Istanga
LArlésienne
Enfin ! Enfin est arrivée lescorte qui doit maccompagner à Marseille. Samuel ma envoyé une de ses amies, Deltamu. Après quelques jours de flottement la demoiselle est totalement éloignée des contingences temporelles-, celle-ci arrive enfin en Arles, accompagnée de deux hommes. Je les rencontrerai dans la journée, en taverne. Après une dernière balade dans la ville, je me rends à lArlésienne, y fais la connaissance dun charmant Aixois, Kika, qui savère être le meneur du groupe.
Plus tard, Delta arrive. Fugitive reconnaissance. Je connais ce visage. Mais comment est-ce possible ? Je mets de côté ce mystère, pour linstant, et porte mon attention sur la jeune femme. De prime abord, elle me plaît. Son comportement nest pas semblable à celui des femmes que jai rencontrées ici. Plus libre. Elle paraît détachée. Pourtant, à mesure de la soirée, une fêlure se met au jour. Delta sest laissé prendre. Lutte contre, sans conviction. Elle mapprend au passage son inaptitude à la lecture , en vient à des lettres, reçues de Lui, dont elle na pu prendre connaissance.
Elle me demande de les lui lire, jaccepte, bien sûr.
Campement - Entre Avignon et Aix
Nous avons rejoint le groupe. Petite bande en vérité, nous ne devons pas effrayer grand monde. Lautre homme qui nous accompagne est un rustre. Il ne semble pas connaître le sens du mot « propre ». Etale sans vergogne sa crasse et sa puanteur. Pourtant, je sens chez lui une tristesse latente qui mévite quelques acerbes paroles. Un mouchoir parfumé suffira.
Le voyage se passe sans encombre, les animaux sont heureux de la promenade, et je papote sans arrêt avec Delta. Mais la nuit arrive. Campement dressé par nos compagnons, repas frugal autour du feu, et nous nous glissons dans nos couches respectives. Sommeil de plomb.
Matin Dialogue ensoleillé.
- Bien dormi, Delta ?
- Bien dormi, et vous ?
- Oui, bien qu'un peu gênée par les ronflements du rustre, mais, il n'a pas l'air méchant tout compte fait
- Je ne parle pas de méchanceté, plutôt d'intérêt
- Oui...Sourit Il a longuement insisté sur le fait qu'il n'était qu'un gueux, que mieux vaudrait mourir, heureusement que la consule d'arles est arrivée. Drôle de personnage que celui là et le pire, c'est qu'il se rend à Marseille aussi....
Delta reste silencieuse. Je reprends :
- Vous vouliez me dicter une lettre je crois ? Voulez-vous boire un verre de lait, manger un fruit ?
Je la sers sans attendre la réponse, tandis quelle me regarde faire, souriant, encore un brin endormie.
Mes yeux se portent sur mes panthères, qui tournent autour des vestiges du feu.
Delta me demande si elles ont un nom.
- Anahita et Mitra...ce sont des déesses persanes, bien sûr
- Elles sont superbes.
- Oui, je les aime beaucoup, je les ai eues toutes petites, c'est pour cela qu'elles sont relativement gentilles. Elles devaient être abattues, car le noir est une tare chez les panthères là bas, en tout cas...
Soupir.
- Oh ?Ce serait criminel... Ces peuples ont de ces façons de faire parfois.
- Oui... effrayantes. Ici, c'est très libre, je suis étonnée que les gens puissent parler, critiquer ouvertement leurs dirigeants.
- Ils sont faibles et laissent faire.
- Oui visiblement... Et voter pour un marquis ! j'en suis ébahie ! je ne savais même pas ce que voter signifiait...
Delta rit.
- ça, j'ai l'impression d'avoir toujours connu
- Je peux te tutoyer ?
Delta sourit en coin, tête légèrement penchée sur le côté, observant la femme et ses félins. :
- ça devrait être faisable.
- Bien...tu connais bien mon cousin ?
- Un peu.
Son sourire s'agrandit un peu plus qu'un peu voulait dire.
Mes yeux noirs se posent sur le visage de la jeune femme, en un sourire :
- Un peu.... comment ?
- Je ne fais pas partie de ses maitresses si vous sous entendez cela. Sourit. Nous sommes... amis en quelque sorte.
Je ris doucement :
- Ne t'inquiète pas, je connais ses dispositions envers les femmes...
- Bah, j'aime assez ce genre de rapports. Sauf que parfois il me parait possessif
- Ah ! Samuel est autoritaire et possessif, oui
- Enfin, je ne lui appartiens pas. De quelque manière que ce soit.
