[rp] Ayé on est en Anjou!... Mais on repart vite hein ?

Calyce.

[Saumur : Rencontres et premières désillusions d’une gamine…]

A peine les portes de Saumur passées que les deux sœurs s’étaient séparées dans l’espoir de retrouver plus facilement leur père. Cet homme que la gamine imaginait le plus fort, le plus beau le plus tout et qui en fin de compte se faisait lapider à coup de légumes sur la place publique. En tout cas il y a un point sur lequel la Manon n’avait pas menti…Il était roux. Par contre aucune couronne de duc sur le crane, une cabane en guise de château et un âne pour monture de chevalier. La gamine avait affiché une petite moue de déception, elle qui s’attendait à dormir dans un lit douillet dans un grand château et voir des serviteurs défiler se souciant de son unique bien être…

Lonia, la dame rousse du Béarn n’avait pas menti, son père était bel et bien un peu escroc mais il avait été duc au mois deux jours dans sa vie, c’est pas rien hein ! Et il avait promis de tout faire pour construire rapidement un château pour les deux princesses qu’étaient ses fillottes… Fillottes qu’il voulait bien vendre à un barbu pyromane contre quelques écus… La gamine avait été traumatisée par le vieux qui sent le citron-ça elle le saura plus tard- et qui porte le nom de Finam. Calyce avait bien noté ce nom là, c’est pas tout les jours qu’on voulait la bruler parce qu’elle trouvait un poitevin gentil…

Et puis y a eu cette dame qui était arrivée en sauveuse : Elles dormiraient dans un château ! La dame, la damoiselle en fait, c’était Vendettal, la bourgmestre du coin et qui avait l’air d’avoir plein de sous… Fallait avoir plein de sous et un graaand château pour proposer toute une aile au roux et sa famille-dieu seul sait qu’elle est nombreuse sa famille en plus- sans compter l’âne et des rats domestiqués par le rouquin angevin… La mioche, aux anges, avait fait de beaux grands sourires à la châtelaine et s’était empressée de retrouver sa sœur pour lui annoncer la bonne nouvelle.

Une autre rencontre marquante pour la fillette, celle de la dame à la fronde. Dame Faustynn avec qui elle avait appris que les hommes étaient tous tatillons, qu’une fronde c’était bien mieux qu’un lance pierre… Reste à savoir à quoi ressemble l’engin.

Elle en avait des choses à raconter à Clélie la gamine. Elle devait aussi lui parler de sa nouvelle copine- pas imaginaire celle-ci-, Estrella et sa mère, Nattasha ou Natt... Les deux petites étaient vite devenues amies, Calyce avait même proposé de prêter son père à sa nouvelle coupine qui elle lui proposait de lui prêter sa mère… C’est beau l’amitié quand on est un enfant quand même. Elles avaient même échafaudé un plan ensembles pour se carapater à dos d’âne. Elles auraient essayé d’enlever Raoul le temps d’une virée dans les champs pas loin… Mais même pas besoin d’enlever l’animal, suffisait de demander à papa et papa dit oui. Donc autre chose à annoncer à la soeurette…

Pour le moment la mioche s’était assise sur l’herbe, pas loin de la mairie, tenant une corde à laquelle était attaché l’âne qu’elle avait récupéré. Elle attendait le passage de sa sœur ou Estrella ou peut être quelqu’un d’autre. Donc de loin on pouvait apercevoir une Calyce qui parlait à une grosse pierre sur laquelle était assis l’invisible Léandre, l’ami imaginaire imparfait de la mioche…

je peux être parfait si j'veux !
Bah vas y…sois parfait pour voir !
Bah euh... voilà !
*regarde le mioche longuement* Hum mouais...je vois pas trop la différence hein
*sourit de toutes ses dents* C'est que j'ai toujours été parfait, alors.
*lève les yeux au ciel* Tu rêves...
Bah nan je rêve pas !
Moui ba t'es le roy parfait alors pis valà....T'es tellement parfait que tu vas me donner ton cheval !
Oui si tu veux... *sourit à l'idée que son cheval est forcément imaginaire...*
*Sourit, satisfaite et naïve la pauvre* Merci Majesté Leandre Ier !
De rien, princesse Calyce. J'espère que vous en prendrez soin...
*sourit grandement* Haaaan c'est vrai chuis une princesse aussi.... Moui je vais en prendre soin…Pis arrête de me dire "vous" je suis toute seule...'fin je crois.
Oui désolé, mais c'est comme ça qu'on appelle une princesse hein !
D'accord votre majesté !
Ah voilà tu commences enfin à comprendre !
Hé ho je comprends tout moi !
Mouais... on va dire ça...
Je te parle plus pour la peine et je vais chez les moines !!
Mais pourquoi ?!
Parce que t'as l'air de dire que je comprends rien
Mais si, sinon je t'aurai pas désigné comme princesse !
*sourit largement, des zetoiles plein les mirettes* Chouette ! Bon ba t'es re-mon Roy alors !
*sourit comme un idiot, un peu perplexe tout de même.* Bah euh... je l'ai toujours été hein ?
*sourit en coin cette fois* Bah vi...mais je t'embête
*réfléchit quelques instants* Ouf, heureusement alors... j'ai eu peur !
Je t'embêterais plus Majesté imaginaire Léandre 1er!
Promis ?
*grimace un peu, se disant que si elle l'embête pas elle va s'ennuyer* Hum...moui...promis
*hoche la tête* C'est bien Princesse, je suis fier de vous !
Arrête de me dire vous Majesté Léandre !
Bon d'accord, comme tu veux alors !
Merci !
Mais ce n'est rien, c'est tout naturel !
Oh sa majesté est bien aimable... Je veux un cheval !
Hé ho ! On dit s'il te plaît !
S'il te plait je peux avoir un cheval... Pis s'il te plait si je veux d'abord !
Une demoiselle malpolie ne peut pas être princesse... Donc oui tu pourras avoir un cheval. *siffle un cheval imaginaire pour l'appeler*
*regarde le mioche siffler, perplexe* Heu Léandre...Je veux un vrai cheval hein !
Bah euh... oui oui ! C'est un vrai !
Non l'est vrai dans ton imagination de Roy d'imaginaire !
Mais comment tu veux que je fasse pour ramener un vrai cheval ? A moins d'aller son imaginaire et de lui dire de venir... mais vu qu'il ne faut pas que j'aille dans l'imaginaire de quelqu'un d'autre que toi...
Bah un cheval tu peux, c'est pas vraiment un quelqu'un !
Oui mais si je me plais dans son imaginaire, bah j'y reste hein !
Haaan bah non *triste* Tu ferais ça ? *regard de chien battu*
Bah euh nan... Pour ça que je ne peux pas aller dans l'imaginaire d'un cheval... Je préfère pas risquer de m'y plaire. *sourit en coin*
Moui tu bouges pas hein ! J'veux plus de cheval... *tite moue triste*
Bah c'est mieux de m'avoir moi plutôt qu'un cheval, non ?
Bah euh...*dessine des cercles avec le bout de son pied*
Ouais !... Et c'est mieux d'être dans ma tête à moi que celle d'un cheval non ?
*la regarde faire, perplexe* Euh oui, je crois !
*ouvre grand les yeux* Tu crois seulement ? Un cheval serait mieux que moi ?!!!

