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[RP] La nuit tous les chats sont blonds

Jhoannes
Il y a neuf ans de ça, Astana et Jhoannes partageaient un rêve en commun. Une expérience flippante et extrasensorielle, qui avait plongé les blonds dans un déni certain. Ou incertain. Ils avaient toujours été avares de mots sur le sujet. Était-ce un simple coup du sort ou bien les dieux avaient-ils décidé de les faire tourner en bourrique ? En ce début de nuit du onze octobre 1469, Astana, les yeux gris rivés sur le crépuscule rosé de l'automne, se demande qui tire les ficelles de cet étrange théâtre qu'est le leur. Blondin, lui, se dit simplement qu'il aurait bien envie de bouffer une ficelle jambon-fromage, mais qu'il a trop la crampe d'aller jusqu'au marché. Tout à coup, les blonds piquent du nez. Au même instant. Alors que leurs corps sont séparés par des centaines de lieues et que leur mariage s'est totalement ruiné la gueule, leurs esprits, eux, mus par un odieux miracle onirique, entrent en communion une nouvelle fois. Voici leur histoire. Toudoum.


❀ LE SECOND RÊVE ❀


Blondin contemple les flammes qui lèchent la cheminée, mais ça n'est pas sale. Un godet de whisky dans sa main gauche, sur laquelle on peut compter cinq doigts, il tourne et retourne dans la pièce du château. Il y fait chaud. Une odeur de santal et de bergamote embaume l'air. Il est vêtu d'une austère tunique bleu nuit, sur laquelle des constellations en fil d'argent ont été brodées. N'importe qui ressemblait à un manche à balai, fringué comme ça, mais pas Jhoannes, parce qu'il est dans son rêve. Soudain, il tend l'oreille. Des bruits de pas. Gardant le dos tourné à la porte, il affirme alors, à voix haute :

- « Entre. Toi dont le nom rime avec Amour par devant et par derrière. Entre, AstanA. Je t'attendais. »
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En noir c'est Jhoannes. En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil. Et gros merci à JD Griselidis pour la ban.
Astana
Draps moites.

Astana s'agite dans sa fin de sommeil et marmonne doucement, d'une voix suave qui n'est pas porteuse de mauvaise haleine, parce que c'est un rêve où tout le monde sent bon :


- « Mmmh Minou... »

Corps se tourne, un bras cherche à localiser son bien-aimé. A tâtons.

- « Tu m'donnes chaud. »

Comme pour souligner que oui, il fait chaud, si chaud sous les draps, une jambe s'en extirpe tandis que le corps, en manque de l'autre, le cherche désespérément. Jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux et réalise que personne ne partage sa couche avec elle. Sous la porte, une lueur orangée brille. Appelle. D'un mouvement gracieux à faire chialer les anges la blonde Astana, cheveux tressés lâches jusqu'aux fesses, se lève – parce que dans ce rêve tout le monde est également beau et léger comme une plume. Il semble qu'elle soit attendue dans la pièce d'en face. Comme on l'invoque, elle apparaît. Vêtue d'une robe bleue signée du même motif que la tunique.

- « Johannéné - hrm. »

Un index se lève. Une seconde. Petit raclement de gorge.

- « Pardon. Johannes, Mon aimé, pourquoi n'es-tu pas couché ? »
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Jhoannes
Et il part d'un rire léger, comme autant de petits grelots qui se marrent ensemble.

- « Enfin, Astana. Je ne suis pas une poule. Le soleil n'est même pas encore tombé. »

Un mur devient transparent, le temps de laisser apercevoir une énorme boule rouge en chute libre dans le ciel, et on entend les anges de la mort chanter en chœur l'arrivée des temps derniers. Et puis la pierre redevient opaque, et tout va bien.

- « Tu vois. »

C'est simple, la vie.

Blondin s'avance d'un pas vers elle Une flamme de désir s'allume dans son regard alors qu'il suit les lignes de la silhouette danoise, un peu comme un mec bourré en train de fantasmer sur un menu tenders-frites-coca à cinq heures du matin.


- « Tu sais qu't'as un cul à faire entrer un papiste en combustion spontanée ? »
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En noir c'est Jhoannes. En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil. Et gros merci à JD Griselidis pour la ban.
Astana
Oh, que le rire est clair.

- « Oui. »

La danoise se passe une main satisfaite sur les hanches.

- « C'est la nouvelle robe qui fait fureur chez la clientèle de Tique-Toque. Elle fait tout remonter où il faut, c'est... »

Et vas-y que je fais un tour sur moi-même, pour l'expérience complète. Tu vois ? Ça se passe de mots, tellement c'est beau. La démonstration finie, elle lui pique son verre et s'offre une gorgée en même temps qu'elle noie un sourire dedans.

- « Tu brûles pour moi ? »
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Jhoannes
- « Astanal. Pardon, Astana. Si je brûle ? »

Le front relevé vers elle, où perle une goutte de sueur goût vanille. Soudain, Blondin reprend son sérieux. Il a une déclaration à faire. Ses sourcils sourcillent.

