Zoyah
Un regard qui se baisse afin de mieux masquer lémoi qui pouvait aisément se lire sur son visage. Lincarnat de ses joues se colore encore plus, tranchait vivement avec son teint dalbâtre. Elle était devenue méfiante vis-à-vis des compliments. Son précédent compagnon nen était pas avars mais il y avait toujours une contrepartie
.souvenir irritant au plus haut point quun Masacio tout frétillant lui demandant à longueur de temps « Nest-ce pas que je suis merveilleux ? »
limage lui semble presquincongrue dans son esprit et dun geste de la main elle tente de faire sévaporer le songe dérangeant
un sourire à son interlocuteur qui semble sinterroger.
Le trouble dissipé, elle plante son regard céruléen dans celui dAshlaan. Les yeux plissés afin de mieux voir ce qui pouvait se cacher derrières ces belles paroles, une lueur de défi étincelant au fond de ses iris bleutées. Elle resta un moment, silencieuse à scruter son beau visage. Sincérité
il transpirait la sincérité. Malgré lenrobage sucré de ses mots, elle ny avait décelé aucune note trop mielleuse. Ces propos avaient la saveur de lauthenticité et cétait peut-être ce qui lavait le plus bouleversée plus que les compliments en eux-mêmes.
Je suis loin dêtre un ange vous savez
inconsciemment elle sétait rapprochée de lui...on ma même traité dadepte du Son Nom
petit rire narquois
mais vos compliments me touchent
beaucoup
en disant cela, elle avait saisi une des mains dAshlaan. La plaquant contre son visage, elle lova sa frimousse contre la paume
geste incontrôlé, fruit dune pulsion soudaine qui avait germé au cur de tout son être
plus quune caresse quémandée cétait là une manière de le ressentir aussi bien émotionnellement que physiquement.
Elle prit une grande inspiration afin dhumer sa saveur épicée puis déposa un délicat baiser au creux de sa paume tout en le fixant du regard. Elle guettait la moindre protestation de sa part, enserrant toujours entre ses mains longues et fines la pogne plus carrée et plus forte du jeune homme. Son regard coula quelques instants sur leur union passagère. Elle était subjuguée par la petitesse de ses mains qui lui semblaient si fragiles à côté de celles du bel étranger. Elle décela dans le regard émeraude dAshlaan une attirance mutuelle propice aux plus grands élans daffections et qui semblait linviter à plus de hardiesse.
Lautre main du jeune homme effleure sa poitrine pour se poser doucement sur une de ses hanches
celle emprisonnée entre les doigts de la tisserande lui est totalement abandonnée. Le temps semble comme suspendu alors quils tissent une conversation silencieuse juste en échangeant des regards. Lattraction est omniprésente...le souffle de la demoiselle se fait plus court tandis quelle se retrouve noyée dans les prunelles de son bel étranger. Elle ressent une pression sur sa hanche
des picotements dans la nuque et une peau qui frisonne lui font oublier qui elle est
qui il nest pas, lui le mystérieux inconnu caché derrière tant de secrets. Faisant abstraction de tout, la jeune femme se penche sur lui et appose tendrement ses lèvres sur les siennes
.
Jonas_l'Assommeur, incarné par Zoyah
Jonas lAssommeur, sa perpétuelle mine renfrognée sur le visage, avait pénétré dans le jardin de son pas lourd et pesant. Il tenait le plat préparé par létranger dont la saveur épicée venait lui chatouiller les narines.
La scène des amoureux se bécotant lavait figé sur place. Un soupire autant blasé que contrarié séchappa de sa bouche sèche. Il avait cure des péripéties amoureuses de sa jeune maitresse mais il savait que la vieille ne lui pardonnerait pas sil laissait la demoiselle céder aux avances du bellâtre Enfin, en linstant présent, il se demandait bien qui faisait le plus de rentre-dedans à lautre. Visiblement, les deux se tournaient autour depuis un bon moment.
