Cerridween
[De retour à Limoges]
Une goutte de sueur nait sur sa tempe. Elle s'attarde un instant, avant de glisser sur la joue colorée de pourpre et de descendre le long de son menton. Elle tombe après avoir hésiter quelques secondes dans les plis de la chemise noire entrouverte.
Le soleil est de plomb sur la route qui la ramène à Limoges.
La main dextre vient essuyer son front et se repose sur les rênes avec une trace brillante. Les mèches rousses ne sont qu'un agglomérat sur son front en petit serpents plus sombres, lovés et immobiles, refusant tout mouvement, alors que le fichu qui emprisonne le reste de la chevelure ne trahit pas l'humidité qui l'imbibe. Elle bénit la couleur sombre, la Pivoine, harassée de chaleur et de fatigue, même si elle étouffe sous la chaleur qui semble peser sur ses épaules comme un bloc de pierre de pilier de cathédrale. Hadès lui, souffle, aussi fatigué que sa maîtresse, sa robe sombre maintenant grise de poussière qui s'agglomère sur les poils détrempés.
Elle n'a jamais été aussi heureuse de voir se profiler les faubourgs et les remparts de la ville. C'est presque à l'unisson qu'elle laisse échapper un soupir et qu'Hadès fait entendre un hennissement sonore qui sent la joie de sentir l'écurie approcher. Elle doit réprimer le galop du shire, de plusieurs pressions sur les rênes et de quelques paroles murmurées à son oreille. Elle lui promet de l'ombre, un pansage par ses soins, une mangeoire et de l'eau fraîche. Le shire obtempère à contre coeur, gardant une allure de pas bien plus pressé que sur le chemin du retour inondé de rayons brûlants. Elle n'a jamais été aussi heureuse d'entendre les sabots percuter le sol de la cour de l'hôtel de Lazare. Même si cette joie n'est pas complète. Même si elle est teintée de mélancolie. Melancolia profonda. Le mal est de nouveau dans ses veines. Elle s'insinue quand elle trouve l'écurie aussi vide qu'à son départ, après s'être laissée glisser au bas de l'immense monture qui se tourne vers l'abreuvoir en buvant à grosses gorgées bruyantes. Aucune monture de nouvelle, aucune arrivée. Pas de trace de la jument baie du Grand maître... le calme, qui règne toujours, retentissant, dans la cour inondée de soleil. Tu soupires beaucoup trop, Pivoine... elle prend le temps de s'occuper comme elle l'a promis de son cheval qui tremble quand la paille vient essuyer la sueur qui perle toujours sur sa robe. Elle remplit son devoir envers celui qui ne l'a jamais quittée, qui ne l'a jamais abandonnée, par tout temps et en tout lieu.
La fraîcheur de l'entrée la fait frissonner.
Le vieil intendant arrive avec lenteur la saluer avec le respect et la discrétion qui le caractérise. Elle demande si des missives sont arrivées. Il esquisse un signe de tête en guise de réponse négative, avec un peu de tristesse ou de compassion au fond de ses yeux, cernés de rides. Les sinoples ne semblent pas avoir pu cacher leur déception. Elle le remercie et se dirige vers les appartements à l'étage. Une fois arrivée sur le pas de la porte, les yeux sinoples s'attardent, cherchant quelque chose. La chambre n'a pas bougé. Le mantel est toujours posé sur le dossier de la chaise. Ses affaires toujours soigneusement rangées dans le coffre. Le lit est fait, sans pli, sans mouvement. Le broc d'eau est soigneusement posé sur la table, dramatiquement central. Pas un objet sur le sol, pas un bout de feuillet qui dépassent sur le bureau. La pièce est désespérément inchangée. Tristement morne. Parfaitement morte. Après un moment de latence, elle laisse tomber ses fontes au sol sans prendre cas de l'endroit où elles reposent. Cette symétrie l'angoisse. Cette vacuité lui rappelle... qu'elle est encore, toujours, seule. Nouveau souffle qui percent ses lèvres restées clauses pendant plusieurs jours. Lassitude qui s'installe, entre poussière, sueur et silence. Elle repasse d'un pas lourd dans le couloir et hèle qui voudra bien venir. Un serviteur se presse et demande en quoi il pourrait lui être utile, comme pressé d'avoir enfin une tâche à faire dans la demeure qui semble endormie. Un bain... un bain... il s'en retourne après avoir salué la maitre d'arme qui trainent ses bottes tout en langueur de nouveau vert la chambre. Les lames se posent sur le bureau une par une, ceinture par ceinture. La main cherche une nouvelle parure noire, se pose sur un dossier. De nouveau les sinoples cherchent. Un livre, quelque chose. Rien. Rien. Aucune envie ne l'attend, comme personne.
