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[rp] Chroniques d'un lâche présumé

Eriadan
[HRP: Ce RP est verrouillé, quiconque souhaite y participer doit le faire dans les règles du rp après m'en avoir fait la demande.
Il se passe pendant les deux semaines durant lesquelles j'ai été absent IRL et durant lesquels bon nombre d'entre vous ont fait passé mon personnage pour un lâche alors que j'avais prévenu de mon absence.
Pour la peine, je fais un RP car je n'aime pas les vides RP, et qu'il faut bien expliquer cette absence mais nul ne peut y participer sans mon accord.
Quiconque le fera sans autorisation fera l'objet d'une demande de suppression de poste auprès d'un censeur.
Merci de votre compréhension,
Bon jeu...]



[ Camp de Vae Victis, peu avant la bataille ]

Madg et Alleaume avaient tout comme lui fait nuit blanche, au cas où ces lâches de soldats los Aguiles d'Abidos venaient à attaquer en pleine nuit. L'huile placée au sol, s'ils leur prenaient cette mauvaise idée, il aurait suffit de tirer une flèche enflammée pour les empêcher de passer. Mais il fallait surveiller. De toute manière, aucun d'entre eux ne pouvait dormir.
Eriadan se tourna vers Madg et Alleaume puis s'assit sur son lit de paille posant sa tête entre ses mains il dit.


"Vae Victis ne doit jamais attaquer, compris? Nous l'avons monté pour faire entendre nos revendications. Nous l'avons monté car la négociation et la diplomatie seules ne suffisent plus pour nous faire entendre dans ce comté pourri par cette Comtesse pourrie qui ne pense qu'à son minois.
Mais jamais au grand jamais nous ne devons être ce qu'ils croient que nous soyons."


Le Loup du Lac se redresse alors.

"Nous ne sommes pas des assoiffés de pouvoir qui voulons atteindre le sommet du Béarn pour nous installer sur le siège. Nous sommes des idéalistes qui croyons en la Justice et en un Comté fort. Et Ingénue a trahi ces idéaux, elle a trahi notre confiance. S'il le faut pour prouver notre bonne foi, nous soutiendrons un vrai Béarnais ou une vraie Béarnaise, quelqu'un qui n'était pas de notre côté, mais qui ne cautionnait pas non plus les horreurs d'Ingénue..."

Eriadan fit une pause avant de continuer.

"J'avais d'abord pensé à Icarionnoste... Mais je me suis rendu compte que lui aussi pensait beaucoup à sa propre personne... De plus ses propos vis à vis de ses positions ne tenaient pas debout. Je le soupçonne d'avoir fait un petit complexe d'infériorité et de vouloir à tout prix nous barrer la route et se dresser contre nous pour nous montrer ce qu'il vaut. Mais rien que pour ça, il ne vaut pas grand chose...
Aujourd'hui, je pense plutôt à Dotch. Elle était une excellente conseillère à l'époque. Plutôt discrète, c'est le genre de femme qui sait où sont ses priorités. Et jusqu'à présent, elle n'a pris aucune position. Je ne connais pas parfaitement cette femme, mais je pense qu'elle peut représenter l'avenir du Béarn...
Cela dit, nous devons tenir les positions de Vae Victis, sans bouger, tout en continuant la diplomatie maintenant que nous avons un moyen apparent d'attaquer.
Le Loup montre les dents, mais il ne mord, pas compris?

Nous avons des idéaux, et céder à Ingénue, c'est renier toutes nos croyances.
Même si nous sommes déclarer félons, même si nous sommes déclarés traîtres, ils ne nous enlèveront jamais notre dignité morale, l'honneur qui brûle en nous, et qui continuera de brûler après notre mort, notre intégrité, ce qui fait ce que nous sommes.
Et s'ils viennent à attaquer leur propre peuple, alors c'est eux qui se rendront coupable d'hérésie honorifique.
Le Très Haut ne leur pardonnera jamais cet acte de barbarie digne de sauvages.
De toute manière, la Comtesse n'est même pas aristotélicienne...
Dans quel monde vivons-nous..."


Madg et Alleaume acquiescèrent afin de lui faire savoir qu'ils avaient tout assimilé et qu'ils étaient d'accord. Eriadan parlait, mais il savait que tout ce qu'il disait coulait de source dans les esprits de ses compagnons. Eux, ainsi que tous leurs soldats de Vae Victis étaient des hommes de valeurs, et d'idéaux, ils tiendraient tous leur position au nom de cet idéal élevé et de ce révoltement moral contre Ingénue.
Du moins, c'est ce qu'Eriadan pensa à ce moment-là...

Il sortit alors de la tente avec Allwings à la ceinture. Le soleil allait bientôt se lever.
Eriadan pensa à Daravan avec qui il avait eu bon nombre de conversations la veille et l'avant veille. Il regrettait qu'elle ne le soutienne pas directement, mais il savait au moins qu'elle ne le trahirait pas. Il sourit alors doucement, sans savoir le nombre de coups de poignards qu'il se prendrait dans le dos.
Le Loup du Lac s'éloigna des deux campements vers le sud. Il avait besoin d'un peu d'air frais, et de parfums forestiers.
Bien que ce ne fasse qu'à peine quelques années, Eriadan avait l'impression que l'époque où il vivait comme un sauvage dans la forêt était une vie.
Il repensa alors à son précepteur.
Une sorte de chasseur qui lui apprit à se battre à l'épée, le tir à l'arc, à l'arbalète, il lui apprit les bonnes manières, la base pour s'exprimer dignement, il lui rappella la lecture et l'écriture qu'il avait appris au monastère... Avec le recul, il se demanda comment un simple chasseur pouvait avoir tant de savoir...

A l'orée de la forêt, il hésita quelques instants à y rentrer lorsqu'il entendit un craquement de branche. Instinctivement il sortit le poignard de la famille Wolback et plissa les yeux dans l'obscurité pour y déceler le moindre mouvement.
Soudain, un homme en bure noire apparut au milieu des arbres. Horrifié par cette vision qui semblait être un cauchemar, il fit un pas en arrière avant de demander d'un ton haut et sûr de lui.


"Qui va là!?"

En un clignement de yeux, l'homme avait disparu. Pris par une sorte de pulsion incontrôlée, Eriadan pénétra alors dans la forêt, comme tiré par un instinct du fin fond d'un lointain passé. Ce pressentiment était étrange et il ne pouvait faire demi tour sans savoir de quoi il s'agissait. Il savait qu'il le regretterait s'il s'en allait maintenant.
Eriadan marcha alors, sa cape noire s'accrochant à des ronces, marchant encore, oubliant presque tous ses problèmes du Béarn.
Il s'arrêta brusquement lorsqu'il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna alors, mais il ne vit rien. Un autre bruit de l'autre côté, et il fit volte face. Cette fois, l'homme à la bure noire était là et s'approchait doucement et d'un pas agile vers lui. Plissant les yeux, Eriadan se demanda de qui il s'agissait, et pourquoi il avait tant une impression de déjà vu.
Les questions fusaient dans sa tête alors que l'homme mystérieux s'approchaient de lui, lorsqu'un coup violent frappa sa nuque.

Eriadan se vit alors chuter lentement, sans quitter l'homme des yeux qui s'approchaient encore. Au contact lourd du sol, Eriadan aperçut deux hommes au dessus de lui. L'homme à la bure, puis un autre à visage découvert qu'il ne put détailler sa vision se floutant de plus en plus.
Son oeil s'attarda alors sur une chevalière que portait l'homme à la bure avant de tomber définitivement dans les pommes.