Jonas suivait le parcours de la main dAshlaan, guettant une éventuelle objection de la demoiselle ou quil tente dexplorer les jupons. La contestation ne vint pas et les mains de létranger restèrent sages. Dodelinant de la tête désespérément, il décida de mettre un terme à la rencontre charnelle. Le jeune homme avait lair bien excité et la maitresse nétait guère mieux à en juger par son teint empourpré.
Jonas savança de sa démarche assuré, son air imperturbable gravé sur le visage et posa bruyamment et volontairement le plat sur la table. « Bing ! » Les deux amoureux sursautent, troublés et confus par linterruption de leur baiser.
Avisant lil noir de colère que lui lance sa maîtresse, Jonas sincline et la gratifie dun « La matrone, elle est servi ». Un petit rictus moqueur saffiche sur son rude visage tandis que la jeune femme le houspille. Indifférents au sermon de Zoyah, sa tâche accomplie, Jonas salut les jeune gens et séloigne. Il se retourne un moment et adresse un sourire goguenard à Ashlaan, lair de dire « Ben mon gars, maintenant que tes chaud comme la braise, il va falloir assurer le reste du repas sans prendre feu »
Zoyah
Lintervention de Jonas lui avait fait leffet dune douche froide au point de lui couper le souffle. Il lavait pris sur le fait et elle avait la désagréable sensation dêtre semblable à une petite fille surprise en train de commettre une bêtise
mais quelle jolie bêtise. Zoyah avait cette incroyable faculté de changer dhumeur aussi facilement quon change de veste. La passion devint colère, la tendresse se mua en déception irritante. Foudroyant Jonas de ses yeux teintés dorage, elle linonda de reproches davoir ainsi malmené sa belle vaisselle. Elle ne pouvait décemment le blâmer davoir brisé linstant magique, elle trouva donc un autre prétexte afin de décharger tout son agacement du moment.
Linstant davant, la tisserande était comme plongée dans un rêve éveillé à la saveur sucrée, profitant des caresses dAshlaan. Son cur sétait emballé et son corps entier refusait dobtempérer à la mise-en-garde que lui lançait sa raison. Néanmoins, elle nétait pas prête à sabandonner entièrement à lui. Trop dincertitudes, de non-dits, de secrets quil lui faudrait dissiper avant de se livrer au beau brun même sil hantait déjà ses nuits lors de ses songes.
Silencieuse, elle ressassait dans sa tête ce qui venait de se passer. Il y a encore peu, elle tâchait de garder une certaine retenue, ne pouvant instaurer une réelle distance tant lattraction était forte. Et, répondant à une envie primaire, elle sétait ruée sur les lèvres d'Ashlaan afin de lui transmettre toute sa passion. Baiser auquel il avait répondu avec la même ardeur. La complicité sétait alors métmorphosée en une tendresse communicative pendant laquelle la jeune demoiselle sétait lovée contre le corps puissant de son aimé. La communion intense des deux êtres avait été interrompue fort brutalement et Zoyah navait pu murmurer quelques mots tendres à loreille dAshlaan.
Bougre de Jonas, il venait de lui couper lappétit. Le bonhomme renvoyé durement à ses occupations, la contrariété fut vite oubliée grâce aux sourires du beau jeune homme. Ashlaan lincitait de la voix à déguster le plat et attendait son avis avec une impatience non feinte.
Ils passèrent donc une partie de la soirée à deviser gentiment sur ce qui les rapprochait et les différenciait. Ils découvrirent avec plaisir et amusement que la gourmandise était un de leur défaut commun quoique nettement plus accentué chez Ashlaan. Zoyah le félicita pour le plat quelle qualifia de succulent si bien quil la resservit une deuxième fois. Les deux jeunes gens échangeaient en paroles et en regards et le dîner se poursuivait sous les meilleurs auspices. Jonas apporta le plateau de fromages. Il adressa un regard quelque peu narquois à linvité de la soirée lorsquil le posa lentement devant les deux tourtereaux. Un « merci Jonas », prononcé sèchement le fit rapidement déguerpir et le tête-à-tête put reprendre sereinement et amoureusement.
