Enguerrand_de_lazare
Limousin.
D'aucuns en auraient fait odes majestueuses ou quatrain des plus parfaits, vantant qui l'air si particulier de ces terres là, qui la luminosité enchanteresse des lieux, fournie avec grâce par un astre solaire toute attentions pour ce comté merveilleux. Peut être un ou deux se seraient tenté à parabole paradisiaque, tel retour en les terres promises, osant même, pourquoi pas, faire voleter quelques joufflus angelots ou appétissantes nymphes dans l'espoir d'y rajouter une touche quelque peu antique, voire divine. Nul doute que les plus fougueux l'auraient fait descendre de son cheval, baisant ce sol qu'il avait quitté il y avait des lunes, marquant par là le retour du fils volage, plus prompt à fouler autre terre que celle qui désormais avait accueilli ses nouvelles racines.
Mais cet homme là n'était pas fait pour pareilles envolées. Tout juste un fin sourire alors que les murs de Bourganeuf se dessinaient au loin devant eux. Leur chevauchée rapide les avait empêchés de franchir les portes de Tulles, passant au large de la cité, en pleine nuit. C'est donc cette vision là qui fut symboliquement choisie pour marquer en leurs esprits l'arrivée, ou plutôt le retour en les contrées du Limousin et de la Marche.
Certes, ils aurait pu s'extasier sur cette borne de pierre marquant la frontière d'avec le Berry, mais il fallait bien avouer qu'il y avait symbole et symbole. Et qu'une pierre, même borne peinte à la chaux, ne valait pas les tours et les créneaux d'une cité pour remplir cet office là. Quoi que. Au fond, cette dernière image n'était qu'un assemblage savant et ingénieux de plusieurs cousines de cette pauvre borne esseulée et délaissée par les voyageurs pressés. Rendons donc bref hommage à celle ci et sans trop tarder tout de même, refaisant avancer le récit de quelques lieux.
Or donc, vision de la bonne ville de Bourganeuf.
Première ville limousine visitée après son arrivée à Rochechouart. Souvenirs lointains de son engagement en l'armée du Limousin. Volée d'images percutant d'un bloc son esprit. Images de ce passé parfois détesté, souvent regretté. Insouciant. Innocent. Dame! Il n'allait pas tourner nostalgique avec ça. Déjà suffisamment à faire avec d'autres remembrances pour ne pas s'encombrer de celles-ci.
Hochement de la tête comme pour faire partir ces malpolies images arrivées sans y avoir été invitées.
A peine le temps de regarder ses trois compagnons, que Marie, mue par une fougue certaine, s'en alla par devant eux, faisant mener sa monture à rapide galop.
L'instinct le poussait à la suivre, tant pour rester à ses côtés que pour rejoindre au plus vite auberge accueillante, accorte serveuse et douillette couche. Toutefois son dos moulu et la route dégagée et sure eurent raison de son empressement, et c'est un large sourire aux lèvres qu'il suivit du regard la surette cavaler, tandis qu'il chevauchait à allure normale sur cette voie marquant 'un prochain retour en sa demeure des plus mérité.
Clin d'il aux deux compagnons restant.
Dites voir compères. Croyez vous qu'elle soit ainsi partie nous quérir la meilleure taverne pour nous reposer de notre chevauchée? Je la savais prévoyante et attentionnée, mais à ce point, cela dépasse toutes mes espérances.
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Flaiche
[Sur les routes limousines, direction Bourganeuf, dans le carrosse, au fond a gauche.]
Encore une fois, c'était tombé sur lui. Évidemment, quand on est doué pour une chose, il est amusant de voir a quel point ceux qui n'affectionnent pas particulièrement la tache ne manquent pas d'argument pour vous convaincre que vous êtes l'homme de la situation.
Gardon pas dupe pour un écu, mais il s'y colle avec la même petite étincelle que celle qui brillent dans les yeux de ses enfants le voyant arriver. Pas dupes non plus les deux bougres, ils savent que jouer les petits diables fait souvent rappliquer la friture. Et puis après tout, c'est son rôle de père, auquel il tiens particulièrement, surtout quand ils regardent tous trois la mine austère de la nourrice d'un air tant complice que conspirateur, au grand dam de celle ci.
Il faut dire que les deux chérubins ont le don de la rendre folle - de qui pourraient il bien tenir cela ? - et l'arrivée en fanfaronnade du père n'est pas pour aider à la reconstruction de son moral.
Petite pique sarcastique de Flaiche pour faire rire les enfants, et le rouge lui monte au joue, colère contenue devant les bambins bien sur. Air exagérément surpris du vicomte en voyant la réaction de la susdite. Un petit ''minute cocote, j'm'occupe déjà des enfants'' pour parachever son entrée, et le père souriant se consacre enfin à la marmaille, laissant la cocote se retenir d'exploser en se disant que si le carrosse était allé plus vite, elle s'en serait bien jetée ! Si si plus vite...
C'est donc en pleine occupation que le vicomte fut surpris par quelque chose dans l'air....on ne trompe pas comme ça le flair d'un gardon....quelque chose de familier, une odeur...tant désirée....
