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[RP] Allégeance à Ingeburge, Duchesse de Bourgogne

Armoria
Elle regarda Vaxilart, levant un sourcil - il savait que rien ne lui échappait, et le redoutait, à en croire les bruits de couloirs colportés par les laquais. Toujours parlant à voix basse, elle ne le rata donc pas - d'autant qu'elle en faisait un jeu.

Allons, depuis que l'on est Duc, l'on compte ses sourires et les distribue avec parcimonie ? Alors justement que la Baronne et moi étions en train de parl...

Une autre arrivée : celle d'Erik. La lueur taquine destinée à Vaxilart s'éteignit rien qu'à voir cette barbe, cet air sombre sur un visage normalement avenant.

Veuillez m'excuser, fit-elle à ses compagnons avant de se diriger vers son com-Pair.

Le bonjour, mon ami.

La phrase était banale, mais les yeux cherchaient le regard d'Erik, tous instincts en alerte.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
ErikdeJosseliniere
Vaxilart, Migisti, Verbam désormais... Combien d'autres étaient passés ? Combien de temps faudrait-il encore être en représentation dans ce que les êtres nomment "le monde" ? Quelques mots s'échapèrent involontairement de sa lèvres :

Vanitas, vanitatum... Je ne suis moi-même que vanité...

Tandis qu'il laissait encore vagabonder ses pensées dans une sorte de demi-conscience, qu'il se voyait chevauchant par monts et par vaux, sans fin ni but, son dogue le précédant dans cette course folle, le faucon se laissant planer en un large vol concentrique autour de cet insaisissable trio, Armoria s'approchait de lui qu'il ne vit d'abord point, qu'il reconnu ensuite avec peine et qu'il entendit comme dans un souffle. Se ressaisissant avec le renfort d'un vague rictus supposé rendre un sourire amical à son vis à vis, le Pair chercha ses mots... Pour la première fois depuis des siècles, Erik cherchait ses mots, ne sachant que répondre à celle qui était tant son amie. Il fallait cependant répondre, n'était-ce que pour tacher de ne rien trop laisser paraitre de ces désirs lointains d'un ailleurs immédiat. Or, dès lors que ceux-ci se furent exhalés, le Duc s'en voulu jusqu'au plus profond de sa chair, il s'en maudit, même, sa voix ayant été plus froide qu'un pain de glace, plus dure qu'un éclat de granit, plus étrangère avec la Princesse que s'il s'était adressé à un poulet berrichon :

Vous êtes encore là ?

Le regard de Corbigny resta neutre comme il l'était depuis qu'il avait mis un pied dans la salle des allégeances, neutre et terne, presque comme mort, et seul un vague rosissement de ses joues envahies d'une barbe naissante laissait supposer qu'il s'en était aussitot voulu de cette insane réponse. Il songea brièvement qu'Armoria le connaissait trop bien pour ne pas s'en être aperçue. Il se le reprocha tout de même, quoi qu'incapable d'opter pour une voix plus chaleureuse. Il poursuivit donc de quelque peu, ne serait-ce que pour éviter les questionnements, ne pas trop donner prise aux arguties ni aux inquiétudes, ne point la laisser totalement au bord de ce chemin qu'il s'apprêtait à prendre, seul :

Pardonnez... Vous m'avez surprise en pleine observation de cet... Aéropage... Le bonjour, Altesse...

Même ce mot sacré d'amie ne parvenait pas plus au fil de son esprit lassé et turpide, ne pouvant ainsi que lui donner de l'étiquette... Sans vraiment savoir pourquoi, Erik continua de la même voix cassée et revenue de tout :

Figurez-vous que je suis parti précipitemment sans mon Etoile... Je... Vous comprenez... Je me sens comme au premier jour des mondes, sans cette précieuse... Enfin... Cette Marque Sainte de notre Eglise que je mérite pourtant si mal...

D'un vague signe du chef en direction d'Ingeburge vers laquelle s'avançait Verbam le Fourbe, il acheva son quasi monologue par une question sans passion ni intérêt autre que purement pratique, tout en désignant le Vicomte assassin d'un doigt molasson :

Il y en a encore beaucoup après... Le machin, là ?

Instinctivement, cette même main chercha le soutien de l'Etoile absente au niveau de son coeur -là où il la portait toujours sur lui, au plus près de la peau-, ses yeux se plongeant comme un damné en pleine noyade dans les abîmes vert émeraude de la Dame de Mortain, sans y trouver nul secours... Reprendre la route de son fief, et s'y enfouir.
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6 fois Maire d'Autun
3 fois Duc de Bourgogne
Tutélaire de la Toison d'Argent (en dépot)
Tutélaire de l'Etoile d'Aristote
Duc de Corbigny
Pair de France
Chevalier Errant de la Licorne
Fondateur de BOUM
verbam
Verbam s’avança a l’appel de son nom, s’inclina pour saluer la duchesse et la comtesse de Ségur, puis a son tour fit son serment.


Moi Verbam, vicomte de Chamilly, renouvelle au duché de Bourgogne mon allégeance, en promettant a sa légitime Duchesse Ingeburge, fidélité, aide et conseils.
Que la pire des morts me soit accordée si je trahissais ce serment.

