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Suite à une chasse au trésor, Hecthor et Andréa se trouvent au coeur d'un quiproquo, Hecthor finit par se faire enlever.

[rp] La danse des ossements

Hecthor.
"Votre logement est assez grand pour cacher quelques squelettes dans vos placards"... Si tu savais à quel point tu avais raison.


    L'air s'était nettement rafraichi et ne laissait aucun doute quant à la disparition de l'été. Je tremble comme une feuille morte, morte comme la compassion qui gisait à mes pieds. Faisait-il réellement froid ou était-ce un océan d'effroi qui me noyait ?
    Tchac - Tchac - Tchac
    L'air est fredonné en rythme avec les coups de pelle qui s'additionnent. Mon bras commence à flancher. Une pause, juste le temps de faire glisser un filet d'eau dans ma gorge pour chasser cette âpre sécheresse mais un arrière-goût métallique restait collé à mon palais. Âcre. La vue du sang qui avait jailli tel un geyser quelques heures plus tôt m'obstruait les sens. Quelques rotations d'épaule plus loin et le manche de la pelle fut à nouveau saisi.
    Tchac - Tchac - Tchac
    Le trou était suffisamment grand pour les accueillir. Paix à votre âme, ou pas. Je poussais le premier corps de la botte et l'envoyais rouler dans la fosse. Il en fut de même pour le second. Je n'éprouvais aucune once de pitié pour eux. Quelque fut leur vie, quelques futs leurs déboires et ce qui les a conduits dans la mauvaise voie, ils avaient osé la mettre en danger et ce n'était pas acceptable. Je projetais le poids de ma culpabilité sur eux. Je savais pertinemment que je n'étais pas étranger à cette folie et que sans moi elle n'aurait pas eu à subir cela mais je soulageais un bref instant ma conscience en trouvant des boucs-émissaires. Juste...un peu de répit...
    Tchac - Tchac - Tchac
    Les défunts sont ensevelis. Ne reste qu'une trace pourpre sur l'herbe qui puisse témoigner de leur présence en ce monde. Pas une croix, pas une prière, ils tomberont dans l'oubli. Etaient-ils des pères ? Des frères ? Des fils ? Je n'en ai que faire. Leurs actes ont été puni et un jour, les miens le seront aussi. Nous nous retrouverons au purgatoire mes frères !
    La gnole avait remplacé l'eau. Son passage m'inflige une brûlure presque agréable face au froid funeste qui m'envahit. Mes muscles sont douloureux, ma tête est brûlante et la sueur gagne mon dos. Ce sinistre tourbillon ne semble jamais prendre fin, combien d'âmes vais-je encore laisser dans mon sillon ?


[Quelques minutes plus tard]

    Je frottais frénétiquement la tâche incarnate sur le plancher. Elle semblait incrustée et réticente à disparaître. Je m'acharnais, linge humide en main, mais rien n'y faisait. Mes Prusse injectés de sang circulaient dans la pièce qui fut le théâtre du chaos. Vases brisés, chaise renversée, éclats de verre au sol, une dent coincée entre les lames du parquet. La porte était sortie de ses gonds, laissant le vent siffler un requiem lugubre.
    Un long soupire et je balançais rageusement la flasque contre le mur du fond lorsqu'aucune goutte ne vint apaiser ma colère. Je m'écroulais sur un fauteuil face au foyer éteint et fermais les yeux. Le sommeil ne me trouva pas.




    "La haine est la plus scélérate des concubines :
    Elle drape ton lit d'orties,
    Bourre tes oreillers d'insomnies,
    Profite de ta somnolence pour s'emparer de ton esprit;
    Le temps de te ressaisir,
    Et déjà tu es au purgatoire"



    L'esprit pâteux, je saisis ma hache et détruisis le plancher entaché de mon crime. Les copeaux de bois jaillirent dans la pièce et vinrent érafler ma joue, laissant un filet de sang couler dans ma barbe. L'oeil hagard, le souffle saccadé, je ne suis que pantin dénué de conscience.
    La frénésie m'avait quitté et laissé en moi que vide et solitude. J'emballais quelques minces affaires pour le voyage à venir et visualisai une dernière fois cette pièce. Je la revois, allongée au sol avec cette lueur que je ne veux plus jamais voir vivre dans ses yeux. Un nouveau flux de haine m'assaillit et je dus lever une armée de contrôle pour mettre fin à la dévastation de mon âme. "Ne laisse plus noirceur t'envahir".

    Le temps d'une lettre que je glisserai avec un paquet à un garde de l'hôtel, le temps d'emporter un sac de jute pour le voyage et la maison fut abandonnée.
    Les jours qui viendront me permettront de réfléchir à une stratégie. Je vais devoir dénouer cet imbroglio et mettre fin à cette mascarade. En attendant mon cher Pat, profite bien du confort et de la chaleur qui te sont offertes, leur soustraction te sera que plus douloureuse. Sois prêt car à mon retour, les vacances prendront fin. A mon retour ton cauchemar battra son plein.
Hecthor.


RP écrit à quatre mains avec JD Melissandre


    Le temps d’une virée, le temps d’une escapade, le temps de souffler.
    L’avantage lorsqu’on traverse des villes désertes, c’est le calme quasi olympien qui y règne. Les rues sont décharnées, les étales du marché n’attirent pas l'œil du consommateur curieux, les bancs de messe sont vides et les auberges quasi mortes. Notre groupe a largement contribué au remplissage de ces dernières.
    L’alerte fut de courte durée et nous avons échappé à une nuit sur le qui vive, ce qui aurait eu le don de réveiller les souvenirs de la purge. Bien que j’étais tout juste remis de mes émotions par rapport au raid de ma maison, je désirais secrètement un peu d’action. Hélas, je ne fus point satisfait.
    Je composais mes journées au maniement des armes et quelques activités physiques afin d’habituer lentement mon bras convalescent à l’effort. J’envisageais tous les scénarios possibles et imaginables avec notre prisonnier et je devais être prêt à réagir à toute éventualité. Quel qu'en soit le prix.


[Limoges]

    L’aube se dessinait par-dessus la nappe de brume qui givrait les champs herbus. Balancé par les roulis de la charrette, emmitouflé sous une cape épaisse, mes yeux se rivaient sur la face sud de la muraille et mon esprit la franchissait déjà.

    J’étais calme, reposé et sûr de mes intentions. J’avais calculé mes moindres faits et gestes à venir et j’étais paré à toute éventualité. Je réagis souvent sous l’impulsion de la rage, il est cependant rare qu’elle parvienne à me consumer mais lorsqu’elle atteint son but, je perds le contrôle.
    Avait-elle pu voir l’orage qui grondait derrière les Prusse lorsqu’il avait levé la main sur elle ? j’espérais au fond de moi qu’elle oublierait mon geste dénué d’humanité lorsque j'avais enfoncé le tesson dans la gorge de ma victime. Je déteste cette part de moi, je déteste perdre le contrôle et me faire entraîner par ces perfides démons mais j’avais compris depuis un certain temps qu’il était inutile de fermer les yeux sur cette parcelle de mon âme. Je ne me cache plus, je danse avec les ossements. Sera t’elle capable de conjuguer avec ça ?

    Je quittai le convoi à l’angle de ma rue. La clé tourna dans la serrure et je pénétrai à nouveau dans mon antre. Tout était resté comme je l’avais laissé, balayé par ma tempête. Je ne m’attardai ni sur le plancher déchiqueté, ni sur la tâche au sol, ni sur le pan de mur enfoncé, pas même sur la suie qui enveloppait le fauteuil. Des vêtements de rechange furent empaquetés et disposés sur la selle de Ondo. L’instant d’après, je pris la direction du M.A.B, à dos de canasson.

    Je descendis devant LE garde qui ne pouvait pas me voir en peinture et me présentai à lui :


    - Brave homme, son altesse m’a convié en ce lieu. Pouvez-vous me guider, m’annoncer ou que sais-je ? ah oui, et si quelqu’un pouvait prendre soin de mon cheval ça serait bien aussi.


    Si l'œil était piquant, je ne le fis pas exprès, bien évidemment.


Le garde avait été prévenu. Il n’en fusilla pas moins le nouveau venu qu’on aimait, ici, à surnommer le loup blanc. Il n’avait cependant guère d’autres choix que d’obéir aux directives et ce fut sans un mot qu’il escorta Hector jusqu’aux appartements de la princesse de Maintenon avant de s’en retourner à la porte pour prendre soin du cheval qu’on lui avait confié, le visage rouge d’indignation.

Quant à Hector, il trouva une Méli des grands jours. Elle était installée à son bureau, parfaitement à l’aise dans le fastueux décor qui l’entourait. Les tapisseries qui couvraient les quatre murs de la pièce venaient directement d’Aubusson et un seul coup d'œil permettait de deviner que chacun des éléments qui constituaient l’ameublement était hors de prix. Ce fut pourtant avec simplicité que la jeune fille l’invita à approcher, avant de désigner du menton une porte dérobée qu’on devinait au léger décalage de l’une de ses bibliothèques.


- Il n’a pas parlé, mais il est propre et il n’a pas eu de double service ce matin. Ne me grondez pas, je vous avais prévenu !

Elle se leva ensuite, glissa les doigts dans le petit interstice qui permettait d’ouvrir la porte dérobée de la salle habituellement réservée à d’autres stockages. Une petite pièce très simple qu’on avait rapidement aménagée en cellule de fortune, avec un lit de camp confortable, une bassine d’eau tiède et quelques livres.

- Faites vous plaisir, il a insulté ma royale maman.

    J’avais éprouvé une sorte de satisfaction à l’inconfort du garde qui dut s'exécuter malgré ses opinions personnelles et ce, sans piper mot. Mon sourire ravageur et bourré d’arrogance aurait certainement été l’étincelle qui aurait fait exploser le baril de poudre si Meli n’avait pas été présente. J’avais le don de provoquer outrageusement dans les circonstances les plus instables et c’était très certainement la source de la plupart de mes ennuis.

    Lorsque mon regard détailla le décor du bureau, un sifflement d’admiration s’échappa de mes lèvres. J’avais cette attitude nonchalante, une main dans la poche, en m’approchant d’elle, le regard perché sur les murs. Je n’étais que partiellement étonné, j’avais eu le loisir de visiter le MAB et même d’y trouver une chambre. Le luxe ne m’impressionnait pas, je pourrais être entouré de tous les joyaux du monde que ça ne m’empêcherait pas de les piétiner avec des bottes crottées.. En parlant de belles choses, je me retins de faire un commentaire quant au traitement qu’avait réservé ma chère amie pour notre prisonnier, car évidemment, je le désapprouvais.

    Une moue tirait mes lippes dans un signe d’étonnement lorsqu’elle me fit découvrir la pièce secrète. Lorsque je passais à côté d’elle, je lui annonçais sur un ton décontracté :


    - Voilà un petit endroit à l’abri des regards...ça me donne des idées, puis d’une voix plus sérieuse, Je vous déconseille d’entrer désormais, épargnons vos petits yeux.

    Pointe de provocation toujours, il fallait bien que j'honore mon surnom d’urticant. Je connaissais la suite et, bien que j’aurais aimé qu’il passe à table sans rechigner, je ne me faisais pas d’illusions.

    Mon regard se porta sur notre fameux Pat et un sourire bienveillant apparu étrangement lorsque je m’adressais à lui :


    - Ce bon vieux Pat ! je t’ai manqué ?

    Aucune réponse, si ce n’est un regard méfiant. Alors je continuais tout en faisant les cents pas dans la pièce.

    - Tu as eu le droit à une cellule de luxe, nous pouvons remercier notre hôte pour cela. J’espère que tu t’es bien reposé et que ça t’a permis de réfléchir. Vois tu, nous sommes entre gens civilisés.

    Je m’accroupis et pris un livre entre les mains, je tournais les pages, intrigué par son contenu

    - Tu aimes l’Histoire ? ça tombe bien moi aussi. Et j’aimerais bien que tu m’en racontes une. Celle de celui qui vous a envoyé chez moi.