Les bras croisés, elle boude son ami imaginaire et préfère attendre de voir apparaître des êtres de chaire et de sang…
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Pas toute seule dans sa tête...

Estrella.iona

Estrella était enfin arrivée à la maison. Après avoir vécu à Bayeux chez les nonnes, et oui, sa m'man était venue la récupérer afin de l'emmener vivre à la maison familiale, à Saumur, et enfin de courir en Bourgogne chercher son p'pa qui y était.
Estrella avait été bien triste de quitter Bayeux et ses habitants, qui s'étaient tous montrés amicaux envers elle ... Néanmoins, il n'y avait pas d'enfants, aussi elle ne s'était pas amusée ni avait eu de discussions dignes d'intérêt, c'est à dire parlé joujoux, chiffons, chateaux, princesses et prince charmant.
Or à Saumur, Estrella avait fait la connaissance de Calyce, une petite fille de huit ans, à sa plus grande joie. Les deux petites avaient sympathisé bien vite, aussi Estrella avait hâte de faire la connaissance de Clélie, la petite soeur de Calyce. Elle avait déjà rencontré leur papa roux, qui il faut l'avouer était bien sympa, même si elles s'étaient aperçu que c'était une fille devenue messire à force de boire ... Calyce avait proposé à la petite de lui prêter son p'pa, vu que le sien était bien loin pour le moment ... Estrella a donc prêté sa m'man à Calyce, et à Clélie aussi, parce qu'entre coupines, et bin on partage tout ! Et puis, elle avait promis de lui prêter son p'pa à elle quand elles seraient en Bourgogne, comme ça elle verrait que son p'pa était aussi bien que son p'pa roux escrot, sinon mieux.

Cela étant dit, Estrella s'était éveillée de bon matin, se remémorant les aventures d'hier en taverne, avec sa copine. Elle se souvint alors que le p'pa de Calyce leur avait donné l'autorisation de se promener avec Raoul, son âne, jusqu'au lendemain ! Elle s'était donc préparée vite fait, avait embrassé sa mère et l'avait prévenue qu'elle ne trainerait pas trop, qu'elle allait juste retrouver Calyce pour jouer.

Estrella avait donc pris le chemin de la taverne, passant la tête par la porte, elle ne vit pas Calyce. Elle se promena donc dans les ruelles à sa recherche, passa devant la mairie, et l'aperçut assise par terre, la bride de l'âne à la main, et elle semblait en grande conversation avec quelqu'un qui n'était pas visible ... Sûrement Léandre, le plus beau de tous les garçons de le monde entier, pensa t elle.

Elle s'approcha alors de Calyce en sautillant. Celle ci s'était tue et regardait ailleurs.

Coucou Calyce ! Z'suis là ! Chouette t'as pris Raoul !

Elle tapota la tête de l'âne de ses petites mains potelées.

Bin il a pas l'air de vouloir nous mordu ! Au fait, elle est où Clélie ?

Puis elle enchaina.

On va monter dessus le n'âne alors ... Tu commences s'tu veux, ze t'aide à que tu montes !
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Clelie.

HiiiiiiiiiiiiIIIIIIIIIiiiiiiiiiii !

Cri d'effroi qui résonne entre les planches de bois, les mirettes s'ouvrent et se referment incrédules devant l'état spartiate de sa nouvelle maison.
Coincée entre la mairie et un hôtel particulier un amas de bois informe, elle avait cherché en vain le pot de fleur sous lequel se trouvait les clés autour de la grande demeure pensant que ce taudis devait contenir les écuries, mais après avoir soulevé tous les pots de fleurs, s'être penchée sous divers abreuvoir fallait se rendre à l'évidence les clés étaient bien sous le pot de carotte devant deux planches de bois qui faisaient office de porte.

Là sur le seuil, le minois pâle, les noisettes qui roulent, du haut de ses sept printemps elle avait beau idéalisé son papa, son home sweet home bah c'tait pas vraiment la vie de château à laquelle Calyce et elle s'attendaient...
Pis même quand Manon l'avait perdu à Montargis et qu'elle avait pris la route seule, les granges où elle s'était réfugier s'était du quatre étoiles luxe à côté...

La mioche se tortille les doigts devant la porte en proie aux hésitations, crécher ici ou retourner à l'auberge avec Manon qui s'empressera de lui tirer la tignasse pour reformer ses deux chignons avant de l'astiquer énergiquement dans un baquet.
Dilemme cornélien, elle l'aurait bien faite à pierre, feuille, ciseau mais toute seule ça le faisait pas...
Clélie claque la porte, rentrant sa tête dans les épaules sous le craquement du bois, s'attendant à ce que le toit lui tombe sur la tête...mais non...

Sourire satisfait, éclair de génie la Manon s'est gourée c'est pas le BON roux...La brunette sautille le cœur léger dans les rues évitant les immondices et les corps avachis des cuveurs, petite pirouette à l'angle d'une rue qui débouche sur une place où les relents de poisson pourris viennent lui chatouiller les narines l'obligeant à plisser le nez.

Beuuurk !
C'est deg...

Petit doigt qui s'enfonce dans la chair molle avec un rictus de dégout chassé rapidement par un sourire malicieux.

Si la Manon elle s'approche de mes cheveux encore une fois, j'y en mettrai un dans ses draps Na!

Pas de trois et gloussement sournois, elle quitte la place prenant une rue perpendiculaire la menant tout droit vers Calyce, Raoul et une autre mioche qu'elle connait pas encore.

Yep Caly !
Haaaaaaaan t'as voler Raoul ?
On va à la chasse aux poules ?
C'est qui elle ? Désignant Estrella de l'index au cas où sa sœur aurait des doutes...
Papa il a pas de château...Ca va pas être possible...Ou alors bah c'est pas not'papa !