La chevalière arborait une gravure représentant un W...
--Meowalf
[ Lourdes, intramuros, un peu plus tôt dans la journée ]

Dans la ville de Lourdes, Meowalf s'était engagé comme défenseur des remparts. La situation était telle qu'on ne lui avait rien demandé. Ni son nom, ni son origine, rien. Il était volontaire pour défendre, ça suffisait pour les habitants de Lourdes, d'autant plus qu'on n'avait rien à lui prêter, il avait déjà une épée, une cotte de maille, une arbalète et un bouclier. Il était sans doute mieux équipé que nimporte quel défenseur, bien que nul n'avait jamais vu son équipement dans son ensemble. Pas parce que ça n'intéressait personne, mais plutôt parce que Meowalf était un homme secret et plutôt mystérieux.
Cheveux grisonnants, une barbe parfaitement taillée, cet homme devait avoir la cinquantaine, en tous cas, il ne faisait pas plus vu la vigueur et l'agilité de sa démarche et de ses mouvements. Sa tenue et le jeune homme qui le suivait constamment laissait à penser que Meowalf était un homme de bonne famille, sans doute même issue d'une noblesse lointaine.
Mais nul ne s'en inquiétait. Un homme d'un tel cahrisme apparent proposait son aide et nul ne le lui refuserait.

Il s'était pris d'amitié avec un vieux maréchal qui était né à Lourdes et, à l'entendre, c'est à Lourdes qu'il finirait par mourir. Le maréchal le tint alors au courant de toute la situation au Béarn. Le vieillard se dit que pour se porter volontaire à défendre sa ville chérie de Lourdes, il méritait de savoir pourquoi il se battait.
Il lui raconta alors l'histoire de deux frères qui se sont révoltés contre sa comtesse chérie. Ces maudits Eriadan et Alleaume voulaient mettre sa jolie jeune blonde dans la boue et s'assoir sur elle pour lui faire payer ses erreurs.
"C'est vrai qu'elle a fait des erreurs" qu'il disait "mais elle est si jeune et impertinente, il faut la laisser grandir tranquille la p'tite! Elle finira bien par être une grande dame. Et moi jpeux vous dire qu'elle sait les mater les révoltés! Elle est pas dupe la p'tite, elle sait y faire! Une vraie manipulatrice en herbe... Elle ira loin c'te p'tite, j'vous l'dis moi, elle ira loin, et j'suis fier de m'battre pour une gamine comme ça! Car vous savez, j'ai entendu des tas de choses sur elle. Avant..."

Meowalf écoutait patiemment, mettant de côté l'inintéressant, posant peu de questions pour éviter d'éveiller de quelconques soupçons, mais au fil des jours et des rumeurs, Meowalf en avait tiré l'essentiel.

Eriadan Wolback était, pour la majorité des Béarnais, considéré comme un traître du Béarn. Et quoiqu'il ferait, cela ne ferait qu'empirer la situation.

En sa qualité de noble, Meowalf pouvait s'offrir une chambre d'hôtel dans laquelle il dormait avec son valet, Hericlide.
Ce dernier devait avoir environ 18ans. Il était grand, élancé et présentait bien. Pour Meowalf, c'était important. Il était brun et, quelque chose en lui faisait vaguement penser à Eriadan, bien que de près, ses traits étaient toutefois bien différents.
Le jeune Hericlide était obéissant, quoiqu'encore un peu ronchonnant à faire quelques tâches qui lui déplaisait. Mais il avait un respect tel pour son maître, qu'il ne lui faisait jamais savoir son mécontentement.
Après tout, c'était grâce à lui qu'il était aussi bien nourri, grâce à lui, en réalité, qu'il était encore en vie.
Lorsque Meowalf pénétra dans la chambre d'hôtel, Hericlide l'attendait, assis sur le sol, et se redressa immédiatement.
Meowalf le regarda alors avec un air qu'Hériclide comprit immédiatement.

"Il est dans le camp Vae Victis Maître. Dans l'après midi, il est entré dans la ville de Lourdes pour prendre... de l'huile, dans plusieurs tonneaux."

Hericlide fit une légère pause en voyant le léger et rare sourire de son Maître au coin de ses lèvres. Il lui fit signe de continuer.

"Comme vous me l'avez demandé, je suis allé voir à l'extérieur de la ville, et il y a effectivement une forêt plus au sud. Je suis donc allé discrètement jusqu'au camp, et j'y ai déversé les fioles de parfum que vous m'avez demandé. Du camp jusqu'à la forêt."

"Parfait."

"Mais Maître, pardonnez ma naïveté, mais... Du parfum? Ca va servir à quoi? On dit qu'Eriadan est malin croyez vous qu'il se fera attiré par du ... parfum?"

Meowalf s'approche alors de la fenêtre de l'hôtel où il voyait les gens s'activer dehors.

"On ne soupçonne pas le pouvoir dévastateur d'un souvenir Hericlide. Eriadan tombera dans ce piège, j'en suis persuadé..."

Hériclide s'inclina alors, comme à chaque fois qu'il intervenait avec tout le respect qu'il lui devait.
Meowalf leva les yeux vers le ciel et se dirigea vers l'armoire où il y avait laissé une unique bure noire. Joignant ses mains pour replacer sa chevalière, il prit sur ses épaules et intima Hériclide de le suivre jusqu'à la sortie de la ville. Quittant l'enceinte des murailles de Lourdes, il s'éloigna alors en direction de la forêt après avoir voiler ses traits avec sa capuche. Meowalf décela légèrement une once du parfum qu'il avait confié à Hericlide.
Le soleil allait bientôt se coucher, l'heure était proche.



Du fin fond de la forêt, Meowalf voyait Eriadan s'approchait. Comme il le lui avait ordonné, Hericlide était caché sous un buisson à l'orée de la forêt.
Meowalf se montra alors, puis avec une agilité impressionnante pour son âge, il disparut de nouveau.
L'appât avait fonctionné et voilà que sa proie s'enfonçait dans la gueule du loup.
Meowalf se montra alors de nouveau, les traits voilés, et s'approcha doucement de lui.
C'était le signe.
Discrètement, Hericlide se redressa et s'approcha de lui après avoir attrapé un bâton.
Sans qu'il ne s'en rende compte, Eriadan était en train de se faire prendre en ciseaux.
L'attirance inconnue devant et...
Hericlide brise violamment le baton sur sa tête non loin de sa nuque.
Eriadan tombe alors lourdement, gardant encore les yeux ouverts quelques instants avant de perdre connaissance pour de bon.

Meowalf se baissa pour le regarder puis se redressa avant de dire à son valet.


"Bien. Il faut l'emmener loin d'ici. On va continuer à marcher dans la forêt. Prends le sur ton dos..."
pnj
[ Dans la forêt au sud de Lourdes ]

"Bien. Il faut l'emmener loin d'ici. On va continuer à marcher dans la forêt. Prends le sur ton dos..."

*Prends le sur ton dos, prends le sur ton dos, il est marrant celui-là. C'est qu'il doit peser le jeunot quand même...*

"Maître, son épée..."

"Donne moi ses armes."