Relevant la tête, il sourit, comprenant qu'il arrivait enfin chez lui. Il embrassa les deux petits anges, se retint de justesse de coller un poutou à la nourrice devant la mine affolée de celle ci et ouvrit la porte du carrosse, se retenant a celle ci pour admirer le paysage. Grande bouffée d'air pur et nouveau sourire, le Limousin était devant lui.
Il fit stopper le cocher, alla chercher son cheval et s'empressa de rejoindre famille et ami au devant du cortège. A peine arrivé, il vit Marie partir au trot puis au galop. Regard inquisiteur aux deux autres, ponctué d'un '' c'est fou ça ! je n'avais encore rien dit !" Il rit, content de se sentir enfin chez lui, même si ce n'était que pour une courte durée.
Regard affligé à la question du beau frère...bien sur qu'il connait la réponse, c'est sa sur après tout....même si le quiqui impérial a parfois le dessus...
Yeux ronds qui s'ouvrent aux derniers mots :
Prévoyante et attentionnée ? dis moi mon petit Q impérial, tu serais pas entrain de rêver a une blonde par hasard ?
Sourire de gardon, comme eux seuls savent en faire, devant l'air surpris du beau frère. Mode gardon on
Arf, que c'est mignon encore a cet age d'être bercé d'illusions presque enfantines de par la naïveté tout sincère qui s'en dégage ! Ça me rappelle ma première déception, alors que j'avais cru mes petits camarades qui me disait de me rendre à l'église pour que le curé me donne des cadeaux.... Un sacré bonhomme que ce père noel, moi je te le dis. Il courrait les filles et c'est encore lui qui voulait nous donner confesse
Petit rire taquin et regard qui se fait ironique.
Tu sauras mon brave quiquiche que ta chère sur n'est pas si prévoyante que ça. Si j'en crois mon instinct surdéveloppé de gardon - ne ris pas s'il te plait- tu risques d'avoir une surprise d'ici peu. Oui bon d'accord ptet pas de l'instinct.....disons une bonne vue... Gardon qui marmonne devant une quiche hilare
Attentionnée ça oui, je suis d'accord....elle sera toujours la pour te mettre un coup de chausse derrière la tête quand tu auras le malheur de prononcer le mot bomb.....
Regard innocent et un poil amusé, levé vers le ciel, comme si il y avait quelque chose a y voir qui nécessite de le fixer autant.
Enguerrand_de_lazare
[Devant Bourganeuf]
L'air était vif, mais le gardon en forme. Et c'est à une splendide démonstration qu'il lui fut permis d'assister sur ce chemin défoncé, aux abords de la ville étendant ses murailles devant eux.
Fin sourire s'étendant sur le visage du licorneux avant de se muer en bienfaiteur et tonitruant rire, faisant s'envoler couple de perdreaux dissimulé dans un bosquet attenant.
Certes mon cher gardon certes. Peut être suis je encore naïf, qui sait. Et peut être suis je en train de rêvasser comme tu le supputes à quelque accorte blondine...ou brunette...ou les deux, qui sait. Peut être.
Un signe du menton vers ladite surette ayant déjà atteint les portes de la ville.
Quoi qu'il en soit je la trouve bien pressée, notre Marie.
Regard en coin, amusé, vers son beau frère.
Et si c'est là pour refaire provision de chausses, nous voilà bien mal en point, je te le dis mon ami. Allez, piquons là et rejoignons cette esseulée. Il ne sera pas dit qu'elle pourra nous traiter de trainards devant nos amis en les taverne de Bourganeuf.
Voilà l'homme joignant action à la parole, et, d'un coup de talons vifs et décidé, faisant bondir sa monture sur la route menant à la grande porte.
Tournée de prune pour le dernier, Gardon.
[Limoges. Un peu plus tard. Ben oui, on traine pas, on file qu'elle a dit la chef.]
Quelques rasades et douce nuit plus tard, sur lesquelles il n'est pas permis de revenir, l'équipage avait repris la route de la capitale. Revoir leur ville, pourtant si peu fréquentée par le trio de limousins depuis leur installation.
Chaudement et confortablement installés dans le coche, les voilà qui franchissaient les portes de la cité. Après tout, autant profiter de tout le confort moderne au lieu de se tanner le cuir à chevaucher jour après jour, se dolant fessier et dos à n'en plus finir.
Or donc, c'est une entrée certes fort éloignée des champs élyséens qu'ils firent ce jour là, mais tellement plus agréables.
Reniflement du Licorneux. Dame! Mais serait ce qu'il s'encrouterait? Fichtre non! Du nerf, que diable, du nerf.
Un regard vers les occupants du coche.
Bon les amis. Après toutes ces lieues parcourues, quel est le programme? On se pose quelque temps? on enchaine un peu de route à nouveau? Pour ma part, rien ne me retient, vous le savez, si ce n'est quelques affaires à déposer en sécurité en ma propriété et peut être aller inspecter mes terres rapidement.
Haussement d'épaules.
En dehors de cela, comme bien vous le savez, je suis désormais libre comme l'air, prêt à aller au gré du vent.
Large sourire avant de reprendre.
Or donc? Projets?
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