Non la petite n'est pas atteinte de diarrhée verbale, elle s'exprime ! Pis faut dire ça fait un moment qu'elle avait pas vu sa sœur alors forcément ça s'enchaine.
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Calyce.

Petit minois fendu par un large sourire, les yeux qui brillent à la vue de sa nouvelle copine. Calyce se met rapidement debout avant de tourner la tête vers l’endroit où se trouvait Léandre, elle lui tire la langue comme pour le narguer un peu et dit à voix basse « Estrella l’est mieux que toi et pas imaginaire nanananéreu » Pied de nez fait joliment à l’adresse de l’ami imaginaire qui disparaît aussitôt. Elle reviendrait faire la paix avec lui quand elle sera seule, c’est qu’elle le garde jalousement son copain imaginaire, pas envie de le partager…

Coucou Calyce ! Z'suis là ! Chouette t'as pris Raoul !

Hey Estrella ! Bah vi je l’ai pris comme popa l’a dit…par contre on y rendra pas ce soir hein !! Il nous emmènera chez le vieux chez qui ta mère nous a dit de dormir hein ?

Le vieux auquel Calyce faisait allusion n’était personne d’autre que le vioc qui sentait le citron et qui parlait de vendre la gamine ou encore de la bruler. Calyce en avait peur comme de la peste mais il avait un château et Dame Nattasha avait l’air de lui faire confiance. C’est elle qui avait eu l’idée de confier les petites, pendant qu’elle irait taper sur un vilain méchant, à cet homme que la mioche voyait comme un ogre…Mais, comme dit précédemment, il avait un grand château et les gamines le voyait déjà comme un grand terrain de jeux qui abriterait toutes les bêtises qu’elles avaient déjà imaginées et dont devrait pâtir le châtelain…

Les yeux écarquillés, la mioche regarde son amie s’approcher de l’âne qui ne la mord pas. Calyce rosit légèrement, elle n’avait pas osé s’approcher autant, même en tenant la bride de la bête. Impressionnée par le courage de sa copine, elle laisse bien une minute s’écouler avant de répondre aux questions qu’Estrella enchainait…Essayant de ne pas trop montrer la crainte qu’elle a, elle approche aussi la main de la tête de l’âne qui bouge au même moment…Humpf la gamine retire sa menotte aussi vite, il doit pas l’aimer…

Bin il a pas l'air de vouloir nous mordu ! Au fait, elle est où Clélie ?
On va monter dessus le n'âne alors ... Tu commences s'tu veux, ze t'aide à que tu montes !

Ba…heu…Hum Clélie elle devrait pas tarder à nous rejoindre je crois…Pis heu je prefère encore que ce soit toi qui monte sur l’âne….t’sais moi je suis grande je peux marcher ! Et euh je suis lourde à porter…hum et ooooh regarde valà Clélie qui arrive…

Sauvé par le gong ! Voilà que la p’tite et frêle silhouette de Clélie fait son apparition. Plus besoin de s’étaler plus longuement sur le pourquoi du comment la gamine ne veut pas monter l’âne qui l’effraye plus qu’autre chose. Les petits bras qui s’agite en direction de sa sœurette, laissant s’échapper un léger soupire de soulagement… Surtout quand elle entend l’avalanche de question que pose Clé…

Yep Caly !
Haaaaaaaan t'as voler Raoul ?
On va à la chasse aux poules ?
C'est qui elle ?
On peut pas vivre chez papa il a pas de château !

Heeeeey Clé !

Bah nan je l’ai pas volé, juste emprunté et t’sais quoi ?...Emprunté avec l’accord du papou !!
On va pas à la chasse au poule on va faire un tour sur le dos de Raoul…’fin vous allez faire un tour sur le dos de Raoul et moi j’surveille pasque dame Nattasha elle a dit que j’étais la cheffe !! Dame Nattasha…’fin Natt pasqu’elle aime pas quand je dis « dame », elle aime pas les nobles, riches et méchants, ba c’est la mère d’Estrella que voilà !

Elle lui montre la troisième fillette

Et on lui prête papa et elle nous prête sa moman !! C’est chouette hein ?!

Elle reprend son souffle avant de répondre à la dernière question de sa sœur…
Mouais on peut pas changer de papa mais pour le château t’inquiètes pas ! On dormira dans un graaaaaaaaaaand beauuuuuuuuuu château ce soir ! Hein Estrella ?
Clin d’œil à sa coupine

Bon je vous fais la courte échelle pis je tiens la bride hein ?
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Pas toute seule dans sa tête...

Estrella.iona

Les petites étaient donc toutes les trois réunies près de l'âne Raoul qui dévorait consciencieusement quelques herbes qui trainaient ... Estrella était contente de rencontrer enfin Clélie, qui même si elle était plus jeune de Calyce, était toujours plus âgée qu'elle ...

Les deux soeurs parlementaient entre elle et la petite écoutait distraitement en tapotant la tête de l'âne quand Calyce dit :

Mouais on peut pas changer de papa mais pour le château t’inquiètes pas ! On dormira dans un graaaaaaaaaaand beauuuuuuuuuu château ce soir ! Hein Estrella ?

Estrella leva vivement la tête et la hocha vigoureusement.

Vi ! On va dans le chateau de m'sieur le vieux Finam ! Bon l'a dit qu'il nous a préparé des chambres, mais ze crois qu'on va dodo sur le par terre ... Mais on va lui piquer un matelas hein ! Ya pas la raison que nous on dort pas dans un lit ! Même s'il a dit qu'il allait couper le bras de moi ... Moi z'dis on va courir et pis c'est tout ! L'est trop vieux, même pas il nous attrapera !

La petite regarda ses copines tour à tour, celles ci ayant l'air d'approuver.

Bon je vous fais la courte échelle pis je tiens la bride hein ? proposa Calyce.

Oh viiii, on monte ! Moi z'monte devant !

A l'aide de Calyce, qui la poussa de toutes ses forces de petite de 8 ans, et de Clélie venue en renfort, Estrella se retrouva sur le dos de l'âne.

Wahhh comment qu'on est haut ! Z'espère ze vas pas tomber hein !

Puis elle s'installa confortablement à son aise.