Une question
encore une...
Vous me parlez beaucoup de votre mère
sourire
elle avait lair dêtre importante dans votre vie, mais
marquant une pause le temps de le laisser terminer sa bouchée
vous ne parlez jamais de feu votre père ?...Ni même de votre famille proche ?
regard interrogatif
avez-vous des frères et des surs ?
pardonnez cette curiosité
peut-être excessive
posant sa main sur la sienne avec une tendresse prononcée
mais jai envie de savoir tout de vous.
Son regard trahissait tout lamour et ladmiration quelle lui portait. Ils sétaient rapprochés bien plus quelle navait osé lespérer et elle attendait de lui peut-être bien plus quil ne pouvait lui en donner. Assouvir la curiosité de la belle serait pour Ashlaan bien moins aisé que de calmer ses ardeurs amoureuses.
Zoyah
Un gémissement étouffé franchit la bouche sanguine de la jeune femme lorsque son doux compagnon dénuda son épaule en un geste adroit et expérimenté. Il avait, à nen pas douter, lassurance dun homme qui a déjà connu bien des femmes. Zoyah glissa doucement ses mains sur le dos de son beau brun afin de sy accrocher avidement. Elle lui susurrait à loreille des mots doux, se faisant à la fois caressante et enjôleuse. Elle était entièrement lovée contre lui, soffrant totalement à ses caresses, oubliant la retenue dont elle aurait dû faire preuve. Ses petites mains blanches sagrippèrent aux épaules dAshlaan lorsquil fit courir ses douces lèvres sur son cou et larticulation délicate de son épaule. Puis, la Castelroussine en plongea une dans la chevelure de son compagnon, faisant glisser entre ses doigts la fine crinière dencre. Un dernier baiser est délicieusement posé sur sa peau frémissante et Ashlaan referme le haut de sa robe. Zoyah, le souffle légèrement court, plus rouge encore quelle ne létait déjà, le remercia dun sourire amoureux. Elle le remercia pour navoir poussé plus en avant lexploration de son corps, pour navoir soumis ses sens à plus démotion quils pouvaient en ressentir pour le moment. La chair était si faible
elle aurait cédé si facilement aux assauts de son bel amoureux songea-t-elle avec dépit. Il fallait quelle se montre plus résolue dans ses prises de positions.
Et vous ma douce hôtesse? Parlez moi de votre famille...
Zoyah attendit que son bien maussade serviteur séclipse avant de prendre la parole. Elle en profita pour tremper ses lèvres dans son verre de vin tourangeau afin de faire passer son émoi pour ne pas dire son excitation.
Un soupire de satisfaction cette fois-ci. La jeune femme reprenait pied et ses yeux qui étaient jusque là troublés par lintensité du rapprochement avait repris leur lueur plus posée.
Et bien
bref moment de silence
comme vous le savez, jai été élevée par ma grand-mère maternelle. Ma mère a été emportée par une mauvaise fièvre lorsque javais à peine trois ans. Je ne lai pour ainsi dire pas connue
je nai conservé delle quune image floue dune femme un peu triste
un sourire se fige sur son visage afin de dédramatiser linstant
elle était douce et gentille. Mon père
comme je vous lai dit au Hérisson Hurleur
le regard se baisse et le sourire sefface
est un voyageur, toujours sur les chemins. Cela fait des années que je nai pas eu de ses nouvelles mais je sais quun jour je vais le trouver devant ma porte
haussement dépaule
cest une personne fugace dont la présence est éphémère
faisant un geste de la main, mimant un courant dair
.un jour là, le lendemain parti
puis ne souhaitant pas aller plus en amont et encore moins évoquer sa relation conflictuelle avec son paternel, la jeune femme lui sourit et en profite pour lui déposer un baiser dans le cou. Ashlaan cale sa main puissante autour de la taille fine de la demoiselle et la serre tendrement contre lui. Le baiser est rendu avec passion mais il la relance et lui demande si elle était proche de ce père visiblement absent.