    Pas une once d’animosité dans ma voix, pas un seul indice derrière mes Prusse, la neutralité parfaite.

    - Va crever chien ! je ne parlerai pas

    Prévisible. Je me redressais et plaquai mes cheveux en arrière tout en souriant

    - Écoute, je n’ai pas cet objet que vous cherchez. Je sais que vous pensez que je l’ai volé lors du raid dans cet entrepôt mais il n'en est rien. D’ailleurs je vous ai même filé un coup de main, c’est moi qui ai éliminé le patron de la concurrence, vous avez dû récupérer une part du marché laissée à l’abandon grâce à ça.

    En l’observant, je devinai qu’il n’était pas au courant de tout cela et confirmait ce que je pensais, ce n’est qu’un sbire.

    - T’as buté mes potes ! enfoiré ! crève ! sale fils de pute.

    S'ensuivit un crachat à destination de mon visage. J’essuyais le glaviot sur ma joue d’un revers de manche sans énervement, une simple toundra polaire jaillit de mes azurs en direction du type.

    - Légitime défense. Je te demande juste un nom, et un endroit où je pourrais parler à quelqu’un de plus haut placé dans votre hiérarchie, je suis prêt à jouer de diplomatie pour effacer cet affreux malentendu.

    - Comme si j’allais te donner cette information à toi et à ta sale p…


    Cette fois-ci je ne lui laisserai pas le temps de terminer son insulte. La dague fichée à ma ceinture fut dégainée et un violent coup de pommeau lui décrocha la mâchoire inférieure. On ne pourra pas dire que je n’ai pas fait preuve de patience, s’en était de trop et comme je l’avais soupçonné, la méthode douce ne fonctionnait pas. Je n’appréciais pas particulièrement l’exercice qui allait suivre mais il me suffisait de me remémorer la main qu’il avait levé sur Meli pour effacer toute forme de regret. Je n'attendais pas qu’il se remette de ses émotions et je plantai la dague dans sa cuisse en tenant fermement le manche. Les cris de douleur s’élevèrent et firent trembler les murs du MAB tandis que je remuais la lame dans ses chairs. Accroupis en face de lui, les yeux injectés d’une froideur meurtrière, je lui posai à nouveau la question :

    - Je t’ai laissé une chance, t’as joué au con, maintenant file moi un nom ou tes souffrances vont harceler ton cerveau au point où tu me supplieras de mettre fin à tes misérables jours.

    Ses mains avaient attrapé désespérément mon poignet pour tenter de mettre fin à la fouille de l’acier dans les muscles. Moment que je saisis pour sortir la seconde lame et la planter dans l’autre cuisse. Pas de jaloux. Son cri avait quelque chose d’harmonieux, il ne ressemblait plus au premier, on sentait dans celui-ci la terreur, l’espoir qui meurt, la douleur au sens viscéral du terme. Jouissif. Son regard aussi avait quelque chose d’artistique. Des nuances de caramel qui coulent dans les abysses de ses pupilles. Il était trop occupé à vouloir retirer les dagues qu’il en oubliait presque de respirer. Histoire de le ramener à la réalité, mon poing s’écrasa sous sa mâchoire lors d'un uppercut qui manqua de le faire tomber dans les pommes. Je retins sa tête en l’aggripant par les cheveux et je réitérai encore d’une voix mesurée :

    - Un nom.
    - Le vautour...on l’appelle...le vautour...il s’planque entre Limoges et La Trémouille, un camp reculé..

    Une gerbe de sang vint nimber le drap. Il transpirait le Pat, à grosses gouttes et son teint tourna au livide. Il ne survivra probablement pas et il valait mieux qu’il en soit ainsi. Vivant, il serait source d’éventuels problèmes que je n’aimerais pas voir se greffer à ma vie qui vogue déjà dans un océan pourpre. Je retirai les dagues sèchement de ses jambes et essuyai les lames sur la chemise du type avant de les ranger à mes hanches. Un simple bruit, sourd, me laissa imaginer la chute du lars sur le plancher.

    Lorsque je réapparus dans le bureau de Meli, seuls quelques tâches grenat salissaient ma chemise blanche. Mon regard était terne et gorgé d’amertume envers moi même, envers cet autre moi et je lui demandais simplement en n’osant la toucher de mes mains salies par mon péché :


    - Demandez à vos hommes de nettoyer s’il vous plaît. Je suis las. Je vais aller prendre un bain.
Vautour, incarné par Etienne_de_ligny


L'objectif est enfin à portée de vue. Il aura fallu du temps pour le trouver ce fumier. La mâchoire crispée, il passe une main sur sa barbe et avise déjà les trois comparses pour qu'ils se mettent en place. Il faut le prendre en tenaille et agir vite. S'il a réussi à tuer certains de ses hommes, en compagnie de donzelles de surcroît, il vaut mieux agir vite. Il sent la colère gronder à ses tempes de le voir aussi insouscient, tout en se réjouissant de ce qu'il va lui arriver si l'attaque réussie. D'ailleurs, il lance le signal. Le ton est donné et c'est d'un pas discret, puis accéléré que les trois comparses le prennent en tenaille. L'un d'eux, sort du lot et s'expose pour attirer l'attention. Une position bien évidement risquée quand on sait que cette cible ci, peut être tenace. Il ne s'agit pas d'un amateur comme ils peuvent en rencontrer, mais bien le genre d'homme à le foutre en rogne. Les putains qu'ils malmènent sont plus agréables à manier, tout comme les hommes sans le sous ou désespérés qu'il faut manipuler ou brusquer pour récupérer leur progénitures et en faire de nouvelles marchandises. Les choses commencent enfin à se mettre en place. L'un attire l'attention. Le second dans le dos de la cible reste tout aussi discret dans sa progression et se tient prêt, gourdin en main. Et un autre, reste en appui tant pour supporter l'exposé, que le coup final.

Le vautour reste non loin, veillant à se rapprocher. Il ne choisit pas les dagues, les épées. Ce qu'il préfère c'est de rester à distance. L'arbalète est donc prête et déjà pointée dans la direction du Blond. Il est au loin, derrière l'exposé pour concentrer encore son attention vers ce côté-ci et laisser l'homme au gourdin se rapprocher. Il préfère le tenir ainsi en respect. Un geste de trop et la flèche viendra se ficher dans l'arrière de son genoux pour s'assurer que sa démarche soit moins souple et rapide.

Je te conseille de te laisser faire. Et surtout, de ne pas broncher. Si tu tues ou blesses encore l'un mes hommes, je te mets à sac. Tant que peux articuler après tout, c'est tout ce dont je vais avoir besoin.

Vautour ne mâche pas ses mots ni ses menaces. Les hommes sont prêts. Un second signal est donné, plus discret. Un simple geste au cours duquel, l'arbalète se baisse à peine comme pour baisser son horizon. Les deux hommes se rapprochent pour permettre à la pièce principale d'agir dans son dos. Le gourdin est levé au plus haut et s'abat aussi brusquement que possible sur le crâne du Blond. Un geste puissant. Un son sourd et une satisfaction qui n'échappe pas au Vautour dont le sourire est carnassier.

Parfait. Il n'en attendait pas moins. Ligotez moi le et qu'on l'embarque. Faut pas traîner.

Les choses sont faites. Rapidement. La tension est palpable jusqu'à cette mâchoire qui se crispe de nouveau. Ces regards à l'affût ci et là, au plus loin, au plus près. Ils n'ont pas été trop de trop pour s'en occuper et l'embarquer et l'affaire n'est pas encore réglée.
Melissandre_malemort
Mélissandre ne passait pas vraiment la meilleure semaine de sa vie. Revenue avec le coeur en morceau de l'Aphrodite, elle tentait de retrouver un semblant de stabilité à Limoges. Peine perdue : Fève multiplait les frasques, une nouvelle enfant perdue avait rejoint sa nichée et elle venait de salement se disputer avec Hector.

Pendant une toute petite seconde, une fraction de rien du tout, elle avait envisagé de l'envoyer au diable. Elle avait été trahie par Enguerrand, Alistaire et Etienne en une poignée de mois. Avait elle réellement envie de replonger dans une relation destructrice et douloureuse ? Hector n'était certes pas son amant et leur relation tenait d'avantage d'une amitié complexe : Mélissandre n'était plus ne mesure de nouer des liaison et tenait les hommes à distance de son cœur. De son corps prétendument facile. Et puis la Lunaire laissait toute la place aux femmes qui comptait pour Hector. Andrea surtout, qu'à défaut de voir comme une amie elle respectait profondément. Mais il comptait pour elle, indéniablement. A l'image de Gabriele il était de petit rien de noirceur dans sa vie qu'elle tentait de remettre sur des rails droit. Un homme brisé mais courageux qu'elle ne pouvait pas dédaigner. Même quand il lui assénait un coup aussi cruel que gratuit en décidant de la planter là et en venant lui annoncer sans l'ombre d'un regret. Parce qu'avant ça, il avait été là pour elle. A chaque fois.

Alors elle l'avait suivi, fidèle à sa promesse et prête à hurler si il avait le malheur de mettre ses plans à exécution. Discrètement enveloppée dans une cape ocre, elle se faufilait à sa suite dans les rues limousines. Et elle assista à l'agression, horrifiée. Prime impulsion aurait été de se jeter dans la mêlée en hululant comme une chouette pour appeler la maréchaussée et frapper le type qui faisait du mal à Hector. Un rien de peur l'en empêcha. Andréa elle même craignait le Vautour et dieu sait qu'elle avait des c*uilles de la taille de la péninsule ibérique. Inutile donc de compter sur la surprise ou une mauvaise préparation de la part de l'agresseur. Il n'était pas seul et ses hommes se tenaient sans doute près à lui tirer une flèche dans la gorge si elle sortait de sa cachette.

- Andrea...

Elle était la seule à pouvoir faire quelque chose. Mais il était hors de question qu'elle quitte Hector des yeux. Dieu seul savait où le Vautour comptait l'emmener et combien d'abominables souffrances il lui infligerait le temps qu'Andrea puisse intervenir. Avisant un gosse qui faisait la manche dans un coin, elle lui balança une bourse tellement pleine qu'il ouvrit des yeux comme des soucoupes.

- Va au centre ville et trouve une auberge qui s'appelle " Aux œufs Coquillards". Tu la trouveras vite, avant elle s'appelait Limogez Laid. Demande à la propriétaire de te suivre et ramène là ici. Dis lui que l'oiseau à attaqué. Et de suivre mes traces. Fait tout ça, et tu aurais le double de pièces.

Le môme parti en courant tendit que Mélissandre entreprenait de retirer une poignée d'épingles de ses cheveux, ses lourdes boucles retombant au fur et à mesure en grappe sur ses épaules. Elle laissa tomber la première là où elle était comme le petit poucet, prète à suivre Hector jusqu'en enfer. Restait à prier pour qu'Andrea les sauve tous les deux.
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Hecthor.
    La journée fut riche en émotions et elle eut le don de me chambouler plus que de raison. J'avais passé une bonne partie de l'après midi en forêt, en balade avec Ondo, à ruminer et à envisager toutes les possibilités possibles et imaginables sans parvenir pour autant à une conclusion satisfaisante.

    Aller seul rencontrer le vautour relevait du suicide, j'en était conscient mais ça permettait de n'inclure personne d'autre dans l'équation. La matinée en présence de ma fiancée des ombres changea mon opinion et elle m'avait ouvert les yeux. Je ne pouvais agir aussi égoïstement et faire endurer ma perte, j'avais rejeté l'idée de faire cavalier seul et lui avais promis de lui divulguer mes intentions quoiqu'il advienne.

