, bonnes gens, je vais lui chauffer le plumard !

Il s'était levé, et avant que quiconque ne réagisse, il s'était évanoui dans l'obscurité de la réserve pour rejoindre derrière, les deux pièces en enfilade qui composaient les appartements de la fauvette. Le reste de la soirée s'était passé plus calmement, à évoquer des souvenirs ou à parler de Limoges et de la vie. Pour cette fois, aucun, du Normand ou de l'Angevine, n'avait provoqué l'autre, et la seconde avait même consenti à se reconnaître dans certains points de vue du premier.

ZilofusBonne nuit Fanette ! Allez retrouver votre doudou.

Le doudou ... oui ... non ... peut-être, c'était quoi d'abord ce mot qui manquait au vocable de la Loiselier ? 

La porte était barricadée, les lumières soufflées, à l'exception d'une chandelle piquée dans une coupelle d'argile. La flamme tremblotait au milieu d'un halo si pâle qu'il n'éclairait guère au-delà d'une coudée. Un observateur extérieur n'aurait sans doute pas pu déceler au minois taché de son, la perplexité qui en chiffonnait les traits. Bien sûr, elle aurait pu migrer vers l'une des chambres de l'étage. Elle avait refait les lits après le départ d'Andréa et de Cassiopée dans la cinq et la sept, mais il restait Milo. L'enfançon aurait une drôle de surprise s'il ouvrait les yeux sur le visage du Breton et non de sa mère, quand bien même le connaissait-il un peu. Puis, c'était sa chambre après tout. Puis, puis ... Peut-être il y avait-il d'autres raisons qu'elle n'avouerait pas, même à elle-même, trop engoncée dans des convenances qui n'attendaient qu'un peu d'audace pour être bafouées.

Fanette passa précautionneusement la dernière porte et entra à pas de loup dans sa chambre. L'enfançon émettait, comme à son habitude, un très léger ronflement. Elle s'avança près du lit rencogné dans l'angle de la grande pièce et leva au-dessus sa bougie pour évaluer la situation. Milo dormait, dans le fond, le long du mur, bras en croix, prenant allègrement ses aises. Le Breton, étalé à côté, l'imitait. Sa main droite dépassait du bord du matelas. Heureusement que le lit était grand.

Quelques pas de plus, et elle abandonnait à l'abri du paravent ses frusques, au profit d'une chainse de nuit dont le cainsil léger et ample tombait sur une épaule et ne couvrait que le haut de ses jambes. Elle souffla la flamme et attendit un instant que ses yeux s'habituent à l'obscurité de la pièce dont le battant de bois fixé à la croisée occultait la lumière de la lune. Elle connaissait l'endroit malgré tout et eut tôt fait d'atteindre le pied du lit pour enjamber le coffre et se mettre à genoux sur le bord du matelas. Elle hésita un instant, puis, à tâtons, s'avança à quatre pattes vers la tête de la couche, s'arrêtant net à chaque fois que l'un ou l'autre imprimait un mouvement. Rendue au milieu des deux garçons, elle se retourna pour s'asseoir, laissant aller son dos contre la tête de lit. Immobile, elle attendit un peu sans oser bouger autrement que pour effleurer du dos de la main la joue de l'enfançon en une caresse tendre. Il ronchonna légèrement et se retourna vers le mur. Elle patienta de nouveau, jusqu'à l'entendre émettre le subtil ronflement qu'il tenait de son père. Elle sourit, puis reporta son attention à sa dextre. Elle se demanda ce qui était vrai de la surenchère à laquelle s'était livrée l'homme quelques jours plus tôt … qui parlerait, qui péterait, qui gigoterait, qui câlinerait. L'amusement étira davantage le coin de ses lippes, et, tandis qu'elle soulevait le drap pour y glisser précautionneusement ses guibolles, elle s'affranchit quelque peu de la timidité qui lui faisait se demander ce qu'elle foutait là, à vouloir s'allonger dans son propre lit. Elle pivota légèrement vers le Breton pour murmurer ses mêmes mots assumés deux jours plus tôt :

– Ben moi, j'parle en dormant.

Inspiré, voire copié pour le début d'un rp taverne

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Mortsubite
Et moi je vais enfin pouvoir te faire taire...