*Ah, ça fera moins lourd. Je lui remet l'épée et le poignard qu'il avait à sa main avant de (tenter de) le soulever sans aucun mal (ou presque). La bête sur le dos, j'avançai alors, suivant les pas de mon Maître Meowalf. J'en avais déjà soulevé des poids, mais là, purée, c'était quelque chose. J'ai pas osé lui demander de retirer sa cotte de maille. On allait pas le mettre nu quand même le jeunot. Bon personne ne l'aurait vu dans la forêt mais quand même c'est pas propre, en plus c'est moi qui le porte quand même. Alors je me tais, surtout je me tais... Si le Maître m'entendait, il serait outré.
Je sais pas trop où il m'emmène mais on marche, on marche.
Je crois que j'ai déchiré ma cape. Le Maître me l'avait offerte pour mon anniversaire. C'est abusé je l'aimais trop cette cape. Maudites ronces!
Et maudit jeunot!
Encore il est pas très gros heureusement, mais quand même il est sacrément lourd!
Je me demande ce que c'était ce parfum. J'ai toujours pas compris en quoi ça a permit au jeunot (qui est plus vieux que moi je crois) de tomber dans le piège du Maître. C'est vrai que ça sentait super bon, mais quand même... Quoique, moi quand je sens l'odeur du fromage, j'ai bien les babines humides. C'est peut être le même principe... Mais vaut mieux pas que je redemande au maître, il va me prendre pour un demeuré. Je me suis promis de rester digne de lui, alors je me tais, et je reste poli. Faudrait pas qu'il soit déçu de moi. Après tout c'est grâce à lui si je suis là...
Purée on est bientôt arrivé? Je commence à avoir mal au dos. Non? Bon tant pis, je marche encore, de toute manière j'ai pas le choix.
Je suis un guerrier allez! Un pas, puis un autre. Encore un pas, et on continue, les chemins dévalent sous nos pieds!
Tiens ça me rappelle une chanson...
Bon, on est bientôt...*


"Nous y sommes."

Hericlide qui regardait ses pas tout en marchant leva alors la tête, manquant de faire tomber Eriadan de son dos. Il aperçu alors une toute petite clairière, tellement petite que les arbres ombrageaient complètement la terre nue sur laquelle il y avait une petite maison en pierre.
Hericlide se rappelle alors soudainement qu'ils étaient passé par là quelques jours plus tôt.
*Mon sens de l'orientation laisse à désirer...*

Meowalf ouvrit la porte et entra devant Hericlide.


"Pose-le contre le mur et lie ses mains et ses jambes. Il ne doit pas s'enfuir d'ici. N'hésite pas à serrer les liens."

*Heureusement j'ai toujours une corde dans ma besace. Là, il sera sans doute bien ici près du foyer. J'ai pas tout compris, mais il parait que le Maître y tient à ce jeunot. Il est assez secret sur cette histoire et bon, j'ose pas trop lui poser de questions.
Là, voilà, tu pourras pas t'enfuir comme ça.*


Hericlide se redresse et Meowalf assis à la table, le regarde de haut en bas, semblant songeur avant de déclarer sur un ton qu'Hériclide adorait autant que de se rendre utile dans des aventures palpitantes.

"J'ai une mission pour toi."
Eriadan
[ Quelque part entre terre du Béarn et ciel du Très Haut ]

Allwings.

L'épée d'Eriadan était plantée dans la terre, en plein milieu d'un champs vide.
Le ciel bleu immaculé commence alors à se voiler rapidement, dangereusement de nuages sombres tel un voile de ténèbres venant cacher le soleil.
Une goutte tomba d'un nuage pour venir s'écraser contre la terre du Béarn. Une seconde tomba, puis une troisième, puis encore une, la pluie se déversa alors sur l'ensemble de la plaine. Le ciel grondait telle une menace sur le champ nu alors que le pommeau de l'épée se dressait sur ce ciel menaçant.
Les nuages filtraient les rayons du soleil plongeant la plaine dans l'obscurité alors que l'orage s'approchait de plus en plus.

Soudain un éclair jaillit des nuages pour venir frapper le pommeau d'Allwings provoquant une intense lumière aveuglante dans toute la plaine.

Lorsque la lumière se dissipe, l'épée a disparu, laissant place à un amas d'hommes et de femmes, de vivants et de cadavres, des frères d'armes, des frères de sang en train de combattre et de s'assassiner.
Le son du tonnerre accompagne celui du fracassement des épées et des boucliers.
La pluie coule le long des chairs autant que le sang versé de tous les Béarnais.

Les visages ne sont pas nets, Eriadan n'en reconnait aucun. Il se sent impuissant, il ne peut rien faire. Ni se battre, ni pleurer, ni crier, il ne peut rien faire.

Soudain il aperçoit le visage d'Aimelin qui disparait aussitôt, puis celui de Yolaine qui disparait aussi vite.
Célenya qui tombe.

La respiration haletante, il voit Daravan se battre sous l'emblème d'Abidos avant de tomber à son tour. La bannière reste droite. Derrière, sur son trône en haut de la colline, Ingénue en train de rire, passive à apprécier le spectacle.
La haine bouillonnant dans ses veines, Eriadan se sent enragé, rage qui s'estompe immédiatement en voyant le visage de Loulianne.

Il entend sa voix couverte par le bruit de fer, puis il la voit recevoir un coup violent à la tête qui la fait chuter, chuter dans les abysses.
La terre n'est plus, elle tombe dans les ténèbres. Eriadan essaie de la rattraper, mais elle s'éloigne de plus en plus.
Loulianne, non...



NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!!!!

L'homme à la bure noire donne alors un violent revers de la main sur le visage d'Eriadan, ce qui le réveilla immédiatement. Haletant, Eriadan ouvre les yeux sur le sol en bois. Puis réalisant ce qu'il s'était passé, il redresse immédiatement la tête et essaie de se relever avant de constater qu'il est pieds et poings liés, incapable de se mouvoir. Le corps couvert de sueur, il se sentait épuisé. Il leva alors doucement la tête et aperçut l'homme à la bure noire. Celui de la forêt, celui qui lui avait fait sentir une drôle d'intuition. Un son rauque sortit de sa bouche lorsqu'il voulut parler. L'homme lui prit alors la tête et approcha de sa bouche une gourde déversant une boisson dans sa gorge lui provoquant une brûlure apaisante.
Levant les yeux vers son ravisseur, il réussit alors à demander:


"Que me voulez-vous...?"

Le mystérieux ne dit rien pendant quelques minutes avant de sortir dans une voix grave et rapide:

"Tu vas rester ici quelques temps."

Alors que son coeur venait à peine de se calmer de son cauchemar, il bondit alors tout à coup, se rapellant de la situation à Lourdes. Alleaume, Madg, Loulianne, Celénya, Aimelin. Il ne pouvait les laisser seuls! Il revit le rire mauvais d'Ingénue, la lame fendante de Yolaine.

"Laissez moi partir! Des hommes et des femmes ont besoin de moi! Je ne peux pas les laisser..."

Soudain son cerveau s'embruma... Sa vision devint flou. Que... Que lui arrivait-il...? Pourqu... La boisson... Dedans... Qu'est ce que...

Et l'homme à la bure regarda alors Eriadan sombrer de nouveau dans un sommeil profond.

_________________
Mis à pied pour avoir cru à ses idéaux
pnj
[ Sur la route en direction de Lourdes ]

Hériclide se regarda une fois que Meowalf s'était occupé de lui. Puis il sortit de la maison forestière pour retourner en direction de Lourdes comme Meowalf le lui avait demandé.