[Lorsque le jour s'éteint.]
Elle était sorti du bain... elle avait revêtu de nouveau son uniforme sombre, semblable à celui qui la paraît en tout temps. Le délassement avait été comme l'onde. Bienfaisant au début... la sueur et la poussière n'était devenu qu'un mauvais souvenir, s'évanouissant un peu plus à chaque passage de l'éponge gorgée de savon. Elle retrouvait forme humaine en même temps que l'eau froide évinçait le feu de son corps. Mais quand l'apaisement de sa peau laissait la place libre à une autre douleur autre que la morsure de l'astre solaire. Les questions. Les questions encore et toujours. Et seul le silence daignait encore lui répondre. Elle avait de nouveau regarder sur le bureau à la recherche d'un velin, d'une nouvelle et n'avait rien trouvé.
Refusant de tourner en rond dans l'hôtel plus longtemps, elle avait décidé de sortir. Le silence était trop assourdissant, les murs trop vides. La douceur de l'air frais de l'hôtel lui paraissait plus étouffante que le dehors. Ses pas s'étaient perdus au dehors, entre les rues. Le nez pleins des odeurs plus ou moins rances des échoppes. Les yeux mornes ne cherchant rien que l'oubli entre le bruit et les silhouettes. Suivant le chemin des pas perdus, des esprits égarés ou préoccupés. Un chemin sans but, sans itinéraire précis. Juste celui qui suit le temps qui passe, inexorablement. Elle entre dans la cathédrale un peu par hasard. Ses pas résonnent entre les murmures des prières pendant que de nouveau la chaleur s'éclipse. L'Enfer n'entre donc pas ici... Lentement elle se dirige vers un des grands piliers de la forêt de pierre qui s'étend entre les voûtes. Elle se laisse glisser au sol au pied de l'un d'entre eux et ferme les yeux. Depuis quand n'est-elle pas venu dans ce lieu. Elle n'est pas une croyante assidue. Elle n'a jamais été une fanatique. Élevée à Carcassonne au milieu des cathares, elle a une idée de la foi personnelle et particulière. Les yeux se perdent vers les silhouettes figées. De toutes les questions, une la taraude plus que les autres. Pourquoi n'a-t-il rien dit... pourquoi se besoin de partir. Pourquoi ce mutisme de longues semaines. Les saints restent sans secours. Elle reste là longtemps. Jusqu'à ce que la lumière décline. Elle n'a plus qu'à rentrer. Pour une autre soirée solitaire.
Le chemin du retour est fait comme dans un rêve...
Elle passe la porte de l'hôtel... et s'arrête net sur le pas de la porte. Le bruit vient de lui heurter les oreilles. Des pas de chevaux et des hommes. Tous arborant une licorne ou des armes trop connues et vite reconnues. Il est revenu. Sans rien dire et sans prévenir. Elle regarde, la bouche entrouverte, le remue ménage. Les cuirs dehors qui sèchent, les étendards rangés dans un coin, les armes qui sont graissées avant d'être rangées.
Elle s'apprête à courir vers l'intérieur de la demeure quand un homme portant une quarantaine d'années et les armes du Bazaneix et de Saint Julien s'approche d'elle un pli à la main.
Maître, j'ai un message pour vous.
La Pivoine regarde la porte puis l'homme sans comprendre l'urgence d'un pli en comparaison au retour du maître des lieux. Entre agacement et sourire forcé, elle tente de passer.
