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[RP] Il lupo e l'uccellino*.

Augusti.
Augusti acquiesce aux propos de la tavernière qui lui indique que les figues ne sont pas locales dans cette Cité du Limousin. Il sourit amusé lorsque celle-ci lui claque le torchon pour lui avertir qu'il peut toujours lui parler si la charmante femme ne vient pas.

Je vous préviendrai, Donna la Tavernière ! Et puis, vous m'aiderez à finir les "formages" si elle ne vient pas !

Quelques instants après, la jeune ébène rentre enfin en taverne. Il la salue pour un joli sourire charmeur. Il lui répond :

La compagnie est encore plus agréable par votre présence, Bella Reina !

Le jeune Sicilien s'efface lorsqu'elle entame la discussion avec la tavernière. Il boit une gorgée de vin pour lui donner du courage à discuter avec elle. Il écoute néanmoins la discussion. La voilà qu'elle veut crécher dans cette auberge, laissant ainsi la vieille Bertille et lui. En effet, Augusti se trouve à Limoges chez la vieille Bertille pour aider la jeune Reina.

Il la trouve très versatile par moment, fort probablement parce qu'elle se cherche encore sur la route de la vie et du destin. Mais ne l'est-il pas lui aussi, depuis qu'il a quitté la Sicile ?

Bref, il se sent bien auprès de la jeune femme, mais il remarque qu'il s'impose un peu trop au point de la déranger dans ses ambitions tant personnelle que professionnelles.

Augusti écoute la scène avec un air sérieux et très pensif et ne dit mot...
Augusti
Augusti et la vielle Bertille rentrent dans la taverne et demande à la charmante tavernière dans quelle chambre se loge Reina. Suivant les indications, les deux personnes montent à l’étage pour voir ladite personne qui semble être souffrante.

Le jeune Sicilien, dans la fougue de sa jeunesse et étant un noble, tape à la porte de l’alcôve et y entre comme si c’était chez lui pour dire :



Allora, Bella Reina, il paraît que vous vouliez m’éviter ! Vous vous êtes cachée ici !
Bien évidemment, son ton est humoristique. Toutefois, il devient sérieux :

J’ai appris que vous vous portez mal… Que vous arrive-t-il ? Je vous ai pris du « formage » du Périgord pour vous requinquer !

A ces mots, il sort une miche de pain et ledit fromage.
Reina.
Assise en tailleur sur son lit, Reina, enveloppée -voir totalement cachée dans un épaisse couverture - sursaute en entendant la porte s'ouvrir et en percevant deux silhouettes entrer. Dio Mio, personne n'est jamais entrée comme ça dans sa chambre. Elle glapit et resserre instinctivement la couverture autour d'elle comme pour se protéger avant de reconnaître les deux personnes.
Son regard surpris se pose dans un premier temps sur Augusti, l'obligeant à cligner des paupières plusieurs fois, pour être certaine qu'il est bien là, qu'elle ne rêve pas, avant de se porter sur Bertille.

    Mais qu'est-ce que s'est que ce bor...Ahem ! Pourquoi est-ce que vous êtes là Bertille ? Et pourquoi Augusti est dans ma chamb... Oh... Oh ! BERTILLE ! Traîtresse ! Vous lui avez dit !

L'ébène râle haut et fort et dans la colère s'apprête à se lever avant de se souvenir qu'elle n'est vraiment pas dans une tenue convenable. Elle oublie vite les belles paroles de l'Italien et rougit, ce qui a le don de donner un peu de couleur à ses joues pâles.
    Ah ! Ma ! MA ! Oust ! Dehors, débarassez le plancher, je ne suis pas convenable ! Descendez à la taverne, je vous rejoins. Na Ma, j'vous jure ! Oust !

Reina se recroqueville sous la couverture et laisse sortir une quinte de toux bruyante. Elle reprend petit à petit sa respiration avant d'entendre le mot ultime, le mot qui la réveillerait même morte.
    Fromage ?

Les yeux éteints par la maladie de la jeune femme semble d'éveiller. Elle reprend alors doucement.
    Donnez-moi une minute. Installez, Bertille tranquillement devant un verre et je vous rejoins, d'accord ?

