Adrielle
La route avait été longue bien qu'agréable, j'avais profité de chaque halte pour savourer les richesses des lieux, je n'étais pas pressée puisque j'avais quitté la Bourgogne suffisamment tôt. En chemin, j'avais fait quelques rencontres, jamais inquiétantes cependant, des personnes avec qui je resterai sans doute en lien si un jour, je repassais par là.
Ce matin, à l'auberge le Poiré Doré, réveillée avant le lever du jour, je me réjouissais pour ma chère Fleur qui, d'après ce qu'elle m'en avait confié, était éperdument amoureuse de son fiancé. Puissent-ils vivre heureux jusqu'à la fin de leur vie, tel était mon seul souhait à leur encontre.
Lorsque je fus vêtue, coiffée et restaurée, je quittai l'auberge pour me rendre à l'église d'Alençon. Fort belle église, d'ailleurs. Sur le parvis, je lissai ma robe, non pas peu fière de ce vêtement que je considérai comme un bijou. Lorsque j'entrai enfin, je m'aperçus bientôt que mon bijou n'avait que fort peu d'éclat devant tous ces beaux vêtements que les personnes présentes portaient. Le doute m'assaillit. Allais-je faire honte à Fleur alors qu'elle m'avait choisie comme témoin, moi, humble vieille amie ? Alors, une parole me revint : "On ne voit bien qu'avec les yeux du coeur". Pour moi-même, j'opinai et je souris. Qu'importent les atours, seuls les sentiments comptent. Ainsi, je redressai la tête et j'attendis l'arrivée de Fleur après avoir salué chacun d'un signe de tête.
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