Bon les filles ? Moi ze veux qu'on va dans le chateau et qu'on zoue à la dinette ou au cache cache, ou qu'on zoue à un zeu avec le vieux m'ssire ou avec sa conc ... sa conci .. euh ze sais plus comment qu'il a dit, sa femme quoi ! Z'espère elle va zouer avec nous ! Ou bien aussi avec ses servants, il a dit qu'il en a plein et s'ils nous font peur et ben on courra dans le chateau et on criera ! Vous voulez qu'on va ?
_________________

Estrella.iona

Plus tard, au château du vieux.

Les petites, juchées sur le dos de Raoul le n'âne, avaient fait chemin jusqu'au graaaaaand château où elles allaient dormir quelque temps ... Chateau qui s'avéra sombre, poussièreux, tout en pierre, un véritable labyrinthe ... Estrella en fit l'amère expérience quand tout d'un coup elle perdit ses copines et ne mis pas moins d'une bonne demi heure à les retrouver .. Bin oui, allez crier dans un chateau tout en pierre vous ... Vous verrez, et bin c'est pas facile de s'y retrouver, surtout quand on est haut comme deux pommes et que les seules personnes que l'ont croise dans les couloirs sont des gens aux noms bizarres et aux trognes un peu de travers, le genre de personne à qui tu as peur d'adresser la parole par crainte qu'ils t'arrachent la langue dès que tu prononcera quelques mots .. C'est pour ça qu'Estrella préféra se débrouiller par elle même, et puis les serviteurs qu'elle croisaient la regardaient de travers mais ne lui posaient pas de question, le vieux papi avait dû les prévenir que trois petites filles s'intalleraient et prendraient leur quartiers dans le chateau.

Une fois trouvé la "chambre", enfin si l'ont peut dire "chambre" : il s'agissait une salle en pierre, avec un sol en pierre, et une louuuurde porte en bois ... Pas de lits, pas de couvertures ... Rien ! Les p'tites se regardèrent d'un air plus que dubitatif .. Promis, elles iraient déranger le vieux et exigeraient des couvertures, et plus vite que ça, et des matelas aussi, nan mais oh ! A cet âge, on est en pleine croissance, on dort pas sur de la pierre ! Et pis le Papi, il avait un matelas, même deux, et des couvertures plus qu'il n'en faut .. Pouvait bien prêter, hein ... Et pis maintenant qu'elles étaient "spinozic", elles partageaient la même religion où "on fait ce qu'on veut", donc pouvaient bien s'entre aider, hein ...

Plus tard.

Estrella se baladait dans le chateau. Elle avait amené sa brouette pleine de jouets, qu'elle avait trainé jusque dans la chambre, puis était partie en quête de crayons et de pastels ... Parce que sa mère lui avait donné une mission ultra secrète très secrète avant de partir rosser l'ennemi, ouais ouais : faire un beau dessin pour son papa, un dessin avec plein de couleurs, comme Estrella savait si bien les faire .. Seul hic, la petite n'avait pas de couleurs, mais pas de soucis : sa mère lui avait dit de fouiller chez le vieux, elle trouverait sûrement son bonheur.
Elle passa donc près de la cuisine, où la cuisinière ( Fais-moi-la-bouffe, qu'elle s'appellait la cuisinière, avait dit papi) s'affairait, continua son chemin en sifflotant, fit la connaissance de quelques armures tout à fait charmantes : " - Euh .. b'zour m'sieur en fer ! Z'êtes vivant ? " " - .... ", puis déboucha enfin sur une lourde, lourdre, mais lourde porte en bois, et massive en plus. Une clé dans la serrure ... Un coup d'oeil à gauche, à droite. Personne ! Ni une ni deux, la petite se hissa sur la pointe des pieds, tourna la clef avec beaucoup de mal quand même, poussa la porte .... la pièce ressemblait à leur chambre, c'est à dire toute en pierre, mais elle n'était pas vide ... Dans un recoin, on pouvait y voir un secrétaire tout en bois vermoulu ... La p'tite, pas effrayée pour un sou, s'approcha et ouvrit le secrétaire qui grinca dans un bruit effroyable ... ZIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNNGGG ...

Estrella jeta un oeil. Pas de couleurs ... Juste une vieille relique de pastel noir. Elle haussa les épaules. C'était pas ce qu'on pouvait appeler de la couleur vive, mais bon .. ca servirait à dessiner les bottes noires de son p'pa, c'était pas perdu. Elle allait refermer le secrétaire lorsqu'elle vit un bout de craie ... Ah mais oui, le lait ! En effet, le chaton qu'elle avait offert à Calyce, Toupoilu de son p'tit nom, avait bu tout le lait du p'pa de Calyce ... Heureusement il ne s'en était pas encore aperçu, et les filles avaient formé le projet de remplacer le lait par de l'eau colorée à la craie .. Chouette idée ! La petite embarqua le bout de craie et fourra le tout dans sa poche. Puis à pas de loups, elle sortit, referma la porte mais ne prit pas la peine de tourner la clef, l'était trop haute et trop lourde, et partit déambuler dans les couloirs à la recherche des filles, de Papi Viochi, ou même d'âme qui vive ...
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Calyce.

[Le château du vioc ou la maison de l’horreur…]

Longue chevauché (d’un âne) pour les gamines. Calyce arrive épuisée devant les lourdes et imposantes portes du château de celui qu’elles s’amusaient à appeler « papi viochi » avec Clélie et Estrella. Elle accroche la corde de l’âne à une pierre pas loin. Présentations rapides au garde qui avait l’air d’être prévenu de leur visite…Les grandes portes s’ouvrent devant le regard admiratif des mioches qui disparaissent rapidement en courant à l’intérieur.

Haaaaaan fait noir là dedans !!

Frisson qui parcoure le petit corps de la gamine qui serre fort Toupoilu, son chaton-que lui a offert Estrella- contre elle. Même l’écho de sa voix, qui la fait se marrer habituellement, lui fait peur aujourd’hui. Pas très rassurant comme château de princesses. Le château Poitevin avait l’air beaucoup plus joli, mais ça elle ne le dirait pas au vioc qui lui mettait des claques chaque fois qu’elle sortait quelque chose de gentil sur les pots-aux-vin…

Estrella dis tu crois que c’est par là not’ chambre ?