* Il parait que je ressemble à ce jeunot! C'est du grand nimporte quoi, je lui ressemble pas du tout d'abord! Et pourquoi il m'a fait cette même coupe que lui! J'aime pas trop ressembler à d'autres gens moi. Par contre, les vêtements, classe j'avoue. J'ai jamais été si bien habillé. M'enfin pour faire ce qu'il m'a demandé de faire!!! Ca craint! Il manque pas de toupet le Maître. Vous parlez d'une mission! aaaah! La pouasse!*

Hériclide, continuant de ronchonner dans sa barbe, dormit à l'orée de la forêt, comme il le lui avait ordonné. Puis aux première lueurs de la journée, il se leva pour se diriger dans l'enceinte de la ville de Lourdes.
Il entra discrètement dans la Mairie puis regarda les contrats d'embauche pour la journée.


*Grrr... Il manquait plus que ça! Un champs! Bon il m'a dit de signer comment déjà...?
E...
R...
Y...

Mince! Pfou! J'espère qu'il a l'habitude de faire des ratures cet Erya d'âne.*


Heri signa "Eriadâne" sur le registre d'embauche avant de prendre le contrat qu'il rangea dans sa besace avant de se rendre sur le champs en question.

*Labourer... Génial. Depuis quand ça laboure un valet. Et pourquoi il veut faire ça le Maître? Je savais pas que relancer l'économie du Béarn était à son programme. Bon bah... Au boulot...
Un petit sillon hé ho hého!!
Un petit sillon hého allons bon train!
Deux petits sillons, hého hého...*


Et Heri, le sosie artificiel d'Eri, laboura puis sema, puis cultiva des champs, aussi longtemps que son maître le lui avait demandé, ronchonnant au possible, accomplissant la plus ennuyeuse mission qu'il n'avait jamais fait. Et au loin, certains témoins apercevaient Heri travailler lâchement dans les champs du Béarn pendant que le Comté se déchirait...
Ptitmec13
[Camp Vae Victis - Peu avant la bataille]

Célénya n'arrivait pas à dormir... Pourtant il fallait qu'elle dorme, pour qu'elle soit en forme... pour qu'elle puisse veiller sur son unité... Elle se le devait pour que rien ne leur arrive.

Elle tournait et retournait sur sa paillasse sans pour autant trouver le sommeil.
La louve à ses pieds regardait le manège, elle n'avait jamais vu sa maitresse dans cet état. Elle s'avança et posa sa tête sur l'épaule de Ptit.
La blondine ouvrit les yeux et soutint le regard de l'animal. Sentant l'inquiétude de la louve elle la grattouilla derrière l'oreille comme elle avait l'habitude de le faire, mais elle savait que tant qu'elle même ne serait pas sereine, Néa ne le serait pas non plus.

Elle s'assied et jeta un coup d'œil dans la tente... Sephi dormait à poings fermés, il avait confiance en elle, il l'aurait suivi en enfer s'il l'avait fallu comme elle l'aurait fait pour lui. Ils étaient comme les deux doigts de la main, des jumeaux "ying et yang" comme elle s'amusait à les appeler.
Elle envia son sommeil...

Elle se leva sans bruit et s'habilla pour sortir de la tente, la louve la suivant comme son ombre.
Le campement était vide, quelques ronflements ou toussotements s'échappaient des tentes de ci de là.

Elle prit la direction de la forêt quand elle vit Eri sortir de la tente des généraux et prendre lui aussi la même direction. Elle était quitte pour changer de destination... Intriguée, elle le suivit de loin, il ne semblait pas l'avoir vue et sa curiosité était piquée au vif. Elle finit par se cacher pour le suivre du regard jusqu'à l'orée du bois et soupira... Elle hésita à le suivre... Mais il ne fallait pas qu'elle laisse ses sentiments pour lui prendre le dessus, Il n'était pas pour elle comme elle n'était pas pour lui... Tout les séparait...

Il semblait hésiter à pénétrer sous les arbres... Peut être se sentait-il observé? Peut-être l'avait-il vue? Elle se cacha un peu plus, lui disparaissant de son champs de vision, puis réfléchit à l'endroit où elle pouvait aller...

_________________
Lieutenant en Chef de la Prévôté
Per lo Bearn
--Meowalf
[ Dans la maison de la forêt ]

Meowalf rebouche la fiole de somnifère tout en regardant Eriadan sombrer de nouveau. Il profita de son sommeil pour enlever sa capuche. Son jeune protégé dormira pendant plusieurs heures et les journées risquent d'être longues, d'autant plus que la compagnie d'Hériclide n'allait pas pouvoir lui faire passer le temps. Mais sa mission était nécessaire.
Meowalf l'avait "eriadanisé" et envoyé afin de travailler dans des champs afin que des témoins puissent le voir et rapporter au Béarn entier qu'Eriadan était dans un champs à travailler et non pas sur le champs de bataille à trahir le Béarn.
Telle était la volonté de Meowalf. Mettre l'orgueil d'Eriadan de côté afin de lui laisser une chance de pouvoir se refaire.

Un grimoire posé sur la table. Une plume sortie de sous sa bure. Un encrier ouvert. La page choisie, et Meowalf poursuit son mémoire.





Lundi 3 Août de l'an de Grâce 1457

Le collis a été mis en sûreté, il ne pourra pas s'envoler. Le caméléon envoyé sur le terrain, l'illusion a été créée, et à moins qu'un grand esprit ne parcoure le Béarn, ce dont je doute fort, et comprenne la supercherie, nul ne pourra porter quelconque préjudice si ce n'est celui de la lâcheté. Je doute que cela lui plaise, mais des lâches, cette terre en est remplie et pourtant, les Béarnais semblent poursuivre leur vie sans trop de problème de conscience, et je suis sûr qu'il en sera ainsi éternellement. Ce qui compte par dessus tout est la dignité intérieure qui doit faire amende honorable, la dignité de soi qui, entretenue, ne pourra jamais se rendre coupable d'hérésie honorifique, crime moral qui ne devient plus rare de nos jours...
Ce petit est trop impatient. Il veut combattre toutes les injustices, même quand l'intensité de la perfidie dépasse ses moyens. Pour sûr il a hérité de la hargne des loups de Wolback. Mais il n'a pas le droit de se perdre et de tomber dans des luttes inutiles, quand bien même elles soient des plus justifiées... Il a le devoir de rester vivant, et il est parfois nécessaire de faire quelques sacrifices moraux pour un idéal plus élevé.
Il n'est pas encore assez mature pour pouvoir prendre ce genre de décisions, pas assez mature pour anticiper les projets à long terme. Mais je ne m'en fais pas pour lui, c'est un Wolback. Un jour il n'aura plus besoin de moi.


Posant sa plume dans l'encrier, il parcoure vaguement ses lignes avant de refermer le grimoire une fois l'encre séchée et d'y poser sa main où à la lumière d'une bougie on voyait la gravure de sa chevalière représentant un W.
Loulianne
[ Camp Vae Victis, quelques temps avant la bataille ]


Voilà, quelques jours que le campement est installé et tu ne l’as pas vu depuis votre arrivée. Tu ne cesses de penser à lui. Ne peux te défaire d’une lourde tristesse si soudaine. Le besoin de le voir, de lui parler, de le serrer contre toi. Tu cherches en vain à imaginer le moyen qui te permettrait de le retrouver ne serait-ce quelques minutes, quelques secondes. Mais l’émotion qui te saisit au rappel de vos souvenirs, tu t’emploies à l’étouffer, consciente qu’en un tel instant, il te parait impensable qu’il t’accepte à ses côtés. Ce serait folie d’imaginer ne serait-ce qu’un seul regard de sa part, alors que beaucoup grouillent autour de vous.
Tu sais ses occupations premières et ne lui en veux nullement.
Entre les instants où tu te rends à Lourdes pour commander ton armure, et les instants où tu participes à la vie du camp, tes yeux n’ont pas croisé les siens.
Les heures passent et chaque journée aussi.
L’insoutenable question de savoir où il est, ce qu’il fait. Parfois l’inquiétude te ronge et tu passes par des alternances de joie et d’abattement, pensant l‘apercevoir … pour finalement le confondre avec n‘importe qui. Une exigence si haute qu’elle semble outrepasser les limites de l’humain.
Mais tu sais qu’il est au camp, tu sais que toute son attention est tournée sur ce que vous vivez tous ces derniers jours.