Sourire qui s'accentue lorsque je découvre sa silhouette dans la pénombre de la chambrée. Corps qui s'approchent, qui s'apprivoisent le plus naturellement du monde, alors que nos regards s'arriment enfin, avec une rare intensité.

Comme des aimants nos bouches se cherchent, s'apprivoisent, se repoussent pour mieux prendre possession l'une de l'autre.

Le temps semble suspendu, comme nos souffles, comme le désir, qui semble vouloir me submerger, pour tout emporter sur son passage. Respiration plus courte, je la provoque comme elle aussi prend tant son pied à le faire:

Tu sais que tu es belle, quand tu te tais?

Et c'est finalement Milo qui répond pour sa mère, en venant fourrager, de ses petites mains à peine plus potelées, ses longues boucles blondes:

Ma.. ma... maman...

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La bave du crapaud atteint toujours les blanches colombes...
Fanette_
Il n'avait fallu qu'une raillerie prometteuse, et l'intimité offerte par la pénombre d'une chambre pour que la fauvette laisse tomber ses réserves. Elle s'était tue, trop occupée à goûter une bouche tout aussi aventureuse que la sienne ou à laisser ses doigts effleurer les contours mâles pour en retenir chaque relief. Elle avait appris un jour à ses dépens que le désir n'avait nul besoin d'amour pour échauffer les sens, mais étriquée dans une timidité bienséante, elle s'était dérobée l'unique fois où elle avait cédé son ventre en refusant son cœur, emportant au creux de ses entrailles le fruit de trois ou quatre semaines d'abandon.

Alors, elle ne songeait à rien, et surtout pas aux lendemains, aux sentiments, à l'ébène dont l'absence griffait le cœur, aux menaces ou aux deuils si difficiles à faire. L'esprit parfaitement verrouillé à toute considération morale, elle se perdait dans un regard qu'elle devinait, malgré la nuit, brillant de convoitise et sans doute le sien y faisait écho, autant que l'empressement de son souffle ou les battements désordonnés de son cœur. Elle n'écoutait que ses sensations, savourant la douceur lascive de baisers qui brûlaient sa peau d'une autre fièvre et embrasaient son ventre. Elle se cambrait, cherchait, reprenait, répondait, et oubliait que dans ce lit, ils n'étaient pas que deux.

Milo s'était redressé, papillotant des yeux en posant ses petites mains sur les boucles indociles étalées au matelas. Et tant mieux s'il entravait ainsi les mouvements maternels, car il entreprenait à présent de l'escalader pour aller se coller entre les deux adultes.

– Milo dort là ... affirmait-il la voix tout ensommeillée, en écrasant copieusement la fauvette pour se frayer une place au milieu. Bien que cocasse, la situation n'amusa guère la jeune mère, comme si elle craignait soudain le jugement d'un fils bien trop jeune pour comprendre ce qui se jouait à côté de lui. Elle fit un effort pour calmer l'émoi qui chavirait ses sens l'instant précédent et enroula un bras autour de son fils en roulant avec lui pour le contraindre à reprendre sa place, entre le mur et elle.

– Non, tu dors là, Gattino mio.

La voix, bien que douce, était sans appel. Elle resta un instant immobile, en appui sur un coude, à regarder se rendormir le mini Corleone en lui murmurant une berceuse. Mais à son dos, elle percevait trop bien la présence du Breton, jusqu'à son souffle encore moite de désir, lui soufflant de nouveau des pensées canailles qui s'opposaient à sa tendresse de mère et ne lui donnait guère envie d'être raisonnable. Elle aventura une main dans son dos pour venir chercher la sienne.

Il était grand temps de songer à installer un lit pour cet enfant.
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Hillel.loew


C'était encore un autre genre de vie. Il n'était plus toujours sur la route, il trouvait cela dangereux avec un bébé, mais il n'avait ni maison ni atelier ni rien à lui. Et, surtout, il était seul. Bien sûr, il y avait les gens qui allaient et venaient à l'auberge, il y avait Fanette, qui était toujours volontaire pour garder Levanah et discuter un peu, mais tous avaient leur vie, lui, il n'y était qu'un figurant. Et des générations de conditionnement lui soufflaient de ne pas s'imposer, de ne pas faire de vagues. Le bûcher était si vite arrivé...

