Laelys
Laelys, blonde en asse, se retourne pour regarder Ephear causer avec Théo dans la taverne, de choses qu'elle ne comprend pas. Elle a un sourire aux lèvres. Elle part sans affecter d'émotions, elle qui ne sait de toute façon que faire de sentiments.
Il était temps.
Ses membres fourmillent à l'idée de la route à faire, ses yeux brillent un instant, avant qu'elle ne referme la porte sur elle, en silence, précautionneuse. Elle n'aime pas le bruit.
Ce n'est pourtant pas pour çà qu'elle ne hurle pas quand violemment saisie à la gorge, sa bouche s'est ouverte en réflexe. Le son étouffé, elle ne l'a pas entendu. A-t-elle crié? C'est surement sa seule chance.
La peur irradie en elle, palpitante, glaçant ses extrémités, voilant un instant sa vision. Immobile. Un mauvais rêve, une erreur. Elle attend le "coucou!" rieur, qui ne vient pas. Elle manque d'air. Elle enfonce ses ongles dans la peau du bras qui l'enserre, cherchant à libérer son souffle. La force de l'étreinte, le coin sombre où il l'entraine déclenche enfin ses réactions. Se battre fut la dernière idée à lui venir, mais elle se déverse en elle avec rage.
Faire mal.
Elle n'est pas forte, Laelys, ni entrainée. Mais elle est encore jeune, et souple, et endurante, et surtout, elle a si peur, qu'elle jette dans la bataille l'énergie de la survie. Plus sa propre violence latente, d'animal aux dents fines.
Sauvagement, elle cherche à échapper à l'étau, sans se soucier de se cogner. Elle s'arque, donne des coups de pied à l'aveugle, en arrière. Elle se débat en prenant appui sur lui, tenant tout pour se libérer, en mouvements désordonnés et furieux. Elle essaye de mordre le bras, l'épaule, prête pour çà à accentuer la pression sur sa gorge. Sa main s'agrippe, remonte. Attraper d'une main un morceau du visage de l'attaquant, une oreille, un nez, ou ses cheveux. N'importe quoi, et tirer dessus.
Gniiiiiinnnnnnhhh
De l'air, bordel! Il lui faut..... de l'air.
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Tout ou rien.
Voyageuse arrêtée faisant des vux
Laelys
Elle n'est pas sauvée, mais sent l'étreinte se relâcher. Grosse goulée d'air. Cri d'alarme, aigu et cassé, qui sort de sa gorge, sans qu'elle pense seulement que çà pourrait l'aider. Quelques instants ils respirent solidairement, sans presque bouger, sur le côté tout deux.
Elle est sonnée par la chute, et la violence de l'attaque. Son souffle est court, et l'énergie qu'elle a mis à se débattre est en partie dissipée.
Il la tient encore, par la taille, et le tissus de sa robe, mais sa prise est moins assurée. Elle le sent, et elle fait une tentative pour se mettre à quatre patte en agrippant le sol.
Elle ne sait pas pourquoi elle a été agressée, et dans sa tête tournoie le pire.
Alors, elle tente encore sa chance.
Son épée la gêne dans ses mouvement, elle maudit très brièvement Theognis et ses leçons :
"Ta rapière, c'est pour impressionner, prend la toujours avec toi. Mieux vaut dans ton cas éviter le combat. Ne la dégaine que si tu es acculée. Parce que vu ta force, et ton niveau, ma belle.... Cours plutôt."
Elle lui avait dit, que ce serait plus simple de courir sans. Mais il avait fini par la convaincre. Et puis, c'est joli, une épée au côté. Surtout celle-ci, ornée, outil d'apparat plus que de bataille.
Elle empêtre sa robe dedans, s'emmaillote en tournant. Et l'autre, qui ne la lâche pas!
Elle rue, de rage, cherchant encore à faire mal et hurle :
Lâche-moi, raclure!
Coincée, la belle, tu es coincée.
Des larmes d'impuissance lui montent aux yeux. Elle voudrait au moins savoir qui il est. Lui cracher au visage, le connaitre.
Elle ne bouge plus, décidant de ne pas s'épuiser en vain.
Attendre le bon moment.
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Tout ou rien.
Voyageuse arrêtée faisant des vux
Morganthe
A quelque distance de la sordide ruelle, aux portes du village.
Une carne placide, une maigre brune, la trille dun oiseau insomniaque. La campagne déroule ses flancs sombres, couturés de rares chemins.
Il se fait tard, et Laelys ne vient toujours pas.
Ce pourrait nêtre rien, une lubie, le reflet dun cauchemar. La brune a attendu longtemps sans y prendre garde, elle pourrait attendre encore, et sa sur viendrait, et elles prendraient la route comme il était convenu. Pourtant
une inquiétude la retient, éclose au creux des omoplates, qui remonte anodine, insidieuse, l'attrape par la nuque, et l'attire en arrière.
Rejoindre la taverne.
Trouver Laelys.
Rire presque de ses craintes, car il ne s'est rien passé, n'est-ce pas ? Le "Pélerin de la Paix" approche, tranquille et sans histoires, sa sur sortira, le poids disparaîtra de sa poitrine et elles prendront la route
Mais le hurlement.
Terreur blanche. La course. Laelys étendue, prisonnière, un homme gris - Lâche-moi, raclure ! et lombre qui ne bouge pas, et sa sur qui ne bouge plus.
Qui ne bouge plus.
Qui ne bouge plus.
Alors Morganthe crie, à s'en faire mal - elle n'a pas crié depuis des lustres. Voix déglise poignardée, froide comme une terreur denfant.
Et s'élance, extirper sa sur des griffes grises, la sortir du piège, qu'elle bouge et qu'elle s'enfuie. Tomber près d'elle, frapper du pied, s'il faut, cette masse écroulée qui menace.
