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[RP] Allégeance à Ingeburge, Duchesse de Bourgogne

Ingeburge
Ingeburge avait peur. Elle ne pouvait dire pourquoi, mais elle avait peur. Les mots prononcés par Vaxilart, son regard, jusqu'à cette goutte de sueur dégoulinant de la racine de ses cheveux ne disaient rien qui vaille.

Et le serment d'allégeance la conforta dans ses craintes. Elle s'entendit ainsi qualifiée de reine des femmes fatales et présentée comme ayant une grande sagesse. Ma foi... pourquoi pas. La proposition d'intégrer sa garde lui fit hausser un petit sourcil perplexe et finalement la conclusion des promesses du vicomte la laissèrent songeuse. Penthièvre... Pourquoi ce nom la renvoyait-il toujours à des sentiments mitigés? Sûrement parce que celui qu'elle connaissait au-delà des rumeurs et e la réputation provoquait toujours en elle cette réaction épidermique.

Elle chassa le visage de son pénitent de ses pensées, se concentrant sur celui qui l'avait précédé sur le trône ducal et elle répondit :

— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, Monseigneur Vaxilart, et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide.

Toujours un peu craintive mais n'en laissant rien paraître, elle conclut son engagement en prenant Vaxilart dans ses bras, scellant ainsi l'échange effectué. Elle ne s'attarda pas du reste, redoutant un commentaire qui sur son parfum, qui sur sa douceur et se tourna aussitôt vers ses gardes.
Elle remit donc ses deux présents :

— Que cette gerbe des blés mêlés de Saint Fargeau et d'Auxonne soit le symbole visible du lien vous rattachant à la Bourgogne et que le Très-Haut vous accorde toujours de le voir prospérer en ces terres dont vous êtes le seigneur.
Recevez également ce drageoir rempli de mille douceurs.


Puis, n'ayant pas oublié la remarque du Joinvillois à propos de son vicomté, elle s'adressa à Nebisa :
— Votre Grandeur, je suppose que vous avez patente à remettre à Monseigneur Vaxilart à propos de son fief de Saint Fargeau.
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Malade depuis plusieurs jours, revient à peine, tout doux s'il vous plaît, merci!
Olivier1er
Diantre épouser une Penthievre...Il est amoureux de la Duchesse Ingeburge le Vicomte ? se dit Sermages interloqué par la derniere phrase du Vicomte.

Les Penthievres n'ont jamais été la tasse de Thé du Vicomte...cela il le savait bien.

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angelique0309
Angelique était abasourdie, elle continua de potiner à voix basse avec la Princesse afin de ne pas troubler la cérémonie.

Une lettre à votre pure Lorelei? le gredin!!! Je comprends pourquoi il me trouve naïve à présent!! quand je pense que j'étais prête à envoyer mon époux passer quelques soirées chez lui afin qu'ils puissent travailler ensemble sur le remaniement du codex!!! Stam n'arrêtait pas de me vanter les vertus de cet homme!! l'animal!!!

il cache bien son jeu en tout cas!! au moins avec Theognis c'est clair, au fond de ses yeux de renard on y lit la luxure!! mais lui....qui aurait pensé ça ...j'avais bien entendu quelques rumeurs à son sujet mais je n'y avais pas fait grand cas...étant moi-même la cible régulière des ragots tous aussi farfelus les uns que les autres...


Elle ouvrit de grands yeux

Ohhh vous entendez ce qu'il dit? à présent, il se propose d'intégrer la garde rapprochée de son éminence!! et dire que je l'imaginais il y a quelques instants en petite tenue!! aurais je des dons de divination?

La Baronne s'éventa avec force, tendant l'oreille à ce qui allait suivre, elle qui d'habitude detestait cancaner, était captivée par tout ce qu'elle apprenait
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Ex-Maire de Joinville, Baronne d'Ancy-le-Franc
Armoria
Jouant d'un doigt distrait avec son célébrissime canard - au moins aussi célèbre que les doux globes de chair qui lui servaient de piédestal - elle ne fit aucun effort pour retenir un petit sourire.