    La solution la plus raisonnable serait de se rendre au camp avec ma doublette pour négocier tout sachant pertinemment qu'il serait difficile de convaincre un type aussi dérangé que le vautour. Un appui armé des hommes de main de Sieg serait alors un atout majeur. Je me persuadai que ce n'était pas impossible, que malgré son trafic odieux de filles, nous réussirions à susciter la convoitise chez cet être infâme en lui ramenant l'objet qu'il recherche tant. Mais rien ne m'assurait qu'une fois en sa possession, il nous laisserait libre.

    Je n'avais aucune idée de nombre de sbires qu'il avait sous la main, il me manquait beaucoup de données mais je ne pouvais envisager d'être constamment le traqué, d'autant que je n'étais pas le seul dans l'équation. Les gens qui connaissaient le vrai moi savaient que j'étais capable du pire lorsque l'on s'en prenait aux gens qui me sont chers. Je n'étais pas un tueur de sang froid, ça me détruisait à chaque fois un peu plus de l'intérieur, mais quelque chose d'incontrôlable m'habitait lorsqu'on menaçait mes proches, et cette rage meurtrière me terrifiait tout autant qu'elle me dégoûtait.

    Je laissai Ondo attaché à un arbre tandis que je gravis un éminent rocher. De là, s'offrait la vue de Limoges. Cette ville, je l'avais dans la peau, tantôt théâtre des mon déclin tantôt celui de mon apogée. Limoges la détestée, Limoges la répugnée, Limoges mon foyer. Le vent fouetta mon visage et alors la solution semblait s’imposer d'elle-même, elle de dessinait là, devant moi, de manière évidente. Limoges.

    Tard dans la nuit, je fis un saut à l’auberge pour annoncer mon plan à Melissandre. J’étais décidé. J’allais quitter Limoges.

    J’essuyais la fureur du petit électron avec une note d’amertume causée par les mains que j’avais entraperçu à mon arrivée. Ce petit poison rongeait mes entrailles et me dépouillait de mes véritables émotions. Je lui tenais tête avec une froideur qu’elle ne me connaissait pas. J’avais l’habitude d’endosser le mauvais rôle et m’éloigner de tout pendant quelque temps aurait permis d’effacer les pistes et d’éloigner la menace qui planait au-dessus de moi et, indirectement, au-dessus d’elles. C’est la solution la plus sûre que j’avais trouvé, bien qu’il m’en coûte...bien que je risque de décevoir, je les préférais en vie. Alors, me fermant comme un iceberg, j’endurais sa colère en la laissant attiser le sempiternel dégoût que j’éprouvais vis à vis de moi-même.

    La porte refermée, le cœur lourd, je m’efforçais de tenir bon car j’allais devoir encaisser la seconde lame, et celle-ci risquait de m’achever. Andréa.

    Sauf que, rien ne se passa comme prévu. A la vue de l’homme qui me barrait la route, je devinais rapidement qu’il n’était pas là par hasard et lorsque je sentis un présence juste à côté de moi je savais avec certitude que les choses allaient se corser. Ma main se glissa à ma cuisse et à la dague qui s’y cachait mais une voix s’éleva derrière moi et m’interrompit dans mon geste.
    Mon sang se glaça et avant la fureur, c’est bien la peur qui me tordit les entrailles. Le vautour était là, et il cherchait lui même sa vengeance. Ce qui me terrorisait n’était pas le sort qu’il me réservait, ce qui me terrorisait c’est qu’il était en ville et qu'elles y étaient aussi. J’en comptais trois, dont un qui me tenait en joug à l’arrière. J’étais fait comme un rat mais je comptais bien en emmener un ou deux dans la tombe. J’extirpai avec vivacité ma dague mais je n’eus pas le temps de faire un pas qu’une vive douleur éclata derrière mon crâne, et puis, c’est le trou noir.
Andrea_
[Aux Oeufs Coquillards]


La vie est faite d'avant, et d'après. Au final la vie est un petit enchainement de présents qui ne durent qu'un instant. Un instant, un mariage, une virée sur les routes. Avant une naissance, après l'arrivée de l'ami. Avant l'achat de cette robe, après avoir reçu ce collier de perles. Un "avant" et un "après", pour un présent qui dure d'une seconde à quelques jours.


    [Aux Oeufs Coquillards : avant. ]


La journée avait été longue et je ne trouvais pas la concentration nécessaire à ma tâche. Ludmilla, la gérante de la taverne faisait ce qu'elle pouvait, finissant mes phrases et anticipant les suivantes. L'amertume d'une vieille histoire semblait s'apaiser avec le temps. La main tantôt massait ma nuque avant de frotter une tempe, l'esprit était confus et le masque peinait à rester en place. Je ne rêvais que d'une chose, quitter cet endroit pour trouver le réconfort des bras Italiens, l'étreinte chaleureuse d'un époux qui par sa simple présence apaisait tous les maux. Mais avant de rejoindre la résidence Alzo, il fallait s'assurer que les affaires étaient en place.

- " Et donc le vin sera livré demain à l'aube, et le..les.. œufs vers treize heures
- Onze heures, vous aviez dit onze heures pour les oeufs et treize heures les fûts de bière
- Alors ça doit être ça, pour ce qui est des
- Chambres, elles sont prêtes, il n'y a plus qu'à rafraîchir la troisième sitôt le client à la vente aux enchères. Les autres restent une nuit de plus."

Je n'avais pas le coeur à la renvoyer paître, elle faisait son travail avec bien plus de rigueur que je n'en serais capable, elle était polie, souriante et ne comptait pas ses heures. Elle ne demandait rien si ce n'est utilisait une fois par semaine une chambre qu'elle laverait ensuite avec la minutie d'un horloger. Son seul tort, au fond, était d'avoir couché avec Hecthor voilà quelques semaines.
Et alors que je rangeais les quelques factures étalées sur la table pour l'occasion, je tentais de chasser les échanges que nous avions eu aux abords de la Vienne en début de soirée, et plus précisément nos dernières paroles avant qu'il ne s'éloigne.

- Mais qu'est ce que tu ne me dis pas, Toi, Bon sang?!
- Ce que je ressens.

Et cette phrase tournait en boucles. Une boucle douloureuse alors qu'il avait évoqué la possibilité de se rendre au Vautour, ou pire, de quitter la ville.
Je cherche souvent à expliquer ce que nous partageons, au fond. Il y a le goût des histoires réglées, celui d'aller au fond des choses quitte à prendre des risques. Il y a le plaisir de brigander, celui de camper. Il y a bien sur quelques parties de jambes en l'air -sans qu'elles le soient vraiment mais une partie de jambes écartées c'est bien moins poétiques-. Il y a cette facilité à poser un masque pour en enfiler un autre, cette sorte de pudeur qui, si elle n'habille pas notre corps pare notre esprit, mais je n'ai pas souvenir que l'un de nous ait déjà dupé l'autre. Et puis il y a cette barrière qui se dresse entre nous. Ce mur invisible qui fait que les sentiments restent de chaque côté. Nous savons que l'un tient à l'autre, sans chercher la commune mesure.


-"Bonne soirée Madame Alzo
- A vous aussi Ludmi... Hey, attention p'tit bonhomme!"

Vois, on est encore dans le passé, je vais rentrer chez moi, embrasser mon mari et oublier que tu as pensé, une minute au moins, à quitter la ville.


    [Aux Oeufs Coquillards : Après. ]


- "Qu'il ne s'inquiète pas, que vous serez là demain et?"
Que je serai prudente. Que je suis désolée. Que tout se passera bien. Qu'il y a des biscuits à la noisette cachés dans le plat ovale sur le guéridon du salon. Que Charles a réussi à écrire son prénom. Que Balthazar s'est attaqué au tapis du salon mais que ce n'est pas de sa faute il est jeune et que non, il ne doit pas dormir dans l'écurie cette nuit c'est encore un chiot. Qu'il pense à sa tisane, pas la moitié, pas deux tiers, tout, qu'il doit tout boire.
- "Madame Alzo ? Je n'ai pas... Revenez !"

Mais je ne pouvais pas revenir, car j'étais déjà loin. Dans l'après. Tu vois quand j'ai percuté le garçonnet, je pensais qu'il s'était perdu, qu'on lui filerait un verre de vin coupé à l'eau, et que peut être le coche le déposerait chez lui. Je te raconterais bien comme j'ai ri quand il m'a dit "Faut que tu viens, y a une dame qui veut que tu viens", oh puta'in, oui, j'aurais tellement envie de te dire combien ça m'a fait rire, parce que ça ,ça, c'était encore avant.
Parce que ce petit bonhomme a continué, et j'ai pris le présent dans la gueule.
Et si mon coeur s'est arrêté une seconde, c'est bien plus fort qu'il a repris ensuite. Si fort que je pouvais le sentir dans tout mon être. J'avais demandé où, j'avais demandé quand, qui, comment. J'avais répété, "où précisément" "où?", plus fort encore, Où ?, j'avais ajouté un "bordel!" pour obtenir plus de précision sans me soucier des yeux écarquillés du gamin qui ne faisait que répéter la même chose, décrivant l'endroit où lui avait été jeté cette bourse. J'avais pris soin de lui en jeter une seconde, il attendrait, il attendrait que je l'y rejoigne.

Bien sûr j'ai pensé venir seule, j'ai, dans ma tête, mille fois mis ce gosse sur mon cheval pour aller te -vous- rejoindre-. Je vous aurais retrouvé, JE t'aurais retrouvé Toi, et puis on les aurait tous crevés comme des sales chiens pour avoir osé te toucher, pour avoir osé t'enlever à moi. Mais tu sais toi, pourquoi cette fois, je n'agirais pas seule. Il n'est pas question d'agir sans réfléchir, se prendre le risque de perdre, simplement par envie de gagner, de se venger ou de tous les saigner, il faut te ramener en vie.

Quelques minutes plus tard, la cabane était en vue, seule la fumée sortant du toit indiquait une possible présence, il était tard et le mercenaire dormait probablement, qu'importe, le pied n'était pas encore posé à terre que déjà, effaçant le bruit du triple galop


Sieg ! Siegfried ! Bordel Siegfried !


Il y a un "avant", et un "après". Il y a cet esprit qui refuse de penser, ce mur qui se casse la gueule et la rage qui prend possession de tout.
Et ton vautour n'a aucune idée, de ce qu'il vient de réveiller.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Siegfried_fechter
[Dans une cabane, à un endroit connu seulement d'Eux]

    Il y a toujours un avant et un après. J’avoue que je ne sais plus trop où je me trouve moi, les deux dernières soirées avaient été… Chargées en émotion, chargées en retrouvailles, chargées en action, aussi. Le temps s’écoulait lentement, un peu trop à mon goût dans cette cabane, je regardais ce lit à peine assez grand pour tenir à deux dessus, collés-serrés. Le chiot, qui se grattait l’oreille en se roulant en boule dans un coin de la pièce. Un léger sourire, il est… Mignon, je n’aurais jamais cru dire ça d’une de ces bêtes. Que voulez-vous, je déteste ces créatures.

    Je mentirais, cependant, si je disais que tout cet endroit, aussi doux m’était-il, n’était pas teinté d’une lourde peine qui affaissait mes épaules. Le goût des regrets, le regret des avants, l’incertitude des après. Les mots qui ont fusé, les coups qui sont partis, les retrouvailles qui ont suivies. Cette odeur, au bout de mes doigts, d’un onguent. La douleur qui fuse un peu dans mon bras quand je touche les coutures en forme d’oiseau qui m'ornent désormais. Douloureux souvenir qu’Elle est dans ma chair, heureux souvenir qu'elle est toujours là, jusqu’à ce que je crève. La vie est ainsi faite, des hauts et des bas n'est-ce pas ?

    La nuit est encore jeune ce soir, je repense un peu a tout ce qui a été fait, le conseil, l’explosion en ville, la violence, la douceur, la passion. La solitude, aussi, surtout.