Que le très haut vous guide et vous protége pour le bien de la Bourgogne.
Paula Estèva d'Alanha
Elles avaient fait une longue route afin de pouvoir être présentes en Bourgogne. L'enfant et la femme étaient accompagnés de suffisamment d'hommes d'armes pour assurer leur protection, d'une camériste et d'un jeune homme aux cheveux de feu qui ne quittait que rarement sa Maitresse. Ainsi, au terme de plusieurs jours de voyage dans le confort non négligeable d'un coche douillet, la Blanche Dame et l'Enfant étaient arrivées. Elles avaient logé dans une auberge, la Comtessa ne désirant montrer à la petite ses terres qu'une fois la coutume et le devoir respectés.

Ainsi, en ce jour d'allégeance, point de lettre cachetée, point de Cristòl de Siarr non plus, mais deux silhouettes discrètes qui entrèrent dans la salle où se tiendrait le renouvellement des serments et gagnèrent la place qui serait leur tout au long de la cérémonie. Elles avaient salué l'assemblée comme il se doit, bien évidemment, mais s'étaient vite fait oublier.

L'une de ces silhouettes, fantôme vivant, était tout de blanc vêtu selon l'ancienne mode : une cotte de soie sauvage aux tons de nacre ceinte d'un galon d'argent qui rehaussait les courbes pleines débordant de féminité de la Comtesse. Vénus d'un ancien temps, elle affichait une vie déparant avec le deuil qu'elle arborait tant dans sa vesture que sur ses traits las. Ses cheveux connus pour être de feu étaient cachés d'un voile de soie virginal et retenu par une simple couronne d'orfèvrerie finement ouvragée. Ils avaient repoussé depuis, mais elle gardait cette manie, cette habitude de la cacher en bien des lieux. Après tout, elle Lui avait fait don de son rouge. Il y avait une Éternité maintenant, puisqu'enfin l'Enfant avait atteint l'âge de raison.

Avant d'arriver, Paula avait expliqué à l'Enfant ce qui se tiendrait en ces lieux. Mais elle avait également ponctué la Cérémonie de murmures discrets pour répondre aux questions de l'Enfant. Ainsi donc, l'une de l'émeraude parant les forêts Gevaudanaises, l'autre se faisant manteau neigeux et douillet de l'Aubrac ou de la Margeride, elles avaient assisté main dans la main au déroulement de la Cérémonie. Elles attendaient Le moment où elles seraient appelées, Paula constatant dans le même temps les différences entre les Allégeances Bourguignonnes et celles Languedociennes...
Jehanne Elissa
Les paysages de Bourgogne…
C’était le premier vrai voyage de la petite Volpilhat ; du moins le premier dont sa mémoire allait pouvoir garder des souvenirs intacts. Et Dieu merci ! Chaque vallon embrassé du regard, chaque arbre découvert, chaque brin d’herbe si différent de ceux qui peuplent les plaines séchées du Languedoc en plein été, chaque odeur, elle voudrait s’en souvenir. Etrangement l’enfant aimait bien cette terre, elle qui pourtant semblée vouée à aimer envers et contre tout le Languedoc… Peut-être était-ce du tout simplement au fait que ce périple était cher au cœur de l’enfant. En effet il était l’occasion de pouvoir se trouver SEULE avec celle qu’elle appelait « tante Paula » mais qu’elle considérait comme sa mère. Aussi loin que ses souvenirs pouvaient aller l’image de Paula Esteva était présente, douce et rassurante, mais le problème, c’est qu’en plus de l’image de cette « tante » chérie se trouvait aussi l’image des enfants de cette dernière. Oh, Jehanne les aimait. Tous. Ils étaient aussi bien des frères et sœurs de cœur que de joyeux camarades de jeux avec qui elle avait fait crier plus d’une fois les caméristes du Gévaudan… Mais ils étaient ses enfants. Parfois, le regard émeraude de la petite Jehanne se posait avec un détachement du à une certaine mélancolie sur la famille d’Alanha : ils partageaient le même sang, les mêmes traits et pourtant elle qui n’avait ni le même sang ni les mêmes traits prenait aussi un peu de leur mère… Et la petite Jehanne qui approchait de l’âge ou l’on quitte l’enfance pour prendre un peu plus de plomb dans la cervelle mais surtout, le chemin qui ferrait d’elle une digne héritière de ses augustes ancêtres, avait d’autant plus besoin de sa tante…. La tête pâle de l’enfant se tourna vers sa tante et un sourire doux se dessina sur son visage laissant apparaître une dentition à priori normale, à défaut de ces deux dents de devant légèrement écartées : les dents du bonheur…

Ainsi s’était déroulé le voyage, la Comtesse et la fille de la Fleur d’Oc coincées pour le plus grand bonheur de cette dernière dans l’étroitesse d’un coche. Elles avaient parlé, rit, Paula avait répondu aux questions bien trop nombreuses de l’enfant ( Pourquoi est-ce plus vert que chez nous ? Qu’allons-nous faire ? Malpertius… irais-je un jour ? ) et surtout elles avaient parlé de la grande affaire qui les attendrait à leur retour chez elles : le baptème de la petite Jehanne… Voila maintenant de nombreux mois, voir des années qu’elle s’y préparait prenant ça très très au sérieux. Peut-être même trop… Si jeune, l’enfant donnait déjà une place conséquente à la religion priant avec application et pensait même, alors seulement âgée de sept années, à donner de sa personne pour la gloire du Seigneur. Il semblerait que la fille de la Fleur d’Oc, même si elle ne conservait aucun souvenir de sa mère, était bien plus liée à elle qu’elle ne le pensait… Et le temps passa, bien trop rapidement. La petite troupe loga dans une auberge -ce qui fut pour l'enfant une graaande expérience - puis, pris le chemin des allégeances...