Ce soir-là, tu es plus douloureuse, plus perdue que les autres soirs. Au fond de toi, ce vide et tu t’emploies à garder cette force si propre à toi-même, celle que tu t’es forgée au fil des jours, celle qui cache ton inquiétude de ne plus le voir. Les tours de garde s’enchaînent et lorsque le tien prend fin, tu rejoins ta jument qui se trouve auprès de ta tente. Pour la troisième fois de la journée, elle hennit faiblement, et t’aborde avec douceur, en venant chercher du bout du nez, ta main posée sur le pommeau de ton épée. Tu caresses doucement la joue de l’animal. Mais quand tu vois son regard si noir qui te rappelle celui d‘Eriadan, ce regard embué de tristesse et quasi humain, tu ne peux t’empêcher d’être bouleversée, et tu te précipites sous ta tente pour ne pas montrer cette mélancolie aux autres, celle que ta jument a su percevoir.

Assise sur ta paillasse, l’épée entre tes mains, face à tes yeux, tu observes pensivement tes deux émeraudes qui se reflètent dans la lame.
L’intenable… L’intenable… Le temps que tu trouves long, trop long. Attendre sans cesse, attendre une attaque éventuelle.
Et aucun répit. Aucun refuge. Aucune échappatoire. Demeurer là. Dans ce regard qui se regarde. Cet œil qui se scrute. Et attendre. Et pâlir. L’être rompu, désagrégé, anéanti. N’étant plus que douleur. L’être que tu étais, enfermé dans le reflet de ton regard, et qui ose se manifester lorsque tu te sens seule.
Eriadan. L’inespéré qui a soudain fait irruption et déchiré le gris de ton existence.

Et quand vient le moment d’aller dormir, tu peines à t’allonger sur ta paillasse. Parfois, tu n’as pas la force de te glisser sous la couverture, et tu restes là, les yeux dans le vide, en te disant qu’un soldat de l’armée adverse pourrait t’abattre à tout moment sans que tu n’aies pu voir Eriadan une dernière fois.
Alors tu tentes de te rassurer. Te dis qu’il viendra te parler un soir.

Un soir où il viendra te rejoindre discrètement sous ta tente, où il règnera une lumière de crépuscule, mais tu aimeras cette pénombre qui rendra le lieu plus secret, incitera à baisser les voix, vous fera désirer être plus intime.


Mais tu n’as d’ailleurs que trop rêvé. Même dans ce rêve où personne n’existait autour de vous deux, il ne t’a serré contre lui qu’une seule fois et jamais ses lèvres ne se sont emparées des tiennes.
...

Dame Loulianne … ?

Tu te réveilles en sursaut et ouvres de grands yeux fixes sur ton écuyer, penché sur toi.

Je viens de voir Messir Eriadan partir en direction de la forêt Dame.

Tu t’assieds sur ta paillasse, te demandant pourquoi il irait dans la forêt.
Et alors que tu tentes de te lever, tu es prise d'un vertige s’emparant de tes jambes, t’empêche de te tenir debout et tu retombes lourdement sur ta paillasse.
La forêt. Cet homme. Cette horreur. Ta déchirure.
Ton bien mauvais souvenir…

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Eriadan
[ Dans la maison de la forêt ]

C'est d'un sommeil sans rêve que se tire cette fois Eriadan. Il ignore combien de temps il a dormi. Des, heures, des jours entiers. Il se sent tel qu'avoir dormi autant ne l'aurait pas étonné. Allongé de côté contre le mur, près du foyer éteint en cette période estivale, il ouvre doucement les yeux au niveau du sol, un parquet en bois couvert de sable et de feuillage. Baissant les yeux il aperçoit des bottes sombres tournées en direction de la fenêtre. Soupirant doucement, il lève alors discrètement la tête sur la table à laquelle l'homme à la bure fait dos.
Eriadan se redresse alors discrètement pour s'assoir et voit l'arrière de la tête de l'homme qui avait enlevé sa capuche.
Il avait des cheveux taillés proprement de couleur gris sel, ce qui lui rappella les nobles soignés qu'il avait pu rencontrer à la Prévôté royale. Sur la table, le Loup du Lac vit son poignard, la dague des Wolback qui gisait attendant de retrouver son propriétaire. Ses mains ainsi que ses pieds sont liées.
Eriadan est alors soumisà un dilemme. Doit-il attendre sans faire de bruit que son ravisseur se retourne pour découvrir ses traits? Ou doit-il tenter de récupérer son poignard sans faire de bruit pour détacher ses liens?
Repensant alors à ses amis, son peuple qui comptait sur lui, il se dit qu'il avait autre chose à faire que tenter de satisfaire sa curiosité.

Glissant alors sur le côté, Eriadan de nouveau allongé sur le sol rampa doucement essayant de faire le moins de bruit possible. Le frottement de ses étoffes contre le sable émet un faible raclement qu'Eriadan essaie d'étouffer en allant le plus lentement possible.
Progressant ainsi sans se faire remarquer, il finit par arriver au niveau de la table.
Le poignard est juste au bord. Il devrait pouvoir le récupérer facilement et rapidement.
Voulant alors se rassoir, Eriadan donne un coup contre le pied de la table, ce qui provoque un fracassement sonore et la chute du poignard à côté d'Eriadan.
L'homme fit volte-face et courrut vers Eriadan. Ce dernier n'eut pas le temps de voir les traits de l'homme mystérieux accordant toute son attention au poignard qu'il saisit alors juste au moment où il se prend un violent coup de pied dans la joue ce qui le projette à quelques pas, lâchant le poignard sous le choc.
Complètement sonné, Eriadan essaie tout de même de voir l'homme mais il avait déjà remis sa capuche. Se baissant alors vers lui, il l'attrape par le col pour le jeter contre le mur. Il était vieux, mais avait une sacrée force qui impressionna Eriadan quelque secondes avant d'encaisser une nouvelle chute. Assis dos au mur, l'homme s'approche alors et donne un violent coup de poing dans l'abdomen de sa victime.
Le souffle coupé, Eriadan crache alors un jet de sang qui se répand sur le bois du parquet avant de s'allonger de tout son long dans un état par lequel il reste conscient mais ne peut plus bouger, paralysé par la douleur.

L'homme à la bure noire se baisse alors pour récupérer le poignard et détache les liens de ses pieds. Il le redresse alors de nouveau avant de le forcer à se lever sur ses jambes sur lesquelles il tient à peine.
Eriadan, un filet de sang coulant de sa bouche le long de son cou, lui jette un regard mêlant douleur et haine, sans montrer la moindre soumission, la moindre supplication, mais ne voit pas du tout sa réaction sous sa capuche.
Toujours est-il que de cette même voix grave il lui dit...


"Tu espérais quoi?"

Fronçant les sourcils, Eriadan répond d'un ton détaché

"Peu importe ce que j'espère, j'ai des alliés, et des devoirs envers eux. Peu importe ce que je veux ou ce que je ne veux pas. Ce qui compte c'est mon devoir. Et je dois les retrouver."