Que voulez-vous, Baronne, un homme est un homme, et la sagesse qui rend les braies étroites finit toujours par monter à la tête, c'est connu : se compresser de la sorte une partie du corps est fort malsain... Il lui faut une épouse, voilà tout.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
angelique0309
Levant un sourcil, elle lui demanda d'un ton insouciant

Vous avez sans doute raison...avez-vous déjà une petite idée sur l'épouse idéale qui pourrait lui convenir?

Angélique chercha quelques secondes puis dit sans réfléchir

Quoique...je me demande si...hum....organiser un repas avec la Duchesse de Nevers en les mettant côte à côte...oeuvrer pour qu'ils se rencontrent au détour de quelques chemins...cela ferait d'une pierre deux coups...nul doute que cela la rendrait moins...sauvage...
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Ex-Maire de Joinville, Baronne d'Ancy-le-Franc
Vaxilart
Les réactions de la duchesse, comme un gun à clou qui fonctionne bien, le transperçaient de bord en bord. Le Vicomte n’était point si dupe, et même s’il ne savait que choisir ses mots avec extrême maladresse, il s’entendait et pouvait même réinterpréter ses propres paroles au froid de son esprit. Sur ce cas, il devait s’avouer avoir fait patate, et il ne faisait plus aucun doute pour lui que le sens qu’il désirait donner à ses paroles eut été mal saisi… Les couinements de la salle, bien qu’il lui fut impossible d’y déceler le propos, ne pouvait (à tord peut-être) que le confirmer dans cette hypothèse. Bien que son instinct lui criait de virer de bord, et laisser l’affaire en suspend, le Vicomte ne su s’y résoudre et pris à nouveau la parole, espérant recoudre les pots cassés… Pourvu que son aiguille soit solide… Et son verbe mieux choisit.

-Duchesse, heu… Avant de vous laisser, veuillez m’excuser pour mes paroles chancelantes et ce qu’elles auraient pu vous laisser croire. Les mots ont de tout temps été les chaines de mon esprit, et trop souvent ceux-ci me manquent afin d’exprimer les sentiments qui hantent mon cœur. Si ce monde a un explicateur, il dut être enfant mort-né. Je ne le suis, ni le serai, je vis peut-être à jamais condamné d’une langue qui n’est point la mienne, mes racines étant trop mêlés d’origines et de cultures drastiquement différentes pour faire mien cet héritage français. Je me dis souvent mitigé, mais réellement, je ne suis que métissé.

En cela, j’espère pouvoir faciliter nos futurs échanges. Et, la seule chose que je tenais à vous faire part ce soir était de mon admiration platonique envers vous. Sans doute vous rappelez vous de cette courte entrevue dans mon bureau lors de mon mandat où je vous fis confession de ce malaise inconnu qui m’étreignait chaque fois que je vous croisais. S’il est malaise, c’est que je crains parfois revoir en votre âme mes propres cicatrices … Je ne saurais les regarder dans la glace, ni les souffrir de nouveau… De vous voir encore debout et fière, voilà ce qui m’impressionne.

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verbam
Verbam regardait la cérémonie tranquillement, comme d’habitude quelques faits venaient mettre un peu de sauce Bourguignonne a l’affaire.
C’est donc par quelques froncements de sourcils, moue plus ou moins accentués et autres grimaces que l’on pouvait apprécier les réactions du vicomte.
Après les soucis linguistique de Theognis, voilà que contre toute attente le vicomte presque bi duc Vaxilart lui avait des problèmes de cœur, ces affaires là étant généralement assez longue a régler, cela ne présagé rien de bon pour la longueur de la cérémonie.
nebisa
Epouser un Penthiévre ? Quelle idée saugrenue... La Malemort, aux époux, préfére les amants, encore que concernant les Penthiévres, le premier n'avait guére duré et le second l'avait contrainte par la force, un épisode caché dont elle n'avait encore jamais trouvé la force de s'en ouvrir à quiconque, une nécrose abyssale la rongeant de l'intérieur, comme si, à force de la taire, l'offense pouvait disparaitre... Mais c'était là un autre sujet...