    Quelles journées que j’ai ces derniers temps, mais je m’inquiète. Les dernières paroles que nous avons échangées, Elle et moi, me restent en travers de la tête, de la gorge. Peut-être qu’en fin de compte, je ferais bien de disparaître, ça serait probablement la meilleure solution.

    Plus pour Elle, que pour moi.

    Sac-à-puces, Notre chiot me grimpe dessus, sentant probablement que j’ai le cœur lourd à l’idée qui me révulse autant qu’elle me trotte dans la tête. Je passe mes doigts dans son poil, lui gratouille derrière une oreille, un baiser sur le haut de son crâne. Merci sale bête, putain, v’là qu’un chiot me fait du bien. P’t’être qu’Elle à raison, p’t’être qu’on peut en faire autre chose qu’un monstre sanguinaire.

    Quelque chose, cependant, me trotte en tête. La rencontre sur les bords de la Vienne de la veille, d’une princesse chieuse et d’un bûcheron. Des mots qui fusent, des cris, des braillements, quelque chose de grave qui se prépare. Sans compter les mots échangés avec Elle. Quelque chose me dit que cette histoire n’aura pas un dénouement paisible, enfin, elle sait très bien que…

    Un rythme effréné, quatre pattes qui martèlent le sol, des galops. Le hennissement d’un cheval dont on maltraite la bride. Un cri, tiens donc, ça ne ressemble pas à une visite de courtoisie.

      - SIEG ! SIEGFRIED ! BORDEL, SIEGFRIED !


    Ah. Ce doux son tonitruant d’Andréa en furie, contre moi ? Impossible, du moins. Je pense ? J’aurais fait quoi encore pour mériter sa colère ? J’ouvre la porte de notre cabane, me prenant une bourrasque froide dans la gueule qui fait tirer ma joue comme si on plantait un pic à glace dedans. Bordel.

      - Andréa ? Qu’est-ce…


    Elle manque de me bousculer alors que j’écarte le passage pour la laisser rentrer. C’est chez Nous, du coup, chez Elle aussi. Hors de question que je lui bloque le chemin. Une œillade vers notre fidèle Sac-à-Puces qui semble aussi perplexe que ses maîtres. Ah ça mon gaillard, me regarde pas comme ça j’ai pas la moindre idée. Mais quelque chose m’inquiète, elle est essoufflée et à en juger la couleur de sa peau, rougie par le froid, gelée. Elle a cavalé pour venir ici, en urg…

      - Prépare tes affaires.


    Mes affaires ? Lesquelles ?

      - Tu… M’expliques ?


    Elle se penche pour ouvrir le coffre à la base du lit de fortune de Notre cabane. Elle fais claquer sèchement le bois contre le rebord du lit et commence à en tirer une pléthore d’armes, bon on va pas partir à la chasse au sanglier à en juger l’air. Son air, m’inquiète d’autant plus, elle semble… Peinée, non, angoissée, au point tel que ça se voit sur son visage, que ça lui est douloureux. Bordel. Soit Archibalde, soit Hecthor. Et évidemment, c’est vers moi que tu viens.

    J’essaie de lui poser une main sur l’épaule en lui intimant de se poser et de m’expliquer, mais j’admets que le regard définitif qu’elle m’envoie en pleine figure me stoppe dans ma lancée. C’est niet, nada, que dalle Lansquenet. Tu te prépares et fissa.

    Sans attendre, du coup, je passe mon long gambison noir et passe les sangles que je serre autant que possible, puis, j’enfile mon plastron, avant de passer mes tassettes et… Tiens, on pose une épaulière sur mon épaule, elle m’aide, comme elle a tellement eu l’habitude de le faire quand nous étions… Ce que nous étions.

      - Le groupe qui nous cherchait Hecthor et moi, l’ont trouvé.


    Je sangle un peu brutalement mon canon d’avant-bras en fermant le poing. Bien évidemment que c’était pour lui qu’elle était venue. J’inspire un instant pour lâcher avec une pointe d’amertume, si discrète que je ne pense même pas qu’elle le perçoit.

      - Du coup, tu viens me demander d’aller t’aider à le sortir de là.


    Elle sangle mon épaulière, avec brio en plus. Elle connait mon corps, mon gambison, comment j’enfile mon armure. La sangle repose sur le brassard en acier noir.

      - Il n’y a que toi qui peux m’aider.


    Je sais, Andréa. Ne t’inquiète pas, je t’avais dit que je t’aiderais quand tu auras besoin. Tu as besoin, et je suis le seul à avoir les capacités pour le faire dans l’immédiat. Je la domine un peu, de taille de largeur. Il est rare de me voir en armure complète, je préfère ma demi-armure que j’utilise pour le combat en lice, pour l’entraînement. Là, c’est ma panoplie de guerre complète. Des années, que je ne l’avais pas mise.

    Je récupère mon lourd heaume noir, le passe sous mon bras en la regardant. Alors qu’elle se déshabille, se retrouvant complétement nue pour passer des frusques plus adaptées pour la mission sanglante qui nous attends.

      - Tu as ton plastron ? Si tu veux, j’ai des chaînes-de-jacque sur mon cheval. Pour protéger tes bras.


    Elle hoche en laçant sa chemise avec un peu de difficulté, elle s’agace.

      - Il est sous le lit.

      - Sous le lit… T’es venue quand ici avec tout ça ?


    Ma question reste en suspens, tant elle est occupée à lutter avec ses vêtements alors que je retire le plastron de brigandine de sous le lit. Sans plaque dorsale, spécifiquement pensé pour qu’elle puisse garder sa mobilité en protégeant son ventre et sa poitrine de toute attaque. Elle s’agace encore un peu avant de répondre.

      - C’est ici que je viendrais, quand j’aurais besoin d’être seule, et tu sais ce que je fais, quand je suis seule.


    Tu picole, tu tabasse, tu t’énerve. Je sais.

      - C’est chez Nous, après tout. J’ai pas mes armes par contre, bordel… Enfin, si, j’ai mon épée, mais… Merde, on fera avec.


    Je suis doué à l’épée, mais là où je brille, c’est avec l’épée à deux mains ou la haches d’armes. Dommage, je ferais moins peur, mais je serais tout autant efficace. Ma lame trône près du trou à feu, je la récupère, lie le cordage à ma ceinture et repose ma paume sur le pommeau. Salut toi, on va faire couler du sang ce soir. Je tourne mes yeux vers la Colombe.

    Elle relève ses cheveux qui tombent en cascade, s’approche de moi après avoir enfilé le plastron et me tourne le dos, pour que je le sangle. Mes mains ne tremblent pas, c’est sans difficulté que je resserre correctement l’armure pour lui assurer une parfaite protection.

      - Je te laisserais pas le perdre, lui.


    Je te le promets.

      - Ni lui, ni Toi. Tu restes prudent.


    Je te le promets aussi. J’ai pas prévu de mourir ce soir.

    Elle semble, déconcentrée, une petite pulsion naît dans ma poitrine, remonte ma colonne et me fait inspirer un peu plus. Tandis que la Colombe semble se perdre dans une marée de dagues, à chercher ses armes pour son style de combat préféré, le corps à corps. En espérant que les leçons des dernières lices ne soient pas tombées dans l’oreille d’une sourde, n’oublie pas, l’attaque et la défense.

      - Andréa ?


    Elle ne me répond pas, je claque des doigts pour attirer son attention.

      - Concentre-toi.


    Elle déglutit après avoir fais le choix de ses armes, je la vois s’arrêter un instant et déglutir, elle… N’ose pas me regarder en face ou c’est moi qui délire ?

      - Je suis concentrée.

      - Regarde-moi, tu me dois bien ça.


    Dis-je en levant un poing, pour qu’elle colle le sien au miens. Je lui souris doucement en lui promettant.

      - On va leurs péter la gueule et récupérer Hecthor, dobra ?


    Elle se retourne enfin, elle me regarde en inspirant longuement, me souriant même un peu. Oui, je suis là, je te l’ai promis Andréa. Elle hésite en soufflant mon prénom. « Sieg. », puis, écrase son poing contre le mien.

      - On va tous rentrer en vie.


    Je me marre un peu. Poing contre poing.

      - Andréa, tu ne sembles pas comprendre à qui tu demandes de l’aide là. Avouais-je. Ce que je vais faire ce soir, tu ne m’as jamais vu le faire.


    Je lâche son poing, lui prends l’avant-bras et la tire vers moi. Penchant la tête pour venir lui voler un bécot, un baiser, court et bref. Parce-que bon, parfois faut se faire violence pour ne pas s’écouter. Et ce soir, j’vais me faire énormément violence, alors un dernier moment de calme avant la tempête, un moment où on peut être un peu nous.

    Elle me répond, venant récupérer le fruit de mon vol en se hissant sur la pointe des pieds. C’est bon.

      - On va tous rentrer en vie.


    J’ai rien de mieux qui me sors de la tête à ce moment-là, vous me pardonnerez de pas être terriblement créatif quand je m’y mets. Elle s’illumine un instant.

      - J’ai une idée !

      - J’t’écoute.


    Elle fouille dans sa notre cabane, récupérant fusain et papier que j’entrepose pour écrire mes correspondances. Je récupère le tout.

      - Écris a tes hommes…


    Ah, bonne idée. Les griffes ne sont pas là, mais les zonards de la Caserne sont toujours prêts à tuer pour de l’or. J’ai quelques noms en tête.

      - Au cas où, tu mets ça dans ta poche, on l’enroule à la patte d’Ombeline et si besoin… Elle leur amènera.

      - J’leurs écris maintenant, j’leurs demande de nous rejoindre où ? Blüm va les payer grassement d’ma part.

      - Le gamin, il les attendra devant l’église.


    Sans perdre de temps, je griffe la papier avec le fusain, une fois le courrier griffonné, il est roulé et préparé. Je siffle Ombeline, l'oiseau bien dressé nous suivra. :

    « Blüm, trouve et engage Marteau, Pierrot, Eric et Pal, dis leurs de passer leurs armures les plus lourdes et de retrouver un gosse à l’église. Je te rembourse ce soir même. Propose leurs cent écus par tête. Ramène ma hache d’armes. Dis leurs d'attendre un signal, ça sera Ombeline, au niveau du clocher. Si ils voient mon oiseau, qu'ils suivent l'enfant. »


      - J’ai quatre gars qui me viennent en tête, des combattants en harnois, comme moi. Ils me rapporteront ma hache d’armes.

    On sort, sans perdre de temps.

      - P’tite force, mais à cinq on fera un carnage si faut.

      - Six.

    Oui, à Six, effectivement. Mais je parlais principalement d’un fer de lance, on attire l’attention et tu taille dans le lard des salopards qu’on occupe ma chère Colombe.

      - Six.


    J’enfourche mon cheval, relevant ma visière pour lui sourire. Ce soir, y’aura du sang. Je tourne la tête vers l’entrée et j’hurle a Notre chien de monter la garde, on se prends un peu la tête avec Andréa, mais finalement, les mors sont tirés, les éperons plantés dans les flancs de nos chevaux et nous cavalons. Ce soir, y aura du sang, mais cette fois, je suis en pleine forme. On rentrera tous en vie.


Citation:
Merci à JD Andréa pour le 4 main

_________________
Hecthor.


[RP écrit à quatre mains avec JD Etienne alias le Vautour]





Allongé sur une table, Hector est ficelé avec soin. Le Vautour tourne autour de sa proie avec une malice certaine. Le transporter n'a pas été aisé mais il n'a pas eu à s'en soucier. C'était le travail de sbires, non le sien. Il tient à peaufiner les détails. Ainsi, il tire une table à ses côtés et pose par dessus, divers accessoires de tortures. Il est une tâche bien agréable pour lui, extirper les informations à ceux qui ont tenté de le doubler. Et ce morceau-ci, risquait d'être coriace. Pourquoi l'avait-il volé ? Pour qui ? Comment ? Qui lui a parlé de SON bien ? De son trafic ? L'avait-il déjà balancé ? Souhaitait-il le faire chanter ? Autant de question dont les réponses venaient à manquer. Un homme de main reste à ses côtés, un autre près de la porte. Il a depuis longtemps été vaincu par la paranoïa. Le seau d'eau est jeté alors sur le visage de la proie pour lancer les hostilités. Que la torture commence. Qu'il avoue donc !