C'est que...
L'homme lève doucement la main et dit avec calme.
Il m'a demandé de vous remettre ceci et de vous escorter.
Elle reste quelques secondes silencieuse, les sinoples passant du pli cacheté tendu par la main burinée au visage de l'homme qui semble avoir la confiance du Grand Maitre. Lentement, elle prend le vélin et le parcourt. Il y a peu.
Une goutte de sueur nait sur sa tempe. Elle s'attarde un instant, avant de glisser sur la joue colorée de pourpre et de descendre le long de son menton. Elle tombe après avoir hésiter quelques secondes dans les plis de la chemise noire entrouverte.
Le soleil est de plomb sur la route qui la ramène à Limoges.
La main dextre vient essuyer son front et se repose sur les rênes avec une trace brillante. Les mèches rousses ne sont qu'un agglomérat sur son front en petit serpents plus sombres, lovés et immobiles, refusant tout mouvement, alors que le fichu qui emprisonne le reste de la chevelure ne trahit pas l'humidité qui l'imbibe. Elle bénit la couleur sombre, la Pivoine, harassée de chaleur et de fatigue, même si elle étouffe sous la chaleur qui semble peser sur ses épaules comme un bloc de pierre de pilier de cathédrale. Hadès lui, souffle, aussi fatigué que sa maîtresse, sa robe sombre maintenant grise de poussière qui s'agglomère sur les poils détrempés.
Elle n'a jamais été aussi heureuse de voir se profiler les faubourgs et les remparts de la ville. C'est presque à l'unisson qu'elle laisse échapper un soupir et qu'Hadès fait entendre un hennissement sonore qui sent la joie de sentir l'écurie approcher. Elle doit réprimer le galop du shire, de plusieurs pressions sur les rênes et de quelques paroles murmurées à son oreille. Elle lui promet de l'ombre, un pansage par ses soins, une mangeoire et de l'eau fraîche. Le shire obtempère à contre coeur, gardant une allure de pas bien plus pressé que sur le chemin du retour inondé de rayons brûlants. Elle n'a jamais été aussi heureuse d'entendre les sabots percuter le sol de la cour de l'hôtel de Lazare. Même si cette joie n'est pas complète. Même si elle est teintée de mélancolie. Melancolia profonda. Le mal est de nouveau dans ses veines. Elle s'insinue quand elle trouve l'écurie aussi vide qu'à son départ, après s'être laissée glisser au bas de l'immense monture qui se tourne vers l'abreuvoir en buvant à grosses gorgées bruyantes. Aucune monture de nouvelle, aucune arrivée. Pas de trace de la jument baie du Grand maître... le calme, qui règne toujours, retentissant, dans la cour inondée de soleil. Tu soupires beaucoup trop, Pivoine... elle prend le temps de s'occuper comme elle l'a promis de son cheval qui tremble quand la paille vient essuyer la sueur qui perle toujours sur sa robe. Elle remplit son devoir envers celui qui ne l'a jamais quittée, qui ne l'a jamais abandonnée, par tout temps et en tout lieu.
La fraîcheur de l'entrée la fait frissonner.
