Sganamouche
- Acte 2 second livret : Le Grand départ -
Pour les colonies le Port - car tout est bon dans le porc -
Pour les colonies le Port - car tout est bon dans le porc -
Donc, toujours flanqué des deux affreux, Dupond et Pondu, je fais rentrer les bels gens dans la carrosse. Non point qu'ils s'exécutent de bonne grâce mais tous s'installent dans le véhicule plus ou moins de leur plein gré. Ha c'est trop petit ? Sgana, mon Sgana, aurais-tu mal calculé l'amplitude dudit fiacre? Grattage de menton et arquage de sourcil, par tous les seins de Ste Cécile, aurais-je mal manoeuvré? Bééé non! mon côté Sganarelle m'a fait économiser sur la cagnotte. J'ai loué un carrosse plus petit, payé au lance pierre les deux acolytes, toute manière ils ne savent pas compter, pour que votre dévoué barde, poète, jongleur y gagne. Héhé pas de petits profits. Pis un jour de mariage ils ne vont pas y regarder de près. Le boss aura d'autres chattes, hum chats à fouetter.
Mais par le bel Apollon, l'un de ces messires ne tremble point dans ses braies. Nenni, il tient tête à ma personne. Moâ le sublime Sganamouche, esprit si cultivé que je peux discuter des heures durant des théories d'Anaximandre en araméen. Soit, ça sert à rien et difficile à placer dans une conversation mais les femmes en tombent en pâmoison, ou p'têt qu'elles sommeillent d'ennui, allez savoir. Toujours est-il que je ne vais pas me laisser ainsi moquer. Je ramasse le gant, non, les mots et faisant un parallèle avec une fable d'Esope.
Mon Seigneur est bien trop en dessous de la vérité. Je laisse aux simples troubadours le savoir des jeux de rues. Eux interprètent quand moi je compose sur une lyre tel l'Impérator Néro.
Je penche du chef l'observant par en dessous et sur un ton mielleux.
Seigneur, ne seriez-vous point ce Renard qui apercevant l'infortuné corbeau tenant en son bec un morceau de viande, lui chanta les louanges sur sa voix ? celui là même qui s'empara de la dite viande quand l'oiseau ouvrit un large bec pour élever son ramage?
le sourire se fait malicieux Si oui, sachez Mon Seignor qu'il n'est point l'hore pour le pauvre hère que je suis de perdre le peu de mon Or. Car de jugement je peux faire preuve et de rien j'ai à vous prouver fussiez-vous le prochain Roy.
je me courbe plus, ma difformité faisant un dôme Mieux que des paroles, toucher ma bosse Mon Seigneur, elle vous portera bonheur...
Bon fini de tergiverser, passons aux choses sérieuses. Un regard vers Tic et Tac qui aident à monter les dernières dames. Comme un diable bondissant de sa boite, j'apparais dans l'encadrement de la porte du carrosse. Horreur, malheur! Grand sourire, c'est encore pire. Attention, je compte... dans ma cervelle. Si si j'en ai possède une. Et tout en comparant avec la liste.
"Gnnn, Dames... une... deux... trois. Le compte est bon. Gnnn, Messires, alors z'avons donc dit, le Parere qui parère pas, bon... celui des alliances... l'est pas là? Gnééééé"
Coup d'oeil affolé derrière moi, rien d'autres que les deux musclors avec leurs têtes à claques et plus loin des invités médusés, mais pas sur le radeau, sur le parvis. Non laissez. Retour à l'intérieur du véhicule, ha ben l'est présent l'Aventin. Ce couard devait se planquer sous les jupons d'une dame. Tout le monde il est là, tout le monde il est beau, tout le monde fait la gueule ? parfait ! Dernier sourire à l'assemblée et avec déférence à la p'tite dame qui parle d'esclave toussa.
Soyez pas impatiente Dame, vous le saurez bien assez tôt foi de Sgana. Rassurez-vous, ou pas, le mariage aura lieu... ou pas. Hahahahahaha rire gras sardonique
Sur ce petit goût d'Enfer façon train de l'angoisse, je ferme la porte. Avec audace ou perversion, au choix, j'y adjoins un magnifique au revoir accompagné des deux balourds qui m'imitent. Mon hurlement au coche, à décorner un boeuf, marquera la phase finale de cet acte. Une bonne chose de faite, je me frotte les mains, passons à la suite.
AVANTIIIII, AU POOOORT!
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Gnééééé !!!