Hum
.et bien
.il revenait à la belle saison souvent
.il ma transmis sa passion pour les chevaux
son visage sillumine alors, réveillé par les tendres souvenirs dune gamine de 7 ans juchée sur un énorme palefroi alezan, tenu par la bride par un homme à la peau tannée et au regard dacier
vous savez
je suis une excellent cavalière
sur un ton enjoué. Jai deux montures peut-être pourrions-nous faire une balade un de ces jours
elle se blottit contre lui afin de mieux lamadouer
enfin nous avons bien le temps
sourire
vous nallez plus partir maintenant
pose la tête contre son épaule tandis que sa main droite vient caresser timidement son torse, appréciant la douceur de létoffe dont est faite sa chemise.
Elle avait prononcé ces mots avec insouciance, quelques paroles anodines qui transpiraient encore la naïveté. Peut-être une manière de lempêcher de séchapper, de laccabler sil venait à repartir sur les routes. Zoyah ressent un léger pincement à la taille
la main dAshlaan vient de se crisper trahissant certainement son trouble
la jeune femme ferme les yeux pour ne pas voir, pour ne pas constater linévitable
le départ futur de celui qui avait embrasé son cur. Elle ne voulait pas entendre cette chanson là...pas maintenant
pas ce soir où ils étaient seuls au monde
fin avec Jonas aussi.
Tiens, Jonas ! Le serviteur bourru dépose le panier qui avait tourmenté la curiosité de la tisserande. Zoyah se redresse dun bond. Balayant dun seul coup les sombres pensées qui avaient envahi son esprit. Elle sempare du panier et chasse presque le pauvre Jonas, le renvoyant sèchement à son récurage de vaisselle. Les mains posées sur lanse, le regard pétillant dimpatience tourné vers Lui : Je peux ?
Zoyah
Un regard qui se baisse afin de mieux masquer lémoi qui pouvait aisément se lire sur son visage. Lincarnat de ses joues se colore encore plus, tranchait vivement avec son teint dalbâtre. Elle était devenue méfiante vis-à-vis des compliments. Son précédent compagnon nen était pas avars mais il y avait toujours une contrepartie
.souvenir irritant au plus haut point quun Masacio tout frétillant lui demandant à longueur de temps « Nest-ce pas que je suis merveilleux ? »
limage lui semble presquincongrue dans son esprit et dun geste de la main elle tente de faire sévaporer le songe dérangeant
un sourire à son interlocuteur qui semble sinterroger.
Le trouble dissipé, elle plante son regard céruléen dans celui dAshlaan. Les yeux plissés afin de mieux voir ce qui pouvait se cacher derrières ces belles paroles, une lueur de défi étincelant au fond de ses iris bleutées. Elle resta un moment, silencieuse à scruter son beau visage. Sincérité
il transpirait la sincérité. Malgré lenrobage sucré de ses mots, elle ny avait décelé aucune note trop mielleuse. Ces propos avaient la saveur de lauthenticité et cétait peut-être ce qui lavait le plus bouleversée plus que les compliments en eux-mêmes.
Je suis loin dêtre un ange vous savez
inconsciemment elle sétait rapprochée de lui...on ma même traité dadepte du Son Nom
petit rire narquois
mais vos compliments me touchent
beaucoup
en disant cela, elle avait saisi une des mains dAshlaan. La plaquant contre son visage, elle lova sa frimousse contre la paume
geste incontrôlé, fruit dune pulsion soudaine qui avait germé au cur de tout son être
plus quune caresse quémandée cétait là une manière de le ressentir aussi bien émotionnellement que physiquement.