Long silence en guise de réponse…

Estrella ?!!.... Haaaaaaan Clé on l’a perdue… Clé ? Cléliiie ?
...
Humpf je t’ai perdue aussi

Calyce grimace, elle se retrouve toute seule. Les émeraudes qui fixent le bout du couloir qu’elle traversait. Couloir qui paraissait s’allonger à chaque fois qu’elle faisait un petit pas. Tête levée sur un tableau ornant un des nombreux murs, elle ne voit pas trop s’il représente une femme ou un homme, tout ce qu’elle voit c’est que les yeux bougent… La fillette prend ses p’tites jambes à son p’tit cou et cour le plus rapidement possible jusque…jusqu’à ce qu’elle se cogne contre quelque chose…Hum non quelqu’un. Calyce déglutit avant de lever les yeux sur la masse imposante qui se tenait devant elle et qui la regardait de ses yeux…euh non de son unique œil en fait.

Heu ‘jour vous vous devez être heu…un des bras gauches de papi viochi nan ?

Grognement en réponse, la gamine se met à courir en prenant un couloir à l’opposé. Elle marche encore un moment avant de retrouver sa coupine Estrella, puis sa sœur… Elles se racontent leurs mésaventures avant d’aller à la recherche de leur chambre…

Chambre ? Hum mouais. Le vieux les avait prévenues aussi. Quatre murs en pierre, un sol…bah en pierre aussi. La pièce avait plus l’air d’un caveau que d’une chambre de princesse…
Pas grave, elles trouveraient bien, quitte à aller se glisser dans le lit du châtelain et de sa concubine. Il comprendrait, c’est un spinozic.

Le spinozisme… « On a le droit de faire ce qu’on veut tant qu’on prouve que c’est bien ». Plus d’église le mercredi et le dimanche, plus de crédo à retenir, plus de prière le soir avant de dormir… Si c’est pas le paradis pour une gamine de huit ans ça ! Faudra juste en toucher deux mots à la pieuse aristotélicienne qu’était la nourrice des deux sœurs... Pas sur qu’elle soit d’accord…’fin bref, elle verrait ça plus tard, elle saurait la convaincre...ou pas.

Pour le moment elles allaient s’amuser dans le graaaand château qui fait peur. Assise en tailleur sur le sol froid de la « chambre », une poupée dans une main, un gros et grand nounours dans l’autre…Elle les fait parler…

Le nounours : Je suis le graaaand, vieux méchant Finam et je vais vous faire dormir dans la grande tour du château
La poupée : Haaan oui comme des princesses
Ouais…avec la fiente des pigeons
Beurk...Dis tu vas bientôt mourir ?
Nan je suis increvable
Haaan comme Aristote
Vas chier.
Humpf…

Voilà comment elle passait son temps en attendant Estrella qui était allé chercher des pastels pour faire le dessin à son papa et Clélie qui était en train…hum surement en train de faire une bêtise comme viser les poules dans le poulailler ou des serviteurs du château peut être…

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Pas toute seule dans sa tête...

Clelie.

[Castel enchanté...]

La mioche descend de la fière monture le teint verdâtre après cette longue chevauchée, sa sœur tirant d’un côté et le Raoul de l’autre, la petite s’était imaginée sur un trois mats à l’assaut des lames de fond.
Mirettes grandes ouvertes sur l’imposant mur de pierre, l’ensemble parait plutôt austère et froid mais l’idée de dormir enfin dans un château motive les petites à presser le pas. Arrêtées net dans leur élan par un garde à l’œil torve montrant clairement son déplaisir à voir des charmantes petites têtes blondes squatter le castel.
Vagues explications concernant la localisation de leur chambre et v’là les trois demoiselles livrées à elles-mêmes…

Les couloirs s’enchainent et se ressemblent dans la semi-obscurité, les noisettes sautent d’un portrait à un autre avide de nouvelles découvertes. C’est que le « papi vicohi» elle l’a jamais vu elle…

Dites c’est lequel Papi ? Son index pointé vers la suite de portraits
…………..
Hey ! Pourquoi que vous voulez pas me le dire !!!
Agacement qui perce dans la voix augmentant de ce fait les aigus et le tout sans réglage préalable…
La mioche se retourne tout sourcil froncé avant de se rendre compte qu’elle est seule.

Calyyyyyyyyy ! Estrellaaaaaaaaaaa !

Pour seule réponse les murs qui lui renvoient l’écho de sa voix, la mioche réprime un frisson resserrant un plus ses doigts sur son lance pierre.

Humpf

Demi-tour, revenir sur ses pas, le couloir de gauche, celui de droite, la mioche se gratte le chignon pas sure d’être venue par là.
Sourire qui s’affiche pleinement en voyant enfin quelqu’un en face d’elle-même si l’accoutrement lui parait un poil étrange elle n’hésite pas longtemps à s’en approcher.

Dis Mossieur t’aurais pas vu mes deux coupines ?

Et toujours le silence, ni une ni deux la petite lui tire sur le gant de métal d’abord avec douceur puis avec plus de conviction face au manque de réponse…
Les noisettes qui s’écarquillent de stupeur, le visage blême lorsqu’elle se retrouve avec l’avant bras de l’armure dans la main.
Et une Clélie qui déboule dans les couloirs à toute allure finissant par trouver leur caveau...euh…leur chambre a bout de souffle.

Haaaaaaan Caly !...t’es…là !
T’sais quoi ? j’a vu…un m’sire tout gris…il voilait pas…me dire où vous étiez…
Pis quand….J’a tiré sur sa main…Elle est tombée par terre…

La petite s’agenouille aux côtés de sa sœur en grande discussion entre un nounours et une poupée. Moue boudeuse car elle sait qu’elle a pas le droit d’y toucher depuis la dernière fois où prise dans le jeu elle a décapité volontairement la poupée de sa sœur.

Elle est où Estrella ?
On va jouer dehors steuplé ?
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Calyce.

[Naissance d'une meurtrière dans le château de Gennes.]

Emeraudes fixées sur les poupées, Calyce sait que Clélie est là mais fait semblant de l’ignorer… La gamine est aussi prêteuse que la fourmi de La Fontaine, souvenir d’une poupée démembrée entre les petites mains de la cadette. Elle pense-à tort- qu’en ignorant ainsi Clélie, elle ne demandera pas à jouer…’fin casser les poupons et autres jouets d’Estrella. Elle l’écoute néanmoins et laisse tomber les jouets en entendant :

T’sais quoi ? j’a vu…un m’sire tout gris…il voilait pas…me dire où vous étiez…
Pis quand….J’a tiré sur sa main…Elle est tombée par terre…

La gamine secoue la tête essayant de se persuader qu’elle avait mal entendu. Abimer le personnel du château du papi viochi, ça se faisait pas. Lui qui les avait si agréablement accueillies dans son grand beau château et qui allait faire d’elles des princesses « spinozic ». Enfin c’est ce qu’elle croit encore la brunette… Dans son innocence profonde la gamine était persuadée que le vioc devait avoir beau fond… Faudra juste creuser longtemps…Très longtemps même…

Elle est où Estrella ?
On va jouer dehors steuplé ?