C'est donc tout naturellement qu'il s'était rapproché de celui qui ne risquait pas de le dénoncer : Milo. De plus, le petit garçon lui rappelait le sien, son aîné, son Avram. Histoire de le distraire et de l'aider à apprendre à compter, il avait fabriqué des Dreidels, des toupies qui permettaient de jouer à un jeu traditionnel de chez lui.

Munis chacun de dix jetons, ils faisaient tourner les toupies, selon qu'elle tombait sur un côté où un autre, les jetons allaient et venaient au centre de la table jusqu'à ce que l'un d'eux n'en aie plus.


Nun c'est “nisht” ou rien du tout, il ne se passe rien,
Gimel c'est “gantz” ou tout, on ramasse toute la pile au milieu de la table.
Hey c'est “halb” ou la moitié, on ramasse la moitié de la pile.
Shin c'est means “shtel” ou mettre. On met un jeton au centre.


Et de s'écrier en riant quand le petit réussissait à compter correctement les jetons :
A leben ahf dein kepele! *


* Bravo, bien joué. Lit : Une longue vie sur ta petite tête.

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Milo..amalio
Milo était un enfant curieux de tout. Affichant souvent un air revêche avec les étrangers, il s'apprivoisait pourtant relativement vite si on savait y faire. Et l'homme qui occupait la chambre quatre, celle qui donnait sur l'impasse, avait une botte secrète, au doux nom de Levanah. Qui pouvait dire quels souvenirs le bambin gardait de sa petite sœur, mais le nourrisson l'avait attiré comme un aimant. Quand Fanette gardait la petite, il aimait venir lui chantonner la petite chanson du "Trin trin cavallin" en estropiant quelques mots. Si en retour, le bébé émettait un petit cri, agitait ses bras, ou simplement, lui souriait, Milo, fier comme Artaban, redoublait d'efforts en espérant la même réaction.

Et si Levanah n'avait pas suffi pour endormir la défiance de l'enfançon, l'étranger était arrivé un jour avec un jeu de petites toupies. Milo en avait une aussi, à peine plus grande que celle-là, mais sur laquelle, rien n'était inscrit. Il l'avait ramené sur la table, songeant qu'elle serait utile aussi. Malgré tout, il avait sagement écouté les explications, même s'il ne les avait guère comprises du premier coup. Mais, la patience de l'adulte, et la répétition à chaque fois que la toupie s'immobilisait, petit à petit, avaient permis au bambin de mémoriser.

Au fil des parties, il semblait maîtriser au moins les couleurs et les mots associés. Si compter la moitié de la mise était encore un peu difficile, il retenait avec amusement certains coups. La petite main s'appliquait à donner l'impulsion nécessaire à l'objet de bois. La toupie tournait sur elle-même, rapidement d'abord puis, ralentissant le rythme, elle oscillait sur la table avant de se coucher, laissant apparaître le sigle vert.

– Ganse !

Et, sans attendre, il avait ramené à lui l'ensemble des pièces posées sur la table.

– Milo gagne !

Son petit rire cristallin vint ponctuer sa phrase, étirant un sourire attendri aux lèvres maternelles.
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Fanette_
    Limoges, le 27 juin 1469

En dépit de l'image prude et un peu fade qu'elle pouvait donner, Fanette était joueuse. Elle ne loupait jamais une occasion de parier. Grimper à un arbre, marcher sur ses mains, monter en courant au sommet du Mont Cavalier, se baigner une nuit d'hiver dans l'eau vive d'une rivière, tout était motif à s'amuser. Et dernièrement, au rang des paris stupides, c'est sur sa chasteté qu'elle avait misée. Alan avait posé cent écus sur la table, persuadé que Kalan l'aurait allongée dans sa couche avant leur départ, et son épouse avait surenchéri, pariant plutôt sur le charme du frérot pour s'attirer les faveurs de l'aubergiste.
Elle avait bien sûr relevé les deux paris, certaine de gagner là un peu d'argent facile. Et il l'avait été, car à peine quelques jours plus tard, Kachi lui remettait sa mise, fair-play, avant même la fin du délai, par souci de ne pas se brouiller avec son frère. Alan espérait toujours, ne doutant pas des qualités de son poulain Franc-Comtois. Et Fanette virevoltait, un pichet à la main, le cœur griffé d'un souvenir, et toutes ses espérances tournées exclusivement vers une fête à venir.