- « T'es tellement belle d'où je suis, que ça me donne envie de faire l'amour à ta narine avec mon auriculaire. Je sais, ça sonne ridicule, dit comme ça, mais mon pénis ne rentrerait pas. »

Il écarte ses bras alors que son crâne dodeline légèrement. Qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ma colombe ? T'es la cheminée la plus bonne de Danoisie.
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En noir c'est Jhoannes. En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil. Et gros merci à JD Griselidis pour la ban.
Astana
Si c'est ridicule ? Même pas un petit doigt. Même que ça l'émeut, la danoise. Ça lui va droit au cœur, qui s'embrase. Il fait de nouveau chaud, très chaud. Tellement chaud qu'elle se verserait bien le reste du verre de whisky sur la tête, pour se rafraîchir, mais là elle prendrait littéralement feu. Parce qu'on ne verse pas d'alcool sur des braises. Un peu de sérieux, restons dans le domaine de l'incendie intérieur.

- « Et toi t'es tellement beau que j'te boufferais la mâchoire entière rien que pour avoir accès plus facilement à gorge. »

Gorge vers laquelle approche la bouche. Non, elle ne va pas mordre. Même en rêve, Astana n'a rien d'un vampire. Elle l'embrasse chaudement, un instant, puis recule la tête, une lueur similaire à celle qu'il affichait juste avant dans la grisaille.

- « Dans ton goût la vanille, dans mes yeux l'océan. »

... oui, mais encore ?

- « L'océan infini du désir que j'éprouve pour toi, Johamaime. Pardon. Johannes. »
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Jhoannes
- « Astana. »

C'est tout. Non vraiment, pendant de longues minutes, il n'a vraiment rien de plus à dire. Il la regarde. Il est heureux. Il sent bien, que quelque chose devrait le tracasser, mais c'est comme si c'était enfermé dans la bulle d'un autre monde, un monde délirant. Quelque chose d'impossible, quelque chose de très triste. Les larmes qui se mettent à rouler sur ses joues, il les sent bien aussi, mais elles semblent prendre leur source dans cet autre monde. D'ailleurs, il sourit au travers. Beau sourire qui perce, sans ombre d'enfumage.

- « Ce soir, je veux que tu sois la capitaine du bateau. »

Claquement de doigts. Vite, fuir.

Nouveau décor. Une nave accostée à un quai où les matelots déchargent des caisses à l'infini sans leur prêter un regard. Sur le ponton, une table, et des fruits si brillants qu'on les dirait taillés dans du verre fin. Il y a en a de toutes les couleurs.

- « Tu veux partager une cerise avec moi Astanaplula ? Pardon. Astana. »
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En noir c'est Jhoannes. En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil. Et gros merci à JD Griselidis pour la ban.
Astana
Une vibration dans l'air. Astana ne répond pas encore.

En capitaine du soir, elle claque à son tour des doigts. Le décor évolue, les matelots disparaissent, le navire est maintenant échoué sur le sable d'une plage, on dirait que quelqu'un l'a simplement posé là puisque le transfert a eu lieu sans à-coup. C'est une belle épave, éventrée en son milieu. Sur la table se matérialisent un pichet d'étain et une coupe faite du même métal, qu'elle remplit avant de lui offrir un joli sourire.


- « Bois dans mon calice et donne-moi la moitié de ta cerise, Johatrom- Pardon. Johannes. »

Ils joignent et croisent leurs avant-bras comme deux couillons. Pour lui, du vin de sauge. Pour elle, la partie d'une cerise sans noyau. Elle essuie une perle rouge cachée dans la barbe du second capitaine.

Et puis, une lueur. Vive et soudaine.

- « Whoa. Le soleil vient de se lever ou bien c'est toi qui m'a souri ? »
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Jhoannes
Cet immense rayon de soleil vient terminer de lui sécher les joues. Le projectionniste se débrouille pas trop mal là-haut parce qu'il vient frapper pile la table où roucoulent les blonds.

- « C'est toi. C'est toujours merveilleux quand c'est toi, Astabandon. Pardon. Na. Astana. »

Après avoir bu dans son calice, il avance quelques doigts pour recaler tendrement une mèche blanche derrière l'oreille de sa pépée.

- « Elle s'était échappée de ta tresse, la coquine. »

Pourtant, il laisse son geste en suspens. Une petite brise des mers chaudes vient de se lever. À présent, les cheveux d'Astana virevoltent dans l'air, mais sans venir l'aveugler ou se coincer entre ses lèvres, parce que c'est une brise un peu magique quand même. Blondin, il fond.

- « T'es une furieuse. Je crois que tu es la plus magnifique des sirènes qui peuplent les eaux de l'amour. Montre-moi tes écailles, s'il te plaît. Laisse-moi contempler comment t'es toute nacrée. »
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En noir c'est Jhoannes. En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil. Et gros merci à JD Griselidis pour la ban.
Astana
Clac. Nuage clair, potentiellement rempli de paillettes roses et blanches – la réal' n'a pas encore verrouillé la réponse avec le directeur de la photographie.