La première cérémonie d'allégeances à laquelle assistait Jehanne Elissa... Et quel choc !
Les yeux verts de l'enfants semblaient vouloir s'emparer de tout ce qui était à leur disposition, avide et impréssionnée, elle regardait tout ce monde, toutes ces dames, tous ces hommes, toutes ses couleurs, sentait ces odeurs d'huiles parfumées dont s'aspargeaient les femmes d'ici, tentait de percevoir le moindre murmure et de graver en sa mémoire chaque discours. C'était beau. Oh, non pas que le Languedoc ne soit pas beau attention, le Languedoc est superbe, ensolleillé, les gens ont l'air heureux, les accents font chanter les conversations et l'Oc donne une profondeur différente à chaque phrase. En Languedoc tout est beau oui, les gens sont bons et savent aussi se vêtir de leurs plus belles parrures pour les cérémonies offcielles, même Maria, une des caméristes de la famille est belle quand elle donne à Jehanne Elissa une magnifique vue sur ses gencives lorsqu'elle souri. Mais ce n'est pas ce genre de beauté. Surtout pas le genre de beauté de la dame qui se tient sur un trône, en bout de salle, celle devant qui tout le monde semble se presser d'aller voir... C'était donc eux, " les Français " dont elle entendait parler? Ca ressemblait donc à ça? La petite main fragile de l'enfant file s'emparer de la main rassurante de sa tante. Et dans un murmure, montrant la dame au fond du menton, elle s'adresse à elle.


" - Tante Paula, est-ce elle la Duchesse... Mince. Comment dire? Dents du bonheur qui s'attaquent à sa lèvre inférieure. Pieuse ? "

L'enfant aurait voulu savoir tous les noms, tous les titres, toutes les fonctions des personnes présentes. En cet instant elle se sent atrocement petite et surtout, atrocement ignare. Ce monde elle n'en connaît rien et pourtant, elle a bien compris qu'un jour elle sera là parmi eux, ils seront ses pairs et elle devra les affronter, mais sans la main rassurante de sa tante. Elle les voit parler entre eux, certains murmurent... Se disent-ils des secrets ? Font-ils un complot comme elle et ses "frères et soeurs" lorsqu'ils prévoient une razzia dans les cuisines du Gévaudan? Ou alors parlent-ils de Dieu? Ou critiquent-ils les personnes présentes? Intimidation en ce jour ou la fille de la Fleur d'Oc découvre le monde et l'étendue de ses mystères...
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Jehanne Elissa de Volpilhat
Petite Vicomtesse et petite Baronne mais surtout, petite fille...
Ingeburge
Pfiou, envolé le colonel sans qu'elle sut bien comment, vint le tour d'un des anciens ducs de Bourgogne. Dieu que le contraste était grand. Là où Vaxilart avait été volubile et inspiré — même si évidemment cette inspiration l'avait quelque peu effrayée — Verbam était court et banal. Ce n'était là que la deuxième allégeance du vicomte... un tel manque d'enthousiasme forçait l'attention.

Et c'est donc tout aussi débordante de joie que la Duchesse de Bourgogne répliqua, glaciale :

— Moi, Ingeburge, vingt-troisième Duchesse de Bourgogne, sous le regard du Très-Haut et de Saint Bynarr, vous accorde en retour, monsieur et ce, pour la durée de mon mandat protection, justice et aide.

Elle marqua à peine l'accolade vassalique mais put envisager un instant la scène qui s'offrait à sa vue dans la salle : un Théo goguenard, un Tri-Duc pair-du et une princesse devisant, un ancien Franc-Comte à la mine orageuse et une blanche apparition donnant la main à une enfant.
Ayant accompli la corvée, elle se redressa, mettant dans les mains de Verbam, non lui refourguant plutôt, gerbe de blé et coffret :

— Ces brins de blé symbolisent Chamilly dont vous êtes le seigneur, puisse le Très-Haut dans Son infinie magnanimité vous accorder de gérer ces terres avec bon sens et à propos. Et vous trouverez dans ce drageoir nombre de douceurs soignant et haleine et semence.
Je vous en prie, monsieur, vous pouvez regagner votre siège.


Un peu de lassitude se faisait sentir, elle ne savait combien de nobles étaient déjà passés devant elle mais elle avait faim et soif. Manger, elle ne le pourrait mais se désaltérer ne lui serait pas refuser. A ses hommes, elle murmura simplement :
— Un bicchiere di acqua di fragole, per favore.
Alessandro s'exécuta immédiatement et lui rapporta un hanap mais également une lettre qu'il avait interceptée des mains d'un messager. Elle décacheta immédiatement le pli et vit qu'il ne s'agissait rien de plus qu'une allégeance épistolaire... pour la fin, donc. Mais elle ne put s'empêcher d'être déçue car le courrier venait du Duc de Beaujeu qu'elle avait espéré enfin rencontrer, elle avait si souvent entendu parler de celui que l'on désignait comme le beau cardinal — ce ne serait donc pas pour cette fois. Elle porta distraitement la coupe à ces lèvres et le liquide rafraîchissant au goût de fraise s'insinuant dans sa gorge lui fit du bien.