Haussement de sourcil. Estrella ?...Elle venait de démembrer un homme-de son bras (bande de pervers)- et elle demandait après Estrella pour aller jouer dehors ? Calyce soupire, dépitée. Les épaules haussées nonchalamment, après tout ça lui apprendra à mieux choisir son personnel au vioc hein…

Calyce aime l’idée d’aller jouer à extérieure, faut dire qu’il y avait de quoi devenir claustrophobe dans la pièce qui allait leur servir de chambre. La petite range soigneusement- non sans avoir jeté un regard noir à sa sœur, un regard du genre « s’tu touche t’vas voir »- Puis elle empoigne Clélie par le bras et l’entraine dans les couloirs.

Cette fois on rase les murs, pas envie de rencontrer les gens louches du château de Gennes, ni même de tomber encore sur un tableau vivant-dans la tête de la fillette hein- ou d’un gars qui se promène sans bras. Quoique ce n’aurait pas été plus étonnant que ça et ça collerait au cadre mine de rien…

Elles tournent deux fois à gauche puis à droite, puis…elles tournent en rond en fait, jusqu’à ce qu’elle tombe, comme par magie, sur leur copine Estrella…

Haaaaan Estrella…t’sais pas quoi ?...Bah Clé l’a tué un messire !! Tu crois que le papi viochi va nous en vouloir ?

Calyce, ou l’art de faire une montagne d’un rien…

Pis elle veut jouer dehors…Elle a peur dedans !

Celle qu’avait peur c’était plutôt elle. Mais quoi de plus facile que de tout mettre sur le dos de la petite soeur ?
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Pas toute seule dans sa tête...

Estrella.iona

La tour enchantée (où l'on déchante en vitesse)

Après quelques autres pérégrinations solitaires dans les couloirs froids, gris, où entendait les bruits bizarres, des hululements, des froissements à se glacer l'échine, d'autres rencontres avec des armures charmantes mais pas bavardes (dont une à qui il manquait un bras, un mystère à éclaircir se dit la petite), Estrella vit des deux copines qui débouchaient d'un couloir sombre ... Elle s'élança à leur rencontre, contente de plus être toute seule.

Haaaaan Estrella…t’sais pas quoi ?...Bah Clé l’a tué un messire !! Tu crois que le papi viochi va nous en vouloir ?

Froncement de sourcils de la part d'Estrella. Comment ça, tué un messire !

Haaaaan c'est vrai ?! Tué, mais tué comment ? Me dis pas que c'est un des bras-gauche du papi ... Là il va crier hein ! Z'crois ses bras-gauche, c'est ses meilleurs z'amis, pas ses bons potes hein, zuste ses meilleurs z'amis ... Si on les tue, va pas être content ! Et va nous donner des torgnoles comme quand on l'appelle papi ... Han la la la la ..

Puis mettant la main à sa poche.

R'gardez ! Z'ai trouvé des trésors dans une des salles tout en pierre ! Un bout de pastel tout noir pour faire les ch'veux de mon p'pa dans ma mission hyper ultra secrète *Clin d'oeil à Caly* et pis un bout de la craie pour le lait de vot' p'pa ! Pour le mélanzer à la n'eau !

Rangeant les trésors dans sa poche, elle se demandait ce qu'elles allaient faire à présent, quand Caly ajouta :

Pis elle veut jouer dehors…Elle a peur dedans !

Estrella hocha vigoureusement la tête pour marquer son approbation...

Han bin oui fait trop peur dans le dedans ! Z'suis sûre ya des n'animaux pas normaux, z'entend des cris ... Ou bien c'est zuste des zens qui font esssssprès qu'ils nous fassent peur !

Les trois complices déambulèrent alors dans les couloirs, revenant sur leurs pas, tournant à gauche, à droite, a bin non c'est pas par là, ah non ici c'est les z'oubliettes, faut pas aller là dedans, nan ici c'est la cuisine ...Puis par miracle, après quelques portes poussées, quelques grincements de gonds, quelques cris de frayeur, elles se retrouvèrent dehors.

A peine sorties de là, Estrella s'exclama.

HAN ! R'GARDEZ !

Estrella montrait du doigt une tour, une immense tour imposante, et il fallait lever la tête au maximum pour pouvoir en apercevoir le sommet... La porte était ouverte, comme pour les enjoindre à l'exploration, et on apercevait un escalier en colimaçons, jalonné de torches enflammées, dont la lueur éclairait les marches d'une lumière blafarde et peu rassurante.

Puis elle se rapprocha de ses copines, prit un air conspirateur, et chuchotta ...

Moi z'vous dit que p't'être le vieux c'est là en haut qu'il cache sa tirelire ... Son trésor ... Si on a un trésor, et bin on sera des princesses trop riches ! On pourra acheter un chateau tout blanc et rose, pas besoin de celui là tout gris et moche ! On monte? Allez ! Et pis ya p't'etre les pizeons là haut ! On pourra les lancer dans la fenetre pour vérifier s'ils volent bien !

Regard implorant vers Clé et Caly ...
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Calyce.

Haaaaan c'est vrai ?! Tué, mais tué comment ? Me dis pas que c'est un des bras-gauche du papi ... Là il va crier hein ! Z'crois ses bras-gauche, c'est ses meilleurs z'amis, pas ses bons potes hein, zuste ses meilleurs z'amis ... Si on les tue, va pas être content ! Et va nous donner des torgnoles comme quand on l'appelle papi ... Han la la la la ..

Le vioc ne donnait pas de torgnoles que lorsqu’il se faisait appeler « papi » par les gamines. Il les distribuait à vaut l’eau, même quand elles l’embrassaient, lui répondait par une ou deux claques qui laissait les joues teintées d’un joli rose, effet bonne mine assuré… Mais ça fait mal ! Et Calyce se renfrogne à l’idée d’en recevoir. Elle fusille sa sœur du regard, tout ça s’était sa faute.

Valà si t’as tué le bras gauche du vioc, nous on devient des « bon potes » et couic !!