- Je m'en doute déjà...vous savez, je le connais peu, je me souviens de lui, lorsque j'étais petite, Il me fascinait par son assurance, puis je suis partie. Quelques échanges épistolaires difficiles vu l'éloignement et me voila !
- Epistolaire...
- Tu penses à ses lettres, c'est cela ?
Delta rit :
J'avoue.
Je ris aussi :
- Tu vagabondes beaucoup auprès des hommes ? Tu n'as pas peur d'avoir des enfants ?
- J'ai une recette. Enfin, faut pas me demander d'où elle vient non plus... Je l'ai "toujours " connue
- Des herbes?
- Oui
Je hoche la tête.
- J'ai un moyen aussi. Et plutôt efficace.La preuve.
- Le mien aussi, la preuve...
- Plantes aussi ?
- Non, j'ai rencontré une vieille femme, égyptienne je crois, qui m'a inséré un objet .... qui empêche d'avoir des enfants
- Oh ?Mais le jour où tu te décides ?
- Je n'en veux pas, je ne les aime pas, je ne veux pas avoir à m'occuper d'enfants, j'ai déjà Darius. Lui est spécial : il est très habile pour dérober les bourses, et comme il ne connaît pas la valeur de largent, il me les donne.
Delta rit :
- Un gamin précieux donc
- Oh que oui
Baissant la voix.
- Et il fait semblant de ne pas comprendre la langue, c'est très pratique
Elle éclate de rire
- Il dort encore ?
- Non, il est parti faire un tour avec son singe, peut-être reviendra t il avec de l'argent ?
- L'argent... pas bien mon truc ça, j'suis pas vraiment matérialiste.
- Mais c'est utile, je t'en ferai profiter
- D'ailleurs ça fait un moment que je dois me rendre au château pour que dame Bloudas puisse me faire une robe.
- Ah tu vois...
- Bon... ce courrier.
Elle termine son verre de lait, ôte les restes de fruits de ses doigts.
Je la regarde en souriant. Elle me tend son nécessaire d'écriture, il faut dire qu'elle s'entraine sacrément... Je prends l'objet et l'admire, puis choisis une plume et attends:
- Tu peux y aller
_________________
On ne fait pas un pull avec un tout petit bout de laine.
Enfin ! Enfin est arrivée lescorte qui doit maccompagner à Marseille. Samuel ma envoyé une de ses amies, Deltamu. Après quelques jours de flottement la demoiselle est totalement éloignée des contingences temporelles-, celle-ci arrive enfin en Arles, accompagnée de deux hommes. Je les rencontrerai dans la journée, en taverne. Après une dernière balade dans la ville, je me rends à lArlésienne, y fais la connaissance dun charmant Aixois, Kika, qui savère être le meneur du groupe.
Plus tard, Delta arrive. Fugitive reconnaissance. Je connais ce visage. Mais comment est-ce possible ? Je mets de côté ce mystère, pour linstant, et porte mon attention sur la jeune femme. De prime abord, elle me plaît. Son comportement nest pas semblable à celui des femmes que jai rencontrées ici. Plus libre. Elle paraît détachée. Pourtant, à mesure de la soirée, une fêlure se met au jour. Delta sest laissé prendre. Lutte contre, sans conviction. Elle mapprend au passage son inaptitude à la lecture , en vient à des lettres, reçues de Lui, dont elle na pu prendre connaissance.
Elle me demande de les lui lire, jaccepte, bien sûr.
Campement - Entre Avignon et Aix
Nous avons rejoint le groupe. Petite bande en vérité, nous ne devons pas effrayer grand monde. Lautre homme qui nous accompagne est un rustre. Il ne semble pas connaître le sens du mot « propre ». Etale sans vergogne sa crasse et sa puanteur. Pourtant, je sens chez lui une tristesse latente qui mévite quelques acerbes paroles. Un mouchoir parfumé suffira.
Le voyage se passe sans encombre, les animaux sont heureux de la promenade, et je papote sans arrêt avec Delta. Mais la nuit arrive. Campement dressé par nos compagnons, repas frugal autour du feu, et nous nous glissons dans nos couches respectives. Sommeil de plomb.
Matin Dialogue ensoleillé.
- Bien dormi, Delta ?
- Bien dormi, et vous ?