Pourtant, elle n'avait finalement pas repoussé le Breton adopté par le couple Marseillais, quand trois jours plus tôt, il avait joué d'audace. Rien n'avait réellement changé depuis. Au matin, après les corvées, elle s'accordait un moment, à cet endroit de la Vienne qu'elle n'avait partagé qu'à peu de monde, puis, le soleil du zénith la ramenait à ses tâches d'aubergiste auxquelles elle vaquait jusqu'au soir. Rien n'avait réellement changé, sauf la légèreté qui s'était invitée à ses soirées et à ses nuits, et plus probablement à ses souvenirs et ses incertitudes.
Quand, au lendemain, Sub lui avait demandé où il devait passer la nuit, Fanette, toujours si peu capable d'avouer clairement ses envies, lui avait simplement glissé qu'elle n'avait jamais aimé dormir seule.

Depuis, elle n'en avait parlé à personne. Après tout, ça ne regardait qu'elle. Non qu'ils se soient cachés, mais il y avait eu peu de monde pour surprendre la tendresse mâtinée de désir dont s'étaient tissés leurs regards et leurs gestes.

Cette soirée-là était moins calme que les dernières, et la salle commune résonnait déjà de l'accent chantant de Marseille, et des rires de Hibou quand le quarantenaire aux tempes grisonnantes en avait poussé la porte. Après les salutations d'usage, il s'était glissé derrière le comptoir pour se presser au dos de la fauvette. Une main avait emprisonné sa taille, quand l'autre avait écarté les lourdes boucles blondes. Les lèvres masculines s'étaient alors égarées à la nuque pâle avant de s'approprier, dans un grognement canaille, le lobe de son oreille.

La réaction n'avait pas tardé. Celle de la tavernière s'était voulue discrète, en dépit du frisson que le contact avait provoqué le long de son échine, électrisant sa peau, vertèbre après vertèbre. Ses lippes s'étaient étirées, quand bien même son regard fuyait celui des convives, de peur que l'un d'eux n'y décèle du plaisir. En revanche, personne n'avait pu louper l'éclat de voix protestataire.

– Hé ! J'ai bien vu là ?! Bordel, sérieux ! Je paye pas ! C'est de l'anti-jeu, et l'autre me dit même pas que j'avais perdu !

C'est qu'Alan avait passé son dimanche en compagnie d'un beau-frère qui avait visiblement oublié de préciser qu'il dormait depuis trois nuits dans le lit de la tavernière. Les conversations allaient bon train, les récriminations de l'un, les encouragements de l'autre, l'arbitrage de la troisième. Fanette se surprit à les mettre d'accord.

– Oh ! Ça va, c'est pas comme si on avait fait ça.

Elle laissa sa phrase en suspens pour passer aux démonstrations pratiques. Elle pivota légèrement, noua ses bras au cou de Sub et hissa une bouche aventureuse jusqu'à sa jumelle mâle. Elle se surprenait à prendre un peu d'audace autrement que dans l'intimité d'une pièce plus tranquille, et en même temps, ça lui faisait un bien fou. Comme si l'insouciance dont elle avait manqué depuis son premier mariage, renouait enfin à sa vie dans l'impudeur de ce baiser hardiment assumé.

– Soyons sérieux, je vais devoir payer mon pari sur K ?

Il n'en avait guère envie, ou bien jouait-il uniquement pour la forme. Quoi qu'il en soit, avant de regagner ses pénates, le Marseillais s'était délesté d'une bouse de cent écus au profit de l'Angevine.
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Hillel.loew
Fermer la taverne. Ça, il savait faire. Hillel avait encore sa taverne à lui un mois plus tôt. Non pas qu'elle aie jamais été un grand succès. Il l'avait achetée pour Lily, pour lui donner quelque chose à faire, mais elle n'y passait que quand l'envie la prenait. Et c'était rare, mettant sa langueur sur le compte de sa grossesse, bref, de sa faute, à lui.