Petite menotte qui passe au niveau du cou pour illustré le « couic ». Valait mieux ne pas être un de ses « bon pote » au châtelain. Qu’est ce qu’un bon pote me direz-vous ? Bah c’était comme ça qu’il parlait de ses ennemis. Le vioc leur avait parlé d’un homme qui avait tenté de le tuer et qui s’était fait pendre en place publique. Les fillettes, curieuses, avaient demandé qui pouvait bien en vouloir à la vie de leur bon vieux papi viochi, il avait répondu « un bon pote »…Bizarre…

R'gardez ! Z'ai trouvé des trésors dans une des salles tout en pierre ! Un bout de pastel tout noir pour faire les ch'veux de mon p'pa dans ma mission hyper ultra secrète *Clin d'oeil à Caly* et pis un bout de la craie pour le lait de vot' p'pa ! Pour le mélanzer à la n'eau !

Yeux écarquillés sur le dict trésor. La mission secrète, Humpf ! Calyce l’avait oublié celle-ci. Elle rend son clin d’œil à sa copine en hochant la tête. Et la fameuse idée de la craie dans l’eau pour… L’était intelligente Estrella pour une p’tite fille de quatre ans et c’est peut être pour ça que Clélie et Calyce l’avaient rapidement adoptée…Des sœurs de cœur pour toute la vie jusqu’à la mort, c’est ce qu’elles avaient décidé d’être.

Han bin oui fait trop peur dans le dedans ! Z'suis sûre ya des n'animaux pas normaux, z'entend des cris ... Ou bien c'est zuste des zens qui font esssssprès qu'ils nous fassent peur !

Soulagée de ne pas être la seule traumatisée par les trucs bizarres qui se passaient dans le château, Calyce affiche un sourire. Puis les voilà en route pour trouver la sortie…Les zoubliettes, non !! Elle ne veut pas être oubliée !! La cuisine où la gamine profite que la cuisinière ait le dos tourné pour chiper une miche pain « chaudement » sortie du four…Puis la lumière du soleil, la liberté, ça sent plus le renfermé…Elles sont enfin dehors !

HAN ! R'GARDEZ !

Regards qui suit la direction montrée par le p’tit doigt de la fillette et qui finitt par se poser sur l’immense tour qui s’élève devant elles. Les émeraudes qui brillent à la vue de la porte entrouverte et encore plus à la perspective de monter jusqu’au plus haut étage de la plus haute tour du château…De vraies princesses. La princesse Réponse n’avait qu’à bien se tenir…

Moi z'vous dit que p't'être le vieux c'est là en haut qu'il cache sa tirelire ... Son trésor ... Si on a un trésor, et bin on sera des princesses trop riches ! On pourra acheter un chateau tout blanc et rose, pas besoin de celui là tout gris et moche ! On monte? Allez ! Et pis ya p't'etre les pizeons là haut ! On pourra les lancer dans la fenetre pour vérifier s'ils volent bien !

Pas la peine de la prier plus longtemps. Calyce fait signe à sa Clélie de les suivre. Arrivées devant la porte, elle les laisse passer devant…Pas des plus courageuses courageuses la mioche. Les dix premières marches, les filles les grimpent rapidement…Les dix autres un peu plus difficilement…Les dix autre, Calyce les fait à quatre pattes…et puis elle les autres, elle rampe presque…Elle râle. A cette allure elles seront arrivées en haut au XXIème siècle…

Je veux pas voir les pigeons, moi je redescends !!...Je vais dormir !!

Et elle descend les marches bien plus vite qu’elle ne les avait montées . Re-traversée du château de l’horreur, nouvelles perte à travers les couloirs… Elle salue d’un signe de tête une armure sans faire attention au bras qui lui manque… Pressée de retrouver la chambre/caveau. Et vu son était de fatigue la gamine se contenterait du sol froid…La mioche s’endort et fait des tas de cauchemars…A se demander pourquoi…

[Quelque jours plus tard… La fin du séjour au Castel de l’horreur…]

Après une longue discussion avec Léandre, son ami imaginaire, Calyse vient retrouver ses acolytes. Triste mine, mauvaise nouvelle pour elles…Elles allaient devoir se séparer. Même Manon avait dit qu’elles devaient se remettre en route en direction de la Bourgogne puis la Lorraine…Mais elles se retrouver en Bourgogne vu qu’Estrella et sa mère devait aller y retrouver son père…

Bon fallait remercier poliment leur hôte. Un parchemin dans une main et de quoi écrire dans l’autre, la fillette va s’asseoir à une table dans un des nombreux salons du château-en espérant ne pas être virée par l’un des serviteurs louches qui trainaient-

Clélie tu vas m’dire ce que je dois écrire hein ! Je commence juste le début…

Langue tirée en signe de concentration, Calyse s’applique du mieux qu’elle peut en se tâchant les doigts, les haillons puis la table qu’elle essuie avec le bras…Faudrait pas que le papi soit fâché…

Citation:

Cher Papi Viochi…

Puis elle attend que Clélie lui dicte la suite. Elles se mettraient en route une fois la lettre écrite.
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Pas toute seule dans sa tête...

--Coccyx

[Gennes, foutoir monumental.]

Sa jeunesse est finie, sa jeunesse est partie, il reste sur le cul à seulement trente ans d'âge: il a pris le pucelage de la maturité. Voilà deux ans maintenant, qu'il se rabote le sifflet chaque soir durant avec quelques-uns de ses comparses, se remémorant les périodes fastes de sa courte existence. Il en avait soupé des poivrots, des dones de mal viure, des retours au petit matin avec le menton en papier de verre et les yeux bordés de jambon..

Une face bon enfant pourtant, souvent rieur, aux joues de pomme cuite, aux yeux clignotants, une face bien amochée par la vie, par son boulot, tout aussi.
De sa dite vie, il n'avait pas trop à se plaindre.
Son œil, il avait beau chialer la miséricorde en ces instants, la corniche lui était malgré tout tombée dedans très tôt. Il avait appris à aimer la castagne des petits larrons dès l'adolescence, et la noblesse lui avait tendu perche puisqu'il avait été mis au service de plusieurs d'entre eux. Puis, le dernier en date, il l'affectionnait, lui remplissait gaiement la bourse, et l'emmenait souvent à droite à gauche satisfaire ses lubies bagarreuses.
Non, vraiment, il n'avait pas à se plaindre.
Son problème, c'était l'alcool. Lorsqu'il nageait dans le brouillard, la soirée déjà bien avancée, il retombait toujours dans ses phases nostalgiques, l'amertume au bout de la langue.
Sauf qu'en ces heures sombres, le bougre n'était pas en place. Il avait été chargé par le Vicomte de veiller dans la matinée sur la marmaille qui "logeait" dans le castel. A cela il avait choisit la bonne peinte. La p'tite défection qui braille, ç'avait jamais été son truc, alors tenir trois mains..
Il resta penaud, les pensées grivoises, jusqu'à ce qu'on le traina par les deux épaules -les deux pattes déblayant toute la crasse accumulée jusque là sur le sol-, et qu'on ait foutu la caboche du Coccyx dans les profondeurs de la fontaine quelques secondes, à intervalles réguliers. Pas qu'on essayait de le noyer, mais s'il ne prenait pas de bonnes goulées d'oxygène entre chaque plongeon, le pauvre aurait baiser la camarde en moins de temps qu'il en faut pour le dire.