- « Plus bas, mon beau matelot ! »

Oui. Son Aquatique Blondeur est désormais allongée lascivement sur un lit de banquet posé sur le sable fin, avec sa queue de sirène bleu-nacré. Elle lui fait signe depuis le contrebas.

- « Rejoins-moi, Johamer. Pardon. Johacide. Non. Nèsse. Johannes. »

Redressée sur un coude, la sirène déclame dans un franc sourire :

- « Tu vois ? Tu me retournes tellement même de loin que j'en défaillis. Fais voir comme tes mains sont habiles ? »
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Jhoannes
C'est à son flanc qu'il vient s'allonger. Maintenant, il est tout nu. La peau vierge de toute cicatrice. Des barres de pixels noirs ont été ajoutées en post-prod pour cadrer avec les critères pegi 12. Blondin, il agite ses mains dans l'air en faisant des petits mouvements, on dirait qu'elles dansent entre elles, ses mains.

- « Si tu les comptes, j'ai dix doigts, comme tout le monde. Parce que je suis un connard ordinaire, Astanavamal. Pardon. Juste Astana. »

Son regard noir court tragiquement le long des courbes de la Fille de l'Océan, et ses paumes empoignent alors ses hanches, mais glissent sur les écailles moites. Il plisse légèrement le front. C'est pas très très pratique, ce délire.

- « Ta queue est mirifique, mais je préfère quand même lorsque tu as des jambes. J'aurais aimé être ton triste thon. Ton triton. »

Quelque chose cloche. Il vient se blottir dans ses bras, en calant sa barbe contre une motte de sable terriblement confortable. Son front posé, entre ses seins. Les larmes coulent à nouveau, mais cette fois-ci il ne s'en rend pas compte.

- « J'ai froid. Dedans. T'as pas froid, toi ? »
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En noir c'est Jhoannes. En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil. Et gros merci à JD Griselidis pour la ban.
Astana
- « Si. J'ai froid aussi maintenant. Je... »

Est-ce que l'équipe dans les coulisses vient d'activer les machines à vent ? Quelqu'un vient-il de perdre son job en faisant cette triste bourde ou bien était-ce prévu depuis le départ ? Le climat change du tout au tout. Le vent se lève et souffle fort sur les deux blonds enlacés. Astana, toujours mi-femme mi-poisson, gigote contre le matelot de sa life en cherchant tant bien que mal de la chaleur au creux de ses bras.

- « Attends. Viens. »

Clac.

Le pouvoir est encore là, l'équipe technique a dû oublier de couper l'alimentation. Ils sont transportés dans une forêt qui sent bon l'après-midi d'été. Les rayons du soleil percent au travers des feuillages. La danoise a retrouvé ses deux jambes, elle est installée à califourchon sur Johannes et l'enserre. Aussi fort qu'elle peut. Oui, elle a des braies, non elle ne porte pas de chemise. Mais un dos c'est pas censurable, et puis le plan est fixe dessus.


- « Pleure pas mon renard doré, mon druide éternel, tu veux ta bure ? T'es à crever dedans. Rien que d'y penser, j'ai un peu plus chaud. Fais comme moi. Pense à quelque chose qui te réchauffe, mon loup botanique. Tiens. Botte à nique. Pourquoi ça me- »

La blonde cligne. Johannes qui était là, lové contre elle un instant plus tôt, commence à disparaître. Elle tâte, paniquée. Cherche à retenir.

- « Non non non, pitié, non pas encore c'est- »

Et puis, tout devient noir. Noir de suie.

- « NON ! »

Noir de chambre dans laquelle elle s'éveille, de nouveau seule mais cette fois-ci pour de vrai. En tout cas, ça a l'air. Réel. Tant c'est douloureux au niveau du palpitant et que la sueur à ses tempes n'a rien de joli.
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Jhoannes
Elle était là, et puis quelques secondes plus tard, elle n'était plus là.

- « Arrête reviens, je faisais la blague de la feuille ! »

Totalement désemparé, Blondin panique. C'est bien le cas de le dire. Il regarde en l'air, puis en bas. Commence à déblayer le sous-bois à grands mouvements de bras. Marcus, le plus sensible de l'équipe effets spéciaux, craque parce que ça fait trop pitié, appuie sur un bouton, et un terrier se dévoile face à Jhoannes.

Soudain, notre héros pousse un cri vers le ciel, et ses mains commencent à se hérisser de poils roux. En quelques secondes, il se transforme en renardeau. Il s'engage dans le terrier. Tagada, tagada. Cette partie n'est pas très intéressante.

Ça n'est pourtant pas une gueule de renardeau qui émerge de la couette pour faire face à la danoise, mais bien une tête de Blondin. Il sourit, puis glisse un ongle pour virer un intrus pileux entre ses dents de devant. Les aléas du direct.


- « T'as l'air ailleurs ma choupinette, tu veux que j'arrête là ? On peut jouer au goupil si tu préfères, j'le prendrai pas mal. »
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En noir c'est Jhoannes. En vert c'est Caillou, une de ses voix intérieures. Caillou est vil. Et gros merci à JD Griselidis pour la ban.
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