Cette taverne là, c'était autre chose! Tellement de monde, certains soirs, qu'il n'osait pas descendre, de peur de casser l'élan des joyeux fêtards en amenant le bébé parmi eux. Car il ne se séparait pas de sa fille. A part pour, parfois, la laisser à Fanette, quand c'était calme. Et quand Fanette semblait trop fatiguée, le lendemain de ces soirées festives, il l'envoyait se coucher, nettoyait les tables, faisait la vaisselle et fermait l'établissement. Tout naturellement. Ensuite, il remontait dormir jusqu'à ce que Levanah le réveille.

Ce matin là, sa fille hurlait particulièrement fort. Il était tôt et il craignait de réveiller les autres pensionnaires. Il se hâta donc de l'amener en bas pour lui préparer son lait. Le bébé devait trouver que la manoeuvre était trop lente puisqu'elle se mit à crier de plus belle.

Shshsh! Shshsh! Ir vet vekn zikh alemen! Tu vas réveiller tout le monde!

A peine avait-il fini sa phrase qu'une petite tête encore ensommeillée passait par l'entrebaillement de la porte.

Levanah pleure.

Ya, ia, Milo. Elle est grampi ce matin. Elle est pas contente.

Le petit garçon s'approcha, le son de ses petits pieds nus sur le sol en bois ramenant Hillel des années en arrière, à des souvenirs déjà lointains, à la fois douloureux et réconfortants.

Comme souvent, le matin, quand il n'y avait encore personne, Hillel avait installé le bébé sur une couverture, par terre, où elle pouvait gigoter à son aise. En l'occurence, ce matin-là, se tortiller comme un asticot enragé.

Tu la surveilles, ya? Je vais mettre le lait dans la flash.

Milo acquiesça. Il prenait ce rôle très au sérieux et, à l'instar de sa mère, adorait la petite fille.


Une fois Levanah de nouveau dans ses bras, l'outre de lait vissée à la bouche, elle se calma et put retrouver la couverture dans de meilleures dispositions.

Levanah est contente, maintenant!

Annonça un Milo radieux.


Ya. Et toi? Tu as faim?

Hillel avait coupé une grande tranche de pain qu'il avait beurrée avant de la séparer en deux morceaux. Un grand, pour lui et un petit, pour le garçon. Celui-ci ne se fit pas prier pour déjeuner de bonne heure. Et, tant qu'à avoir cet adulte dévoué sous la main...


On joue aux toupies? Les Drédrélles?

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Fanette_
Fanette s'était attardée au bureau pour y plier du linge. Milo portait encore sa chainse de nuit en traversant les pièces jusqu'à la taverne à la suite de son ratier. Elle n'était pas inquiète le moins du monde. Le petit chenapan ne risquait rien, elle n'avait pas encore levé la barre derrière la porte d'entrée, l'accès en était donc toujours interdit aux gens de l'extérieur. Elle s'acquitta de sa tâche, puis, attrapa les petites chausses de son fils et ses affaires de jour avant de traverser à son tour la réserve pour déboucher dans la salle commune. Elle étira un sourire en apercevant le bambin, installé à une table, à bavarder comme un adulte avec Hillel.

– M'sieur Corleone, avant de penser à vous amuser, il faudrait peut-être vous habiller.

Elle posa les vêtements sur la table et fit pivoter sa chaise d'un quart de tour pour aider l'enfançon à se vêtir.

– Et n'ennuie pas m'sieur Hillel, lui souffla-t-elle.
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Hillel.loew
M'ennuyer? Il pourrait pas même si il essayait. Keyn rizikirn! Aucun risque, ya?

Et c'est qu'il semblait sincère, le charpentier.

Monsieur Rilel il avait un cavallo à lui. Il s'appellait Fabrice!


Le petit avait quand même un peu de mal avec l'accent de l'étranger. Déjà, le "h" aspiré au début de son prénom. Et le cheval s'appelait en fait Farbisn, ce qui veut dire : Têtu. Mais Hillel ne se formalisait pas. Il aimait vraiment ce petit bonhomme. Alors pourquoi faire preuve de rigueur linguistique sur le nom d'un cheval mort depuis des lustres?

