Enored
Une nuit de voyage beaucoup trop courte ou comment entrer discrètement en ville...
Joinville approche, les deux voyageurs y seront après une nuit de chevauchée. Pour la première fois depuis qu'ils ont quitté le Maine, la rouquine ne presse pas l'allure. D'abord parce qu'il va falloir entrer en ville et les villes ce n'est pas son fort, ensuite Ensuite ce qu'elle a entendu à son dernier arrêt ne réjouit pas la jeune femme. La rumeur maudite rumeur dit que les prisonniers vont subir la question. Rien que l'idée de cette torture provoque un frisson chez la rouquine.
Une fois de plus Henri a réussit à l'apaiser, lui expliquant qu'il pourrait surement proposer ses services afin que les prisonniers tiennent plus longtemps à la question. Un éclat de colère dans le fond du regard émeraude avant qu'elle ne comprenne qu'il lui proposait le moyen de retrouver Félina. La retrouver, certes oui, mais dans quel état. Elle en est là de ses pensées, lorsqu'à son grand désespoir le ciel s'éclaircit.
A la faveur de l'aube, Joinville se rapproche beaucoup trop vite au goût de la rouquine. Elle retient son cheval au fur et à mesure qu'une peur sourde s'insinue en elle. Car c'est bien ce qu'elle ressent, elle a peur de ce qu'elle va voir, de ce qu'elle va trouver. Il ne lui est pas compliqué de s'imaginer à la place de la Dagueuse et de ses compagnons, car c'est le sort qui l'attend si un jour ces chiens d'Anglois lui mettent la main dessus. Léger soupire alors que les remparts grandissent à l'horizon.
Henri se porte à sa hauteur, saisit les rennes et arrête son cheval, elle s'étonne et croise son regard, un regard apaisant. Un sourire triste se dessine sur le visage de la rouquine.
Tha mi duilich mo ruin j'suis plus très sure de vouloir entrer ici d'un geste du menton elle désigne la ville qui n'est plus qu'à quelques galops.
Main rassurante posée sur son avant bras, elle lâche un soupire un peu plus profond, un peu plus libérateur, même s'il ne dénoue pas ces boyaux. Henri lui rend les rennes de son cheval. Mais ils ne repartent pas de suite.
Une nouvelle question s'impose et fait fuir toutes les autres : comment entrer discrètement ? Elle sait que les troupes bourguignonnes sont en alerte et n'a aucun laisser passer en poche. Une seule solution : devenir bourguignons rapidement. Machinalement la rouquine rabat sa capuche sur ses cheveux flamboyants et ses yeux verts émeraudes, première étape de leur entrée en ville.
Un regard aux alentours et la rouquine découvre enfin ce qu'elle cherche : une ferme isolée. Ils se dirigent vers les murs de la maison encore endormie, la contournent et trouvent une grange. A l'intérieur, une charrette. Un sourire se dessine sur le visage de la rouquine. Elle descend de cheval et invite son compagnon à faire de même. A l'arrière de la charrette, elle cache son arc et son épée dans le fond. Elle les recouvre de paille avant de disposer leurs maigres bagages juste devant. Cela devrait passer si les maréchaux présents aux pieds des remparts ne sont pas trop regardants.
En silence, la rouquine s'installe sur le banc de la charrette. Un sourire moqueur se dessine sur son visage lorsqu'elle voit Henri laisser des écus en échange de la charrette. Alors qu'il s'installe à côté d'elle elle lui vole et baiser et lui tend les rennes du chariot. Il est temps de se mettre en route, c'est à lui de jouer.
Le chariot s'ébranle, cette fois plus possible de reculer, la rouquine est bien décidée à passer outre l'angoisse sourde qui la tenaille. A l'abri sous sa capuche, la rouquine regarde les remparts s'approcher, lorsque brusquement Henri stoppe la charrette. Elle lève vers lui un regard étonné.
« Prête mo ruin ? »
Avant même qu'elle ne puisse répondre, Henri lui vole un baiser et se remet en route. Bien sur que non qu'elle n'est pas prête, elle n'a aucune envie de franchir ces remparts, aucune envie d'entrer dans cette ville. Mais elle s'est promis de retrouver Félina. Si seulement la troupe de Guillaume était là, ils auraient pu sortir la dagueuse du trou où l'armée bourguignonne l'avait jetée... Illusoire, même avec la troupe des Rastignacs au grand complet, ils ne feraient pas face à une armée... Soupire de désespoir. Comme convenu, la rouquine pose sa tête sur l'épaule d'Henri et fait semblant de dormir. C'est à lui de jouer.
Le chariot arrive enfin au pied des remparts et s'arrête à l'ordre du chef maréchal. Les yeux mi-clos, elle écoute Henri lui raconter qu'il est médecin de campagne et que la jeune femme endormie sur son épaule est infirmière. Tous deux parcourent les campagnes et les villes afin d'apporter leur aide aux plus démunis. L'histoire d'Henri semble passer au moment où le chef maréchal fouille la besace du médecin et y découvre onguents et pansements. Le chariot se remet en route. Une fois les remparts passé, la rouquine pousse un soupire de soulagement. Il ne restait plus qu'à trouver une petite maison bien tranquille et le moyen d'entrer en prison sans y rester.