Son attention revenue à la cérémonie, alors même que le presqu'officiellement Duc concluait, prise d'une pointe de malice, la Malemort se saisit du contreseing héraldique et s'avance pour en donner lecture... sur ses lévres carmines, le sourrire esquissé, annonciateur d'un tour à sa façon...


Citation:
Nous, Nebisa de Malemort, Comtesse de Ségur, Vicomtesse de Chabrières, Maréchal d'Armes Royal en charge du Duché de Bourgogne, en l'absence du Roy d'Armes et avec la jouissance de son blanc seing validons et contresignons la procédure suivante:

Nous accédons à la demande de Messire Vaxilart quant à son fief dit de retraite.

Que suite à son second régne sur les terres de Bourgogne, Messire Vaxilart voit son fief de Saint Fargeau, élevé en Duché.

Qu'il portera "Azur à la croix d'argent chargé d'un étai d'or accosté de deux ombres de soleil de sable", soit après dessin :




Qu'afin que nul ne puisse contester la vigueur et l'autorité de la présente, apposons notre scel,

Fait le cinquiéme de l'an d'Horace MCDLVII en la chapelle de Saint Antoine le Petit.




Afin de concrétiser l'échange de voeux... je propose que l'antique baiser vassalique vienne clore si beau serment...

Aprés tout, le Duc quasi officiellement Ducherisé, avait, en quelques minutes, avoué une chasteté effrayante, proposé une prestation dont la luxure défriserait la plus dévote des brebis du troupeau d'Aristote, pour en suite se vouer au célibat si la Duchesse de Bourgogne, qui était assez gradée dans la hiérarchie romaine d'aprés ce qu'en avait compris aprés coup la Malemort... cela méritait bien une petite récompense ça...
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_Max
Tapi dans l'ombre, toujours, le Comte observait les scènes pour le moins insolites qu'il lui était données d'apprécier en l'endroit... Étaient-ce les vagues caquètements des Dames présentes qui bruissaient telles les feuilles d'un vieux chêne au gré du vent, ou bien les gestes équivoques qu'affirmaient sans craintes les différents protagonistes de l'assemblée, telle l'inclinaison appuyée de l'officiante en titre face au benêt, qui, pour ne point contraster avec la cupidité dont il aimait fréquemment faire la preuve, ne semblait pas en mener bien large... l'acte en devenait inéluctablement burlesque. La Duchesse, quant à elle, îlot émergeant d'une mer d'huile, restait de marbre tout en s'appliquant les règles de la bienséance prévues en pareille occasion, comme à son habitude, du reste.
Ce n'est qu'une fois le Baron reconduit parmi la foule qu'elle consentit à élargir l'optique perspective à laquelle elle s'astreignait jusqu'alors... Un temps, même, Mazière se crut démasqué en sa position pourtant occulte. La grimace qu'elle afficha par suite ne put que renforcer ses doutes... Dieu, qu'elle avait l'œil perçant !

N'accomplissant plus, dès cet instant, le moindre mouvement afin de maintenir sur sa présence un semblant de discrétion, l'Impérial se contenta de vider l'une ou l'autre coupe d'un savoureux Bourgogne que des valets de cérémonie eurent la riche idée de lui porter au fil des événements.
Vint bientôt un étrange et très vite exubérant Sieur, au discours que l'ont aurait pu croire fort scabreux s'il n'affichait un tel air niais en le déclamant, et en tâchant de l'excuser par après. Il fallait croire que pour la démonstration de la noblesse bourguignonne qu'il avait décidé d'accorder au Comtois en cette soirée, le Très-Haut ne se réclamait guère flatteur. N'y avait-il que sur les champs de bataille, et plus récemment en son trône suprême, que cette vaste province pouvait afficher ses plus admirables fleurons?
Approfondissant son examen de l'allure cardinalice qui se tenait à son opposé de la pièce, plutôt que de prêter quelque attention que ce fut pour le verbiage dudit Vicomte ne modelant sa construction que sur des éléments coulant par trop de source tels que l'attrait manifeste des femmes sises en l'estrade.
Et pourtant, d'une manière des plus soudaines, son attention - un tantinet gondolée par la boisson - se révéla interceptée toute entière par la nouvelle prise de parole du Maréchal d'Armes... Si bien que de sa main dextre, maintenue jusque là à hauteur de ceinture, il se prit à crisper le pommeau de la dague d'apparat qui s'y trouvait attelé... De cette étreinte maladive, un léger crissement pourtant clairement audible dans ses aigus se fit retentir en la salle, tandis que le regard de Mazière s'assombrit encore...