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Augusti
Augusti est surpris de voir Reina en saucisson humain, posée sur le lit. Sa surprise grandie, lorsqu’elle commence à rouspéter dans tous les sens. La voilà qu’elle veut qu’ils déguerpissent, d’autant que le jeune homme allait se poser sur le bord du lit pour lui offrir le fromage. Il n’en a que faire de la tenue de la jeune femme. Il s’inquiète de l’état de santé de celle-ci. Poussé par le vent qu’ils se prennent, Augusti tente de dire quelque chose :

Ma ! Hé ! Calmez-vous ! J’ai connu de meilleurs accueils ! Même à l’armée !

La petite engueulade l’amène à la porte, tout en protégeant la vieille Bertille du dragon qui vient de se réveiller. Lui qui s’attendait à la Belle au Bois dormant… Il réussit à dire une phrase :

Bene, bene ! Nous vous attendons en bas autour de lait de chèvre au miel chaud !

Il offre à nouveau son bras à la vieille dame pour descendre les escaliers et l’aide à s’installer sur une chaise de la taverne. Il prend commande auprès de la tavernière : Trois bols de lait chaud avec du miel, per cortesia !

Et ils attendant la venue de la Belle au Bois dormant devenu un dragon.
Watriquet
Wat s’était arrêté à Limoges depuis plusieurs jours, car la ville animée l’avait capté.
Mais voilà qu’il dormait depuis plusieurs jours comme un vagabond, ici ou là, à la belle étoile ou dans la paille d’une grange en périphérie, lorsque le temps n’était pas favorable.

Il travaillait dur à la mine dans la journée, ce qui lui avait permis d’accumuler un petit pécule.
Il se mit donc en quête d’une auberge, pour prendre un bon repas, boire une bonne bière ou du vin chaud, dormir dans un lit avec des draps propres et une bonne couverture.

Ne connaissant pas une taverne plus qu’une autre il choisit celle qui avait pour emblème un petit oiseau perché sur le pommeau d’une épée, gardée par un loup.

Il entra et jetant un coup d’oeil circulaire que l’endroit n’était pas très vaste mais propre et bien tenu.
Des clients étaient déjà attablés et conversaient avec celle qui semblait tenir l’établissement.
Il les salua en ses termes :


Bonsoir, dames et sire, je me présente Watriquet,
Mais vous pouvez m’appelez Wat, c’est mon sobriquet,
Je suis de passage à Limoge, je viens de Tours,
Je ne suis pas noble mais un simple troubadour.


Il se tourna vers la tavernière :

J’ai grand faim et grand soif, que pouvez-vous me servir ?
Et s'il vous en reste, une chambre pour dormir.
Bien que mon art ne me nourrisse encore,
J’ai dans ma bourse quelques écus d’or.


Il sortit de sa bourse quelques écus comme un acompte, car il ne voulait pas passer pour un vilain qui se sauve sans payer au petit matin.


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Troubadour, esprit libre et libre d'esprit.
Wat-Hellse ?


Un jour je ne serais plus gueux et moi aussi j'aurais une bannière !
Mahaut_belon
Mahaut accueillit le nouvel entrant du même affable sourire qu'elle réservait à tous. A l'instar de la patronne, elle prépara une chope de bière qu'elle alla d'emblée poser sur une table, non loin d'une fenêtre en invitant l'homme à s'y installer.

– Soyez le bienvenu au Lupo. La première bière est offerte, mettez-vous à l'aise, je reviens.

La brune récupéra une écuelle sur le dressoir dans laquelle elle découpa un épais tranchoir de pain frais. La mie épaisse et généreuse était enfermée dans une croûte dorée et croustillante à souhait. Elle s'approcha ensuite de l'âtre pour prélever deux louches du brouet qui mijotait au coin des flammes. Navets, carottes, panais, topinambours et choux baignaient dans un bouillon épaissi avec un peu d'orge mondée. Elle plongea de nouveau sa louche à la marmite pour trouver un morceau du jarret de porc qu'elle avait mis à cuire avec les légumes. Elle revint vers la table avec la portion généreuse et agréablement parfumée. Elle déposa également une petite tome de fromage de brebis et un pichet de vin, compris dans le prix du repas.

