Naluria
Ce rp est la suite du rp fait en juin qui a pour but d'expliquer la mort de Fred45. Le début du rp se trouve sur le forum2 dans la partie des ordres de chevaleries et des institutions secrètes (en milieu de forum) au topic consernant "Les guerriers divins ou la Terrible histoire de la meute"
Non...
Existe t-il quelque chose de plus horrible que de sentir ses craintes se réaliser ? Pourquoi nous efforçons nous à garder un espoir qui est déjà mort ? Marcher, courir, peut-être est-ce là le réconfort. S'oublier, oublier son corps, son, âme, son humanité comme si l'on avait fait un pacte avec le diable pour que ce que l'on redoute ne se réalise pas.
Les rues de la capitale Orléanaise étaient parcourues par la jeune femme comme une corne d'abondance. Les rues donnaient toujours sur d'autres rues comme si l'issue de retrouver Fred en dehors de cette civilité lui était interdite, comme si l'on voulait la préserver du malheur, comme si ses yeux n'avaient pas le droit de voir l'horreur.
L'espoir, l'envie, le désespoir aussi, tout ses sentiments faisaient en sorte que la jeune femme voulait retrouver celui qu'elle voulait désormais demander en fiançailles le plus rapidement possible. Celui pour qui elle avait tant prié, pour qui elle s'inquiétait depuis plus d'un mois. Son souffle s'intensifiait à mesure que sa course folle la faisait déambuler comme un pantin à qui l'on avait coupé les fils, totalement désordonné, détaché de son mentor.
Soudainement, ses esprits retouchèrent le sol avec fracas. Elle n'avait pas pris garde aux gens qu'elle bousculait mais cette fois-ci elle ne rata l'individu. Sonnée par le coup, par la surprise et l'inquiétude, elle ne reconnu pas tout de suite Atheus qui lui parlait. Pour elle, une bouche parlant en silence semblait s'adresser à elle. Elle n'avait qu'une envie, repartir, courir et espérer le retrouver.
Puis la chaleur et la douceur des mains d'Atheus lui parvint.
Naluria, que vous arrive-t-il ?
Elle leva les yeux et son âme reconnu le vieil homme. Elle se mit à sangloter, lâchant sous forme de larme l'inquiétude qui faisait rage dans son coeur et dans sa tête. Elle se réfugia dans les bras du vieil homme, comme cherchant le réconfort d'un père qu'elle avait oublié. Elle n'arrivait pas à s'exprimer, à expliquer sa douleur. Comme si ce qu'elle craignait allait se réaliser si elle l'exprimait à haute voix. Un seul mot pu sortir d'entre ses lèvres une fois que la tension qui animait son coeur fut apaisé. Un mélange de crainte et d'espoir sussuré à l'oreille paternelle.
Fred...
Les larmes continuaient de couler quand sa tête s'enfonca dans le creu du cou d'Atheus. Elle avait appris la mort de son frère, elle ne voulait pas croire en celle de l'homme qu'elle aimait. Elle détacha ses mains de celle d'Atheus puis les passa autour de son cou. Souvenir de l'enfant qu'elle était quand elle savait que son père partait pour longtemps. Ses lèvres glissèrent sur la joue d'Atheus. Les yeux fermés, songeant son père, elle déposa une légère bise sur la joue vieillie avant de glisser de nouveaux quelques mots à l'oreille attentive.
Ne m'abandonne pas une nouvelle fois papa...
Une dernière larme coula puis elle s'enfuit de nouveau dans les rues, les larmes s'échappant vers l'arrière du visage et s'éclatant avec l'allure repris par Naluria.
Sa démarche était moins anarchique. La chaleur humaine avait redonné, à la poupée de chiffon qu'était Naluria à ce moment, une bribe de conscience et un moteur pour continuer de l'avant, comme pour signifier qu'elle n'était pas seule même si le Très-Haut semblait l'avoir abandonnée.
Elle se voyait proche de l'arrivée ; à retrouver Fred attaché à un arbre, fatigué et quelque peu endolori par les liens qui le maintenait contre le tronc du chêne, signe de sagesse et de longévité. Elle se voyait l'embrassant, fêtant leurs retrouvailles tout en le détachant. Elle lui proposerait ensuite de devenir son fiancé pour un mariage à venir. Il allait devenir chevalier, ainsi, tout deviendrait possible.
Plus loin, à l'orée d'un bois, c'est un corps défiguré qui gît telle une charogne démembrée. Aucun respect n'avait été donné à cet individu. La mutilation du visage montre la volonté de l'agresseur de ne pas offrir à sa victime le chemin vers le paradis. Le châtiment de l'emprisonnement, le châtiment de ne pas recevoir ce que tout homme sur terre recherche.
Naluria courait à en perdre haleine, ses craintes naissant de nouveau faisant battre son coeur à plus vive allure encore que par la simple errance. Elle quitterait bientôt Orléans pour enfin être au dehors. Ne plus être enfermée à l'intérieur de la ville, cintrée par une enceinte lui conférant sa protection. Protection de la ville, protection des habitants, mais pas protection du coeur. Elle passa sous la porte de la cité en bousculant un mercier qui perdit la moitié de ses dés anthropomorphiques au sol. La jeune femme n'y prit pas garde afin de rejoindre l'air étouffant de la ruralité. Elle continua de courir encore ; ses foulées battant le chemin de terre ; prenant la direction de la forêt que le Maréchal de l'Ordre du Saint Esprit de l'époque lui avait fait découvrir. Là, où non loin son petit coeur ensablé avait été entouré par le coeur tout aussi ensablé mais plus ample et protecteur ; dessiné par Fred et fortifiant leur amour.
Les souvenirs restent, mais la réalité est toujours présente, dans les plus pires circonstances....
Elle s'arrêta net, les yeux grands ouverts prêt à être crevés, la bouche grande ouverte prête à hurler, le coeur et les entrailles réduits en lambeaux par cette puissante arme de guerre qu'est l'amour déchiré...
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