Attia.
( RP en vrac se deroulant sur les routes de Bretagne, libre)
[ Frontiere française, route Angers - Nantes]
A la faveur de la nuit la jeune gitane avait franchi les frontière entre la "France" et la Bretagne.
comment expliquer ce froid qui lui traversait l'échine alors que ses pas foulaient a peine cette terre aussi indomptable qu'un cheval andalou? Etait ce paradoxe qui se jouait en elle? La fierté de cette terre rebelle et la fierté et l'orgueil qui coulait dans ses veines a elle?
Boarf, pourquoi se poser trop de questions? Parce que sans doute elle n'avait rien d'autre a faire.
- Stupide terre! pesta la gitane.
Elle s'arrêta pour poser sa besace et s'asseoir sur un gros tronc d'arbre en bordure du chemin. Des mois qu'elle circulait a travers le pays vêtue de sa robe d'étoffe légère. Fouillant dans le sac de toile qui cachait un fond infini, elle sortit un châle d'un rouge carmin qu'elle passa par dessus ses épaules.
Petit soupir lâché par la belle. Une étoffe rouge ne remplacerait pas la chaleur que pouvait prodiguer des bras aimants, mais il fallait faire avec les moyens du bord hein.
Elle se leva d'un pas paresseux et se laissa trainer jusqu'à un arbre un peu en retrait de la route. Pas de villes avant quelques bons jours, elle pouvait bien s'accorder un peu de repos.
C'est adossée contre ce tronc d'arbre donc qu'elle perdit son regard dans la campagne sombre, faiblement éclairée par une lune masquée par des nuages.
- J'te préviens hein, m'envoie pas de pluie...Fichu ciel qui tombe sur la tête des gens...
Le visage un peu grognon, elle respira l'air ou elle reconnaissait des effluves marines. Froid et sec bien sur. Elle éternua, ce qui eut pour conséquence de lui faire resserrer le châle autour de ses épaules.
Ce n'était pas la première fois qu'elle prenait cette route. La dernière fois qu'elle avait été la elle s'était non pas promis mais dit qu'elle n'y reviendrait pas de si tôt. Mais le hasard ou le destin, appelez ça comme vous voulez, avait décidé qu'elle reviendrait.
Oui elle devait revenir au pays ou les gens parlent une langue si étrange, si sauvage, au pays ou la blondeur est prohibée au profit de la rousseur, elle n'avait jamais connu roux plus clair qu'en Bretagne. Cette pensée la fit sourire, elle se souvenait bien d'un coup de botte quelque part du coté de Vannes par une tavernière plutôt mal embouchée qui se prenait désespérément pour une rousse.
La gitane eut un petit rire.
Ah cette Bretagne, ou les gens s'entêtaient dans un patriotisme parfois exagéré et déplacé qui pouvait les rendre inutilement agressifs, terre étrange terre qu'elle ne comprenait pas, terre qu'elle n'aimait pas.
Nouveau soupir. Mais pourquoi y revenait elle dans ce cas? Question fort pertinente à la quelle la gitane répondrait que les voies du seigneur... Mais non... Nouveau rire de la gitane qui de dépit se parlait seule.
- L'seigneur s'il avait un temps soit peu pitié de moi hein...
Nouveau soupir et tête qui se cale contre l'écorce de l'arbre centenaire ( ou pas).
Seule pas âme qui vivre. Elle resserre la main autour du pommeau de son épée consciencieusement enveloppée dans un fourreau de tissu. Oui les bretons avaient peur qu'on se promène armé en leur terres. Si elle se faisait brigander elle leur en montrerait elle des armes. Et pis elle était toujours armée de toute façon. ELle avait un charme qui tue... bon ... quand meme pas... elle avaiy certes beaucoup de charme mais son arme se cachait joliment sous ses jupons.
Rooo mais non pas ce a quoi on pourrait penser hein... Une arme, une dague, un couteau quoi, bien planqué et qui irait tracer des sillons dans la peau du moindre agresseur. Elle rit toute seule.
- Tu deviens folle ma pauvre attia...
Nouveau soupir, voile de tristesse devant ses yeux... Elle était seule. Personne, elle avait volontairement choisi de faire sa route seule pour une fois. Seule, sans sa famille. Sans sa sur, encore une fois laissée a la Rochelle, cap qu'elles n'avaient jamais réussi a passer ensemble, sans sa tante, sage madre qui avait su la ragaillardir a castel a son retour, sans son père... Celui pour lequel elle avait dirigé ses pas vers la Bretagne, destination qu'il avait choisie...
Ah la baro rrom trop amoureux de la liberté, qui lui avait tourné le dos a cause d'un trop plein d'affection... Celui qu'elle ne souhaitait pas revoir, pas encore , pas avant d'avoir compris elle même ce qu' était cette liberté qui tournait la tete et le coeur des hommes, cette liberté qui lui avait volé l'homme qu'elle aimait, cette liberté qui devrait lui être innée mais qu'elle avait du mal a percevoir, se liant toujours plus que de raisons aux personnes qui l'entouraient.
Oui voila, la voila la réponse, son retour vers la Bretagne était un apprentissage, la leçon du jour était : La liberté. Celle de guider ses pas, sans rendre de comptes a personne, sans imposer rien a personne, celle de pouvoir se laisser aller a ses folies sans gêner personne, celle de se retrouver seul et d'en arriver a se parler elle même.
Elle sourit. ça avait pas que des désagréments. Elle appréciait la quiétude de la route, le fait de n'avoir a s'occuper que d'elle même, le fait de décider si oui ou non elle restait dans telle ou telle ville, le fait de ne plus avoir a attendre qui que ce soit. ça c'était appréciable. Prendre des risques sur la route comme qu'il disait le baro, mouais déjà moins fun, elle avait pas envie de se faire tabasser la brunette.
Se parler a soi même, se retrouver soi même ça aussi c'était appréciable. retrouver cet égo qu'elle étouffait pour mieux s'offrir a ceux qu'elle aimait, cet égo qu'elle avait affectueusement surnommé Monica.
Monica, femme fatale, piquante, sulfureuse, cynique a souhait qui avait tendance a ressortir de plus en plus souvent.
La gitane sourit.
- Tu sais Monica, j'apprécie de plus en plus nos conversations...
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