Nidnim
Dans la nuit on avait pu voir des serpentins de flambeaux descendre du col du renard ou de Brunas, d'autres soldats du Languedoc, une armée peut-être ?...
Je n'en peux plus, je veux des nouvelles...
Je débaroule l'escalier de la tour et cours jusqu'à la porte de Jumel. Je laisse épée, bouclier et casque aux gardes qui me traitent de fou, je ne garde qu'une dague.
Le pont levis n'est pas levé car des hommes et des femmes armées veillent dans la barbacane en avant poste. Je passe le pont levis et me cache derrière le talus de contre-escarpe que je longe en m'éloignant un peu de la barbacane. Je prends mon élan et saute après la murette, j'en saisi le fait et en balancier j'arrive à passer une jambe Moment d'angoisse car j'ignore s'il y a ennemis derrière ce mur.
Non, la voie est libre. Je glisse de l'autre coté. Je suis chez moi là, dans mon faubourg, le faubourg du vieux pont, malfamé à souhait comme je l'aime. Au bout de la route les lumières du « moulin rouge » sont éteintes, mes amis ont du migrer en sécurité. Je fonce au carme... Des étrangers en armes sont au portail. Pfeu ! Juste un détour. Dans l'obscurité je m'en retourne jusqu'au chemin de la recluse. Je remonte un peu le chemin et escalade le parapet qui me sépare des jardins. Je suis dans le carme. Je cours vers la chapelle Sainte Claire.
Il y a de pauvres hères qui somnolent à la porte Les bancs ont été empilés sur les bas cotés, des petites silhouettes sont recroquevillées au sol, les enfants, d'autres, les plus petits sont sur les genoux de leurs mamans ou grandes surs assises à même le sol. En fait c'était les hommes dehors comme une barrière de misère. Des femmes à genoux prient Murmurent la même supplication...
« penche l'oreille, Seigneur, exauce-moi,
car je suis pauvre et misérable.
Tu est mon dieu; aie pitié seigneur!
Je crie vers toi tout au long du jour.
Car tu es toujours plein de bonté
et de miséricorde pour celui qui te prie.
A l'heure de l'angoisse, je t'invoque,
car je sais que tu vas m'exaucer.
Écoute, Seigneur, écoute ma prière,
Entends mes cris suppliants... »
J'ai la larme à l'il, je reconnais des visages qui se tournent vers moi avec de tristes sourires. Je ne sais que dire...Une clarisse me prends par le bras
« - Que fais-tu là vilain homme ?
- Ma sur, je viens prendre de vos nouvelles ...
- Et bien commence par cacher cette dague, c'est une maison de Dieu là et tu vas affoler les enfants.. »
Je débraie ma chemise afin qu'elle recouvre ma ceinture et sa lame.
« - Je peux voir sur Clémence ?
- Tu penses que la mère supérieure reçoit comme ça en pleine nuit ? Mon pauvre Nid ! ... »
Un « Hum ! Hum! » bien familier coupe notre petit débat. Je me retourne. La frêle mais au combien solide mère supérieure des clarisses milhavoises me toise avec sévérité.
« - Mon p'tit Nim ! -Elle m'a toujours appelé comme ça- Que viens-tu traîner tes chausses ici alors que la guerre t'appelle ?
- Je m'inquiète pour vous ma mère. Je viens aux nouvelles...
- Pfeu ! Sot que tu es, nous sommes sous la protection du Seigneur...
- Oui ! Mais...
- Il n'y a de mais qui compte, viens plutôt me raconter ce que t'a dit la « Sur » Pasoa.
- ??? Comment savez vous
- Tseu ! Tseu ! Mon p'tit Nim » fit -elle en hochant la tête.
Je la suis jusqu'au chevet de la chapelle, là, à l'écart, nous causons et pour une fois je ne me fais pas sermonner.
« - bon il est temps que tu files.
- Ouaip ! Mais prenez soin de vous ma mère.
- Pfeu ! C'est plutôt toi qui doit prendre soin à ta carne... Allez, n'ai pas peur, fais ce que tu dois, nous prierons aussi pour toi mécréant.
- J'ai jamais peur ma mère, j'ai ma prière que vous m'avez apprise il y a bien longtemps.
- Tu t'en souviens
- Heu ! Oui...
Alors il est temps de prier »
...Je me place devant le chur, m'agenouille. Sur Clémence m'accompagne, reste debout et pose sa main sur mon épaule.
« Le seigneur est ma lumière et mon salut :
De qui aurais-je crainte?
Le seigneur est le rempart de ma vie :
De qui aurais-je peur ?
...
»
Je me relève et dis :
« - De toute façon Kiromance à vu dans son orbe que je survivrai.