– Bon appétit m'sieur. Et pour les chambres, bien sûr, je peux encore vous loger. Le repas est compris dans le prix de la chambre. Vous n'aurez qu'à vous installer à la six, je viens de refaire le lit de propre. A l'étage sur le palier c'est la seconde porte à votre gauche. Je vous donnerai la clef quand vous aurez fini votre repas. Ça vous conviendra ?
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Watriquet
La tavernière lui apporta le plat.
C’était chaud, fumant, ce qui le changeait des ses pains et maïs secs qu’il grignotait d’habitude.
Il humait et cela lui faisait du bien, puis plongeant la cuillère dans le plat failli se brûler les lèvres tant il était pressé de se régaler.
Il rompit ce pain à la mie généreuse et le trempa dans le bouillon et le dégusta avec délectation.
Les saveurs lui emplirent de palais de bonheur et mangea avec gourmandise.
Il but quelques gorgées de vin et le plat fut terminé plus rapidement qu’il le fallait pour le dire.
Il reprit du pain avec lequel il dégusta le fromage qu’il combina avec quelques gorgées de ce vin fort goûteux.

Il releva enfin le nez de son repas et s'adressant à Mahaut


Je vous remercie bonne tavernière,
Ce repas fort goûteux m’a rassasié
J’irai à ma chambre dans la soirée,
En attendant je voudrais parler affaires.

Si la pension est bonne, dans votre hostel,
Je vous propose d’animer votre taverne le soir
Je suis troubadour je vous en ai fait part,
Je pourrais jouer pour attirer la clientèle.

Je ne vous demande pas de récompenses
Vous me payerez simplement en boissons,
Puisque les clients aux tables consommeront,
Vous servirez et je mettrais l’ambiance.


Il prit son luth et comme pour le prouver il fit jouer ses doigts sur ses cordes et en sortie une mélodie dynamique qui accompagnait ses paroles :

Troubadours nous avons une vie de poème.
Rêvassant nous allons arpentant les chemins.
Solitaire sans maisons sans amour et sans rien
Acceptant avec joie cette vie de bohême.

Troubadour, mes paroles et mes vers me font boire
En tavernes on m’en offre quand j’enchante l’auditoire.
Mais enfin tous mes mots pour pouvoir se nourrir
Ont une faim permanente « vous entendre applaudir. »

Troubadours, distrayant nous rions et chantons.
Il arrive de nous faire des amis c’est certain.
Nous nous retrouvons seul reprenant le chemin
Dès que se termine la dernière chanson.

Troubadour nos vers nos poèmes ne parle que d’amour.
Il faudra s’arrêter près d’un cœur un beau jour.
Paysans sédentaire je ne serais plus ménestrel
Des beau vers en privé je ferais pour ma belle.
.

Il laissa sa voix décliner en laissant sonner les dernières notes.

Que pensez-vous de ma proposition ?
La refuser serait faire offense
A vos affaires et votre intelligence.
Je vous en prie ne dites pas non,.


Il la regarda attendant son refus ou son assentiment.


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Troubadour, esprit libre et libre d'esprit.
Wat-Hellse ?


Un jour je ne serais plus gueux et moi aussi j'aurais une bannière !
Mahaut_belon
Mauhat se cala contre son comptoir pour écouter l'homme. Elle suivait les doigts habiles qui jouaient sur les cordes pour en tirer d'harmonieux arpèges qu'il accompagnait de son chant. Elle sourit et le laissa finir.

– Accordé ! affirma-t-elle d'une voix sûre. Non seulement je n'ai pas envie de vous faire offense, mais vous avez raison, nous y trouverons chacun notre compte.

Pour sceller leur accord, elle alla chercher deux godets sur le dressoir et attrapa sous l'étal une flasque d'eau de vie. Elle vint s'installer à sa table et versa le précieux liquide dans les contenants.

– Marché conclu M'sieur ! A vous les boissons offertes gracieusement, autant que vous pourrez en boire, et pour le lupo, votre art. Si la patronne était là, elle qui apprécie tant la musique … Soyez le bienvenu, encore une fois !

La brunette leva son godet pour trinquer.
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Watriquet
Wat fût ravi de la réponse de la tavernière, il leva son godet et trinqua à cette affaire.

Nous allons apporter la joie et la bonne humeur
Dans votre Taverne, chaque soir sera une fête,
Il faudrait le faire savoir… par des affichettes,
Par le bouche à oreille et diffuser la rumeur.