    La morsure des liens commençait lentement à me tirer des abysses. Un goût âpre et métallique pourrissait mon palais. Une violente migraine irradiait depuis l'arrière de mon crâne jusqu'à mes tempes. On aurait joué de la cornemuse a côté de mes oreilles que ça aurait été plus agréable. Je voulais me tenir la tête entre les mains, je voulais que ça cesse mais je ne parvenais pas à bouger. Une force incompréhensible me figeait sur une surface dure. L'air était froid, j'avais mal au dos d'inconfort et une odeur de fumée glissa dans les narines. Je me souvins alors de a ruelle à limoges et mes cils se mirent à battre, me ramenant à la dure réalité. Le faible éclat des flammes illuminait la pièce dans laquelle je me trouvais et visiblement, j'avais de la compagnie. J'eus à peine le temps d'analyser ce qui se trouvait sur la table à côté de moi, a peine le temps d'imaginer ce qui m'attendait qu'un coup de fouet glacé finit par me réveiller comme il se devait. Je pris une grande inspiration en foudroyant du regard le vautour :

    - J'allais venir à toi, t'aurais pu te montrer patient.

Il étire un rire sadique à sa réflexion. Il ne manque pas de culot, surtout vu sa position. Il serait alors bon de lui rappeler ici, qui a le droit de faire preuve de cynisme. Ainsi, il s'empare d'une petite pince et se rapproche d'emblée de sa main droite. Il n'a pas de temps à perdre. Autant se faire comprendre dès le début. Maintenant. La pince se dirige vers l'annuaire et s'empare de la fine couche d'ongle et d'un coup sec, il arrache. Pas plus de cérémonial pour se faire entendre.

- Je ne suis pas patient. Tu vas vite le comprendre. Comment as-tu su pour mon établissement et mon trafic ?

    Je suis dur et je manque rarement de piquant, et ce, même dans les situations les plus désespérées mais cette douleur là, m'arracha un cri que je ne peux maîtriser. La mâchoire se crispe et j'envisage qu'il y a encore potentiellement neufs autres pics de souffrance qui m'attendent. Le souffle court, la poitrine se gonfle et se dégonfle à une vitesse folle mais je me dois de garder mon sang froid

    - Putain je me suis renseigné pour te retrouver pour qu'on fasse affaire, j'étais prêt à m'associer avec toi pour te faire comprendre que je n'ai PAS ton putain d'objet !


Il ne l'a pas ? Mais enfin, il a bien été volé. Les sourcils se froncent, déjà agacé. Se tournant vers la table, il s'empare donc, de ce pot, contenant sel et citron. Il en verse alors, quelques gouttes sur la peau désormais mise à nue. Laissant l'acide grignoter la chair.

    L'acidité brûle la chair mise à vif. Je mords sur les dents pour ne pas avoir à gueuler encore comme un veau qu'on égorge et je tire sèchement sur les liens qui me saucissonnent et irritent mes chairs . Le sang froid m'abandonne un court instant et l'envie de lui faire la peau me grignote autant que le citron sur mon annulaire. Les Prusse deviennent orageux mais le sentiment d'impuissance reste le plus corrosif.


- C'est fâcheux ce que tu me dis, car vois-tu. Ce coffre m'a été dérobé. Un beau coffre de bois précieux, avec quelques pierres tout aussi singulières. Mais en dehors de cela, c'est ce qu'il contient qui m'intéresse. Tu es venu me voler pour ce qu'il contient ?!

Il faut dire que ce derniers contient des contrats sur des terres étrangères. Des lopins de terres agricoles exotiques, extorquées auprès de quelques mauvais payeurs. Un gage de richesse, une retraite loin la francie pour un commerce plus rentable que la prostitution. Il a déjà tout prévu, mis de côté l'argent, les titres de propriété. Tout était là, dans ce putain de coffre qu'il lui avait dérobé.

    - Écoute, espèce de connard. Tu as essayé de me buter et tes hommes gisent six pieds sous terre en ce moment, ils nourrissent les vers. Tu ferais mieux de t'y prendre autrement avec moi car si j'ai ton coffre, c'est pas comme ça que tu l'auras.


- Tu crois cela ? Alors, on va agir autrement. Tu étais accompagné d'une femme, non ? De deux ? C'est ce qu'il s'est dit. Tu penses que elles, elles sauront réagir aussi bien à la douleur ? Pas sûr... Alors que fais-je, je te cuisine toi pour que tu m'avoues comment tu entrés chez moi, as tué mes hommes, as su pour mon trafic..? Ou je te laisse pourrir là, le temps qu'on les trouve ?

Et pour ne rien lâcher, il préfère ne pas s'attaquer aux mains. La faiblesse d'un combattant tient à ses appuis. S'il pourrait sans nul doute lui couper les tendons d'Achille, il préfère donc s'emparer d'une lame et la glisser dans l'âtre. Le temps que le fer rougisse.

    Il actionna le levier qu'il ne fallait pas actionner et je me sentis sombrer dans les méandres de ma folie. Je ressens ce frisson, ce flux polaire qui gèle mes artères, je sais que je vais perdre pied et ça me flanque la frousse. Quelque part, je souhaiterais presque le doux baisers de la faucheuse et je me surprends à abandonner mentalement la vie mais une violente piqure me rappela à la réalité, sans le savoir il venait de sauver mon esprit. Merci d'avoir évoqué l'idée de leur faire du mal. Un sourire torve déforma mes lippes, j'étais au bord de la folie et la douleur n'arrangeait rien à mon état .

    - je peux tout te dire. Tu peux me menacer autant que tu veux ça ne changera rien. Il n'y a qu'une seule vérité et c'est celle que je vais te raconter alors ouvre bien tes esgourdes le pourri.
Siegfried_fechter
[A la chapelle, quelques temps plus tard]


Citation:
RP quatre main avec JD Andréa, clef de lecture : En italique - Andréa. En normal - Siegfried.


Je passe ma langue contre mes dents, ce trou là où se trouvait une molaire me fait bizarre, du moins, ça ne me fait plus mal, mais bon dieu que c’est désagréable comme sensation. On cavale, la terre soulevée par les sabots ferrés de nos chevaux, je me tiens aux rênes comme je peux, chevaucher rapidement ce n’est pas mon truc, j’ai toujours été de la piétaille moi. C’est avec le sol sous mes semelles que je suis le plus efficace, mais bon. Tencedur m'avait appris à dompter plus ou moins n’importe quelle bête. Bien que je n’suis pas à l’aise, je… Pense que je me débrouille.

Nous rentrons dans la ville, le bruit des sabots devient plus clair dans le cataclop qui résonne entre les murs. J’espère que Blüm aura su les convaincre, ces quatre imbéciles.

Il me semblait que le paysage ne défilait pas assez vite, on allait lentement, trop lentement et j’essayais, comme je pouvais, de ne pas penser à ce qui pouvait se passer pendant ce temps, à ne pas imaginer ce qu’il avait pu arriver à Hecthor, car ça ne devait pas être joli pour que Mélissandre fasse appel à moi. Je jetais parfois des coups d'œil en arrière, pas pour m’assurer que Sieg suivait car je savais qu’il était là, mais parce que oui, ça m’ennuyait de devoir l’impliquer là dedans. C’était comme remuer le couteau dans la plaie, comme lui infliger encore et toujours le fait que…

Le garçonnet était bien là et tendait en notre direction une épingle que je pris dans la main. En bronze et surmonté d’un croissant je n’avais aucun doute sur sa propriétaire. L’enfant montrait quelques mètres plus loin et sitôt descendu de ma monture j’allais en sa direction pour en trouver une autre, incapable de parler pour l’heure je levais l’épingle pour la montrer à Sieg.


    - Une épingle ? Sérieusement, on joue à ça ?


Je soupire un instant, détournant le regard. Cette histoire me pompe déjà un peu l’air, être appelé à l’aide pour ce genre d'affaires. Tu parles d’un couteau dans le cœur. Je détourne, me désintéresse d’elle un instant pour me préserver. Je cherche les hommes des yeux et n’en vois que deux qui débarquent. Marteau et Pal, le premier portant dans sa main gauche ma hache d’armes qu’il me lance. Son poids familier dans ma main, sa place qu’elle retrouve juste contre mon épaule et mon gorgerin. Une fidèle amie.

    - Y’a que vous deux qu’avez répondu ? Grognais-je entre mes dents, putain ça complique la donne, j’épaule ma hache d’armes après l’avoir attrapée plus ou moins en plein vol.

    - La paye est pas assez bonne pour le manque d’information, c’parce-que Blüm a insisté qu’on est v’nus, pour la paye des deux autres.


J’hoche la tête, inutile de répondre, tournant un regard vers la Colombe dont je pense deviner plus ou moins ce qui passe dans sa tête. J’inspire un instant.

    - Cheval, ou à pieds ?
    - A pieds.


J’hoche la tête, c’est tant mieux. On fera moins de bruit qu’avec les hennissements des chevaux, je descends et remercie les hommes d’un mouvement de tête, posant l’arme sur mon épaule pour rejoindre la Colombe. Me posant à ses côtés.

    - Jusqu’au bout du monde, tu mènes ?


Une esquisse de sourire au mercenaire. Jusqu’au bout du monde, je mène. Au moins aussi loin que Méli aura lâché des épingles, petit poucet Royal qu’elle était. C’est à cet instant, je crois, que j’ai compris. Hecthor n’avait pas été blessé, sinon Méli l’aurait fait ramener au MAB, ou chez Lui. Il ne se faisait pas non plus traquer, ou attaquer par le Vautour, sinon la Malemort ne se serait pas risquée à y aller -c’est une princesse hein-. Je me redressais soudainement comme frappée par l’évidence, épingle en main je tendais le bras pour stopper les pas du Lansquenet et ceux des autres qui suivaient, avant de chuchoter à l’intention du premier

-Si… N’abandonne pas. Ne l’abandonne pas.

Et oui, c’est cruellement dégueulasse de demander ça mais elle doit en avoir le coeur net, elle doit s’assurer que quoiqu’il advienne, il ne laissera pas Hecthor dans la merde -parce que ouais Méli passe encore-.


Je la regarde, silencieux, quand elle me demande ça. J’inspire un instant pour la regarder, sans dire un mot. Mes doigts pianotent lentement sur la hampe de mon arme. Je ferme les yeux et soupire pour les rouvrir sur Elle. Ma bouche s’ouvre, beaucoup de choses se battent en moi. Mais aucun son ne sort, je la regarde.

    - T’inquiète pas, j’compte pas laisser crever ton amant.


Répondis-je, doucement. Je te l’ai promis non ? Ignorons un instant l’effet que ça me fait de dire ce genre de choses, la question n’est pas là, l’ambiance n’est pas là, et de toute façon. Tu savais bien pourquoi tu venais, non ? Je lui invite à reprendre la marche. Nous avançons, dans la nuit, nos armures bien sanglées et amorties par le gambison étouffent autant que possible le claquement de l’acier sur l’acier, d’un bras, j’écarte une branche sur le chemin. On suit les petites épingles lumineuses dans le sol. Marchant, marchant. J’suis seul avec mes pensées, j’ferme les yeux et soupire, tant pis Siegfried. Mais au moins tu resteras honnête avec toi-même.

Elle est cruelle, hein ? Me souffle une petite voix dans ma tête, que je balaie en secouant le crâne. Elle n’a pas le choix, me convaincais-je. Et puis, tu mérites bien ton sort, vieux con. Ça t’apprendras. Une épingle, l’une après l’autre, pas après pas dans la ville, combien de temps qu’on marche, je ne sais pas, j’avoue être… Perdu dans mes pensées.