- Vas t-en avant que je me fâche à t'entendre raconter les sornettes de tes deux sorcières. »
Je n'en peux plus, je veux des nouvelles...
Je débaroule l'escalier de la tour et cours jusqu'à la porte de Jumel. Je laisse épée, bouclier et casque aux gardes qui me traitent de fou, je ne garde qu'une dague.
Le pont levis n'est pas levé car des hommes et des femmes armées veillent dans la barbacane en avant poste. Je passe le pont levis et me cache derrière le talus de contre-escarpe que je longe en m'éloignant un peu de la barbacane. Je prends mon élan et saute après la murette, j'en saisi le fait et en balancier j'arrive à passer une jambe Moment d'angoisse car j'ignore s'il y a ennemis derrière ce mur.
Non, la voie est libre. Je glisse de l'autre coté. Je suis chez moi là, dans mon faubourg, le faubourg du vieux pont, malfamé à souhait comme je l'aime. Au bout de la route les lumières du « moulin rouge » sont éteintes, mes amis ont du migrer en sécurité. Je fonce au carme... Des étrangers en armes sont au portail. Pfeu ! Juste un détour. Dans l'obscurité je m'en retourne jusqu'au chemin de la recluse. Je remonte un peu le chemin et escalade le parapet qui me sépare des jardins. Je suis dans le carme. Je cours vers la chapelle Sainte Claire.
Il y a de pauvres hères qui somnolent à la porte Les bancs ont été empilés sur les bas cotés, des petites silhouettes sont recroquevillées au sol, les enfants, d'autres, les plus petits sont sur les genoux de leurs mamans ou grandes surs assises à même le sol. En fait c'était les hommes dehors comme une barrière de misère. Des femmes à genoux prient Murmurent la même supplication...
« penche l'oreille, Seigneur, exauce-moi,
car je suis pauvre et misérable.
Tu est mon dieu; aie pitié seigneur!
Je crie vers toi tout au long du jour.
Car tu es toujours plein de bonté
et de miséricorde pour celui qui te prie.
A l'heure de l'angoisse, je t'invoque,
car je sais que tu vas m'exaucer.
Écoute, Seigneur, écoute ma prière,
Entends mes cris suppliants... »
J'ai la larme à l'il, je reconnais des visages qui se tournent vers moi avec de tristes sourires. Je ne sais que dire...Une clarisse me prends par le bras
« - Que fais-tu là vilain homme ?
- Ma sur, je viens prendre de vos nouvelles ...
- Et bien commence par cacher cette dague, c'est une maison de Dieu là et tu vas affoler les enfants.. »
Je débraie ma chemise afin qu'elle recouvre ma ceinture et sa lame.
« - Je peux voir sur Clémence ?
- Tu penses que la mère supérieure reçoit comme ça en pleine nuit ? Mon pauvre Nid ! ... »
Un « Hum ! Hum! » bien familier coupe notre petit débat. Je me retourne. La frêle mais au combien solide mère supérieure des clarisses milhavoises me toise avec sévérité.
« - Mon p'tit Nim ! -Elle m'a toujours appelé comme ça- Que viens-tu traîner tes chausses ici alors que la guerre t'appelle ?
- Je m'inquiète pour vous ma mère. Je viens aux nouvelles...
- Pfeu ! Sot que tu es, nous sommes sous la protection du Seigneur...
- Oui ! Mais...
- Il n'y a de mais qui compte, viens plutôt me raconter ce que t'a dit la « Sur » Pasoa.
- ??? Comment savez vous
- Tseu ! Tseu ! Mon p'tit Nim » fit -elle en hochant la tête.
Je la suis jusqu'au chevet de la chapelle, là, à l'écart, nous causons et pour une fois je ne me fais pas sermonner.
« - bon il est temps que tu files.
- Ouaip ! Mais prenez soin de vous ma mère.
- Pfeu ! C'est plutôt toi qui doit prendre soin à ta carne... Allez, n'ai pas peur, fais ce que tu dois, nous prierons aussi pour toi mécréant.
- J'ai jamais peur ma mère, j'ai ma prière que vous m'avez apprise il y a bien longtemps.
- Tu t'en souviens
- Heu ! Oui...
Alors il est temps de prier »
...Je me place devant le chur, m'agenouille. Sur Clémence m'accompagne, reste debout et pose sa main sur mon épaule.
« Le seigneur est ma lumière et mon salut :
De qui aurais-je crainte?
Le seigneur est le rempart de ma vie :
De qui aurais-je peur ?
...
»
Je me relève et dis :
« - De toute façon Kiromance à vu dans son orbe que je survivrai.
- Vas t-en avant que je me fâche à t'entendre raconter les sornettes de tes deux sorcières. »