Dans sa gorge, une litanie imprononcée, lâche la, lâche la, qui meurt avec chaque souffle dair en bribes rauques contre ses lèvres.
Thl9395
Encore ?.... Il tend l'oreille , levant une main pour imposer le silence à Vinou qui lui parle, alors qu'ils sont seuls en taverne. L'instant d'après, d'un bond, il ouvre déjà la porte de la taverne et se rue à l'extérieur, les sens en alerte, la main sur sa dague, au creux de ses reins.
Regard à droite ... mouvement furtif sur la gauche, Théo se dirige immédiatement dans cette direction, dague en main cette fois ... Et percute de plein fouet une masse qui semble vouloir s'échapper, tombant au sol sans bien réaliser encore ce qui se passe. Par réflexe il s'accroche à l'inconnu, tentant de le retenir et de le maîtriser. Mais l'homme - ça doit être un homme avec une force pareille - n'est pas d'avis de se laisser faire ...
Théo lutte, retombe sur le coin d'une marche, grimaçant quand son épaule heurte le coin de celle-ci ... mais ne lache pas prise.
Thl9395
Les coups pleuvent ... de part et d'autre la lutte est acharnée ... l'étoffe qu'il tient encore, glisse inexorablement et un coup mal placé lui fait lâcher prise ....
Sonné, il tente de rassembler ses esprits... enrageant déjà de voir fuir sa proie.... poings qui se serrent ... mais l'autre est déjà loin.
Des gémissements provenant du côté opposé, là d'où venait l'assaillant, achèvent de le sortir de la brume. Il se lève, et se dirige à pas boitillants vers l'obscurité ... Des plaintes, des pleurs peut-être ... pourvu que ce ne soit pas ....
Qui va là ? .....
Le regard tente de s'habituer à l'obscurité et commence à distinguer, deux silhouettes .... l'une penchée sur l'autre .... la voix ....
Laelys ? Laelys c'est vous ? Nom de Dieu mais ... !!
Il s'agenouille auprès des deux femmes, tremblantes et choquées.... mesure ses gestes qu'il veut rassurants ... tend une main...les regardant l'une puis l'autre, un regard qu'il espère réconfortant....
C'est fini Laelys, il est parti ... c'est terminé....
Laelys
Je suis là, tapi dans l'ombre, derrière cette porte, au coin de cette rue, prêt à venir parsemer ta vie de doute et d'incertitude ..
Le sens lui échappe, mais les mots s'impriment dans le brouillard de ses sens égarés, à vif. Une déchirure, quelque chose à fermer d'urgence.
Elle se rappelle sa sur, le cri de Morganthe, ses pas. La confusion. Puis une poussée qui l'a laissée là. Sa sur à côté d'elle, au dessus d'elle. Sa sur tremblante, fragile, protectrice.
Petite sur....
Laelys se recroqueville, elle ferme les yeux. C'est fini. Elle n'en revient pas encore. Elle n'ose pas vraiment être sûre.
Un geste vers la brune, un regard interrogatif, peureux, qui essaye de s'accrocher.
La tension dans son corps peine à se disperser. La terreur s'agite encore. Ses muscles tressautent.
Et une voix d'homme, qui la fait se replier. Gémissement dans sa tête : Non pas encore.
Elle entend et reconnait Theo, enfin. Trop près. Plusieurs fois. Elle ne peut pas rester comme çà. Pas comme çà devant quiconque. Aurait mieux voulu être seule à savoir. Même si c'est trop tard. "J'ai presque abandonné, tout à l'heure". Non.
Elle se redresse, péniblement, sans aide, s'assoit. La tête lui tourne. Ses yeux tombent sur sa robe, obstinés. Dérisoire, elle lisse sa jupe.
Assise, le monde se remet droit. Elle lève la tête vers Morganthe, chuchote :
Je crois qu'on ne partira pas ce soir, surette. Pas ce soir.....
Ses yeux reviennent à sa jupe, elle fronce les sourcils, tend enfin un regard à Theo, honteuse. Elle voit sa main et son regard. Elle fait un effort, et elle esquisse ce qu'elle voudrait être un sourire, au bord des larmes. Elle trouve en tâtonnant, un peu de dérision :
Finalement, je ne me débrouille pas toujours si bien, toute seule.
Et ce sera pire, après. Parce qu'elle ne sera plus jamais si tranquille. La voix de l'homme, comme une pulsation dans sa tête, qu'il faudra combattre sans cesse.
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Tout ou rien.
Voyageuse arrêtée faisant des vux
Morganthe
Corps roide de peur persistante.
Des ombres flottent au bord de la conscience quelque chose d'avant les images, à peine des idées, les répliques sans forme de ce qui s'est produit et aurait pu se produire ; mais l'esprit n'a plus la souplesse, ni le désir, de se plier aux pensées.
Seule compte la blondeur de Laelys sous ses doigts, les tressaillements qui l'agitent, la crainte qui vacille dans le gris de ses yeux.
Et qu'il ne revienne pas.
Au sieur Théo, la brune a accordé à peine plus qu'un regard méfiant. Tout juste un clignement des yeux, comme pour adoucir l'incivilité qu'elle lui fait.
Parce quil nest pas menaçant.
Et puis, parce quil a tendu la main.
Laelys se redresse, agitée.
Je crois quon ne partira pas ce soir, soeurette. Pas ce soir
Pas ce soir, répète-t-elle, dans un souffle son apaisant, et le seul quelle puisse encore produire.
Glisse un bras autour des épaules de sa sur, lattire vers elle, et vers le haut.
Un souffle son apaisant, le seul qui sache porter ce quelle veut dire pas rester ici
viens