Dialogue de sourd, il inspire tout l'air du monde.
-T'avais une tâche, l'animal. T'foutais quoi là?
Il ne reconnait pas son interlocuteur. Néanmoins sa mine revêche ne faisait pas de doute: c'était pas le Vicomte. Toujours ça de gagné, il vivrait. Peut-être.
-Je..
-Ferm'-la. Donc j'disais, t'avais une tâche à t'farcir, les petites fourmillent par d'là la tour nord. T'la ferme, et tu t'y rends. Puis nous on retourne à l'ombre jouer des dés.
Le reitre était visiblement agacé. Faut dire qu'il avait dû déplacer son arrière-train bien reposé alors, pour trouver son homme dans le coltard total.
-Je..
[i]Cette fois, il se prend un poing dans l'estomac. Comme s'il manquait pas assez d'air, il se retrouve à court d'oxygène quelques instants encore. Le second gars qui l'avait amené à la fontaine, lui envoit une gentille bourrade dans le dos, gentille qui se révéla déjà trop forte pour notre homme, puisqu'il s'étala sur les graviers. Le bruit sourd de la chute rebondit sur les murs.
-Fait chier putain..
Ils le relèvent.
T'as pigé, ou pas?
-Com.. compris.

Clelie.

[La tour de Gennes infernale]

Tué..Tué...tout de suite les grands mots...C'est qu'elle l'écoutait la Manon des fois quand même !
Et on pouvait parfaitement bien vivre manchot, sa sœur l'était pas de Marseille mais elle aurait largement pu !
M'enfin elle était pas peu fière d'écouter sa soeur en petite tête blonde crédule et naïve, après tout si elle lui avait arraché un bras c'est qu'elle en avait des biscotos la p'tite...
Fière jusqu'à ce que Caly finisse par conclure sur un couic tellement explicite que Clélie en eu du mal à déglutir.

Euh...c'est p'tete le bras-droit...J'suis pas restée vérifier moa !

Heureusement le changement de sujet est rapide et les angoisses de Clélie se dissipent comme la brume matinale. Petit cercle conspirateur les deux sœurs matent le butin raflé par Estrella les yeux brillants, c'est que la petite elle avait pas chômé pendant son absence. Une ingéniosité qui laissait Clélie admirative.
Et quel soupir de soulagement quand les deux autres acceptent d'aller dehors, pas plus téméraire que les deux autres elle préférait largement la lueur éclatante du soleil au recoins obscurs du château.

Moult péripétie plus tard à l'extérieur...
Trois paires d'yeux qui scrutent la tour avec toute la curiosité dont peuvent faire preuve trois gamines en soif de découvertes.

Wahouuuuuuu ! On y vaaaaaa !

Départ en flèche, virage négocié à la corde, les marches s'enchainent les unes derrières les autres, les vingt premières...Puis ça se raidit, les marches deviennent plus étroites, inégales et v'là nos mioches qui affrontent la façade nord de l'Evrest ! Ah non c'est pas ça je m'égare...Donc cinquième virage mal négocié et c'est la sortie de route ou plutôt un dévalement en règle de cinq ou six marches.

Ouuuuuuch ! Haaaaaaaaaan ! J'a maaaaaaalllleuh !

Bilan de l'ascension : le cul par terre et un genou bien éraflé, Clélie ravale ses larmes dans un reniflement.
Crie d'abandon de sa soeur, Clélie regarde Estrella tentant de prendre le ton de la voix de la sagesse, C'est que c'est trop dur puis elle a mal quand même.[i]

Euh...t'sais c'est elle la Cheffe, on va l'écouter hein ?

[i]Hop hop hop demi-tour marche et retour à la case départ sans les dix milles écus, elles sont encore jeunes, la fortune viendra plus tard...

[Quelques jours plus tard -Ce n'est qu'un au revoiiiiiiiiir !]

Fini la pause, fallait rechausser les poulaines pour lesquelles elles avaient dû se saigner pour se payer le père apportant seulement la modeste contribution du grelot installé au bout...
Les parents boivent, les enfants trinquent !
Embrassades avec Estrella, mines contrites de devoir se séparer les mioches quittent la chambre/caveau.
Assise en tailleur sur un tapis aux pieds de sa sœur que Clélie se concentre pour trouver quelques amabilités pour remercier leur hôte d'un si charmant accueil.

Marci de nous avoir accueilli dans ton beau château !
On a eu un peu froid et on a pas crop bien dormi parce qu'on faisait des cauchemars en repensant à tes serviteurs -si t'en as retrouve un avec un bras en moins bah c'est pas nous !- mais on s'est bien amusé quand même !
On s'en va visiter la Bourgogne paraît que c'est top d'après Leandre...
Mais on va revenir vite pour devenir des vraies Spinozic !

Bises
Calyce et Clélie

Quelques ratures plus tard, deux ou trois taches d'encre et quelques touffes de cheveux correspondant aux désaccords des sœurs la lettre est déposée bien en évidence sur une table.
Une dernière embrassade avec Estrella avec la promesse de se revoir bientôt au pays des nescargots et les deux soeurs enfourchent leur monture de compétition -Raoul- pour rejoindre la cabane paternelle avant le grand départ.
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Ayé on est en Anjou!... Mais on repart vite hein ?

Calyce.

Pas toute seule dans sa tête...

Estrella.iona

Clelie.

Calyce.

Pas toute seule dans sa tête...

Estrella.iona

Calyce.

Pas toute seule dans sa tête...

Clelie.

Calyce.

Pas toute seule dans sa tête...

Estrella.iona

Calyce.

Citation:

Cher Papi Viochi…

Puis elle attend que Clélie lui dicte la suite. Elles se mettraient en route une fois la lettre écrite.
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Pas toute seule dans sa tête...

--Coccyx

Clelie.

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[rp] Ayé on est en Anjou!... Mais on repart vite hein ?