D'un revers, l'homme à la capuche lui donne alors une claque. Eriadan, plus tout à fait surpris, tourne la tête sous le coup, avant de retourner la tête vers lui, lui montrant un regard noir transperçant de haine.

"Même si tu pleures ou pries, que tu espères ou cries, le monde ne changera pas pour autant Eriadan."

Le regard de haine d'Eriadan s'ouvre alors en de grands yeux surpris avant de se reprendre un nouveau revers rapide, puis avec une nouvelle corde, l'homme attache les mains d'Eriadan pour le tenir comme une laisse.

"On s'en va."
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Mis à pied pour avoir cru à ses idéaux
--Meowalf
[ Dans la forêt entre les arbres ]


"Que me voulez vous?"

"Tais toi et avance"

Meowalf menait Eriadan à travers la forêt en le tirant du bout de sa corde attachée à ses mains liées. Eriadan le suivait finalement après plusieurs tentatives de résistance qui s'étaient terminées en violente repression. Sa chemise couverte de sang, il avançait en essayant parfois faire parler son ravisseur, sans succès.

Meowalf savait parfaitement ce qu'il faisait. Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'il tenait Eriadan en captivité, loin de la bataille. Hericlide le tenait informé par missive de l'évolution de la bataille et Meowalf eut alors la confirmation que ce qu'il faisait été légitime pour Eriadan.
Est-ce que la présence d'Eriadan aurait changé le cours des choses en la faveur du camp Vae Victis? Meowalf en doutait. Peut être sous estimait il les capacités de son protégé, mais mieux valait être trop prudent que trop peu.
Meowalf songea que ce genre de mentalité ne lui ressemblait pas du tout, lui qui, de tous temps, avait toujours agi selon son coeur, suivant avant tout la pulsion de son courage. Mais le fait est qu'il avait pris de l'âge, et qu'en ce jour, l'expérience lui avait appris qu'il faut parfois mettre de côté son orgueil pour mieux réussir plus tard.

Avant qu'Eriadan ne s'était réveillé tentant de récupérer son poignard dans la maison de la forêt, il était songeur face à la fenêtre après avoir lu la missive d'Hericlide.



Mon Maître,

Comme vous me l'aviez demandé, je continue de travailler dans les champs chaque jour, signant les formulaires d'embauche au nom de votre protégé. Lorsque je ne travaille pas, je m'informe de la situation. Les versions sont nombreuses, mais il semblerait que la bataille ait bel et bien commencée entre l'Ost et Vae Victis. J'ignore qui a lancé les hostilités, mais tout porte à croire que c'est l'Ost qui a lancé la première offensive.
Toujours est-il que si Vae Victis avait l'avantage en premier lieu, il semblerait que leurs forces diminuent autant que celles de l'armée comtale augmentent.
Autant dire que l'issue de la bataille semble pliée.

J'espère n'avoir rien omis dans ma lettre. Je vous tiendrai au courant des dernières nouvelles importantes.

Vulkan



C'est grâce à ces dernières nouvelles que Meowalf avait décidé d'accélérer les choses. Meowalf nourrissait peu Eriadan et il s'affaiblissait de plus en plus entre la carence alimentaire et les coups qu'il recevait chaque jour. L'heure à laquelle il allait le relâcher arriverait tôt ou tard et il devait dès à présent semer le trouble dans son esprit.

Ils arrivèrent finalement à une grande cascade au coeur de la forêt montagneuse qui se déversait dans une rivière qui coulait en contrebas. Eriadan et Meowalf regardèrent alors avec des yeux quasi similaires la beauté du paysage qui s'offrait devant eux. L'espace de quelques instants, les deux dissolvèrent leur statut de ravisseur et de victime à une stricte égalité, comme si les derniers jours passés n'avaient pas existé et qu'il n'y avait que deux âmes innocentes et bien futiles face à la grandeur de la nature.
Meowalf détacha alors son regard de la luminosité cristalline pour regarder Eriadan sous sa capuche. Remarquant alors qu'il était en train de le regarder il se baissa alors pour lui donner un coup de coude dans l'abdomen. Eriadan tomba alors sur l'herbe à quelques mètre de la rivière. Meowalf tira alors sur la corde pour l'approcher de l'eau. Lorsque sa tête est alors juste au dessus du lit, Meowalf lui plonge la tête avant de l'en retirer, sort le poignard de sa victime et lui plaque alors sa lame sur la gorge.


"Ce que je veux, Eriadan Wolback... C'est trouver le Prince Noir. Et je sais de source sûr que tu es celui que je recherche."
Eriadan
[ Près de la cascade, au bord de la rivière ]


"Ce que je veux, Eriadan Wolback... C'est trouver le Prince Noir. Et je sais de source sûr que tu es celui que je recherche."


Le visage trempé, sa propre lame sur sa gorge, Eriadan s'y prit à deux fois avant de réaliser ce que venait de dire son mystérieux ravisseur... Le Prince Noir? Il l'aurait enlevé, empoisonné et martyrisé depuis plusieurs jours parce qu'il le croyait être le Prince Noir? La première personne à qui pensa Eriadan était Varden. Il savait qu'il le soupçonnait, voir même qu'il le dénonçait sans aucun doute d'être ce Prince Noir. Se pouvait-il que l'homme qui était en train de le menacer était le Comte Varden?
Eriadan revit alors la chevalière avec un W puis les cheveux grisonnants de son ravisseur.
L'homme à la bure n'était donc pas Valère d'Arezac. Se pouvait-il qu'il soit envoyé par lui? Il n'en avait aucune idée...
Il ouvrit alors les yeux mais fut ébloui par la vive lumière du soleil reflétée par la cascade.
Fronçant alors les sourcils Eriadan répondit:


"Tu te trompes d'homme l'ami"

A peine eut il fini de répondre que sa tête se retrouva de nouveau plongée dans la rivière. Cette fois plus longtemps. Eriadan dut retenir sa respiration pendant environ quinze secondes avant qu'il ne l'émerge.

"Tu es le Prince Noir. Avoue."

Eriadan le souffle sacadé, commence à sourire nerveusement.

"Ton homme court toujours, je ne suis même pas Baron, alors Prince..."

L'homme le plongea alors de nouveau en s'énervant, appuyant la lame de la dague contre son coup, ce qui déchira légèrement sa chair. Cette fois, Eriadan resta plus longtemps sous l'eau, mais il eut le temps cette fois de prendre une bouffée d'air avant d'être immergé.
Il lui ressortit alors la tête de l'eau et lui donna un coup de poing, puis s'apprêta à lui en donner un autre lorsqu'Eriadan s'écria:


"Attends!"

L'homme le regarda depuis l'ombre de sa bure attendant qu'il avoue.
Reprenant sa respiration calmement, Eriadan un air faussement sérieux lui dit alors:


"Si tu veux, j'ai un caleçon noir, ça peut faire l'affaire?"

Pendant quelques secondes, son ravisseur n'en crut pas ses oreilles et Eriadan éclata de rire. Il le plongea alors de nouveau sans qu'Eriadan put prendre une bouffée d'air. Restant plusieurs secondes dans l'eau, Eriadan souffra, craignant de n'être asphyxier, mais il prit sur lui bien que cette sensation fusse horrible.
Il le ressortit alors presque quarante secondes après.


"Joue pas le malin avec moi espèce de morveux. Tu es le Prince Noir, avoue le, et tes souffrances s'achèveront."

Eriadan cracha l'eau qui avait commencé a pénétré ses poumons puis reprit sa respiration avant de rire silencieusement.