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Eirik_gjermund


Voilà un moment que Fanette et Eirik étaient à Limoges. Le Nordique prenait ses marques. Il s'adaptait bien, en général. Sauf aux grandes villes... Limoges grouillait de vie, de bruits, d'activité.. d'humains. Le Barbu avait l'impression d'étouffer.
Rien que pour sortir Hunt pour un galop dans les plaines relevait d'un combat serré. Oui, serré. L'imposant Jutland avait du mal à se frayer un passage dans la foule, et il avait même donné un coup de sabot à un homme collé à son cul. Le calme Scandinave avait gueulé en Suédois et en Norvégien d'un air si irrité que le blessé n'avait pipé mot face au Scandinave en pétard.
C'était plus aisé quand Eirik sortait avec Hund, son chien si impressionnant. La foule s'écartait comme la mer face à Moïse.

Eirik restait des heures dehors, ne rentrant qu'au soir pour dormir au Lupo. Le bruit de l'Auberge ne gênait pas vraiment son sommeil, même si un éclat de voix l'éveillait. Décryptant le ton, il se rendormait.

Fanette, fidèle à son habitude, s'était fait des amis bienveillants. C'était rassurant, pour Eirik. Un bronzé au joli minois était souvent là, avenant, et aussi un autre. Et d'autres. Des hommes, des femmes, des enfants... Il voyait la tête de Fanny tourner, pas insensible au charme d'un homme. Quel était son nom, déjà ?
Voyant sa protégée enfin souriante lui faisait chaud au cœur. Cette jolie et gentille jeune-femme avait déjà bien trop souffert dans sa courte vie. Eirik était son protecteur. Mais son naturel taciturne ne prêtait pas au charmant rire de son amie.
Eirik ne s'en était fait aucun, d'ami, lui. Mais il avait rencontré des personnes très sympathiques lorsqu'il daignait s'attarder en salle pour s'enivrer. Le Nordique avait régulièrement besoin de boire. Ca soulageait ses tensions et le sociabilisait.
Milo lui avait appris à sourire, à se montrer un peu plus bavard.

Parfois, Eirik emportait l'enfant loin du tumulte pour une balade à cheval. Ils respiraient l'air pur, loin de la puanteur commune aux villes. Le petit était à l'aise sur une selle, et l'acariâtre cheval se montrait patient et docile avec lui. Même plus qu'avec Eirik ! Décidemment, ce petit bout d'homme savait charmer les plus réticents !
Puis ils rentraient, au pas, et Milo l'aidait à brosser le Jutland, les joues roses dues au grand air.

Le reste du temps, Eirik discutait avec Fanny, lorsqu'elle n'était pas occupée. Elle lui faisait des confidences au compte-goutte, à mi-mot. Bref, comme une femme. Il écoutait, souriait, fronçait les sourcils, posait des questions. Et discutait, simplement, de tout et de rien.
Le couple mère-fils l'avait changé. Il le savait. En bien. Il était un brin moins sauvage.
Avec le temps, Eirik s'habituait au peuple qui tournait et tournoyait au Lupo et en ville.

Le Nordique ne se sentait pas vraiment mal, à Limoges. Il avait juste eu besoin de temps.
Dans des siècles, on aurait pu qualifier son attitude de crises d'agoraphobie. Et de claustrophobie. Mais ça, ce n'était pas nouveau. Les espaces clos l'avaient toujours plongé dans un profond mal-être, lui faisant chauffer la tête, lui donnant des maux de ventre, le faisant transpirer. Avec une viscérale envie de fuir, de se retrouver dehors. Mais il mettait ça sur le compte de son besoin de liberté. Le mot "claustrophobie" n'existant même pas, à cette sombre époque.

Un soir, l'auberge était particulièrement bondée. Eirik s'était senti mal. Il pleuvait à corde. Mais il était sorti. Les rues vides, bien qu'odorantes, l'avaient ressourcé, comme la pluie tiède sur son visage. Eirik avait marché au hasard, laissant ses pieds éternellement chaussés de ses bottes en peau de phoque décider seuls de leur destination.

Parfois, Eirik faisait des infidélités à son rôle de protecteur pour passer la nuit dehors. Pour ne pas devenir fou. Mais il laissait en poste Hund, son Berger du Caucase, sa masse poilue cachée derrière le comptoir.
Depuis l'épisode du canard, il n'y avait plus eu d'incidents.
Fanette faisait partie de la meute du féroce chien et il la protégerait jusqu'à ce que sa mort survienne. C'était rassurant.