Je n’avais pas répondu, c’est inutile. Je savais que chacun des mots que je prononcerais lacèreraient un peu plus son coeur et il était inutile d’en rajouter. Pourtant ce n’était pas l’amant que je ne voulais pas laisser crever. C’était l’homme, tout simplement. Le confident qu’il pouvait être et le compagnon de brigande.Un petit bout d’elle dont elle ne pourrait pas se passer aujourd’hui. Elle jette de temps en temps un oeil vers le Lansquenet qui semble loin, bien trop loin pour qu’elle ose le ramener à la réalité. La réalité, c’est qu’elle en aurait fait autant pour Lui.

Rapidement ils quittèrent la ville pour arriver dans un sous bois, quarante deux épingles plus tard -sacrée touffe la Méli- on pouvait deviner un bâtiment. Bon, Méloche, où t’es-tu cachée?


- Tu la vois?


Je ne lui réponds d’abord pas, je remonte mon casque, les deux loubards dans mon dos attendant les ordres. Des feux de camp, je pose ma main sur son épaule. Comme pour la retenir, comme pour lui dire que tout ira bien.

J’en vois… Quelques-uns, au niveau du feu de camp, la lumière qui se réfléchit sur une bouteille au verre noirci trahit l’alcool qui a coulé. Quatre, au feu de camp. Plus loin, près d’une tente à l'orée d’un bâtiment, j’en vois trois qui jouent aux dés, j’en compte… Sept, pour l'instant. Je regarde plus à droite, un mec qui pisse contre le bâtiment, huit. S’il reste là assez longtemps, on pourra réduire déjà l’nombre des défenseurs.

Ah, là bas. Je presse la main sur l’épaule de ma Colombe pour lui montrer près d’un arbre, au niveau d’un… Non, deux chevaux acharnés, y’a deux autres gars. Non, trois, y’en a un derrière l’arbre qui semble… Pisser lui aussi, ceux là semblent revenir d’une battue, ça se voit à la boue qui brille sur leurs bottes. J’tourne les yeux, Mélissandre n’est pas l’incarnation de la discrétion, on devrait la voir. Je souffle :

    - Non. Sont onze, au minimum, sans compter les gars dans la bâtisse. Disais-je doucement. J’vois pas Mélissandre, y’en a un là-bas, à l'obscurité du bâtiment entrain de pisser, on l’égorge et on avise à partir de là. Y’a des fenêtres, on pourrait peut-être en profiter.


J’inspire un instant, lui sourit.


    - T’en penses quoi ? J’prends les devant ou toi ?


On pouvait être à moitié à poil dans la nuit et bouillonner. On pouvait avoir envie de tout cramer et rester pourtant là. J’étais, je suis, une tête brûlée. Du genre à ne pas réfléchir, à avoir une idée et à la mettre à exécution tout de suite, peu importe les risques ou les chances de réussite. Mais Siegfried était là, et si je quittais son bras pour me jeter dans la gueule du loup, c’est lui qui devrait payer les pots cassés et cette idée était aussi impensable que celle de laisser Hecthor -et Méli- crever.

- Peut-être envoyer un de tes gars par là bas le temps que je puisse aller voir ce qui se trame par la fenêtre?


Séparer le groupe en deux binôme, dangereux quand on est en infériorité numérique ma chère. Cependant, pas si bête qu’on pourrait le penser. Je la regarde et j’hoche la tête.

    - Marteau, Pal, vous contournez, dès que ça pars en couille, vous attaquez. On s’ra là.


Je tourne la tête vers Andréa et alors que les deux autres loubards prennent la direction des sous-bois pour contourner la troupe, je viens Lui prendre la main, lui souriant avec douceur. Après tout, c’est pour toi que je suis là, qu’importe ce qu’on fait. J’inspire.
    - J’prends les devants, tu va voir un peu ce que je sais faire


Et nous ne perdons pas de temps, je prends les devants, accroupis, marchant en évitant les branchages secs et les feuilles trop craquantes de la semelle de mes bottes, mon arme est tenue à une certaine distance de mon corps pour éviter de faire trop de bruit. Inutile de vous dire que ma Colombe est un fantôme, elle. A se glisser sans un bruit, pour frapper quand ça fait le plus mal, le mec est toujours face au mur, ivre. Pissant ou attendant de retrouver ses esprits. Nous avons réussi à nous glisser le long du mur, je pose mon arme par terre et fais signe à Andréa de se préparer à intervenir.

Un pas, un autre. Je me fige quand il tousse, puis j’arrive finalement dans son dos, je me redresse d’un coup pour venir lui écraser ma main sur la bouche et lui prendre le front de l’autre, je tire des deux côtés et dans un craquement sourd, lui brise la nuque. Mais je ne le lâche pas, je recule doucement, pour l’allonger en minimisant le bruit, je me tourne ensuite vers Déa’, joignant mes mains pour lui faire la courte échelle et qu’elle puisse regarder par la fenêtre, sans un mot. Nous n’avons pas encore été détectés.
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Vautour, incarné par Etienne_de_ligny


[Dans la cabane des douceurs]

    Je jetais toute mes forces pour essayer d'articuler clairement et ne pas me laisser submerger par des tsunamis de colère :

    - On a voulu se retrouver en amoureux avec ma femme, je te passe les détails, et on s'est trouvé dans ce fameux entrepôt où vos concurrents gardaient précieusement un coffre. On a voulu donner une bonne leçon à un violeur et ensuite tout s'est envenimé. S'en suivit un cercle pernicieux de vengeance, et j'ai fini par égorger le chef de vos concurrents, d'ailleurs tu m'en dois une...je lâchais un rire vorace avant de continuer...et puis t'as envoyé tes types, j'ai cherché à te retrouver en rentrant dans ce bordel pour soutirer des infos, c'est là que je suis tombé sur une conversation de trafic de filles. Ensuite tes hommes me sont tombés dessus et je leur ai fait croire que j'en avais une qui pourrait t'intéresser, une jouvencelle bien jeune, c'est à cet instant qu'ils m'ont dévoilé la localisation de ton camp et je comptais venir négocier dans les jours qui suivent. Mon regard se perdit sur la pièce sombre et dépourvu de décoration dans laquelle on se trouvait avant d'ajouter, t'aurais pu faire un effort sur la déco.

    J'arrivais à porter la cape du mauvais type de manière beaucoup plus naturelle lorsque je me trouvais aux portes de mon enfer. Mon regard ne quittait plus la lame qui se faisait lécher par les flammes. J'avais bien évidemment omis de lui dévoiler que je n'ai pas toujours été seul dans ces histoires.


Sa réponse ne lui convient pas. Pire, elle lui semble qu'une vile provocation. Il rit. Provoque. Jubile alors qu'il n'est ni en position de force, ni en état de négocier quoique ce soit. Il serait bon de lui rappeler qu'ici lieu, il n'est rien. Si son regard se porte sur l'âtre, il s'empare donc de la lame et la rapproche de lui.

Je vois que tu aimes jouer au malin. Mais voyons pour combien de temps encore. La lame est apportée jusqu'à lui et sans plus de cérémonial, il appose la lame chauffée, rougie contre la voûte plantaire d'Hector. Un guerrier sans appui n'est rien qu'un infirme et il lui faudra bien du temps avant de pouvoir galoper comme une gazelle. Ceci dit, l'odeur est juste chiante. Elle lui rappelle l'odeur du cochon grillé, puis ce petit bruit de chair qui fond, qui brûle est pas celui qu'il préfère. Il a le cuir épais, le salaud.

    Je voyais la lame s'approcher alors, j'essayais de me préparer à ce qui allait se passer mais aucune préparation au monde n'aurait été suffisante pour atténuer la douleur atroce qui m'extirpa un cri d'horreur. Je remuais comme un diable dans ma prison de cordes et fit remuer la table. Les liens lacéraient mes poignets et mes chevilles au point de venir ronger ma peau mais cette sensation semblait si douce comparée à celle qui brûlait mes chairs. Un frisson fit se dresser tous les poils de mon corps et la voix du vautour me semblait lointaine, elle résonnait tel un écho dans une caverne. Ma tête se mit à tourner et je dus faire un effort insensé pour rester présent. .


Déjà, avec ça..Je pense que tu te souviendras de moi, un petit moment...Et s'il te prend l'envie de t'enfuir, je me gausserai de te voir ployer l'échine dès ton premier pas...Nous autre combattants, nous savons combien, les mains...et les pieds sont importants. Ce sont mêmes les choses les plus importantes. Sans pieds, ils ne sont rien sur un champ de bataille.

Et bien sûr, tu as fais cela tout seul... A son tour de rire alors qu'il repose la lame qui faisait office de tisonnier. Ne me fais pas perdre mon temps. Où est mon coffre ?

    Ma volonté commençait à se faire la malle, cocasse pour une histoire de coffre. Tout mon esprit vibrait et menaçait de s'écrouler comme un château de carte. La morsure de la lame chauffée à blanc continuait à se propager à tout mon pied et j'eus l'impression qu'il l'avait gardé collée à ma voute plantaire. J'essayais de gesticuler, avec encore l'infime espoir de renverser la table et....


Il y a tant à faire sur une toile vierge. Crever les yeux ? Retirer la peau comme on le ferait avec un lapin ? Sectionner les tendons ? Retirer tous les ongles ou y glisser quelques aiguilles entre l'ongle et le derme ? Le piquer, ci et là, dans la cuisse ou les bras pour en faire une chair attendrie ? Défigurer ce minois qui doit bien lui rapporter quelques donzelles ? Sectionner ses bourses ?.. En faire l'eunuque du village. L'imagination est grande dans cet esprit habitué à malmener les concurrents ou parfois ses propres filles indisciplinées.

Il commença donc par se rapprocher. Il tire un tabouret et s'empare de sa main déjà éprouvée, puis de sa plus fine lame de médecin. Un instrument fort précieux quand il est utilisé dans ces circonstances. Ainsi, il s'empare du pouce, le dégage bien pour mieux le manipuler. Et là, il commence la fine entaille. De la base du pouce, jusqu'à l'ongle qu'il contourne, jusqu'à l'autre base. Vautour fait un tracé qui longe tout son pouce. Ce n'est pas la première fois qu'il expérimente cela mais cela requière de la patience. Ainsi, doucement, il décolle la peau, petit à petit. Millimètre par millimètre. Comme on épluche un fruit, c'est le pouce que le Vautour prend soin de mettre à nu.

    Le temps et l'espace se mirent à se confondre, ma conscience se fragilisait et mon obstination s'effritait, j'entendais vaguement sa voix mais je ne parvins pas à faire vibrer un son pour sortir un semblant de mot. Ma gorge devenait sèche, mon corps saisit d'une étrange vague glaciale et l'instant d'après en proie à un déferlement brûlant, ma respiration se saccadait et me privait par intermittence d'air, ma peau était trempée d'une sueur froide. Mes paupières luttaient pour rester ouvertes et l'incision sur le pouce me fit l'effet d'une piqûre de guêpe. Un jet d'adrénaline me ramena bien à la réalité et le décollement de la peau me portèrent un coup fatal. Un cri. Horrible. Il venait du fin fond de mes entrailles et arracha mes cordes vocales. Au bord du précipice, une main saisit la mienne afin de m'empêcher de sombrer. Dans la pénombre, je ne distinguais qu'un anneau dorée à un annulaire mais ça me suffisait pour articulait un faible "Clémence...".


Toujours rien de "vrai" à déclarer ?...Tu peux prendre ton temps, tu sais. Il y a tant de chose que je peux faire. Mais, le temps pourrait me presser...La prochaine fois, c'est l'un de tes yeux, que je crève...

    Une impulsion de l'au-delà me poussait cruellement à rester conscient. J'aurais tant voulu partir, je voulais tant que ça prenne fin, que ça cesse par pitié mais mes yeux brillants ne trahissaient pas une quelconque obtempération. Ma voix sonnait comme un glas funeste, miroir du peu de force qu'il me restait :

    - Quoique je dise...tu ne me croiras pas...