Ainsi désaltérée, elle s'adressa au noble suivant... et quel noble, celui qui lui avait remis les clés du parti qui avait remporté les élections. Sa voix s'éleva à nouveau :

— J'invite le Duc de Corbigny à me rejoindre.
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Malade depuis plusieurs jours, revient à peine, tout doux s'il vous plaît, merci!
Paula Estèva d'Alanha
" - Tante Paula, est-ce elle la Duchesse...

Pieuse ? "


Paula sourit en écoutant la question et répondit par l'affirmative tout en occitan et tout en murmurant, comme à son habitude désormais.

Oui ma Petite... C'est bien cette grande Dame la Duchesse de Bourgogne. Mais elle est aussi Princesse de Cologne.

Puis elle glissa ses doigts dans la bourse attachée à sa ceinture et en sortit un petit morceau de nougat noir qu'elle proposa tendrement à sa pupille. Puis elle en prit un petit morceau pour elle-même et le grignota doucement avant d'expliquer qui était qui. Parce qu'après tout elle connaissait un peu la Noblesse Bourguignonne la Comtesse. Elle lui décrivit donc les personnes et leur habillement avant de les nommer...

Tu vois, la dame avec des vêtements très riches là-bas c'est la Princesse de France Armoria de Mortain. Elle est Duchesse de Saulieu, c'est un titre Bourguignon. C'est le fief qui lui a été octroyé en retraite suite à deux mandats de Duchesse à la suite si je me rappelle bien. Si tu passes près d'elle tu feras attention à ne pas froncer le nez. Il y a une forte odeur parfois incommodante qui émane toujours d'elle. C'est de la vanille comme nous en avons dans nos cuisines, mais c'est très fort et parfois désagréable. Elle a aussi cette détestable habitude d'en parfumer ses lettres... Tu as déjà pu t'en rendre compte avec les lettres que reçoit parfois LeGueux.

La jeune femme avec qui elle parlait se prénomme Angélique. C'est la Baronne d'Ancy-le-Franc. Elle est mariée à un dénommé Stam qui a été plusieurs fois Juge en Bourgogne. Il me semble qu'il siège actuellement à la Cour d'Appel. Pour sa part, je crois me souvenir qu'elle a été souventes fois Mairesse de Joinville.

L'homme que tu peux voir là-bas, avec des cheveux bruns, c'est une personne que j'ai souvent côtoyée quand je travaillais encore à la Chancellerie. Il s'agit de Theognis de Montereau. C'est une personne que j'apprécie beaucoup et avec qui je prenais plaisir à converser de tout et de rien. Il est Baron d'Arquian pour son mérite. Je ne sais plus en revanche s'il est toujours Comte de Nozeroy. Et il me semble qu'il a eu un fief pour la Régence de la Bourgogne... mais je ne me souviens plus très bien. C'est vraiment un homme charmant.

L'homme tout de noir vêtu là-bas, c'est l'Epoux de Feue Morgwen de la Louveterie. Elle occupait le poste de Roy d'Armes juste avant ton Oncle. Il se nomme AsdrubaelVect. C'est un homme dont je dois t'avouer que j'admire la droiture et le dévouement. Il a été Duc de Bourgogne également. Il a foison de titres dont je ne me rappelle plus malheureusement. Il est ici pour l'hommage d'Avallon et de Sombernon. Il est aussi Celui qui a reconnu les mérites de mon Frère, Enguerrand de Pierre Brûlée. Paix à son Âme. Je t'ai déjà parlé de lui souvent.

L'homme que tu peux voir dans ce coin est le Duc de Bourgogne sortant. Il s'agit de Vaxilart de la Mirandole. Il prête hommage pour Saint Fargeau et Auxonne. C'est un homme que j'ai déjà pu croiser également et dont j'admire la fermeté. Il est militaire et cela se ressent assez quand tu converses avec lui... ainsi que dans ses décisions.


Il faudra ma Petite que tu prennes grand soin de te méfier des sourires enjôleurs de ces Messieurs. Les Bourguignons sont assez réputés pour leur charme et ils en usent et abusent souvent.

Mmmmmh qui d'autre encore ?


La Comtesse avait parlé tant pour elle que pour la petite finalement. L'exercice était particulier mais elle s'y pliait avec plaisir, heureuse de voir que ses connaissances en matière Bourguignonne n'étaient pas encore perdues. Et puis elle aimait la Bourgogne, quoi que certains en disent. C'était bien pour cela qu'elle avait donné plusieurs années de sa vie à s'y dévouer en tant qu'Ambassadrice.

Mais revenir sur les terres qu'elle avait quittées en apprenant la mort de son Âme-mie lui restait encore douloureux... Et c'est en y repensant qu'elle baissa son visage devenu sombre l'espace d'un instant. L'Ambre de ses yeux se voila d'une tristesse incommensurable. Le Temps avait beau passer, le souvenir de Margot était toujours un délice et un supplice pour l'ancienne diplomate... Elle regarda alors la petite fille de 8 printemps et ne vit plus, pendant un instant, que
Sa Petite Baronne. Puis Paula chassa ses pensées en secouant légèrement la tête et reprit un petit morceau de nougat dans sa bourse.