Il but son pichet et regarda Mahaut, qui ma foi était gironde et plutôt à son goût.
Mais il savait qu’il ne fallait pas mélanger le cœur et les affaires, ça tourne très souvent au vinaigre.
Surtout il savait qu’un troubadour sur une estrade capte l’âme des spectatrices, ce qui rend souvent les maris jaloux et parfois des bras tendres autour de son cou.


Pour ce soir, je souhaiterais me retirer,
Serait-il possible de prendre un bain chaud ?
Pourrais-je avoir un baquet là-haut
Dans la chambre six, au premier ?

En ville il y a bien des bains publics,
Mais après un bain bien délassant
J’aime déambuler en tenue d’Adams
J’ai de la pudeur, mais je ne suis pas pudique.


Il sourit largement et tendit la main pour avoir sa clé et la réponse pour le bain chaud.


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Troubadour, esprit libre et libre d'esprit.
Wat-Hellse ?


Un jour je ne serais plus gueux et moi aussi j'aurais une bannière !
Mahaut_belon
– Pour le bouche-à-oreille, comptez sur moi m'sieur. J'en causerais dès demain matin, je dois aller au marché. Il me suffira de dire à deux ou trois commères que nous recevons ici le plus fameux troubadour du comté, et avant que sexte ne sonne au clocher, tout Limoges sera au courant. Quant aux affichettes, pourquoi pas. Vous en avez ?

Elle s'enfila quelques gorgées d'eau de vie tout en écoutant sa demande. Arf, c'était bien sa veine ça, un baquet. Pour les clients, c'était cuvette et broc. Le baquet, il y en avait bien un mais il était dans la chambre de la patronne. C'est que le va-et-vient avec les seaux d'eau chaude à l'étage, ce n'était pas une sinécure. Sans compter qu'après avoir empli le baquet, il fallait le vider. Elle réprima un soupir, plantant son regard vert sombre dans celui du troubadour. Indécise la Mahaut, voilà ce qu'elle était. Elle n'avait pas envie de s'ajouter un travail supplémentaire, mais, elle ne voulait pas non plus perdre un client qui allait lui ramener du monde. C'est que, en l'absence de Fanette, si elle devait régler elle-même les charges et les taxes de l'établissement, elle percevait en retour la quasi-totalité des recettes. C'était une motivation suffisante pour faire au mieux afin que la taverne soit populaire.

– Il y a bien un baquet, mais il se trouve dans la chambre de la propriétaire. D'un autre côté, elle n'est pas là pour le voir, alors, quand bien même vous vous y baladeriez nu, que pourrait-elle dire ?

Elle esquissa un sourire en coin, lorgnant discrètement le troubadour, qui, dissimulé sous les étoffes ne semblait pas mal fait. Après tout, les hommes ne se privaient pas de reluquer sa gorge, et elle en jouait souvent, alors, pourquoi ne ferait-elle pas de même elle aussi.

– Si vraiment vous tenez à avoir le baquet dans votre chambre, en ce cas, il faudra m'aider à le monter. Seule, je ne peux pas m'en charger.
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Watriquet
Loin de lui l’idée de rajouter du travail à la tavernière, fut-elle intérimaire.
Il comprenait qu’il avait été plutôt exigent et qu'elle répondait avec toute son amabilité pour lui offrir un service d'une grande hostellerie.


Ne nous ajoutons pas du travail en plus,
Si la chambre de la propriétaire est inoccupée,
J’y prendrais mon bain, si vous me le permettez,
Et me rhabillerais avant le dernier angélus
.


Il sourit en pensant aux anges, aux chérubins et cupidon qui voletaient tout nu innocemment au dessus de leurs têtes.

Mais bien que je ne sois pas un ange !
Dans cette taverne si bien tenue,
Il serait inapproprié d’y voir un homme nu.
On pourrait y chanter mes louanges.


Son sourire en coin montrait qu’il faisait de l’humour.

Puis reprenant son sérieux il ajouta :


Je ne veux pas abuser de votre hospitalité,
Vous êtes déjà bien bonne chère Mahaut,
Je vous aiderais à porter les seaux,
Allons-y avant qu’arrivent vos habitués.


Il se leva et fit un geste pour l’enjoindre à lui montrer le chemin.


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Troubadour, esprit libre et libre d'esprit.
Wat-Hellse ?