    Cette fois ci ma tête tomba sur le côté et un voile de douceur embauma mon cerveau qui glissait lentement dans la barque qui l'emmènerait loin de ces monstruosités. .


Il part dans les vapes le con. Et ça ne va pas l'arranger. D'un geste vif, presque par dépit mais aussi parcequ'il n'a pas de temps à perdre, il vient planter le couteau à l'intérieur de sa cuisse. Juste parcequ'il sait que là, ça risque de réveiller l'instinct mâle. Qu'il serait très vicieux de donner quelques coups de reins que ce soit avec une telle entaille. S'il s'occupe de putain, ce n'est que pour mieux savoir ce qui pique. Diminue, un homme. La lame se fiche donc, dans un geste franc, à l'intérieur de la cuisse gauche, au plus haut. Au plus près. S'il était à son premier coup d'essai, Hector se serait vidé de son sang suite à une hémorragie. Il y a eu quelques loupés car cette perversité, il l'avait déjà eu de vouloir handicapé un homme de ses besoins primaires pour que même dans ses pas, et dans ses plaisirs, il se souvienne de l'étreinte du Vautour. Le geste est donc plus assuré et il sait où viser. Où il ne faut pas planter au risque de le tuer.

Réveille toi, gamin. On en a pas fini..Et j'suis pas là pour te bercer. Où EST MON COFFRE ?!!!

Derrière lui, l'un des gardes se gausse à son tour.

Vous n'y allez pas de main morte patron...Entre les pieds et sa queue...Il se souviendra de vous !

    Je sombrais inexorablement vers les profondeurs, quelques images surgirent, mon enfance, le sourire de Clémence et puis la corde autour de son cou, ma maison, mes amis, mes regrets, mes victoires, l'extase de la perversion, mes addictions, un cheveux blanc tout se résumait dans un immense kaléidoscope désorganisé. Lorsque mon dos caressait le sable de ce fond ténébreux, une poigne vigoureuse me tira vers le haut à une vitesse inhumaine et m'écrasai par la suite la face dans le gravier.

    Tout mon corps se raidit et mis en tension extrême les cordes qui me maintenaient à la table. Aucun son ne sortit de ma bouche, la souffrance était insupportable d'autant qu'elle me sortait d'un songe où la douleur n'existait plus. Le contraste n'était pas supportable, il allait au-delà de mes limites. Mon corps fut secoué de spasmes et, comme un baroud d'honneur, mes doigts réussirent à attraper la lame de médecin qu'il avait négligemment laissé à portée. Jouissant de peu de liberté de mouvement, je l'enfonçais malgré tout dans le flanc du Vautour, triste compensation à tout ce qu'il venait de briser en moi. Mes yeux transpiraient le sang et le courroux, j'étais persuadé que c'était la dernier acte de cette tragique pièce de théâtre. Il était hors de question que je quitte ce bas monde de manière aussi misérable. Le liquide chaud et visqueux glissa le long de ma cuisse, la lame quitta la paume de ma main et ma tête retomba en arrière en me laissant sombrer dans un chaos intransigeant où aucune lumière n'existait.


ENFLURE ! SALE FILS DE CHIEN ! Il n'en revient pas. Comment il a pu être aussi con, lui ! Et se faire planter comme ça, comme une petite puterelle. Il n'en revient pas. Tellement concentré sur ses méfaits qu'il en oublie cette arme à portée de main, les gestes de survies ou les réflexes d'un désabusé. Il serre le poing et l'abat sans plus de ménagement sur la tempe du captif. Puis un autre. C'est la frustration qui prend le pas. La colère de s'être fait ainsi planter comme un idiot et cette fierté qu'il doit surement éprouver, de le blesser malgré tout. Malgré son état. S'il s'écoutait, il le rouerait de coups jusqu'à ce qu'il crève. Cela serait même jouissif en réalité. Mais après le deuxième coup bien senti, il s'arrête. Retient son geste. S'il retombe dans les vappes, ça ne sert à rien. Il ne doit pas perdre son temps. Ni provoquer son silence.

Fait chier !! Bordel !!! Putain ! Vous deux, allez surveillez dehors. On perd trop de temps ! Il peut pas avoir fait ça tout seul. Il est bien trop confiant pour ne rien cracher...Faites passer le mot, je veux aussi qu'on trouve les deux putains qui l'accompagnaient. Trouvez les. Ramenez les. S'il ne parle pas, on pourra les faire parler plus facilement ! EXECUTION !!!!
Melissandre_malemort
Ce cri, Mélissandre l'a entendu depuis le couvert des arbres.

Quelques minutes qu'elle est là, à se mordre le pouce au point de se faire saigner. Elle sait qu'Andrea va arriver. Aucun doute à ce sujet, la belle tient à Hector comme à la prunelle de ses yeux. Mais si elle ne trouvait pas toutes les épingles ? Ou si elle était en train de rassembler une petite armée ? Combien de temps on mettait, même quand on était Déa, pour accomplir tout ça ? Peut-être que si elle avait été un peu plus loin, peut-être que si elle avait été un peu plus maligne... Mais c'était trop tard. La souffrance d'Hector lui vrillait les tripes et elle quitta la lisière de la forêt pour se précipiter vers l'origine du hurlement.

C'était une pulsion irrésistible teintée de témérité. Parcequ'elle n'avait aucun plan. La Malemort était volontiers courageuse, sensible aux codes d'un monde dans lequel elle avait un pied depuis longtemps. Mais ce n'était pas une guerrière. Bien sur, elle savait se rendre utile lors des multiples levées de ban auxquelles elle devait répondre comme toute femme de sa condition. Mais son maitre d'armes lui avait vite fait comprendre que son mètre quarante ne se prêtait pas aux premières lignes. La princesse se battait depuis l'arrière, armée d'un arc qu'elle se flattait de bien maitriser. Elle pouvait aussi manier une dague, mais sans autre méthodologie que de la planter dans la viande adverse. Quand à prendre d'assaut un camps en robe corsetée et armée de la toute petite dague qu'elle gardait toujours dans sa jarretière... Elle devait trouver un plan immédiatement. C'était une question de vie ou de mort.

Avisant une pierre, elle la saisit et l'envoya vers l'une des fenêtres pour l'exploser, espérant que le fracas détournerait les hommes d'Hector et lui donnerait un peu de temps pour reprendre son souffle. Un sursis avant l'arrivée d'Andréa. Le bruit fut prodigieux. Comme mille coupes en cristal explosant dans un bel ensemble. Et pendant une toute petite seconde Mélissandre en éprouva un rien de fierté. Vite abrégée par une seconde explosion, dans sa tête cette fois. Quelqu'un venait de lui donner un coup de poing en pleine tempe avant de la ceinturer pour la soulever de terre. Elle eu beau hurler, se cabrer et tenter de mordre et de griffer son agresseur, c'était peine perdue. Le type l'emporta sans peine jusqu'à la cabane du vautour avant de l'envoyer bouler au milieu d'une pièce qui empestait le sang, la bile et le désespoir.

D'abord figée d'horreur en comprenant combien elle avait été stupide, la lunaire leva ses grands yeux noirs écarquillés sur le Vautour. Puis elle se détourna de lui et découvrir Hector. Vrillage psychique. Mélissandre pouvait presque tout tolérer. Presque. Mais pas ça. Pas après l'Aphrodite. Pas après Alistaire. Epuisée par ces derniers mois, à bout de nerfs et n'ayant littéralement plus rien à perdre elle se précipita toutes griffes dehors vers le tortionnaire en hurlant, boule de nerfs pas plus lourde qu'une enfant.

- Qu'est ce que tu lui as fait, fils de pute ?
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Andrea_
J'avais l'avantage de la féminité, celle qui rend silencieuse et légère, il faut dire que le bruit de l'armure de Sieg' aidait, à ses côtés j'étais presqu'invisible. Je me tenais prête, moi aussi j'étais là pour ça, pour péter des gueules, casser des dents et faire couler le sang. J'étais là pour faire ce que je fais de mieux, frapper, tuer, et Dieu sait que les forces redoublent quand on le fait pour sauver quelqu'un à qui l'on tient.
J'avais serré la main de Siegfried avant de lui servir un sourire rassurant, bien sûr qu'on y arriverait, ne s'était-on pas sortis de pires situations?
Nous avions rejoint le mur sans encombre, et j'avais eu un premier pic d'adrénaline quand Sieg avait achevé le premier homme. Le premier, d'une longue série. Le premier avait toujours le mérite d'être celui qui envoyait la petite décharge, une sorte de coup de feu, un "c'est bon, c'est parti" qui libérait l'esprit de toutes peurs, de toutes questions, c'était lancé, on passait en mode automatique, tout s'enchainait ensuite tout seul, une fois que le premier était mort. Et les autres suivraient, je n'en avais aucun doute. En silence j'avais posé ma main sur l'épaule de Siegfried tant pour le féliciter que pour me hisser sur ses mains.

Non.
Je ne savais pas ce que j'allais voir en regardant par cette fenêtre. Pire, je n'y avais pas pensé. Je n'avais pas anticipé, comme si l'esprit lui même avait censuré l'idée de t'imaginer entre les mains d'un autre, à subir sa torture. Qu'espérais-je? Te trouver là, à jouer aux cartes?
Non.
En train de négocier pour sauver ta vie? En train de serrer la main d'un connard au nom de rapace, une sorte de dette que tu payerais toute ta vie? Le prix de ton âme Hecthor, je t'ai assez supplié de ne pas le faire.
Non.
Le souffle se coupe et la main se referme sur l'armure du Mercenaire. Une seconde. Un tatouage. Juste une seconde. Des flammes. Une plage. Une seconde qui s'éternise. Des hommes. Deux? Huit. Ils étaient huit. La poitrine se creuse. Le soleil se couche. Et ne semble pas vouloir se lever. Est-ce que c'est Lui? Il n'avait pas de cheveux. Est-ce qu'il est vivant? Trop d'air. Trop d'air, pas assez de place dans ces poumons. Du sang. Ses yeux. Un homme. Du sable. Ce bruit. Cette odeur. De l'air. Un bâteau. Lui? Lui.
Non.
Pas lui. Il est vivant. Il était mort. Je l'ai tué. Pourquoi? De l'air. Non ! L'histoire se répète. L'esprit s'éloigne, le corps me rappelle au présent. L'esprit semble gagner à nouveau, laisse revenir les souvenirs. Ses yeux. Ses mains. Pas encore. Pas déjà. DE L'AIR ! Ils sont combien? Huit.
Non !
Je suis loin, et je ne veux pas y être. Pas encore. Non. Ce n'est pas un échec, c'est une leçon. C'est une leçon qui a marqué mon coeur, mon corps et toute mon âme. il est mort. Il est mort?
Non !
La tête se penche un peu, le temps d'appréhender ce que l'esprit taillade. Car il censure cet esprit, il fait le tri, te balance des informations douloureuses pour te protéger de plus douloureux encore. Ta main. Siegfried! Ta main! La mienne te cherche. Tu es là? Alors tout ira bien, non?
Non.
Tu es plus forte que ça, plus forte que les souvenirs, plus forte que cet esprit qui veut t'éloigner du présent. Tu es plus forte que tu le pensais, et que tu le sais car tu vois. Aertan?
Non.
Plus de sable. Plus de coucher de soleil, de goût de sel sur tes lèvres. Plus ce vent qui fouette ton visage, plus de tatouages, plus d'Aertan, de supplications à mettre fin à ses jours. Plus jamais ses lèvres contre les tiennes. Un cri. Son cri.
Non!
Hecthor. Etendu là. Son sang. Ses yeux. Son corps. Et cette odeur de peau brûlée qui te vrille les entrailles.


- NON!