Elle prit une grande inspiration afin dhumer sa saveur épicée puis déposa un délicat baiser au creux de sa paume tout en le fixant du regard. Elle guettait la moindre protestation de sa part, enserrant toujours entre ses mains longues et fines la pogne plus carrée et plus forte du jeune homme. Son regard coula quelques instants sur leur union passagère. Elle était subjuguée par la petitesse de ses mains qui lui semblaient si fragiles à côté de celles du bel étranger. Elle décela dans le regard émeraude dAshlaan une attirance mutuelle propice aux plus grands élans daffections et qui semblait linviter à plus de hardiesse.
Lautre main du jeune homme effleure sa poitrine pour se poser doucement sur une de ses hanches
celle emprisonnée entre les doigts de la tisserande lui est totalement abandonnée. Le temps semble comme suspendu alors quils tissent une conversation silencieuse juste en échangeant des regards. Lattraction est omniprésente...le souffle de la demoiselle se fait plus court tandis quelle se retrouve noyée dans les prunelles de son bel étranger. Elle ressent une pression sur sa hanche
des picotements dans la nuque et une peau qui frisonne lui font oublier qui elle est
qui il nest pas, lui le mystérieux inconnu caché derrière tant de secrets. Faisant abstraction de tout, la jeune femme se penche sur lui et appose tendrement ses lèvres sur les siennes
.
Jonas_l'Assommeur, incarné par Zoyah
Jonas lAssommeur, sa perpétuelle mine renfrognée sur le visage, avait pénétré dans le jardin de son pas lourd et pesant. Il tenait le plat préparé par létranger dont la saveur épicée venait lui chatouiller les narines.
La scène des amoureux se bécotant lavait figé sur place. Un soupire autant blasé que contrarié séchappa de sa bouche sèche. Il avait cure des péripéties amoureuses de sa jeune maitresse mais il savait que la vieille ne lui pardonnerait pas sil laissait la demoiselle céder aux avances du bellâtre Enfin, en linstant présent, il se demandait bien qui faisait le plus de rentre-dedans à lautre. Visiblement, les deux se tournaient autour depuis un bon moment.
Jonas suivait le parcours de la main dAshlaan, guettant une éventuelle objection de la demoiselle ou quil tente dexplorer les jupons. La contestation ne vint pas et les mains de létranger restèrent sages. Dodelinant de la tête désespérément, il décida de mettre un terme à la rencontre charnelle. Le jeune homme avait lair bien excité et la maitresse nétait guère mieux à en juger par son teint empourpré.
Jonas savança de sa démarche assuré, son air imperturbable gravé sur le visage et posa bruyamment et volontairement le plat sur la table. « Bing ! » Les deux amoureux sursautent, troublés et confus par linterruption de leur baiser.
Avisant lil noir de colère que lui lance sa maîtresse, Jonas sincline et la gratifie dun « La matrone, elle est servi ». Un petit rictus moqueur saffiche sur son rude visage tandis que la jeune femme le houspille. Indifférents au sermon de Zoyah, sa tâche accomplie, Jonas salut les jeune gens et séloigne. Il se retourne un moment et adresse un sourire goguenard à Ashlaan, lair de dire « Ben mon gars, maintenant que tes chaud comme la braise, il va falloir assurer le reste du repas sans prendre feu »
Zoyah
Lintervention de Jonas lui avait fait leffet dune douche froide au point de lui couper le souffle. Il lavait pris sur le fait et elle avait la désagréable sensation dêtre semblable à une petite fille surprise en train de commettre une bêtise
mais quelle jolie bêtise. Zoyah avait cette incroyable faculté de changer dhumeur aussi facilement quon change de veste. La passion devint colère, la tendresse se mua en déception irritante. Foudroyant Jonas de ses yeux teintés dorage, elle linonda de reproches davoir ainsi malmené sa belle vaisselle. Elle ne pouvait décemment le blâmer davoir brisé linstant magique, elle trouva donc un autre prétexte afin de décharger tout son agacement du moment.