Le vieil intendant arrive avec lenteur la saluer avec le respect et la discrétion qui le caractérise. Elle demande si des missives sont arrivées. Il esquisse un signe de tête en guise de réponse négative, avec un peu de tristesse ou de compassion au fond de ses yeux, cernés de rides. Les sinoples ne semblent pas avoir pu cacher leur déception. Elle le remercie et se dirige vers les appartements à l'étage. Une fois arrivée sur le pas de la porte, les yeux sinoples s'attardent, cherchant quelque chose. La chambre n'a pas bougé. Le mantel est toujours posé sur le dossier de la chaise. Ses affaires toujours soigneusement rangées dans le coffre. Le lit est fait, sans pli, sans mouvement. Le broc d'eau est soigneusement posé sur la table, dramatiquement central. Pas un objet sur le sol, pas un bout de feuillet qui dépassent sur le bureau. La pièce est désespérément inchangée. Tristement morne. Parfaitement morte. Après un moment de latence, elle laisse tomber ses fontes au sol sans prendre cas de l'endroit où elles reposent. Cette symétrie l'angoisse. Cette vacuité lui rappelle... qu'elle est encore, toujours, seule. Nouveau souffle qui percent ses lèvres restées clauses pendant plusieurs jours. Lassitude qui s'installe, entre poussière, sueur et silence. Elle repasse d'un pas lourd dans le couloir et hèle qui voudra bien venir. Un serviteur se presse et demande en quoi il pourrait lui être utile, comme pressé d'avoir enfin une tâche à faire dans la demeure qui semble endormie. Un bain... un bain... il s'en retourne après avoir salué la maitre d'arme qui trainent ses bottes tout en langueur de nouveau vert la chambre. Les lames se posent sur le bureau une par une, ceinture par ceinture. La main cherche une nouvelle parure noire, se pose sur un dossier. De nouveau les sinoples cherchent. Un livre, quelque chose. Rien. Rien. Aucune envie ne l'attend, comme personne.
[Lorsque le jour s'éteint.]
Elle était sorti du bain... elle avait revêtu de nouveau son uniforme sombre, semblable à celui qui la paraît en tout temps. Le délassement avait été comme l'onde. Bienfaisant au début... la sueur et la poussière n'était devenu qu'un mauvais souvenir, s'évanouissant un peu plus à chaque passage de l'éponge gorgée de savon. Elle retrouvait forme humaine en même temps que l'eau froide évinçait le feu de son corps. Mais quand l'apaisement de sa peau laissait la place libre à une autre douleur autre que la morsure de l'astre solaire. Les questions. Les questions encore et toujours. Et seul le silence daignait encore lui répondre. Elle avait de nouveau regarder sur le bureau à la recherche d'un velin, d'une nouvelle et n'avait rien trouvé.
Refusant de tourner en rond dans l'hôtel plus longtemps, elle avait décidé de sortir. Le silence était trop assourdissant, les murs trop vides. La douceur de l'air frais de l'hôtel lui paraissait plus étouffante que le dehors. Ses pas s'étaient perdus au dehors, entre les rues. Le nez pleins des odeurs plus ou moins rances des échoppes. Les yeux mornes ne cherchant rien que l'oubli entre le bruit et les silhouettes. Suivant le chemin des pas perdus, des esprits égarés ou préoccupés. Un chemin sans but, sans itinéraire précis. Juste celui qui suit le temps qui passe, inexorablement. Elle entre dans la cathédrale un peu par hasard. Ses pas résonnent entre les murmures des prières pendant que de nouveau la chaleur s'éclipse. L'Enfer n'entre donc pas ici... Lentement elle se dirige vers un des grands piliers de la forêt de pierre qui s'étend entre les voûtes. Elle se laisse glisser au sol au pied de l'un d'entre eux et ferme les yeux. Depuis quand n'est-elle pas venu dans ce lieu. Elle n'est pas une croyante assidue. Elle n'a jamais été une fanatique. Élevée à Carcassonne au milieu des cathares, elle a une idée de la foi personnelle et particulière. Les yeux se perdent vers les silhouettes figées. De toutes les questions, une la taraude plus que les autres. Pourquoi n'a-t-il rien dit... pourquoi se besoin de partir. Pourquoi ce mutisme de longues semaines. Les saints restent sans secours. Elle reste là longtemps. Jusqu'à ce que la lumière décline. Elle n'a plus qu'à rentrer. Pour une autre soirée solitaire.
Le chemin du retour est fait comme dans un rêve...
Elle passe la porte de l'hôtel... et s'arrête net sur le pas de la porte. Le bruit vient de lui heurter les oreilles. Des pas de chevaux et des hommes. Tous arborant une licorne ou des armes trop connues et vite reconnues. Il est revenu. Sans rien dire et sans prévenir. Elle regarde, la bouche entrouverte, le remue ménage. Les cuirs dehors qui sèchent, les étendards rangés dans un coin, les armes qui sont graissées avant d'être rangées.