[HRP] LJD Henri n'étant pas dans le coin, c'est avec sa permission que je le fais agir[/HRP]
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Joinville approche, les deux voyageurs y seront après une nuit de chevauchée. Pour la première fois depuis qu'ils ont quitté le Maine, la rouquine ne presse pas l'allure. D'abord parce qu'il va falloir entrer en ville et les villes ce n'est pas son fort, ensuite Ensuite ce qu'elle a entendu à son dernier arrêt ne réjouit pas la jeune femme. La rumeur maudite rumeur dit que les prisonniers vont subir la question. Rien que l'idée de cette torture provoque un frisson chez la rouquine.
Une fois de plus Henri a réussit à l'apaiser, lui expliquant qu'il pourrait surement proposer ses services afin que les prisonniers tiennent plus longtemps à la question. Un éclat de colère dans le fond du regard émeraude avant qu'elle ne comprenne qu'il lui proposait le moyen de retrouver Félina. La retrouver, certes oui, mais dans quel état. Elle en est là de ses pensées, lorsqu'à son grand désespoir le ciel s'éclaircit.
A la faveur de l'aube, Joinville se rapproche beaucoup trop vite au goût de la rouquine. Elle retient son cheval au fur et à mesure qu'une peur sourde s'insinue en elle. Car c'est bien ce qu'elle ressent, elle a peur de ce qu'elle va voir, de ce qu'elle va trouver. Il ne lui est pas compliqué de s'imaginer à la place de la Dagueuse et de ses compagnons, car c'est le sort qui l'attend si un jour ces chiens d'Anglois lui mettent la main dessus. Léger soupire alors que les remparts grandissent à l'horizon.
Henri se porte à sa hauteur, saisit les rennes et arrête son cheval, elle s'étonne et croise son regard, un regard apaisant. Un sourire triste se dessine sur le visage de la rouquine.
Tha mi duilich mo ruin j'suis plus très sure de vouloir entrer ici d'un geste du menton elle désigne la ville qui n'est plus qu'à quelques galops.
Main rassurante posée sur son avant bras, elle lâche un soupire un peu plus profond, un peu plus libérateur, même s'il ne dénoue pas ces boyaux. Henri lui rend les rennes de son cheval. Mais ils ne repartent pas de suite.
Une nouvelle question s'impose et fait fuir toutes les autres : comment entrer discrètement ? Elle sait que les troupes bourguignonnes sont en alerte et n'a aucun laisser passer en poche. Une seule solution : devenir bourguignons rapidement. Machinalement la rouquine rabat sa capuche sur ses cheveux flamboyants et ses yeux verts émeraudes, première étape de leur entrée en ville.
Un regard aux alentours et la rouquine découvre enfin ce qu'elle cherche : une ferme isolée. Ils se dirigent vers les murs de la maison encore endormie, la contournent et trouvent une grange. A l'intérieur, une charrette. Un sourire se dessine sur le visage de la rouquine. Elle descend de cheval et invite son compagnon à faire de même. A l'arrière de la charrette, elle cache son arc et son épée dans le fond. Elle les recouvre de paille avant de disposer leurs maigres bagages juste devant. Cela devrait passer si les maréchaux présents aux pieds des remparts ne sont pas trop regardants.
En silence, la rouquine s'installe sur le banc de la charrette. Un sourire moqueur se dessine sur son visage lorsqu'elle voit Henri laisser des écus en échange de la charrette. Alors qu'il s'installe à côté d'elle elle lui vole et baiser et lui tend les rennes du chariot. Il est temps de se mettre en route, c'est à lui de jouer.
Le chariot s'ébranle, cette fois plus possible de reculer, la rouquine est bien décidée à passer outre l'angoisse sourde qui la tenaille. A l'abri sous sa capuche, la rouquine regarde les remparts s'approcher, lorsque brusquement Henri stoppe la charrette. Elle lève vers lui un regard étonné.
« Prête mo ruin ? »
Avant même qu'elle ne puisse répondre, Henri lui vole un baiser et se remet en route. Bien sur que non qu'elle n'est pas prête, elle n'a aucune envie de franchir ces remparts, aucune envie d'entrer dans cette ville. Mais elle s'est promis de retrouver Félina. Si seulement la troupe de Guillaume était là, ils auraient pu sortir la dagueuse du trou où l'armée bourguignonne l'avait jetée... Illusoire, même avec la troupe des Rastignacs au grand complet, ils ne feraient pas face à une armée... Soupire de désespoir. Comme convenu, la rouquine pose sa tête sur l'épaule d'Henri et fait semblant de dormir. C'est à lui de jouer.
Le chariot arrive enfin au pied des remparts et s'arrête à l'ordre du chef maréchal. Les yeux mi-clos, elle écoute Henri lui raconter qu'il est médecin de campagne et que la jeune femme endormie sur son épaule est infirmière. Tous deux parcourent les campagnes et les villes afin d'apporter leur aide aux plus démunis. L'histoire d'Henri semble passer au moment où le chef maréchal fouille la besace du médecin et y découvre onguents et pansements. Le chariot se remet en route. Une fois les remparts passé, la rouquine pousse un soupire de soulagement. Il ne restait plus qu'à trouver une petite maison bien tranquille et le moyen d'entrer en prison sans y rester.
[HRP] LJD Henri n'étant pas dans le coin, c'est avec sa permission que je le fais agir[/HRP]
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