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Ingeburge
Ingeburge voyait des choses bizarres...
... Un vicomte en sueur, une princesse et une baronne cancanant, un héraut au sourire diabolique.

Elle entendait également des mots non moins étranges...
... Admiration platonique, malaise et étreinte, baiser vassalique.

Non, non, cela ne se pouvait, elle devait certainement rêver, cela ne pouvait être réel. Mais il s'agissait là d'un mauvais rêve, d'un cauchemar, d'une farce au goût douteux. Et elle ne se souvenait pas avoir abusé de décoction à l'écorce de saule, non, cela, elle le laissait à Chlodwig, sa décadente âme damnée. Elle était parfaitement consciente à défaut d'être toujours lucide et ce qu'elle voyait et entendait composaient donc une réalité qu'elle ne pouvait envisager sans effroi. Elle qui faisait déjà des efforts pour l'accolade vassalique et qui n'acceptait le baise-main car il était l'expression du respect dû à son rang. Certes, elle avait pris Asdru et Theo dans ses bras avec plus de spontanéité que d'autres, mais il s'agissait là d'amis, le Duc d'Amboise, c'était la famille, Montereau, un homme avec qui elle riait bien volontiers. Mais cette répugnance du contact, elle l'avait avec tous, hommes ou femmes et même enfants.
Alors, poser un baiser sur les lèvres d'un homme était au-dessus de ses forces et même si elle l'avait envisagé avec Theo pour combler d'aise les commères, elle avait su, au moment même où elle y pensait qu'elle ne le ferait pas.

Un bruit assourdi lui parvint et la tira de ses pensées. Elle regarda Nebisa quelques secondes, songeuse et un sourire éclatant éclaira son visage tandis qu'elle demandait :

— Oh, vous proposez donc que je l'embrasse?

On ne fuit pas son devoir conjugal durant des mois et les hommages masculins non sans un peu de maîtrise et de répartie, et cette expérience de haute volée dans la feinte fut donc mise à profit.
La Duchesse de Bourgogne regarda à nouveau Vaxilart puis s'approcha de lui en s'exclamant, quelque peu théâtrale :

— Dans mes bras, Votre Grâce, dans mes bras!
Et elle étreignit donc le duc flambant neuf, le serra simplement dans ses bras, l'embrassa donc littéralement mais mit dans cette embrassade purement platonique et sans le moindre contact labial une conviction laissant croire qu'elle donnait le change. Elle agrémenta même le câlin protocolaire d'une petite tape dans le dos avant de s'éloigner du Joinvillois qu'elle invita à prendre place parmi ses pairs.

La Prinzessin, satisfaite, reprit place sur le trône ducal et déclara à la Malemort, son visage redevenu indifférent :

— Effectivement, le héraut propose mais, le suzerain dispose.