Malgré son impression d'étouffer - moins présente au fil du temps - Eirik n'avait pas plus que ça envie de quitter Limoges.
Voir Fanette rire lui ôtait l'envie de reprendre la route pour un avenir incertain.
Taiseux de nature, Eirik savait taire ses émotions. Il était impassible. Mais, très empathique, et le connaissant bien, son amie et protégée avait remarqué son besoin de distance de la foule. Elle ne prenait pas mal ses besoins de grand air.

D'abord oppressé par les murs de sa chambre, le Nordique avait fini par y trouver un nid de presque paix.
En bref, il s'habituait. Eirik voyait approcher la quarantaine sans s'en soucier. Fanette aurait pu être sa fille.
Combien de bâtard le Nordique avait-il ? Comme chaque homme, il l'ignorait.


Ce matin-là, Eirik déjeunait dans son coin, son eau chaude au miel devant lui. Le poisson matinal de ses pays lui manquait. Limoges étant loin de la mer, le poisson était rare. Mais lors des arrivages, il était le premier servi.
Eirik regardait, distraitement, le dénommé Hillel s'occuper de Milo avec bienveillance. Le petit, comme sa mère, savait charmer les gens.

Son eau au miel terminée, Eirik s'approcha de la table d'Hillel et Milo, et des étranges jouets ronds dont la pique se tenait en bas. Il fit un sourire amical au bronzé. S'il avait été une femme de vingt ans de moins, il l'aurait trouvé séduisant. Mais pour le vieux Nordique qu'il était, cet homme était simplement bienveillant.
En Suède comme en Norvège - Eirik vivait à la frontière - il n'y avait ni Arabe, ni Noirs. Il ignorait jusqu'au mot "arabe". Il voyait le teint de peau de l'étranger comme il voyait sa barbe tressée en deux, parée de bagues argentées, et sa longue chevelure de blé. Ni l'un ni l'autre ne passaient inaperçus. Ils étaient égaux dans leur étrangeté.

Eirik s'assit, saisit un jouet et le retourna dans tout les sens d'un air curieux.

Tu me montres, Milo ?

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Sa langue natale
Hillel.loew
La Paix sur vous.

Hillel accueillit le nouveau venu de ces mots et lui rendit son sourire. Au Pays, il aurait été impensable, sinon dangereux, de regarder ainsi ce genre d'homme dans les yeux. Il ressemblait à un Kozak. Mais il n'en était pas un, ya? Ici, le grand gaillard blond était aussi Fremde, aussi étranger que lui.

Et Milo était aux anges. Deux adultes pour jouer avec lui! Si seulement Levanah était assez grande pour se joindre à eux... Pour le moment, dans les bras de son père, elle essayait de regarder ses mains mais n'était pas encore capable de les garder devant son visage.

Eirik va jouer avec nous aux Drédrelles!


Et le petit s'était lancé dans l'explication du jeu, de façon alambiquée, comme le font les enfants de son âge et interrompant régulièrement ses instructions pour donner à Hillel des informations sur le cheval de Eirik et à Eirik des informations sur le cheval de Hillel. Enfin, sur le cheval de Hillel tel qu'il l'imaginait. Le fameux "Fabrice" n'avait plus grand chose à voir avec ce que Farbisn avait été. A entendre l'enfant, Hillel avait possédé le plus fier coursier de toute la région de Krakow et non pas un pauvre cheval de bât au mauvais caractère.

Une fois le jeu, plus ou moins, expliqué, on distribua les jetons pour commencer une partie. Hillel avait taillé les dreidls à la mesure des doigts de Milo. Lui pouvait encore les manipuler, mais il était assez comique de voir la petite toupie presque disparaïtre entre les gros doigts du Scandinave.


Mais les toupies tournaient, les jetons changeaient de main et tous les trois s'amusaient bien, faisant sursauter le bébé à chaque éclat de rire, à chaque exclamation. Toutefois, élevée en grande partie dans cette auberge, la petite en avait endendu d'autres et ne paniquait pas.