- Oui, bien qu'un peu gênée par les ronflements du rustre, mais, il n'a pas l'air méchant tout compte fait
- Je ne parle pas de méchanceté, plutôt d'intérêt
- Oui...Sourit Il a longuement insisté sur le fait qu'il n'était qu'un gueux, que mieux vaudrait mourir, heureusement que la consule d'arles est arrivée. Drôle de personnage que celui là et le pire, c'est qu'il se rend à Marseille aussi....
Delta reste silencieuse. Je reprends :
- Vous vouliez me dicter une lettre je crois ? Voulez-vous boire un verre de lait, manger un fruit ?
Je la sers sans attendre la réponse, tandis quelle me regarde faire, souriant, encore un brin endormie.
Mes yeux se portent sur mes panthères, qui tournent autour des vestiges du feu.
Delta me demande si elles ont un nom.
- Anahita et Mitra...ce sont des déesses persanes, bien sûr
- Elles sont superbes.
- Oui, je les aime beaucoup, je les ai eues toutes petites, c'est pour cela qu'elles sont relativement gentilles. Elles devaient être abattues, car le noir est une tare chez les panthères là bas, en tout cas...
Soupir.
- Oh ?Ce serait criminel... Ces peuples ont de ces façons de faire parfois.
- Oui... effrayantes. Ici, c'est très libre, je suis étonnée que les gens puissent parler, critiquer ouvertement leurs dirigeants.
- Ils sont faibles et laissent faire.
- Oui visiblement... Et voter pour un marquis ! j'en suis ébahie ! je ne savais même pas ce que voter signifiait...
Delta rit.
- ça, j'ai l'impression d'avoir toujours connu
- Je peux te tutoyer ?
Delta sourit en coin, tête légèrement penchée sur le côté, observant la femme et ses félins. :
- ça devrait être faisable.
- Bien...tu connais bien mon cousin ?
- Un peu.
Son sourire s'agrandit un peu plus qu'un peu voulait dire.
Mes yeux noirs se posent sur le visage de la jeune femme, en un sourire :
- Un peu.... comment ?
- Je ne fais pas partie de ses maitresses si vous sous entendez cela. Sourit. Nous sommes... amis en quelque sorte.
Je ris doucement :
- Ne t'inquiète pas, je connais ses dispositions envers les femmes...
- Bah, j'aime assez ce genre de rapports. Sauf que parfois il me parait possessif
- Ah ! Samuel est autoritaire et possessif, oui
- Enfin, je ne lui appartiens pas. De quelque manière que ce soit.
- Je m'en doute déjà...vous savez, je le connais peu, je me souviens de lui, lorsque j'étais petite, Il me fascinait par son assurance, puis je suis partie. Quelques échanges épistolaires difficiles vu l'éloignement et me voila !
- Epistolaire...
- Tu penses à ses lettres, c'est cela ?
Delta rit :
J'avoue.
Je ris aussi :
- Tu vagabondes beaucoup auprès des hommes ? Tu n'as pas peur d'avoir des enfants ?
- J'ai une recette. Enfin, faut pas me demander d'où elle vient non plus... Je l'ai "toujours " connue
- Des herbes?
- Oui
Je hoche la tête.
- J'ai un moyen aussi. Et plutôt efficace.La preuve.
- Le mien aussi, la preuve...
- Plantes aussi ?
- Non, j'ai rencontré une vieille femme, égyptienne je crois, qui m'a inséré un objet .... qui empêche d'avoir des enfants
- Oh ?Mais le jour où tu te décides ?
- Je n'en veux pas, je ne les aime pas, je ne veux pas avoir à m'occuper d'enfants, j'ai déjà Darius. Lui est spécial : il est très habile pour dérober les bourses, et comme il ne connaît pas la valeur de largent, il me les donne.
Delta rit :
- Un gamin précieux donc
- Oh que oui
Baissant la voix.
- Et il fait semblant de ne pas comprendre la langue, c'est très pratique
Elle éclate de rire
- Il dort encore ?
- Non, il est parti faire un tour avec son singe, peut-être reviendra t il avec de l'argent ?
- L'argent... pas bien mon truc ça, j'suis pas vraiment matérialiste.
- Mais c'est utile, je t'en ferai profiter
- D'ailleurs ça fait un moment que je dois me rendre au château pour que dame Bloudas puisse me faire une robe.
- Ah tu vois...
- Bon... ce courrier.
Elle termine son verre de lait, ôte les restes de fruits de ses doigts.
Je la regarde en souriant. Elle me tend son nécessaire d'écriture, il faut dire qu'elle s'entraine sacrément... Je prends l'objet et l'admire, puis choisis une plume et attends:
- Tu peux y aller
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On ne fait pas un pull avec un tout petit bout de laine.