Au Baron de Luzy, maintenant, il devait avoir eu le temps de reprendre pied :
— Colonel Migisti? Si vous êtes remis, veuillez avancer je vous prie.
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Malade depuis plusieurs jours, revient à peine, tout doux s'il vous plaît, merci!
Migisti
Alors que sourdait en Migisti un transport de félicité, véhément à s’en pâmer, ses traits galbés accentuaient l’admiration liliale teignant son visage séraphique: le Duc Vaxilart s’imposait tel l’insigne cicérone des privautés - élucidant ses fantaisies abstruses, il imprégnait théâtralement son impromptu auditorium d’apprêts amènes puis éployait un atticisme ô combien suave. Hélas, les courtoisies immaculées du céladon énamouré souffrirent des frimas opprimant la perspicuïté de ces esprits caligineux ; aussi émaillèrent-elles le sol marmoréen, bruies voire dilacérées. Affleurant à la surface de ses affres le Baron exécuta quelques prestes gambades et, subséquemment, énonça son allégeance non sans diligence:

Duchesse Ingeburge,

Tributaire de votre coruscante bénignité comme de votre tutélaire égide, je vous témoigne conséquemment ma dilection éthérée envers chaque âme bourguignonne: soyez assurée qu’une probité immarcescible me consumera, que mon acuité spirituelle éclairera tout conseil sollicité et, enfin, qu’une consubstantielle prodigalité pécuniaire m’assaillira dès lors que la Trésorerie affichera un teint hâve. Que sélénien sois fait si je me dévoie…

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Vaxilart
Le nouveau Duc se retira calmement, sans un mot de plus qu’un nouveau « merci » à l’égard de la duchesse qui eut l’égard de lui éviter le baiser. Acte qui n’aurait que contribuer d’avantage à la perversion de son discours. C’est la mine basse de n’avoir su trouver pour seule oreille à sa réelle intention celle d’un sourd qu’il tourna les talons.

Certes, le lieu aurait pu paraitre inopportun pour le genre de signe qu’il lançait, mais pourtant, c’était bien la meilleure place pour celui ne souhaitant éveiller les soupçons. L’excès de son discours, l’excès de sa personne même, ses paroles parfois confuses n’étaient que les véhicules de la détresse qu’il laissait paraitre subtilité par subtilité à qui était assez éveillé pour en saisir le sens symbolique à travers les signes qui hantaient la vie du Duc. Cette vision scénique à son entrée dans la salle n’était que l’œuvre que son esprit avait taillé dans le roc du pic de son âme. Il s’y voyait et c’était recracher sa personne que de décrire aux deux duchesses, qui étaient parmi celles sur lesquels il basait sa propre représentation, la scène que celles-ci offraient à leur âme. D’un côté, il y avait Ingeburge, celle qui ne semblait jusqu’à date n’avoir rien compris des paroles de leurs multiples discutions plus profondes que celles politiques. La dame à qui il s’évertuait de démontrer leur ressemblance (à moins que ce n’eut été que fantasme), ils étaient du même gabarit, il en était sûr. Et de l’autre, Nebisa. Leur histoire à eux deux remontait à bien loin, très loin, à l’époque ou l’hérésie pourrissait encore le cœur de la cynique, à l’époque où Vaxilart se qualifierait de jeune (pour lui la jeunesse, sa jeunesse, rimait avec le rêve. Il avait tout de même la début trentaine à l’époque de leur première rencontre). Cette dame avait créé en lui un doute insoupçonné, une envie du vice, de liberté. Quel ne fut pas sa surprise de la revoir, elle-même, au service du Roy, convertie, presque vertueuse. Lors de cette retrouvaille, il n’avait même pas été capable de la replacer… Inutile de dire que le choc fut grand et que ses fondements du plaisir vicieux s’effondrèrent en même temps. De fait, pour la première fois il se rendit compte que l’amour qu’il était encore capable d’éprouver, l’amour charnelle, n’en était plus au final depuis des lunes. Ce besoin ne s’élevait plus à autre chose qu’à la nécessité physique… Et d’hors son vide n’en fut que plus grand.