Regarde, Levanah, je vais gagner, ya?

Hillel eut une seconde d'inquiétude. Milo avait déjà "attrapé" un de ses tics de langage. A quel point pouvait-il influencer ainsi la façon d'être de ce petit bonhomme? Il le savait, par exemple, mauvais perdant, comme tous les petits de cet âge, mais sûrement aggravé par une lourde hérédité, si il avait bien tout compris. Il avait parlé avec Fanette de l'orgueil qu'elle craignait déceler chez son fils. Mais il se voyait mal se mêler de l'éducation de l'enfant. Il ne lui était rien. Il ne pouvait pas prendre l'initiative de contribuer à former son caractère.
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Eirik_gjermund


La Paix sur vous.
Dit Hillel lorsque Eirik arriva à la table.
Une aimable salutation.
Puis Milo se lança dans une explication alambiquée des règles du jeu, si bien qu'Eirik ne comprit rien du tout ! Il y avait des jetons, et gagner une partie en faisait gagner. Ok. Il fallait faire tourner l'objet rond le plus longtemps possible, non ? Milo avait causé du cheval d'Hillel à ce moment, si bien que le Nordique ne savait pas comment on gagnait des jetons.
Le petit aimait beaucoup les chevaux. Il ferait un cavalier émérite.
Dans les bras du Bronzé, une toute petite-fille. Eirik aimait les enfants... Mais il avait du mal avec les bébés. Il se sentait trop brute. Alors qu'il pouvait se montrer très doux.

Eirik avait du mal à tenir le jouet et fronçait les sourcils. Perdre ne le gênait pas. Son caractère linéaire se prêtant peu aux colères puériles.
Avec ses grosses mains calleuses, il arriva à faire tournoyer une toupie... qui s'effondra trois secondes plus tard. Grpmf. Il réessaya et le jouet tourna longuement.

C'est comme ça ?

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Sa langue natale
Hillel.loew
Eirik triche! S'était exclamé un Milo outragé.

Neyn, il triche pas, il apprend.
Avait répondu Hillel qui s'était attentu à entendre le petit protester dès que le grand blond avait repris la toupie pour la faire tourner de nouveau. Si il trichait, il aurait pas relancé alors qu'il avait Gimel, Ganz!

La logique de l'explication n'échappait pas tout à fait au petit. Toutefois, il restait dubitatif. Bon Prince, il donna le bénéfice du boute à son immense ami en lui explicant doctement qu'on ne lançait qu'une fois à la fois et que ce qui importait, c'était qui était écrit sur le côté de la toupie qui arrivait en haut.

C'est un peu comme les dés, ya? Avait ajouté Hillel, dans l'espoir de clarifier la situation.

Quand la petite toupie s'était arrêtée, elle montrait de nouveau la même lettre : ז
Gimel. Le Nordique raflait donc les deux jetons au milieu de la table.


Les adultes sourirent en voyant Milo prendre sa toupie entre ses mains et souffler dessus avant de la lancer. Élevé dans une taverne, il avait dû voir d'autres faire ce geste avec des dés. Levanah émit un petit couinement, comme pour l'encourager.
Milo..amalio
Milo, fier comme un paon, fixait les deux hommes en soufflant sur la petite toupie. Puisque Eirik avait raflé la mise, tout le monde avait remis un jeton au centre de la table. Il avait vu faire, jusqu'à sa mère les quelques fois où elle avait joué aux dés devant lui. Alors, attrapant l'objet par la petite pointe, il la fit habilement tourner. Au petit encouragement du nourrisson, il se mit à genoux sur sa chaise, et prit appui sur la table pour mieux voir l'enfant.

– Sì Levanah, Milo gagne, regarde !

La toupie finit par s'immobiliser. Milo fronça le nez dans cette petite moue qui rappelait les traits maternels, lui qui pourtant, ressemblait tant à son père.

– No ! No ! Milo rejoue, comme Eirik !

La petite toupie s'était immobilisée sur le שׂ, le Shin, et l'enfant n'avait plus qu'une pièce en sa possession. S'il la posait au centre, comme l'indiquait son jeu, il perdait, et le mini Corleone ne voulait aucunement perdre. Il regarda les deux adultes en avançant sa main vers l'objet de bois.
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