Un jour je ne serais plus gueux et moi aussi j'aurais une bannière !
Mahaut_belon
Mahaut l'écouta, un sourire amusé au coin des lèvres. Elle avait noté l'effort sur les rimes, et en plus, le jeune homme lui évitait un travail supplémentaire. Elle ne savait pas trop ce qu'en penserait la propriétaire si elle savait, mais après tout, l'Angevine était loin, et, d'ici son retour, la chambre serait nettoyée, et le baquet parfaitement sec.

– Ne bougez pas, je vous montre cela de suite.

Elle l'abandonna un court instant, juste celui nécessaire pour vider dans un seau vide le contenu de la grande marmite suspendue au-dessus des flammes. Elle avait toujours de l'eau claire qu'elle gardait au chaud, pour les bains, pour la vaisselle, pour les clients qui demandaient des infusions … Elle jura quand elle en renversa un peu à côté du contenant. Elle l'écarta, afin de vider l'un des autres seaux puisés au matin à la fontaine voisine dans la marmite et mit à chauffer une nouvelle quantité d'eau. Alors seulement, empoignant d'un geste sûr l'anse du seau plein elle s'approcha du troubadour.

– Suivez-moi, vous voulez bien ?

Le sourire affable était engageant. Mahaut le précéda, contourna le comptoir pour passer la large arcade qui ouvrait le mur à son extrémité, traversa la réserve et passa la porte du fond, qui s'ouvrait sur un bureau de taille respectable. Elle jeta un coup d’œil à son pensionnaire, et ouvrit la porte suivante, qui donnait sur la dernière pièce, située à l'enfilade. C'était une vaste chambre, avec une alcôve, dans laquelle le berceau avait retrouvé sa place, à côté d'un fauteuil aux hauts accotoirs. L'assise était garnie de coussins et d'une couverture brodée. Sur le mur d'en face, un grand lit s'appuyait au mur, et un large coffre de bois sombre était posé à son pied. Les deux fenêtres donnaient sur le pâturage à l'arrière de la bâtisse. Il y a bien longtemps que la petite cheminée d'angle, devant laquelle était posée le cuvier, n'avait plus tenu de feu, et la légère odeur d'humidité qui flottait dans la pièce en témoignait. Quelques bûches étaient empilées près de l'âtre.

– Nous y sommes ! dit elle en posant le seau près du baquet.

Elle tira un drap propre du coffre, et l'installa dans cuvier, afin de rendre le bain plus confortable, après quoi, elle y versa le seau d'eau chaude.

– Voulez-vous vous occuper du feu, il y a un panier avec du petit bois et un peu d'amadou pour l'allumer. Je m'occupe de l'eau. Il va falloir juste un peu de patience.
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Watriquet
[Dans la pièce du fond, Chambre de Fanette]

Wat avait suivi et l’avait aidé à porter les seaux.
Une fois dans la pièce joliment dédorée, il se rendit compte qu’elle l’avait choyé, il ne voulait pas abuser plus de sa gentillesse.


Laissez Mahaut, je vous remercie encore,
Je m’occupe de l’eau chaude et du reste,
Vous avez fait preuve d’une amabilité manifeste
Si des clients viennent, ne les laissez pas dehors.


Il raccompagna Mahaut à la porte, mis du petits bois dans l’âtre par strates en laissant des aérations entre elles.
Fit prendre l’amadou et transmis la flammèche au petit bois en soufflant doucement pour le faire prendre.

Il ajouta du bois plus gros pour fait partir le foyer et alla chercher par d’autres seaux d’eau chaudes qu’il déversa dans le baquet faisant naitre une brume chaleureuse. Qui emplissait la pièce.

Il se dévêtit et disposa ses affaires sur le coffre et sortit de son paquetage des affaires propre qu’il disposa sur le fauteuil. Il évoluait nu dans la pièce dont la vapeur le revigorait.
Il entra un pied, pour sentir la température qu’il avisa être élevée, il ajouta un seau d’eau froide.
Re-testa l’eau et puis s’y plongea lentement jusqu’a s’assoir.

Il resta un long moment profitant de ce doux moment. Ses muscles se détendaient et il se délassait.

Après plusieurs minutes il prit une brosse et un morceau de savon et se frictionna les bras et les jambes. Puis se mit debout dans le cuvier et se lava le torse, les épaules, les cuisses… et le reste.