Prenant la route de foule indistincte et anonyme, le regard du Duc croisa celui de Migisti, pour ainsi dire son alter-ego. Ne fut-ce qu’un léger sourire en coin ou la profondeur du regard, mais Vaxilart n’eut pour seule impression que ce dernier saisissait une infime partie de sa personne. Si minime fusse sa compréhension de son âme entortillé, il pressentait que ce dernier lui disait vivement : « Je sais, je sais, toutes les blessures ne sont pas fait de fer et d’airain, certaines glissent sur ta peau goute après goute, elles sont insaisissable et éternelles, elles t’emporteront, un jour, un jour, mais pas tout de suite ». Intérieurement, il lui en fut fort reconnaissant.

Une fois hors de la scène, que les projecteurs sur sa personne furent éteint, il alla prendre la place adjacente à la Baronne Angelique, sa naïve préférée. « Heureux soit les faibles d’esprit » aurait pu être l’interprétation des faibles d’esprits. De fait, à qui le connaissait bien, ce genre de qualificatif signifiait bien plus que la définition même du terme. De ceux ayant saisie un peu de sa personne savait qu’aucun terme si vaillamment placé ne pouvait être interprété hors de sa mythologie personnelle. De la mythologie Vaxilartienne, une spiritualité construite autour de sa vie. Cette réaction n’était point narcissique, mais il est toujours plus simple de s’appréhender par le biais d’une fable.

Cette réflexion amena le Duc à penser que l’incompréhension de la Duchesse était peut-être dû à ces fixations qu’ont les gens. On entend ce que nous voulons bien entendre… N’attendait-elle de lui que des compliments? Sûrement pas. Ces compliments lui ayant été directement adressés, enchainé l’un après l’autre, confus et franchement hors-propos avaient dut trop attirer l’attention de la dame… Le sens réel en avait souffert, certainement. Oui, sans doute. Il en était sûr désormais… La prochaine fois, il devrait mieux préparer son plan…

Réflexion faite, le Duc tourna la tête vers sa baronne favorite, il la gratifia pour tout bonjour d’un sourire très peu convainquant. Le temps filait, et il n’arrivait qu’à le gaspiller…

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angelique0309
La Baronne vit arriver auprès d'elle le Duc Vaxilart, elle lui adressa un sourire étincelant

Mon cher ami, votre allégeance restera dans les annales....j'ai découvert une nouvelle facette de votre personnalité, que je ne soupçonnais point, je parlais de vous justement avec la Princesse, nous devrions festoyer plus souvent , voir du monde nous fera à tous le plus grand bien...mais par pitié, si d'aventure vous cherchiez un peintre ne traitez plus avec le peintre intalien que vous m'aviez présenté une fois....personne ne mérite d'être peint par ses soins...quoique....hum...si...quelques uns le mériteraient....

Angelique se tût quelques instants, concentrée sur l'allégeance du Baron de Luzy, elle murmura

Ah..il faut reconnaître qu'il est beau...son langage est en outre de plus en plus chatié...l'avantage est que tout le monde est supendu à ses lèvres lorsqu'il parle...
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Ex-Maire de Joinville, Baronne d'Ancy-le-Franc
ErikdeJosseliniere
Domaine de Corbigny, sombre forêt…


Quelques bouteilles, éparses et presque toutes vidées, autour du bien mauvais lit de camp qui servait de couche à Corbigny lorsque, comme de plus en plus régulièrement, il fuyait les rumeurs du monde au fin fond de sa forêt domaniale, à l’intérieur du petit pavillon de chasse qu’il avait fait, sommairement, aménager, sans charme ni apprêt –à peine l’eut-on distingué d’une simple masure de bucheron-, n’était l’enclos le jouxtant et où paissait un rude destrier taillé pour les longues courses à travers bois, ni quelconque autre décorum qu’un beau garde-chasse garni d’armes en parfait état –le seul vrai luxe de cette modeste tanière. Juste un peu au-delà des bouteilles couchées au hasard de leur court règne, quelques écuelles, vides elles aussi, n’étaient quelques restants patiemment rongés d’osselets de petit gibier autour desquels s’acharnaient deux ou trois grosses mouches vertes. Dans l’âtre, embrochée au-dessus d’un feu presque éteint, la carcasse d’un lièvre achevait de noircir, une marmite sans couvercle trônant juste à coté, laissant voleter les derniers espoirs d’une soupe presque asséchée. Dans l’un des sombres recoins de l’unique pièce perchait, hiératique et noble, un faucon pèlerin, chaperonné, encore jeune quoique déjà de forte taille, semblait attendre la fin des temps en silence.