Elle s'apprête à courir vers l'intérieur de la demeure quand un homme portant une quarantaine d'années et les armes du Bazaneix et de Saint Julien s'approche d'elle un pli à la main.
Maître, j'ai un message pour vous.
La Pivoine regarde la porte puis l'homme sans comprendre l'urgence d'un pli en comparaison au retour du maître des lieux. Entre agacement et sourire forcé, elle tente de passer.
C'est que...
L'homme lève doucement la main et dit avec calme.
Il m'a demandé de vous remettre ceci et de vous escorter.
Elle reste quelques secondes silencieuse, les sinoples passant du pli cacheté tendu par la main burinée au visage de l'homme qui semble avoir la confiance du Grand Maitre. Lentement, elle prend le vélin et le parcourt. Il y a peu.
Citation:
Suis le. Je t'attends.
Enguerrand.
Enguerrand.
L'homme entend qu'elle relève de la tête pour ajouter.
J'ai pris la liberté de faire préparer votre monture, maître. Si vous êtes prête, je me charge de vous conduire dès maintenant.
Les pensées s'entrechoquent pendant que l'inquiétude grandie. Elle demande un instant, pour prendre son mantel et ses armes. Les pas avalent les marches, la porte de la chambre claque, les ceintures entourent sa taille, bouclées fébrilement et un juron s'échappe lorsqu'un des rivets ne s'attache pas assez vite. En bas le shire l'attend déjà comme l'homme qui doit l'escorter et qui, sans rien ajouter, l'aide à se hisser sur la grande monture. Elle ne pose pas de questions. Il lui aurait donné la raison. Secret d'État ? Affaire grave ? Complot ? Licorne menacée ? L'homme claque des talons sur un alezan blanc et s'avance dans les rues. Elle suit, la Pivoine. Les nerfs passant de l'inactivité des dernières semaines et de l'ennui latent à une anxiété grandissante, oppressante. Bientôt, au grès d'un galop, les murs de Limoges disparaissent peu à peu, alors que le soleil décline dangereusement sur l'horizon.
L'homme tourne la bride vers un bois et s'y engouffre en ralentissant l'allure. Bientôt elle découvre une clairière près d'un plan d'eau, miroir lisse sans mouvement. De grandes voûtes avortent, ruines pleines de lierres, vestiges de ce qui a dû être une abbatiale ou une église. Les pierres sont noircies... un incendie. Dans la pénombre qui s'installe près d'un petit feu, une silhouette. Des cheveux grisonnants et un mantel licorne.
La Pivoine arrête son cheval... l'homme qui l'accompagne salue d'un signe de tête et tourne la bride, repartant sur ses pas.
Il s'est retourné. Elle reste un instant sur sa selle à chercher un sens. Un indice. Un tressaillement. Une expression qui peut trahir... quelque chose. Mais qu'elle sache.
Lentement, elle approche son cheval de la lumière et du Grand Maitre. Un instant encore à regarder ce visage qui s'est caché pendant trop de semaines. Elle arrive à se détacher à sa contemplation pleine d'angoisse pour se glisser au bas de son cheval. Les bottes se déposent dans les herbes folles et elle se tourne vers lui.
Les sinoples le regardent, masquées par quelques mèches pourpres, indisciplinée par la chevauchée, qu'elle ne prend pas la peine de remettre en place.
Tu vas bien...
Elle a dit la phrase pour elle même plus que pour lui... il semble aller bien semble le mot juste. Il ne semble en tout cas pas blessé. Il ne semble pas non plus contrarié. Son visage est calme et les ambres la regardent avec ce qu'elle espère être encore un peu de tendresse. Elle n'ose pas s'approcher. Elle n'ose pas espérer. Elle n'ose rien. Elle veut savoir, comprendre. Son silence. Ce lieu. Elle n'ose pas le toucher. Les souvenirs... la puissance des souvenirs... ce premier baiser... elle cherche un échappatoire, en regardant autour d'elle.
Pourquoi...
Il finira la phrase à sa convenance. Elle veut juste... des réponses...
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Si vous voulez participer contactez la Pivoine ou Enguerrand
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