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HRP : Les aléas du RP étant ce qu'ils sont, l'échange de Pol et de Jehanne Elissa se tient juste avant l'allégeance de Theognis. ^^

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Comtesse du Gevaudan, Baronne d'Alaigne et Dame de Sainct Martin du Lavardin
breiz24
Bien sur qu'elle était là.
Tout de noir vêtue, adossée à un mur, dans l'ombre. Pas courant, venant, d'elle, mais elle savait se faire toute petite, quand elle le voulait bien.
Elle l'admirait, le Duduche, assise, droite comme un i sur le trône de Bourgogne. Pas une place très confortable, le trône de Bourgogne. Toujours des gens qui râlent, et pas un pour dire merci quand ça va bien.
Alors elle était venue. Elle ne savait pas si Ingeburge la verrait, mais peut lui importait. Elle n'avait pas besoin d'être vue, simplement d'observer.
Et des choses à observer, ça, il y en avait. A commencer par la garde rapprochée de la Duchesse. Sur qu'une panoplie comme ça, ça devait dissuader le brigand féminin... Qui aurait envie de planter une lame dans pareille oeuvre de la Création?
Une Altesse, des vicomtes et barons à foison...
Dont certains ne lui étaient pas inconnus, d'ailleurs... Elle ne put s'empêcher de sourire, dans son coin, lors des grandes envolées de certains. Il manquait un orchestre à cette cérémonie. Quelques bouffons, aussi. Encore, que, certains Barons et Presque-mais-pas-tout-à-fait-ah-si-voilà-enfin-Duc se débrouillaient fort bien pour animer la cérémonie.
Sa main se crispa involontairement sur son côté, là où reposait habituellement le pommeau de la lame du PiYre, quand Verbam passa devant elle. Oui, elle avait bien fait de se présenter désarmée. Non, pas parce qu’elle se serait risquée à lancer un défi à un homme plus fort et mieux armé qu’elle, simplement parce que ce geste aurait pu être fort mal - ou bien, selon les points de vue – interprété.
Son fils dormait, couché au creux de son bras, alors elle prit sur elle pour se détendre. Réveiller l’enfant le plus sonore du duché n’aurait pas été du tout, mais alors pas du tout une bonne idée. Néanmoins, elle suivit l’homme du regard. Elle se demandait l’effet que ça faisait, d’être l’homme le plus haï du duché. Pas très agréable, sans aucun doute…
Parcourant toujours la salle des yeux, elle remarqua enfin la femme, tout de blanc vêtue. De nouveau, la crispation. Des mâchoires, cette fois. C’était cette femme, qui venait du comté où était mort son époux. C’était cette femme qui avait trahi le PiYre, oh, pas elle seulement, non, mais elle en faisait partie. Et c’était cette femme aussi, qui avait osé la traiter de catin, de fille à soldats, parce qu’elle osait le deuil en noir. En vrai noir, pas en vert ou bleu sombre.
C’était cette femme qui l’avait traitée de mauvaise mère parce qu’elle faisait voyager son nouveau né. Alors qu’elle ne voyageait que pour rejoindre les hommes blessés par les soins de l’ost languedociens.
La jeune femme grimaça un sourire mauvais. Si la femme en blanc avait vu les tissus ponctionnés dans le stock de l’échoppe du Pi par ses soins, sur qu’elle aurait de quoi médire avec son amie la comtesse jusqu’à la fin de leur jours.
Elle se détourna, et reporta son attention sur la cérémonie. Se maudissant de rester bloquée sur les pires souvenirs de sa vie, quand il y avait encore tant à faire pour l’avenir.
Verbam avait prêté allégeance, et la réponse de la Duchesse ravit la jeune mère.
Restait le Tri-Duc. Ohla, dans un drôle d’état, d’ailleurs, l’homme. Etait-il ivre ? Ou malade ? Ou… Ou…
Elle fit taire ses pensées.

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Montjoie Sainct Pynaard! Et que le cul pèle aux imbéciles!
Jehanne Elissa
C’est avec ravissement que la petite rousse prit le nougat noir, le fameux nougat noir, que lui tendait sa tante et qu’elle se saoula de ses paroles.
Le portant à sa bouche, elle écouta les commentaires sur les personnes présentes… Que de commentaires et que de titres ! Sourcils froncés, mordillant comme une souris dans sa friandise, elle hochait la tête au fur et à mesure des indications… Tout en faisant marcher – avec brio !- son esprit de synthèse tout ce qu’il y a de plus enfantin… La Duchesse était donc Princesse en plus d’être grande, mais il y avait aussi une autre Princesse à l’odeur entêtante qui harcelait Oncle LeGueux – et du coup, elle lui plaisait beaucoup moins que la Princesse de grande taille -, une Baronne nommée Angélique qui avait pour époux un féru juriste donc un érudit, un prénommé Théognis de Montereau qu’elle décida immédiatement d’apprécier car sa tante le trouvait charmant, un Duc dont la femme était morte de tristesse après que son brillant Oncle lui prenne la place de Roy d’Armes et pour finir, un vieillard ferme. Tout en machouillant son nougat et en coinçant malencontreusement un bout de ce dernier entre ses deux dents écartées, l’enfant se dit qu’elle allait vraiment aimer être une grande fille parmi ces gens là. Après tout, tous ces petits secrets et commérages étaient si proches du monde de l’enfance… Eux aussi avaient leurs secrets. Par exemple les jumelles faisaient encore des cauchemars la nuit, une vague histoire de dragon et de Princesses, alors que Lop Guilhem, lui, convoitait en cachette les épées de son père… Et il en avait même touché une. Jehanne avait juré de garder ces secrets pour elle, comme eux taisaient sa petite escapade en taverne à Montpellier alors que la grosse Maria et elle rejoignaient Mende… Après tout, qu’est ce qui leur manquait hein, des titres ? Ils en auraient un jour !