Presque au centre du logis s’arcboutait une lourde table de chêne sans fioriture –de celles qui résistent aux siècles et aux modes- où s’empilaient vaisselles et parchemins dans une sorte de foutoir informe, un scel et un encrier renversé au milieu de l’ensemble, une lourde tête reposant lourdement, de coté, sur d’épais vélins éparpillés sans ordre ni logique… Corbigny dormait d’un sommeil hostile, comme surpris par les remugles d’un alcool en plein mitan de son insomnie passée. Les paupières cillant nerveusement sous l’effets de mauvais songes, ceux-ci l’emmenaient vers les rives sombres d’un cauchemar où s’entremêlaient hérétiques assassins au sourire maléfique, de sorcières rodomondes, folles de pouvoir et d'orgueil, de bruits de ferraille et crys de guerre, d'aboiements insupportables de chiens enragés, de babils pathétiques de nouveaux nés affamés. Sa main droite se resserra fortement sur la plume qu’elle maintenait encore, nerveusement, lorsque le rêve obsédant le fit pénétrer en une salle immense où, infime Gulliver dans un monde de géants, il se retrouvait en plein pays de Brobdingnag tel le plus minuscule des cirons au milieu d’une fête monstrueuse…

Au dehors, un chaud soleil d’été parvenait difficultueusement à percer de trop rares rayons les frondaisons proches, jusque vers le centre de la pièce, venant apporter une nébuleuse lueur à travers les fenestrons du pavillon, éparpillant de faibles feux sur les pierres précieuses de l’étoile d’Aristote, abandonnée par son possesseur sur l’angle droit de la table, unique moment de couleur et de pure lumière dans ce qui ressemblait plus à un bouge qu’à toute autre chose. Au pied de son maître, la tête négligemment posée sur ses cuisses, un dogue pignait nerveusement, inquiet, sans doute, de ne point voir son maitre s'éveiller.

Brutalement, comme rattrapé par ses chimères, Erik redressa le buste, l’œil encore tout embrumé de fatigue et de vapeurs éthylique, lâchant bruyamment :


Foutrecul ! Par la Semence du Couillard des Enfers ! Ces damnées allégeances !

Poursuivant son soliloque d’une voix lasse, l’autunois baissa d’un ton, comme s’il s’adressait à son chien surpris par le mouvement brusque de son maitre, le regard éploré tendu vers lui alors que le maitre prenait avec douceur cette tête entre des mains noircies par l’encre du calame abandonné en pleine dormition, tandis qu'au sol glissait cette lettre inachevée -à peine entamée, en réalité- qu'un oeil averti eut pu voir adressé à la Duchesse de Bourgogne. Mais seul le nom d'icelle semblait y figurer, ainsi, peut-être, qu'une entame, une manière de termes courtois s'achevant sur une énorme tache d'encre brune, rien de plus :

J’imagine que je dois bien cela à Son Eminence… Je me prétends son ami… Pourtant, je l’ai totalement abandonnée… Comme tout et tous… Tu t’en contrefiches, le chien… Heureux sois-tu de n’être qu’un chien… Heureux sois-tu… Je lui dois bien cela, tant et si peu à la fois… Toi, tu es heureux, fidèle animal !