"Qu'est ce qui te fait rire encore?"

Eriadan continua de rire, et celà lui faisait du bien. Sentant la lame s'enfoncer de plus en plus dans sa gorge il répondit alors:

" Désolé, mais c'est tellement ridicule. J'ignore qui t'envoie, mais à ton avis, que penseront-ils quand ils apprendront qu'au lieu de trouver l'homme que tu cherches, tu offres un bon bol d'eau fraîche à un jeune homme imberbe du Béarn?"

Eriadan prit immédiatement une grande inspiration avant d'être de nouveau plongé, mais cette fois entièrement. Il fut alors emporté par le courant lorsque la corde attachée à ses mains liées le retint subissant la masse de l'eau. Lorsque la corde se tendit, le choc fut d'une violence égale au coup qu'il reçu d'une pierre aiguisée au niveau de sa jambe. Etouffant un cri dans l'eau, Eriadan tenta de garder un maximum d'oxygène. En apné, il tenta alors de se diriger tant bien que mal vers cette pierre tranchante. Arrivé à son niveau, il sentit la corde se tendre, et il se fit emporté vers la rive.
L'homme le tira de là et constata que sa jambe gauche saigna. Eriadan appuyé sur ses coudes, tenta avec entrain de récupérer un rythme respiratoire normal lorsqu'il se prit un coup de pied dans les côtes. Etouffant un cri de douleur, il se retourna sur le dos avant de crier avec haine:


"ESPECE DE LÂCHE!"
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Mis à pied pour avoir cru à ses idéaux
--Meowalf
[ Près de la cascade, au bord de la rivière ]

"ESPECE DE LÂCHE!"

Ces trois mots résonnèrent dans l'esprit de Meowalf comme un souvenir fantomatique. L'environnement autour de lui se brouilla pour disparaître complètement...





L'environnement se modifia alors en une falaise de la côte normande. Au loin sur la mer agitée flottait une nef anglaise. Au sommet du mât flottait également dans le vent marin un drapeau représentant un loup hurlant rouge sur fond bleu accompagné de trois lys dorés, réhaussé des lions dorés britanniques sur fond rouge. Ces mêmes lions protégeaient de leurs griffes acérées un unique lettre.
W.

Sur la falaise normande, Meowalf, les cheveux poivres et sel qui lui donnaient un air plus jeune, accompagné d'une femme d'un âge mûr, regardaient tout deux la nef au loin.
Meowalf s'adressa alors à elle.


"Orlanda n'a pas besoin de moi. Elle est mariée à présent. Cet Arthur de Navarre saura prendre soin d'elle."

"Vous savez que ce mariage fait l'objet de nombreuses controverses. Vous devriez les suivre pour leur voyage de noces... On ne sait jamais..."

"Je n'ai pas besoin de tes conseils ma soeur. Que je sache, je suis et reste le chef de cette famille. Ma décision est prise."

"Et que ferez vous de cette décision lorsque tous deux auront péri dans une embuscade tendue avant la frontière du Royaume?"

"Tu tinquiètes trop..."

"Et vous pas assez Meowalf! Sauriez vous assumer sa mort au nom de votre orgueil?"

" Ce n'est pas de l'orgueil! J'ai d'autres affaires à m'occuper! Une terre à préserver! Sans quoi mon héritage ne sera plus rien!"

Meowalf jeta à sa soeur un regard noir. Elle, d'un air triste, répondit alors.

"Vous le regretterez Meowalf. Vous n'êtes qu'un lâche... Vous le regretterez."

D'un cri énervé, Meowalf se retint alors de la frapper puis descendit de la falaise. Il grimpa alors dans la barque destiné à le mener jusqu'à sa nef et regarda le soleil rougeatre se coucher derrière l'horizon...



Le regard de Meowalf se vieillit alors sous sa sombre capuche, le temps ayant apporter quelques rides au coin de ses yeux cette fois rivés sur le reflet du soleil sur la cascade.
Redressant la tête, il décala les pans de sa bure où une épée était accrochée de chaque côté de sa ceinture. Il sortit sa propre épée de son fourreau et s'approcha alors d'Eriadan.
Ce dernier l'observa sans rien dire, sentant que la fin allez être proche. Mains jointes sur son manche, Meowalf leva haut son épée, pointe vers le ciel, dans une positionchevaleresque puis, d'un coup net frappa en direction du sol. Eriadan ferma les yeux avant que la lame ne fendisse l'air, puis en les ouvrant sa corde avait était déchirer. Il tira alors dessus pour pouvoir s'en dégager avant de se relever, enfin libre.
Il jeta alors un oeil en direction de Meowalf, les traits toujours couverts. Son épée dans sa main droite, il porta sa main gauche à l'autre épée qui était accrochée à sa ceinture. Il détacha alors Allwings avec son fourreau et le lui jeta l'épée.
D'un ton neutre et toujours aussi grave, il répondit alors à sa provocation:


"Défends toi"
Eriadan
[ Près de la cascade, au bord de la rivière ]


"Défends-toi"

Eriadan était à présent sur ses jambes, les yeux rivés sur l'homme à la bure avec un air incrédule. Son ravisseur leva alors son épée devant lui pour se mettre en garde.
Eriadan prit alors le manche d'Allwings entre ses mains et la souleva devant lui. Verrouillant sa prise en main, il regarda son regard dans le reflet de sa lame angevine.
La dernière fois qu'il s'était battu en duel, sa louve blanche venait d'être assassiné par un brigand aliéné, et Calicia, celle contre qui il devait se battre, menaçait de mettre à feu et à sang la ville d'Angers si jamais il refuser de croiser le fer avec elle.
La dernière fois qu'il s'était battu en duel, Eriadan avait gagné le combat.
La dernière fois qu'il s'était battu en duel, il avait perdu un morceau de son âme, il avait perdu son amour, et tout espoir de vivre un jour heureux.

Alors que le son de la cascade était omniprésent, Eriadan se trouvait de nouveau devant une situation similaire. Un duel qui, au vu des derniers évènements, allait sans doute être à mort.

La lame d'Allwings brillait à la lumière du soleil qui était très haut. Le visage d'Eriadan était couvert d'hématomes et ses côtes lui faisait souffrir. Fort heureusement, malgré quelques brûlures aux poignets dues aux cordages, ses bras étaient indemnes.
Quant à sa jambe gauche, elle saignait abondamment, déchirée par le rocher auquel il avait voulu couper ses liens. Malgré ces saignements, ce n'était pas un handicap pour marcher et se déplacer.