Pardon Siegfried, je sais que tu aimes prendre le temps, que tu aimes choisir le moment propice pour lancer une attaque, que tu aimes que tout soit bien, carré, que tous les paramètres soient sous ton contrôle et c'est ce qui fait que tu es le grand Mercenaire que je connais.
Pardon Siegfried, de laisser une fois encore mes sentiments me submerger et casser tout ce que tu avais prévu.
Car je vais quitter tes bras, tu pourras voir dans mon visage la colère et la rage, car il n'y aura pas la place pour autre chose.

Et je vais tuer, tout ce qui se trouvera sur mon passage.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
Siegfried_fechter
    Quelque chose me touche la tête, une main, elle me cherche ? Je redresse la tête, elle… Seigneur, je lui attrape la main. Tout va bien Andréa, je suis là, courage on… Son souffle s’accélère, sa main glisse dans mon gantelet de cuir. Elle n’est pas vraiment là, plus vraiment là, jusqu’à ce qu’un cri perce dans l’obscurité. Merde !

      - NON !

    Plus de temps à perdre, elle descend de ce promontoire qu’est mon corps, elle quitte mes bras. Son visage transpire la haine, la rage et la colère. Bon dieu, qu’elle est belle. Je sens mon sang qui ne fais qu’un tour dans mon corps, une pulsion sanguine qui remonte dans mes bras, mes jambes et ma tête, comme un torrent d’eau dont la pression balaie tout. Elle est déjà loin, les dagues tirées en avançant vers la première lumière alors que les hommes du campement se sont redressés. Je me penche, pour attraper ma hache d’armes, c’est l’heure du massacre. C’est l’heure du…

      - Mais t’est qui toi grognasse ?!

    Une voix masculine qui surgis du coin du bâtiment pour venir attraper Ton épaule, c’est sans hésiter que tu lui plante le bras et que ton autre dague pars comme un boulet de canon pour se loger dans sa gorge. C’est sanglant, brutal comme mise à mort et…

    C’est comme si mes jambes venaient d’exploser, elles se déploient et se déplient alors que j’attrape mon arme à deux mains, le temps se refait mélasse, comme l’autre-fois. Je n’entends qu’une chose, un boum-boum, boum-boum, qui tambourine dans mes tempes et ma poitrine. Je ne saurais dire si je crie ou pas, car deux hommes se lèvent pour se ruer sur Toi, je t’ai déjà failli une fois, plus jamais, tu m’entends Andréa ? Plus jamais ! Mon armure noire, aussi bruyante soit-elle, dois me camoufler, car quand je surgis de l’ombre projetée par le bâtiment, l’un des deux hommes interloqués lâche son arme en reculant. Je crois que je hurle tandis que mon arme s’abats, tête de hache la première, sur l’épaule d’un de Ses ravisseurs, elle s’enfonce, comme un couteau chauffé dans du beurre. Avant d’être bloquée, un torrent de sang s’écoule de la plaie béante.

    Je tire l’arme vers moi, quelque chose ricoche contre mon casque, l’homme qui me fait face est entrain de frapper comme un sourd, en espérant que la force de ses coups sera suffisante pour brouiller mon esprit, mais j’y vois plus clair que jamais, il lève son arme pour me frapper à nouveau alors que je lève la main pour bloquer l’épée avec mon gantelet. Et… Des éclats de rire s’échappent de ma gorge.

    Une lame, cependant, viens lui ouvrir la gorge alors que j’entends un cri de rage, féminin. Bordel ! Je n’en avais pas fini avec !

    Calme-toi, merde. Calme-toi Siegfried. Merde, bordel de… Quatre hommes, les cavaliers, qui se ruent sur nous avec Déa. Je me recule en me remettant en garde, un œil vers Déa, perdue dans sa rage. Il faut que je pense efficace, pour que je l’aide et la soutienne dans ce combat contre eux, on doit faire vite, on a pas beaucoup de temps devant nous. Elle s’élance ! Merde ! Andréa !

    Je cours aussi, sans qu’elle me le demande, faisant glisser mes mains jusqu’à la base de ma hampe, pour un grand coup avec toute la force dont je suis capable. Je frappe le premier, le choc est si brutal que je manque de lâcher mon arme, il a levé un bouclier de bois qui vole en éclats sous la force de mon arme. A en juger par l’angle que prends son bras, je lui ai brisé, sans attendre, je ramène mes deux bras sur l’arme alors qu’il lève les bras en hurlant quelque chose, pitié peut-être. Et…

    Et… Je lui plante… Le bide, avec… Avec… La tête de lance… Pourquoi je la remonte jusqu’à son torse, il est mort, quoi qu’il arrive il ne saura pas se… J’appuie sur la hampe, pour lacérer ses organes et l’éventrer. Un autre choc, dans mon dos, plus douloureux celui-là. Je me retourne, un homme avec une hache, une arme déjà plus efficace que les couteaux et fauchons que ces imbéciles employaient sur moi, il revient me frapper, dans l’épaule gauche… Et… Je…

    L’odeur du sol chauffé par le soleil nourricier m’emplie les narines, le chant des grillons, le rugissement d’un millier d’hommes, le bruit du fer, l’odeur du sang. Je…

    L’homme, se tient un moignon, au niveau du coude. Il a une terrible entaille sur les côtes, il tombe en arrière en hurlant. C’est…

      - CRÈVE !

    Je hurle sans faire attention, retournant mon arme pour employer la tête de marteau, venant l’écraser sur son visage à deux reprises. Des escarbilles d’os giclent un peu partout, un étrange organe rosâtre… Un œil, par-ci, par-là…

    Je tremble, de plus en plus avant de commencer à sentir un rire prendre ma gorge, je me tourne pour Te voir, ma Colombe, victorieuse alors que tu es entrain de te battre contre le dernier survivant, Marteau et Pal se ruent vers nous pour t’aider, je suis plus proche et… Il t’envoie un revers de sa main, il ose ?!

    Alors que tu te recules, Andréa, tu peux voir la pointe de ma hache d’armes qui surgis de son nombril, l’homme descends ses mains sur la lame en grognant. Ses pieds quittent le sol alors que j’utilise ma hache d’armes comme un levier pour le redresser sur l’arme. Une buée blanche surgissant des interstices de mon casque, une pluie de sang qui tombe sur mon armure.

    Je… Putain, c’est bon…

    Je repousse l’arme, elle tombe avec le gisant, je la laisse bien là. Tirant mon épée longue en m’approchant de toi, te tendant la main. Tu la prends, l’air soucieuse un instant, je… Ne comprends pas ? Tout va bien, elle hoche la tête, un regard échangé, un remerciement muet. Nous n’avons pas besoin de parler.

      - Marteau ! Pal ! Vous tenez l’arrière garde, Andréa ! Avec moi !

    Hurlais-je en me rendant vers la porte, l’enfonçant d’abord d’un coup d’épaule, mais elle ne cède pas. Je recule, prenant la tête de hache de mon arme pour venir frapper le verrou avec assez de force pour l’enfoncer dans le bois. Puis, je recule a nouveau, usant de mon épaule comme d’un bélier, je fais sauter la porte de ses gonds sous le poids de mon armure et la force de l’acte. Je tombe lourdement contre le sol, le temps que je me relève, tu prends déjà les devants. Derrière la porte qui te fait face, il doit y être. Je m’élance à ta suite, tu ne les affrontera pas seule !

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Andrea_
Oui je suis loin. Très loin. Sur cette plage au bord de l'atlantique, les pieds embourbés dans le sable et les bleus rivés dans les siens. Je suis loin oui, incapable de voir les hommes qui s'avancent, incapable de te dire combien ils sont, s'ils portent une armure, s'il s'agit d'enfants, ou de vieillards. Je suis loin, très loin, beaucoup trop loin de mon objectif.
Je reviens parfois, quand un cri ou le bruit d'un fer battant un autre semble se rapprocher, alors la douleur s'empare à nouveau de moi. Je ne veux pas penser, ni à toi étendu sur cette table, ni à toi qui te bats à mes côtés. Je veux garder cette image d'Aertan, et tout ce que j'ai ressenti en le retrouvant, avant de savoir qu'il s'éteindra dans mes bras. Je veux voir ses yeux s'ouvrir une dernière fois, je veux sentir ses lèvres contre les miennes. Je veux. Je veux qu'il se taise, qu'il ne prononce jamais les mots qui me hanteront toute ma putain de vie.
Vois, je repars. Une dague, une autre. Du sang. Des coups, Reçus. Pris. Esquivés. Donnés. Rendus. Une sorte de danse où rien n'est préparé à l'avance, les enchaînements sont presque beaux et... Et je ne vois rien, la rage prend le dessus, la colère m'étreint et me berce. Je suis faite pour me battre, et chaque combat me le rappelle.

Sa voix, son cri, son "crève". L'esquisse d'un sourire, il est en vie, et semble même prendre son pied. Du sang, encore. Un coup, encore. Et la dague fichée dans un corps. Je n'ai pas peur, je n'ai pas froid, je n'ai pas mal. Je suis en vie, c'est là ma seule certitude, je ne vis que pour terminer ce qui a été commencé, et ramener...

Une gifle. Violente.
Et deux pas en arrière.
Violent retour à la réalité. Il faut nuit et il y a des arbres. Le temps semble s'arrêter un instant et me balance des années de vie, un accéléré de tout ce que j'ai vécu depuis Lui. La main tremble et en la retirant de ma joue je constate qu'elle est pleine de sang. Quelques secondes, avant que le présent prenne le pas sur le reste, sur tout le reste.
Du Bleu. Du bois. Un vitrail. Des arbres. Un mur en pierre. De l'eau, froide. Un baquet. Des rires. Des soupirs. De l'inexplicable.

Et cet homme que Lansquenet laisse tomber en sol. Son armure pleine de sang, de bout de je ne sais quoi qui rende la chose terriblement dégueulasse, terriblement irréelle. Sa main, c'est le seul amarre que j'ai en cet instant, et c'est probablement le plus solide de tous. Un sourire, parce qu'on y est presque, parce qu'on est une putain d'équipe et que derrière cette porte qu'il enfonce se trouve



- HECTHOR !


Je n'aurais que faire d'une épée, peut être qu'en d'autres circonstances j'aurais pu m'en servir, mais ils n'ont aucune idée de l'état dans lequel je me trouve. Je ne vis plus que pour les tuer. Tous. A commencer par lui, le premier sur lequel je pose les yeux. Il semble bien plus expérimenté et protégé que ceux que nous venons d'envoyer au diable mais qu'importe. Nous sommes ici pour Hecthor et ...

- Mélissandre?


Pas le temps de m'appesantir sur le sort qui lui est réservé, mais elle vient de prendre une mandale qui devrait la faire dormir et ce n'est pas de mon fait.
J'enchaine me ruant sur l'homme pour le pousser contre le mur, visant joyeusement ses cuisses dans l'espoir de lui ruiner tout espoir de fonder un jour une famille. S'il survivait. Un coup de poignet dans le visage et je recule, mais


- Pignouf !

Tu. N'as. Aucune. Idée. De la force qui m'habite en cet instant. Tu pourrais marteler mon corps avec la pointe de ta dague que je ne bougerais pas d'un iota. Demain, demain viendront les douleurs et les hématomes, demain le bas de mes reins s'assombrira, demain je me demanderai si l'enfant vit encore, mais pour l'heure, la seule chose qui m'importe c'est sauver celui qui gît sur cette table, et la belle au bois dormant qui nous a mené jusque là. En attendant, mange. Un. Par. Un les coups qui cabossent ton visage, et grave une dernière image dans ton esprit : celle de mon visage ensanglanté déformé par la fureur.
Un regard à Sieg' dont l'armure porte des traces blanches, symboles des coups qu'il a mangé. Et nous n'avons en effet pas besoin de mots pour qu'il continue le travail avec l'autre sagouin.

Car après, après, le Vautour sera à nous.

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*Phrase de Pomme, Merci pour la bannière, vraiment.
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