Erik se releva tout aussi sèchement que précédemment, se dénuda totalement, se saisit d'un lourd carré de savon noir et, s’échappant un instant de la maisonnée, se baignant, sa crasse et lui, dans les marécages de l’étang qu’il avait fait aménager afin d’y attirer foulques macroule, cannes et cannetons et autres poules d’eau. L’instant, quoi que bref, lui fit le plus grand bien, se sentant prêt à affronter –ne fut-ce qu’une journée- ce monde qu’il fuyait de plus en plus, ces rumeurs d’hommes et de mensonges, de faux semblants et de trompeurs. S’en retournant auprès de l’âtre dans le même appareil, Erik déjeuna rapidement des restes de la soupe au vin et au lard épaissie par une trop longue cuisson, examina les vêtements fripés qui commençaient à sentir très légèrement la moisissure –le bâtiment était fort humide- et qu’il avait négligemment entreposé dès son arrivée dans le secret d’une antique malle, mais au moins étaient-ils propres et bien suffisamment apprêtés et solennels pour le raout auquel il avait obligation de se rendre. Il s’en vêtit, rapidement et sans gout, décida, après y avoir promené une main pensive, de ne point tailler sa barbe de dix jours, laissa juste ce qu’il fallait de nourriture et d’eau pour que ses deux fidèles bêtes puissent se sustenter, couru seller son lourd cheval qu'il monta avec une certaine prestance, malgré l'age avançant, pour filer d’une traite jusqu’au château où, il le savait bien, les allégeances devaient avoir commencé depuis un bon moment.

Il ne s’était point trompé : Il devrait dorénavant affubler Vaxilart d’un titre de duc et, il s’en était fallu d’un rien que les choses aillent plus vite qu’il ne pouvait l’espérer, Migisti devait recevoir dans un instant fiefs et titres. Il faudrait donc que le Pair attende un peu… Qu’il puisse enfin s’en retourner dans cet endroit secret où il pouvait s’abandonner à l’oubli des temps, chasser le connin, lancer son molosse sur les traces de quelque blaireau, connaître tous les secrets du « Moamin », en appliquer la sapience en peaufinant le dressage de son pèlerin, battre la campagne sans se soucier de rien… De rien ni de personne ! A peine quelques minutes passées en ville et déjà il ne songeait qu’à retrouver son ermitage, sa thébaïde… Reprendre le chemin de la solitude et du silence, au plus vite : La vraie vie était véritablement, indubitablement, définitivement ailleurs qu’en cet instant…


[i][MAJ pour quelques corrections et oublis - essentiellement le "début de lettre à Ingeburge", liés à un ordi récalcitrant sur ce forum^^ Je remercie ma mémoire vive, mais pas très... Seconde MAJ pour cause de slash inopportuns apparus comme par magie!!!]
Ingeburge
Ingeburge regarda Vaxilart s'éloigner, songeuse. Il lui faudrait reparler avec le duc, oui, il lui faudrait car de l'incompréhension pouvait naître le conflit et même si parfois, il l'agaçait prodigieusement, elle l'appréciait grandement. Et les gens francs étaient rares... bien trop rares.

L'arrivée de Migisti devant elle la tira de ses pensées et elle se mit à nouveau debout, prête à recevoir l'allégeance du colonel. Elle l'écouta un peu distraite, mais pas suffisamment néanmoins pour ne pas entendre ce qu'il dit.
Elle esquissa un pauvre sourire et répondit :

— Qu'il doux aux oreilles d'une exilée de s'entendre désignée comme une âme bourguignonne. Il est des morts qui valent bien davantage que les plus fabuleux trésors.
Et Dieu sait qu'elle en avait besoin la félonne qui se sentait toujours en Bourgogne comme une étrangère.

Puis, cessant de parler d'elle et sacrifiant de nouveau au protocole, elle déclara :

— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, baron et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide.

La promesse fut scellée par l'accolade vassalique à l'issue de laquelle elle ajouta, présentant le blé à Migisti :
— Ce blé fécond symbolise Luzy dont vous êtes le seigneur, je vous le remets en gage de ce lien qui vous unit à la Bourgogne. Que le Très-Haut vous accorde d'avoir toujours une terre prospère.
L'échange fut conclu par la remise du drageoir en marqueterie et l'invitation à rejoindre la salle.

Elle dit :

— J'appelle le sieur Verbam à me rejoindre.
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Malade depuis plusieurs jours, revient à peine, tout doux s'il vous plaît, merci!
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