Linstant davant, la tisserande était comme plongée dans un rêve éveillé à la saveur sucrée, profitant des caresses dAshlaan. Son cur sétait emballé et son corps entier refusait dobtempérer à la mise-en-garde que lui lançait sa raison. Néanmoins, elle nétait pas prête à sabandonner entièrement à lui. Trop dincertitudes, de non-dits, de secrets quil lui faudrait dissiper avant de se livrer au beau brun même sil hantait déjà ses nuits lors de ses songes.
Silencieuse, elle ressassait dans sa tête ce qui venait de se passer. Il y a encore peu, elle tâchait de garder une certaine retenue, ne pouvant instaurer une réelle distance tant lattraction était forte. Et, répondant à une envie primaire, elle sétait ruée sur les lèvres d'Ashlaan afin de lui transmettre toute sa passion. Baiser auquel il avait répondu avec la même ardeur. La complicité sétait alors métmorphosée en une tendresse communicative pendant laquelle la jeune demoiselle sétait lovée contre le corps puissant de son aimé. La communion intense des deux êtres avait été interrompue fort brutalement et Zoyah navait pu murmurer quelques mots tendres à loreille dAshlaan.
Bougre de Jonas, il venait de lui couper lappétit. Le bonhomme renvoyé durement à ses occupations, la contrariété fut vite oubliée grâce aux sourires du beau jeune homme. Ashlaan lincitait de la voix à déguster le plat et attendait son avis avec une impatience non feinte.
Ils passèrent donc une partie de la soirée à deviser gentiment sur ce qui les rapprochait et les différenciait. Ils découvrirent avec plaisir et amusement que la gourmandise était un de leur défaut commun quoique nettement plus accentué chez Ashlaan. Zoyah le félicita pour le plat quelle qualifia de succulent si bien quil la resservit une deuxième fois. Les deux jeunes gens échangeaient en paroles et en regards et le dîner se poursuivait sous les meilleurs auspices. Jonas apporta le plateau de fromages. Il adressa un regard quelque peu narquois à linvité de la soirée lorsquil le posa lentement devant les deux tourtereaux. Un « merci Jonas », prononcé sèchement le fit rapidement déguerpir et le tête-à-tête put reprendre sereinement et amoureusement.
Une question
encore une...
Vous me parlez beaucoup de votre mère
sourire
elle avait lair dêtre importante dans votre vie, mais
marquant une pause le temps de le laisser terminer sa bouchée
vous ne parlez jamais de feu votre père ?...Ni même de votre famille proche ?
regard interrogatif
avez-vous des frères et des surs ?
pardonnez cette curiosité
peut-être excessive
posant sa main sur la sienne avec une tendresse prononcée
mais jai envie de savoir tout de vous.
Son regard trahissait tout lamour et ladmiration quelle lui portait. Ils sétaient rapprochés bien plus quelle navait osé lespérer et elle attendait de lui peut-être bien plus quil ne pouvait lui en donner. Assouvir la curiosité de la belle serait pour Ashlaan bien moins aisé que de calmer ses ardeurs amoureuses.
Zoyah
Un gémissement étouffé franchit la bouche sanguine de la jeune femme lorsque son doux compagnon dénuda son épaule en un geste adroit et expérimenté. Il avait, à nen pas douter, lassurance dun homme qui a déjà connu bien des femmes. Zoyah glissa doucement ses mains sur le dos de son beau brun afin de sy accrocher avidement. Elle lui susurrait à loreille des mots doux, se faisant à la fois caressante et enjôleuse. Elle était entièrement lovée contre lui, soffrant totalement à ses caresses, oubliant la retenue dont elle aurait dû faire preuve. Ses petites mains blanches sagrippèrent aux épaules dAshlaan lorsquil fit courir ses douces lèvres sur son cou et larticulation délicate de son épaule. Puis, la Castelroussine en plongea une dans la chevelure de son compagnon, faisant glisser entre ses doigts la fine crinière dencre. Un dernier baiser est délicieusement posé sur sa peau frémissante et Ashlaan referme le haut de sa robe. Zoyah, le souffle légèrement court, plus rouge encore quelle ne létait déjà, le remercia dun sourire amoureux. Elle le remercia pour navoir poussé plus en avant lexploration de son corps, pour navoir soumis ses sens à plus démotion quils pouvaient en ressentir pour le moment. La chair était si faible
elle aurait cédé si facilement aux assauts de son bel amoureux songea-t-elle avec dépit. Il fallait quelle se montre plus résolue dans ses prises de positions.