C’est donc persuadée qu’elle était prête à devenir une Grande Dame ( mais qui mangerait toujours du nougat ) comme celle vers qui aujourd'hui tous ces gens se pressaient et se mettaient à genoux qu’elle réussi à enlever d’un coup de langue – et oui, il y a des choses pour lesquelles ont est prédisposées - le petit bout de friandise coincé entre ses dents écartées. Elle envisagea même de faire un "jeu" de cérémonie d'allégeance à son retour en Languedoc sous un chêne en terre du Gévaudan ou bien sur, elle allait être celle devant qui on se prosterne. Elle cherchait alors un stratagème pour convaincre ses "frères et soeurs " de la laisser jouer le rôle de la Duchesse Pieuse lorsque cette jolie et candide assurance retomba très vite en entendant tante Paula ajouter une terrible phrase qui plongea l'enfant dans une incompréhension totale.


Il faudra ma Petite que tu prennes grand soin de te méfier des sourires enjôleurs de ces Messieurs. Les Bourguignons sont assez réputés pour leur charme et ils en usent et abusent souvent

Sourcils de l’enfant qui se lèvent et petit vide intersidéral dans on esprit.
Que voulait-elle dire ? Les sourires enjôleurs des hommes ? Qu’était-ce donc qu’un sourire enjôleur ? Etait-ce comme les sourires si agréables que lui faisait son futur parrain ? Non, ça, c’était bienveillant. Alors était-ce un sourire dangereux ? Immédiatement, l’image d’un loup au poil hirsute lui apparu, tous crocs jaunis devant avec des restes de chair d’un pauvre lapin coincés vers les gencives et délicat filet de bave surement enragé coulant au recoins de la babine droite… Et une fois de plus, son esprit de synthèse très innocent se mit en marche : ne pas regarder les hommes autres que de sa famille ou les religieux masculins lui sourire. Surtout pas les Bourguignons ! Elle pensa alors à coller un air contrarié et boudeur sur son minois mais se ravisa en se remémorant ses leçons de bonne conduite : elle se devait d’être une jeune fille agréable et ne devait, en aucune manière, entâcher le nom de ses ancêtres. Pour cacher sa mine contrariée, elle mit un dernier coup de dent bien fort dans le morceau de nougat noir tout en guettant d’un œil inquiet qu’aucun homme ne lui montre ses crocs.

Son attention se posa alors sur les femmes de la pièce et encore fois sur la duchesse de grande taille… Après tout, comment ne pas la remarquer, elle était bien en vue et bien des regards convergeaient vers elle. Elle remarqua alors une brochette d’hommes à ses côtés, en plus d’une dame brune surement du même âge que tante Paula qui semblait passablement s’ennuyer avec une jolie plume à la main. La grande Duchesse avait-elle succombé aux sourires carnassiers ? Elle réfléchit, encore et encore, mais ne compris pas comment il était possible d’éviter les hommes. Si certains comme son futur parrain ou son oncle étaient bons, comment savoir si un jour la rage ne les touchera pas un jour ? Ca devait être quelque chose de grands, encore… Remettant cette réflexion à plus tard, elle se tourna vers sa Dame Blanche et toujours sur le ton du murmure, préféra discuter pour passer le temps.


- " Tante Paula, que va-t-on dire à la Duchesse ? Et est-ce qu’elle s’occupera bien des terres de Malpertius ? Oncle LeGueux qui est tout le temps dans les choses de la hérauderie ne le ferrait pas mieux ? "

Après tout, elle pouvait bien douter de la Duchesse de grande taille... N'avait-elle pas succombé aux sourires enjôleurs au vu de sa compagnie ?
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Jehanne Elissa de Volpilhat
Petite Vicomtesse et petite Baronne mais surtout, petite fille...
Armoria
Aussi bien le rictus que le ton surprenant pour le moins rendirent son regard amicalement scrutateur, épiant les moindres traits corbignesques à la recherche d'un indice ; il allait mal, très mal, c'était à présent évident pour elle. Sa voix, chaleureuse, vint contredire son regard.

Combien, je ne sais, j'avoue n'avoir point compté ni savoir combien ont fait missive.

Son Etoile... Ses doigts coururent avec vivacité à son décolleté, là où la sienne jetait des éclats, accrochée à la pointe. Ils eurent tôt fait de l'en décrocher, et de l'accrocher sur le coeur de son ami et néanmoins com-Pair.

C'est moi qui vais me sentir nue, à présent... Qu'au moins, pour l'allégeance, vous en portiez une, même si je sais que vous aurez le scrupule de me la rendre de suite après. Mais je vous préviens, je garde mon canard ! ajouta-elle en tapotant l'Etoile fixée, d'un geste familier, comme une cousette finissant un point. Allez, c'est à vous.