Tous deux étaient en position de combat à environ cinq mètres l'un de l'autre. La lame du ravisseur s'abaissa alors que son propriétaire courrut en direction d'Eriadan pour frapper sa lame sur le flanc gauche d'Eriadan. Ce dernier para la lame par une garde baissée, pointe vers le sol avant d'accompagner l'élan de son adversaire par une rotation sur lui même puis d'attaquer par un moulinet de haut en bas. D'une grande agilité, le vieil homme recula d'un pas tout en parant l'attaque d'Eriadan. Ses pieds glissant légèrement dans un recul contrôlé, il s'appuya alors sur ses appuis pour lancer une nouvel offensive en force. Eriadan fit alors une roulade sur le côté le plus stratégique pour esquiver le coup horizontal du duelliste adverse. En se redressant, la jambe d'Eriadan lui fit souffrir, abaissant son attention quelques instants suffisant à son adversaire de le frapper de plein fouet. Pris de court, Eriadan para maladroitement et perdit l'équilibre. Son adversaire en profita pour asséner un nouveau coup, mais le Loup du Lac esquiva en tournant sur lui-même tout en faisant tournoyer sa lame pour faire reculer l'offensive.
Eriadan se dirigea alors vers la cascade à reculons, tout en parant des attaques avant de les renvoyer, parant, contr'attaquant.
Arrivé au niveau de la cascade, il esquive alors un nouveau coup par un saut avant d'atterir sur un rocher au milieu de l'eau. Perdant l'équilibre quelques instants en arrière, son adversaire sauta tout en assenant un coup de haut en bas. En parant avec sa lame de bas en haut , le choc lui permit de rétablir son équilibre avant de contr'attaquer immédiatement.
Les deux hommes continuèrent de se battre au milieu des rochers près de la cascade sans penser à l'environnement ou aux blessures encourrues. Ils se battèrent, lames fracassantes dont l'écho résonnait dans la forêt, comme s'ils avaient toujours combattu l'un contre l'autre, comme s'ils connaissaient chacun la faiblesse de l'autre.

Eriadan sur son rocher lança une offensive en diagonale. Son ravisseur sauta alors en direction de la cascade et disparut alors derrière.
Ebahi, Eriadan observa l'eau qui tomba avec tant de force qu'on ne pouvait voir ce qu'il y avait derrière. Il regarda alors les profondeurs desd eaux sous lui. Peut-être qu'il avait été emporté par la masse de l'eau en profondeurs... Ou peut être dans une gallerie... A moins qu'il y ait une grotte derrière la cascade...
Eriadan n'eut pas le temps de trouver une conclusion que jaillit à travers le rideau argenté son adversaire qui plongea sur lui. Parant son coup d'épée, le pied d'Eriadan glissa du rocher et son corps plongea dans l'eau emporté par le courant.

La masse était aussi importante que la vitesse de l'eau. Le corps d'Eriadan évita plusieurs rochers par miracle et la puissance du courant diminua plus loin, lorsque la cascade était assez éloigné. Eriadan sortit la tête de l'eau complètement essouflé et tenta de nager seulement avec ses bras et sa jambe gauche, sa jambe droite étant plus endolorie que jamais.
Atteignant la rive, il jeta un oeil vers la cascade qui était à plusieurs dizaines de mètres. Dans sa chute, il avait perdue son épée. Son poignard était également restée en la possession de son ravisseur, un homme inconnu dont la cruauté n'avait d'égale que son mystère...


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Mis à pied pour avoir cru à ses idéaux
--Meowalf
[ Près de la cascade ]


Debout sur un rocher, Meowalf perdit vite du regard Eriadan emporté par les eaux en contrebas. A l'heure qu'il est, la bataille était sûrement terminée et Eriadan pouvait refaire surface sans danger. Ou presque, mais le plus gros était parti.
Les yeux rivés sur l'horizon où se dressaient des forêts, puis au loin la ville de Lourdes en contre-bas du flanc de la montagne, Meowalf songea à Eriadan et se dit qu'une fois encore sa mission était menée à bien. Mais il lui devait bien ça. Les erreurs du passé se devaient d'être payées par cette dette, et c'était l'oeuvre d'une vie entière.
Une vie pour une vie.

L'oeil de Meowalf fut attiré par une lueur sur sa gauche. Il vit alors l'épée d'Eriadan qui, dans la chute de son propriétaire, avait été projeté sur cette les branches d'un arbuste qui poussait sur le flanc de la montagne. Meowalf progressa de rocher en rocher pour atteindre l'arbuste. Il récupéra alors l'épée qu'il regarda quelques secondes. Il se dit que son protégé avait plutôt bon goût, et qu'il allait sûrement être partagé entre l'énervement et la déception d'avoir perdu cette épée. Elle était assez rudimentaire prouvant que son forgeron avait peu d'expérience, donc peu d'audace. Cependant, c'était un forgeron appliqué qui avait fait de cette épée relativement sobre, d'un style classique, une arme blanche parfaitement équilibrée. Meowalf se dit qu'il faudra tenter de retrouver ce forgeron à l'occasion, si le destin le lui permet.

Il s'approcha alors d'un rocher creux au milieu de la rivière et d'un grand coup il planta l'épée dans le rocher. Quant au poignard, il en fit de même dans une fissure du rocher en contrebas, presqu'au niveau de l'eau.

Meowalf rejoint alors le rivage et récupéra ses effets avant de repartir en direction de la maison de la forêt. Quelques heures de marche après, où la route fut plus aisée car cette fois il fallait dévaler la montagne et non pas l'escalader, il entra enfin dans la petite maison où il entreprit immédiatement d'écrire.





Vulkan,

Abandonne les pioches et les sacs de blé, et rejoins-moi au monastère. Ne parle pas aux moines en route et ne te montre pas. Le soleil tourne vite.

Ton maître.



Meowalf ne prit pas un faucon comme il avait l'habitude de le faire, mais un simple pigeon voyageur, il ne fallait pas attirer l'attention. La discrétion était une valeur tant nécessaire que si le courrier était intercepté, jamais personne ne saurait de qui il s'agit, ni même où est ce "monastère" qui n'existait tout simplement pas.
Ce mode de message détourné était le premier enseignement qu'avait apporté Meowalf à Hericlide alias Vulkan. Ce dernier s'était révélé être un bon élève, mais était de très loin inférieur au meilleur qu'il n'eut jamais eu...
Meowalf se dirigea alors de nouveau vers la fenêtre de la petite maison où l'extérieur se reflétait dans ses pupilles où brillaient les fantômes de son passé...
Eriadan
[ Au bord de la rive ]


Eriadan s'était endormi sur la rive, épuisée de ces deux semaines de sequestration puis de son intense combat avec l'homme à la bure dont il avait renoncé à trouver l'identité.
A son réveil, le soleil venait à peine de se lever. Il ouvrit les yeux et sentit une douleur fulgurante le long de sa jambe droite.
Les derniers évènements traversèrent toute son échine tel un éclair de mémoire subite.
Le souffle coupé, il se tourna pour s'allonger sur le dos, dans l'herbe humidifée par la rosée et vit le soleil à travers les branchages des arbres.
S'appuyant sur ses bras, il se redressa alors et regarda autour de lui.
Il repensa alors à son épée qui avait dû être emporté par les flots, ainsi qu'à son poignard que son ravisseur avait sans doute conserver.
Cette idée lui donna une nausée d'avoir perdu des effets auxquels il tenait tant.
Eriadan se leva alors réveillant les nombreuses douleurs d'hématomes et autres traumatismes qu'il avait subi par les nombreux coups de son ravisseur.
Une fois debout, il commença à marcher alors, se guidant avec le soleil pour prendre la direction de Lourdes.
S'enfonçant dans la forêt, il boitait mais s'empêcha de s'arrêter, s'appuyant aux troncs d'arbres s'il le fallait, mais ne jamais s'arrêter.
Il devait rejoindre Loulianne, Celenya, Aimelin, Alleaume...
Il devait rejoindre le peuple à qui il avait promis l'espoir, l'espoir d'un meilleur comté.

Après une heure de pénible marche, Eriadan distingua une lumière indiquant l'orée de la forêt. Essoufflé, il était au bord de l'évanouissement, ayant perdu pas mal de sang de sa jambe droite qui saignait encore légèrement. Ayant passé les derniers arbres, il aperçut alors les remparts de la ville de Lourdes, au-dessus de laquelle siégeait un amas nuageux qui n'annonçait rien de bon et qui laissa loin derrière tout espoir...

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