Et vous ma douce hôtesse? Parlez moi de votre famille...
Zoyah attendit que son bien maussade serviteur séclipse avant de prendre la parole. Elle en profita pour tremper ses lèvres dans son verre de vin tourangeau afin de faire passer son émoi pour ne pas dire son excitation.
Un soupire de satisfaction cette fois-ci. La jeune femme reprenait pied et ses yeux qui étaient jusque là troublés par lintensité du rapprochement avait repris leur lueur plus posée.
Et bien
bref moment de silence
comme vous le savez, jai été élevée par ma grand-mère maternelle. Ma mère a été emportée par une mauvaise fièvre lorsque javais à peine trois ans. Je ne lai pour ainsi dire pas connue
je nai conservé delle quune image floue dune femme un peu triste
un sourire se fige sur son visage afin de dédramatiser linstant
elle était douce et gentille. Mon père
comme je vous lai dit au Hérisson Hurleur
le regard se baisse et le sourire sefface
est un voyageur, toujours sur les chemins. Cela fait des années que je nai pas eu de ses nouvelles mais je sais quun jour je vais le trouver devant ma porte
haussement dépaule
cest une personne fugace dont la présence est éphémère
faisant un geste de la main, mimant un courant dair
.un jour là, le lendemain parti
puis ne souhaitant pas aller plus en amont et encore moins évoquer sa relation conflictuelle avec son paternel, la jeune femme lui sourit et en profite pour lui déposer un baiser dans le cou. Ashlaan cale sa main puissante autour de la taille fine de la demoiselle et la serre tendrement contre lui. Le baiser est rendu avec passion mais il la relance et lui demande si elle était proche de ce père visiblement absent.
Hum
.et bien
.il revenait à la belle saison souvent
.il ma transmis sa passion pour les chevaux
son visage sillumine alors, réveillé par les tendres souvenirs dune gamine de 7 ans juchée sur un énorme palefroi alezan, tenu par la bride par un homme à la peau tannée et au regard dacier
vous savez
je suis une excellent cavalière
sur un ton enjoué. Jai deux montures peut-être pourrions-nous faire une balade un de ces jours
elle se blottit contre lui afin de mieux lamadouer
enfin nous avons bien le temps
sourire
vous nallez plus partir maintenant
pose la tête contre son épaule tandis que sa main droite vient caresser timidement son torse, appréciant la douceur de létoffe dont est faite sa chemise.
Elle avait prononcé ces mots avec insouciance, quelques paroles anodines qui transpiraient encore la naïveté. Peut-être une manière de lempêcher de séchapper, de laccabler sil venait à repartir sur les routes. Zoyah ressent un léger pincement à la taille
la main dAshlaan vient de se crisper trahissant certainement son trouble
la jeune femme ferme les yeux pour ne pas voir, pour ne pas constater linévitable
le départ futur de celui qui avait embrasé son cur. Elle ne voulait pas entendre cette chanson là...pas maintenant
pas ce soir où ils étaient seuls au monde
fin avec Jonas aussi.
Tiens, Jonas ! Le serviteur bourru dépose le panier qui avait tourmenté la curiosité de la tisserande. Zoyah se redresse dun bond. Balayant dun seul coup les sombres pensées qui avaient envahi son esprit. Elle sempare du panier et chasse presque le pauvre Jonas, le renvoyant sèchement à son récurage de vaisselle. Les mains posées sur lanse, le regard pétillant dimpatience tourné vers Lui : Je peux ?