Oublieuse de ce qui se déroulait autour, elle se concentrait à tenter de comprendre quel mal le rongeait.
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Vaxilart
Le tout frais tout nouveau Duc efforça un sourire pour la Princesse, refusé aurait sans doute été mal vu, surtout que depuis qu’il avait écrit à sa pucelle la dame se montrait des plus pointillâtes à son égard… Puis, il interloqua du regard la Baronne…

-Une nouvelle facette dites-vous? Je pensais que j’étais déjà un livre ouvert pour vous chère Baronne…

Il évita évidemment de renchérir à propos du peintre italien qu’il avait fait venir d’Italie pour peindre la Baronne lorsqu’elle était encore toute fraiche… L’aventure avait été assez désastreuse, et il ignorait si cette dernière le tenait pour responsable de cette mésaventure.

Attendant la réponse d’Angelique, son attention fut attiré par toutes les têtes qui se retournaient pour y voir le Duc de Corbigny faisant une tête de maure qui bosse… Cela ne le conforta que plus dans ses devoirs vassaliques! S’il devait faire une telle tronche en épousant une Penthièvre, son serment n’avait que plus de valeur!

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ErikdeJosseliniere
De toute manière, c'est mon tour...

Pourquoi tant de sécheresse dans cette voix, pourquoi tant de distance et si peu de tendresse dans le verbe ? Cette femme, il l'aimait, tant et tant ! Ô ! Point comme un amant peut avoir passion pour une maitresse, non, surtout ! Pas plus comme un partisan redevable envers son meneur, moins encore tel ces fiers soldats admirant leur capitaine. C'était plutot une sorte d'amour fraternel qui, depuis si longtemps, le menait imperturbablement vers elle, un peu comme puïné cherche conseil, et repos, et affection, auprès de sa soeur aînée, loin, bien loin des supposées intrigues de cour, bien loin des manigances imaginaires, à mille lieues des manipulations honteuses que d'aucuns ou d'aucunes leur prêtait. Un geste cependant trahi cet attachement fort qu'Erik avait pour la Princesse, un tout petit mouvement, à peine deux de ses doigts qui effleurèrent cette blanche et délicate main venant vers sa poitrine lui faire le don provisoire d'une Etoile.

Laissant Armoria tenter un léger badinage à propos d'un certain canard tout en prenant un air qui lui sembla faussement enjoué, Corbigny interrompit, sombrement, de manière syncopée :

Sa Grâce vient de citer mon nom... Merci pour cette marque ultime de votre confiance... Je me dois à mon devoir et à celle qui mérite que je dépose mes hommages à ses pieds... Puissiez-vous être un peu avec elle ainsi que vous le fûtes toujours pour moi... Il y a tant de vautours alentours...

Comme une ombre, le Pair glissa plus qu'il ne marcha vers le trône ducal, ayant tout juste le temps de lacher, caverneux, mais d'une maniere à peine audible, avec cette sorte de familiarité que peuvent avoir les vieillards lorsqu'ils parlent aux enfants, à l'attention de la Princesse :

L'acédie, Armoria... Cette sourde mélancolie qui me tient plus que jamais au ventre...

Déjà, il était loin, laissant la Princesse à ses pensées, à ses craintes peut-être, ne songeant désormais plus qu'à ce que son sang devait à sa Duchesse. Au moment où il croisa Verbam qui s'en retournait à sa place, l'autunois marqua un temps d'arrêt, fixant d'un regard toujours aussi vide celui par qui il avait failli mourrir. Aucune colère, aucune haine dans ces yeux ternes et fatigués, les pupilles légèrement rougies par les mauvaises nuits et les heures passées à trop boire en compagnie de son chien et du silencieux rapace. Tout juste pouvait-on lire dans ces yeux-là un immense pitié, de la commisération infinie à l'égard de celui que le Duc aurait bien voulu tenir au bout de sa lame il n'y avait pourtant pas si longtemps de cela. La halte fut brêve et il poursuivit comme une ombre vers Ingeburge, n'ayant plus d'autre vision que celle de cette fière et belle Duchesse, laissant derrière lui pensées et bruissements qui lui semblaient appartenir à un autre univers, à une bien étrange galaxie.

Un instant, son regard reprit toute sa force, tout son éclat lorsqu'après avoir effectué une légère révérence, il planta ses yeux tristes dans ceux de la Princessin, posant genoux à terre en signe de respect et de déférence, lui déclinant distinctement de ce timbre cependant toujours atone :

Mes Hommages Votre Grâce. Votre fidèle Corbigny vient vous reconnaitre pour ce que vous êtes devenue... Puisse la Bourgogne reconnaitre votre gloire.

Le silence se fit tout aussitot, bien que les mots qui devaient suivre, Erik les connaissait pourtant fort bien, les ayant reçu par trois fois et prononcé lui-même bien plus souvent encore. pourtant, le vide... Rien, plus un son ne sortit de sa gorge, du moins, les quelques longues secondes qui s'ensuivirent. Le Duc se tenait devant l'Eminence aussi roide et froid qu'une statue de marbre de Carrare, non qu'il fut incapable du moindre mouvement, mais tout cela lui paraissait subitement au-dessus de ses forces et si parfaitement inutile. Lentement, son visage s'éclaira d'un sourire grave et doux tout à la fois, se décidant plus ou moins à attendre qu'elle prononce un mot ou l'autre...
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6 fois Maire d'Autun
3 fois Duc de Bourgogne
Tutélaire de la Toison d'Argent (en dépot)
Tutélaire de l'Etoile d'Aristote
Duc de Corbigny
Pair de France
Chevalier Errant de la Licorne
Fondateur de BOUM
Armoria
Quand il s'éloigna, sombre tel un futur supplicié, elle esquissa un geste, celui qu'une mère aurait pour retenir son enfant partant vers ce qu'elle sentait être un trop fort danger. Et le mot, le terrible mot, la frappa au coeur.