Il se replongea dans l’eau pour se rincer en faisant attention de ne pas faire déborder l’eau du cuvier.

Il se remit debout, prit le dernier seau au pied de baquet, ce dernier était froid mais il se le versa sur la tête et toute l’eau ruissela le long de son corps. Cette douche revigorante le saisi mais lui fit un bien fou.

Il saisi le drap et s’en enveloppa, tel un empereur romain.
Enjamba et sorti du cuvier en se frottant avec le drap qui le couvrait. Il avisa un miroir, appartenant sans aucun doute à la maitresse de maison, regarda son reflet et avec une brosse coiffa sa bouille hirsute.

Il prit ses habits propres et les enfila.

Il entendit l’Angelus sonner, il avait prit son temps mais n’était pas en retard.

Il laissa le feu s’éteindre doucement, prit son paquetage et sortant de cette chambre rendit dans la pièce principale.


[Retour à la pièce commune]

Il ne vit pas Mahaut, qui devait être occupée, il se mit dans un coin et son luth à la main entonna un air mélancolique de sa composition :



Lune ma muse, les dames m'abusent.

La lune se lève… la nuit vient...
C'est alors que se réveille mon chagrin.
Mon esprit mélange souvenirs et songes,
Ne sachant lesquels sont mensonges.

La lune et les femmes sont mes muses
Quand elles m'inspirent mon verbe s'amuses.
C'est en effet dans la lune mes dames,
Que ma plume vient puiser sa flamme.

Dans la fièvre de mes rêves fous
Je me crois seul avec vous.
Aveugle sans voir que triche
La lumière de vos yeux de biches.

Je n'ai cependant que la lueur
D'une bougie sans chaleur.
Et ma plume trace sur le parchemin
Ma douce émotion jusqu'au matin.

Silencieusement le jour s'est levé
Me ramenant à la terrible réalité.
Mon coeur sans vie s'est arrêté de saigner,
Comme ma plume a vidé l’encrier.

J'attends ce soir que la lune apparaisse
Afin que me reprenne enfin ma liesse.
Ma plume et mon cœur pourront encore saigner
Et répandre ce sang noir sur le papier.




Wat releva la tête et pour voir si Mahaut était revenue et lui demander un godet pour se désaltérer.


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Troubadour, esprit libre et libre d'esprit.
Wat-Hellse ?


Un jour je ne serais plus gueux et moi aussi j'aurais une bannière !
Mahaut_belon
Mahaut l'avait laissé, lui offrant un sourire amusé. Pour un peu, elle aurait presque proposé de venir lui frotter le dos ou lui faire passer des seaux d'eau tiède pour le rincer, mais le jeune homme n'avait nul besoin d'elle. Elle était donc repartie à ses occupations. Les clients ne se bousculaient pas trop depuis le départ de la propriétaire. Elle espérait vivement qu'avec l'arrivée de ce troubadour, les affaires seraient meilleures.

Une préparation de brouet plus tard, la brune était sortie, châle de laine glissé à ses épaules, pour remplir de nouveaux seaux d'eau, denrée précieuse qu'il fallait toujours avoir en abondance sous la main dans une auberge. En revenant, les bras chargés, son récent pensionnaire s'était installé dans un coin de la pièce et chantait. Elle avait entendu sa voix déjà de l'extérieur, par la porte qu'elle avait pris soin de laisser entrouverte. Elle s'était arrêtée un instant, sourire aux lèvres pour écouter, avant de se décider à entrer.

Elle tenta de se faire discrète pour ne pas l'interrompre et se déchargea de son fardeau dans la réserve attenante à la salle commune. Alors seulement, épaule appuyée contre l'arcade, bras croisés sur sa poitrine, elle s'autorisa à l'observer, tout en savourant la mélodie. Son pied frappait le sol en cadence, sans même qu'elle en ait conscience. Quand il laissa tomber sa voix sur les dernières notes, elle applaudit et s'empressa de lui offrir un peu de vin, dans une belle timbale d'étain ciselée.

– Bravo m'sieur. Je ne sais dire ce qui, de votre musique ou de votre voix, est le plus agréable à entendre. Je suis bien sûre que la salle commune ne désemplira pas, aussitôt qu'on vous saura ici.
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