Acédie.

Le mouvement qu'avait à peine entamé sa main se finit sur la pointe de son décolleté, sur son absence d'Etoile, tandis que ses yeux se dirigeaient lentement vers le sol et que ses épaules s'affaissaient, perdant pour un instant son maintien que d'aucuns disaient altier, si commun aux personnes devant jongler entre petitesse de la taille et grandeur de la force d'âme.

Acédie.

Combien de ses amis avaient été emportés par ce mal ? Elle en avait sauvé certains. Tous ? Non... Seigneur, non, pas tous, loin s'en fallait.

Acédie.

Ce mal qui en elle-même parvenait à trouver écho de temps à autre, et qu'elle combattait de toutes ses forces, conjuguant prières et actions. Sans doute était-il touché en profondeur, puisqu'il lui confiait la Duchesse, comme s'il était... comme s'il était... Doux Christos, non !


Non !

Elle n'avait pas parlé à voix haute, mais son murmure dans une salle soudain silencieuse, où l'on attendait qu'Erik continue à parler, lui fit l'effet d'un coup de canon, et le dos de sa main se porta contre ses lèvres, comme pour étouffer un prochain cri, plus fort, le vert soudain assombri de ses yeux écarquillés ainsi mis en valeur.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
angelique0309
Un livre ouvert pour moi? je le croyais moi aussi....jusqu'à ce que j'entende votre allégeance....et surtout ce que vous avez dit ....avant et après....j'avoue que le fait de vous imaginer en tenue légère dans la garde ducale...m'a euh...hum...enfin...je demande à voir...à propos félicitations pour votre Duché...

La Baronne sourit innocemment au Duc en observant à son tour le Duc de Corbigny qui n'avait pas l'air dans son assiette.
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Ex-Maire de Joinville, Baronne d'Ancy-le-Franc
Ingeburge
Le Duc de Corbigny, donc.

Là, elle savait que la prestation d'allégeance serait sincère, franche, ressentie et éprouvée et non pas une simple formalité comme pour certains qui mettaient autant de cœur et d'élévation d'âme dans cet acte que dans le paiement de leurs impôts et autant d'ardeur dans l'accomplissement de leur devoir conjugal. Elle savait que là, elle prendrait un plaisir tout pur et chaste et qu'elle serait honorée de faire part de ses obligations de suzeraine. Et même, elle ne se sentirait pas obligée, elle le dirait naturellement et les remplirait tout aussi naturellement si jamais elles devaient l'être.

Et puis, la personne qui s'avançait présentement n'était pas n'importe qui. Certes, il était membre de cette élite bourguignonne que nombre de régnants enviaient — moi, en faire trop? jamais — il était dépositaire de valeurs que peu pouvaient se flatter d'entretenir et il appartenait à la mémoire collective bourguignonne.
Ingeburge en était consciente et cela n'avait pas grande importance pour elle ou plutôt, cela n'avait pas tant d'importance que ce qu'il représentait à ses yeux. Le Tri-duc, débarrassé de sa triple couronne bling bling et de son manteau en hermine m'as-tu-vu, c'était l'homme qui l'avait d'abord accueillie avec une distance respectueuse, qui s'était adressée à l'ecclésiastique qu'elle était avant de voir au-delà de la croix et de la soutane qu'elle ne portait pas et qui avait fini par lui remettre les clés du parti qu'il avait fondé, plaçant en elle une confiance qu'elle ne pensait pas mériter. Bien qu'ils n'aient pas toujours la même opinion, ils se retrouvaient sur des valeurs essentielles comme la loyauté, la fidélité, le dévouement, la rigueur et la foi. Sur la gnole aussi mais bon tout de suite, ça fait moins classieux et ça vous donne un petit côté sordide alors que franchement, la Prinzessin et le Pair-not-Ricard se pintaient pourtant toujours avec élégance.

Aussi, quand elle vit le normalement Bondissant Optimiste Ubéreux et Mythique Erik de Josselinière s'avancer fatigué, usé, cassé mais avec toujours dans le regard cette lueur ce je ne sais quoi qui est la marque des vainqueurs — jamais trop, vous dis-je — son cœur se serra et elle retint à grand peine un soupir triste.
Elle n'eut pas le temps d'esquisser un geste vers lui, déjà, il s'agenouillait et prenait la parole avec une voix dont le ton la fit davantage frémir que son apparence. Elle l'écouta et l'observa, concentrée et grave et le vit sourire.

Alors, esquissant à son tour un sourire triste elle répondit :

— La gloire n'est d'aucun recours quand on est impuissant à secourir les êtres que l'on chérit.

Elle tendit la main vers lui, qu'il se relève enfin. Encore quelque chose qu'elle ne méritait pas, surtout pas venant de lui.
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Malade depuis plusieurs jours, revient à peine, tout doux s'il vous plaît, merci!
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